Trafic de drogues : Le statut de repenti doit-il être instauré ?

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Transcript

00:00— Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.

00:04— C'est votre moment, évidemment. Vous intervenez 0826-300-300. Bruno Etabézier, surveillant de prison. Bonjour, Bruno.

00:11— Bonjour, Jean-Jacques. Bonjour, tout le monde. — Ça me fait plaisir de vous avoir, Bruno. Ça fait longtemps que je vous ai pas eu.

00:16— Oui, oui, oui. Fidèle au poste. — Je vois que vous êtes fidèle au poste.

00:21Le statut de repentir. On vient d'en parler avec Jérôme Mondoloni. C'est très très intéressant parce que très efficace en Italie contre la mafia.

00:29Il va bien falloir qu'en France, on s'y mette à condition de donner les moyens d'encadrer évidemment ces repentis.

00:38— Oui, ça, c'est sûr que... Déjà, c'est une question de mentalité, parce que bon, l'Italie a été très touchée par la mafia.

00:47En France, c'est pas encore au même niveau, fort heureusement. Mais ça pourrait venir rapidement.

00:55— Oui, mais comme vous l'avez dit, c'est toujours un petit peu mon problème. Attends les moyens. — Oui. Il faut se donner les moyens.

01:01Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise, moi ? — C'est un petit peu pour tout. C'est toujours le serpent qui se mord la queue.

01:05Chaque fois qu'on aborde le sujet, attends vraiment les moyens de mettre en place ce statut de repenti.

01:12Après, moi, je trouve sur le principe que c'est une bonne idée. Maintenant, il faut faire attention quand même que le repenti soit vraiment repenti

01:22et qu'il soit dans une démarche sincère. — Ah, mais vous avez entendu Jérôme Mondoloni, qui a beaucoup travaillé là-dessus.

01:29En Italie, ils font très très attention, c'est-à-dire que le repenti, par écrit et à l'oral, il dit tout ce qu'il a à dire sur le système,

01:38sur les complices, sur les auteurs des meurtres, sur le fonctionnement du système mafieux. Il met tout ça par écrit.

01:47Ensuite, tout est vérifié. Et ensuite, on lui accorde ou pas le statut de repenti. Vous comprenez ?

01:53— Oui, mais il y a autre chose aussi qui n'est pas abordée. Il faudrait aussi que le repenti redonne tous les biens, tout l'argent qu'il a accumulé.

02:03— C'est ce qu'a dit Jérôme Mondoloni. Il est obligé de détailler tout l'argent qu'il a accumulé grâce au trafic.

02:11— Oui, parce que c'est trop facile, sinon, après, de gagner de l'argent. Une fois qu'on l'a attrapé, on dit « je me repentis »,

02:16on fait la moitié de sa peine. Et puis finalement, après, on a une vie dorée. — Évidemment. Non, non, mais Bruno, là, vous avez entièrement raison.

02:23Mais c'était bien, bien précisé. C'est bien précisé dans le statut de repenti qui a été mis en place en Italie.

02:32— Après, c'est sûr que tant qu'il va rester encore en prison, est-ce qu'on a vraiment les moyens, en prison, de le protéger ?

02:40Parce que la mafia, quand elle commence à pénétrer, on le sait très bien, les milieux d'affaires, la politique, il peut y avoir...

02:50— Et puis dites-moi, en prison comme ailleurs, il peut y avoir de la corruption aussi, Bruno, hein ?

02:55— Ah oui, bien sûr. Mais ça, c'est évident. Alors si c'est de la corruption, malheureusement, il y en a de partout, hein.

03:03On a des surveillants, des fois, qui ont entré, que ce soit de la drogue ou du téléphone. Mais si il y a un contrat qui est mis sur la tête

03:12d'un groupe baron de la drogue avec beaucoup de zéros à la clé, c'est vrai qu'il faut quand même le mettre dans un endroit particulier

03:21où là aussi, on va être sûr que sa vie ne sera pas mise en jeu.

03:26— Ah, vous avez raison, Bruno. Et ça implique quoi ? Ben ça implique soit des constructions de nouvelles prisons,

03:32soit des aménagements dans les prisons. — Oh là ! Vous allez trop loin, Jean-Jacques.

03:37— Bruno ! Bon. Bruno, je vous remercie. Merci d'être avec nous sur l'antenne de Sud Radio. C'est un plaisir.

03:46— Vous êtes fidèle tous les matins, j'imagine, Bruno. — Je peux pas vous dire tous les matins. Ce serait mentir.

03:51— Ah bon. Bon, bon, bon. — Mais je me repartire, promis. Je me repartire, promis.

03:55— Ah ben c'est promis, hein. — Promis, promis. — Bon, vous avez votre statut, alors, Bruno. C'est bon.

04:00— Merci. Merci, Jean-Jacques. Merci à vous. — Il est accordé, ce statut. Merci. Il est quelle heure ? 7 h 59.

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