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  • 07/07/2025
Droits de douane : les taxes alourdies s'appliqueront à partir du 1er août pour les pays sans accord avec les États-Unis. Regardez Laurent Saint-Martin, ministre délégué chargé du Commerce extérieur et des Français de l'étranger.
Regardez L'invité RTL de 7h40 avec Olivier Bost du 07 juillet 2025.

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Transcription
00:00RTL Matin
00:02Et à 7h44 en vidéo bien sûr sur RTL.fr en direct en studio.
00:07Bonjour Olivier Bost.
00:08Bonjour.
00:08Votre invité est ministre délégué chargé du commerce extérieur et des français de l'étranger.
00:13Bonjour Laurent Saint-Martin.
00:15Bonjour.
00:15Avant de revenir sur le commerce avec nos amis américains, je m'adresse au ministre des français de l'étranger.
00:21Un touriste français de 18 ans a disparu en Iran.
00:24Il voyageait à vélo.
00:25Ses proches sont sans nouvelles de lui depuis trois semaines.
00:28Est-ce que vous avez ce matin une quelconque information rassurante ou pas sur ce jeune homme ?
00:32C'est une disparition qui est inquiétante.
00:35Nous sommes évidemment en lien avec la famille.
00:38C'est inquiétant parce que l'Iran a une politique délibérée de prise d'otages des occidentaux.
00:44Et effectivement nous allons continuer dès les prochaines heures.
00:47Donc vous vous redoutez que ce jeune homme sera aujourd'hui un otage de l'Iran ?
00:50Oui nous sommes inquiets parce que effectivement c'est une politique assumée aujourd'hui de l'Iran.
00:55De la même façon que depuis trois ans, hélas, Cécile Coller, Jacques Paris se sont emprisonnés
01:00dans des conditions que nous assimilons à de la torture.
01:02Donc oui nous sommes inquiets.
01:04Et nous continuons évidemment à entretenir le lien permanent avec la famille et avec les autorités iraniennes.
01:11Et vous en saurez plus probablement dans les prochains jours.
01:14Pour l'instant vous n'avez pas d'informations.
01:15Non.
01:15Le Quai d'Orsay déconseille ou interdit d'aller en Iran ?
01:20Non le Quai d'Orsay dit n'allez pas en Iran.
01:23Très clairement.
01:25Il le dit d'ailleurs et j'en profite pour vous le dire comme ministre des Français de l'Étranger sur son site Voyageurs qu'il faut suivre.
01:31Ce site Voyageurs ce n'est pas une recommandation juste par rapport à un sentiment que peut avoir le ministère des Affaires étrangères.
01:40C'est par rapport à la mise en danger que peut avoir...
01:43Écoutez, chaque Français doit se référer sur le site du ministère des Affaires étrangères
01:49où les informations sont exposées de façon objective, claire.
01:52Et je vous rassure, la protection consulaire est de droit pour tous les Français de toute façon dans un pays étranger.
02:01Mais si nous disons cela, si nous déconseillons souvent très fortement de se rendre dans des pays,
02:06c'est précisément pour ne pas se retrouver en risque.
02:08À deux jours de la fin des négociations commerciales, les Etats-Unis font monter la pression.
02:13Laurence Amartin, nous ne sommes plus menacés de 10% de droits de douane, mais désormais de 50% pour nos entreprises.
02:19Est-ce que vous pouvez nous raconter l'ambiance de ces négociations ?
02:23Éric Lombard, le ministre de l'Économie, parle des Américains comme de caïd dans une cour de récréation.
02:27L'ambiance, elle est compliquée depuis maintenant plusieurs mois.
02:30D'abord parce que l'Union Européenne est finalement ceux qui ont la charge de la négociation.
02:37Ça ne se fait pas pays par pays.
02:39Donc c'est la Commission Européenne qui, au nom de tous les Etats membres, doit avoir cette négociation.
02:43Et côté Américain, ce ne sont pas toujours les mêmes interlocuteurs.
02:46Vous avez parfois le secrétaire au commerce, Ward Lutnik.
02:48Parfois, c'est plutôt quelqu'un qui s'appelle Jameson Greer.
02:51Parfois, ça peut être aussi Scott Besant qui s'occupe des discussions.
02:54Évidemment, à la fin, c'est Donald Trump qui tranche.
02:56Ce que, moi, je trouve intéressant, c'est que nous arrivons quand même à dialoguer depuis plusieurs semaines
03:02sur la nécessité de prendre en compte les intérêts de chaque parti.
03:07Et cela a été bien dit par Martial You tout à l'heure.
03:10Nous pouvons considérer qu'une augmentation faible de droits de douane peut être acceptée
03:15si et seulement si, sur certains secteurs clés d'exportation européens, et notamment français,
03:20je pense à l'aéronautique, je pense à nos vins et spiritueux, je pense à nos cosmétiques,
03:24eux, peut être réduit. Une négociation, ce n'est pas nécessairement asymétrique.
03:28Une négociation, ça peut aussi être dans l'intérêt des deux partis.
03:31Et on est vraiment dans le money time, on est dans les dernières heures et dans les derniers jours de discussion.
03:36Et c'est cela qui est encore en train d'être discuté aujourd'hui.
03:38Mais est-ce que cette négociation avec les Etats-Unis est vraiment essentielle pour la France ?
03:43Martial You citait le chiffre, 2%. Pour dire les choses autrement,
03:47est-ce qu'on risque, nous, une crise économique majeure si demain, nous avons 50% de droits de douane vers les Etats-Unis ?
03:52Ce n'est pas parce que nous ne sommes pas les plus dépendants du marché américain
03:56qu'il n'y a pas une valeur extrêmement forte à ce rapport de force.
03:59Si l'Europe envoie le signal aux Etats-Unis et au reste du monde, finalement,
04:03qu'elle ne se soucie guère des droits de douane et qu'elle considère finalement que de façon unilatérale,
04:08les Etats-Unis peuvent vraiment imposer leurs lois,
04:10alors il en est fini de la capacité commerciale de l'Europe dans le monde.
04:13Or l'Europe, comme vous l'avez dit justement, c'est une puissance économique et commerciale.
04:18C'est un marché de 450 millions de consommateurs.
04:19Elle parle vraiment d'une même voie ?
04:21Et elle parle d'une même voie.
04:21Quand chacun défend ses intérêts, les Allemands en particulier par exemple,
04:25quand nous on défend d'autres secteurs, est-ce que c'est facile de négocier ?
04:29Alors, nous avons des intérêts prioritaires différents.
04:31Évidemment, l'Allemagne n'a pas les mêmes intérêts prioritaires de filière que la France, que l'Italie, que l'Espagne.
04:37Et c'est donc Ursula von der Leyen qui choisit ce qu'elle privilégie ?
04:40Non, parce que la Commission européenne fait très attention à bien prendre la synthèse des intérêts des États membres.
04:46Et vous n'aurez jamais vu pendant ces six mois, contrairement à ce qu'on aurait pu craindre au début de l'année, des voix dissonantes.
04:53Vous n'avez pas vu l'Italie aller négocier de son côté avec Washington.
04:57Vous n'avez pas vu l'Allemagne outrepasser la Commission européenne.
04:59Et la France, non plus personne ne s'est prêté à ce jeu, finalement, solitaire,
05:04qui aurait été extrêmement ravageur pour l'unité européenne.
05:06On ressortira de cette période, moi je vous le dis, avec une Europe plus forte.
05:10On ressortira avec un rapport de force que, je l'espère, sera le plus positif possible pour nos pays.
05:15Mais on ressortira avec une unité européenne qui servira pour la suite,
05:19et notamment pour aller chercher des accords commerciaux avec le reste du monde.
05:22Alors, je ne sais pas que les États-Unis dans la vie.
05:23On va aussi faire des accords commerciaux avec l'Inde, avec la Malaisie, avec les Philippines, avec l'Indonésie, avec le Mali.
05:29Et probablement avant avec l'Amérique du Sud.
05:30Et peut-être avec l'Amérique du Sud, si on arrive à faire évoluer, effectivement, l'accord.
05:34Est-ce que vous avez la garantie, justement, sur le Mercosur,
05:36qu'il y aura une forme d'accord dans l'accord, avec des exceptions pour la France,
05:40notamment pour nous protéger contre l'importation massive de viande sans aucune traçabilité ?
05:45D'abord, ce pourquoi la France est fermement opposée aujourd'hui à l'accord,
05:48c'est précisément parce que nous n'avons aucune protection assurée sur notre filière bovine.
05:53Je reviens, moi, d'Amérique latine.
05:55Ma question, c'est est-ce qu'on est certain d'avoir des garanties supplémentaires avec une signature du Mercosur ?
05:59À ce stade, non.
06:00Moi, je reviens d'Amérique latine.
06:02J'ai eu la garantie côté argentin et brésilien,
06:05qu'ils étaient d'accord pour discuter sur le principe d'un protocole additionnel avec la Commission européenne.
06:09Donc, on n'y est pas encore.
06:09Aujourd'hui, la balle est dans le camp de la Commission.
06:13Et moi, je souhaite que la Commission puisse engager maintenant rapidement des discussions avec les pays du Mercosur.
06:17Faute de quoi ? Faute de quoi ?
06:18Nous irons chercher une minorité de blocage.
06:20Laurent Saint-Martin, vous avez été ministre du budget.
06:22Le gouvernement cherche 40 milliards d'euros d'économie pour le budget 2026.
06:26Vous avez dit dans le Parisien ce week-end,
06:28ce qui fait que la France ne redresse pas ses comptes par rapport à ses voisins,
06:31c'est notre modèle social.
06:33Vous réduisez ou vous supprimez quoi dans le modèle social ?
06:36Mais d'abord, il faut se poser la question de pourquoi sommes-nous le seul pays d'Europe aujourd'hui
06:40à ne pas savoir équilibrer ses comptes sociaux ?
06:42Pourquoi vivons-nous encore avec cette idée que l'on peut dépenser plus en retraite que l'on cotise ?
06:51Équilibrons nos régimes sociaux.
06:54Comment ?
06:55Mais il peut y avoir des réformes des retraites qui permettent de l'équilibrer,
06:58des réformes structurelles, l'assurance chômage, les retraites.
07:01Pourquoi est-ce que nous ne pourrions pas avoir dans notre pays un équilibre de nos comptes sociaux
07:07alors que les autres l'ont ?
07:08Alors c'est vrai qu'on a un régime plus généreux qu'ailleurs et on peut en être fier,
07:12mais enfin ça n'exclut pas la nécessité de l'équilibrer.
07:14Moi ce que j'ai dit chez vos confrères ce week-end,
07:17c'est qu'on peut se faire plaisir à croire que c'est dans les ministères de l'État,
07:21dans les opérateurs, ce sont des débats que l'on a régulièrement, dans les matinales,
07:24que l'équilibre des comptes publics se joue.
07:27Moi je vous dis non, on peut faire des efforts,
07:29il faut probablement fusionner des opérateurs, tout ça moi je suis d'accord.
07:32Mais à la fin, les grandes masses qui font le déséquilibre de nos comptes publics en France,
07:38c'est nos comptes sociaux.
07:39Et durablement, et si vous regardez les rapports de la Cour des comptes,
07:42si vous regardez les rapports du Conseil d'orientation des retraites,
07:45tous unanimement vous disent que tant que nous ne savons pas équilibrer notre régime de retraite,
07:49il n'y aura pas d'équilibre pérenne de nos comptes publics tout court.
07:53Et donc à un moment il faut avoir le courage aussi de le dire,
07:55de prendre en main ces réformes-là,
07:57et pour ça il faut aussi des oppositions responsables,
07:59qui comprennent que les réformes des retraites,
08:01les réformes de l'assurance chômage,
08:03ce sont aussi des réformes qui permettent la pérennité de notre modèle social.
08:05Justement, François Bayrou dévoilera dans 8 jours maintenant le budget 2026,
08:09l'entourage du Premier ministre défend l'idée de ne présenter que la moitié
08:12ou les deux tiers de l'effort,
08:14et puis que les partis trouvent des idées pour le reste.
08:17Ce n'est pas un peu facile de faire que la moitié du boulot ?
08:19Écoutez, quand un gouvernement impose un texte et dit c'est ça ou rien,
08:24on l'accuse de verticalité.
08:26Quand un gouvernement invite à de la co-construction avec les oppositions,
08:29on dit que c'est un peu facile.
08:30Bon, moi je crois que c'est très bien
08:32de mettre autour de la table les groupes d'opposition,
08:34les plus responsables,
08:35ceux qui ont envie de participer à cet effort de redressement des comptes publics,
08:39pour que nous puissions trouver des solutions ensemble.
08:41Est-ce que ça veut dire qu'il y aura 40 milliards d'économies à la fin,
08:43ou est-ce que déjà on commence à revenir dessus ?
08:46Non, il faut qu'on y soit,
08:47parce que si vous voulez,
08:49ces 40 milliards d'euros d'économies,
08:50ce n'est pas un chiffre totémique.
08:51Le principe, c'est de se dire,
08:53est-ce qu'on sait réduire,
08:55dès l'année prochaine,
08:56de façon substantielle notre déficit public,
08:58pour arriver à une trajectoire de retour sous les 3%.
09:01Comment sur le modèle social ?
09:02Mais si, je vous ai parlé de réformes structurelles,
09:05vous savez très bien de quoi je parle,
09:06on doit pouvoir effectivement continuer à avoir des mesures
09:09permettant de meilleurs équilibres,
09:11à la fois de notre régime de retraite,
09:12de notre régime d'assurance maladie,
09:14mais si on ne veut pas regarder ça en face,
09:15on continuera à être en déficit chronique.
09:17Nous, avec François Bayrou,
09:19notre responsabilité, c'est de dire aux Français,
09:20ce pays ne peut pas rester en déficit chronique,
09:22c'est la responsabilité qui est la nôtre vis-à-vis des générations futures.
09:25Merci Laurent Samartin.
09:26Olivier Boste, face à Laurent Samartin,
09:28le face-à-face du matin,
09:29vous retrouvez tout ça bien sûr en vidéo,
09:31en détail, en allant cliquer sur notre site.

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