Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • il y a 4 jours

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Punchline, 18h-19h, Laurence Ferrari sur CNews et Europe 1.
00:1018h40, on se retrouve dans Punchline sur CNews et sur Europe 1, toujours avec Eric Revelle, Françoise Laborde, France Olivier Gisbert.
00:16On a le plaisir d'accueillir Michel-Édouard Leclerc. Bonsoir à vous, président des centres de Leclerc.
00:21Cher Michel-Édouard, on a évoqué la situation internationale extrêmement instable avec la guerre Iran-Israël, avec la guerre en Ukraine.
00:29Il y a, concernant le pétrole iranien, une inquiétude. Le prix du baril pourrait flamber.
00:35Évidemment, une répercussion dans les quelques jours ou semaines qui arrivent sur les prix à la pompe.
00:41Est-ce que vous avez déjà des prémices de cette hausse ? Ça commence ?
00:44D'abord, c'est stressant. Je vous écoutais tout à l'heure.
00:47C'est stressant d'une manière générale en tant que citoyen, parce que la profusion d'images guerrières ne préjuge rien de bon.
00:56Et puis, évidemment, du point de vue du citoyen français, du point de vue du salarié français, du retraité français, ça a forcément des implications.
01:05On l'a connu au début du conflit en Ukraine. Il y a à la fois des choses objectives et puis de la spéculation derrière.
01:10Là, sur les carburants, les marchés sont à la hausse. Pas encore beaucoup.
01:15Et vous avez répercuté à la pompe ou pas encore ?
01:19Non, pas encore. Mais cette semaine, ça va jouer sur 3-4 centimes, vous voyez.
01:24Mais après, ce qu'il faut voir, c'est l'extension du conflit, parce que c'est sur le détroit d'Ormus que passe 20% du commerce mondial.
01:31Et là, il y a du gaz naturel qui y passe, il y a du pétrole qui passe.
01:34Et donc, ça, ça peut avoir des incidents.
01:37Alors, entre nous, c'est moins catastrophique que les morts dont vous avez parlé tout à l'heure, ou les morts supposées.
01:41Il ne faut quand même pas déconner.
01:43Non, mais ça s'appelle les dommages colatéraux.
01:45L'enjeu aujourd'hui, c'est les risques d'extension des conflits et les morts qui sont sous les bombes.
01:51Mais dans les incidences économiques, pour notre confort, c'est évident que c'est une tension négative.
01:58Bien sûr. Et on avait hier Francis Pousse, mon cher Éric Revelle, président des stations-services chez Mobilian,
02:03qui disait que ça va se répercuter sur les prix à la pompe très vite.
02:05Oui, alors je trouve que quand même, il faut rappeler, pour ne pas affoler tout le monde,
02:08même si dans les marchés, il y a de la spéculation et il y a le risque qui est intégré,
02:12même avant que les choses augmentent, on a quand même des réserves stratégiques en France
02:16qui permettent pendant quelques mois, disons, d'amortir éventuellement le choc.
02:20Surtout qu'on n'achète pas de pétrole iranien, je tiens à le dire quand même à tout le monde.
02:24Mais est-ce que le gouvernement voudra les utiliser tout de suite au risque de se démunir
02:28ou bien en faire un vrai stock pour permettre de passer ce...
02:32Mais Michel-Édouard Leclerc a raison, c'est 20% du pétrole mondial qui passe par l'étrôle en musée.
02:36Du commerce, il a dit du commerce.
02:38C'est le pétrole.
02:39C'est le pétrole.
02:40Mais vous avez aussi la mer rouge avec les outils.
02:43Vous avez plein de risques en réalité.
02:45Donc tout ça aura des répercussions, peut-être aussi sur les produits importés.
02:48Pour le moment, il y a de la fébrilité.
02:52Vous avez raison de dire, de toute façon, les sanctions sur l'Iran faisaient que...
02:56On n'achète pas.
02:56On n'achète pas, ou en tout cas pas directement du pétrole iranien.
03:00Et donc, c'est plutôt l'extension du conflit vers le détroit d'Hormuz qui, à mon avis...
03:06Le détroit d'Hormuz, c'est que ça.
03:08Parce qu'effectivement, s'il arrive quelque chose là, je pense qu'on va vers d'énormes problèmes économiques dans le monde.
03:17Et là, ce n'est pas lié du tout au pétrole.
03:18Non, parce qu'il y a du pétrole, mais il y a du commerce de toutes sortes qui passent par ce détroit d'Hormuz.
03:25Et là, ce qui est intéressant, c'est que pour l'instant, c'est une carte que les Iraniens n'utilisent pas.
03:30Ce qui veut dire que l'histoire...
03:31Parce que c'est la fin du régime, s'ils la sortent.
03:33Voilà, s'ils le font, c'est la fin du régime.
03:35Ça se termine en apocalypse économique mondiale.
03:38Et puis en même temps, pour eux, c'est sûr que c'est fini.
03:40C'est la fin.
03:40Donc, il y a ce petit moment-là où, effectivement, il y a des gens qui se parlent.
03:44Je pense qu'effectivement, ça explique peut-être d'ailleurs le départ inopiné de Trump vers Washington.
03:51Michel-Douard Leclerc, il y aura aussi des répercussions sur les prix à la consommation ou pas ?
03:55Est-ce que sur certains produits, il y aura des hausses prévisibles ?
03:59On ne peut pas dire ça aujourd'hui.
04:01Trop tôt.
04:01C'est trop tôt parce qu'en fait, on sort d'une période où il y a déjà eu une grosse bouffée d'inflation.
04:07On ne s'en rend pas compte, mais dans le panier des Français,
04:13on sort d'une période sur trois ans de 21% d'inflation alimentaire,
04:17qu'elle soit objective, qu'elle soit spéculative ou pas.
04:20Ça a été pris dans le budget des ménages.
04:22N'oubliez pas que les banques alimentaires et les ONG ont à peu près évalué un million de Français de plus
04:30qui sont en dessous du seuil de pauvreté.
04:32Donc, pour moi, même 1%, 2% d'inflation, 3% d'inflation,
04:40c'est toujours ça de pris dans le budget des ménages.
04:45C'est à la fois socialement difficile à vivre,
04:46et puis pour l'économie française, c'est un facteur de croissance en moins.
04:50Donc, pour le moment, c'est une hypothèse.
04:52Je ne suis pas catastrophiste.
04:54On a bien jugulé quand même l'inflation précédente,
04:58mais on n'est pas revenu au prix d'il y a 3 ans.
05:00On n'est pas revenu au prix d'avant.
05:0121% des prix dans les portefeuilles des consommateurs.
05:04Mais vous dites que vous n'êtes pas catastrophiste.
05:06Il n'y a pas beaucoup de bonnes nouvelles économiques.
05:08La dette explose.
05:09On en parle régulièrement avec Eric Revelle.
05:11Sur les retraites, on passe un temps invraisemblable
05:14à tenter de détricoter une réforme qui est passée au forceps il y a quelques mois.
05:19On ne voit pas où la désindustrialisation est massive.
05:22On ne voit pas vraiment où sont les bonnes nouvelles, Michel-Édouard Leclerc ?
05:25Non, mais ce que je veux dire, c'est que ces mauvaises nouvelles
05:28ne doivent pas nous conduire non plus à une vision catastrophique de la société française
05:32et à ne pas croire en notre capacité de rebond.
05:35Moi, je suis un...
05:36Oui, mais attendez, le problème, c'est ça, justement.
05:37C'est que tout le monde croit au rebond, mais pour ça, il faut du courage.
05:41Il faut prendre un certain nombre de mesures difficiles
05:43comme celle que Debout l'a osé prendre en 58.
05:46Michel-Édouard.
05:47Il est très bon d'écrivain et en plus, il est meilleur tchatcheur que moi.
05:50Oui, et c'est difficile.
05:52C'est très difficile de vous battre.
05:53Ah oui, c'est vrai.
05:54Allez-y, Michel-Édouard.
05:55Je n'ai pas un ou deux débats avec toi.
05:55Merci, merci, c'est vrai ?
05:57Oui, absolument.
05:58Voici quoi vos solutions, Michel-Édouard Leclerc ?
06:01Compliments.
06:01Le meilleur des compliments possibles, venant de toi.
06:04En fait, ce qui est très stressant pour les Français,
06:08c'est que justement, ces débats sur les retraites,
06:11cette focalisation sur les budgets, avec ces surenchères politiques,
06:14l'absence de compromis, de capacité de compromis,
06:18ça stresse la consommation française.
06:21On est le pays qui a le plus fort taux d'épargne.
06:25On partage ça avec l'Italie en ce moment.
06:27Donc, ce n'est pas un manque de moyens, ce n'est pas la France en faillite.
06:30La dette française n'est pas décotée.
06:31Ça fait trois ans qu'on nous dit qu'on va perdre nos cotations.
06:34Non, non, les fondamentaux de l'économie française sont sains,
06:39mais il y a une crise politique.
06:41Cette crise politique aboutit au fait qu'on n'a pas de vision.
06:45Et donc, nous, entrepreneurs, on investit sans l'État,
06:49et en région, on investit sans Paris.
06:51Il y a un décrochage de tous ces débats.
06:56Il y a des vrais sujets, trop de normes, trop de charges.
07:02La sécurité fiscale.
07:03La sécurité fiscale, etc.
07:04Mais n'empêche que les entreprises françaises continuent d'investir,
07:09et il y a des secteurs qui quand même se portent bien.
07:11Qui marchent bien.
07:11Lesquels ?
07:12Pardon, mais...
07:14La grande distrib, évidemment.
07:16Non, mais d'abord, d'abord...
07:17D'abord, les Jeux Olympiques, la carte postale,
07:21100 millions de touristes prévus en France en 2025.
07:24Excusez-moi, mais on a suffisamment râlé
07:25contre l'organisation autour de Paris, des Jeux Olympiques.
07:31100 millions de visiteurs étrangers,
07:34c'est des retombées pour les restaurateurs,
07:36pour l'hôtellerie, pour l'ensemble des services français.
07:38Ils sont là aujourd'hui.
07:40C'est colossal.
07:42Donc, je m'inscris un peu en faux.
07:45Avec un discours pessimiste ambiant.
07:47Attendez, Eric...
07:48Je vais donner un petit conseil, quand même.
07:50Je vais donner un petit conseil,
07:51parce que s'il croit que ça va marcher avec ce type de discours,
07:56c'est formidable.
07:57On a fait du bon boulot.
07:58C'est du macrombis.
08:00Ah ben voilà, la question qu'on voulait vous poser.
08:02Parce que s'il fait cette campagne comme ça,
08:04ça ne va pas le faire.
08:06Parce que ce qu'il faut faire, c'est prendre d'urgence
08:09un certain nombre de décisions.
08:10Parce que moi, je crois que ce pays a un très bel avenir devant lui.
08:12Simplement, il faut des dirigeants qui dirigent.

Recommandations