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Israël continue de frapper plusieurs sites en Iran, notamment dans la région de Téhéran, alors que la République islamique a riposté aux attaques de l'État hébreu et que les appels à la retenue se multiplient. Regardez le colonel Peer de Jong, ancien aide de camp de deux Présidents de la République, co-fondateur de l'institut Themiis.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin avec Jérôme Florin du 16 juin 2025.

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Transcription
00:00RTL au coeur de l'actu
00:04A la lune ce matin évidemment cette quatrième nuit de frappe entre Israël et l'Iran.
00:08Il y a eu des bombardements tôt ce matin à Jérusalem, à Tel Aviv.
00:11Il y a quelques instants les services de secours israéliens ont fait état de trois morts et 74 blessés.
00:17Bonjour colonel Pierre de Jong.
00:19Bonjour.
00:19Merci d'être en direct avec nous ce matin.
00:21Ancienne aide de camp de deux présidents de la République,
00:24cofondateur de l'institut Temis, spécialisé en conseil de sécurité et de défense.
00:29Le but affiché d'Israël c'est de détruire les capacités nucléaires iraniennes.
00:35Question simple, est-ce que c'est possible ?
00:37Hier soir, Benyamin Netanyahou dit qu'Israël avait détruit la principale installation du site nucléaire de Natanz.
00:43Qu'est-ce qu'il faut comprendre ? Que ce site de production nucléaire a été éradiqué ?
00:47Alors bien évidemment ce site a été complètement détruit.
00:50Le problème c'est que les Iraniens depuis de nombreuses années ont enterré,
00:53ils prévoyaient quelque part encore une fois la possibilité d'être attaqués par Israël
00:58et donc d'avoir leurs installations détruites.
01:00Donc en fait ils ont enterré leur système.
01:02Donc aujourd'hui on peut considérer qu'Israël a détruit en surface
01:05tout le système je dirais de production d'un moment nucléaire,
01:08en tout cas de retraitement de l'uranium.
01:11Ça c'est un point extrêmement important.
01:13Par contre maintenant...
01:13Donc l'arsenal nucléaire n'est pas détruit ?
01:16Non bien sûr que non.
01:17En fait il n'y a pas d'arsenal nucléaire, il y a seulement des usines.
01:20Il y a des usines de traitement de l'uranium.
01:23Après vous avez des centrales nucléaires, vous avez un système qui se met en place.
01:26Mais aujourd'hui vous n'avez théoriquement pas d'armes.
01:28Même si Israël considère qu'il y a en gros neuf armes
01:31qui étaient disponibles dans les jours qui allaient venir.
01:34Ceci a justifié d'ailleurs l'action d'Israël.
01:37Donc encore une fois, je pense qu'aujourd'hui Israël part pour une opération de long terme quelque part.
01:42Puisqu'aujourd'hui pour éradiquer totalement, en tout cas pour limiter au maximum
01:46la possibilité pour l'Iran d'avoir la maman nucléaire, il faut du temps, il faut du matériel, il faut des moyens.
01:50Combien de temps ?
01:52C'est tout le problème.
01:53Parce qu'encore une fois je pense que le système de renseignement israélien est sur les dents comme on dit.
01:57C'est qu'en fait il vérifie tout ça.
01:59Donc ça peut prendre des semaines.
02:00Et moi je pense qu'on peut avoir un résultat dans les semaines, voire dans les mois qui viennent.
02:04L'opération prendra autant de jours que nécessaire, c'est ce qu'avait dit Benyamin Netanyahou vendredi matin.
02:11Il avait dit la même chose en lançant l'opération après les attaques du 7 octobre 2023.
02:16Le but est d'anéantir le ramasse.
02:18Ça fait un an et demi, on y est encore.
02:20On est parti sur quelque chose d'aussi long là ?
02:22Oui c'est probable parce que les Iraniens se préparaient à une attaque d'Israël depuis de nombreuses années.
02:29Ils ont fait un effort sur l'armement à longue portée, sur les missiles.
02:32Pourquoi ils travaillaient sur les missiles ?
02:33Parce qu'ils préparaient une arme et pour lancer un armement nucléaire miniaturisé, je dirais à 1000 ou à 2000 kilomètres, il faut avoir un missile.
02:41Donc les Iraniens sont dotés, ils ont des stocks de missiles extrêmement importants.
02:45On parle de 10 000 missiles, c'est un chiffre absolument considérable.
02:48Alors de toute portée bien évidemment.
02:50Donc aujourd'hui ils ont une artillerie de longue portée qui est extrêmement efficace.
02:52Puisqu'aujourd'hui ils arrivent à percer en saturant l'espace, comment dire, le ciel israélien.
02:58Ils arrivent à saturer et donc à percer quand même le dôme de fer.
03:01Mais évidemment avant de détruire ou avant de ne plus avoir de missiles, il va se passer un certain temps.
03:07Donc on voit que pour les deux protagonistes, il y a une espèce de course au temps.
03:11C'est qu'en fait le premier des deux qui aura un problème de stock et de matériel, il dira Pousse.
03:15Aujourd'hui on peut considérer qu'Israël est plutôt dans une situation favorable.
03:19Qui peut tenir le plus longtemps ? Israël sur le papier avec une armée moderne alors que l'Iran a une armée obsolète pour parler vite ?
03:28Oui on va dire ça comme ça évidemment. Et puis non seulement ça, mais je pense qu'Israël a un cadre politique, un cadre diplomatique qui est beaucoup plus performant.
03:36Dans le sens où les Etats-Unis sont derrière Israël et on peut considérer, on le sera aujourd'hui avec le G7 au Canada,
03:42on peut considérer que la communauté internationale est derrière Israël dans ce cadre-là.
03:46Donc encore une fois, le soutien apporté par la communauté internationale à Israël est extrêmement fort et donc ça donne un avantage énorme à Israël évidemment.
03:54Donald Trump n'exclut pas justement une implication américaine.
03:57Qu'est-ce que ça veut dire ? Qu'est-ce qui pourrait pousser les Etats-Unis à entrer dans ce conflit ? Et comment le ferait-il ?
04:04D'abord c'est la dissuasion parce que vous savez que les Américains sont très présents au Moyen-Orient avec des bases au Qatar et avec la cinquième flotte.
04:09Donc encore une fois, je pense que les Américains préviennent les Iraniens ou les Houthis, parce que c'est un petit peu les proxys des Iraniens,
04:18surtout d'éviter d'attaquer le moindre site ou la moindre position américaine.
04:23Donc ça je pense que c'est une annonce de dissuasion.
04:26Autrement je pense que les Américains vont être relativement discrets, ils vont communiquer, mais ils vont être discrets.
04:31Par contre les Américains ont également des proxys avec la Jordanie et avec l'Arabie Saoudite.
04:35Donc vous avez deux pays qui aident ou concrètement qui sont aujourd'hui en appui quelque part d'Israël.
04:42Pour revenir sur la force de l'armée iranienne, quel est le plus gros atout de cette armée aujourd'hui ?
04:47Ce sont les missiles intercontinentaux, c'est ça ?
04:51Ils ont deux atouts. Le premier d'abord sont ces missiles intercontinentaux qui ont des portées pas très importantes,
04:56de l'ordre de 2 ou 3 000 kilomètres, ça c'est le premier point.
04:59Mais deux, surtout la force de l'Iran, c'est les gardiens de la révolution.
05:03C'est un système qui est autocratique et qui tient la population.
05:06Donc aujourd'hui vous avez un système extrêmement lourd, extrêmement dur, extrêmement ferme,
05:10extrêmement je dirais non démocratique pour faire court.
05:13Et donc ça, ça donne un avantage énorme dans les décisions, dans les modes d'action, etc.
05:17Donc encore une fois c'est un pays qui est puissant, qui est large, 90 millions d'habitants, donc c'est pas rien.
05:22Donc c'est vrai qu'Israël a fort à faire avant de traiter définitivement cette question iranienne.
05:26Merci beaucoup colonel Pierre de Jong, expert militaire et, je le rappelle, anciennette de camp de deux présidents de la République.
05:33Merci d'avoir été avec nous ce matin en direct sur Air.

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