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00:00Punchline, 18h-19h, Laurence Ferrari sur CNews et Europe 1.
00:1018h42 de retour dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:13Philippe Etienne, ancien ambassadeur de France aux Etats-Unis, est avec nous.
00:16Bonsoir à vous à nouveau.
00:17On va essayer de comprendre ce que veut vraiment faire Donald Trump
00:20à la lumière de ce qu'il a dit.
00:22D'abord on va écouter ce qu'il a dit.
00:23Peut-être bien que oui, peut-être bien que non.
00:24On va frapper, on va peut-être pas frapper.
00:26Écoutez-le puis vous allez nous décrypter avec le décodeur Donald Trump.
00:30Vous ne savez pas si je vais le faire.
00:34Vous ne savez pas.
00:35Je vais peut-être le faire, peut-être pas.
00:38Personne ne sait ce que je vais faire.
00:41Ce que je peux vous dire, c'est que l'Iran a beaucoup de problèmes
00:44et qu'ils veulent négocier.
00:46Je leur ai dit, pourquoi n'avez-vous pas négocié avec moi
00:48avant tous ces morts et ces destructions ?
00:50Pourquoi n'avez-vous pas négocié ?
00:52Pourquoi n'avez-vous pas négocié avec moi il y a deux semaines ?
00:55Vous auriez pu vous en sortir.
00:56Vous auriez toujours un pays.
00:58C'est très triste de voir cela.
00:59Alors, Philippe Etienne, qu'est-ce que ça veut dire ?
01:04Ça s'appelle l'ambiguïté stratégique ou c'est autre chose ?
01:06Ça s'appelle aussi Donald Trump, il est comme ça.
01:08Oui, aussi.
01:09Mais je pense que ça peut vouloir dire plusieurs choses.
01:12Ça peut vouloir dire qu'ils ont décidé,
01:14mais qu'ils ne veulent pas dire ce qu'ils ont décidé.
01:16Mais ça peut aussi vouloir dire qu'il y a des éléments qu'il n'a pas encore pour décider.
01:24Il peut y avoir des discussions informelles.
01:26Il peut y avoir, vous savez, certains pays arabes,
01:28Oman, par exemple, étaient des médiateurs.
01:32Certains de ces pays sont peut-être en train de dire aux Iraniens,
01:34vous devriez vraiment céder sur l'enrichissement.
01:39Parce que ce que veut Donald Trump, ce qu'il voulait en tout cas,
01:42c'est obtenir un accord des Iraniens pour renoncer à l'enrichissement de l'Iranium.
01:47Et en évitant une guerre.
01:48Parce que lui, c'est le président qui a dit « plus jamais de guerre ».
01:51Et il ne voulait pas faire tomber le régime ?
01:53Non. Et il a dit, d'ailleurs, quand il était en Arabie Saoudite,
01:56il y a quelque temps, que lui ne s'intéresse plus aux questions de valeurs, de régimes.
02:00Chacun fait ce qu'il veut.
02:01Donc, ce n'est pas son truc tellement.
02:03Par contre, maintenant, c'est vrai qu'il y a un choix un peu compliqué pour les États-Unis à faire.
02:08Grâce au succès des bombardements israéliens,
02:11il y a peut-être la possibilité, non seulement d'obtenir un accord des Iraniens pour ne plus enrichir,
02:15mais même de détruire les dernières installations, ou certaines des dernières.
02:19Parce qu'il faut se méfier.
02:20Les Iraniens ont peut-être d'autres installations qu'on ne connaît pas.
02:23qui enrichissent.
02:24Donc, c'est ça le choix à faire.
02:26Et je pense que ce sont tous ces éléments qui pèsent dans la balance.
02:31Parce qu'aux États-Unis même, et même autour de Donald Trump,
02:34il y a quand même deux tendances qui s'opposent.
02:36Bien sûr.
02:37Actuellement, l'actualité, notamment le succès de la compagnie israélienne,
02:40va dans le sens plutôt de ceux qui veulent intervenir, finissant le travail.
02:43Mais il y a toujours ceux qui disent, tu n'as promis plus de faire de guerre,
02:47tu serais le président qui n'engagerait pas de nouvelles guerres.
02:49Si on bombarde de manière chirurgicale une installation, soit, mais les suites, qui peut les maîtriser ?
02:56Bien sûr. Et il y a aussi ce signal d'alerte qui a retenti.
02:59On a appris que l'ambassade des États-Unis demande à ses ressortissants de quitter Israël.
03:04Donc, ça veut dire que là, on est parti pour quelque chose d'assez long dans la durée.
03:08Oui, tout à fait. Ça a des conséquences sur la sécurité.
03:12En Irak, par exemple, pays voisin de l'Iran, pays très fragile,
03:16à majorité chiite, les Américains ont été obligés de prendre des mesures de précaution.
03:21Cette majorité chiite comporte des milices pro-iraniennes.
03:25Quelle décision pourrait-elle prendre si jamais les États-Unis interviennent ?
03:28Il y a beaucoup de questions qui se posent.
03:30Bien sûr. Encore une, et puis après je passerai la parole à mes invités.
03:32Il y a beaucoup de forces américaines qui sont en train de converger vers la région.
03:35Des chasseurs, F-16, F-22, F-35, des avions ravitailleurs,
03:39un porte-avions, l'USS Nimitz et un autre qui va rejoindre deux autres porte-avions
03:43qui vont se trouver dans ces eaux régionales.
03:46On a l'impression que les États-Unis amassent leurs forces
03:48de façon extrêmement considérable pour être prêts à passer à l'action.
03:52Absolument. Mais ça, c'est logique.
03:54Dans la mesure où il est possible qu'ils aient à intervenir
03:56ou à minima à protéger leurs implantations,
03:59c'est normal qu'ils prépositionnent des forces.
04:01Dans ces forces, il y a celles qui sont là pour protéger,
04:04celles comme les avions ravitailleurs,
04:05qui peuvent être là aussi pour activer des possibilités au-dessus de l'Iran.
04:13Et puis il y a des bases américaines dans cette région.
04:16Absolument, il y en a dans la région.
04:17Combien il y en a-t-il ?
04:19Je ne connais pas le nom, mais il y en a dans la péninsule arabique,
04:23dans les pays du Golfe, il y en a en Irak, il y en a en Jordanie,
04:27il y a des troupes, encore quelques-unes déployées en Syrie.
04:31Il y a beaucoup de militaires.
04:32Et le guide Ali Khamenei menace de représailles ses bases américaines.
04:37Ce n'est pas très étonnant que l'un répondait à l'autre.
04:41Bien sûr. Edouard, peut-être pas vous voulez rajouter quelque chose ?
04:43Oui, parce que c'est quand même intéressant ce qui se passe.
04:45Il ne s'agit pas...
04:47L'objectif n'est pas nécessairement de faire tomber le régime des Mollins.
04:50Peut-être que cela va arriver.
04:52Mais c'est intéressant de voir qui sont les alliés stratégiques de l'Iran.
04:56Qui achète 90% du pétrole de l'Iran ?
04:58La Chine.
05:00Qui est partenaire stratégique privilégié de l'Iran ?
05:05Le Venezuela ?
05:06La Corée du Nord ?
05:07Qui a fourni les drones chahed qui tuent les civils ukrainiens, etc. ?
05:14L'Iran.
05:15C'est intéressant.
05:16Si ce maillon tombe, il n'est pas impossible que cela ait des conséquences extrêmement concrètes
05:22sur les autres régimes sous contrôle de Philippe Etienne.
05:25Mais c'est un souhait que nous pouvons formuler.
05:29Effectivement.
05:30Et là, notre correspondante Régine Delfour en Israël nous confirme qu'il y a des lancements
05:37de massifs de missiles contre l'État hébreu.
05:40Laetitia Guinan.
05:41Je pense qu'il faut le prendre, effectivement, Donald Trump dans le texte.
05:43Pour une fois, il est assez clair.
05:45Il dit regretter, effectivement, qu'il n'y ait pas eu un accord.
05:47Parce que c'est exactement ce qu'il souhaitait au départ.
05:49C'est même ce pourquoi il a autorisé Israël, vraisemblablement, à lancer les opérations,
05:54pour mettre la pression.
05:55Maintenant, effectivement, il est en train de tester sa propre opinion.
05:59Il n'y a pas que lui qui a promis d'arrêter les guerres.
06:02Il faut savoir que c'est une tradition chez les Républicains, quand même.
06:04En principe, ils ne sont pas des faucons, sauf Bouchepère.
06:10Mais donc, c'est compliqué.
06:12C'est compliqué.
06:13Après, c'est sûr que maintenant, vraisemblablement, il a beaucoup concerté avec tous les pays avoisinants,
06:21y compris d'abord la Russie, qui est très importante aussi.
06:24Et vraisemblablement, intervenir en bombardant les sites nucléaires,
06:29ça serait tout à fait de l'ordre de l'envisageable.
06:31Mais ça ne veut pas dire renverser le régime.
06:34Ça ne veut pas du tout dire ça dans l'esprit.
06:36Puisqu'encore une fois, aucun pays, d'ailleurs, ne voudrait un renversement.
06:41Il voudrait un soulèvement, mais pas du tout un renversement.
06:44Bien sûr. À l'instant, l'Iran appelle les habitants de la ville israélienne de Haïfa, à évacuer.
06:49Ça veut dire que la capacité de nuisance de l'Iran n'est pas complètement affaiblie, Philippe Etienne.
06:56De loin s'en faut.
06:57C'est du psychologique aussi.
06:58Comme les Iraniens ont été moins efficaces quand même que les Israéliens,
07:03ils font aussi des annonces psychologiques.
07:05Les attaques iraniennes ont baissé ces derniers jours.
07:07Mais on ne sait pas si c'est parce qu'ils n'ont plus tellement de capacités
07:10ou c'est parce qu'ils en gardent aussi.
07:12Ils laissent bien le mystère planer sur ce qui leur reste.
07:15Et peut-être qu'ils en gardent aussi si les États-Unis entrent en action.
07:20J'aimerais qu'on écoute maintenant.
07:22C'est peut-être d'ailleurs la réponse au fait qu'en effet,
07:24les forces américaines se massent autour.
07:27Mais de la même façon que quand on a vu l'Ayatollah Ramini parler cet après-midi,
07:32on a l'impression en effet que c'est de la pure communication.
07:35Parce que dire et répéter ce qu'il dit depuis très longtemps, ça ne change rien.
07:39Et on n'a aucune idée de savoir si c'est juste pour indiquer à la population iranienne
07:44qu'elle est toujours vivante, parce que certains commençaient à en douter,
07:47ou si c'est en effet parce qu'ils ont encore une capacité de riposte.
07:50On est quand même très dubitatif sur la capacité de riposte qu'ils pourraient avoir
07:54face à l'armée israélienne.
07:58Et encore une fois, il faut souligner quand même l'extraordinaire exploit,
08:02si je puis dire, militaire et de renseignement de l'armée israélienne.
08:06Parce que quand on compare quand même les deux pays en termes de population et de surface,
08:11entre bombarder Israël, si je puis dire, c'est quand même beaucoup plus facile
08:15que de bombarder l'Iran.
08:17Et je crois que ça a déjà coûté 2 milliards, 2 milliards et demi de dollars
08:22les trois premiers jours.
08:23Rien que les missiles antimissiles, protéger le sol israélien.
08:29Expliquez-nous maintenant, Philippe Etier, d'ancien ambassadeur de France aux Etats-Unis,
08:32pourquoi Donald Trump s'en est pris si violemment à Emmanuel Macron ?
08:35On va écouter l'échange à distance entre le président Donald Trump,
08:37qui dit qu'Emmanuel est un gars sympa, mais il se trompe sur tout.
08:39Puis après, la réponse d'Emmanuel Macron. On écoute.
08:42On ne cherche pas un cessez-le-feu. Je n'ai pas dit qu'on cherchait un cessez-le-feu.
08:49Ça, c'était Emmanuel, un gars sympa. Mais il n'a pas souvent raison.
08:53En vérité, on cherche plus qu'un cessez-le-feu.
08:57Et comment vous avez pris les critiques qu'il vous a adressées personnellement à cette nuit ?
09:02Comme une péripétie.
09:05Ce n'est pas les premières, ce ne sont pas les dernières.
09:08Il a des mots extrêmement amicaux, mais il a voulu remettre de l'ambiguïté
09:11dans sa position. Très bien.
09:14Il a donc dit qu'il n'allait pas discuter un cessez-le-feu.
09:17Ça ne m'émeut pas.
09:21Parce que je le connais.
09:22Et parce que nous avons une relation de long terme.
09:24Il a eu des mots très sympathiques lors des sessions qu'on a pu avoir.
09:27Ça ne m'émeut pas.
09:28Et je pense que d'ailleurs, dans le moment grave que nous vivons,
09:31je pense que mon rôle n'est pas de commenter des propos de ci ou de là.
09:35Voilà, pour la réponse d'Emmanuel Macron, Philippe Etienne.
09:38Moi, j'ai une petite expérience.
09:40Oui, je sais.
09:40Entre 2017 et 2019, j'ai travaillé avec le président Macron.
09:45Et j'ai beaucoup, beaucoup eu à faire avec Donald Trump et son équipe.
09:49Et c'est vrai qu'on a eu, dans cette période, vous vous souvenez,
09:52tous les matins, déjà, ils twittaient, après avoir regardé Fox News.
09:56Et on recevait...
09:58Alors au début, on était un peu...
09:59On ne savait pas trop quoi faire, mais au bout d'un certain temps,
10:02c'était débordé de critiques précédents ou suivants
10:07des choses très, très sympathiques.
10:09Donc là, moi, je ne sais pas.
10:10J'émets une hypothèse.
10:13Il y a aussi, vous savez où le président de la République était,
10:16avant de venir au Canada...
10:17Et au Groenland, ça n'a échappé à pinceau.
10:20Alors, je n'ai pas vu le président Trump réagir directement
10:23contre cette visite, mais peut-être que...
10:25Alors, en tout cas, oui, c'est vrai qu'il y a des hauts et des bas.
10:31Et l'important, c'est de garder la communication directe
10:34sur des sujets comme l'Iran-Israël ou l'Ukraine-Russie,
10:38en sachant que les deux se connaissent, effectivement,
10:42comme ils le disent tous les deux, d'ailleurs.
10:44Bien sûr, bien sûr.
10:45Mais est-ce que la voix de la France est affaiblie ?
10:47Est-ce qu'elle compte moins, Philippe Etienne ?
10:49Par cet échange ?
10:50Non, non, de façon globale.
10:52Écoutez, moi, je ne pense pas, mais...
10:55C'est un diplomate qui nous parle.
10:57Non, mais je pense que non.
10:59Je pense que ça ne vous étonne pas, d'ailleurs, que je le dise.
11:01Non, non, ça ne vous étonne pas.
11:02Je pense que...
11:03Sur la question nucléaire, par exemple,
11:04la question nucléaire iranienne,
11:06le pays qui a toujours été en pointe,
11:08qui a encore pris des initiatives la semaine dernière
11:10à l'Agence internationale pour les âgés atomiques,
11:12c'est la France.
11:13On n'a jamais eu aucune complaisance vis-à-vis de l'Iran
11:15sur le plan nucléaire.
11:17Même en 2015, quand l'accord a été signé,
11:20c'est à l'époque, c'est l'administration Obama
11:21qui a voulu le signer.
11:23On a toujours été en contact avec les pays du Golfe,
11:25avec les Israéliens.
11:26On est un pays sérieux sur ce dossier.
11:27Mais comment on peut dire, je soutiens Israël,
11:29mais non au bombardement aérien sur l'Iran
11:32et on ne veut pas faire tomber le régime ?
11:34Ça n'a pas de sens ?
11:35Si, ça a un sens.
11:37Ça a même deux sens.
11:39Le premier sens, ça s'appelle le droit international.
11:43Actuellement, il y a de moins en moins de gens
11:45qui s'intéressent à cette notion de droit international.
11:47Arraka, ça ne nous a pas dérangé,
11:48mais là, ça nous dérange.
11:49Bon, la deuxième chose importante,
11:53c'est les conséquences de ce qu'on fait.
11:56On a, entre guillemets, payé en 2003 l'invasion de l'Irak.
12:00C'est la naissance de Daesh,
12:01c'est les actes terroristes qu'il y en a eu en France.
12:03On a participé à la Libye, à ce que vous savez.
12:07On croyait que c'était très bien,
12:08c'était sans doute très bien,
12:09mais enfin, c'est toujours le chaos en Libye, etc.
12:12Donc, quand on lance des actions,
12:14il faut savoir ce que ça devient après.
12:15Donc, pour ces deux raisons,
12:17je pense que la position consistant à dire
12:19qu'on est très sérieux sur le nucléaire,
12:21il faut que l'Iran, qui est une menace,
12:23aille vraiment vers des concessions majeures,
12:29sur le balistique et pas seulement sur le nucléaire.
12:31Mais ils nous ont baladé depuis 20 ans,
12:33M. l'ambassadeur.
12:33Pas complètement.
12:34Comment les croire ?
12:35Non, non, mais je nuance ce que vous dites.
12:38En 2003, on lance le...
12:40En 2003, c'est un peu vieux.
12:41Non, depuis 20 ans.
12:43Depuis 20 ans, c'est 2005.
12:45En 2003, c'est le début de la négociation nucléaire
12:48entre l'Iran et trois pays européens,
12:49l'Allemagne, le Royaume-Uni, la France.
12:52Et on a constamment...
12:54On les a suivis, on les a serrés,
12:56on a envoyé des inspections,
12:58on les a obligés à négocier un accord.
13:01Non, on ne peut pas dire qu'on les a...
13:02Ils ont enrichi l'uranium alors qu'ils n'étaient pas censés faire.
13:05Et ils sont à deux doigts d'avoir la boule.
13:07Mais justement, si, l'accord de 2015, du 14 juillet 2015,
13:11leur laisse une capacité d'enrichissement.
13:13Mais celui, comme je le disais tout à l'heure,
13:14qui a poussé à l'époque cet accord,
13:17c'est l'administration Obama.
13:18Donc vous voyez, la France a toujours été très sérieuse.
13:21Qui est sortie de l'accord ?
13:22Les Etats-Unis.
13:23Si on en est là, c'est à cause de Trump,
13:25sur le plan nucléaire.
13:26Donc ce sont les Etats-Unis qui changent...
13:29De pied.
13:30Nous, je crois qu'on a vraiment toujours été très sérieux sur cette question.
13:33Mais bon, c'est...
13:33Non, mais c'est important d'entendre la voix de la diplomatie française
13:36et de votre expérience.
13:37Merci beaucoup, Philippe Etienne,
13:39ancien ambassadeur de France aux Etats-Unis.
13:40Merci à vous tous.
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