00:00Le petit matin Sud Radio, 5h07, Benjamin Gleize.
00:06Il est 6h41, Sud Radio, la vie en vrai, c'est une entreprise qui fait écho à l'actualité à Perpignan.
00:12Une société propose toute une gamme de vêtements anti-couteau, ça s'appelle Camouflage.
00:17Et pour en parler, je reçois le directeur général de Radis France qui détient cette marque, Camouflage.
00:22Bonjour Pascal Tenant.
00:24Bonjour M. Gleize.
00:25Et merci d'être avec nous ce matin. Tout d'abord, racontez-nous un petit peu comment est née cette idée de créer une gamme de vêtements anti-couteau.
00:33La première idée, en fait, c'était de travailler sur la sécurité. Il y a quelques années maintenant, depuis 2019, le but était de sortir un petit peu des chemins battus en se disant
00:43voilà, on a tous une possibilité individuelle de se protéger, de prendre une certaine responsabilité là-dedans.
00:50Et donc, notamment par rapport au problème de couteau, ça n'existait beaucoup moins en 2018-2019, ça s'est accéléré depuis 2020, depuis 2021, depuis l'affaire Samuel Paty.
01:03Et en fait, on s'est rendu compte qu'il était plus facile, plus évident et plus logique pour une personne, un individu, de se protéger plutôt que d'essayer de se défendre.
01:12Alors, la différence, c'est qu'en fait, on n'a pas l'habitude, nous-mêmes, en ayant une société où on ne sait plus se défendre.
01:18Par contre, on peut encore savoir se protéger. L'idée, c'était de faire plutôt le bouclier que l'épée.
01:25Vous l'avez dit en tout cas. Oui, oui, tout à fait. On voit exactement ce que vous voulez dire, Pascal Tenant.
01:29Vous l'avez dit, ça répond à un véritable phénomène de société. On n'a jamais eu autant d'attaques de couteau.
01:35Vous notez d'ailleurs une augmentation des ventes de vos vêtements anti-couteau ?
01:40Alors, on l'a noté dans le passé, autour de ces affaires spécifiques, où les gens, véritablement, allaient être très très forts.
01:49Enfin, on va dire qu'on avait des phénomènes de commandes très très rapides sur deux ou trois semaines.
01:53C'est un peu moins vrai aujourd'hui. Alors, il y a un côté, les gens réfléchissent parfaitement.
01:58De l'autre côté, je pense qu'il y a aussi une espèce de résignation ou de frustration vis-à-vis de ces événements.
02:03Oui, oui, ça se ressent également. Alors, moins du côté des professionnels, puisqu'on travaille aussi avec des professionnels.
02:09Mais du côté, on va dire, des gens, ils se sont pratiquement habitués.
02:13Tous les jours, on en parle de ces attaques. Donc, on peut l'imaginer.
02:16Alors, ça continue, bien sûr. Ça se développe.
02:19Nos produits, d'ailleurs, atteignent maintenant des efficacités qui nous permettent, nous, de travailler avec des grandes sociétés,
02:24notamment des grands distributeurs ou des grands hypermarchés pour leurs propres agents de sécurité.
02:28Mais pour le public lui-même, on note que, voilà, c'est peut-être public.
02:34Enfin, c'est vraiment le...
02:35Une forme de résignation.
02:37Voilà. Une forme de résignation, oui, tout à fait.
02:40Pour être un peu concret, pour comprendre exactement quels sont ces vêtements anti-coteaux,
02:45vous proposez quel type de vêtements exactement, Pascal Tenant ?
02:48Alors, ça part du... On est parti du principe qu'en fait, qu'il fallait, si on avait un bouclier,
02:53il fallait quand même qu'il soit relativement confortable.
02:55On n'imagine pas quelqu'un sortir à l'extérieur, habillé en bonhomme Michelin ou avec une cote de maille.
03:00Donc, l'idée, c'était de développer des textiles particuliers qui permettaient de se protéger
03:05et de le, comment je veux dire, de le décliner dans des sweatshirts, dans des t-shirts, dans des débardeurs,
03:12dans des protège-coups, dans des accessoires également, pour protéger les parties vulnérables.
03:16En fait, l'idée, c'était de protéger les parties vulnérables, le cœur, le foie, principalement.
03:22Et que, surtout, les gens se sentent vraiment à l'aise et pu se porter tous les jours.
03:26Avec quel type de textile, exactement ?
03:28Alors, c'est en fait, on va dire que c'est, pour être clair, c'est un type de polyéthylène.
03:32Mais qui est fait, le polyéthylène, c'est une famille, en fait, de produits.
03:35Et dans ce cas-là, on est sur un polyéthylène à haute densité, à ultra-haute densité.
03:40Et donc, c'est, voilà, ça a été construit et ensuite déclosé.
03:42Ce qui fait que le couteau va glisser, effectivement, contre ce vêtement, quoi.
03:46Alors, il faut reconnaître une chose.
03:48Il y a trois thèses, il y a trois notions dans le couteau.
03:50Il y a la couture, il y a la lacération, on va dire, et il y a la perforation.
03:54En couture, lacération, c'est clair que c'est quand même un peu plus simple de pouvoir résister.
03:58En perforation, c'est un peu plus compliqué.
04:00Donc là, on est obligé d'avoir un peu plus de rigidité dans un vêtement pour pouvoir résister.
04:06Maintenant, à l'expérience, on se rend compte que la plupart du temps,
04:11les couteaux qui sont confisqués sont rarement des couteaux quand même de grande taille.
04:15La plupart du temps, ce sont plutôt des cutters, sont des canifs, sont des opinels.
04:19Ce ne sont pas des couteaux, on va dire, très, très, très pointus.
04:22Donc, on est plus sur la lacération.
04:26Mais nous, on recherche vraiment et on est en train de lancer un nouveau produit, là, notamment,
04:30qui va être confortable aussi, avec une plaque, en fait, qui va être relativement fine
04:34et qui va permettre de se protéger également contre ces perforations.
04:38Vous l'avez dit, vos gros clients, ce sont plutôt les sociétés de sécurité.
04:42En un mot, est-ce que c'est envisageable une collaboration, pourquoi pas, avec le ministère de l'Intérieur ?
04:47Oui, bien sûr, tout à fait, parce qu'effectivement, il y a des possibilités,
04:52le ministère de l'Intérieur, comme toutes les administrations, on va dire également.
04:56Parce que, moi aussi, je noterais une chose pour être sincère,
04:59c'est qu'en fait, on regarde bien aujourd'hui les victimes.
05:02Les victimes, aujourd'hui, sont aussi beaucoup, en fait, des civils.
05:07Ce sont des civils qui sont, comment je veux dire, dans un secteur qui touche le public, par exemple,
05:12comme vous l'avez dit il y a deux jours.
05:14Voilà, des professeurs, ça peut être des fonctionnaires qui sont dans l'administration un petit peu plus fragile,
05:20dans lequel ils reçoivent des publics qui sont quelquefois un peu plus violents.
05:25On a même, nous-mêmes, comment je veux dire, vendu à des hôpitaux pour leur section psychiatrique.
05:34Pascal Tenant, un grand merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio,
05:36directeur général d'Aradis France, qui détient cette marque perpignanaise, ça s'appelle Camouflage.