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  • 17/06/2025

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Transcription
00:00Et alors, c'est l'heure maintenant de mon tango avec Laurence Ferrari.
00:04Je vais me permettre de vous interviewer.
00:07Je me trompe si je dis que vous préférez poser des questions qu'ils répondent.
00:10Oui, alors vraiment, vous avez bien compris que je préfère mille fois poser des questions,
00:14me cacher derrière mes questions, plutôt que de me livrer dans mes interviews.
00:17Mais par exemple, exemple d'une interview réussie ce matin,
00:20Sonia Mabrouk-Rachidati, c'était exceptionnel.
00:23Il faut être deux pour danser le tango.
00:25Il faut être deux pour réussir une interview.
00:26Il faut être d'un très bon niveau, ce qu'est Sonia.
00:28Donc bravo, échappe au à elle.
00:29Mais c'est vrai que vous, Laurence, vous ne vous livrez pas facilement.
00:32Et je me suis demandé, sans faire de la psychologie de comptoir,
00:35si ce n'était pas un reste de TF1 où vous étiez vraiment pourchassée par les journalistes, les paparazzi et tout ça.
00:42Non, c'est un peu ma nature.
00:43C'est un peu ma nature d'être à la fois très latine, très italienne,
00:47et en même temps de ne pas trop me livrer.
00:49Mais c'est vrai que le 20h de TF1 a été une surexposition médiatique intense,
00:54avec un harcèlement lié au paparazzi.
00:57Donc c'est vrai que j'ai un peu claquemuré tout ça.
00:58Et que je reste bien cachée derrière mes barrières.
01:02Alors on vous retrouve tous les jours de la semaine à 18h sur Europe 1 dans Punchline,
01:06où vous commentez avec vos invités l'actu du jour.
01:09Et c'est une gymnastique assez particulière d'ailleurs,
01:10parce que lorsque vous arrivez sur Europe 1 à 18h,
01:13en fait votre émission a démarré déjà depuis une heure sur CNews.
01:16Il y a déjà une heure.
01:16Ce qui est génial, c'est que je passe d'une heure de télé à une heure de radio-télé.
01:20Et ça change tout pour nos auditeurs.
01:21Parce que, évidemment, quand je présente mes invités,
01:24d'abord il faut que je dise qui ils sont à chaque fois que quelqu'un parle.
01:26Quand M. Pichinet, M. Lemoyne, Wannessa, vous dites leur nom,
01:30parce qu'il y a un moment où ils sont identifiés,
01:31mais moi j'ai six personnes par demi-heure quasiment en plateau.
01:34Donc il faut en permanence situer nos auditeurs.
01:38Les reportages même ne sont pas écrits du tout de la même façon en télé et en radio.
01:41On ne peut pas dire regarder sur cette image.
01:43Mais non, nos auditeurs, ils sont dans leur voiture, ils sont chez eux,
01:46là peut-être sous la douche.
01:46Et vous, ce n'est pas tous les jours les mêmes personnes autour de vous.
01:48Vous avez des experts des invités qui changent.
01:51C'est une gymnastique.
01:52Donc c'est une vraie technique en fait.
01:53Et j'adore ce passage de 18h où je switch,
01:56les auditeurs arrivent et là, c'est le bonheur.
01:58Et alors ces dernières années, il y a une évolution aussi dans votre style,
02:02Laurence Ferrari, qui accompagne, je crois,
02:03une évolution plus générale dans les médias,
02:06qui est que vous osez beaucoup plus donner votre avis à l'antenne,
02:09avec notamment cet édito de 18h,
02:12assez incisif parfois.
02:14Vous n'êtes pas seulement arbitre des débats en fait.
02:16Maintenant, vous donnez aussi vos points de vue.
02:18En fait, ça fait deux ans que je le fais,
02:19mais c'est le seul moment où je dis, voilà, moi ce que je pense.
02:22Après, j'ouvre le débat et je fais en sorte d'avoir autour de la table
02:25des gens qui ont des avis contraires
02:26pour que l'auditeur et le téléspectateur se fassent leur avis.
02:28Mais il y a un moment où je pose, moi, dans le débat,
02:30sur une minute.
02:31C'est très encadré, c'est très fléché pour ceux qui nous écoutent.
02:35Et je dis, voilà, moi ce que je pense aujourd'hui.
02:36Voilà ce que je pense qui a été le plus important aujourd'hui.
02:38Hier, c'était l'Iran.
02:39J'ai fait un message aux Iraniens qui sont un peuple si courageux
02:43et qui, depuis 1979, vit sous la férule des Ayatollahs.
02:47Donc voilà, chaque jour, j'extrais de l'actualité,
02:50avec mes 37 ans de carrière,
02:51ce que je trouve le plus important
02:53et sur lequel j'ai quelque chose à dire.
02:54Après le fait que j'ai posé ça,
02:56j'ouvre le débat.
02:57Et après, tout le monde s'exprime
02:59et chacun se fait son opinion.
03:00Et ce n'est pas moi qui donne mon opinion.
03:01C'est quelque chose que l'on voit de plus en plus dans les médias.
03:04singulièrement sur CNews.
03:06Ça explique peut-être d'ailleurs en partie le succès de CNews.
03:09Et c'est vrai qu'on va entendre Pascal Praud,
03:10Gauthier Lebray donner aussi leur avis,
03:12par exemple, sur l'antenne.
03:13Est-ce que vous pensez que c'est une évolution du journalisme
03:16et que de plus en plus, on va aller vers ça ?
03:19Il y a une tendance sur les médias anglo-saxons
03:21que j'écoute pas mal, effectivement, là-dessus.
03:23Mais il faut de tout pour faire un monde.
03:25Donc il y a des médias qui sont un peu plus neutres.
03:28J'ai vu qu'il y a même une autre chaîne de télévision
03:30qui fait sa pub en disant l'information,
03:31ce n'est pas une opinion.
03:32Ben si, avec le choix de l'information,
03:34le choix d'un sujet,
03:35c'est déjà être subjectif,
03:37c'est déjà avoir fait un choix.
03:39Donc c'est bien, notre succès fait des envieux et des émules.
03:42Mais en fait, on essaye d'exprimer
03:45ce que le grand public ressent.
03:48Et les gens, quand ils m'arrêtent dans la rue,
03:49et je peux vous assurer qu'ils m'arrêtent très souvent,
03:52ils me disent merci parce que vous dites la vérité.
03:53Vous dites ce que l'on vit tous les jours.
03:56Et les autres ne le font pas.
03:57Donc si ça, c'est notre mission, c'est réussi.
03:59Vous faites un édito, Thomas le disait,
04:01en tout début d'émission, Laurence.
04:02Est-ce qu'en fin d'émission, après une heure de débat,
04:05parce que vous avez toutes les opinions sur votre plateau,
04:08est-ce qu'à la fin de l'émission,
04:09si vous deviez refaire votre édito,
04:11est-ce que vous vous êtes déjà dit
04:12« Ah, il aurait évolué, il aurait changé avec ce qui vient de se passer en plateau ? »
04:16Oui, oui, oui, oui, bien sûr.
04:17Il y a des choses sur lesquelles je dis
04:18« Ah ben, je ne savais peut-être pas cette pan-là de l'histoire. »
04:21Mais en général, je pose plus quelque chose de très personnel sur la table,
04:25une vision d'un fait d'actualité.
04:28Et après, je laisse les autres en débattre.
04:29Et alors, j'imagine que ça ne vous a pas échappé,
04:31Laurence Ferrand-Rémi,
04:32il y a quelques jours, dans un entretien à la presse régionale,
04:35le président Emmanuel Macron a pointé du doigt
04:37la tendance de certains médias
04:39à trop parler de faits divers.
04:41Pour lui, c'est du brainwashing, du lavage de cerveau.
04:44Est-ce que vous vous êtes déjà senti visé par cette critique ?
04:48Et qu'est-ce que vous aimeriez lui répondre ?
04:50Oui, on s'est senti visé, mais bon, il n'y a pas que nous.
04:52Donc, je crois que c'est vraiment le symptôme
04:55d'un président qui est complètement déconnecté
04:56de la réalité du pays.
04:57Et c'est terrible.
04:58Huit ans de passage à l'Elysée,
05:00quand on est président, on n'ouvre pas une porte.
05:02Il y a des huissiers qui vous ouvrent une porte.
05:03Je pense qu'on n'a pas une pièce de monnaie dans sa poche.
05:05On ne vit plus dans la réalité, dans la vie réelle des gens.
05:09Donc, balayer d'un revers de la main
05:10toutes ces victimes qui portent des noms d'enfants,
05:13qui portent des noms d'adultes, de gendarmes, de policiers,
05:15en les balayant au rang de faits divers,
05:18c'est d'un mépris absolu.
05:19Ce ne sont pas des faits divers, ce sont des faits de société.
05:21Ce sont des visages, ce sont des vies qui se sont arrêtées
05:23et des vies qui se sont brisées pour toujours.
05:25Donc, oui, j'ai trouvé ça particulièrement méprisant
05:27pour que le lendemain, ils disent autre chose complètement
05:30à propos des épidémies de coups de couteau.
05:32Donc, voilà, on est habitué à ce que le vent tourne assez régulièrement.
05:35Et alors, à côté de vos activités à l'antenne,
05:38Laurence Ferrari, vous avez une autre casquette en coulisses
05:40puisque vous êtes présidente du journal du dimanche,
05:41de la marque Journal du dimanche et de ses déclinaisons,
05:44donc du JD News.
05:45Chaque mercredi, ça a été lancé en septembre,
05:48le JD Mag que vous avez lancé en février.
05:51Ah oui, ça c'est mon bébé !
05:52Est-ce que vous êtes satisfaites justement des premiers résultats
05:54de ces deux magazines ?
05:55On est très heureux parce que le dimanche, on a une belle offre enrichie,
05:57c'est-à-dire qu'on a le JDD, le JD News qui est le magazine,
06:00et le JD Mag qui est le féminin parce que moi, j'y tenais beaucoup,
06:02faire un magazine pour les femmes.
06:04Et puis, on a surtout un grand succès en kiosque le mercredi avec le JD News,
06:07alors qu'on nous disait, mais la vente de la presse magazine sinistrée,
06:11ça ne se vend plus, surtout ne vous lancez pas dans les hebdomadaires.
06:15Écoutez, non seulement on a trouvé une place,
06:16mais en plus elle est plutôt chouette.
06:19Les lecteurs sont au rendez-vous, on explose au niveau abonnement,
06:22c'est-à-dire que les gens veulent l'avoir le mercredi
06:23et pas attendre le dimanche pour l'avoir dans le JDD.
06:25Donc, on est très heureux.
06:27Et avec Geoffroy Lejeune et Louis Dragnel qui m'épaule dans cette tâche,
06:30on est super heureux.
06:31Et c'est un métier assez différent pour vous, finalement,
06:33ce que vous faites maintenant,
06:34parce que même si c'est dans le prolongement de votre métier de journaliste,
06:36là, vous devez vraiment diriger, manager des équipes.
06:40Est-ce qu'à terme, vous vous dites peut-être qu'un jour,
06:41j'arrêterai carrément de faire de l'antenne
06:42pour me consacrer à la direction de médias ?
06:44Absolument.
06:45Ah oui, vous avez ça en tête ?
06:46Je ne vais pas vous donner de date,
06:47parce que ça n'a pas porté chance à ceux qui l'ont dit.
06:49Mais en revanche, oui, c'est clairement ce que je souhaite faire.
06:52Mais j'aime beaucoup l'antenne, quand même.
06:54C'est vraiment ma matrice, c'est vraiment là que je suis bien.
06:58Donc, on va prendre le temps.
06:59Mais c'est vrai que je me vois bien à terme,
07:01m'éloigner peut-être un peu des micros et des caméras
07:04pour passer à du management complet.
07:06Laurence Ferrari qui sera peut-être notre patronne.
07:08Et là, vous me direz...
07:10Oui, patronne !
07:11Patronne, mais peut-être présidente, attendez.
07:14Elle est déjà présidente du JDD.
07:15Vous imaginez.
07:16Punchline, c'est donc de 18h à 19h sur Europe 1.
07:20Tous les jours, ça démarre à 17h sur CNews.
07:22Le JDD News à retrouver en kiosque tous les mercredis.
07:25Restez encore un petit peu avec nous, Laurence,
07:26parce qu'il y a l'actualité des médias qui arrive avec Julien Pichnet.

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