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00:00Europe 1, 9h31, Culture Média et Thomas Hill.
00:04Merci d'être avec nous pour la suite de Culture Média.
00:07Nous aurons joué dans ce studio.
00:08Joe Hume pour parler musique.
00:09Bonjour.
00:10Salut Joe.
00:11Ça va bien ?
00:11Et Olivier Pouce, on adore le vendredi parce qu'Olivier va nous faire déguster une petite merveille.
00:16On grignote.
00:16Vous avez faim, soif ?
00:17Oui, on a toujours.
00:18Il est 10h04.
00:19Un temps pareil.
00:20Bien sûr.
00:20Et j'ai la chance de recevoir ce matin un grand musicien qui en 20 ans de carrière a sorti 20 disques.
00:26C'est ce qu'on appelle une belle perf.
00:284 victoires de la musique.
00:29Voilà, bien sûr, il est régulier.
00:31Il a donné 2000 concerts sur 5 continents et il se prépare en ce moment à un concert absolument gigantesque.
00:36Et tout ça avec une trompette et pas mal de souffle.
00:52Bonjour Ibrahim Malouf.
00:53Bonjour.
00:54Et merci d'être avec nous ce matin pour parler de ce concert, pour célébrer vos 20 ans de carrière.
00:58Alors, ce sera à la Défense Arena le 10 avril 2027.
01:03Alors, la Défense Arena, pour ceux qui ne connaissent pas, c'est tout simplement la plus grande salle d'Europe.
01:07Le concert d'Europe, oui.
01:08On peut même parler d'un stade couvert, en fait.
01:10Oui, le Paris de la Défense Arena, c'est le plus grand aréna d'Europe.
01:14Et comme les arénas sont des lieux de concert aussi, c'est la plus grande salle de concert d'Europe.
01:16Ça va être incroyable, ça.
01:18Et ce sera le plus grand concert de jazz du monde.
01:20Non, jazz instrumentale.
01:22Jazz instrumentale.
01:22Oui, oui.
01:23Jazz instrumentale, c'est quand même un...
01:25Alors, c'est vrai que quand on dit jazz instrumentale, ça ne donne pas envie là tout de suite comme ça.
01:29Mais en réalité, ceux qui connaissent, connaissent.
01:32Mais on va dire qu'en général, c'est même pas en général en fait.
01:36C'est jamais arrivé effectivement qu'un concert de jazz instrumentale se fasse dans des lieux aussi grands.
01:39Mais même Bercy, à l'époque où j'ai fait Bercy trois fois, c'était déjà complètement dingue en soi.
01:46C'est plus intimiste d'habitude du jazz instrumentale.
01:48Oui, c'est plutôt dans des clubs, c'est plutôt dans des salles.
01:51Alors parfois, dans des salles un peu plus grandes ou dans des festivals.
01:53Après, il y a des grands festivals de jazz.
01:55Mais qu'un artiste réunisse autant de monde, c'est vrai que ça ne se fait pas dans le jazz en général.
01:59Et encore moins, voire même pas du tout pour le jazz instrumentale.
02:03En fait, vous voulez montrer que c'est une musique populaire, c'est ça ?
02:06C'est ça ce qui vous intéresse ?
02:08Dans l'idée de faire des aussi grandes salles ?
02:10Il y a plusieurs choses.
02:11D'abord, j'ai vraiment envie de célébrer mes 20 ans de vie de musicien.
02:14Effectivement, vous l'avez dit, 20 albums.
02:17Énormément de collaborations.
02:19Énormément d'histoires que j'ai envie de raconter.
02:21De célébrer.
02:22Moi, quand j'étais petit, on ne célébrait pas trop les anniversaires.
02:25Mon père, quand on est arrivé du Liban, on était en pleine guerre.
02:28Mon père disait, nos cousins, nos frères là-bas n'ont pas la possibilité de fêter leurs anniversaires comme tout le monde.
02:33Donc on va être solidaires.
02:34Donc on fait des touts petits anniversaires, etc.
02:36C'est resté une sorte de frustration et en grandissant, plus ça va, plus j'avance dans le temps et plus j'ai envie de faire des grandes célébrations.
02:42Et là, je me dis, voilà, 20 ans de vie de musicien et surtout 20 ans d'indépendance.
02:46Moi, je suis complètement indépendant.
02:48Et ce n'est pas un scoop, je le dis depuis longtemps.
02:50Mais même s'il y a beaucoup d'artistes, notamment dans le rap, qui disent qu'on est indépendant, ils ne sont pas du tout indépendants.
02:54C'est un gros mensonge.
02:55Ils sont toujours distribués par des majors et tout.
02:58Nous, pas du tout.
02:58Nous, on est distribués par nous.
03:00Moi, je vais dans les FNAC, dans les magasins, dans les trucs et je leur dis, voilà, est-ce que vous voulez bien, s'il vous plaît, vendre mon disque ?
03:05Et ça fait 20 ans que ça dure.
03:07Et avec cette indépendance-là, et avec ce style de musique qui, en général, ne ramène pas énormément de monde,
03:13on a réussi un défi qui est complètement fou.
03:14C'est une anomalie.
03:17Je suis complètement à l'opposé total.
03:20Mais comment vous expliquez, du coup, que justement, parce que ces salles, elles sont remplies, quoi ?
03:24Eh bien, j'ai du mal à répondre à cette question autrement qu'en vous disant que je crois que ça fait 20 ans que je fais tout pour ne pas me foutre de la gueule du monde artistiquement.
03:33C'est-à-dire que je ne fonctionne pas selon les codes qui sont imposés, en fait, par l'industrie.
03:41D'ailleurs, je vous remercie de m'inviter.
03:44Mais c'est vrai que je n'ai jamais, d'ailleurs, je l'avais dit une fois dans votre émission, il y a quelque temps, quand vous m'aviez invité,
03:48je n'ai jamais été playlisté sur les grandes radios généralistes en France.
03:51Vous n'avez pas diffusé ?
03:52Jamais. Sur 20 albums, pas une seule fois, on m'a playlisté dans les radios généralistes.
03:56Playlisté, ça veut dire être en rotation régulière et qu'on vous entende régulièrement sur l'antenne ?
03:59Jamais. J'ai toujours été dans les radios plus niches, comme on dit, TSM, etc.
04:03Et donc, tout ça pour vous dire que j'ai envie de célébrer ça.
04:05J'ai envie de célébrer cette vie de musicien, parce que ce n'est pas tous les jours qu'on peut célébrer ces 20 ans-là.
04:11Vous avez raison.
04:12Mais au-delà de ça, il y a quelque chose qui dépasse moi, ma musique, mon nom, etc.
04:17C'est effectivement que la musique instrumentale n'a jamais sa place.
04:19Et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle je ne suis jamais programmé.
04:21Ce n'est pas parce que les gens sont contre moi ou qu'ils ne m'aiment pas.
04:23C'est parce que la musique instrumentale n'est jamais programmée.
04:26Et j'avais envie de marquer le coup et de créer une sorte de tournant.
04:30Une sorte de, comme disent les Américains, un turning point.
04:32C'est-à-dire qu'à partir du 10 avril 2027, à partir de ce concert-là,
04:36plus personne ne pourra nier qu'un concert de jazz instrumental a rempli la plus grande salle d'Europe.
04:43Et là, à partir de ce moment-là, tous les artistes instrumentistes qui vont aller voir des radios ou des maisons de disques
04:49et qui se verront répondre, oui mais tu sais, ce que tu fais, c'est une niche.
04:52Ils pourront toujours dire, non, non, non, ce n'est pas vrai.
04:54Regarde, on remplit, les mecs comme moi, ils remplissent les plus grandes salles d'Europe.
04:57Attention, parce qu'il y a un vrai suspense sur la question d'Olivier Pouls qu'il essaie de poser depuis tout à l'heure.
05:00Pardon, je suis désolée.
05:01Les auditeurs se demandent, elle a intérêt à être bonne cette question.
05:04Est-ce que justement, une salle comme un accord arena a une acoustique qui permet ce type de prestation ?
05:09J'avais la même question à poser.
05:10Alors, attention, ce n'est pas l'accord arena, c'est la défense.
05:13C'est encore plus grande.
05:15Mais est-ce que c'est compatible justement avec un jazz instrumental dont on serait plutôt dans une salle acoustique ?
05:20Alors, vous avez complètement raison.
05:22Mais il y a aussi quelque chose qu'il ne faut pas oublier, c'est que le jazz, contrairement à l'image qu'on en a,
05:29ce n'est pas seulement, c'est aussi, mais ce n'est pas seulement le truc qui swing avec le batteur,
05:33qui fait, etc., qui lui, effectivement, ça ne marchera jamais dans ce type de salle.
05:38Mais le jazz a évolué.
05:39Le jazz n'est plus du tout ce qu'il était dans les années 40 ou 50.
05:42Et heureusement, d'ailleurs, une culture, elle évolue.
05:44Une identité, ça évolue avec le temps.
05:45Oui, mais on se dit quand même que des salles comme ça, c'est plus pour Taylor Swift, par exemple,
05:47et que pour des gens qui viennent voir un show, finalement, où l'acoustique compte moins,
05:52où l'acoustique est essentiel.
05:54Moi, je suis d'accord avec l'idée qu'on puisse se poser la question.
05:58Mais systématiquement, quand j'ai fait mes concerts, au fur et à mesure,
06:01parce qu'après, je ne cherche pas forcément que mes concerts soient gros,
06:06parce qu'on fait aussi des tout petits concerts.
06:07Il n'y a pas longtemps, j'ai fait toute une tournée dans des salles de 100 places.
06:09Donc, je n'ai pas de problème avec ça.
06:11Et on fait l'Olympial en septembre, etc.
06:13Mais systématiquement, quand j'ai commencé à me rendre compte
06:16que j'avais la chance d'avoir un public assez important qui me suivait,
06:20et qu'on a dû grossir les salles,
06:22à chaque fois, j'avais peur en me disant
06:23« Ah, j'espère que ça ne va pas bloquer... »
06:26Et à chaque fois, ça s'est très très bien passé,
06:29même à l'Accor Arena, pour le coup, où on est allé trois fois,
06:31il n'y a jamais eu de problème.
06:32Au contraire, puis d'ailleurs, je travaille avec un ingénieur du son
06:34depuis 20 ans qui est le même,
06:36et c'est un vrai duo, l'ingénieur du son, c'est vraiment...
06:38Mais ouais, c'est fondamental.
06:39C'est pas la salle, c'est l'ingénieur qui fait le son et pas la salle.
06:42Rendez-vous donc le 10 avril 2027 à la Défense Arena
06:45pour le plus grand concert de jazz instrumental du monde
06:48avec Yvonne Manif.
06:48Et la billetterie est lancée.
06:49Et la billetterie est ouverte.
06:51Dans un instant, on va évoquer quelques souvenirs
06:53avec votre portrait sonore.
06:54On revient sur Europe 1.
06:559h30, 11h sur Europe 1.
06:57Culture Média.
07:00À tous ceux qui ne sautent pas n'est pas français.
07:02Qui ne sautent pas n'est pas français.
07:04Ouais, toi, tu sautes pas, je te vois.
07:06Allez, saute, saute.
07:07Et à tous ceux qui ne sautent pas n'est pas français.
07:09Ouais, tous ensemble, qui ne sautent pas n'est pas français.
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07:30Mais pourquoi se voir si c'est pour se revoir ?
07:34Mieux vaut se voir et on verra si on se revoit, non ?
07:37On peut prévoir de se revoir,
07:38mais on préfère prévoir de ne pas se revoir.
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08:28Europe 1
08:28Vous écoutez Culture Média sur Europe 1, 9h30, 11h
08:31avec Thomas Hill et avec Ibrahim Malouf ce matin.
08:34Ce n'est pas un hasard.
08:35Si on reçoit Ibrahim la veille de la fête de la nuit
08:37parce qu'on adore la musique
08:38et qu'on va la célébrer ce matin sur Europe
08:41en même temps que vos 20 ans de carrière, Ibrahim Malouf.
08:43Et puis ce grand concert de jazz,
08:46plus grand du monde de jazz instrumental,
08:48ce sera à la Défense Arena le 10 avril 2027.
08:52Et ce n'est pas trop tôt pour prendre vos places,
08:53c'est même dès maintenant que ça se passe.
08:54Et on va dresser, Ibrahim, votre portrait sonore,
08:57des petits sons pour faire surgir quelques grands souvenirs.
08:59Voici le premier.
09:04Vous l'avez direct ?
09:05Forcément.
09:07C'est le son qui m'accompagne depuis ma naissance.
09:11La trompette de votre papa, Nassim Malouf.
09:14Pourquoi vous lui demandez,
09:16quand vous lui avez demandé à 4-5 ans je crois d'apprendre la trompette,
09:19pourquoi il a refusé ?
09:20J'avais 7 ans.
09:21Ah oui, à 4-5 ans il a refusé effectivement, vous avez bien renseigné.
09:24Il a refusé parce que je n'étais pas prêt,
09:26j'étais trop jeune, tout ça.
09:28Mais à 7 ans, lorsque j'ai refait ma demande,
09:31il a accepté.
09:32Il a accepté mais il était très dur.
09:34Oui, il était très exigeant, très sévère,
09:37très dur en fait.
09:39Mais après, il faut connaître aussi l'histoire d'une personne.
09:41Quand mon père est arrivé en France,
09:43il ne connaissait rien à la musique classique,
09:46rien à la trompette,
09:46il ne parlait pas un mot de français,
09:47il n'avait pas un rond,
09:48c'est vraiment un réfugié.
09:49Il déboule à Paris avec ce rêve d'entrer
09:52et d'étudier la trompette dans la classe de Maurice André
09:55qui à l'époque était le plus grand soliste classique de son époque.
09:59Et mon père super naïf pensait que ça allait être possible.
10:02Et le truc qui est complètement fou dans son histoire,
10:05c'est que 7 ans plus tard,
10:06il est entré dans la classe de Maurice André
10:07au conservatoire de Paris.
10:08Et donc, quand vous avez un papa comme ça
10:10qui est aussi déterminé,
10:13quand son fils va apprendre à faire de la musique aussi,
10:16il faut se le partir.
10:18Justement, Maurice André, écoutez.
10:32C'est un live, vous avez appris ça sur YouTube ?
10:36C'est un live.
10:37Maurice André à la trompette ?
10:39Vous étiez plus jeune, Ibrahim Malou ?
10:41Pourquoi vous dites ça comme ça ?
10:42C'est Jacques Chancel,
10:43c'est Jacques Chancel qui disait ça tout le temps.
10:45Maurice André à la trompette ?
10:48Votre maître Maurice André,
10:50il vous disait que dans le monde du classique,
10:52il ne fallait pas vous étonner
10:53qu'il n'y ait pas de musicien prénommé Ibrahim
10:55dans les orchestres symphoniques.
10:56Non, ce n'est pas ça qu'il dit.
10:57Vous disiez ça ?
10:57Non, ce n'est pas exactement ça.
10:58La phrase, je m'en souviendrai comme si c'était hier.
11:01J'avais 22 ans, 23 ans,
11:03j'avais gagné tous les concours,
11:04pratiquement tous les concours que j'avais passés,
11:06concours internationaux,
11:06c'est comme les championnats du monde.
11:08C'est des trucs...
11:08Alors, ça ne passe pas à la télé,
11:10il n'y a pas l'argent du Qatar,
11:11mais c'est de la grosse compétition internationale.
11:14Et j'avais vraiment réussi à me faire connaître comme ça.
11:17Et pourtant, les festivals en France ne m'invitaient pas.
11:19Et un jour, je l'appelle
11:20parce qu'il connaissait bien mon papa.
11:22Et je lui ai dit, je peux vous poser une question.
11:23Enfin, je lui ai posé plein de questions.
11:25Et je lui ai dit, voilà.
11:26Par contre, j'ai gagné pratiquement tous les concours que j'ai passés.
11:29Je crois que j'ai fait mes preuves.
11:31Même le concours qui porte votre nom,
11:33Maurice André,
11:33qui était vraiment un des plus grands concours au monde,
11:35je suis arrivé en tête du concours.
11:37Et pourtant, les festivals ne m'invitent pas.
11:38Il est resté comme ça plusieurs secondes sans répondre.
11:41Et après, il m'a dit cette phrase que je n'oublierai pas.
11:42Il m'a dit, tu sais Ibrahim,
11:44malheureusement,
11:45ce n'est pas demain la veille
11:46que les festivals de musique classique
11:47accepteront que ce soit quelqu'un qui s'appelle Ibrahim
11:50qui leur apprennent comment on joue Haydn.
11:52C'est ça, sa phrase.
11:53Et ça m'avait fait une sorte de...
11:55C'est un truc, un électrochoc.
11:57Je me suis dit, moi, je ne suis peut-être pas à ma place.
11:59Il faut peut-être que j'arrête de faire de la musique classique
12:00et que je fasse autre chose.
12:01Et ça a contribué énormément à ce que je bouge un peu.
12:05Il avait raison, en plus.
12:06Je pense qu'il avait vraiment raison.
12:07Mais ça a été un moteur aussi pour vous, quelque part ?
12:10Moi, j'aurais rêvé de faire ma vie dans la musique classique, au départ.
12:12À cette époque-là.
12:13J'ignorais tout ce que j'avais envie de partager aussi.
12:15Mais à cette époque-là, je rêvais d'être dans la musique classique.
12:18Mais c'est plus le qu'un, aujourd'hui.
12:20Ça a évolué.
12:20Ça n'a pas beaucoup bougé, si ?
12:21Alors, je continue à faire de la musique classique,
12:23mais c'est en souterrain.
12:25Les gens ne sont pas au courant.
12:26J'ai enregistré, il n'y a pas très longtemps,
12:27avec l'orchestre de Nice, par exemple,
12:29une symphonie que j'avais composée quand j'avais 18 ans.
12:32Je ne l'ai pas sortie.
12:33J'ai composé une oeuvre classique en hommage à Maurice Ravel,
12:36qu'on a joué à la Philharmonie.
12:38J'ai composé une oeuvre classique en hommage à Saint-Exupéry,
12:41mais personne ne parle de ça, en fait.
12:42Parce que ce n'est pas pour ça que je suis, entre guillemets, connu.
12:45Je suis connu pour autre chose.
12:46Personne n'en parle, mais je fais tout ça en souterrain,
12:47parce que c'est ma passion aussi.
12:49Et peut-être un jour, j'enregistrerai ça,
12:52peut-être un jour, ça sortira.
12:53Mais par contre, régulièrement, depuis 20-25 ans,
12:55je fais aussi énormément de choses dans la musique classique.
12:57C'est juste que, voilà, ce n'est pas médiathisé.
12:58Parce que c'est vrai que Brahim Malouf,
13:00que votre premier instrument, c'est la trompette,
13:01mais vous savez jouer aussi bien d'autres instruments,
13:04et notamment le piano.
13:11Ah, c'est marrant, vous avez pris cet extrait.
13:15Je ne sais pas si vous le reconnaissez autour de la table.
13:17C'est bien.
13:18C'est compliqué à reconnaître.
13:22Ouais, c'est Michael Jackson.
13:23C'est Michael.
13:24Bidit.
13:25Ah, c'est Bidit, oui.
13:26C'est Bidit.
13:27Je l'ai daté à la manière d'Eric Satie.
13:30C'est ça.
13:31C'est un des premiers qui vous a donné envie de faire de la musique,
13:33Michael Jackson ?
13:33Michael, c'est le premier qui m'a...
13:36Non, c'est le premier qui est rentré à la maison,
13:38si j'ose dire, à travers la télévision,
13:39et qui ne correspondait pas du tout
13:42à ce que je connaissais de la musique depuis que je suis né.
13:43Moi, je connaissais la musique baroque,
13:45la musique classique,
13:46je connaissais la musique arabe,
13:47évidemment, très très bien.
13:48Je connaissais tous ces trucs-là.
13:50Mais avant même de découvrir le jazz
13:51ou les musiques des Balkans,
13:52ou les musiques du monde,
13:53il y a Michael qui déboule à la télévision
13:55dans la salle à manger,
13:57et je suis scotché en voyant le gars,
13:59comment il danse, comment...
14:00C'était le clip de Thriller, quoi.
14:02Non, moi, c'était le Smooth Criminal.
14:05Ah, oui, oui.
14:06Et ensuite, après, j'ai découvert tout le reste.
14:08Michael Jackson,
14:11qui était produit comme Ray Charles
14:12ou Stevie Wonder,
14:13pas Stevie Wonder,
14:15par ce grand monsieur.
14:22Quincy Jones,
14:23qui nous a quittés l'an dernier,
14:26et puis surtout,
14:26qui vous a donné, je crois,
14:27un gros coup de pouce,
14:29Ibrahim Malouf.
14:29Il vous a produit aux Etats-Unis, c'est ça ?
14:31Non, il a été mon manager depuis 2017,
14:33jusqu'à ce qu'il nous a quittés.
14:35Ah là là.
14:36Voilà.
14:37Et ça vous a, j'imagine,
14:38beaucoup aidé ?
14:39Enfin, et ça dépend,
14:41on a ce qu'on a dit,
14:41mais...
14:41De toute façon,
14:43le label Quincy sur ta musique...
14:45Ah oui, c'est énorme !
14:46Avec un gars comme lui qui dit,
14:48écoutez-le parce que c'est génial
14:49et parce qu'il faut l'écouter,
14:51c'est sûr, ça change la vie.
14:52Après, Quincy,
14:54il était vraiment, vraiment
14:56incroyablement généreux.
14:58Et à la fin de sa vie,
15:01là, ces dix dernières années,
15:02il avait repéré
15:03une petite dizaine d'artistes
15:04comme ça dans le monde
15:05qu'il avait envie de pousser
15:06et dont j'ai eu la chance
15:08de faire partie.
15:09Et à partir de là,
15:10c'est vrai que beaucoup de choses
15:11ont un peu changé,
15:13c'est-à-dire que je me suis senti
15:13plus crédible.
15:14En fait, c'est moi, en fait,
15:15qui a changé.
15:16C'est-à-dire, à partir du moment
15:17Quincy,
15:18j'ai grandi, moi,
15:19je suis complètement baigné
15:20dans la culture Quincy
15:21depuis que j'ai commencé
15:22à écouter, entre autres,
15:23Michael,
15:23mais après Ray Charles
15:24et tellement d'autres choses,
15:25même à la télé,
15:26même au cinéma et tout.
15:27Et à partir du moment
15:28où Quincy m'a pointé du dos
15:31en disant, lui,
15:31je veux faire des trucs avec lui.
15:32C'est lui qui est venu
15:33vous chercher ?
15:33Un jour, le téléphone sonne.
15:35Non, c'est à Montreux.
15:36Il est venu vous voir en concert.
15:37Il est venu me voir en concert
15:38à Montreux.
15:39Et il est resté jusqu'au bout
15:40et après, on s'est parlé.
15:40Il m'a dit,
15:41il faut qu'on travaille ensemble,
15:41il faut que les Américains
15:42apprennent à te connaître
15:43et que je te fais quelque chose.
15:44Et vous, je me souviens,
15:48vous avez répondu,
15:49je vais réfléchir.
15:51Je vous rappelle demain.
15:52Laissez-moi votre carte de visite.
15:54Non, surtout,
15:54je n'y ai pas cru du tout.
15:56Il m'a filé sa carte,
15:56c'est un truc de fou.
15:57Je n'y ai pas cru du tout.
15:59Je pensais qu'il allait m'oublier
16:01et en fait, pas du tout.
16:02Quelques jours après,
16:02j'ai reçu un appel de son équipe
16:04qui disait,
16:04quand est-ce que vous venez à aller ?
16:05Et depuis, ça m'a donné confiance,
16:09un peu plus confiance en moi aussi.
16:10Il faut avouer que
16:11ce n'est pas toujours facile
16:12dans nos milieux
16:13de garder la confiance
16:14malgré les hauts et les bas.
16:16Et en plus, moi, en 2017,
16:16je traversais une période
16:18un peu compliquée.
16:18Et d'un seul coup,
16:19une sorte de bénédiction
16:20qui tonde du ciel comme ça.
16:21Ça vous a fait du bien.
16:21Ça a fait énormément de bien
16:22et c'est ce qui nous a permis
16:23d'y croire pour les Grammys.
16:24J'ai été nommé deux fois aux Grammys,
16:26ce qui est complètement fou.
16:27Et ça, ça contribue, c'est sûr.
16:30Ça donne une confiance incroyable.
16:31Et la confiance, visiblement,
16:32vous l'avez, Ibrahim Malouf,
16:33parce que vous serez à la Défense Arena,
16:35je vous le rappelle,
16:36le 10 avril 2027.
16:37Je ne sais pas comment le prendre,
16:38mais d'accord.
16:39Allez, dans un instant,
16:40on va parler gastronomie
16:41avec Olivier Pouls.
16:42A tout de suite.
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