Violences dans l'enseignement catholique

Sud Radio

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Transcript

00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin...

00:03— Paula, bonjour Paula.

00:05— Bonjour.

00:06— Merci d'être avec nous.

00:07Vous êtes enseignante en collège et lycée catholique.

00:10Alors, je voudrais dire tout de suite que je ne veux pas jeter le discrédit

00:14sur tous les collèges et lycées catholiques,

00:16parce que dans beaucoup d'établissements, ça fonctionnait excessivement bien.

00:21Mais malheureusement, ça a été un sujet tabou, les violences d'ordre divers,

00:26dans certains de ces établissements.

00:29— Et il faut absolument que cela cesse. C'est ce que vous dites, Paula ?

00:33— Oui, non seulement c'est tabou, mais c'est surtout un secret bien gardé.

00:37Ça, c'est pas tabou pour tout le monde, hein,

00:40parce que nous, les enseignants, comment...

00:44C'est pas tabou pour nous, hein.

00:46On en parle si...

00:48Mais pour ça, il faut que ça se sache.

00:50— Oui, il faut que ça se sache.

00:53Vous dites, un de mes collègues a été arrêté pour des faits graves.

00:58— Oui, il y a très longtemps.

01:00— Il y a très longtemps, hein.

01:02— Oui, il y a plus de 20 ans.

01:04— Oui. On en parle aujourd'hui dans les établissements catholiques ?

01:08— Ah oui, tout à fait, nous, entre nous, en tout cas, oui.

01:12Oui, oui, on en parle, oui.

01:14— Et qu'est-ce que vous dites entre vous ?

01:17— Bah, que si ça se sait, voilà, enfin, il faut que ça se dise, mais...

01:22Mais pour ça, il faut que les enfants parlent.

01:25— Oui.

01:27— Le plus compliqué, c'est que les enfants parlent.

01:29Parce que souvent, les enfants sont...

01:31Enfin, ils sont trompés, et ils...

01:35Comme ils sont jeunes, bien souvent,

01:37parce que c'est bien souvent au collège que ça se passe...

01:40— Oui, oui, oui.

01:44— Ils savent qu'ils... Enfin, on leur fait croire qu'ils vont pas qu'ils parlent

01:47parce qu'ils ont des problèmes, enfin, je sais pas.

01:50Je sais pas, hein, je...

01:52Non, mais c'est... Le plus compliqué, c'est que les enfants parlent.

01:55— Que dit la hiérarchie aujourd'hui, Paula ?

01:58À vous, enseignants, enseignantes ?

02:02— Bah, écoutez, nous, la hiérarchie...

02:06Moi, je connais pas l'école, donc je ne sais pas,

02:08mais nous, ça se passe bien, enfin.

02:10— Oui.

02:13— Je vous dis, la plupart du temps...

02:16Enfin, je ne connais pas de hiérarchie qui ne soit pas...

02:21Comment dire ?

02:22Évidemment, elle veut que les faits soient prouvés,

02:25parce que c'est compliqué de lancer une accusation sans avoir...

02:30— Bien sûr.

02:31— Voilà.

02:32Mais sinon, elle est dans le bon sens.

02:37Enfin, elle va dans le bon sens, quoi.

02:39— Oui.

02:41Bon, les langues commencent à se délier de tous les côtés, hein, Paula.

02:44Donc, c'est bien.

02:46C'est bien cette affaire Bétharame,

02:49l'affaire de Riomont et tant d'autres d'établissements

02:56dans les années 90, dans les années 2000, dans les années 80.

03:00Heureusement, heureusement que ça sort.

03:03Bon, ça permet de purger tout cela, enfin.

03:06Et surtout, ça permet à l'enseignement catholique

03:10de continuer la tête haute, hein, Paula.

03:13C'est ce qui compte.

03:15— La tête haute, je veux dire, nous, les enseignants,

03:18la plupart des enseignants, je veux dire,

03:20nous, on l'a, la tête haute, on arrive à se reposer.

03:23Donc, c'est pas parce qu'il y a des pourris à l'intérieur

03:26que les autres le sont.

03:29Non, pas du tout.

03:30Nous, on ne profite pas.

03:32Et quand on...

03:33Enfin, j'ai des collègues par qui c'est passé,

03:36et c'est eux qui ont lancé bien souvent les...

03:39— Les alertes.

03:40— Les alertes.

03:47— Bien sûr, bien sûr, mais bien sûr.

03:49Merci, Paula.

03:50Philippe.

03:51Philippe, bonjour.

03:52Vous êtes chef d'entreprise, Philippe.

03:54— Oui, bonjour, monsieur.

03:55— Bonjour, Philippe.

03:56Vous êtes Argenteuil.

03:57Vous avez une boîte dans le tourisme.

03:59La bureaucratie.

04:01La bureaucratie.

04:02Vous dites, je passe 50% de mon temps sur l'administratif.

04:06Tiens, donnez-moi deux exemples.

04:07J'ai le ministre de la Simplification tout à l'heure.

04:10J'ai envie de lui donner des exemples précis.

04:13— Eh bien, on va lui donner un exemple très précis.

04:16Tout le monde connaît Coruspro.

04:17Vous savez, c'est un portail d'interaction entre l'État

04:20et puis les entrepreneurs.

04:22On met nos factures dessus,

04:24et puis on nous paye rarement dans les délais.

04:27— Oui.

04:28— Hier, j'ai un petit problème

04:30pour rentrer des factures de l'armée

04:32qui datent de deux ans, quand même.

04:34— Oui.

04:35— Et tout simplement,

04:37j'arrive pour rentrer dans le système.

04:40J'essaie de me faire dépanner.

04:41Je passe une matinée à essayer de me faire dépanner.

04:44Cette matinée, elle m'est pas payée.

04:46Vous voyez ?

04:47Mais le pire, c'est qu'à la fin de la matinée,

04:49après avoir tout essayé,

04:50téléphone, mail, chat, bot,

04:52les chatteurs et compagnie,

04:54eh bien, j'ai toujours pas réussi à me reconnecter.

04:57Les impôts, il n'y a plus personne devant.

04:59Les systèmes d'intermédiation entre l'État et vous,

05:02il n'y a personne.

05:03Je leur sers pour avoir quelqu'un, je vous en parle pas.

05:05Et on me pique quand même,

05:0664% de ce que je gagne en France.

05:09Mon boulot, moi, en tant qu'entrepreneur,

05:11c'est créer de la valeur ajoutée pour tout le monde.

05:13Pour les faibles, pour l'État, pour les écoles,

05:16pour mes employés, pour moi, au final.

05:18Je suis payé en dernier, moi.

05:19— Mais bien sûr, Philippe.

05:20Ça me fait plaisir que vous disiez ça,

05:22parce que c'est vrai que c'est...

05:23À une époque, on pouvait encore rejoindre les impôts.

05:26Maintenant, c'est plus...

05:27On n'y arrive plus.

05:28— C'est plus possible.

05:29— Mais non, mais c'est...

05:30Ça devient...

05:31Mais je suis d'accord,

05:32ça devient insupportable dans ce pays.

05:34— Voilà.

05:35— Mais insupportable.

05:36— Oui.

05:37Moi, j'ai un petit appart...

05:38— Non, non, non, mais Philippe...

05:39— J'ai un petit appartement classé G que je peux pas louer.

05:42— Oui.

05:43— Qu'on m'a laissé.

05:44Mes parents m'ont laissé ça.

05:45— Oui.

05:46— Je reçois un papier.

05:47Il faut payer des impôts sur quelque chose que je peux pas louer.

05:50— Bah évidemment, puisque...

05:51— Alors, je paye 1 000 balles.

05:53— Voilà, parce que c'est un logement vide, non occupé.

05:56— Voilà.

05:57— Impôts sur les logements non occupés.

05:59Non occupés et que je suis pas en capacité de remettre en état.

06:03Donc j'ai un bien qui me coûte, que j'ai pas le droit de louer.

06:07— Et qui vous coûte.

06:09— Et qui me coûte.

06:10Et le pire.

06:11— Bah merci, Philippe.

06:12Merci.

06:13Je suis obligé de vous couper.

06:14Mais merci pour l'exemple.

06:15Je suis en retard.

06:16Il est 8 h 1.

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