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  • 17/06/2025
Empoisonnement aux cannellonis
Un couple ruiné, des enfants empoisonnés, un scénario glaçant. Derrière la façade d’un père protecteur, se cache un homme prêt à tout éliminer, jusqu’à sa propre descendance. Mais la mère savait-elle vraiment… ou ment-elle depuis le début ?

Le mystère des enfants empoisonnés
Trois enfants intoxiqués à la morphine. Une mère en apparence exemplaire, en réalité suspectée de provoquer la maladie chez ses enfants. Une enquête terrifiante sur un trouble psychologique méconnu et meurtrier.

Les empoisonneuses au gâteau
Un couple de retraités retrouvé étranglé dans leur maison. Trois femmes, un gâteau bourré de médicaments, et un plan macabre pour s’approprier un hypothétique magot. Au bout : deux morts, trois coupables et une vérité insoutenable.

Catégorie

Personnes
Transcription
00:00:00C'est une affaire sordide aux multiples rebondissements.
00:00:06Une affaire qui commence en octobre 2005 par la découverte d'un cadavre de nourrisson dans un sac abandonné sur un balcon.
00:00:15Lorsque les parents sont interpellés, les deux autres enfants de la mère, Jason et Melissa, ne sont pas avec eux.
00:00:23Les policiers ne les retrouveront pas vivants.
00:00:25Ils ouvrent le coffre et ils trouvent là aussi des sacs poubelles avec les corps des enfants.
00:00:30Le frère et la sœur ont été empoisonnés.
00:00:33Alors qui, du beau-père ou de la mère, est l'instigateur de ces mœurs ?
00:00:38Le beau-père, visiblement manipulateur et flambeur, ou la mère, qui semble froide et insensible.
00:00:46Je ne l'ai jamais vue pleurer ou exprimer le moins d'un sentiment.
00:00:51Il ne faudra pas moins de deux procès pour que la justice perce le mystère qui plane entre les époustaines.
00:01:00Quelle était la nature de leur relation ? Pour quelles raisons ce couple a-t-il empoisonné Jason et Melissa ?
00:01:08Dans ce quartier tout proche du stade Vélodrome de Marseille, en octobre 2005, un huissier du cabinet Reynaud se rend dans cet immeuble du boulevard Rabatteau.
00:01:28Le loyer n'est plus payé depuis plus de deux ans et le propriétaire décide de faire procéder à l'expulsion.
00:01:34Il bénéficie d'ailleurs d'un jugement d'expulsion à ce moment-là.
00:01:37L'huissier monte au sixième étage.
00:01:40Personne ne répond.
00:01:41L'huissier fait vider entièrement l'appartement par les déménageurs qui l'accompagnent.
00:01:45Et lorsque l'un des déménageurs se dirige vers le balcon, il aperçoit des sacs poubelles et machinalement, sans doute maladroitement, il donne un coup de pied dans l'un des sacs.
00:02:00Et ce sac s'ouvre et toutes les personnes présentes dans l'appartement sont prises d'une odeur de putréfaction.
00:02:07A l'intérieur, il découvre quelque chose d'inimaginable.
00:02:13Le cadavre décomposé d'un nourrisson.
00:02:16La brigade criminelle de Marseille est immédiatement chargée de l'affaire.
00:02:20Les enquêteurs interrogent les voisins, mais personne n'a vu les locataires depuis plus de 15 jours.
00:02:27Il s'agit d'un couple, Jean-Paul Steins, 36 ans, et Marie-Hélène Martinez, 26 ans.
00:02:33La voiture du couple, qui est une BMW, n'est plus garée dans le quartier comme d'habitude.
00:02:42Marie-Hélène Martinez a déjà deux enfants d'un précédent mariage.
00:02:46Jason, 7 ans, et Mélissa, 8 ans.
00:02:49Ils vivent ici tous les quatre, et la mère était sur le point d'accoucher d'un troisième enfant.
00:02:55Les épouses Steins sont immédiatement inscrits au fichier des personnes recherchées.
00:02:59Le lendemain de cette découverte, la police reçoit l'appel d'un hôtelier de Salon de Provence.
00:03:09Il déclare qu'un couple s'est installé chez lui en pension complète depuis maintenant presque un mois,
00:03:15et qu'il craint qu'il ne parte sans payer.
00:03:17Il faisait un moment au jour qu'ils étaient là, ils avaient payé une partie, et ils nous devaient encore pas mal d'argent.
00:03:24Donc ça s'est passé le vendredi soir, où dans la semaine, notre directeur, en discutant avec la réceptionniste,
00:03:30lui a demandé de voir avec lui pour récupérer, qu'il vienne payer.
00:03:34Donc oui, je passerai, c'était une fois, deux fois, trois fois.
00:03:39Mais le couple ne se présente pas pour payer sa note.
00:03:43Et puis cet homme et cette femme semblent étranges aux yeux de l'hôtelier.
00:03:48Ils prétendent être venus se reposer après une fausse couche éprouvante.
00:03:52Mais leur comportement semble inadapté à cette situation.
00:03:56Mon directeur, il y a quelque chose qui a cloché, il y a quelque chose qu'il ne sentait pas.
00:04:02En sachant que lui, la réaction qu'il avait eue en ayant perdu un enfant, la façon de parler, de répondre, en fait, il y avait ce décalage.
00:04:11Il voyait que c'était pas... quelque chose qui n'allait pas.
00:04:15Donc il a demandé à notre réceptionniste d'appeler la police à tout hasard pour voir s'il n'y avait pas quelque chose sur ce personnage.
00:04:24La standardiste téléphone au commissariat de Salon de Provence pour signaler ses clients suspects nommés Steins.
00:04:32Ce nom, c'est celui du couple signalé 24 heures plus tôt, lors de la découverte du cadavre d'un nourrisson à Marseille.
00:04:42Immédiatement, les policiers marseillais dépêchent six hommes à Salon de Provence.
00:04:50Ils m'ont demandé de les accompagner jusqu'à la chambre.
00:04:54Et puis ils m'ont demandé d'ouvrir la porte et ils sont rentrés dans la... ils sont rentrés dans la chambre.
00:04:59Les époux Steins sont interpellés à leur hôtel, puis placés en garde à vue.
00:05:07Immédiatement, les policiers s'inquiètent de ne pas voir Mélissa et Jason, les enfants de Marie-Hélène.
00:05:14Jean-Paul Steins leur révèle alors que les enfants sont morts un mois auparavant, d'après lui, d'une intoxication alimentaire.
00:05:22L'homme prétend d'abord ignorer où sont les corps, puis finalement, la mémoire lui revient.
00:05:31On leur dit, voilà, les corps sont dans le coffre d'une BMW, dans un garage, depuis plus de trois semaines, dans un quartier de Marseille.
00:05:38Steins conduit alors les policiers dans un parking du quartier des Vieux-Cyprès, à Marseille, où est garée la voiture.
00:05:47Dans le coffre, les enquêteurs trouvent effectivement deux cadavres putréfiés.
00:05:54Deux jeunes enfants morts, le cadavre d'un nouveau-né.
00:05:57Face à la brigade criminelle, le couple Steins va maintenant devoir s'expliquer sur ces trois décès.
00:06:03Pendant sa garde à vue, Jean-Paul Steins reconnaît immédiatement qu'il est le responsable de la mort des enfants.
00:06:17Dans ses premières auditions, il prétend en fait qu'il voulait se suicider, mais qu'il ne souhaitait tuer ni ses enfants, ni son épouse, enceinte de huit mois.
00:06:27La première explication, un peu cohérente, mais il aura changé dix fois de version dans ses déclarations, tant au niveau de la garde à vue que devant le juge d'instruction.
00:06:38Ce sera de dire, ma vie était brisée, devant et submergée par les difficultés financières.
00:06:47Rongé par les problèmes d'argent, Jean-Paul aurait donc voulu mettre fin à ses jours.
00:06:51Gérant d'une société de fruits et légumes, il s'était fait licencier deux ans plus tôt.
00:06:57Son épouse n'était pas au courant et ne travaillait pas.
00:07:01Le couple n'avait plus aucune ressource.
00:07:04Il laisse entendre que, comme il avait la pression de l'huissier, qui, au fond, lui avait fait valoir qu'une expulsion imminente devait intervenir de leur logement,
00:07:15qu'il sait qu'il n'a pas de solution de repli, qu'il va devoir donc laisser comprendre à son épouse, à ses enfants, quelle est sa véritable identité, sa véritable situation.
00:07:24Eh bien, il envisage, plutôt que de dire la vérité, de reconnaître l'inconfort actuel, il envisage un scénario radical.
00:07:35Sa solution, se suicider.
00:07:39Mais pour cela, Jean-Paul souhaite se retrouver seul et décide d'endormir toute la famille.
00:07:46Il explique avoir broyer un cocktail de médicaments très puissant.
00:07:50C'était les médicaments de la mère de Steins.
00:07:55Steins avait pris ces médicaments à sa mère, barbiturique, anxiolytique, et produits contre les épileptiques.
00:08:03Produits donc extrêmement dangereux, délivrés sous ordonnance.
00:08:08Steins mélange ensuite son cocktail de médicaments dans le plat du soir, des cannellonies.
00:08:15Steins a fait la cuisine ce fameux soir.
00:08:17Les enfants seront très joyeux de leur journée qu'il avait passé avec leur papa.
00:08:22Il fait cuire les cannellonies.
00:08:24Elle va en manger avec ses enfants.
00:08:26Lui, il se donnerait au régime et mangera de la salade ou autre chose, comme par hasard.
00:08:32Elle trouvera ses cannellonies un goût amer.
00:08:35Les enfants aussi, ils en mangeront assez peu.
00:08:37Quelques heures après avoir mangé les cannellonies, Marie-Hélène, son épouse, enceinte de 8 mois, serait tombée dans le coma pendant 48 heures.
00:08:47Elle se serait réveillée en accouchant.
00:08:50Elle a vu qu'il est né bleu, donc cyanosé, comme on dit.
00:08:55Et donc, elle a compris que quelque chose s'est passé qui fait qu'il n'est pas dans un état normal.
00:08:59Elle a déjà eu deux accouchements, elle sait ce que c'est.
00:09:02Marie-Hélène survit au repas empoisonné et à l'accouchement.
00:09:06Mais l'enfant qu'elle porte serait donc mort-né.
00:09:09Quant à Jason et Melissa, ils n'ouvriront plus jamais les yeux.
00:09:14C'est une mort lente.
00:09:15Les enfants se sont endormis, ils ne se sont jamais réveillés.
00:09:18Ils ont dû faire un arrêt cardiaque en raison de la surdose médicamenteuse.
00:09:23Après deux jours de garde à vue, le père change de version.
00:09:27Il ne parle plus d'accident.
00:09:29Il avoue qu'il avait bien la volonté d'éliminer toute sa famille.
00:09:36C'est tuer les enfants, tuer son épouse.
00:09:39Et se suicider dans un second temps.
00:09:42Les enfants auraient donc été assassinés.
00:09:45De son côté, Marie-Hélène Martinez, elle, n'a qu'une seule et unique version de cette soirée tragique.
00:09:53Je n'ai rien vu.
00:09:55Je n'ai rien compris.
00:09:57Je n'ai participé à rien.
00:10:00Et je tombe des nus à la découverte de l'ensemble des éléments
00:10:04qui vont petit à petit s'accumuler dans le dossier.
00:10:09Marie-Hélène Martinez prétend donc qu'elle n'était pas au courant des plans de son mari.
00:10:15Après sa fausse couche, Jean-Paul Steins lui aurait expliqué que Jason et Melissa étaient morts d'une intoxication alimentaire
00:10:21et qu'elle ne pouvait pas voir leur corps qui reposait à la morgue.
00:10:27Il lui suffit de lui dire que des autopsies sont en cours,
00:10:34que le mécanisme est long, qu'on ne peut pas voir les enfants, qu'ils se chargent de tout.
00:10:39Aussi incroyable que cela puisse paraître, Marie-Hélène Martinez s'en serait tenue à cette explication.
00:10:47Mais lorsqu'elle raconte sa version des faits, elle semble être dans un récit automatique.
00:10:53Elle fait une étrange impression aux enquêteurs.
00:10:55Il y a un enquêteur qui a déposé un policier qui avait entendu Mme Martinez pendant sa garde à vue
00:11:04et qui déclarait qu'il avait le sentiment qu'elle lui aurait cité une leçon.
00:11:10Dès le début de l'enquête, les enquêteurs notent qu'elle n'a pas le comportement d'une mère éplorée par la perte de ses enfants.
00:11:17Déjà lors de l'arrestation du couple à l'hôtel,
00:11:20les policiers avaient retrouvé des effets personnels surprenants, vus les circonstances.
00:11:25On a retrouvé des photos de leur mariage, des photos de Mme Martinez en petite tenue,
00:11:32des playstations et également de revues à caractère pornographique.
00:11:38Des bijoux également de Mme Martinez qui avait amené tous ces bijoux.
00:11:41Et curieusement, on n'a pas retrouvé une photo des enfants.
00:11:46A l'issue de la garde à vue, Jean-Paul Steins est mis en examen pour homicide volontaire et empoisonnement.
00:11:52Il est placé en détention.
00:11:55De son côté, Marie-Hélène Martinez est poursuivie pour recel de cadavre.
00:12:00Steins s'étant accusé des faits, elle est néanmoins laissée libre sous contrôle judiciaire.
00:12:06Mais Jean-Paul Steins est-il vraiment le seul instigateur de la mort des enfants ?
00:12:11Pour déterminer la responsabilité de chacun,
00:12:13les enquêteurs vont plonger dans l'univers du couple Steins.
00:12:17Leurs investigations vont s'orienter sur les profils psychologiques de Jean-Paul et de Marie-Hélène.
00:12:24Afin de déterminer le rôle de chacun,
00:12:33les policiers s'intéressent au mode de fonctionnement du duo Marie-Hélène Martinez-Jean-Paul Steins.
00:12:40Se dessine l'idée d'un homme manipulateur
00:12:42qui aurait séduit une femme jeune et fragile.
00:12:45Il l'avait sous sa coupe, il l'a manipulé et c'était au fond la partenaire,
00:12:54c'est ce que disait l'expert, idéal pour un personnage comme lui, pour un pervers narcissique.
00:13:00Marie-Hélène serait donc sous l'emprise de cet homme.
00:13:04Et ce depuis leur rencontre, 5 ans plus tôt.
00:13:06A l'époque, Marie-Hélène Martinez a 21 ans,
00:13:10elle est serveuse dans un restaurant d'un centre commercial, à Aubagne.
00:13:17Un jour, il va au restaurant à midi et rencontre Marie-Hélène Martinez qui le sert.
00:13:24Et là, il a une sorte de révélation, un coup de foudre,
00:13:27et il décide tous les midis d'aller déjeuner dans ce restaurant.
00:13:32Petit à petit, donc, il sait montrer sa belle voiture,
00:13:37il sait se montrer généreux dans ses pourboires,
00:13:39il sait lui parler de sa situation florissante,
00:13:41qu'il présente comme florissante.
00:13:44Lorsqu'elle rencontre Jean-Paul,
00:13:46Marie-Hélène est mariée avec le père de ses deux enfants.
00:13:49Une vie de famille modeste et un peu terne.
00:13:52Steins va arriver un peu comme un rêve.
00:13:57En gros, c'est la princesse qui découvre le prince charmant.
00:14:03Marie-Hélène finit par quitter le père de ses enfants
00:14:06pour s'installer à Marseille avec Steins,
00:14:09Jason et Mélissa.
00:14:11Leur mariage est fastueux.
00:14:14Il va louer des limousines,
00:14:16lorsqu'il va faire une soirée, j'allais dire, de millionnaires,
00:14:21et que la fête bat son plein, le mariage bat son plein,
00:14:24on se rend compte qu'il veut en foutre plein la vue.
00:14:27Marie-Hélène vit un conte de fées.
00:14:29D'après les témoignages, il ne fait aucun doute
00:14:32que Jean-Paul Steins était fou amoureux d'elle
00:14:35et qu'il aurait été prêt à tout faire pour lui plaire.
00:14:39Il va, d'ailleurs, en utilisant un certain nombre de subterfuges,
00:14:43tenter de lui faire croire au travers des voyages,
00:14:47au travers des séjours au ski, des restaurants, des sorties, etc.,
00:14:50des projets également.
00:14:51Il va laisser penser qu'elle est rentrée dans un nouveau temps de son existence
00:14:57qui est un temps doré, un temps romanesque.
00:15:00Marie-Hélène n'a plus besoin de travailler.
00:15:03Le problème, c'est que la vie de Pacha coûte cher.
00:15:07En outre, l'année de son mariage,
00:15:09Jean-Paul a perdu son emploi.
00:15:12Pour entretenir les rêves de son épouse,
00:15:14il a volé de l'argent à son associé.
00:15:16Après son licenciement,
00:15:19Steins survit seulement de petites escroqueries.
00:15:22Tout le monde le décrit comme un escroc,
00:15:23et c'est un escroc.
00:15:26Il a escroqué le père de son ami,
00:15:30Mme Guénaud, si je ne me trompe pas.
00:15:34Il a même escroqué sa propre mère.
00:15:36Il a escroqué ses associés.
00:15:39Jean-Paul s'enfonce dans le mensonge,
00:15:42fait croire à son épouse qu'il travaille encore.
00:15:45Il va jusqu'à promettre à sa princesse
00:15:47une villa à plusieurs centaines de milliers d'euros.
00:15:52Il recherchait des villas tout à fait extraordinaires.
00:15:55Et il avait d'ailleurs même donné son aval
00:15:57pour l'une d'entre elles
00:15:58qui était évaluée à 750 000 euros.
00:16:01En attendant la villa qu'il ne pourra jamais s'offrir,
00:16:04Jean-Paul ne paie plus les loyers
00:16:06de l'appartement boulevard Rabatteau.
00:16:08Et contrairement à ce qu'il fait encore croire à Marie-Hélène,
00:16:12il n'est pas propriétaire mais locataire.
00:16:14Un locataire sur le point d'être expulsé.
00:16:18Comme Jean-Paul Steins ne veut surtout pas
00:16:20que Marie-Hélène apprenne qu'il est ruiné,
00:16:22il l'isole petit à petit.
00:16:26Il va commencer à l'isoler
00:16:27socialement, familialement, amicalement.
00:16:35Il va lui prendre les clés,
00:16:36il va lui soustraire les clés de la boîte aux lettres.
00:16:39Elle n'aura même plus les clés de la boîte aux lettres.
00:16:41Elle n'a pas les clés de la maison,
00:16:42c'est-à-dire qu'elle ne peut pas sortir sans lui.
00:16:44Jean-Paul va prévenir le directeur de l'école
00:16:47que la famille va déménager.
00:16:49Les enfants sont déscolarisés pendant un an.
00:16:53Il indique que ce n'est pas la peine
00:16:54de scolariser les enfants un mois
00:16:57pour qu'ils soient déscolarisés
00:16:58dans quelques semaines,
00:17:00qu'ils seront immédiatement scolarisés
00:17:03dès qu'ils auront acquis leur nouveau domicile.
00:17:08et elle va le croire.
00:17:10Et elle va le croire avec d'autant plus de facilité
00:17:13qu'il prend en charge.
00:17:14Et plutôt très bien,
00:17:16c'est ce que l'on sait dans ce dossier,
00:17:18l'éducation des enfants.
00:17:20Pire, Antoine Corré-Légeau,
00:17:22l'ex-mari de Marie-Hélène,
00:17:24n'arrive plus à voir ses enfants.
00:17:26C'est un homme qui était très attaché à ses enfants,
00:17:28qui se battait pour les voir.
00:17:31Donc il est allé 15 fois, 16 fois
00:17:33au commissariat de police pour déposer plainte.
00:17:35Malgré toutes ses démarches,
00:17:37il n'obtient leur garde qu'épisodiquement.
00:17:41Pendant toute cette période,
00:17:42Marie-Hélène s'en serait entièrement remise à Steins.
00:17:46Elle l'aurait cru aveuglément,
00:17:48le laissant tout décider de leur vie.
00:17:53Pour elle, Steins est un dieu.
00:17:55Tout ce qu'il dit est parole d'évangile.
00:17:57Marie-Hélène serait-elle sous influence
00:18:00ou faussement naïve ?
00:18:02A-t-elle une responsabilité dans la mort des enfants ?
00:18:06La suite de l'enquête va jeter une ombre sur son innocence.
00:18:10Huit mois après les aveux de Steins,
00:18:21des analyses apportent un nouvel éclairage.
00:18:24Il s'agit d'expertises de cheveux
00:18:26qui vont fournir aux enquêteurs des données supplémentaires.
00:18:29Des informations que les autopsies de Jason et Melissa
00:18:32n'ont pas pu délivrer.
00:18:34On va s'apercevoir qu'ils ont pris ces médicaments
00:18:39dans des doses extrêmement importantes
00:18:41sur une durée de 9 mois antérieures au fait.
00:18:46Peut-être plus que 9 mois,
00:18:48mais on ne peut pas aller au-delà
00:18:49puisqu'on n'avait pas...
00:18:50Les cheveux n'étaient pas assez longs.
00:18:52Jason et Melissa auraient donc été empoisonnés régulièrement
00:18:55et surtout bien avant d'avoir ingéré
00:18:59des médicaments mélangés au cannelloni.
00:19:01Et selon les experts, il était difficile,
00:19:04voire impossible,
00:19:06de ne pas se rendre compte de l'état des enfants.
00:19:09En règle générale,
00:19:10et en particulier chez les enfants,
00:19:12on voit, il y a des manifestations cliniques,
00:19:16il suffit de les observer,
00:19:17on voit lorsque quelqu'un est sous sédatif.
00:19:20Soit les enfants auraient été complètement amorphes et endormis,
00:19:25soit surexcités.
00:19:27Il serait donc difficile de croire
00:19:30que leur mère qui les voyait tous les jours
00:19:31ne se soit aperçue de rien.
00:19:36Nécessairement, elle avait vu les enfants drogués.
00:19:39À partir de ce moment-là,
00:19:40tout ce qu'elle racontait,
00:19:41on se rendait compte qu'elle mentait.
00:19:43Plus étonnant encore,
00:19:45les traces de médicaments retrouvés
00:19:47dans les cheveux de Marie-Hélène
00:19:48sont infiniment plus faibles.
00:19:51Elle affirmait pourtant avoir été empoisonnée
00:19:53comme ses enfants le soir de leur dernier repas.
00:19:57Il y a 250 fois plus de substances médicamenteuses
00:20:03dans les cheveux des enfants.
00:20:04On retrouve des traces 250 fois plus élevées
00:20:07que celles qu'on retrouve dans les cheveux
00:20:10de Marie-Hélène Martinez.
00:20:12Le principal alibi de Marie-Hélène Martinez s'écroule.
00:20:16Difficile de croire qu'elle soit tombée dans le coma
00:20:18avec de si faibles doses.
00:20:20Et donc qu'elle n'ait rien vue le soir du drame.
00:20:23L'enquête prend alors une nouvelle tournure.
00:20:27Dans sa cellule,
00:20:29Jean-Paul Steins apprend par sa mère
00:20:30que Marie-Hélène a renoué des liens
00:20:32avec Antoine Corré-Légeau,
00:20:34le père de Jason et Mélissa.
00:20:37Marie-Hélène demande le divorce avec Steins
00:20:39et après cette passade avec son ex-mari,
00:20:42elle décide de refaire sa vie
00:20:44avec un autre homme
00:20:45dont elle attend un enfant.
00:20:47Au fond, l'espoir de la conserver,
00:20:51l'espoir de reprendre par la suite une vie commune,
00:20:53s'est effondré.
00:20:55Et là, alors, il a totalement changé de version
00:20:58dans les explications qu'il peut donner quant aux faits.
00:21:01Un an et demi après la mort des enfants,
00:21:04Jean-Paul Steins demande à revoir le juge.
00:21:06Et là, il lui livre une nouvelle version des faits.
00:21:09« Il se présente comme le bras armé,
00:21:14celui qui a subi passivement,
00:21:17qui a essayé de l'aider en quelque sorte
00:21:18à agir ce scénario
00:21:20pour finalement tuer les enfants. »
00:21:24Steins, qui s'était accusé de tout,
00:21:26désigne désormais son épouse Marie-Hélène.
00:21:29Elle continue à nier.
00:21:32Malgré cette déclaration
00:21:34qui l'accuse officiellement,
00:21:36elle reste libre.
00:21:37Beaucoup d'éléments s'accumulent
00:21:39contre Marie-Hélène Martinez,
00:21:41mais aucun n'arrive à prouver
00:21:43de manière irréfutable
00:21:44ni sa culpabilité,
00:21:46ni son innocence.
00:21:48Et c'est la question de sa responsabilité
00:21:50qui va animer tous les débats
00:21:52du procès qui s'est ouvert
00:21:53en septembre 2009.
00:22:01Si Jean-Paul Steins est en prison
00:22:03depuis 4 ans lorsque son procès débute,
00:22:06Marie-Hélène Martinez arrive libre,
00:22:08au bras de son nouveau mari.
00:22:11Immédiatement, son attitude choque.
00:22:14« Elle est arrivée le jour de l'audience,
00:22:17étonnamment, comme si on était
00:22:20en fait sur les marches à Cannes,
00:22:23et on a été sidérés de voir
00:22:25qu'elle arrivait toute apprêtée,
00:22:27maquillée, avec des lunettes noires,
00:22:29on avait arrivé une star. »
00:22:31L'ambiance devient électrique.
00:22:34La tante de Jason et Mélissa
00:22:35est convaincue de la culpabilité
00:22:38de Marie-Hélène Martinez.
00:22:40Elle est furieuse de la voir libre.
00:22:42Ce procès, celui de Jean-Paul Steins,
00:22:57le meurtrier présumé,
00:22:59devient très rapidement
00:23:00celui de Marie-Hélène Martinez.
00:23:02Car les jurés doivent essayer
00:23:04de déterminer si, oui ou non,
00:23:06cette femme a participé
00:23:08au meurtre de ses enfants.
00:23:09À la barre, la froideur
00:23:12de Marie-Hélène Martinez
00:23:13surprend tout le monde.
00:23:16« Même quand on abordait
00:23:17des problèmes extrêmement délicats,
00:23:20même quand on parlait
00:23:21des autopsies, qu'on parlait
00:23:22des enfants, qu'on avait quand même
00:23:23retrouvés en état de putréfaction
00:23:26dans le coffre d'un véhicule,
00:23:28elle n'a jamais,
00:23:30ou je ne l'ai jamais vue,
00:23:32pleurer ou exprimer
00:23:34le moindre sentiment. »
00:23:36L'image de l'épouse sous emprise,
00:23:37naïve et victime de son mari,
00:23:40va aussi se ternir.
00:23:42Marie-Hélène semble au contraire
00:23:44avoir une certaine influence
00:23:45sur les hommes qui partagent sa vie.
00:23:49Au procès, trois d'entre eux
00:23:51sont présents.
00:23:52Steins, bien sûr,
00:23:53mais aussi son nouveau compagnon
00:23:55et son ex-mari.
00:23:57Quand elle était à la barre
00:24:01et quand on l'a été interrogée,
00:24:03et ça, je ne l'avais jamais vue,
00:24:05il y avait trois hommes
00:24:06qui la regardaient
00:24:06d'une façon complètement...
00:24:10Enfin, c'était des amoureux
00:24:11et perdus.
00:24:12On avait Steins,
00:24:13qui était dans son box,
00:24:14le père des enfants,
00:24:16M. Corré-Légeau,
00:24:17qui la regardait
00:24:18avec une affection débordante,
00:24:19et on avait
00:24:21la personne avec qui
00:24:23elle avait fait
00:24:24donc un quatrième enfant
00:24:25alors qu'elle avait été
00:24:26laissée libre,
00:24:27qui lui-même
00:24:28est venue à la barre
00:24:29et qui la défendait
00:24:30Bex et Ongles.
00:24:32Antoine Corré-Légeau,
00:24:33le père des enfants,
00:24:35est donc à ses côtés
00:24:36pour la défendre.
00:24:38C'est une femme
00:24:38qui a une mainmise
00:24:40forte sur les hommes.
00:24:43Ça, on le...
00:24:44Corré-Légeau,
00:24:46tout le long de l'instruction,
00:24:47tout le long
00:24:48des deux audiences
00:24:49de la cour d'assises,
00:24:51n'a qu'un seul objectif,
00:24:53c'est la protéger,
00:24:55c'est clamer son innocence.
00:24:58Il était partie civile,
00:25:02mais partie prenante
00:25:03dans la défense
00:25:04de Mme Martinez.
00:25:06Pour déterminer
00:25:07le rôle de Marie-Hélène,
00:25:09les experts vont devoir
00:25:10répondre à une question
00:25:11essentielle.
00:25:12A-t-elle, oui ou non,
00:25:14manger le plat
00:25:15de cannelloni empoisonné ?
00:25:17Si ce n'est pas le cas,
00:25:18elle n'était pas
00:25:19dans le coma
00:25:19au moment des meurtres
00:25:20comme elle le prétend.
00:25:22Une première analyse
00:25:23de ses cheveux
00:25:23montrait la présence
00:25:25de médicaments
00:25:26en faible quantité,
00:25:27mais dans une deuxième analyse,
00:25:29effectuée 18 mois
00:25:30après les faits,
00:25:31on ne retrouvait rien.
00:25:34En fait,
00:25:34j'ai expliqué à la cour
00:25:35que Mme Martinez
00:25:36faisait des traitements
00:25:37cosmétiques.
00:25:37Elle est authentiquement brune,
00:25:40elle se fait teindre
00:25:41en blond.
00:25:42Eh bien,
00:25:42le fait de faire
00:25:43des traitements cosmétiques
00:25:44fait qu'on ouvre
00:25:45les écailles des cheveux.
00:25:47Lorsque vous ouvrez
00:25:47les écailles,
00:25:48vous perdez
00:25:49ce qui est incorporé.
00:25:51Les analyses
00:25:52ne peuvent donc pas
00:25:53déterminer
00:25:54si Marie-Hélène
00:25:55a mangé
00:25:55ou non
00:25:56les cannellonis.
00:25:57S'il est établi
00:25:58que les enfants
00:25:59ont été empoisonnés
00:26:00pendant au moins
00:26:01sept mois,
00:26:02les époustaines
00:26:03n'yent farouchement
00:26:04être impliqués
00:26:05dans cet empoisonnement.
00:26:07Mais comment leur mère
00:26:08a-t-elle pu être
00:26:09aussi aveugle,
00:26:10n'avoir rien
00:26:11décelé d'anormal
00:26:12chez Jason et Mélissa ?
00:26:14Un manque de clairvoyance,
00:26:16un manque d'attention
00:26:17tout aussi imputable
00:26:19au père des deux enfants
00:26:20qui, lui non plus,
00:26:22n'a rien vu.
00:26:24Lorsque le papa
00:26:26de Jason et de Mélissa
00:26:27va les prendre
00:26:27au mois d'août
00:26:28pour les congés,
00:26:30il ne s'apercevra jamais
00:26:32que les enfants
00:26:33sont soit abattus,
00:26:35soit fatigués,
00:26:36soit dans un état
00:26:39anormal.
00:26:40Lors des audiences,
00:26:41les questions
00:26:42autour de la responsabilité
00:26:44de Marie-Hélène
00:26:44restent donc
00:26:45pour la plupart
00:26:46sans réponse
00:26:47scientifique formelle.
00:26:49Les jurés
00:26:49vont alors s'intéresser
00:26:50au volet humain
00:26:52de l'affaire
00:26:53et notamment
00:26:54au comportement
00:26:54de Marie-Hélène
00:26:55lorsqu'elle vient
00:26:56de perdre trois enfants
00:26:57et qu'elle s'installe
00:26:59à l'hôtel
00:26:59avec Steins.
00:27:01Elle ne demande pas
00:27:01des nouvelles
00:27:02de ses enfants.
00:27:03Elle se contenterait
00:27:04de sa version à lui
00:27:05qui lui indiquerait
00:27:07que les enfants
00:27:08ont été empoisonnés.
00:27:09pour l'instant
00:27:10ils sont
00:27:10à l'hôpital
00:27:11à Timone
00:27:12où on fait
00:27:12des prélèvements.
00:27:13Elle ne passera pas
00:27:13un seul coup
00:27:14de téléphone.
00:27:15Et encore une fois,
00:27:18ils vont passer
00:27:19trois semaines
00:27:20en menant
00:27:22grand train
00:27:22dans cet hôtel.
00:27:24On va au restaurant,
00:27:25on va au zoo.
00:27:29Ce détail
00:27:30choque particulièrement
00:27:32les jurés.
00:27:33Comment une mère
00:27:33peut-elle à ce point
00:27:34oublier
00:27:35la mort de ses enfants
00:27:36pour aller admirer
00:27:37des animaux sauvages ?
00:27:39Steins,
00:27:40de son côté,
00:27:41frappe également
00:27:42par sa froideur.
00:27:45Steins,
00:27:46c'est un homme
00:27:48à sang-froid.
00:27:49C'est-à-dire
00:27:50qu'il encaisse tout.
00:27:51Donc du coup,
00:27:52quand on lui donne
00:27:53la parole,
00:27:56il va lui répondre
00:27:57mais toujours
00:27:57sur un ton
00:27:58un ton
00:28:02qui confine
00:28:04parfois
00:28:04jusqu'à l'indifférence
00:28:05mais qui sonne
00:28:10faux pour les jurés.
00:28:12Quant au soir fatal,
00:28:13Jean-Paul Steins
00:28:14développe
00:28:15sa dernière version.
00:28:17Tout aurait commencé
00:28:17le samedi,
00:28:18la veille de l'empoisonnement
00:28:19lorsque Marie-Hélène Martinez
00:28:21aurait compris
00:28:23qu'ils étaient ruinés
00:28:24et sur le point
00:28:25d'être expulsés.
00:28:28Leur situation financière
00:28:30ne leur permet
00:28:31plus de continuer.
00:28:33Il faut repartir,
00:28:36quitter cet appartement,
00:28:39une autre vie,
00:28:39une autre ville
00:28:40et on ne peut repartir
00:28:41que sans les enfants.
00:28:43Et donc,
00:28:44elle lui demande
00:28:44d'empoisonner les enfants.
00:28:47Ce que me confie
00:28:48M. Steins,
00:28:49c'est que c'est elle
00:28:50qui lui remet
00:28:51des médicaments.
00:28:52Mais face au juré,
00:28:54Marie-Hélène Martinez
00:28:55nie totalement
00:28:56avoir été la donneuse
00:28:57d'ordre
00:28:57dans cette affaire.
00:28:59Après cinq jours
00:29:00de débat,
00:29:01les jurés délibèrent.
00:29:03Jean-Paul Steins
00:29:04s'est condamné
00:29:05à 20 ans
00:29:05de prison ferme.
00:29:07Marie-Hélène Martinez,
00:29:08elle est condamnée
00:29:08à dix ans
00:29:09de réclusion.
00:29:11L'annonce du verdict
00:29:12retentit
00:29:13comme un coup
00:29:13de tonnerre.
00:29:15Convaincue
00:29:16de la culpabilité
00:29:17de Marie-Hélène,
00:29:18la tante de Jason
00:29:19et de Mélissa
00:29:19craque.
00:29:20dix ans
00:29:21pour un moment
00:29:22que tu es
00:29:23deux enfants
00:29:23d'un enfant.
00:29:25Elle n'a pas
00:29:25que dix ans
00:29:26et elle ne fera
00:29:26pas dix ans
00:29:27de plus tard.
00:29:28Elle n'a pas
00:29:29dix ans.
00:29:31Marie-Hélène
00:29:32prend alors
00:29:33une décision
00:29:34très risquée.
00:29:35La cliente
00:29:35vient de me dire
00:29:36je suis innocent,
00:29:38je veux faire appel.
00:29:41Marie-Hélène
00:29:41refuse donc
00:29:43sa condamnation
00:29:44à dix ans
00:29:44de prison.
00:29:45Mais en faisant appel,
00:29:46son avocat,
00:29:47lui,
00:29:47ne cache pas
00:29:48qu'elle prend
00:29:48un vrai risque.
00:29:50Je voulais jouer
00:29:51la sécurité
00:29:51partant du principe
00:29:53qu'avec dix ans
00:29:53de prison,
00:29:55elle était libre
00:29:55au bout de cinq ans.
00:29:58Et que même
00:29:59si elle était innocente,
00:30:00c'est horrible à dire.
00:30:02Son innocence
00:30:03de toute façon
00:30:04était discutable.
00:30:06Pour ce nouveau procès,
00:30:08Marie-Hélène Martinez
00:30:09décide donc
00:30:10de prendre
00:30:11de nouveaux avocats.
00:30:13Sa ligne de défense
00:30:14va tenir sur un objectif,
00:30:16essayer de chasser
00:30:17l'image de la femme
00:30:18froide et unbelle.
00:30:18insensible
00:30:19qui lui avait été
00:30:20reproché
00:30:21lors du premier procès.
00:30:27Comparer devant
00:30:28une cour d'assises,
00:30:30c'est quelque chose
00:30:31de terrible.
00:30:33Il faut être
00:30:33un bon acteur.
00:30:34Elle ne l'était pas.
00:30:36Il faut pouvoir
00:30:37être cohérente
00:30:38et expliquer
00:30:39ses sentiments,
00:30:40sa conscience,
00:30:42ce que l'on vit
00:30:43à l'intérieur de soi.
00:30:44Elle était
00:30:45dans l'incapacité.
00:30:45Marie-Hélène
00:30:48ne réussit pas
00:30:48à convaincre.
00:30:50Quant à ses avocats,
00:30:51leur stratégie
00:30:52est de démontrer
00:30:53que Marie-Hélène
00:30:53a bien mangé
00:30:54les cannellonies
00:30:55empoisonnées
00:30:56et qu'elle est victime
00:30:57elle aussi.
00:30:59Ils vont faire intervenir
00:31:01un toxicologue
00:31:02très réputé,
00:31:03mais qui ne parviendra pas
00:31:05à convaincre la cour.
00:31:06Les propos de ce toxicologue
00:31:11dont j'ai oublié le nom
00:31:12m'ont paru
00:31:14particulièrement confus
00:31:16et étaient également
00:31:17démentis
00:31:18par
00:31:19un autre expert
00:31:23par Mme Burle
00:31:24qui est expert
00:31:25au laboratoire
00:31:26de police scientifique
00:31:26de Marseille
00:31:27qui n'était absolument
00:31:30pas d'accord
00:31:30avec les remarques
00:31:32qui étaient faites
00:31:33par ce toxicologue
00:31:34qui était cité
00:31:35en qualité de thème.
00:31:36Au bout de 5 jours
00:31:39de procès,
00:31:41l'avocat général
00:31:42n'a plus aucun doute
00:31:43sur la culpabilité
00:31:44du couple.
00:31:47Ce dont je suis certain
00:31:48c'est que tous les deux
00:31:49ont empoisonné
00:31:51ses enfants.
00:31:53Lors de son réquisitoire,
00:31:55il demande
00:31:56la perpétuité
00:31:57pour Jean-Paul Steins.
00:31:58Pour Marie-Hélène Martinez,
00:31:59il réclame
00:32:0030 ans de prison.
00:32:02Au moment du verdict,
00:32:03ce jugement en appel
00:32:04s'avère beaucoup plus sévère
00:32:05qu'en première instance.
00:32:0730 ans pour Jean-Paul Steins,
00:32:0920 ans pour Marie-Hélène Martinez.
00:32:12Jean-Paul Steins
00:32:12accuse le coup,
00:32:14mais Marie-Hélène Martinez,
00:32:15elle, continue
00:32:16à vouloir prouver
00:32:17son innocence.
00:32:18Elle aurait pu être
00:32:21anéantie
00:32:22par un verdict dur
00:32:26et contraire
00:32:27à sa vérité à elle.
00:32:30Elle est au contraire
00:32:31dans la continuation
00:32:33du combat.
00:32:34On va former
00:32:35un pourvoi en cassation,
00:32:37on va jusqu'au bout
00:32:39se battre.
00:32:41Ce pourvoi en cassation
00:32:43est rejeté un peu moins
00:32:45d'un an
00:32:45après ce procès
00:32:46en appel
00:32:47de Draguignan.
00:32:48Marie-Hélène Martinez
00:32:49ne lâche rien.
00:32:51Dernièrement,
00:32:51ses avocats ont décidé
00:32:52de faire un recours
00:32:54devant la Cour européenne
00:32:56de justice.
00:32:59C'est l'histoire
00:33:00d'une mère
00:33:00accusée d'avoir
00:33:02empoisonné
00:33:02ses trois enfants.
00:33:03Nathalie serait atteinte
00:33:16du syndrome
00:33:17de Munchausen
00:33:18par procuration.
00:33:20Une forme
00:33:21rarissime
00:33:22de maltraitance
00:33:23parentale
00:33:23qui fait d'elle
00:33:24le suspect
00:33:26numéro un.
00:33:29Chez les enquêteurs,
00:33:30ça fait tilt.
00:33:31Pour eux,
00:33:32maintenant,
00:33:32c'est limpide.
00:33:34On avait
00:33:34une situation
00:33:36inexplicable
00:33:37et maintenant,
00:33:38on a un syndrome
00:33:39qui expliquerait tout.
00:33:41Son procès
00:33:42s'est ouvert
00:33:43en octobre 2011
00:33:44devant les assises
00:33:45d'Aix-en-Provence.
00:33:47Car des mois
00:33:48d'enquête
00:33:48n'ont pas suffi
00:33:50à résoudre
00:33:51tous les mystères
00:33:52de l'affaire
00:33:53des enfants
00:33:54empoisonnés.
00:33:55En ce jour
00:34:06de la Saint-Sylvestre,
00:34:08Nathalie s'apprête
00:34:09à fêter
00:34:09la nouvelle année
00:34:10en famille.
00:34:11Mais ce 31 décembre 2006,
00:34:14son petit garçon
00:34:15de 2 ans
00:34:15ne se sent pas bien.
00:34:17On le sent
00:34:19un peu
00:34:20vaseux,
00:34:22avec des yeux
00:34:23un peu gonflés,
00:34:23mais comme il avait
00:34:24une broncholite
00:34:25suraggravée,
00:34:27donc on pensait
00:34:28que ça venait
00:34:28de là,
00:34:29tout simplement.
00:34:30C'est le 31 décembre,
00:34:31ils ne sont pas arrivés
00:34:32à joindre
00:34:33le médecin traitant.
00:34:35Et c'est pour ça
00:34:35qu'ils partent
00:34:36à l'hôpital.
00:34:37Le médecin
00:34:38de famille absent,
00:34:40Nathalie
00:34:40et son compagnon
00:34:42Gérard
00:34:42décident d'emmener
00:34:44leur fils
00:34:44aux urgences
00:34:45pédiatriques
00:34:46d'Aix-en-Provence.
00:34:47L'enfant
00:34:48est rapidement
00:34:49pris en main
00:34:50par l'équipe médicale
00:34:51qui constate
00:34:52que le petit garçon
00:34:53est mal en point.
00:34:58De prime abord,
00:34:59l'enfant souffre
00:35:00d'une broncholite aiguë.
00:35:01C'est la saison,
00:35:01on est au mois de décembre.
00:35:03Sauf qu'il a quand même
00:35:04des symptômes
00:35:04qui alertent
00:35:05l'équipe médicale.
00:35:06Par exemple,
00:35:06il a des troubles
00:35:07de la conscience,
00:35:08des endormissements,
00:35:09mais il a aussi
00:35:09un rétrécissement
00:35:10de la pupille
00:35:11qu'on appelle
00:35:12un myosis.
00:35:13Et là,
00:35:13ça alerte un petit peu
00:35:14l'équipe médicale.
00:35:16Des symptômes étranges
00:35:17et les médecins
00:35:18ne parviennent pas
00:35:19à établir
00:35:20de diagnostic.
00:35:21En fin de journée,
00:35:23Gérard reste à l'hôpital
00:35:24pour y passer la nuit
00:35:25avec son fils.
00:35:27Nathalie,
00:35:28elle,
00:35:28rentre chez eux.
00:35:30C'est lui
00:35:31qui reste là-bas
00:35:32et moi,
00:35:32je suis restée
00:35:33un peu avec lui
00:35:33et après,
00:35:34je suis rentrée
00:35:34au juin
00:35:35de mes autres enfants
00:35:36qui m'attendait à la maison.
00:35:38Vers 19h,
00:35:39Nathalie quitte l'hôpital.
00:35:42Elle retrouve
00:35:42sa fille aînée
00:35:43de 13 ans
00:35:43qui est restée
00:35:44s'occuper
00:35:45de son petit frère
00:35:46et de sa petite soeur.
00:35:48Dès le lendemain matin,
00:35:50Nathalie retourne
00:35:51aux urgences.
00:35:52Son enfant
00:35:53vint mieux.
00:35:54Mais par précaution,
00:35:56les médecins
00:35:56lui demandent
00:35:57d'aller chercher
00:35:58son nourrisson
00:35:58de 8 mois
00:35:59pour lui faire passer
00:36:01un examen
00:36:01de routine.
00:36:02Elle amène son bébé
00:36:03pour s'assurer
00:36:04que son bébé
00:36:06n'a pas été
00:36:06atteint également
00:36:08par la bronchiolite
00:36:09s'agissant
00:36:10d'une maladie
00:36:10infantile contagieuse.
00:36:12Vers 21h,
00:36:14Nathalie arrive
00:36:15à l'hôpital
00:36:15avec son nourrisson.
00:36:18Le personnel médical
00:36:19va en effet
00:36:21confirmer
00:36:24confirmer
00:36:25que le petit bébé
00:36:27a bien la bronchiolite
00:36:28mais que par contre
00:36:30ce n'est pas
00:36:31extrêmement grave,
00:36:33ça ne mérite pas
00:36:35une hospitalisation
00:36:36et donc
00:36:37pas de difficulté,
00:36:39elle peut
00:36:39retourner chez elle
00:36:41avec son bébé.
00:36:42Mais Nathalie
00:36:42préfère rester
00:36:43à l'hôpital
00:36:44auprès de son mari
00:36:45et de son fils
00:36:46toujours hospitalisés.
00:36:48Lorsqu'une heure plus tard,
00:36:49vers 22h30,
00:36:51l'état de santé
00:36:52de son nourrisson
00:36:52va subitement
00:36:54se détériorer.
00:36:57Mon fils est endormi
00:36:58dans mes bras
00:36:59comme un bébé
00:37:00qui s'endort tout simplement.
00:37:02Et après,
00:37:02j'ai vu que la façon
00:37:03quand je le bougeais
00:37:04dans les bras
00:37:05et que quand je voulais partir,
00:37:06sa tête,
00:37:06elle partait en arrière
00:37:07alors qu'un bébé,
00:37:08en principe,
00:37:09quand on le soulève,
00:37:10du plus au moins,
00:37:11il ouvre un peu les yeux.
00:37:13Et à ce moment-là,
00:37:14j'ai voyé un problème,
00:37:15je suis repartie,
00:37:16j'ai dit
00:37:17est-ce que vous pouvez
00:37:17regarder mon fils
00:37:18parce que je trouve
00:37:19qu'il a un sommet
00:37:20qui n'est pas normal.
00:37:21L'équipe médicale
00:37:22place le bébé
00:37:24sous surveillance
00:37:25dans une chambre
00:37:26à part.
00:37:27Inquiète,
00:37:28Nathalie reste à son chevet.
00:37:30Moi, je suis restée
00:37:31avec mon fils
00:37:31et là,
00:37:33il lui avait mis
00:37:34un genre de pince
00:37:37pour voir la respiration
00:37:39quand on respire
00:37:40et là,
00:37:41moi,
00:37:41je me suis aperçue
00:37:42que ça descendait
00:37:43parce que c'était
00:37:43à 95
00:37:44et c'est descendu
00:37:45à 20
00:37:45et moi,
00:37:46j'ai vu mon fils
00:37:46qui ne respirait plus.
00:37:48Tout va s'enchaîner
00:37:49très rapidement,
00:37:50c'est-à-dire que
00:37:50le bébé de 8 mois
00:37:51va développer
00:37:51les mêmes symptômes
00:37:52que son frère aîné
00:37:53de 2 ans,
00:37:54difficultés respiratoires
00:37:56mais aussi
00:37:57troubles de la conscience,
00:37:58somnolence incontrôlée,
00:38:00myosis,
00:38:01rétrécissement des pupilles
00:38:02et le bébé de 8 mois
00:38:04va très rapidement
00:38:05s'enfoncer
00:38:06jusqu'à faire
00:38:07un premier arrêt respiratoire,
00:38:09un deuxième arrêt respiratoire,
00:38:11un troisième arrêt respiratoire.
00:38:13Le nourrisson
00:38:14est plongé
00:38:15dans un coma profond.
00:38:17Il présente
00:38:17des symptômes
00:38:18peu ordinaires
00:38:19pour un si jeune bébé.
00:38:21Il faut agir vite.
00:38:24Des analyses urgentes
00:38:26sur le sang
00:38:27prélevé
00:38:27immédiatement
00:38:28sur l'enfant
00:38:28révéleront
00:38:29la présence
00:38:29de morphine
00:38:30et donc
00:38:31l'enfant
00:38:31ne pourra être sauvé
00:38:32que grâce
00:38:33à l'injection
00:38:34d'un antidote morphinique.
00:38:36Il est évident
00:38:37que sans cette intervention
00:38:39le jeune bébé
00:38:40de 8 mois
00:38:40serait décédé.
00:38:41Le bébé est sauvé
00:38:42mais le diagnostic
00:38:44est inquiétant.
00:38:46Il faut savoir
00:38:46que la morphine
00:38:47c'est un produit
00:38:48qu'on ne prescrit pas,
00:38:49qu'on ne donne pas
00:38:50à des enfants
00:38:50de moins de 6 ans.
00:38:51C'est très dangereux.
00:38:53Donc c'est une anomalie
00:38:54pour le corps médical
00:38:55de trouver de la morphine
00:38:55dans le sang d'un enfant.
00:38:57Les médecins
00:38:58font très vite
00:38:59le lien
00:39:00avec son frère
00:39:01hospitalisé la veille.
00:39:03Des tests approfondis
00:39:04sont alors réalisés
00:39:05sur les deux enfants
00:39:06et les résultats
00:39:07sont pour le moins
00:39:09surprenants.
00:39:10vont se rendre compte
00:39:13qu'il y a absorption
00:39:16de morphine
00:39:17pour les deux enfants.
00:39:18Non seulement
00:39:19il y a de la morphine
00:39:20dans le sang
00:39:20des deux enfants
00:39:21mais qu'en plus
00:39:22c'est à des taux
00:39:23de concentration
00:39:24très élevés
00:39:24puisque le garçon
00:39:26de 2 ans
00:39:26a un taux de morphine
00:39:274 fois supérieur
00:39:29à une dose thérapeutique
00:39:30et ce qui fait peur
00:39:31c'est que le bébé
00:39:32lui a une dose
00:39:3410 fois supérieure
00:39:35à la dose thérapeutique
00:39:36qu'on aurait pu
00:39:37prescrire.
00:39:38Ces deux enfants
00:39:39intoxiqués à la morphine
00:39:40Nathalie
00:39:42a du mal à y croire.
00:39:45À vrai dire
00:39:45je ne savais pas
00:39:46trop où j'étais
00:39:46parce que moi
00:39:47je me suis dit
00:39:48qu'est-ce qu'on a raté
00:39:49qu'est-ce qu'on a...
00:39:49enfin pas qu'est-ce qu'on a vu
00:39:51parce qu'on avait rénové
00:39:51mais qu'est-ce qui nous arrive ?
00:39:54Moi j'étais perdue
00:39:55de toute façon
00:39:56je ne savais plus
00:39:58où j'habitais.
00:40:00Comment
00:40:01ces enfants
00:40:02ont-ils pu absorber
00:40:03de la morphine ?
00:40:05C'est naturellement
00:40:05les parents
00:40:06que les médecins
00:40:07vont tout d'abord
00:40:08interroger.
00:40:11On m'a demandé
00:40:12s'il y avait quelqu'un
00:40:13qui se droguait
00:40:14chez moi
00:40:14et je leur ai dit
00:40:15non pas du tout.
00:40:17Ils vont se tourner
00:40:17vers les parents
00:40:18et ils vont leur demander
00:40:19quels sont les médicaments
00:40:21que vous donnez
00:40:22à vos enfants
00:40:23allez les chercher
00:40:24rapportez-les nous
00:40:25parce que nous
00:40:26on va regarder
00:40:26si dans ces médicaments
00:40:28il y a des traces
00:40:29de substances morphiniques.
00:40:31Ils cherchent à savoir
00:40:32d'où peut provenir
00:40:33la morphine
00:40:34dans le sang
00:40:35de ces deux enfants.
00:40:36Nathalie se charge
00:40:38de rapporter
00:40:39les médicaments.
00:40:40Les médecins
00:40:41les analysent
00:40:42mais aucun
00:40:43ne contient
00:40:44de substances morphiniques.
00:40:46Mais alors
00:40:47comment
00:40:47ces enfants
00:40:48ont-ils pu
00:40:49en absorber ?
00:40:51Les parents
00:40:51ne l'expliquent pas.
00:40:53Les médecins
00:40:53n'ont donc pas le choix.
00:40:55Ils décident
00:40:56de faire un signalement.
00:40:57Ils ont l'obligation
00:41:02d'avertir le procureur.
00:41:04Nous on a dit
00:41:06allez-y
00:41:06il n'y a pas de soucis
00:41:07quand on reste
00:41:08au projet
00:41:09on ne va pas
00:41:09nous on a dit
00:41:10allez-y
00:41:10faites
00:41:11mais on ne pensait pas
00:41:12qu'il allait se passer
00:41:14tout ça.
00:41:14L'hôpital
00:41:15passe la main
00:41:17au procureur
00:41:18et face
00:41:19à la gravité
00:41:19de la situation
00:41:20une enquête
00:41:21est ouverte.
00:41:23Une enquête
00:41:23pour tenter
00:41:24de comprendre
00:41:25comment
00:41:26deux si jeunes
00:41:26enfants
00:41:27ont pu
00:41:28absorber
00:41:28de la morphine.
00:41:30Huit jours
00:41:39après l'hospitalisation
00:41:40des deux jeunes garçons
00:41:41la brigade de recherche
00:41:43d'Aix-en-Provence
00:41:44débute son enquête.
00:41:45La première démarche
00:41:46c'est de se rendre
00:41:47immédiatement
00:41:47bien entendu
00:41:48au domicile
00:41:49de cette famille.
00:41:51Nathalie et Gérard
00:41:52vivent au coeur
00:41:53des vignes
00:41:54près d'Aix-en-Provence
00:41:55avec leurs trois enfants
00:41:57bas âge
00:41:57et deux adolescents
00:41:59que Nathalie
00:41:59a eu
00:42:00d'un précédent mariage.
00:42:02Nous prenons contact
00:42:03avec les parents
00:42:04Nathalie et Gérard
00:42:05qui dans un premier temps
00:42:08ne peuvent donner
00:42:09aucune explication
00:42:10sur le fait
00:42:12que leurs enfants
00:42:12étaient intoxiqués
00:42:13à la morphine.
00:42:14Mais les gendarmes
00:42:15trouvent rapidement
00:42:16une première piste.
00:42:19Nous prenons contact
00:42:21avec le médecin de famille
00:42:22qui nous donne
00:42:23une information importante
00:42:24selon laquelle
00:42:25le père Gérard
00:42:26en courant
00:42:27de l'année 2006
00:42:28s'est fait
00:42:29prescrire
00:42:30pendant plusieurs mois
00:42:31un antidouleur
00:42:32puissant
00:42:33il s'agit
00:42:33du mosquantin
00:42:34dont le principe actif
00:42:36est la morphine.
00:42:37Un médicament
00:42:38à base de morphine
00:42:39pour calmer
00:42:40un mal de dos
00:42:41dont souffre Gérard
00:42:42depuis plusieurs mois.
00:42:44Un médicament puissant
00:42:45qu'il ne supporte pas bien.
00:42:48Il en avait pris
00:42:49une ou deux fois
00:42:50mais comme
00:42:51ça lui avait fait du mal
00:42:54donc il a décidé
00:42:56de l'arrêter.
00:42:57Les enquêteurs
00:42:58vont perquisitionner
00:42:59la maison du couple
00:43:00à la recherche
00:43:02de ces boîtes
00:43:03de mosquantin.
00:43:04On ne va pas retrouver
00:43:05de boîtes
00:43:06de médicaments
00:43:07chez lui
00:43:07donc on va se demander
00:43:08où est-ce qu'elles ont bien
00:43:09pu passer.
00:43:10Il indiquera
00:43:10en avoir donné
00:43:11une boîte
00:43:11à sa mère
00:43:12qui travaillait
00:43:12dans une maison
00:43:13de retraite
00:43:13à Marseille.
00:43:15Il indiquera
00:43:15en avoir donné
00:43:16une plaquette
00:43:17à sa belle-sœur
00:43:19qui souffrait
00:43:20de mal de dos
00:43:22mais au final
00:43:25au final
00:43:26on ne sait pas
00:43:27ce que sont devenus
00:43:28toutes les autres boîtes
00:43:29de mosquantin.
00:43:31Gérard lui
00:43:31a toujours affirmé
00:43:33s'être entièrement
00:43:34débarrassé
00:43:35de ce médicament
00:43:36mais les enquêteurs
00:43:37profitent
00:43:38de cette perquisition
00:43:39pour ne pas repartir
00:43:41les mains vides.
00:43:42Nous récupérons
00:43:43ainsi au domicile
00:43:44tous les aliments
00:43:45infantiles
00:43:46que ce soit
00:43:48les poudres
00:43:48que ce soit
00:43:49les laids
00:43:50que ce soit
00:43:51tous les 16 éléments-là.
00:43:52Nous récupérons
00:43:53également les biberons
00:43:54et tous ces aliments
00:43:57seront examinés
00:43:58par le laboratoire
00:43:58de police scientifique
00:43:59de Marseille
00:44:00qui ne détectera
00:44:01dans tous ces objets
00:44:02saisis
00:44:02aucune trace
00:44:03de morphine.
00:44:05Le lendemain
00:44:06de la perquisition
00:44:07les enquêteurs
00:44:08font examiner
00:44:08tous les enfants
00:44:09du couple.
00:44:10Des prélèvements
00:44:11sanguins
00:44:11urinaires
00:44:13mais aussi capillaires
00:44:14sont effectués
00:44:15et les résultats
00:44:17sont alarmants.
00:44:18Le laboratoire
00:44:21nous indique
00:44:22que non seulement
00:44:23les deux jeunes garçons
00:44:24ont été exposés
00:44:25à la morphine
00:44:26mais également
00:44:27leur soeur
00:44:28un peu plus âgée
00:44:28on trouve des traces
00:44:30de morphine
00:44:30dans ses cheveux.
00:44:32Un troisième enfant
00:44:33aurait donc été
00:44:34intoxiqué
00:44:35à la morphine.
00:44:37Les expertises
00:44:38vont permettre
00:44:39d'en savoir
00:44:39encore un peu plus.
00:44:41Un des experts
00:44:42va indiquer
00:44:43que cette prise
00:44:45morphinique
00:44:46se situerait
00:44:47entre
00:44:47la mi-novembre
00:44:492006
00:44:50et
00:44:51janvier
00:44:522007
00:44:53et que
00:44:54les enfants
00:44:55auraient été
00:44:56exposés
00:44:57de une
00:44:58à cinq fois.
00:45:00Trois enfants
00:45:00empoisonnés
00:45:01des absorptions
00:45:02répétées
00:45:03ces nouveaux éléments
00:45:04orientent
00:45:05les enquêteurs.
00:45:06« Cet aspect répétitif
00:45:10des intoxications
00:45:11devient de plus en plus
00:45:12incompatible
00:45:13avec le caractère
00:45:14accidentel. »
00:45:15Pour les gendarmes,
00:45:17les enfants ont donc
00:45:18été volontairement
00:45:19intoxiqués
00:45:20et les résultats
00:45:21de l'expertise
00:45:22vont permettre
00:45:23de définir
00:45:24l'heure
00:45:24et la date
00:45:26d'absorption
00:45:26de morphine
00:45:27chez les deux garçons.
00:45:29Ainsi,
00:45:30le petit de deux ans
00:45:31aurait ingéré
00:45:32le médicament
00:45:33le matin
00:45:34du 31 décembre.
00:45:36On part du principe
00:45:42dans l'enquête
00:45:43que l'administration
00:45:44serait plutôt
00:45:45déroulée
00:45:46vers 9h,
00:45:479h30
00:45:48du matin,
00:45:49heure à laquelle
00:45:50la famille
00:45:50était présente.
00:45:51Il y avait le père,
00:45:52il y avait la soeur aînée
00:45:53qui était là,
00:45:54la maman était là.
00:45:56Quant au bébé
00:45:56de huit mois,
00:45:58ce n'est que le lendemain,
00:45:59le 1er janvier,
00:46:00qu'on lui aurait
00:46:01administré
00:46:02ce calmant
00:46:03hyper puissant.
00:46:04nous établissons
00:46:07de manière
00:46:08quasi formelle
00:46:09que ce médicament
00:46:11lui a donc été donné
00:46:12après 21h.
00:46:1421h.
00:46:15Qui était avec
00:46:16le bébé
00:46:17à ce moment-là ?
00:46:19Les enquêteurs
00:46:19vont procéder
00:46:20par élimination.
00:46:22Ils vont éliminer
00:46:23le fils aîné
00:46:24qui n'était pas là
00:46:25pendant ces fêtes
00:46:26de fin d'année.
00:46:27Et très rapidement,
00:46:29les enquêteurs
00:46:29vont écarter aussi
00:46:30le père des enfants.
00:46:31Il est resté
00:46:33à l'hôpital d'Aix
00:46:34le 1er janvier
00:46:36de manière continue
00:46:37de 14h30
00:46:38jusqu'à ce que
00:46:39Nathalie arrive
00:46:40avec le bébé
00:46:40après 21h.
00:46:43Donc,
00:46:44à 21h,
00:46:45créneau d'administration
00:46:46de la morphine,
00:46:47Gérard n'était pas
00:46:48avec son bébé de vie.
00:46:49Pour les gendarmes,
00:46:51il ne reste plus alors
00:46:52que 2 personnes
00:46:53susceptibles
00:46:54d'avoir administré
00:46:55la morphine.
00:46:57Nathalie,
00:46:58la mère des enfants,
00:46:59et sa fille,
00:47:00une adolescente
00:47:01de 13 ans.
00:47:02On sait qu'il lui a été donné
00:47:04à partir de 21h.
00:47:06On a vu que la maman
00:47:07est arrivée
00:47:08à l'hôpital d'Aix-en-Provence
00:47:09à 21h18.
00:47:11Il faut environ
00:47:12une trentaine de minutes
00:47:13de temps de trajet
00:47:14entre le domicile parental
00:47:15et l'hôpital d'Aix-en-Provence.
00:47:17Donc, à 21h,
00:47:19le bébé de 8 mois
00:47:20est en contact
00:47:21d'une seule personne,
00:47:23c'est sa mère.
00:47:24Et à ce moment-là,
00:47:25sa mère est en train
00:47:26de l'amener
00:47:26à l'hôpital.
00:47:28Les soupçons
00:47:29se resserrent désormais
00:47:30sur la mère.
00:47:31Et un témoignage
00:47:32va venir conforter
00:47:33les enquêteurs,
00:47:35celui de sa fille aînée.
00:47:36l'adolescente de 13 ans
00:47:39que nous avons entendue
00:47:40nous donne une version
00:47:42contradictoire
00:47:43puisqu'elle nous dit
00:47:43que quand sa maman
00:47:44est rentrée à la maison
00:47:45le soir de l'hospitalisation
00:47:47du bébé,
00:47:48un de ses premiers gestes
00:47:49a été de jeter
00:47:50des médicaments.
00:47:52Et puis,
00:47:53elle reviendra
00:47:54sur cette déposition
00:47:56en disant
00:47:57qu'elle a été mal comprise,
00:47:59elle a été mal entendue,
00:48:00parce qu'en réalité,
00:48:02lorsque sa mère revient
00:48:03dans la nuit,
00:48:05elle dort.
00:48:06Un témoignage
00:48:07accablant,
00:48:08mais fragile.
00:48:10Pourquoi
00:48:10cette mère
00:48:11de 5 enfants
00:48:12aurait-elle voulu
00:48:13empoisonner
00:48:14ses petits ?
00:48:15Et surtout,
00:48:16pourquoi
00:48:17les aurait-elle
00:48:18emmenés
00:48:18à l'hôpital ?
00:48:20C'est en cernant
00:48:21de plus près
00:48:22le profil psychologique
00:48:23de Nathalie
00:48:24que les enquêteurs
00:48:25vont trouver
00:48:26des réponses.
00:48:30Dans le cadre
00:48:40de l'enquête,
00:48:41les gendarmes
00:48:42font appel
00:48:42à un expert psychiatre.
00:48:45Dans un premier temps,
00:48:46Nathalie étonne
00:48:47par son caractère
00:48:49exubérant
00:48:50et égocentrique.
00:48:52Ce qu'on constate,
00:48:53c'est qu'au fur et à mesure
00:48:54de l'enquête
00:48:56et déjà
00:48:57dans le cadre
00:48:58de notre entretien,
00:48:59que le personnage
00:49:01central
00:49:01qu'elle met
00:49:03en scène,
00:49:03ce n'est pas
00:49:04l'enfant malade,
00:49:05c'est elle.
00:49:06Et le rapport
00:49:06final de l'expertise
00:49:08est pour le moins
00:49:09inattendu.
00:49:10Nathalie souffrirait
00:49:11d'un syndrome
00:49:12rarissime,
00:49:13le syndrome
00:49:14de Munchausen
00:49:15par procuration,
00:49:16une forme
00:49:17très particulière
00:49:18de maltraitance
00:49:19parentale.
00:49:21Le syndrome
00:49:22de Munchausen
00:49:23par procuration,
00:49:24c'est celui
00:49:24de la mère Courage.
00:49:25C'est-à-dire
00:49:26que la mère,
00:49:27elle va susciter,
00:49:28créer
00:49:29ou bien
00:49:30aggraver
00:49:30des symptômes
00:49:31chez son enfant
00:49:32pour ensuite
00:49:33le conduire
00:49:34à l'hôpital
00:49:34et passer
00:49:35pour une mère
00:49:36qui se dévoue,
00:49:37une mère courage,
00:49:39susciter l'admiration
00:49:40de son entourage
00:49:41sur son dévouement,
00:49:43mais aussi,
00:49:43également,
00:49:44pour se faire plaindre.
00:49:45Donc,
00:49:45c'est une mère
00:49:46qui fait du mal
00:49:47à ses enfants
00:49:48pour améliorer
00:49:49son image.
00:49:50L'avantage
00:49:51de provoquer
00:49:52une pathologie
00:49:54induite
00:49:54chez un enfant,
00:49:56c'est qu'évidemment,
00:49:58la personne
00:49:59qu'on va plus
00:49:59le plaindre
00:50:00en dehors
00:50:01de l'enfant,
00:50:02c'est la maman
00:50:03qui est là
00:50:04au chevet
00:50:04de l'enfant.
00:50:05Un syndrome
00:50:06méconnu en France,
00:50:07mais que les enquêteurs
00:50:08prennent très au sérieux.
00:50:10Cette mère
00:50:12intoxiquerait
00:50:13ses enfants
00:50:15à la morphine
00:50:15pour ensuite
00:50:16les conduire
00:50:17à l'hôpital
00:50:17et passer
00:50:18pour une mère courage
00:50:19qui se dévoue
00:50:20pour ses enfants
00:50:21et pour se faire plaindre.
00:50:22Donc,
00:50:22on a là
00:50:22une explication.
00:50:24C'est la première fois,
00:50:25d'ailleurs,
00:50:26qu'on a une véritable
00:50:27explication,
00:50:28une justification
00:50:29à l'intoxication
00:50:30de ces trois enfants.
00:50:31Dans l'esprit
00:50:32des enquêteurs,
00:50:33le syndrome
00:50:34devient un vrai fil rouge,
00:50:36un diagnostic
00:50:37accablant
00:50:38pour Nathalie.
00:50:40Dans ses conclusions,
00:50:46l'expert indique
00:50:47qu'il y a
00:50:48un réel danger
00:50:49à ce que la mère
00:50:50reste au contact
00:50:51de ses jeunes enfants.
00:50:53Donc,
00:50:53nous communiquons
00:50:54immédiatement
00:50:54cette information
00:50:55au Parc-à-Dex-en-Provence
00:50:56qui saisit
00:50:57le juge des enfants,
00:50:58lequel prononce
00:50:59une ordonnance
00:51:00pour que les enfants
00:51:01soient retirés
00:51:02du domicile parental.
00:51:04Accompagnés
00:51:05d'assistantes sociales,
00:51:07les gendarmes
00:51:07sont chargés
00:51:08de cette délicate opération.
00:51:10Je ne vous cache pas
00:51:12que ça a été très pénible.
00:51:13Ça a été extrêmement pénible.
00:51:15Forcément,
00:51:16forcément,
00:51:16les parents ne comprenaient pas.
00:51:18Donc,
00:51:18il a fallu
00:51:18beaucoup palabrer.
00:51:19Nous avons usé
00:51:20de beaucoup de diplomatie,
00:51:21notamment en indiquant
00:51:23que c'était vraiment
00:51:24pour le bien-être
00:51:25des enfants
00:51:25et qu'il fallait
00:51:26les protéger.
00:51:28Il fallait les retirer
00:51:28du domicile,
00:51:29les protéger,
00:51:30tant que nous,
00:51:31enquêteurs,
00:51:32nous ne pouvions pas
00:51:32répondre à la question
00:51:33fondamentale,
00:51:34comment les enfants
00:51:35ont-ils pu être empoisonnés.
00:51:36Une journée
00:51:37que Nathalie
00:51:38a encore du mal
00:51:40à oublier.
00:51:43Là,
00:51:43oui,
00:51:44là,
00:51:44c'est dur.
00:51:45C'est dur
00:51:46parce qu'il n'y a plus personne.
00:51:48Vous avez...
00:51:48C'est dur
00:51:51dans le sens
00:51:51où vous savez
00:51:52que,
00:51:52voilà,
00:51:53vous n'allez plus les voir.
00:51:55Enfin,
00:51:55vous n'allez plus les voir.
00:51:57On vous les prend.
00:51:58Vous ne savez pas
00:51:59ce qui va se passer
00:51:59après du tout.
00:52:00parce qu'ils ne rigolent pas.
00:52:02Quand ils arrivent,
00:52:03vous pouvez faire
00:52:03ce que vous voulez.
00:52:04Ils ont l'ordre
00:52:05de vous les prendre
00:52:05et ils vous les prennent.
00:52:07Les 3 jeunes enfants
00:52:09et l'adolescente
00:52:10de 13 ans
00:52:10sont aussitôt emmenés
00:52:12dans un foyer d'accueil
00:52:14à Martigues.
00:52:16Et une semaine plus tard,
00:52:18Nathalie est placée
00:52:19en garde à vue.
00:52:21Pendant toute sa garde à vue,
00:52:22elle n'ira avoir donné
00:52:24de la morphine
00:52:24à ses enfants.
00:52:26Les derniers jours,
00:52:27ils ont fait venir
00:52:27mon mari et mon fils,
00:52:28l'aîné,
00:52:28pour venir me parler
00:52:31justement
00:52:31pour me poser des questions,
00:52:33pour me demander
00:52:34si c'est moi
00:52:35ou si ce n'était pas moi.
00:52:36Et j'en jouais un peu
00:52:37sur ça.
00:52:38Moi, je regardais mon fils
00:52:39et j'ai dit
00:52:40si je te dis
00:52:40que ce n'est pas moi,
00:52:41c'est que ce n'est pas moi.
00:52:42Et mon fils,
00:52:42il a osé regarder
00:52:43en leur disant
00:52:44si ma mère me dit
00:52:45que ce n'est pas elle,
00:52:46moi, je la crois.
00:52:48Nathalie est mise en examen
00:52:50pour tentative d'empoisonnement
00:52:51sur ses 3 enfants.
00:52:53Elle est incarcérée
00:52:54à la maison d'arrêt
00:52:56des Beaumettes
00:52:56à Marseille.
00:52:58Je me suis retrouvée là-bas.
00:53:01D'abord,
00:53:01je me suis dit
00:53:02qu'est-ce que je vous fous ici ?
00:53:03Mais moi,
00:53:04j'ai dit
00:53:04qu'ils vont me faire sortir.
00:53:05C'est juste 2-3 jours.
00:53:07Et après,
00:53:07ils vont me faire sortir.
00:53:08Mais non, non, non,
00:53:09c'était bien réel.
00:53:11Après 15 jours de détention,
00:53:13Nathalie obtient
00:53:14une libération conditionnelle.
00:53:17Placée sous contrôle judiciaire,
00:53:19elle ne peut pas
00:53:19récupérer ses enfants.
00:53:21Pendant 6 mois,
00:53:23Nathalie ne peut
00:53:24leur rendre visite
00:53:25que 2 fois par semaine
00:53:26au foyer d'accueil.
00:53:28Une situation
00:53:29devenue insupportable.
00:53:32J'ai dit,
00:53:33bon, vu qu'entre
00:53:33Guilhem et Messie,
00:53:34on est méchante
00:53:35et que mon mari
00:53:36n'est accusé,
00:53:38ni soupçonné,
00:53:39ni quoi que ce soit,
00:53:41je m'en vais
00:53:42de la maison,
00:53:43de chez moi,
00:53:43et vous rendez
00:53:44mes enfants à mon mari
00:53:45et moi,
00:53:45je vais habiter
00:53:45chez ma mère.
00:53:46Et au bout de 15 jours,
00:53:47l'avocat des enfants
00:53:48qu'on avait pris
00:53:49a téléphoné à mon mari
00:53:50en disant,
00:53:51vous pouvez aller chercher
00:53:52vos enfants
00:53:52le 12 juillet 2007.
00:53:56Et moi,
00:53:56je suis partie
00:53:56de chez moi
00:53:57le 11 juillet 2007
00:53:59pour que mon mari
00:54:00puisse récupérer
00:54:01les enfants.
00:54:01Il est allé les chercher.
00:54:03Nathalie s'installe
00:54:04alors à Marseille
00:54:05chez sa mère
00:54:06en attendant son procès.
00:54:08Un procès
00:54:09qui va s'ouvrir
00:54:09seulement 4 ans plus tard
00:54:11devant la cour d'assises
00:54:12d'Aix-en-Provence.
00:54:13Nathalie
00:54:15encourt alors
00:54:16la réclusion criminelle
00:54:18à perpétuité.
00:54:27Lorsque Nathalie
00:54:28entre dans la cour d'assises,
00:54:30cette mère de 42 ans
00:54:32redoute
00:54:32d'être à jamais
00:54:33séparée
00:54:34de ses enfants.
00:54:39Elle a été
00:54:40extrêmement émue
00:54:41quand elle est rentrée
00:54:42dans cette salle
00:54:44de la cour d'assises.
00:54:46Cette solennité
00:54:47à tel point
00:54:49qu'elle n'arrivait
00:54:49même pas
00:54:50à répondre
00:54:51à la première question
00:54:53du président
00:54:53qui était
00:54:54de lui demander son nom.
00:54:55Elle n'arrivait pas
00:54:56à décliner son identité.
00:54:58Nathalie n'est pas seule.
00:55:00Assis derrière elle,
00:55:01le père des 3 enfants
00:55:03et ses 2 aînés
00:55:04font bloc.
00:55:05En face,
00:55:06sur les bancs
00:55:06des partis civils,
00:55:08la Perse,
00:55:09une association
00:55:10d'aide aux victimes
00:55:11qui représentent
00:55:12les enfants.
00:55:13La 1re réaction,
00:55:15c'est de dire
00:55:15qu'est-ce qu'elle est
00:55:16sur la défensive,
00:55:17cette dame,
00:55:18et donc elle nous donne
00:55:19une opinion
00:55:22assez défavorable
00:55:23d'elle-même.
00:55:24Les 1ers témoins
00:55:25montent à la barre,
00:55:26à commencer
00:55:27par le directeur
00:55:28d'enquête.
00:55:29Je leur explique
00:55:30quand,
00:55:32qui,
00:55:33comment,
00:55:35mais je ne peux pas
00:55:35leur dire pourquoi.
00:55:37C'est frustrant,
00:55:37c'est frustrant.
00:55:39Et donc je conclue
00:55:39mon exposé
00:55:40en disant,
00:55:41j'aurais,
00:55:42écoutez,
00:55:42s'il y a une explication,
00:55:43elle est certainement
00:55:44à chercher
00:55:46dans le domaine psychiatrique
00:55:47que je ne maîtrise pas
00:55:48et donc à partir
00:55:49de ce moment-là,
00:55:51je passe le témoin
00:55:52aux experts psychiatriques.
00:55:53Et c'est au tour
00:55:54des experts psychiatres
00:55:55de venir dresser
00:55:56le portrait de Nathalie.
00:55:58Très rapidement
00:55:59pour les jurés,
00:56:00c'est la confusion.
00:56:02Car les 3 experts
00:56:02ne s'accordent pas
00:56:04sur le diagnostic.
00:56:05Nathalie,
00:56:06est-elle réellement
00:56:07atteinte
00:56:08du syndrome
00:56:09de Munchausen
00:56:09par procuration ?
00:56:11Pour le docteur Thiraud,
00:56:13il est évident
00:56:14chez Nathalie.
00:56:15Il est évident,
00:56:16c'est d'ailleurs ça
00:56:16qui va faire
00:56:17que l'enquête
00:56:18va très rapidement
00:56:19prendre forme.
00:56:21On va voir arriver
00:56:22ensuite le docteur Prat
00:56:23qui n'y croit
00:56:25absolument pas.
00:56:26Et puis,
00:56:26quand le docteur Guedda,
00:56:27ça c'est ce qu'il met
00:56:28dans son rapport,
00:56:29quand il arrive à la barre,
00:56:32on a le sentiment
00:56:33qu'il vient vous dire
00:56:34qu'il s'est trompé.
00:56:37Il vient vous dire
00:56:38que le syndrome
00:56:39de Munchausen,
00:56:40là en l'état,
00:56:41n'existe pas.
00:56:43Tous les proches
00:56:44de Nathalie
00:56:44sont unanimes.
00:56:46Pour eux,
00:56:46c'est une excellente mère
00:56:48qui manque
00:56:48à ses enfants.
00:56:51Gérard va dire
00:56:52« Je ne la crois pas capable
00:56:54de faire quelque chose
00:56:55comme ça.
00:56:55On était une famille,
00:56:57certes avec les soucis,
00:56:58mais les soucis d'une famille,
00:56:59on était bien
00:56:59et cette histoire
00:57:00est venue tout chambouler. »
00:57:02Confrontée aux questions
00:57:03de l'accusation,
00:57:05Nathalie conteste
00:57:06la tentative
00:57:06d'empoisonnement
00:57:07sur ses enfants
00:57:08avec beaucoup de vigueur
00:57:10et beaucoup d'émotion.
00:57:12Elle va utiliser des mots
00:57:13qui sont ceux
00:57:14d'une mère
00:57:15qui aime ses enfants.
00:57:17Elle va dire
00:57:17« Moi, j'attends
00:57:18qu'une chose,
00:57:18c'est de pouvoir
00:57:19les gronder
00:57:19parce qu'ils n'ont pas
00:57:20rangé leurs contoufles. »
00:57:22Et à plusieurs reprises,
00:57:23elle va se mettre
00:57:24à sangloter
00:57:24et à pleurer.
00:57:26Et avec beaucoup
00:57:27de sincérité aussi,
00:57:28elle va mordicus
00:57:29dire qu'elle n'a jamais
00:57:31empoisonné ses enfants
00:57:32et qu'elle ne le fera
00:57:33jamais.
00:57:34Au fur et à mesure
00:57:35des témoignages,
00:57:37le doute s'installe
00:57:38chez les jurés.
00:57:39Il y a à un moment donné
00:57:42des probabilités
00:57:43mais vraiment,
00:57:44il n'y a rien,
00:57:46rien qui pouvait démontrer
00:57:49qu'elle ait empoisonné
00:57:52les enfants.
00:57:53D'autant que pour le président,
00:57:55un autre membre de la famille
00:57:57peut être à l'origine
00:57:58de l'intoxication.
00:57:59La fille aînée de Nathalie
00:58:01car l'adolescente
00:58:02s'occupait de ses frères
00:58:03et sœurs
00:58:04comme une deuxième
00:58:05petite maman.
00:58:09Elle s'en occupait
00:58:12beaucoup pour soulager
00:58:13sa maman.
00:58:14Elle les habillait,
00:58:15elle leur donnait
00:58:16le bain,
00:58:17elle leur confectionnait
00:58:17les repas,
00:58:18elle leur donnait
00:58:19les repas.
00:58:20Alors à quelques minutes
00:58:21des délibérations,
00:58:23le président pose
00:58:25une ultime question
00:58:26à l'accusé.
00:58:27Je vous demande
00:58:27une dernière fois,
00:58:28est-ce que c'est vous
00:58:29ou votre fille
00:58:30qui avez intoxiqué
00:58:31vos enfants avec
00:58:32de la morphine ?
00:58:33Et là, Nathalie
00:58:33va être très claire,
00:58:35non, ni l'une
00:58:36ni l'autre.
00:58:37Au terme de deux heures
00:58:38de délibération,
00:58:39le président prend
00:58:40la parole
00:58:41pour annoncer
00:58:42le verdict.
00:58:43Madame,
00:58:44vous êtes acquittée
00:58:45au bénéfice du doute
00:58:45parce qu'on ne saura
00:58:47jamais
00:58:47si c'est vous
00:58:49ou si c'est votre fille.
00:58:53Innocentée,
00:58:54Nathalie quitte
00:58:55la salle
00:58:55au bras
00:58:56de son fils aîné.
00:58:59Donc acquittée,
00:59:01ça c'est
00:59:02un...
00:59:02Ouais,
00:59:03c'est un soulagement.
00:59:04C'était...
00:59:05Tu vas récupérer
00:59:07tes enfants,
00:59:08tu vas pouvoir
00:59:08les reprendre
00:59:09à la douche,
00:59:10les amener à l'école,
00:59:12voir les maîtresses,
00:59:13voir si ça va,
00:59:13si ça va pas.
00:59:14Une vie de famille
00:59:15normale,
00:59:17sans...
00:59:18Et je sais
00:59:18qu'on ne les enlèvera plus.
00:59:21Enfin libre,
00:59:22Nathalie est heureuse.
00:59:24Mais n'oublie pas
00:59:25ces quatre années traumatisantes.
00:59:28On me dit,
00:59:28il faut oublier,
00:59:29c'est impossible d'oublier.
00:59:30Impossible.
00:59:31On vous a levé
00:59:34vos enfants,
00:59:36on vous a éloigné
00:59:37de votre famille,
00:59:39on vous a...
00:59:40On vous a sali.
00:59:42Un goût amer,
00:59:44mais beaucoup d'espoir.
00:59:46Car avec ce verdict,
00:59:48Nathalie peut vivre
00:59:49à nouveau
00:59:50avec ses cinq enfants.
00:59:52Elle a pu regagner
00:59:53sa maison
00:59:53et sa vie d'avant,
00:59:55où elle reprend
00:59:56peu à peu sa place
00:59:57de mère de famille.
01:00:01C'est une histoire
01:00:04de femmes
01:00:04et de poisons.
01:00:06Trois femmes
01:00:07surnommées
01:00:08les empoisonneuses
01:00:09des collines.
01:00:12Ces gentilles personnes
01:00:13arrivent avec un gâteau.
01:00:14Mais ce qu'il faut savoir,
01:00:15c'est que
01:00:16la crème
01:00:17qui est déposée
01:00:18sur ce gâteau
01:00:18est en fait empoisonnée.
01:00:21Une mère,
01:00:22sa fille
01:00:23et sa compagne
01:00:25qui auraient préparé
01:00:27un gâteau empoisonné.
01:00:29des femmes
01:00:30qui voulaient
01:00:30soutirer
01:00:31un vieux couple d'amis,
01:00:33un magot
01:00:34qui n'existait pas.
01:00:36Trois femmes
01:00:36qui,
01:00:37ce jour de mars 2009,
01:00:38sont parties,
01:00:40leur pâtisserie à la main,
01:00:41exécuter
01:00:42leur plan diabolique
01:00:43chez Daniel
01:00:44et Mathilde BH.
01:00:46Le couple
01:00:47sera retrouvé mort.
01:00:48C'est un lundi
01:00:58de printemps.
01:01:00Comme tous les lundis,
01:01:01Janine
01:01:02se rend
01:01:03chez Daniel
01:01:04et Mathilde BH.
01:01:06Chaque début
01:01:07de semaine,
01:01:08elle vient faire
01:01:09le ménage
01:01:10chez ce couple
01:01:11de retraités
01:01:12presque invalides,
01:01:14un couple
01:01:14qui vit
01:01:15dans une maison
01:01:16isolée
01:01:16en race campagne
01:01:17dans les Ardennes belges,
01:01:20en dehors du village
01:01:21d'Envin.
01:01:22Mais ce matin-là,
01:01:24lorsque Janine
01:01:25frappe à la porte,
01:01:26personne ne répond.
01:01:28Aucun bruit.
01:01:29La femme de ménage
01:01:30cherche un passage,
01:01:31elle contourne le jardin
01:01:32et elle s'aperçoit
01:01:33que par derrière,
01:01:34en tout cas,
01:01:34on peut accéder à la maison,
01:01:35ce qui est aussi
01:01:36tout à fait inhabituel.
01:01:37elle rentre dans la maison
01:01:39et là,
01:01:40elle trouve le corps
01:01:40de monsieur
01:01:41et de madame BH.
01:01:42Alors,
01:01:43monsieur BH,
01:01:43lui,
01:01:44est allongé
01:01:44sur le flanc,
01:01:45la tête repose
01:01:46contre le sol.
01:01:47Par contre,
01:01:48madame BH,
01:01:48elle,
01:01:49est allongée
01:01:50sur le dos.
01:01:51Visiblement,
01:01:51il porte des traces
01:01:51de violence.
01:01:52Donc,
01:01:53ça inquiète très vite
01:01:53cette dame
01:01:55qui appelle
01:01:55les secours immédiatement.
01:01:58Quelques heures plus tard,
01:01:59la famille stupéfaite
01:02:00apprend la mort du couple.
01:02:02Et ce jour-là,
01:02:05nous n'étions
01:02:05au courant de rien,
01:02:06nous savions juste
01:02:07qu'il s'était passé
01:02:08quelque chose à en vain,
01:02:10que Daniel et Mathilde
01:02:11étaient décédés.
01:02:12Mais nous ne savions
01:02:13rien sur les faits.
01:02:15Nous avons pensé
01:02:15tout d'abord
01:02:16à un incendie.
01:02:18Pour nous,
01:02:19voilà,
01:02:19il fallait une explication
01:02:21de qu'est-ce
01:02:21qu'il s'était passé.
01:02:23Daniel BH
01:02:24et sa femme Mathilde
01:02:26sont des enfants du pays.
01:02:28Daniel a même
01:02:29un surnom
01:02:30que tout le monde connaît,
01:02:31le baron.
01:02:33Car toute sa vie,
01:02:34il a travaillé
01:02:35comme jardinier
01:02:36au château du village.
01:02:41Daniel,
01:02:42c'était quelqu'un
01:02:43qui avait une prestance
01:02:44très imposante
01:02:46par sa statue.
01:02:47Il était très grand
01:02:47et assez costaud.
01:02:50Il aimait bien
01:02:51être reçu comme un roi
01:02:52et il recevait aussi
01:02:53comme un roi.
01:02:56Un couple connu,
01:02:58mais un couple
01:02:59sans histoire.
01:03:00un couple
01:03:01de retraités
01:03:02que les policiers
01:03:03découvrent
01:03:04assassinés.
01:03:06On a appris très vite
01:03:07par la médecine légale
01:03:08que les deux victimes
01:03:09auraient été étranglées.
01:03:11Étranglées
01:03:11dans leur propre salon.
01:03:14Pourtant,
01:03:15Daniel et Mathilde BH
01:03:16sont des gens prudents,
01:03:18très vigilants.
01:03:20Des retraités fragiles
01:03:21qui n'ont pas l'habitude
01:03:23d'ouvrir leurs portes
01:03:24à tout le monde.
01:03:24étant méfiants,
01:03:26ils ne recevaient pas
01:03:26des gens
01:03:27qu'ils ne connaissaient pas,
01:03:27mais bien des gens
01:03:28avec qui ils avaient
01:03:29des liens d'amitié
01:03:31ou qu'ils connaissaient
01:03:32depuis longtemps.
01:03:33Alors,
01:03:34qui a donc pu pénétrer
01:03:35chez les BH ?
01:03:37À qui le couple
01:03:38a-t-il ouvert sa porte ?
01:03:40Grâce aux voisins,
01:03:41les policiers
01:03:42vont vite découvrir
01:03:42que ce jour-là,
01:03:44la veille de la découverte
01:03:45des corps des BH,
01:03:47ils n'étaient pas seuls
01:03:48dans leur maison.
01:03:49Très vite,
01:03:53on a pu apprendre
01:03:54qu'ils attendaient
01:03:55une visite
01:03:55pour le dimanche après-midi.
01:03:56J'ai vu
01:03:56deux vélos moteurs
01:03:58avec trois personnes
01:04:00qui descendaient
01:04:02ici de la route.
01:04:04Cet après-midi-là,
01:04:06les BH ont donc
01:04:07des invités.
01:04:09Des invités
01:04:10que Marie-Jo,
01:04:11la voisine,
01:04:12entrevoit
01:04:13quelques instants
01:04:14dans leur salon.
01:04:16Elle est en effet
01:04:16passée à l'improviste
01:04:17pour déposer
01:04:19un bouquet de fleurs
01:04:20au couple de retraités.
01:04:22Il y avait effectivement
01:04:24une dame
01:04:26qui était là
01:04:26qui buvait de la bière.
01:04:29Il y avait
01:04:29d'autres personnes,
01:04:30quelqu'un dans la cuisine
01:04:31que j'entendais
01:04:32mais que je n'ai pas vu
01:04:33et quelqu'un dans le jardin
01:04:34que j'avais vu en arrivant
01:04:36mais qui ne s'est pas montré non plus.
01:04:39Plusieurs personnes
01:04:39qui la mettent
01:04:41très vite
01:04:42mal à l'aise.
01:04:46La personne
01:04:47qui était là
01:04:47présente
01:04:48ne m'aspirait pas
01:04:49trop confiance.
01:04:50Elle avait un peu
01:04:50l'air spécial.
01:04:52Donc je ne suis pas restée
01:04:53prétextant
01:04:54que je travaillais au jardin
01:04:55pour pouvoir repartir
01:04:56aussi vite.
01:04:58Ces invités
01:04:59sont des femmes.
01:05:01Trois femmes
01:05:01dont les enquêteurs
01:05:02obtiennent
01:05:03très tôt
01:05:04un signalement
01:05:05assez précis.
01:05:09On parle très rapidement
01:05:10de trois dames
01:05:11qui doivent venir
01:05:12de Renée,
01:05:13une mère
01:05:14avec sa fille
01:05:15et l'épouse de sa fille.
01:05:16Trois femmes
01:05:18venues du village voisin.
01:05:20Jacqueline Dert,
01:05:22sa fille Isabelle
01:05:23et Mélissa Fruy,
01:05:25la compagne d'Isabelle.
01:05:27Trois drôles de dames.
01:05:29Mélissa et Isabelle
01:05:30vivent ensemble
01:05:32à Renée,
01:05:33à 8 km
01:05:34du couple BH.
01:05:35En moins de 12 heures
01:05:39d'ailleurs après
01:05:39la découverte des corps,
01:05:41les trois femmes
01:05:42sont interpellées
01:05:43à leur domicile respectif.
01:05:45Pendant l'interrogatoire,
01:05:47les trois femmes
01:05:48vont avouer
01:05:49qu'elles étaient bien
01:05:49au domicile
01:05:50de Daniel BH
01:05:52et de sa femme Mathilde
01:05:53le dimanche 22 mars 2009.
01:05:57Les enquêteurs
01:05:57ont de bonnes raisons
01:05:59de penser
01:05:59que le trio
01:06:00n'est pas étranger
01:06:01à ce double meurtre.
01:06:03Les trois femmes
01:06:15sont liées
01:06:16depuis longtemps
01:06:16au couple BH.
01:06:18Plus particulièrement
01:06:19deux d'entre elles,
01:06:20Isabelle, la fille,
01:06:22et Jacqueline, la mère.
01:06:25Voilà 30 ans
01:06:25qu'ils se fréquentent.
01:06:28Surtout d'ailleurs,
01:06:29Jacqueline, la mère,
01:06:30et Daniel, BH.
01:06:33Régulièrement,
01:06:34ces deux-là
01:06:34se retrouvent
01:06:35dans des bistrots du coin
01:06:37pour faire un tiercé.
01:06:39En fait,
01:06:40elles faisaient
01:06:41des tiercés
01:06:42pour Daniel BH,
01:06:45lequel fournissait
01:06:48l'argent
01:06:48pour les mises
01:06:49et lui disaient
01:06:50que s'il y avait
01:06:51des gains,
01:06:51ils partageraient
01:06:52les gains.
01:06:53Mais leur amitié
01:06:54ne s'arrête pas là.
01:06:56Jacqueline et Daniel
01:06:57sont intimes.
01:06:58Ils entretiennent
01:07:00des relations sexuelles,
01:07:02des relations rémunérées.
01:07:06C'était plus complexe
01:07:07que de la simple prostitution
01:07:09parce qu'en même temps,
01:07:13Jacqueline Dert
01:07:14bénéficiait aussi
01:07:15de la gentillesse
01:07:17de Daniel BH.
01:07:19Daniel connaît donc
01:07:21plutôt bien
01:07:22la mère,
01:07:24mais aussi la fille,
01:07:25Isabelle.
01:07:26Quand ils sont décédés,
01:07:29on a découvert
01:07:29une grande photo
01:07:30d'Isabelle Dert,
01:07:32une photo
01:07:33format A4,
01:07:35un portrait d'elle.
01:07:37Pour avoir
01:07:38une photo comme ça,
01:07:38Daniel devait avoir
01:07:39beaucoup d'estime
01:07:40pour cette personne.
01:07:42Les deux femmes
01:07:43viennent donc
01:07:44régulièrement
01:07:44chez les BH.
01:07:46Un peu paumées,
01:07:47elles ont une vie
01:07:48de misère.
01:07:50Une situation
01:07:50qui touche
01:07:52le couple
01:07:53de retraités.
01:07:53Ils avaient
01:07:56certainement
01:07:56une tendance
01:07:57à prendre
01:08:00en pitié
01:08:01certaines personnes
01:08:01qui étaient
01:08:02dans le besoin
01:08:02et se lier
01:08:03d'affection
01:08:04avec ces personnes.
01:08:06Daniel les accueille
01:08:07donc volontiers
01:08:08chez lui.
01:08:09Pourtant,
01:08:10les deux femmes
01:08:10ont une très
01:08:11mauvaise réputation.
01:08:13Jacqueline,
01:08:14la mère,
01:08:15traîne
01:08:15dans les bistrots
01:08:16de René.
01:08:17Sans emploi,
01:08:18elle vide
01:08:18de petits larcins
01:08:19et de prostitutions.
01:08:21C'est quelqu'un
01:08:24qui a vécu
01:08:25une vie de détresse
01:08:26avec des épisodes
01:08:28d'alcoolisme,
01:08:30des épisodes
01:08:31où on fréquente
01:08:32de jour en jour
01:08:33les cafés
01:08:33et où finalement
01:08:34la préoccupation
01:08:36est de se lever
01:08:38le matin,
01:08:39de se poser
01:08:40la question
01:08:40de savoir
01:08:41comment on va faire
01:08:41pour manger,
01:08:43qu'est-ce que je vais faire
01:08:44peut-être pour me divertir
01:08:45et en pensant
01:08:46que le soir
01:08:46on va se recoucher.
01:08:47Jacqueline élève
01:08:51seule sa fille Isabelle,
01:08:54une femme aux allures
01:08:55de garçon,
01:08:57une jeune femme
01:08:58traumatisée
01:08:59par sa mère.
01:09:04Son enfance
01:09:05n'a rien
01:09:07été d'autre
01:09:07qu'une enfance
01:09:08de souffrance.
01:09:09Vous avez quelqu'un
01:09:10qui est trimballé
01:09:11par sa mère
01:09:11dans les cafés,
01:09:13qui est amené,
01:09:13nous dit le dossier,
01:09:14à être prostitué
01:09:16auprès de personnes
01:09:17qui sont beaucoup
01:09:18plus âgées.
01:09:19C'est quelqu'un
01:09:19qui au plan psychique
01:09:22est évidemment
01:09:22traumatisé
01:09:23par ces éléments-là,
01:09:24ça c'est ce qui
01:09:25caractérise sa personnalité
01:09:26au point qu'elle en vient
01:09:28à nous dire
01:09:28penser à un homme
01:09:30me dégoûte.
01:09:34Maltraitée
01:09:34par les hommes,
01:09:36Isabelle finit
01:09:36par choisir
01:09:37de vivre
01:09:38avec des femmes.
01:09:39Mais l'amour
01:09:40va la conduire
01:09:41en prison.
01:09:43Elle est mise
01:09:43en cause
01:09:44pour le meurtre
01:09:45de son ex-compagne
01:09:46Rosita.
01:09:49Elle n'aurait pas
01:09:50supporté
01:09:51un épisode
01:09:52où elle a développé
01:09:53des sentiments
01:09:54de jalousie,
01:09:55à savoir,
01:09:55selon sa version,
01:09:56qu'elle a retrouvé
01:09:57sa propre mère
01:09:58au lit
01:09:59avec celle
01:10:00qu'elle aimait
01:10:01plus que tout.
01:10:02Isabelle
01:10:03étrangle
01:10:04sa compagne.
01:10:05Elle a donc
01:10:06déjà tué.
01:10:07Un crime passionnel
01:10:09pour lequel
01:10:10elle est condamnée
01:10:10à 25 ans
01:10:11de prison.
01:10:12c'est là-bas
01:10:13qu'elle rencontre
01:10:14sa future compagne
01:10:16Mélissa.
01:10:18Mélissa
01:10:18qui rend visite
01:10:19à une amie.
01:10:21Elles vont finir
01:10:21par se marier.
01:10:23Mélissa,
01:10:23la dernière pièce
01:10:24du trio,
01:10:25est là.
01:10:27Isabelle
01:10:27l'est libérée
01:10:28après avoir effectué
01:10:29un tiers
01:10:29de sa peine.
01:10:31À sa sortie,
01:10:31elle veut se reconstruire.
01:10:34Isabelle retourne vivre
01:10:35dans son village natal
01:10:36à Renais
01:10:37avec Mélissa,
01:10:38sa nouvelle compagne.
01:10:39Le couple vit
01:10:42à quelques kilomètres
01:10:43des BH.
01:10:45Et ces deux femmes
01:10:46ont besoin d'argent.
01:10:48Les deux femmes
01:11:05manquent d'argent.
01:11:07Dans le couple,
01:11:08Isabelle est seule
01:11:09à travailler.
01:11:10Elle fait des ménages
01:11:11et son salaire
01:11:13est très modeste.
01:11:14La mère d'Isabelle,
01:11:15elle,
01:11:16ne gagne rien.
01:11:18Les trois femmes
01:11:19doivent donc
01:11:19trouver une solution.
01:11:21Or, Daniel BH,
01:11:22le baron,
01:11:24a la réputation
01:11:25d'être plutôt généreux.
01:11:26On le décrit
01:11:28comme quelqu'un
01:11:29qui avait facilement
01:11:32recours
01:11:33à des menus présents,
01:11:36offrir une bouteille de vin,
01:11:37offrir un peu d'argent.
01:11:38Il aidait des gens
01:11:39qu'il considérait
01:11:40comme malheureux,
01:11:42notamment les trois femmes
01:11:45qu'ils avaient aidées
01:11:47à plusieurs reprises.
01:11:48Daniel les aide un peu,
01:11:50mais cela ne suffit pas.
01:11:52Car en sortant de prison,
01:11:54Isabelle va acheter
01:11:56cette maison.
01:11:58Très vite,
01:11:59elle ne peut plus payer.
01:12:01Sa mère, Jacqueline,
01:12:02vit toujours dans la misère.
01:12:04C'est alors
01:12:05qu'une idée émerge.
01:12:07Jacqueline Dert
01:12:08fantasme
01:12:09sur une grosse somme d'argent
01:12:11que cacherait
01:12:12le couple BH
01:12:13dans sa maison.
01:12:17Jacqueline,
01:12:18qui connaît
01:12:18les victimes
01:12:19depuis
01:12:19de très nombreuses années,
01:12:22refile un petit peu
01:12:23le tuyau
01:12:23en disant
01:12:24qu'il y a 50 000 euros
01:12:25là-bas.
01:12:26Et donc,
01:12:26on se concerte
01:12:27et chacun a son petit rôle
01:12:29et on prépare ce vol.
01:12:30Une idée machiavélique
01:12:32germe dans l'esprit
01:12:34des trois femmes.
01:12:35Elles imaginent
01:12:36toutes les trois
01:12:36la fabrication
01:12:37d'un gâteau
01:12:38très spécial.
01:12:40Un cake
01:12:40bourré
01:12:41d'anxiolithique,
01:12:43de calmant
01:12:43et de somnifère.
01:12:46Une pâtisserie
01:12:46avec une centaine
01:12:48de comprimés
01:12:49aux effets puissants.
01:12:50pilés,
01:12:51réduits en poudre,
01:12:53puis incorporés
01:12:54avec minutie
01:12:55dans le nappage.
01:12:57Un gâteau
01:12:58comme un plan
01:12:58qu'elles vont mettre
01:12:59au point
01:13:00pendant plusieurs semaines.
01:13:01D'ailleurs,
01:13:02un voisin
01:13:02aura l'occasion
01:13:03deux semaines
01:13:04avant le décès
01:13:05des BH
01:13:05de goûter
01:13:06à l'un des essais
01:13:08de ce gâteau.
01:13:09Un petit morceau
01:13:10qui va le rendre malade.
01:13:11Donc moi,
01:13:13j'ai mangé
01:13:14mon quartier Tarte.
01:13:15C'était tout de suite
01:13:16après leur entrée
01:13:17et je me suis effondré,
01:13:19paraît-il.
01:13:20Je ne me souviens
01:13:21plus de rien.
01:13:23Je ne vais pas dire
01:13:23qu'on l'a fait
01:13:24pour empoisonner.
01:13:25On m'a voulu
01:13:26surtout m'endormir
01:13:27pour avoir le temps
01:13:29de chercher
01:13:31et de trouver.
01:13:32De chercher quoi
01:13:32et de trouver quoi ?
01:13:33Ah ben,
01:13:34ils ont trouvé
01:13:34mes 30 000 francs.
01:13:3630 000 francs belges,
01:13:38soit 800 euros
01:13:39qui auraient disparu
01:13:40au réveil de cet habitant
01:13:42de René.
01:13:43Dans cette affaire,
01:13:44un non-lieu
01:13:45sera prononcé
01:13:46mais le scénario
01:13:47est étrangement similaire
01:13:48à celui
01:13:48que les trois femmes
01:13:50ont imaginé
01:13:51pour le couple BH.
01:13:53Une fois que le goûter
01:13:54du couple BH est prêt,
01:13:56il n'y a plus qu'à
01:13:57leur rendre visite,
01:13:59leur servir
01:14:00une part de gâteau,
01:14:01attendre qu'ils s'endorment
01:14:03et voler leur magot.
01:14:04Ce dimanche 22 mars 2009,
01:14:13en début d'après-midi,
01:14:15les trois femmes
01:14:15partent de René
01:14:16sur deux mobilettes.
01:14:19Le gâteau empoisonné
01:14:20calé à l'arrière,
01:14:22le trio prend la direction
01:14:23du village d'Anvin,
01:14:25où habitent les BH.
01:14:27Jacqueline,
01:14:28Isabelle et Mélissa
01:14:29sont en route
01:14:30pour endormir le couple
01:14:32et dérober
01:14:33ce qu'elles imaginent
01:14:34être un magot
01:14:35de 50 000 euros.
01:14:37Mectil de Plume
01:14:38et Daniel BH
01:14:39reçoivent la visite
01:14:41de ces trois femmes
01:14:42qu'ils connaissent
01:14:44depuis bien longtemps
01:14:44et en qui
01:14:45ils ont une totale confiance.
01:14:47Le couple leur ouvre
01:14:48la porte
01:14:49et les fait entrer
01:14:50comme à leur habitude.
01:14:51Les trois femmes
01:14:52leur servent
01:14:53deux belles parts de gâteau
01:14:54avec le nappage
01:14:56empoisonné.
01:14:58Monsieur BH, lui,
01:14:58s'assied dans son fauteuil
01:14:59pour regarder la télévision
01:15:00et s'endort très très vite.
01:15:02Madame BH résiste mieux
01:15:04aux médicaments.
01:15:04À un moment donné,
01:15:06elle est emmenée
01:15:06par Isabelle Dert
01:15:07et Mélissa Fruy
01:15:08vers la cuisine
01:15:09sous prétexte
01:15:10de lui faire prendre l'air.
01:15:12Car si Daniel s'endort
01:15:13sous l'effet puissant
01:15:14des somnifères,
01:15:15Mathilde, elle,
01:15:16n'a mangé du gâteau
01:15:17qu'avec parcimonie.
01:15:19Pas suffisamment
01:15:20pour s'endormir
01:15:21et permettre aux trois femmes
01:15:23de commettre leur vol
01:15:24en toute tranquillité.
01:15:27C'est à ce moment-là
01:15:28que la tension monte.
01:15:29le plan des trois femmes
01:15:31ne se déroule pas
01:15:32comme prévu.
01:15:33J'étais avec mon mari
01:15:34dans la véranda
01:15:35et nous avons vu
01:15:38deux femmes derrière.
01:15:41L'une qui fumait
01:15:42sa cigarette
01:15:42et l'autre
01:15:43qui ont été là
01:15:44peut-être
01:15:45une minute,
01:15:47pas beaucoup plus,
01:15:48une minute ou deux.
01:15:49Et puis,
01:15:50ils sont repartis à deux
01:15:51vers la maison.
01:15:52Dans les minutes
01:15:53qui suivent,
01:15:55un drame se noue
01:15:56derrière les murs
01:15:56de la maison des BH
01:15:58sans que les policiers
01:15:59ne sachent exactement
01:16:01comment la scène
01:16:02s'est déroulée.
01:16:04Les deux personnes
01:16:05portent des traces
01:16:06de violence
01:16:06qui sont visibles
01:16:07immédiatement,
01:16:08notamment au niveau
01:16:09du visage.
01:16:10Donc la dame
01:16:11porte, quant à elle,
01:16:13des traces de coups
01:16:14sur la figure.
01:16:15Du sang s'écoule
01:16:16de ses oreilles.
01:16:17Alors qu'ils sont
01:16:18drogués,
01:16:19sans défense,
01:16:20Mathilde et Daniel BH
01:16:22sont battus,
01:16:23frappés à plusieurs reprises.
01:16:26Mathilde, l'épouse,
01:16:27est visiblement interrogée
01:16:29afin qu'elle confie
01:16:30son secret,
01:16:31l'endroit
01:16:32où sont cachés
01:16:33les 50 000 euros
01:16:35tant espérés.
01:16:36La vieille dame
01:16:37aurait-elle refusé
01:16:38de coopérer ?
01:16:40L'issue de l'interrogatoire,
01:16:41en tout cas,
01:16:42lui est fatale.
01:16:44Madame BH
01:16:45a été tuée
01:16:46apparemment
01:16:46à l'aide d'un lien
01:16:47par strangulation,
01:16:49tandis que monsieur BH
01:16:49aurait été étrangulée
01:16:50manuellement
01:16:51quant à lui.
01:16:52Bien au-delà
01:16:53d'être un dossier
01:16:54d'empoisonneux,
01:16:55c'est surtout
01:16:55deux étranglements mortels
01:16:56dans ce dossier
01:16:57qui constituent
01:16:59le caractère terrible
01:17:01des actes
01:17:03qui ont été commis.
01:17:04Face aux policiers,
01:17:06Jacqueline,
01:17:07Isabelle,
01:17:08mais aussi Mélissa
01:17:09reconnaissent
01:17:10toutes les trois
01:17:10avoir été présentes
01:17:12au moment du meurtre.
01:17:14Reste une question,
01:17:15qui a fait quoi ?
01:17:17Qui a étranglé
01:17:18Daniel BH
01:17:18et son épouse ?
01:17:21Trois femmes,
01:17:33trois empoisonneuses.
01:17:34Sont-elles toutes coupables
01:17:36ou n'y a-t-il
01:17:37qu'une seule étrangleuse ?
01:17:40Qui de Jacqueline,
01:17:41Isabelle ou Mélissa,
01:17:43a achevé
01:17:43Daniel BH
01:17:44et son épouse
01:17:45de ses propres mains ?
01:17:47La grande question
01:17:48pendant ce procès,
01:17:50c'est qui a tué
01:17:51effectivement
01:17:52le couple
01:17:53de Septuagénaire ?
01:17:56Pendant plusieurs mois,
01:17:57la police va auditionner
01:17:59les trois suspectes.
01:18:02Donc,
01:18:02on a entendu
01:18:03à plusieurs reprises
01:18:04Jacqueline Dert,
01:18:06Isabelle Dert
01:18:06et Mélissa Fruy.
01:18:07On a eu des déclarations
01:18:08qui ont été très contradictoires.
01:18:10Pendant les deux ans et demi,
01:18:11en attendant le procès,
01:18:12la fille,
01:18:14les deux filles
01:18:14portaient l'accusation
01:18:16sur la mère,
01:18:17la mère portait l'accusation
01:18:18sur les deux filles.
01:18:19Aucun remords
01:18:20pendant tout ce temps-là,
01:18:22mais c'était,
01:18:22elle se jetait la balle.
01:18:24Des mois d'interrogatoire
01:18:25sans résultat.
01:18:27Aucune des trois femmes
01:18:28n'avoue être l'assassin.
01:18:31Isabelle et sa compagne Mélissa
01:18:33assurent que ce ne sont pas elles
01:18:35qu'elles n'ont pas
01:18:37tué le couple BH.
01:18:38Elles vont dire toutes les deux.
01:18:40On était venus aussi pour voler.
01:18:42Il était bien prévu
01:18:43qu'il y ait un empoisonnement
01:18:46et qu'on endorme ces personnes.
01:18:48Mais nous,
01:18:49on n'avait pas l'intention
01:18:50de les tuer.
01:18:51Isabelle Dert dira
01:18:52« Je suis montée à l'étage
01:18:53pour fouiller. »
01:18:55Et c'est pendant que j'étais à l'étage
01:18:56que ma mère,
01:18:58qui avait trop bu,
01:18:59a étranglé ces deux personnes.
01:19:01Quand je suis descendu,
01:19:03j'ai juste vu Mélissa
01:19:04qui était choquée.
01:19:06Je l'ai prise par la main
01:19:08et on est partis
01:19:09avant Jacqueline Dert.
01:19:12Jacqueline, la mère,
01:19:14et Mélissa, la compagne,
01:19:16auraient donc été seules
01:19:17dans la pièce
01:19:18au moment du meurtre.
01:19:20Mélissa affirme
01:19:21que ce n'est pas elle
01:19:22qui a étranglé les BH.
01:19:24Mélissa fruit de dire
01:19:25« Moi, j'étais là,
01:19:27j'ai tout vu,
01:19:28mais j'étais paralysé par la peur.
01:19:30C'est Jacqueline Dert
01:19:31qui a étranglé
01:19:33ces deux personnes. »
01:19:34Jacqueline Dert,
01:19:35elle accuse sa fille
01:19:36et sa compagne
01:19:37d'être les meurtrières.
01:19:40Elle serait innocente.
01:19:41Elle va dire
01:19:42« Oui, quand j'ai vu
01:19:43que les choses tournaient mal
01:19:44et que Mélissa fruit
01:19:46et Isabelle Dert
01:19:47ont commencé
01:19:48à étouffer
01:19:49ou à étrangler
01:19:50les époux BH,
01:19:52je vais prendre
01:19:53mes jambes à mon cou
01:19:55et je vais partir.
01:19:56Et je pars en premier. »
01:19:57Des accusations,
01:19:59des contradictions,
01:20:00des incohérences.
01:20:02Le procès ne permettra pas
01:20:04de comprendre
01:20:04comment s'est déroulé
01:20:06le drame.
01:20:07« Que s'est-il passé exactement ?
01:20:09Qui a fait quoi ? »
01:20:10« On demeurera toujours
01:20:12dans l'attente
01:20:13de ces explications.
01:20:14Elles ne viendront jamais. »
01:20:17Mais Simone,
01:20:18l'une des voisines des BH,
01:20:20a une autre version.
01:20:22Le jour du crime,
01:20:23elle a passé l'après-midi
01:20:25sur sa terrasse
01:20:26qui donne sur la maison des BH.
01:20:29Elle assure que les trois femmes
01:20:30sont reparties ensemble
01:20:32du domicile
01:20:34du couple de retraite.
01:20:36« On les a vues repartir
01:20:38vers 18h
01:20:41à 3.
01:20:44Deux vélos moteurs,
01:20:45un vélos moteur
01:20:47avec deux femmes
01:20:48et un vélos moteur
01:20:50avec une. »
01:20:52Si les déclarations
01:20:53et les témoignages
01:20:54n'expliquent pas
01:20:55ce qui s'est passé,
01:20:57l'enquête scientifique,
01:20:58en revanche,
01:20:58va révéler comment
01:20:59les victimes ont été étranglées.
01:21:02« Grâce au prélèvement
01:21:04effectué par la police
01:21:04technique et scientifique,
01:21:05on a pu retrouver
01:21:06autour du cou
01:21:07des deux victimes
01:21:08des fibrils de cuir. »
01:21:09Des fibrils de cuir
01:21:11provenant d'une ceinture
01:21:13qui aurait servi
01:21:14à étrangler
01:21:15Mathilde BH.
01:21:17Les enquêteurs
01:21:17vont aussi découvrir
01:21:19des morceaux de tissu
01:21:21qui vont accabler
01:21:22Jacqueline Dert.
01:21:23sur M. BH,
01:21:26un nombre important
01:21:27de fibrils
01:21:28de coton rouge
01:21:29a été également retrouvé.
01:21:31Par les perquisitions
01:21:31qui ont été effectuées
01:21:32dans les domiciles
01:21:33des trois suspectes,
01:21:35on va retrouver
01:21:35une série de vêtements
01:21:36rouges
01:21:37et un polo rouge
01:21:38porté par Jacqueline Dert
01:21:40le jour des faits
01:21:40va se révéler
01:21:41être le polo
01:21:42qui a laissé
01:21:42les traces
01:21:42de fibres de coton rouge
01:21:44sur le corps
01:21:45de M. BH
01:21:46et sur le corps
01:21:47de Mme Mertille de Pluie.
01:21:48Devant ces preuves,
01:21:52le jury
01:21:52de la cour d'assises
01:21:53condamne Jacqueline Dert
01:21:55à 25 ans
01:21:56de réclusion criminelle
01:21:57pour le double meurtre
01:21:59de Daniel BH
01:22:00et de son épouse Mathilde.
01:22:03Isabelle,
01:22:04la fille,
01:22:05repart
01:22:06une nouvelle fois
01:22:06en prison
01:22:07condamnée
01:22:08à 17 ans
01:22:09pour vol
01:22:10avec violence.
01:22:11Quant à Mélissa,
01:22:13la compagne d'Isabelle
01:22:14est l'écope
01:22:15de 12 ans
01:22:16de réclusion
01:22:16pour les mêmes faits.
01:22:19Le procès
01:22:19aura également
01:22:21permis
01:22:21de découvrir
01:22:22que les 50 000 euros
01:22:23que pensaient trouver
01:22:24les trois empoisonneuses
01:22:26n'ont jamais existé.
01:22:28Les trois femmes
01:22:29n'ont trouvé
01:22:30que quelques centaines
01:22:31d'euros
01:22:32dans la maison
01:22:33des victimes.
01:22:34Daniel
01:22:35et Mathilde BH
01:22:36sont donc morts
01:22:37pour un butin dérisoire.

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