Dimanche 8 juin 2025, retrouvez Philippe Pelletier (Président du conseil de surveillance, Habitat et Humanisme), Fabrice Cousté (Journaliste, B SMART), Odile Batsère (Présidente Observatoire de l'Immobilier Durable, Directrice RSE et Innovation, Société de la Tour Eiffel), Pauline Koch (Présidente et fondatrice, Sitowie), Robin Rivaton (Auteur et PDG, Stonal), Jérôme Totel (directeur de la stratégie et de l'innovation, Data4) et Laetitia George (Directrice de l'immobilier, Groupe ADP) dans SMART IMMO, une émission présentée par Fabrice Cousté.
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00:00Bonjour, bienvenue à tous, je suis ravi de vous retrouver pour cette édition spéciale depuis le SIATI, le sommet pour innover, agir et transformer l'immobilier.
00:16Deux débats au sommaire de Smartimo, le premier sur l'immobilier vert, quelle valeur ajouter ?
00:22Et puis on va s'intéresser bien sûr au buzzword du moment, l'intelligence artificielle, comment elle peut transformer l'immobilier.
00:28C'est tout de suite dans Smartimo.
00:30Place au débat dans Smartimo, immobilier vert, quelle valeur ajouter ? Comment la définir cette valeur verte ? Est-ce qu'on en perd ? Est-ce qu'on peut en gagner également ?
00:43C'est les questions qu'on va poser à nos experts. On est ravi d'accueillir Odile Batser. Bonjour Odile.
00:49Bonjour.
00:49Vous êtes présidente de l'immobilier durable, directrice RSE Innovation à la société de la Tour Eiffel. Bienvenue à vous.
00:56A vos côtés Philippe Pelletier. Bonjour Philippe. Bonjour.
00:59Vous êtes président du plan bâtiment durable. Bienvenue à vous. Merci.
01:01On est en compagnie également de Laetitia Georges. Bonjour Laetitia. Bonjour.
01:05Directrice immobilier du groupe ADP. ADP, combien de mètres carrés ?
01:11Qu'est-ce que ça représente d'immobilier chez ADP ?
01:13En surface, c'est l'équivalent de Paris.
01:16Ah oui.
01:17L'ensemble des aéroports dont on a la gestion en France, c'est l'équivalent de la surface de Paris.
01:21D'accord. Très bien. Et enfin, Pauline Coche. Bonjour Pauline.
01:24Bonjour.
01:24Vous êtes la CEO, la fondatrice de Citoi.
01:27Exactement.
01:27Voilà. Un logiciel SAS.
01:30Qui permet d'optimiser tous les plans de CAPEX au regard de la performance technique et environnementale des actifs.
01:36Voilà. On va voir comment vous intégrer la valeur verte.
01:37Exactement.
01:38Mais tout d'abord, on a besoin d'une définition, de poser le sujet avec vous, Odile Batser.
01:41La valeur verte, qu'est-ce que c'est exactement ? On a l'impression qu'on est passé d'une plus-value à aujourd'hui peut-être une certaine décote.
01:49Qu'est-ce qu'il en est exactement ?
01:50Oui, c'est tout à fait ça. En fait, l'actif, avant cette avalanche de réglementation environnementale qui a élevé le niveau de conformité de l'actif,
02:02aujourd'hui, un actif conforme a une valeur de marché.
02:09En revanche, s'il n'est pas conforme, notamment aux réglementations environnementales, il va présenter une décote de valeur.
02:20C'est exactement la même chose qu'avant toutes ces réglementations environnementales, un actif qui n'était pas conforme, il était décoté.
02:26Voilà. C'est exactement la même chose.
02:27Sauf qu'on a monté le niveau d'exigence des réglementations par des réglementations environnementales.
02:33Donc, pour moi, la valeur verte existe, mais elle est incluse, elle est déjà incluse dans la valeur de l'actif.
02:44Et à contrario, on a une décote qui est due à des non-conformités, un manque d'attractivité, un manque de liquidité, une non-assurabilité, une non-possibilité de financement.
02:58Voilà. Tout ça, ça va venir impacter la valeur de l'actif.
03:01Et ça pénalise notamment, pour donner un exemple, les bureaux dits en périphérie, c'est ça ?
03:06Ou là, il y a peut-être certains actifs qui sont déconnés ?
03:08Non. À ce moment-là, je vais prendre un exemple qui est peut-être plus compréhensible pour tout le monde.
03:12C'est le logement. Un logement qui a un DPE A, B, C, il va être vendu au prix du mètre carré du quartier.
03:20A contrario, un logement qui va avoir un DPE F, G, va soit au mieux subir une baisse de sa valeur, soit ne plus être liquide du tout.
03:33C'est ce dont Philippe parlait tout à l'heure. C'est vraiment, ça peut aller jusqu'à la perte de valeur.
03:41D'autant qu'on le sait désormais, ce fameux classement, c'est vrai qu'on ne regardait pas grand-chose.
03:45On ne le regarde pas tellement. Il y a encore 4-5 ans, aujourd'hui, c'est devenu un des marqueurs pour l'acquisition d'un logement.
03:53Philippe Pelletier, justement, sur l'importance aussi de la valeur du quartier, notamment.
03:57C'est important pour aller dans le sens de cette valeur verte. Comment on la mesure ?
04:03Oui, nous ne nous étonnons plus de voir la valeur des appartements ou des bureaux que l'on recherche être déterminés par zone géographique.
04:17Un appartement dans le 8e arrondissement où nous sommes n'a pas la même valeur qu'un appartement dans le 18e arrondissement.
04:30Et donc, il y a une approche géographique.
04:33Et je me dis qu'on gagnerait à avoir, pour déterminer la valeur environnementale des biens, une même approche.
04:44Faire en sorte que, dans telle ville, dans tel quartier, dans telle région, on ait une approche plus décisive des questions touchantes à la fois à l'énergie, au bas carbone,
05:02à la sobriété, à l'égard de la ressource en eau, à la biodiversité, etc.
05:10Bref, qu'on dessine un paysage dans lequel les biens immobiliers seraient inscrits.
05:16Ainsi, il y aurait une interaction entre la valeur du bien et la valeur du quartier.
05:20Pour ce qui concerne la valeur du bien, on a besoin d'une prise de conscience qui n'est pas encore complètement achevée.
05:30Un jour, dans un salon de la copropriété, où je peinais à expliquer aux gens qu'il fallait rénover leur copropriété,
05:36j'étais un peu chahuté, et puis quelqu'un s'est levé dans la salle et s'est adressé à tous ces membres de conseils syndicaux qui peuplaient la salle
05:48et leur a dit « Détrompez-vous, le jour où nous aurons la conscience que la valeur de nos appartements dépend de la qualité énergétique de notre immeuble en copropriété,
06:00ce jour-là, nous voterons très facilement les travaux. »
06:04En d'autres termes, il avait mis l'accent sur ce qui est l'essentiel.
06:07Les gens sont sensibles à l'approche par la valeur.
06:10Donc que ce soit la valeur du quartier ou que ce soit la valeur des biens,
06:14il faut impérativement trouver les bons vecteurs pour susciter cela,
06:20parce que parler aux gens de ce qui est leur patrimoine et la valeur qu'il a, c'est une bonne façon d'emporter les énergies.
06:30Ah oui, donc tant que, effectivement, si on ne fait pas, on parle beaucoup de rénovation en ce moment,
06:34si elle n'est pas faite et qu'il y a l'immeuble d'à côté qui fait la rénovation,
06:37on peut se douter que dans les années à venir, il y aura une prime à celui qui a fait les efforts, bien évidemment.
06:42Et ça, les gens y sont sensibles.
06:43On continue le tourneau table, Laetitia Georges, groupe ADP Airport de Paris.
06:48Vous nous disiez des actifs extrêmement importants.
06:52Comment on mesure ou on évalue cette valeur verte ?
06:56Comment vous êtes en transformation sur vos actifs immobiliers ?
07:01Tout d'abord, on fait partie des entreprises soumises à la CSRD,
07:06à un rapport de durabilité, à un certain nombre de critères.
07:10Donc si on ne mesure pas, on ne peut pas avancer.
07:13Donc ça, c'est hyper important.
07:15On regarde l'ensemble des ressources,
07:16notamment pour moi, ce qui est très important, c'est l'eau.
07:20Parce que plus on...
07:22Tout à l'heure, je vous expliquais le fait que le vert, c'est à la fois du jaune,
07:27ça mélange de jaune et de bleu.
07:29Le jaune pour le soleil, l'air et potentiellement aussi les risques climatiques.
07:36Et l'eau, l'eau, la symbiose, parce que les deux font de la chlorophylle.
07:43Et puis on plante, plus il fait frais.
07:45C'est sûr que quand on a un actif, il faut regarder à l'aube de ce qui se passe autour.
07:51En termes de ressources, y compris les plantations, y compris le rapport local, le rapport à l'énergie.
07:58Donc en fait, la valeur, elle est vraiment par quartier.
08:00En tout cas, au sein de l'ADP, on s'emploie à faire des schémas directeurs environnementaux par quartier.
08:07Parce que la chaleur, la chaleur...
08:09En fait, il n'y a pas de perfection.
08:13Il n'y a que des meilleurs compromis par rapport à la ressource en présence.
08:19Bien sûr.
08:20Et si on regarde un immeuble et qu'on le retourne, qu'est-ce qu'on garde en fait ?
08:22Un immeuble demain, ça sera des matériaux.
08:26L'économie circulaire sur un immeuble, il y a 160 unités.
08:30Potentiellement, chaque entreprise peut récupérer son matériel pour pouvoir en faire.
08:35Mais par filière, on ne peut pas...
08:36On essaie d'avoir une solution, un kit malibre.
08:41Mais non, en fait, il y a une composition.
08:42Et la plus belle avancée, c'est justement le fait d'échanger.
08:48Aujourd'hui, on ne peut plus être seul dans son actif.
08:52On est forcément avec ses voisins.
08:54C'est pour ça qu'on a aussi nous lancé des grandes concertations territoriales par rapport au devenir de l'aéroport.
09:00Ce qui est très important parce qu'on est en synergie territoriale.
09:03Beaucoup plus sur les transports.
09:04Le transport, c'est un impact sur le carbone qui est très important, notamment pour un aéroport.
09:10Les voitures, c'est un impact presque 50% du carbone.
09:14C'est les voitures qui vont à l'aéroport.
09:16Donc la ligne 14, c'est super.
09:18Noto, la ligne 18.
09:19Le CDG Express, etc.
09:22Donc, il faut accélérer dans ce sens.
09:24On termine le tour de terre avec vous, Pauline Coch.
09:26Donc, fondatrice de CITOI.
09:29Donc, Laetitia l'évoquait justement.
09:31Vous mesurez justement ces impacts, cette valeur verte.
09:34Alors, effectivement, nous, ce qu'on va faire, c'est qu'on va pouvoir projeter en fait la trajectoire d'un actif sur des performances techniques, environnementales et réglementaires.
09:44Et derrière, pouvoir calculer vraiment le ROI de chaque euro de capex investi.
09:48Si je mets un euro, 10 euros, un million, etc., quel est l'impact, quelle est la trajectoire derrière de mes actifs ?
09:54Et si je ne fais rien, quel est le coût de l'inaction ?
09:56Quels sont les risques auxquels je suis soumis ?
09:59Et en fait, on a travaillé conjointement avec des experts.
10:02Donc, on a ouvert cette approche-là à des experts immobiliers qui ont pu s'en saisir et qui l'ont impacté dans la valeur.
10:09Donc, on a fait ça récemment avec Cushman, on l'a fait avec Albert Malacan aussi et d'autres.
10:16Et c'est vraiment extrêmement intéressant de voir qu'aujourd'hui, ces performances sont prises en compte par ces experts-là.
10:22Et c'est un modèle qui, pour le coup, a vocation à se répandre.
10:28Odile Blatia, justement, on parlait de cette valeur verte.
10:30On a fait ce premier tour, effectivement.
10:33Aujourd'hui, quels sont les défis ?
10:35Vous avez parlé d'un paquet réglementaire qui a aidé.
10:37Alors, on ne sait pas, justement, aujourd'hui, si ça aide ou si ça freine.
10:41Parce que certains disent qu'on est allé un petit peu trop loin dans ces règles et qu'il faudrait peut-être alléger un peu.
10:45On l'a vu très récemment.
10:47C'est un autre exemple.
10:47Ce n'est pas forcément sur le bâtiment.
10:49Mais sur la ZFE, ça rejoint la mobilité.
10:51Ça vient d'être abandonné.
10:52On s'est dit que là, on va peut-être se donner un petit peu le temps.
10:55Oui, alors si vous me donnez la parole sur ces sujets-là, vous n'allez pas être déçus.
10:59C'est dramatique.
11:00Que ce soit la ZEF, la ZAN, la CSRD.
11:05Je ne parle même pas des sujets de pesticides et de grandes bassines, etc.
11:11Toute cette rétrogration, si je puis dire...
11:15Sur le trompédalage.
11:16Voilà, merci.
11:19Réglementaire est juste catastrophique.
11:22Il faut bien en être conscient.
11:23C'est toutes les avancées qui ont été prises au fur et à mesure des années qui tombent et qui tombent au détriment d'une économie future.
11:34Parce que là où c'est vraiment incompréhensible, c'est qu'on cile la branche sur laquelle on est assis.
11:43On ne fera pas une économie forte sur une planète morte.
11:48Et c'est ce qu'on est en train de construire.
11:49Donc c'est incompréhensible au niveau économique, c'est incompréhensible au niveau santé.
11:56Parce que ça va induire une hausse des maladies diverses et variées, des cancers, etc.
12:02Ça va creuser le trou de la sécurité sociale qui, paraît-il, ne se porte pas extrêmement bien en ce moment.
12:06C'est incompréhensible au niveau sociétal.
12:08C'est incompréhensible au niveau juste de la préservation de la nature.
12:14La biodiversité, c'est 55% du PIB mondial.
12:1755% du PIB mondial.
12:20On parle d'économie, on ne parle pas d'enlacer les arbres et du flower power.
12:27Certains vont dans votre sens, on sacrifie le présent au futur.
12:31Mais d'autres disent aussi, le souci c'est qu'en France, qui est en toute petite partie d'un grand écosystème,
12:37on veut laver plus l'Afrique au vert.
12:38Mais si l'effort n'est pas fait de part de tous les pays, ça ne marchera pas.
12:41Oui, mais s'il n'y en a pas certains qui commencent, ça ne marchera pas.
12:45Et si je reprends le sujet de l'agriculture, on était justement le seul pays,
12:50parce que c'est ce qui est reproché, on était le seul pays.
12:52Mais oui, mais justement, on était le premier pays à prendre ces mesures.
12:56Et ça voulait dire qu'on préservait notre agriculture future au moment où toutes les autres économies allaient s'écrouler.
13:02Donc, si vous voulez, c'est vraiment, c'est incompréhensible pour moi.
13:06On vous sent effectivement remonté.
13:08Ah oui, oui, et puis passionné.
13:09Oui, j'ajoute un mot.
13:14On n'était pas un îlot situé nulle part.
13:22On n'était pas le village de Gaulois.
13:23Qui étions en train, ou nous étions en train de montrer l'exemple.
13:29Si vous regardez attentivement ce qui se passe en Chine, contrairement à l'idée trop facile qu'ils ouvrent de temps en temps une mine de charbon.
13:40La Chine est en train de se transformer radicalement avec des niveaux de performance bas carbone qu'on va leur envier très vite.
13:53Si ce n'est pas déjà le cas, avec des villes nouvelles qui sont tout à fait extraordinaires.
14:00Regardez la place.
14:02Ville nouvelle peut-être, par exemple, pour Pékin, ça reste compliqué.
14:05Ville nouvelle, des quantités de villes nouvelles dont vous ne connaissez pas le nom et moi non plus.
14:09Mais qui se créent en Chine.
14:13Donc il y a là un mouvement tout à fait profond qui s'accommode de démarches anciennes.
14:23Et on ne passe pas immédiatement de l'ancien au nouveau.
14:29Il y a des transitions nécessaires.
14:31Mais nous avons besoin que l'Europe reste très leader dans cet environnement où l'Asie avance plus vite que nous et où l'Afrique n'a pas les mêmes émissions de gaz à effet de serre que nous avons parce que c'est encore un territoire en voie de développement.
14:51En tout cas, sur la Chine, on le voit notamment bas carbone avec les voitures et leur leadership sur les voitures électriques.
14:56Tiens, on reste dans le transport avec vous, Laetitia Jorle, pour terminer sur cette valeur verte.
15:04Voilà pour vous, qui êtes un grand groupe, qui subissez ou qui devez vous accommoder de cette règle moratoire nécessaire ou bien sont des règles qu'il faut tenir finalement ?
15:16C'est des règles qu'il faut tenir.
15:17Nous, c'est engagé à être neutre en carbone sur nos aéroports.
15:21Il faut savoir qu'Orly, par exemple, il y a 30 000 personnes qui viennent chaque jour sans prendre l'avion.
15:27Et Charles de Gaulle, c'est 90 000.
15:29Sans prendre l'avion.
15:30Oui, c'est-à-dire que c'est métropole.
15:32Oui, dans une métropole, il y a quand même beaucoup de...
15:34Donc voilà, on a un rôle moteur, notamment en synergie.
15:37Donc vraiment, c'est génial parce que c'est un terrain de jeu extraordinaire.
15:43Donc ça, c'est vraiment important.
15:45Mais moi, par rapport à ça, je parlerais du risque.
15:47Du risque par rapport à la responsabilité qu'on a vis-à-vis des prochaines générations.
15:56Ouais, je pense que...
15:58On hypothèque l'avenir.
15:59On hypothèque l'avenir et qu'un jour, on devra le payer.
16:01Donc alors, peut-être qu'on sera peut-être une exception d'essayer.
16:06Comme par exemple, l'ARE 2020, on intègre le carbone dans ce qui n'est pas le cas partout.
16:11Mais il y a beaucoup d'innovation.
16:13Il y a beaucoup de choses à faire.
16:15Et vraiment, la partie risque et opportunité de voir le monde différemment.
16:24Notamment ceux qui ont la solution.
16:26Bien sûr, il y a les anciens, mais il y a aussi la nouvelle génération qui peut nous aider par rapport à tout ça.
16:31Et quand je regarde les gens qui sont autour de moi, il y a rapport au temps.
16:35Bien sûr.
16:37Pauline, elle va nous aider à se projeter, mais elle va regarder le bâtiment aujourd'hui.
16:41Odile, sur l'OID, il y a des cartes exceptionnelles pour savoir de quoi on parle sur les risques, sur la biodiversité, bientôt sur l'ONR.
16:51Et donc, on sait.
16:52On ne peut pas dire qu'on ne sait pas.
16:54Et Philippe, qui est un peu notre géo bas carbone en France.
16:59Enfin, ce n'est pas du tout péjoratif.
17:00C'est plutôt notre grand maître, plutôt grand couturier ou grand chef cuistot.
17:05Enfin, vous voyez, et qui doit nous faire progresser de nouveau en intégrant l'eau, le carbone, mais pas que l'énergie, en fait.
17:13Voilà.
17:14On termine justement avec la Benjamin du groupe.
17:16Donc, Pauline, on dit ce qui se mesure, s'améliore.
17:19C'est aussi le sens un petit peu de votre projet chez Cito.
17:22Oui, complètement.
17:23Et puis, le but là, aujourd'hui, et c'est vraiment le message que moi, j'aimerais porter, c'est que certes, il faut changer.
17:29Il faut injecter des capex, il faut aller traiter ces risques.
17:34Mais aujourd'hui, on a encore le temps et l'argent de le faire.
17:36Donc, faisons le.
17:37Mais par contre, il ne faut vraiment pas trop attendre là.
17:38Il faut y aller.
17:39Il est urgent de s'y mettre.
17:42Merci, messieurs, dames.
17:44Merci, Bismarck.
17:45Philippe Pelletier, Laetitia Georges et Pauline Coche pour cet éclairage, en tout cas, sur l'immobilier vert et ce coup de gueule bien senti.
17:52Merci.
17:53A très bientôt sur Smartymo.
17:57Bismarck.
17:59L'intelligence artificielle, on en parle à peu près sur tous les plateaux et sur tous les sujets.
18:03Alors, est-ce qu'on peut réellement transformer l'immobilier grâce à l'intelligence artificielle ?
18:07C'est la question qu'on va poser à nos deux experts du jour.
18:10Robin Rivaton, bonjour.
18:11Bonjour.
18:12Président de Stonehall, bienvenue à vous.
18:14Et à vos côtés, Jérôme Totel.
18:15Jérôme, bonjour.
18:16Bonjour, Fabrice.
18:17Jérôme, vous êtes directeur de la stratégie et de l'innovation chez Data4.
18:20Data4, on parle de data center.
18:23Un opérateur qui construit et qui opère des data centers en Europe.
18:26Tout à fait.
18:26Très bien.
18:27Pour poser le sujet, Robin, on démarre avec vous.
18:30Robin Rivaton, c'est vrai que l'intelligence artificielle, voilà, on en parle un peu, c'est un peu le buzzword du moment.
18:36Et on pense que ça va le rester, puisque apparemment, Tchad GPT prend un point de QI par mois.
18:41Donc, il sera expert bientôt sur l'ensemble de tous les domaines.
18:45Comment on transforme cet immobilier ?
18:47Est-ce qu'il se transforme réellement grâce à l'intelligence artificielle et comment ?
18:50Oui, l'immobilier peut évoluer en profondeur grâce à l'intelligence artificielle.
18:56Alors, les métiers d'immobilier, c'est très vaste.
18:58Ça couvre toute une palette de métiers de services.
19:00Mais en ce qui concerne les métiers de la gestion, ceux sur lesquels nous, on intervient chez Stonehall,
19:06on a effectivement des cas d'usage extrêmement précis et qui ont montré leur efficacité basée sur l'intelligence artificielle,
19:12notamment autour de l'extraction de la donnée.
19:15C'est-à-dire qu'on va pouvoir récupérer une masse de documents,
19:18notamment des diagnostics techniques, des diagnostics de performances énergétiques, des diagamiantes.
19:24Et toute cette donnée, qui a été en fait le travail d'une personne qui a été sur site,
19:28qui est venue collecter de l'information, qui est venue la rédiger, l'écrire,
19:32elle est non structurée.
19:34Et l'IA va nous permettre de collecter cette donnée, de la retranscrire sous une forme structurée,
19:39dans une base donnée, pour être exploité dans des processus métiers.
19:43Et donc, ça, c'est des choses qu'on pouvait imaginer faire il y a, on va dire...
19:48Qu'on pouvait déjà faire.
19:49Oui, qu'on pouvait faire il y a 7-8 ans, mais pour lesquelles l'IA générative,
19:52ces fameux LLM, modèles de langage étendu, ont apporté une efficacité, une abordabilité,
19:59donc un coût moindre, et qui ont vraiment permis de diffuser très largement ces cas d'usage depuis maintenant 2-3 ans.
20:04Et de manière quasi instantanée, c'est vrai que c'est assez bluffant,
20:07tout le monde a eu ce moment un peu d'épiphanie en se disant, mais c'est incroyable,
20:10ça sort toutes les réponses, à condition que ça n'hallucine pas,
20:12et pour ça, il faut des données de qualité.
20:14C'est-à-dire, il faut quand même être sûr que ce soit de la bonne donnée qu'on infuse dans le système.
20:19Totalement, et c'est pour ça que nous, notre cas d'usage, il est vraiment tourné autour de l'extraction de données,
20:23avant d'avoir plutôt des cas d'usage qui vont être sur l'utilisation, la retranscription des données.
20:28On est vraiment sur un travail qui est de se dire, d'abord, comment on extrait de la bonne donnée.
20:32Et là, le risque d'hallucination existe quand même, et ça, c'est quelque chose que ça fait partie inhérent de ces modèles.
20:38Ce sont des modèles probabilistes, donc ils peuvent halluciner.
20:41Après, on a mis en place toute une série de gardes fous qui permettent de réduire la part de l'hallucination à son minimum.
20:47Et après, il ne faut pas oublier que dans ces processus métiers, quand on les confie à un humain,
20:51on n'était pas à 100% de qualité non plus, on n'était pas à 100% de précision.
20:54Les humains font des erreurs, ça arrive.
20:57La seule différence, c'est qu'il y a à l'honnêteté de dire quand elles se trompent.
20:59C'est plutôt pas mal. Alors, pour faire fonctionner tout ça, on parle de données, il y a même le data lake à l'ensemble de ces milliers de milliards de données.
21:08Il faut évidemment, et de la puissance, et de l'énergie, et stocker tout ça, notamment dans les fameux data centers dont on parle de plus en plus
21:16et qui vont prendre une part considérable dans le paysage urbain et peut-être un peu alentour.
21:21Tout à fait. Pour faire de l'IA, il faut des data centers pour héberger les algorithmes et également héberger les données.
21:30Peut-être juste quelques chiffres.
21:33Au niveau mondial, il y a 58 gigawatts de data centers partout sur Terre.
21:38Il y en a à peu près une bonne vingtaine en Europe.
21:39Et les 4-5 marchés importants en termes de data centers en Europe, c'est le marché du flap, Francfort, Londres, Amsterdam, Paris.
21:48Et ensuite, vous avez Madrid, Milan, etc.
21:51Paris est en train de passer, normalement, on a dû passer fin 2024 en troisième position,
21:56pour la cinquième bonne raison qu'à Amsterdam, depuis un an, ils ne construisent plus de data centers puisqu'il n'y a plus d'énergie.
22:00Et c'est la raison.
22:02Il n'y a plus assez d'énergie.
22:03Il n'y a plus assez d'énergie sur Amsterdam.
22:05Et ce qui fait qu'en France, on a continué, contrairement à Amsterdam, à construire des data centers.
22:10Et donc, on devrait passer en troisième position au niveau français.
22:14Le deuxième sujet, peut-être, c'est également qu'avec toutes les annonces qui ont été faites,
22:19à la fois à Choose France il y a quelques jours et puis lors du sommet de l'IA en février,
22:23il y a eu pas mal d'annonces de nouveaux data centers et de nouveaux grands campus de data centers.
22:28Et la France est en train de se positionner comme l'un des points importants,
22:34l'un des ports d'attache pour construire des data centers.
22:37Quand vous êtes un opérateur américain ou asiatique ou tout simplement européen,
22:42que vous devez choisir un pays en Europe pour héberger vos data centers, pour les construire,
22:46la France est une bonne destination.
22:48Pourquoi ? Parce qu'on a l'énergie, l'énergie décarbonée ?
22:50On a de l'énergie puisque EDF a été en surproduction l'année dernière.
22:53C'est quand même un cas assez exceptionnel en Europe.
22:55Donc on a exporté pas mal d'énergie à nos copains en France, en Italie, en Espagne, etc.
23:03Premièrement.
23:03Et en plus, le gros avantage, c'est que cette énergie est décarbonée à 95% grâce au nucléaire qu'on a
23:09et puis grâce aussi au développement d'énergie renouvelable depuis plusieurs années.
23:13Et donc aujourd'hui, on a une énergie qui est quand même assez décarbonée et c'est assez unique en Europe.
23:17Et un data center installé en France versus le même data center installé aux Etats-Unis,
23:23c'est entre 6,5 et 7 fois plus émissif en termes d'émissions de gaz à effet de serre.
23:276 data centers, il est aux Etats-Unis versus en France.
23:30Donc la France est plutôt bien positionnée pour accueillir des data centers.
23:34Bonne nouvelle, Cocorico, tant mieux.
23:37Qu'a d'usage, Romain Rivaton ?
23:38Pour ceux qui nous regardent, qui se disent, voilà, c'est peut-être un peu nébuleux,
23:41cette intelligence artificielle dans l'immobilier.
23:43Pour moi, c'est de la pierre, c'est du fil, c'est du concret.
23:45L'intelligence artificielle, c'est un peu dans le nuage.
23:47Comment réconcilier les deux ? Est-ce que vous avez un exemple ?
23:51Oui, je pense que l'intention artificielle ne fonctionne que sur de la donnée.
23:56Et donc cette donnée, elle est très utilisée dans le monde de l'immobilier.
24:01Et c'est vrai qu'on était un secteur qui n'était pas très en avance.
24:05Donc déjà, c'est en train de changer.
24:07Mais pour pouvoir avoir des cas d'usage très impressionnants,
24:10notamment les cas d'usage d'IA dit prédictif,
24:13donc on va poser une question à l'IA, elle va apporter une réponse.
24:16Il faut qu'elle soit bâtie sur de la donnée propre.
24:19C'est-à-dire que si on n'a pas la donnée pour entraîner un modèle,
24:21que ce soit sur les prédictions des valeurs futures d'un bâtiment,
24:25sur son remplissage, sur la maintenance prédictive,
24:27tous ces éléments-là, il faut avoir structuré de la donnée en entrée.
24:32Et le cas d'usage, ça peut être celui qu'on développe, nous, chez Stonell.
24:37C'est prendre tous ces diagnostics de performance énergétique,
24:41dans lesquels il y a aujourd'hui énormément d'informations
24:43sur les différents composants et équipements de l'immeuble,
24:46donc le type de CTA, le type de chauffage,
24:49tous ces équipements et ces informations-là,
24:51et pouvoir extraire automatiquement ces informations
24:53et commencer à bâtir un plan pluriannuel de travaux,
24:57un plan pluriannuel d'entretien.
24:59Et ce travail-là, si on l'avait fait à la main,
25:01logement par logement, c'est-à-dire qu'il faut ouvrir le document,
25:04aller à la page 49 du Diag,
25:07repérer l'information, la mettre dans un Excel ou que sais-je encore,
25:11et ensuite tirer tout ça.
25:12C'est un travail qui est absolument impensable de le faire manuellement,
25:16et c'est là où l'IA a vraiment son cœur de valeur.
25:18Et encore une fois, j'insiste,
25:20ce n'est pas une performance que technique.
25:22La technique là-dedans, elle est secondaire.
25:25C'est une performance métier,
25:26c'est-à-dire qu'il faut comprendre les besoins du métier,
25:28les besoins de l'opérationnel,
25:30les besoins du secteur, de la personne qui fait ça,
25:32pour pouvoir lui proposer une solution technique.
25:34Donc ce n'est pas qu'un gadget de jeune startup
25:38qui maîtrise l'informatique,
25:40c'est vraiment comment des gens du métier
25:42peuvent se poser et se dire
25:44« j'ai ce besoin-là, est-ce que l'IA en tant qu'outil peut y répondre ? »
25:48Et c'est la réponse, c'est plutôt oui.
25:50C'est encourageant, c'est très clair.
25:52Une question sur les data centers,
25:54on sait que c'est de nouveau peut-être une emprise foncière,
25:59alors pas dans des hypersambles, pas très loin,
26:01mais c'est vrai qu'il y a cette problématique
26:04et foncière et énergétique,
26:06ça correspond à une complexité,
26:09et je crois que d'ailleurs les études sont très chères
26:11pour l'implantation des data centers.
26:13Alors tout à fait, quand un data center s'implante,
26:16on fait très attention, déjà premièrement,
26:17on a le zéro artificialisation nette en France,
26:19donc plutôt sur des friches, plutôt que sur des terrains vierges.
26:22On n'a pas trop le choix, on va dans des endroits où il y a plutôt de l'énergie,
26:26parce que sinon un data center sans énergie, ça ne sert pas à grand-chose.
26:29Et en France, on a aussi également pas mal,
26:31et c'est en train d'arriver aussi au niveau européen,
26:33pas mal de sujets environnementaux,
26:35avec pas mal de choses à checker avant de commencer la construction,
26:40pour justement préserver la biodiversité,
26:42pour s'assurer que le data center sera construit dans les règles de l'art,
26:47d'un point de vue environnemental.
26:48Oui, donc il faut faire attention effectivement à toutes ces règles,
26:50sinon c'est un no-go au niveau de la commune ?
26:53Totalement, et on travaille beaucoup sur l'acceptabilité au sens expliqué à quoi on sert.
26:59Parce que finalement, quand vous utilisez,
27:01et ça on le fait beaucoup avec les jeunes,
27:03c'est très intéressant de faire venir les jeunes dans nos campus,
27:06on fait venir souvent des classes de collège,
27:084e, 3e ou de lycée, qui viennent,
27:10et quand on leur montre que leur téléphone,
27:12quand ils font une recherche sur le téléphone,
27:13c'est pas le téléphone qu'ils recherchent,
27:14mais tout ça, ça fait appel à un data center,
27:16ils comprennent un peu mieux pourquoi il y a besoin de data center,
27:18et pourquoi du coup, il faut peut-être aussi faire attention à nos usages.
27:21Il y a peut-être des choses qu'on pourrait faire sans utiliser un téléphone,
27:25ou en tout cas, peut-être sans utiliser une application très gourmande en CPU,
27:28et donc besoin de construire un data center.
27:30Donc, c'est un travail plutôt éducatif, pédagogique,
27:33qu'on doit faire pour expliquer à quoi on sert,
27:35et pourquoi on construit des data centers.
27:37Pas évident alors, je crois que ChatGPT est en train de, par exemple,
27:40ou d'autres moteurs sont en train de dépasser,
27:42le fameux moteur Google notamment,
27:44chez les jeunes pour sa facilité d'utilisation.
27:45C'était en tout cas passionnant, merci messieurs.
27:48Romain Rivaton, le président de StoneAge,
27:50Jérôme Total, directeur de la stratégie de l'innovation chez Data4,
27:54et à très bientôt sur Smartimo.