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  • 14/06/2025
Georges Bensoussan, historien : «Il y a une forme de fuite en avant chez Benjamin Netanyahou, qui redoute de perdre son gouvernement».

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Transcription
00:00C'est deux terrains totalement différents. Sur le plan de la guerre à Gaza, cette guerre à Gaza, je le dis comme je le pense et pour l'avoir vu encore récemment la semaine dernière en Israël, ne se justifie pas.
00:12Ne se justifie plus. Un certain nombre de généraux israéliens l'ont dit. Et sur ce plan-là, la logique de Keppel est tout à fait fondée.
00:19Oui, il y a une sorte de volonté de fuite en avant de Netanyahou qui a peur de perdre sa coalition, qui a peur de perdre son gouvernement, qui est très fragile.
00:27Sa coalition a failli tomber mercredi dernier. C'est indéniable. Dans la situation iranienne, je pense qu'il a tort de transposer la logique de Gaza à la logique iranienne.
00:36C'est tout à fait autre chose. D'ailleurs, la preuve, c'est qu'autant la société israélienne est très divisée sur le conflit à Gaza, les manifestations sont incessantes tous les samedis soirs, mais pas seulement le samedi soirs.
00:46Les affiches dans les rues, je les ai vues encore il y a une semaine, sont incessantes pour dire qu'il n'y a plus aucune raison de continuer à Gaza.
00:52Un grand nombre d'Israéliens s'interrogent et pas seulement l'échelon militaire. Autant, dans ce qui concerne les attaques contre les sites nucléaires iraniens et les sites de missiles iraniens,
01:03il y a un énorme consensus en Israël là-dessus. Il n'y a pas le moindre doute. Ce sont deux logiques complètement différentes.
01:08Alors, j'ai entendu aussi, dans le commentaire qui entoure ces événements, Israël, dans les circonstances, a fait le « sale travail » que les Occidentaux n'osent pas faire par rapport au régime iranien.
01:18Donc, d'une certaine manière, Israël, dans un paradoxe, peut-être plus, je ne dirais pas abandonné, mais plus fragilisé aujourd'hui dans ces alliances occidentales qu'il y a quelques années,
01:27mais se disonnant comme mission, finalement, de faire ce que les Occidentaux n'osent pas faire en frappant un régime qui peut tout déstabiliser.
01:33En fait, ils le font, non pas du tout parce que ce sont les preux chevaliers de l'Occident, ils le font parce qu'il y va de leur survie.
01:40C'est un enjeu existentiel.
01:42« Begin avait dit ça quand ils avaient bombardé en 1981 le réacteur nucléaire irakien. Il n'y aura plus jamais Treblinka », avait-il dit à la Knesset.
01:49Il s'agit de la même chose ici.
01:51Vous êtes en présence d'un peuple qui est habité par l'angoisse de l'extermination, comme les Arméniens, si vous voulez, ils le font.
01:57Et cette angoisse de l'extermination, elle est omniprésente en Israël.
02:00Elle est omniprésente, non pas parce qu'on a affaire à des esprits paranoïaques déréglés, une sorte de maladie mentale,
02:05n'est tout simplement parce qu'ils sont environnés par un océan de haine et des déclarations haineuses
02:11qui font de cet état l'état paria de la planète, l'état par lequel tout le malheur de l'humanité est arrivé.
02:17On a du mal à échapper à cette logique obsidionale quand on est confronté à un tel discours haineux, si vous voulez.
02:25Sous-titrage Société Radio-Canada

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