- il y a 5 jours
Avec Bruno Tertrais, directeur adjoint de la FRS (Fondation pour la recherche stratégique) et auteur de "La questions israélienne" (Éditions de l’Observatoire)
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, la vérité en face, Jean-François Aquili.
00:04Avec notre invité Bruno Tertré-Reux.
00:08Bonjour Bruno Tertré.
00:10Je rappelle que vous êtes directeur adjoint de la Fondation pour la Recherche Stratégique,
00:15accessoirement auteur de la question israélienne parue au début de l'année, 1 février,
00:22aux éditions de l'Observatoire, livre furieusement d'actualité.
00:27Bruno Tertré, nous évoquions hors micro à l'instant cette guerre entre Israël et l'Iran.
00:35Ce n'est pas qu'un sujet géopolitique, loin de nous.
00:40Elle fait irruption selon vous dans nos esprits ici, là en France, dans la vie quotidienne chez nous tous ?
00:46Oui, mais toutes les guerres aujourd'hui font irruption dans votre salle à manger, dans votre cuisine,
00:51dans votre chambre ou que ce soit, parce que vous voyez immédiatement des images,
00:56vous entendez des bombardements, vous voyez des photos de victimes civiles.
01:01Donc ça contribue, et c'est vrai, à une sorte d'inquiétude généralisée, voire d'angoisse,
01:06que je peux tout à fait comprendre.
01:08Alors, en l'espèce sur ce qui se passe entre l'Iran et Israël, moi j'entends beaucoup deux inquiétudes.
01:13La première, c'est, on parle de la bombe atomique, puisque, évidemment, il est question du programme nucléaire iranien.
01:19Et une autre inquiétude, c'est, mais est-ce que la Russie ne va pas faire quelque chose qui est alliée de l'Iran ?
01:24Bon, moi je ne suis pas là pour faire du catastrophisme, je suis là pour essayer d'analyser les choses aussi
01:29froidement et rationnellement que possible.
01:31Alors, premièrement, il n'y a pas de risque nucléaire, puisque l'idée, c'est justement, l'idée israélienne,
01:36c'est d'empêcher l'Iran d'avoir la bombe.
01:40Il n'y a pas non plus de risque de catastrophe radiologique de type Tchernobyl,
01:43comme je l'ai lu parfois ces jours-ci.
01:47Les bombardements ne peuvent pas mécaniquement, physiquement faire...
01:50Ça a été dit par certains responsables politiques.
01:52Bah écoutez, les responsables politiques en question ont parlé, à mon sens, un peu trop, légèrement.
01:57Il y a toujours des petits risques, on ne va pas rentrer dans les détails,
02:00mais en gros, je vous la fais courte et simple.
02:01Quelques risques fissiles.
02:02Voilà, il n'y a pas de risque d'explosion nucléaire, ni non plus de risque de type Tchernobyl.
02:07Et puis, il y a une autre inquiétude, c'est que va faire la Russie,
02:09puisqu'on sait que la Russie est amie, non pas alliée, de l'Iran.
02:13Et là aussi, je crois qu'il faut être rassurant.
02:14En fait, la Russie est très embêtée par cette affaire,
02:17parce que l'Iran est un grand fournisseur de drones,
02:20notamment à la Russie, qui sont très utiles pour ses opérations en Ukraine.
02:26Et donc, c'est une gêne pour la Russie.
02:28La Russie n'est pas une alliée formelle de l'Iran.
02:31Elle n'a ni l'envie, ni l'obligation de porter secours
02:37à l'Iran.
02:38Donc là aussi, il faut couper court à certaines inquiétudes potentielles.
02:41Non, ce n'est pas le début de la troisième guerre mondiale.
02:43Non, alors voilà, c'est ça.
02:44C'est ce qui préoccupe chacun d'entre nous.
02:47Et j'entends, moi, les auditeurs de Sud Radio
02:49interviennent de façon très pertinente là-dessus
02:51et manifestent cette forme d'inquiétude.
02:53Nous bâtissons nos existences au quotidien.
02:55Nous avons tous des plans d'épargne, des difficultés.
02:57Certains sont au chômage, etc.
02:58Et soudain, vous avez des conflits majeurs
03:01qui font irruption,
03:03parce qu'il y a une démultiplication,
03:04des écrans à tous azimuts,
03:07l'information en continu.
03:08Nous sommes connectés.
03:09C'est le village global plus, plus, plus aujourd'hui.
03:12Et c'est ce qui fait qu'il y a une forme
03:14peut-être de déformation du réel.
03:17Oui, tout à fait.
03:17En tout cas, on a des lunettes
03:19qui ont changé un petit peu de focale.
03:21C'est-à-dire qu'en fait,
03:23des conflits qui étaient très lointains
03:25et qui ne vous touchaient ni plus ni moins
03:27que c'est le cas aujourd'hui,
03:29on vous donne l'impression
03:30qu'ils ne vous concernent plus directement.
03:32Alors, attention, l'Ukraine,
03:35quand même, ça nous concerne
03:36parce que c'est déjà l'Europe.
03:38C'est dans l'Europe.
03:39Israël, tout ce qui concerne Israël,
03:40il y a une sensibilité particulière
03:42dans une partie des populations européennes,
03:44pour une raison ou pour une autre,
03:45qui fait qu'on se sent, à tort ou à raison,
03:48plus concerné.
03:49Il peut y avoir des échos, bien sûr,
03:50de ces conflits,
03:51y compris, littéralement, dans la rue.
03:53Mais je le répète,
03:55ce n'est pas parce qu'on voit les images
03:56tous les jours de bombardements
03:58que la guerre se rapproche de nous.
03:59Alors, Emmanuel Macron, en escale au Groenland,
04:02a fait des déclarations sur le conflit
04:05entre Israël et l'Iran.
04:06Le président de la République
04:07qui a souhaité que la négociation reprenne,
04:11mais qui a évoqué aussi
04:13le fait que la France n'a pas été sollicitée,
04:16que Poutine n'est pas forcément
04:17le bon interlocuteur.
04:19Écoutez les mots du président de la République.
04:20Personne ne souhaite voir l'Iran
04:22se doter de l'arme nucléaire,
04:23mais tout le monde souhaite
04:24que la discussion et la négociation reprennent.
04:26Et là aussi, les États-Unis d'Amérique
04:28ont une vraie capacité
04:29à faire revenir tout le monde
04:30autour de la table.
04:32Je ne crois pas que la Russie,
04:33qui aujourd'hui est engagée
04:34dans un conflit de haute intensité
04:36et a décidé de ne pas respecter
04:37la Charte des Nations Unies,
04:39puisse être, en quoi que ce soit,
04:40un médiateur.
04:42Bruno Tertré,
04:43c'est une position raisonnable,
04:45mais au fond,
04:46qu'est-ce qu'elle impacte ?
04:47Alors, oui,
04:48c'est une position raisonnable.
04:50Déjà sur un point,
04:51non, non, la Russie
04:51ne peut absolument pas être
04:53un médiateur dans cette affaire-là.
04:55Un faiseur de guerre,
04:56médiateur en face,
04:57c'est compliqué.
04:58Oui, voilà, c'est assez peu crédible.
04:59La France s'inquiète
05:01et est concernée
05:02par cette affaire iranienne
05:03depuis très longtemps.
05:05D'abord,
05:05parce que nous avons été victimes
05:07nous-mêmes,
05:07on l'a un peu oublié,
05:08du terrorisme d'inspiration iranienne
05:12dans les années 1980.
05:14Ensuite, surtout,
05:14parce que la France a été
05:15un des négociateurs
05:17de cet accord sur le nucléaire de 2015,
05:19qui a été ensuite mis à la poubelle
05:22par Donald Trump en 2018.
05:24Mais la France suit ce dossier
05:25de très près.
05:27Elle le connaît extrêmement bien.
05:28Il y a même eu un conseil de défense
05:30consacré à l'Iran
05:31il y a trois semaines environ.
05:33Donc Emmanuel Macron
05:34s'intéresse de très près
05:35à cette affaire.
05:36À mon sens,
05:37il a raison,
05:38parce que si jamais
05:39l'Iran devait se doter
05:41de la bombe atomique,
05:42là, pour le coup,
05:43il y aurait une réverbération
05:45partout sur la planète.
05:48Et sur Israël,
05:49juste un point,
05:50parce que je crois
05:51qu'on fait parfois
05:52des mauvais procès
05:52au président de la République,
05:54on lui dit
05:55« Mais alors,
05:55il est incohérent
05:56puisqu'un jour,
05:57il est d'un côté,
05:57un jour,
05:57il est de l'autre. »
05:58Il ne s'agit pas
06:00de le défendre
06:00ou de l'attaquer,
06:01mais je crois
06:02qu'il est assez clair
06:03sur deux choses.
06:04D'abord,
06:04il considère
06:05qu'aujourd'hui,
06:06il faut reconnaître
06:07la Palestine
06:07à la suite d'un processus
06:09de reconnaissance mutuelle.
06:10Mais en même temps,
06:11mais c'est dû en même temps,
06:12j'allais dire positif,
06:13il dit « Attention,
06:14si Israël est attaqué,
06:15nous contribuerons
06:16à sa défense
06:18comme la France l'a fait
06:19d'ailleurs l'an dernier
06:21quand il y a eu,
06:21au printemps 2024,
06:23plusieurs attaques iraniennes
06:24contre Israël.
06:25Et ce n'est pas
06:25des positions contradictoires.
06:26La France avait prêté
06:28main-forte parce qu'elle est présente
06:29en Jordanie notamment,
06:31qu'elle peut contribuer
06:32à la défense aérienne
06:33parce qu'il suffit
06:33de regarder la carte.
06:35Les missiles et les drones
06:35qui vont d'Iran en Israël,
06:37ils passent au-dessus
06:38de la Jordanie et de l'Irak.
06:39Mais nous ne sommes plus
06:40sollicités par Israël
06:41parce qu'il y a une forme
06:42de désamour quand même
06:43depuis quelques mois.
06:45Ou de défiance peut-être.
06:47Oui, il y a une méfiance réciproque
06:48notamment parce qu'il y a
06:50cette affaire de reconnaissance
06:51potentielle de l'État palestinien.
06:54Mais il n'empêche,
06:55vous savez,
06:55derrière ce que vous appelez
06:56les désamours,
06:57c'est-à-dire les discours
06:58publics de part et d'autre,
07:00il y a aussi des coopérations
07:01mutuelles qui continuent
07:03à exister.
07:04Et ce que Macron a dit
07:05il y a quelques jours,
07:06c'est que si Israël
07:08a de nouveau besoin de nous
07:09pour défendre sa population,
07:12eh bien,
07:12si nous sommes sollicités,
07:14nous répondrons présents
07:15comme on l'a fait
07:16il y a un an.
07:17Et à ce stade,
07:18ça n'a donc pas été fait.
07:19Alors, Bruno Tertré,
07:20vous allez éclairer
07:21les auditeurs
07:22de Sud Radio ce matin.
07:24Donald Trump,
07:25que vous évoquiez
07:26à l'instant,
07:27lors de son récent discours
07:29à Riyad,
07:30avait dit qu'il souhaitait
07:32conclure un accord
07:33avec l'Iran
07:34sur le nucléaire.
07:35Il veut être
07:35une sorte de faiseur
07:36de paix.
07:38Il a même déclaré,
07:40j'ai noté,
07:40je n'ai jamais cru
07:41qu'il fallait avoir
07:41des ennemis permanents.
07:43Et soudain,
07:43sa stratégie,
07:45elle est mise à terre
07:47par Benjamin Netanyahou.
07:49Alors,
07:49oui et non.
07:50Ce qui est vrai,
07:50quelle est la réalité
07:51de la présence américaine
07:53dans cette histoire
07:53de guerre-là ?
07:54Alors,
07:55premièrement,
07:56toujours se souvenir
07:56que Donald Trump
07:57a un objectif,
07:59c'est d'avoir
07:59le prix Nobel de la paix.
08:00C'est pour ça
08:01qu'il lance
08:02des initiatives
08:03de cesser le feu
08:04sur Gaza,
08:05de cesser le feu
08:06sur l'Ukraine
08:06et de règlement
08:08du problème nucléaire
08:09iranien.
08:09C'est d'ailleurs
08:10toujours le même
08:11qui s'y colle,
08:12si je veux dire,
08:12c'est Steve Witkoff,
08:13un de ses amis,
08:14un agent immobilier,
08:15un promoteur immobilier
08:15de New York,
08:17à succès.
08:17Et pour l'instant,
08:19on ne peut pas dire
08:19que les résultats
08:20soient très probants.
08:22Est-ce que Donald Trump
08:23a trompé l'Iran
08:26parce que tout ça
08:28était une mascarade
08:29destinée à masquer
08:30la préparation
08:30d'une attaque israélienne ?
08:31Non.
08:32Est-ce que Donald Trump
08:33a encouragé Netanyahou
08:35à le faire ?
08:36Non.
08:36Mais Donald Trump,
08:38en même temps,
08:39a considéré
08:40qu'à un moment,
08:41si Israël estimait
08:42que c'était le moment
08:42de le faire,
08:43eh bien,
08:44il n'allait pas
08:44faire obstacle
08:45à cette série
08:48de bombardements.
08:49En même temps,
08:49il continue à espérer
08:50effectivement
08:51que les négociations
08:51reprennent.
08:52A mon avis,
08:53il rêve.
08:54Mais il y avait
08:55normalement encore
08:56une session de négociation
08:57prévue dimanche
08:58à Oman.
09:00Donc,
09:00ce qu'il espère
09:00Donald Trump,
09:01fidèle à sa manière
09:03traditionnelle de procéder,
09:04vous savez,
09:05sa négociation,
09:06c'est
09:06je te mets à terre
09:08et ensuite,
09:09on discute.
09:10C'est la même stratégie
09:11de négociation
09:12qu'il a depuis 40 ans
09:13dans l'immobilier.
09:14c'était pareil.
09:16J'en t'envoie
09:16un coup de poing
09:17sur la figure
09:18et après,
09:18on discute.
09:19Mais là,
09:19je crois que l'idée
09:20d'une reprise
09:21des négociations
09:22n'est pas très réaliste.
09:23Non,
09:24l'objectif
09:24de cette campagne
09:25militaire,
09:26c'est d'aller détruire
09:27l'arsenal nucléaire,
09:29la capacité des Iraniens
09:31à fabriquer la bombe.
09:33C'est faisable ou pas ?
09:34Parce que c'est
09:34toute la question quand même.
09:35Oui,
09:36alors,
09:36ce qui est très,
09:39qui est tout à fait
09:39envisageable,
09:40c'est de réduire
09:42la capacité iranienne
09:44à effectivement
09:45fabriquer la bombe.
09:47Les installations
09:48nucléaires principales,
09:49pas toutes,
09:49ont été bombardées.
09:51Les missiles,
09:51les sites de missiles,
09:52de fabrication
09:53et de stationnement
09:54de missiles
09:55sont également bombardés.
09:56Vous savez,
09:57en politique,
09:57souvent,
09:58l'idée,
09:59c'est de gagner du temps.
10:00Et le temps,
10:00c'est précieux.
10:01Donc,
10:01si on estimait,
10:03si les Israéliens
10:03estimaient que l'Iran
10:04aurait pu avoir la bombe
10:06d'ici en gros un an,
10:08puisque ce délai
10:09change selon
10:10les moyens iraniens
10:11et les décisions
10:12que l'Iran prend,
10:14eh bien,
10:14l'idée,
10:15c'est de dire
10:15on va ramener
10:17ce délai
10:17à 10 ans.
10:18Voilà,
10:19quelque chose comme ça.
10:20Et c'est déjà pas mal.
10:21On ne peut pas détruire
10:22complètement un programme nucléaire,
10:23d'autant plus que certaines
10:24des installations clés
10:25sont très profondément
10:26enterrées
10:27et que les Israéliens
10:28ne pourraient pas
10:29les endommager
10:30sans l'appui
10:31des Américains.
10:32Ce qui pourrait...
10:33C'est-à-dire avoir
10:34un certain type
10:35de bombes
10:35qui percèrent...
10:36Oui, en fait,
10:37là, il y a notamment
10:37une installation
10:38que les Iraniens,
10:39pour éviter d'être bombardés,
10:41justement,
10:41ont enterré
10:42très profondément
10:43sous la montagne
10:44qui s'appelle Fordo
10:45et c'est une installation
10:47d'enrichissement
10:47de l'uranium
10:48que les Israéliens
10:49ne peuvent pas bombarder,
10:50ne peuvent pas endommager
10:51sans l'aide
10:52des États-Unis.
10:53Et il y a aussi,
10:54vous savez,
10:54les assassinats
10:55de responsables scientifiques
10:57et des ingénieurs
10:57nucléaires iraniens.
10:58Ça compte aussi
10:59parce que
11:00quand vous voulez
11:00fabriquer une bombe,
11:01c'est pas facile.
11:03Ça, c'est fait.
11:05cette remarque
11:06triviale,
11:07mais les assassinats
11:08des...
11:09Il y avait un programme
11:10secret,
11:11c'est-tu des actions
11:12au sol ?
11:13Comment ça se passe ?
11:13Les neuf personnes
11:14qui ont été assassinées
11:15au cours des cinq
11:16derniers jours
11:17étaient effectivement
11:18des responsables
11:19importants
11:20que vous ne pouvez pas
11:20remplacer facilement.
11:22J'allais dire,
11:23sans aucune...
11:26Les militaires,
11:28vous pouvez...
11:29Les responsabilitaires,
11:30vous pouvez les remplacer
11:31assez facilement.
11:32Vous prenez le suivant
11:32dans la pyramide.
11:33qui sera forcément
11:35compétent
11:36et fera le job
11:37ou le fait déjà
11:38à la place de celui
11:39qui incarne
11:39l'autorité militaire.
11:40Alors qu'un ingénieur
11:41ou un scientifique nucléaire
11:42spécialisé dans tel ou tel
11:44domaine de la fabrication
11:45d'une arme,
11:46c'est beaucoup plus difficile.
11:47Donc tout ça pour vous dire
11:48que les Israéliens
11:49sont en train,
11:50dans tous les cas de figure,
11:51de porter un coup
11:51extrêmement dur
11:52au programme nucléaire iranien.
11:54Ils ne l'ont certainement
11:55pas éliminé,
11:57mais l'affrontement
11:58ne fait que commencer.
12:00Bruno Tertré,
12:00est-ce que nous sommes partis,
12:02alors c'est un peu
12:03boule de cristal
12:04comme question,
12:05mais sur une guerre
12:06longue distance
12:08qui va durer des semaines,
12:09des mois,
12:10on le voit avec Gaza,
12:12dans un autre registre,
12:13c'est ce qui se passe
12:13depuis des années
12:14en Ukraine,
12:16donc une sorte,
12:17comme chez Orwell,
12:18d'état de guerre
12:19permanent
12:20entre des blocs
12:21et puis nous vivons
12:22avec cette perspective,
12:23avec des morts
12:25dans tous les sens,
12:25des débats
12:26n'en plus finis.
12:26chez nous en France
12:27qui polluent notre vie,
12:29est-ce que c'est parti
12:29pour durer ?
12:30Premièrement,
12:31oui,
12:32l'affrontement est parti
12:32pour durer,
12:33d'ailleurs Netanyahou
12:34l'avait annoncé lui-même,
12:36il avait parlé
12:37de séquence d'ouverture,
12:38donc ça va certainement
12:39durer encore des jours,
12:41peut-être des semaines.
12:42Après,
12:43ça sera une question,
12:44j'allais dire,
12:44de capacité et de résilience
12:46des deux côtés,
12:47du côté iranien
12:48et du côté israélien.
12:50On voit par exemple
12:51que les Iraniens
12:52commencent à avoir du mal
12:53à lancer
12:54des centaines de missiles
12:55comme il l'avait fait
12:56l'an dernier.
12:58Une des choses à suivre,
13:00par exemple,
13:01pour les gens
13:01qui analysent ces conflits,
13:03c'est de voir
13:03combien les Iraniens
13:04sont capables
13:05de lancer de missiles.
13:06Évidemment,
13:07les Israéliens,
13:08c'est ce qui les intéresse,
13:08c'est combien
13:09on en arrête.
13:11Mais je vous entends,
13:13Jean-Posso Equilibre,
13:14parler de guerre permanente
13:16et de guerre entre blocs.
13:17Attention,
13:18on n'a pas deux blocs militaires
13:20comme on avait
13:20au temps de la guerre froide.
13:22C'est plus compliqué que ça.
13:23Moi, je dis souvent
13:24dans un autre livre
13:25je raconte
13:26que c'est plutôt
13:27un affrontement
13:28entre deux familles
13:29de pays
13:29du côté,
13:31j'allais dire,
13:32de l'axe des autocrates
13:33comme on le dit
13:34parfois les Américains.
13:35Il y a la Chine,
13:35la Russie,
13:36l'Iran,
13:37la Corée du Nord
13:37et puis le Venezuela
13:39comme membre associé
13:40pour faire bonne mesure.
13:42Et puis,
13:43on a une sorte
13:43de famille occidentale
13:44mais qui est très...
13:45Plus ancienne,
13:47en quelque sorte.
13:48Plus ancienne,
13:48mais j'allais dire
13:49qu'on n'est pas
13:50dans des blocs militaires
13:51ou dans des blocs
13:53d'alliances
13:53comme en 1914.
13:55C'est une des raisons
13:55pour lesquelles
13:56je ne crois pas
13:56qu'on soit
13:56à la veille
13:57d'une guerre mondiale
13:58ou comme en 1939.
14:00C'est plutôt
14:01des familles de pays
14:02qui sont en compétition
14:03et qui parfois,
14:05effectivement,
14:06se font la guerre.
14:08Mais nous n'avons pas
14:08de raison,
14:09nous Français,
14:10d'être impliqués
14:10dans une guerre
14:11aujourd'hui.
14:13Je rappelle par ailleurs
14:14que les guerres
14:14les plus meurtrières,
14:15on n'en parle jamais,
14:16la guerre du Tigré,
14:17par exemple.
14:18Je ne suis pas sûr
14:18que tous les auditeurs
14:19aient déjà entendu parler
14:20de la guerre du Tigré
14:21en Éthiopie.
14:22Ça a été le conflit
14:22le plus meurtrier
14:23pendant trois ans
14:25de suite,
14:26des centaines de milliers
14:26de morts.
14:27Et ça,
14:27on n'en parle pas beaucoup
14:28parce qu'on ne les voit pas.
14:29Allez,
14:29la vérité en face,
14:300 826 300 300.
14:33Vous restez avec nous,
14:34avec notre invité,
14:36Bruno Tertré.
14:36Nous évoquons
14:37cette guerre
14:39qui a démarré
14:39entre Israël
14:40et l'Iran
14:41avec des buts précis
14:43mais des perspectives
14:44floues
14:45quant à son déroulement.
14:479h42 sur Sud Radio.
14:49Nous vous retrouvons
14:50à tout de suite
14:50pour la vérité en face.
14:52Sud Radio,
14:53la vérité en face,
14:54Jean-François Aquili.
14:56Où va la guerre
14:57entre Israël
14:58et l'Iran
14:59qui occupe
15:00bizarrement
15:01notre vie quotidienne
15:03alors que ça se passe,
15:04Bruno Tertré,
15:04je rappelle que vous êtes
15:05le directeur adjoint
15:06de la Fondation
15:07pour la Recherche Stratégique
15:09qui occupe
15:10nos vies quotidiennes
15:11dans une forme
15:12de façon inconsciente
15:13mais permanente.
15:14cette inquiétude
15:15qui naît de la guerre
15:16parce qu'elle fait débat
15:17ne serait-ce que
15:18parce qu'il y a déjà
15:19un bilan provisoire
15:20des victimes
15:21depuis vendredi.
15:2316 morts,
15:23450 blessés
15:24côté israélien
15:26et je termine
15:27par le côté iranien.
15:29200 morts
15:29selon les sources,
15:30un millier de blessés.
15:32Il y a déjà
15:33des morts civiles.
15:33C'est la guerre,
15:36Bruno Tertré.
15:37Les morts civiles,
15:38il y en a
15:38dans toutes les guerres
15:39malheureusement
15:39et j'allais dire
15:40que là,
15:41c'est plutôt un bilan,
15:42pardon,
15:42je vais parler en tant
15:43qu'analyste,
15:44mais c'est plutôt
15:44un bilan relativement
15:45peu élevé
15:46au regard des enjeux.
15:48Donc c'est bien sûr...
15:49Et des conflits
15:50dont nous ne parlons jamais.
15:51Et des conflits
15:52dont nous ne parlons jamais.
15:52Est-ce que vos auditeurs
15:53savent par exemple,
15:54il y a très peu de gens
15:55qui le savent,
15:55que les guerres
15:56les plus meurtrières
15:57sont souvent celles
15:58dont on ne parle jamais.
15:59En 2021 et 2022,
16:02le conflit le plus meurtrier
16:03dans le monde,
16:04je vous le donne dans le mille,
16:05c'était le conflit du Tigré.
16:07Alors le Tigré,
16:07c'est une province
16:08de l'Éthiopie,
16:09c'est une guerre
16:10dite civile
16:10absolument épouvantable,
16:12c'était plus de 200 000 morts
16:13et ça,
16:14personne n'en parle.
16:15Pourquoi ?
16:15Parce qu'il n'y avait pas d'image.
16:16Et pas d'image
16:17et peut-être pas forcément
16:18de gros enjeux géostratégiques.
16:20Exactement.
16:21Alors ça,
16:21vous avez raison,
16:22c'est quand même important.
16:23Si on parle de l'Iran
16:24et de ce conflit
16:25entre l'Iran et Israël,
16:27c'est aussi parce que les enjeux
16:28dépassent très largement
16:30la région.
16:31On connaît
16:31la République islamique d'Iran,
16:33je dois quand même rappeler
16:34que c'est un pays,
16:35encore une fois,
16:35je rappelle,
16:35c'est un pays
16:36qui nous a attaqué,
16:37nous, Français,
16:37intérêts français,
16:38directement ou indirectement
16:40au Liban
16:40ou même à Paris
16:41dans les années 1980.
16:43Il faut quand même
16:43s'en souvenir.
16:44Après que nous avons
16:46raccompagné
16:47l'Ayatollah Romény
16:49hébergé
16:49à Neuf-de-Châteaux
16:50dans un agent d'Air France.
16:53À l'époque,
16:53on n'avait pas
16:54la même vision
16:55de ce qu'il...
16:56de ce qu'il était
16:57et de ce qu'il pouvait devenir.
16:59Donc, c'est vrai
16:59que les implications
17:00géopolitiques
17:01et géostratégiques
17:02de ce conflit,
17:03c'est vrai,
17:04elles sont bien supérieures
17:05à celles
17:05d'une grande guerre civile
17:07africaine.
17:08Donc, c'est pas totalement...
17:09C'est pas totalement injustifié
17:12qu'on en parle davantage
17:13que de la guerre du Tigré,
17:15par exemple.
17:15Dernière considération
17:16géostratégique.
17:17Les Iraniens,
17:18s'ils s'aventurent
17:19à fermer
17:20ce fameux détroit d'Hormuz,
17:22tout le monde
17:22a la carte en tête,
17:23quand même.
17:23Là, ça devient sérieux.
17:25Alors, la fameuse fermeture
17:26du détroit d'Hormuz,
17:27ça fait 50 ans
17:28qu'on en parle
17:28puisqu'il y a eu
17:29d'autres chocs pétroliers.
17:30Mais ça n'arrive jamais.
17:31Effectivement.
17:32Alors, d'abord,
17:32c'est pas forcément
17:33dans l'intérêt des Iraniens
17:34parce qu'eux doivent aussi
17:36exporter leur pétrole.
17:39Donc, ça serait
17:39se tirer plusieurs balles
17:41dans le pied.
17:43Deuxièmement,
17:43il y a quand même
17:44d'autres manières,
17:46aujourd'hui,
17:46pour certains pays
17:47comme l'Arabie saoudite,
17:48d'exporter leur pétrole
17:50pour les États du Golfe,
17:51de la péninsule arabique.
17:53Et troisièmement,
17:55je crois que c'est
17:56un des scénarios
17:56les plus joués
17:57par les forces navales
17:58américaines
17:59depuis 50 ans,
18:00à savoir que
18:01ça mettrait quelques jours.
18:04Donc, il y aurait
18:04une interruption provisoire
18:05de l'exportation
18:06de pétrole
18:07et d'autres matières
18:08par le détroit d'Hormuz.
18:10Mais, il serait rouvert.
18:11Mais, je le répète,
18:12ça serait surtout
18:13se tirer
18:14une gigantesque balle
18:15dans le pied
18:15pour les Iraniens.
18:16Bruno Tertré,
18:16vous observez
18:17le débat
18:18qui a démarré
18:19chez nous,
18:20en France,
18:21avec ceux
18:22qui se soutiennent
18:23bon gré,
18:25mal gré.
18:26C'est peut-être
18:27que M. Netanyahou
18:28nous a mis devant
18:29le fait accompli,
18:29mais il y a
18:30des raisons objectifs
18:31derrière.
18:32Je crois qu'on peut...
18:32Et puis,
18:33ceux qui se réfugient
18:36derrière le droit international,
18:37mais qui, de fait,
18:39valident
18:39un régime totalitaire.
18:41Alors, le droit international,
18:42c'est compliqué.
18:43C'est plus compliqué
18:44que parfois,
18:44ça en a l'air.
18:45Juste pour un point
18:46très simple,
18:47il y a des gens
18:48qui disent
18:48mais Israël
18:48vient d'attaquer
18:50un pays souverain
18:50sur son territoire
18:51alors que c'est
18:52une guerre d'agression
18:53parce que l'Iran
18:55n'avait pas attaqué
18:55C'est argument-là
18:56est en train de monter
18:57chez nous en France.
18:58Mais attendez,
18:58mais il faudrait
18:59quand même comprendre
19:00et ce n'est pas une manière
19:01de justifier
19:02ce que fait Israël,
19:03mais il faudrait quand même
19:04comprendre que depuis
19:051979,
19:06la République islamique
19:07d'Iran
19:07attaque Israël
19:09jour après jour,
19:11directement
19:11ou plutôt indirectement,
19:13à travers ces instruments
19:14qu'ont été
19:15le Hezbollah,
19:16le Hamas,
19:16etc.
19:17ça fait quand même
19:18plus de 4 décennies,
19:205 décennies
19:20que l'Iran
19:23attaque Israël.
19:24Donc on peut dire
19:24que d'une certaine manière
19:25ça participe
19:27de la légitime défense.
19:29Alors évidemment
19:30sur le programme nucléaire
19:30c'est un peu différent
19:31mais c'est vrai aussi
19:33que quand vous avez
19:34un pays
19:34qui ne reconnaît pas
19:35votre existence,
19:36qui prédit
19:36votre disparition
19:38parce que c'est ce que font
19:38les Iraniens
19:39à court ou moyen terme
19:41et qu'il est en train
19:42de se doter
19:42d'un programme nucléaire,
19:43bon je ne sais pas,
19:44écoutez franchement,
19:45si nous Français,
19:45la Russie ne reconnaissait
19:47pas l'existence
19:48de la France
19:49et était en train
19:50de se doter
19:50d'un arsenal nucléaire,
19:51je pense qu'on aurait
19:52peut-être tendance
19:53à réagir de la même manière.
19:54Ce qui est un peu troublant
19:55c'est que les gens
19:55qui soutiennent l'Iran
19:57c'est les mêmes
19:57qui soutiennent
19:58le régime de Vladimir Poutine
19:59par exemple.
20:00C'est un petit peu troublant.
20:01Et enfin,
20:02de l'autre côté
20:03si j'ose dire,
20:03il ne s'agit pas
20:04de soutenir
20:05ou de ne pas soutenir
20:06un pays,
20:06on peut à la fois
20:07être scandalisé
20:08par l'ampleur
20:09des bombardements
20:10de Gaza aujourd'hui
20:11et soutenir
20:12le droit
20:13d'Israël
20:14à se défendre.
20:14Ce n'est pas contradictoire.
20:16On n'est pas forcé
20:16d'être dans un camp
20:17ou dans un autre,
20:18on n'est pas forcé
20:19d'être un ami
20:19ou un ennemi
20:20de tel ou tel pays.
20:21Ce n'est pas forcément binaire.
20:22Non, ce n'est pas forcément binaire.
20:23Il existe une vérité
20:24entre ces deux avis.
20:25Oui, j'allais dire
20:26qu'encore une fois,
20:27je critique souvent
20:28la diplomatie
20:29du président de la République
20:30mais je pense qu'il a raison
20:31de dire à la fois
20:32je veux oeuvrer
20:34pour la création
20:34d'un véritable
20:35État palestinien
20:36et avec une reconnaissance
20:38mutuelle
20:38des pays arabes
20:39et d'Israël
20:40et dire
20:41Israël a droit
20:42de se défendre.
20:43Voilà, il ne faut pas
20:43être binaire
20:44systématiquement
20:45sur ces questions
20:47qui sont d'une très
20:47grande complexité.
20:48Vous qui observez
20:49ce conflit
20:50depuis très longtemps
20:51Bruno Tartre,
20:52vous avez l'impression
20:52que la France,
20:54la Grande-Bretagne
20:54qui était quand même
20:55l'ancienne puissance
20:56coloniale en Palestine,
20:58vous n'avez pas l'impression
20:58que nos pays européens,
21:00bon il y a celui
21:00qui est membre de l'Union
21:01et pas l'autre désormais,
21:02mais sont totalement
21:04impuissants finalement
21:05à jouer un quelconque rôle
21:07dans une zone
21:08où nous étions
21:09quand même très présents.
21:10Oui, mais le fait
21:11d'être une ancienne
21:12puissance coloniale
21:13ou ancienne puissance
21:13mandataire,
21:15ça ne donne aucun droit,
21:16ça donne éventuellement
21:16des responsabilités
21:17pour la France.
21:18On voit quand même
21:19par exemple
21:20quand il y a eu
21:20le cessez-le-feu
21:21au sud-Liban,
21:22la France a joué
21:23un rôle
21:24significatif
21:25à aider
21:26à se cesser le feu
21:27l'année dernière.
21:28Donc on a quand même
21:29encore des possibilités.
21:31Deuxièmement,
21:32je rappelle que
21:33la France
21:34et l'Arabie Saoudite
21:35avaient prévu
21:35une grande conférence
21:36internationale
21:37à New York
21:37ce week-end
21:38pour essayer justement
21:40d'avancer
21:40dans la stabilisation
21:41du Proche-Orient.
21:42Cette conférence,
21:43elle est non pas annulée
21:45mais reportée.
21:46Troisièmement,
21:47on peut oeuvrer aussi,
21:48nous Français
21:48et nous Britanniques,
21:49à travers le Conseil
21:50de sécurité de l'ONU.
21:51Le problème,
21:51c'est que la Chine
21:52et la Russie bloquent
21:53à peu près tout
21:54au Conseil de sécurité
21:55de l'ONU.
21:56Quant aux Etats-Unis
21:57de Donald Trump,
21:57ils prennent systématiquement
21:58le parti d'Israël.
22:00Donc si vous voulez,
22:00là ce n'est pas
22:01notre impuissance,
22:02c'est celle des institutions
22:03internationales
22:04et ça c'est de la responsabilité
22:06des grandes puissances.
22:06Je précise que la volonté
22:08du Président de la République
22:09est de reporter rapidement
22:12l'initiative que vous évoquez
22:14à l'instant,
22:15c'est ce qu'affirmait hier
22:16l'Elysée,
22:17contacté au téléphone,
22:19qui précise que les dirigeants
22:20des pays de la zone,
22:21sans lesquels rien n'est possible
22:22en termes de reconnaissance
22:24réciproque,
22:24ne peuvent être logistiquement
22:26et politiquement présents,
22:28car contraints de rester
22:30dans leurs pays respectifs.
22:31On peut les comprendre,
22:32ce n'est pas le moment.
22:32Mais c'est l'espace aérien ?
22:34Mais ce n'est pas seulement
22:34l'espace aérien,
22:35c'est que les Saoudiens
22:37ils sont en face,
22:38ils sont extrêmement inquiets,
22:40concernés,
22:40et en même temps,
22:42pas totalement triste
22:43de voir la République
22:45islamique d'Iran
22:46qui est un adversaire,
22:48voir son potentiel affaibli,
22:50voire réduit,
22:51mais il était impensable
22:52pour la co-marraine
22:55de cet événement,
22:57l'Arabie Saoudite,
22:58de s'impliquer,
22:59là plusieurs jours,
23:00dans un grand événement diplomatique.
23:01C'est tout à fait compréhensible.
23:02Bruno Tertré,
23:03vous êtes très actif,
23:04ceci n'est pas un reproche,
23:05sur X,
23:06sur l'ex-Twitter,
23:08pas seulement sur ces sujets
23:09de géostratégie
23:10qui sont votre spécialité,
23:11vous êtes très observateur
23:12de notre vie quotidienne,
23:14des débats qui agitent
23:16notre communauté nationale.
23:17Vous avez la sensation
23:18que cette guerre
23:19préoccupe vraiment les gens
23:21dans la vie quotidienne.
23:22On parle beaucoup
23:22de pouvoir d'achat,
23:23il y a aujourd'hui
23:24le bac de philo,
23:26il y a le baccalauréat
23:26qui est en cours,
23:27il y a des sujets
23:28sur la retraite,
23:29il y a ce conclave
23:30qui s'achève demain,
23:30on ne sait pas où on va,
23:31est-ce que ça sera toujours
23:32par répartition,
23:33est-ce que la retraite
23:34va être capitalisée ?
23:35Il y a des tas de sujets.
23:36Le budget,
23:36vous évoquiez tout à l'heure,
23:37la dette,
23:38c'est en juillet,
23:39mi-juillet,
23:39il y a des tas de choses
23:40qui nous arrivent
23:40qui nous dégringolent dessus.
23:42Est-ce que ça,
23:42c'est un sujet additionnel,
23:44on va dire,
23:44d'inquiétude,
23:45mais de façon diffuse,
23:46ou les Français,
23:48à votre sens,
23:50sont intéressés
23:51par ce qui se passe
23:52réellement là-bas,
23:53de façon,
23:54on va dire,
23:55très précise ?
23:56Moi,
23:56je vois deux choses.
23:57D'abord,
23:57un intérêt très important
23:59depuis trois ans,
24:01environ,
24:02pour les questions géopolitiques.
24:04Et c'est vrai que...
24:05Un intérêt qui va croissant.
24:06Oui,
24:06c'est un intérêt qui va croissant,
24:07notamment pour les entreprises.
24:08Ça,
24:08c'est intéressant.
24:09Moi,
24:09je suis très sollicité
24:10par les entreprises
24:11pour faire du conseil géopolitique.
24:14Et l'autre chose que je vois,
24:16c'est une inquiétude,
24:16effectivement,
24:17dans la population française,
24:18parce qu'on avait l'Ukraine
24:20et maintenant,
24:21on a le Moyen-Orient
24:22depuis un an et demi.
24:24Et ça pèse lourd.
24:26J'allais dire,
24:27c'est pas bon pour le moral.
24:29Les Français savent aussi
24:30que ça peut avoir des répercussions
24:32sur le prix de l'énergie,
24:33par exemple.
24:33Ils savent que tout ça...
24:35Voilà,
24:35ce prix du gaz,
24:36du pétrole.
24:37Donc,
24:37je comprends à la fois
24:38que ça intéresse
24:39et que ça préoccupe les Français.
24:40Mais,
24:41je le répète,
24:42il ne faut pas tomber
24:42dans le catastrophisme.
24:43On n'est pas du tout
24:44à la veille
24:45d'une très grande guerre
24:46où cette guerre
24:47ne va heureusement pas
24:48nous toucher,
24:49nous,
24:49directement.
24:50Mais je peux comprendre
24:51que l'ambiance
24:52ne soit pas folieuse
24:53en ce moment.
24:54Avec des débats politiques
24:55extrêmement tranchés
24:56alors que le conflit
24:58est en cours.
24:58On ne sait pas,
24:59Bruno Tartre,
24:59où ça va.
25:00Là,
25:00pour l'instant,
25:00on ne peut pas dire
25:01ça va être très court,
25:03c'est les objets
25:04qui sont atteints.
25:05Vous avez raison
25:05parce que là,
25:06pour le coup,
25:06on a le sentiment
25:07qu'Israël a décidé
25:08de régler
25:09la question iranienne
25:11une bonne fois pour toutes.
25:12C'est pas...
25:13C'est mon interprétation
25:14de ce qui se passe aujourd'hui.
25:15Il faut comprendre
25:16que les Israéliens
25:16ont pris un énorme coup
25:17sur la tête,
25:18si j'ose dire,
25:19le 7 octobre 2023
25:20et ont décidé
25:21qu'ils ne pouvaient plus
25:22vivre avec des menaces
25:23qu'ils considèrent
25:24comme existentielles
25:25dans la région.
25:26L'expression qu'ils utilisent
25:27là-bas,
25:27c'est maintenant
25:28il faut couper la tête
25:29du serpent
25:29ou couper la tête
25:30de la pieuvre.
25:31C'est leur expression.
25:32Avec des populations
25:33qui subissent
25:35mais qui sont solidaires
25:36même dans l'opposition
25:38de leur leader
25:39Benjamin Netanyahou ?
25:41Globalement, oui.
25:42Même les gens
25:42qui détestent Netanyahou
25:43et sont extrêmement nombreux
25:44en Israël
25:45considèrent que là,
25:46régler le problème iranien,
25:48il faut faire bloc
25:49derrière le Premier ministre
25:51même en se pinçant le nez.
25:53Ce qui est intéressant
25:54à voir,
25:56ce qui va être intéressant
25:57à voir,
25:57c'est la réaction
25:57de la population iranienne
25:59à ce qui est en train
26:00de se passer.
26:00On dit souvent
26:00que les bombardements
26:02ça contribue
26:03à faire masse
26:05derrière le régime
26:07quel que soit le régime.
26:08C'est pas toujours vrai
26:09mais ce qui n'est pas
26:10forcément vrai non plus
26:11c'est que la population iranienne
26:13est prête à se révolter
26:14en masse
26:14contre le pouvoir.
26:15On ne voit pas aujourd'hui
26:16des millions de personnes
26:17en train de défiler
26:18dans les rues de Téhéran
26:19comme au Tabriz
26:20ou des grandes villes iraniennes.
26:21Allez, je rappelle
26:22le titre
26:23de votre dernier ouvrage,
26:25votre essai,
26:26la question israélienne
26:27aux éditions
26:29de l'Observatoire.
26:30Merci à vous, Bruno.
26:31Merci à vous.
26:32d'être venu nous informer
26:34sur l'antenne
26:35de Sud Radio.
26:37Dans un instant,
26:39les médias
26:40avec Valérie Expert
26:42et Gilles Ganzmann.
26:44C'était La Vérité en Face.
26:46Merci à tous.
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