00:00Bienvenue, nous sommes le mercredi 10 juin, il est un peu plus de 7h15 et ce matin dans l'écho d'ici, le rendez-vous des entreprises de notre région.
00:07Et bien Clémence Fuleda, vous recevez une étudiante, une étudiante qui lance un jeu de société.
00:11Bonjour Sophie Lacour.
00:12Bonjour Clémence.
00:13Merci d'être là ce matin, vous avez 24 ans, vous étudiez en école de commerce à l'ESJ à Labège, vous êtes en alternance, vous travaillez aussi chez Orange en communication.
00:20Mais quand est-ce que vous avez trouvé le temps de créer un jeu de société ?
00:23C'était lors de ma rencontre avec Morgane Gessat qui est le cofondateur avec moi de Playtory Games, donc la maison d'édition.
00:29On avait envie d'entreprendre à côté, puis on pensait à l'avenir, après on est en fin de master, donc en septembre c'est terminé, il fallait penser à l'après.
00:39Et donc cette envie d'entreprendre couplée à notre passion commune pour le jeu dans son sens le plus large.
00:45Vous êtes une grandiose vous ?
00:46Oui, pas que du jeu de société, de sport, ça peut être du jeu en ligne pour Morgane, nous deux ensemble des jeux de société diverses,
00:56et en particulier des jeux de rôle.
00:58Et aussi, de par nos études, on a pu voir aussi que le marché du jeu de société est un marché qui est en constante évolution et en croissance depuis plus de 15 ans, ce qui est très rare.
01:07Ça cartonne en France avec, je crois, 34 millions de jeux vendus.
01:10L'année dernière, ça ne cesse d'augmenter, mais on se dit peut-être que ça va se saturer à un moment donné.
01:14Est-ce que ce n'est pas risqué d'aller sur ce marché-là ?
01:16Pour l'instant, non. Toutes nos prévisions nous montrent le contraire. Tout est au vert. C'est pour ça qu'on a fait ce choix-là. Normalement, tout est bon pour nous.
01:26Pourquoi est-ce qu'on joue autant, selon vous, en France ? Pourquoi est-ce que vous, vous jouez ? Est-ce que les Toulousains aussi jouent ?
01:31Parce que c'est un moyen de s'échapper de notre quotidien. C'est très fédérateur aussi. C'est un moyen aussi. On peut jouer en famille, avec nos collègues, nos amis.
01:38On peut voir des personnes. On se révèle avec nos personnalités lors des jeux. On peut, notamment les jeux de rôle, justement, où on peut piéger.
01:46On peut se permettre des choses qu'on ne se permet pas dans la vie quotidienne.
01:49Parce que le jeu que vous lancez, donc, il s'appelle D-Bloc. C'est ça.
01:52Ça s'écrit D-Bloc, B-L-O-C-K, je crois. C'est quoi ? C'est un jeu de rôle, donc, dans un univers carcéral ?
01:59C'est ça. C'est ce jeu. Alors, on a pris l'univers de la prison d'Alcatraz, justement, parce qu'on est tous les deux passionnés par son histoire.
02:08Et donc, le but du jeu, c'est entre 4 et 8 joueurs, des parties de 12-15 minutes, ce qui nous permet de multiplier les manches ou les revanches.
02:16Et le but du jeu, c'est de trouver, démasquer les rôles des personnes. Soit on est un criminel qui veut s'avader, soit un gardien.
02:23Et le but du jeu, ça va être de bluffer, de mentir et de se trahir entre amis.
02:27On fait comment ? On se pose des questions ?
02:28Oui, c'est un coup de questions, des cartes retournées. Alors, tout va compter, les mimiques, les gestes. Tout peut être un indice ou une fausse route.
02:36J'ai regardé et il y a marqué, pour promouvoir votre jeu, « Le mensonge est la seule issue ».
02:42Oui.
02:42C'est rigolo, mais ce n'est pas très moral.
02:44Non, ce n'est pas du tout moral, mais ce n'est pas grave, c'est un jeu. C'est un parti pris, oui.
02:48Ça se dit entre 4 et 8 joueurs. À partir de quel âge ?
02:50À partir de 8 ans.
02:51Vous lancez une cagnotte sur Ulule pour obtenir 4 500 euros. En une semaine, vous avez récolté déjà plus de la moitié. À quoi va servir cet argent ?
02:59En 48 heures même, on était à 55%. C'est un démarrage inespéré et fou. On espère atteindre effectivement ces 4 500 pour pouvoir livrer à tous nos contributeurs qu'on remercie.
03:09Et surtout, pourquoi pas dépasser ces paliers et faire du 125-150% et offrir justement des couches d'esthétisme à notre boîte, des objets en édition limitée et des choses qui ne sont pas incluses quand on pourra l'acheter sur le marché plus tard.
03:24Mais comment on fait quand on se dit « Je lance un jeu » et puis finalement, on arrive à cette boîte que vous nous avez montrée, si les gens nous regardent ce matin sur France 3, de l'idée à « Il y a la boîte, tout va très vite ».
03:34Effectivement, on n'était pas forcément préparé à ça. Morgane, qui est en entrepreneuriat, est beaucoup formée sur des entreprises de services et non de produits.
03:41Donc, c'était un risque aussi. Et pourtant, à coup de formation, on a été entraînés. On a fait marcher le réseau. On a parlé avec des entrepreneurs aussi.
03:51Et on s'est renseignés sur le marché. Et petit à petit, finalement, on arrive à raccrocher les wagons. Et on a encore des choses à apprendre, ça c'est sûr.
03:59Vous espérez vendre combien de jeux en 2025 par exemple ?
04:01En 2025, on a fait un premier bilan comptable en 20 mois, où on espère atteindre les 60 000. L'année suivante, les 120 000. Et encore sur 12 mois, les 180 000 l'année encore.
04:13Et je le disais, vous lancez une maison d'édition de jeux de société qui s'appelle Playtory Games. En un mot, vous dites vouloir accompagner les auteurs de jeux de manière éthique. Comment ?
04:21Alors déjà, là, ce premier jeu, c'est nous qui l'avons fait en interne. Parce qu'avant de pouvoir donner des conseils, il faut les incarner.
04:27Et donc, pour notre second jeu, on partira sur un créateur qui a une mécanique, qui dort dans son tiroir, qui prend la poussière, et on va lui permettre de voir le jour.
04:37Il faut savoir qu'en France, il y a à peu près 200 éditeurs. Et qu'un éditeur ne peut se permettre que d'éditer que deux jeux au maximum par an.
04:44Ce qui ne permet pas d'ouvrir à tous les créateurs. Et on offre cette chance-là de manière éthique. Pourquoi ? Parce que la plupart des créateurs sont rémunérés à hauteur de 8%.
04:54Nous, on espère passer de 10% à 12%.
04:56Et on suivra votre évolution. Sophie Lacour, fondatrice du jeu D-Bloc et de la maison d'édition de jeu Playtory Games, avec Morgane Gessat.
