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  • 17/06/2025

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Transcription
00:00Alors on a un conclave qui doit arriver à ses fins ce soir.
00:05Ça me rappelle toujours cette expression de Churchill qui disait
00:08« Qu'est-ce qu'un dromadaire ? Un cheval dessiné par une commission. »
00:12C'est ça en fait le conclave, c'est-à-dire qu'on n'est pas d'accord sur l'essentiel,
00:17mais on va se mettre d'accord sur les petites mesurettes.
00:19C'est à peu près ce qui va arriver tard dans la nuit.
00:23Je vous propose d'écouter un échange sur ce conclave
00:26entre Boris Vallaud, le chef de file des députés PS, et le Premier ministre François Bayrou.
00:31C'était cet après-midi à l'Assemblée nationale.
00:33Monsieur le Premier ministre, nous vous demandons que vous teniez l'engagement que vous aviez pris,
00:37que le dernier mot revienne au Parlement.
00:39Déposerez-vous avant la trêve estivale un projet de loi du gouvernement en ce sens,
00:44autorisant les parlementaires à faire leur travail de parlementaire ?
00:48Si vous ne le faisiez pas, Monsieur le Premier ministre, vous vous exposeriez à la censure.
00:51Vous déformez légèrement mes propos, mais je vais essayer de les corriger de la manière la plus explicite.
00:58J'ai dit que s'il y avait un accord, il serait soumis au Parlement.
01:02Et s'il n'y a pas d'accord, c'est la réforme telle qu'elle a été adoptée qui s'appliquera.
01:08Monsieur le Premier ministre, ce que l'on souhaite, c'est que le Premier ministre
01:11tienne ses engagements pris devant la représentation nationale
01:14d'un retour au Parlement, qu'il est un accord global ou pas.
01:18Ce sont les mots que vous avez posés sur le papier.
01:21Bon, là où François Bayrou est honnête, c'est qu'à la première intervention télévisée
01:25où il était Premier ministre, il a dit
01:27« Moi, je veux bien rouvrir le dossier, mais si on n'arrive pas à se mettre d'accord,
01:30on revient à ce qui était fait avant. »
01:32Non, mais il l'a dit dès le début du discours de politique générale.
01:36Mais le problème, c'est qu'il savait très bien
01:38qu'il ne pourrait pas mettre d'accord
01:40les membres de la CGT, de l'UDEP, du MEDEF et de la CFDT.
01:45Et, qui plus est, les partis politiques.
01:48Aujourd'hui, il n'y a aucun, à l'aune d'une élection présidentielle
01:52qui sera dans un an et demi,
01:53il n'y a aucun parti politique qui va se risquer
01:56d'avoir un débat inflammable sur la question des retraites.
01:59Je vous rappelle quand même que Marine Le Pen,
02:00elle a fait l'un des gestes les plus graves de la Ve République
02:03en censurant le gouvernement Barnier.
02:05Elle l'a fait seulement parce qu'elle voulait récupérer des points
02:08chez les retraités et pour éviter que l'indexation des retraités
02:13soit décalée de 6 mois.
02:14Donc ça, ça a coûté 6 milliards d'euros au pays.
02:17Donc, le problème, c'est que personne n'est prêt à avoir ce débat.
02:20Et moi, c'est ce qui me sidère un petit peu,
02:21c'est que notre débat politique,
02:22il est tellement déconnecté de la réalité,
02:24mais sur tous les sujets.
02:25On se demande si, oui ou non,
02:27il faut décoter l'âge de départ à la retraite
02:29sur certaines carrières longues.
02:31S'il ne faut pas revenir à 62 ans ou conserver 64,
02:33le COR, le Conseil d'Orientation des Retraites,
02:35qui n'est pas une officine gauchiste,
02:37qui n'est pas non plus une officine libérale,
02:39vous dit qu'il va falloir passer à 66 ans et demi.
02:41Tous les pays européens sont à 66-67 ans.
02:44Le Danemark passera en 2040 à 2070.
02:46Et on a le petit village gaulois...
02:48Comment ça, à 2070 ?
02:49À 70 ans, pardon, en 2040.
02:51Et on a le petit village gaulois qui, à côté,
02:54réfléchit à rester à 62.
02:58Il y en a même des partis politiques qui nous réclament 60 ans.
03:00Donc, à un moment donné, ce n'est pas possible.
03:02Et je déplore que François Bayrou ait laissé
03:04ce débat politique, alors qu'il savait très bien
03:07que ça n'irait pas au mieux.
03:08Mais c'était une façon, j'allais dire, habile ou pas, d'ailleurs,
03:12de s'imposer en tant que Premier ministre,
03:15sans doute plus ouvert,
03:17que son prédécesseur fugace,
03:20Michel Barnier, trois mois à Matignon,
03:23où, dans sa, il faut dire, dans sa droiture,
03:27Michel Barnier, parce qu'il est honnête avec lui-même,
03:29non, mais c'est un type qui est honnête avec lui-même,
03:31on le connaît bien,
03:33et il a voulu bien faire,
03:34et il a dit, moi, je ne vais pas vous raconter des bobards,
03:37donc je vais faire ce que je vais faire,
03:38et puis voilà, et puis il a dit, oui, il faut une justice sociale,
03:40et il y a eu comme ça plusieurs erreurs,
03:43et là, tout d'un coup, tu as Bayrou qui arrive,
03:45qui dit, moi, je veux bien ouvrir les dossiers,
03:47après tout, il faut mettre tout le monde d'accord, etc.
03:49Et en fait, on sait très bien qu'on n'arrivera jamais à mettre...
03:52C'est quoi ? C'est du théâtre,
03:54Gilles William Goldnadel, pour vous ?
03:55D'abord, ça n'est pas très correct de votre part
03:58d'avoir fait parler Jules Torres avant moi,
04:00parce qu'il a dit ce que je pensais,
04:02en ce qui concerne l'âge de la retraite.
04:05Vous êtes d'accord ?
04:06Bien entendu, à moins que les Français soient
04:09moins forts,
04:11moins costauds, moins valeureux
04:13que les autres Européens, j'ai aucune explication.
04:14Et on décarte d'ailleurs les métiers pénibles,
04:16parce que ça, c'est dans le dispositif.
04:17J'ai vu d'ailleurs que même les syndicats
04:19peu réformistes
04:20acceptent 64 ans, maintenant.
04:24On en est là.
04:25Bon, pour le reste, pardon, pour le reste...
04:27Le MEDEF, à contrario, accepte la pénibilité,
04:30et les carrières des femmes,
04:32puisqu'évidemment, elles enfantent,
04:34ce que nous ne faisons pas.
04:35Pour le reste, pardon,
04:37je suis là des jeux parlementaires
04:41dignes de la Quatrième République.
04:44Je n'en veux ni à M. Barnier
04:46d'avoir été trop honnête,
04:48ni à M. Béroud d'avoir été...
04:50De ne pas l'avoir été assez...
04:51Voilà, de ne pas l'avoir suffisamment.
04:53Il n'y a qu'un seul responsable
04:55de tout cela
04:56que je ne nommerai pas.
04:58Il est responsable de la dissolution.
05:00Pas c'est tout.
05:01Emmanuel Macron.
05:02Le problème, c'est aussi
05:03la déconnexion de notre débat politique.
05:05On parle là des retraites.
05:06Je le disais,
05:07on est à 62-64 ans,
05:09alors que tous les autres pays
05:10sont à beaucoup plus.
05:12On a des débats sur l'immigration
05:13avec des lois qui sont soit détricotées
05:16par le Conseil constitutionnel,
05:17soit qui ont 20 ans de retard
05:20déjà sur l'immigration.
05:21Je ne parle même pas
05:22de la question du narcotrafic
05:23où on lutte contre des entreprises
05:24du CAC 40
05:25et on vote des petites lois
05:26qui ne servent pas à grand-chose.
05:28C'est la même chose
05:29sur la justice des mineurs.
05:30On a un rajeunissement de la violence
05:31qui n'a jamais été tel
05:32et on fait voter des petites lois.
05:35On a des débats picro-collins
05:36sur les ZFE
05:37alors que les Français
05:38sont complètement contre.
05:40Sur les frères musulmans,
05:41Maître Golnadel a absolument raison.
05:43Tout est déconnecté
05:44de la réalité
05:45et de ce que vivent les Français
05:46et à tel point
05:48que ceux qui disent
05:49que François Bayrou
05:51n'a pas de cap
05:52qu'on est dans un immobilisme
05:53mais c'est même peu de le dire
05:55en réalité.

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