Troubles de l'attention, appauvrissement du langage, accès à des contenus inappropriés : l’usage des écrans n’est pas sans risque pour les adolescents. À l’heure où plusieurs sociétés savantes alertent sur les dangers d’une trop forte exposition, cinq Français témoignent de leur expérience dans ce nouveau numéro de Dialogue Citoyen. Quelles solutions pour limiter le temps d'écran ? L’éducation nationale a-t-elle pris les mesures nécessaires ? Faut-il interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans ? Sur le plateau de Quentin Calmet, sénateurs et citoyens dialoguent, tentent de trouver la mesure et rappellent que les écrans permettent aussi d’apprendre et de s’ouvrir sur le monde. Année de Production :
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00:00Bonjour à tous, nos enfants sont-ils en danger ?
00:12Il y a quelques semaines, 5 sociétés savantes, dont la Société Française de Pédiatrie,
00:17alertait sur les risques dus à l'exposition des enfants aux écrans.
00:20Des spécialistes qui alertent sur un retard, un appauvrissement du langage,
00:23des problèmes pour se concentrer, une intolérance à la frustration,
00:27autant de troubles où l'écran a joué un rôle déterminant.
00:31Les médecins qui recommandent ainsi de ne pas laisser un enfant devant un écran avant l'âge de 6 ans.
00:36Et pour nos ados, ces écrans sont synonymes d'autres menaces,
00:39que ce soit le cyberharcèlement ou encore l'accès à des contenus inappropriés,
00:44qu'ils soient violents ou pornographiques.
00:46D'ailleurs, Emmanuel Macron pourrait vouloir faire de l'interdiction des écrans aux enfants un thème de référendum.
00:52On a vu une statistique intéressante.
00:54Le temps passé devant les écrans par les jeunes ne cesse d'augmenter.
00:58Les jeunes français de 13 à 19 ans qui passent ainsi 5h10 en moyenne par jour devant un écran
01:03si l'on inclut la télévision, les jeux vidéo et Internet.
01:07C'était 4h20 en 2011.
01:09Il faut le dire aussi, les écrans permettent de s'ouvrir sur le monde,
01:13d'être joignables à tout moment.
01:15Ils permettent d'apprendre et de découvrir.
01:17Et pour les jeunes, ils sont une garantie de ne jamais plus s'ennuyer.
01:21Alors, comment trouver le juste équilibre ?
01:23Dans ce nouveau numéro de Dialogue citoyen,
01:265 Français vont témoigner de leur expérience dans la façon dont les jeunes se comportent avec leur écran.
01:31Bonjour à tous les 5.
01:33Merci d'avoir accepté de participer à cette émission.
01:35Avec vous, nous allons faire un tour de France.
01:38Nous parlerons aussi de l'importance de l'éducation aux bonnes pratiques
01:42et également des difficultés pour les parents.
01:45Pour commencer, nous allons donner la parole à un jeune adulte.
01:48Nous allons à Lausanne retrouver Maximiliane.
01:50Bonjour Maximiliane, vous avez 24 ans, vous étudiez en école d'ingénieur.
01:54Vous avez volontairement réduit votre temps d'écran car cela ne vous rendait pas heureux.
02:00Maximiliane, on va voir une courte vidéo que vous avez tournée pour nous.
02:02Bonjour, moi c'est Maximiliane Trickblanc, j'ai 24 ans, je suis étudiant en dernière année en physique à Lausanne
02:10et ça va faire bientôt 7 ou 8 ans que je fais attention à ma consommation d'écran.
02:14Là, par exemple, j'ai décidé de désinstaller Instagram, c'était le truc qui me prenait encore un peu de temps dans ma journée.
02:19J'ai décidé de désinstaller puisque je pense que je vais être beaucoup plus heureux sans.
02:22Donc là, on va cliquer sur désinstaller, je vais cliquer sur OK, comme ceci, pour désinstaller ça.
02:29Voilà, comme ça, plus de raison d'y aller, un peu plus de vraie vie, un peu plus de temps et puis on est content.
02:36Rebonjour, donc Maximiliane, racontez-nous le point de départ pour vous.
02:39C'est une prise de conscience que les écrans nuisaient à votre bonheur, c'est bien ça ?
02:43Oui, tout à fait. C'est un truc que j'ai eu assez vite, passé peut-être les deux premières années,
02:49où on a l'euphorie du téléphone qui disparaît et puis en fait, je me rendais compte que je pouvais dormir un peu moins.
02:57Puis ça pouvait me stresser, mais ouais, ça me faisait perdre un peu un sentiment de bonheur comme ça, très léger et très agréable.
03:10Oui, on se dit que les écrans, les applications, c'est plutôt léger, ça sert à se vider le cerveau.
03:16Pourquoi est-ce que vous, c'était stressant ?
03:19Enfin, pas stressant, mais c'est le fait de ne pas pouvoir laisser, on va dire, la tête tourner un petit peu librement.
03:25C'est-à-dire, voilà, penser à ce qu'on a fait, penser à ce qu'on va faire, ça comptait des histoires, observer, je ne sais pas.
03:32Dans les transports en commun, j'adore regarder le paysage, que ce soit en ville ou… Enfin, peu importe.
03:37Et ça, c'est des choses qui me sont prises, en fait, quand je suis sur mes applications, du coup.
03:42Je n'ai plus le temps de regarder par la fenêtre, je n'ai plus le temps de rêvasser et ça, c'était hyper important pour moi, en fait.
03:48Vous aviez le sentiment d'avoir une interpellation permanente de votre écran, c'est ça ?
03:54C'est un peu ça, ouais, tout à fait.
03:55Et puis en fait, je trouve que c'est un peu compliqué de…
03:57Puis voilà, le juste milieu, je pense, c'est le travail de toute une vie,
04:00parce qu'on n'a pas envie de vivre complètement en fracture avec le monde.
04:04Mais ouais, c'est ça, c'était très tôt une recherche d'équilibre, en fait.
04:08Et alors, en préparant cette émission, vous nous avez dit que, eh bien,
04:11certains réseaux sociaux, vous ramollissez le cerveau, c'est votre expression.
04:15Comment est-ce que vous en êtes rendu compte, exactement ?
04:18Je dirais, d'une certaine manière, en fait, avoir quelque chose comme, voilà,
04:22par exemple Instagram, là, que j'ai désinstallé.
04:25Vu que c'est du contenu facile, ça enlève, en fait, justement, la tolérance, je vais dire,
04:32à des choses un peu moins agréables, comme par exemple, là, dans le cas de mes études,
04:37par exemple, des fois, l'intérêt pour les matières, pour la connaissance,
04:42qui est des fois plus compliqué à aller chercher,
04:44quand on n'est que habitué du contenu facile et, on va dire, prédigéré,
04:49on a de la peine à se focaliser et puis à vouloir aller chercher cette connaissance-là.
04:53C'est ça, en réduisant votre temps d'écran,
04:55vous avez aussi retrouvé des capacités de concentration.
04:58Vous le dites, avec moins d'écran, vous êtes plus productif ?
05:02Aussi, on peut clairement avancer des arguments comme ça
05:05et j'ai vu autour de moi des collègues étudiants,
05:08dont certains, où ça a été un problème majeur au cours de leurs études,
05:12notamment en période de révision, où ça devient critique
05:14d'avoir deux heures qui sont passées sur le téléphone.
05:18Ça peut rendre compliquées, ouais, les révisions, quoi.
05:22Alors, pour réagir à votre témoignage et aux témoignages des Français,
05:25j'accueille sur ce plateau trois sénateurs.
05:28Vous allez pouvoir dialoguer avec nos témoins tout au long de cette émission.
05:31Marie-Douage Schliemann, sénatrice LRD Hauts-de-Seine,
05:34vous travaillez depuis l'été dernier sur la meilleure protection des enfants face aux écrans.
05:37Vous devez rendre un rapport sur ce thème dans les prochaines semaines.
05:40Avec nous également, Mickaël Vallée, bonjour,
05:42sénateur socialiste de Charente-Maritime.
05:44Vous avez présidé en 2023 la commission d'enquête du Sénat sur le réseau social TikTok.
05:49Et enfin avec nous, Catherine Morin de Sailly.
05:52Merci d'être là.
05:52Dès 2018, vous aviez travaillé sur les dangers des écrans
05:56et proposé déjà une proposition de loi à l'époque
05:58visant à lutter contre l'exposition précoce des enfants aux écrans.
06:02Une réaction à ce témoignage.
06:03Qu'est-ce que ça vous évoque, vous, ce que vient de nous dire Maximiliane ?
06:06Je partage complètement le sentiment qu'avec trop d'écrans,
06:10on perd des capacités de concentration, d'attention.
06:15On se coupe du monde.
06:17Dire que ce sentiment, il vient du fait qu'il faut en avoir bien conscience.
06:21D'ailleurs, dans la commission d'enquête pour laquelle j'ai travaillé,
06:24aux côtés de Michael Vallée, on en a fait le constat.
06:27Les plateformes qui fournissent ces réseaux, que ce soit Instagram ou TikTok,
06:31les plus utilisées par les jeunes notamment, mais aussi les adultes,
06:35sont conçues avec leur algorithme pour justement vous enfermer
06:39dans un modèle extrêmement addictif de contenus d'ailleurs
06:42qui ne sont pas toujours faits pour élever la réflexion.
06:46En réalité, on est dans une guerre clairement cognitive.
06:49C'est-à-dire que des extra-européens comme les Chinois ou les Américains
06:54ont conçu des modèles qui affaiblissent aussi notre jeunesse.
06:58Et il faut avoir conscience du danger extrême au-delà des questions de santé.
07:02C'est aussi une guerre cognitive qui est lancée.
07:05On va en reparler tout au long de cette émission.
07:07Marie-Douche-Liman, c'est toute une génération qui se pose maintenant
07:09la question de son exposition aux écrans.
07:12Écoutez, moi je veux saluer le témoignage lucide et courageux de Maximiliane,
07:17qui devrait être un exemple pour nos jeunes.
07:21Et souhaitons que nos jeunes suivent sa voie.
07:25C'est vrai que de plus en plus de jeunes, et de moins jeunes d'ailleurs,
07:28sont surexposés aux écrans.
07:31Je n'ai pas le sentiment que la posture de Maximiliane soit généralisée,
07:36malheureusement, mais nous sommes là pour aider à cette prise de conscience.
07:40C'est vrai qu'une surexposition aux écrans rend plus passif
07:44et fait perdre le sentiment et même le contrôle sur sa vie.
07:49Et donc, il faut reprendre le contrôle sur sa vie.
07:52– Avant de vous faire agir, M. Vallet, une question pour Maximiliane.
07:54Est-ce que vous avez l'impression d'être isolé, Maximiliane ?
07:57Est-ce que ça vous a coupé des autres, cette façon que vous avez, vous,
08:02de prendre votre distance par rapport aux écrans ?
08:03– J'ai la chance d'avoir des très bons amis qui sont avec moi,
08:09on va dire, géographiquement sur place, je suis en colocation.
08:13Donc pour ça, j'avoue que j'ai la chance d'avoir du contact humain direct au quotidien.
08:18Et autrement, j'ai la chance d'avoir certains amis
08:21qui sont aussi dans une optique un petit peu similaire,
08:24où on en parle, on est au courant que chacun fait son bout de chemin.
08:29Et du coup, certains peuvent, enfin, je peux me sentir exclu
08:35par rapport à certaines blagues, certaines références,
08:37des choses que je ne vois plus passer, du coup,
08:38parce que je passe moins de temps dessus.
08:41Mais c'est vrai que dans sa généralité, j'ai un, comment on va dire,
08:44un entourage social qui s'en inspire plutôt.
08:46Enfin, qui s'en inspire, avec qui j'ai la chance de discuter
08:49et on essaie de voir à chaque fois comment on peut faire
08:52un petit peu avancer les choses pour tout le monde, quoi.
08:53Sans s'occuper, en fait.
08:55– On a l'impression que c'est facile. Est-ce que ça l'est ou pas ?
08:58– Non, ça ne l'est pas, parce que c'est constant.
09:02Et puis, il y a des moments où, quand on est moins en forme,
09:04quand on a des, un peu les coups, je n'aime pas dire les coups durs de la vie,
09:06mais voilà, on a tous des journées sans,
09:09où, en fait, c'est un refuge et c'est une facilité extrême.
09:12Et donc, ça arrive à tout le monde de passer une journée
09:14de thumbscroller comme ça pendant deux heures.
09:17Ça arrive à tout le monde.
09:18Il faut aussi être bienveillant envers soi-même.
09:19Je crois que c'est ça, la première étape, avant tout.
09:22– Michael Vallée, est-ce qu'il y a un phénomène d'addiction pour certains jeunes ?
09:26C'est le mot qu'on voulait poser très rapidement dans le débat.
09:29Qu'est-ce que vous en pensez ?
09:30– Alors, bonjour à tous.
09:32Vous allez m'autoriser à essayer d'être un peu dans la nuance,
09:35non pas sur l'idée que perdre deux heures sur TikTok,
09:39c'est vraiment deux heures de perdu.
09:40Ça, on peut le dire, en tout cas, moi, j'assume de le dire
09:42de manière, on va dire, générale et absolue,
09:44même si on peut toujours trouver des contenus intéressants,
09:46mais il faut vraiment les chercher.
09:47En revanche, la question de l'addiction a fait l'objet d'un petit addendum
09:51dans le rapport de la commission d'enquête.
09:53C'est un terme qu'on utilise parce qu'il est compris
09:55par le plus grand nombre et par tout le monde,
09:58mais vous avez une discussion entre scientifiques
10:01sur l'idée de savoir si l'addiction, au sens où on l'entend,
10:04pour les addictions qu'on connaît, comme l'alcool,
10:06l'addiction à certaines molécules, etc.,
10:09peut se dire de la même façon.
10:10Admettons qu'on se comprenne dans le terme d'addiction
10:13et qu'on soit prudent sur le fait que ce ne soit pas forcément
10:15une addiction au sens médical,
10:16encore qu'il y a des addictologues qui considèrent
10:18que c'est une addiction,
10:20parce que, et c'est là où le propos de monsieur était intéressant,
10:24il y a l'équilibre entre la récompense et l'effort.
10:28Et donc, ce type de plateforme vous donne une récompense immédiate.
10:31Au cerveau.
10:32Oui, ce n'est pas une question d'âge,
10:33parce que quand vous voyez d'autres générations sur Facebook
10:36qui regardent des contenus très inintéressants
10:38ou qui ont des comportements de commentaires faciles,
10:41c'est aussi une façon de faire tourner le circuit de la récompense.
10:44Et il est intéressant là de voir que c'est un étudiant
10:47qui, je parle sous votre contrôle,
10:49mais si je dis les choses différemment,
10:51se sent, comment dire,
10:53de la satisfaction à pouvoir retrouver plus sereinement
10:55le goût de l'effort.
10:56C'est-à-dire qu'il y a des choses qui coûtent,
10:59qui demandent de l'attention,
11:00qui demandent de l'investissement,
11:01qui demandent à un moment d'être un tout petit peu
11:03dans le moment où on s'ennuie.
11:05Et c'est-à-dire, quand on s'ennuie,
11:06on se dit, maintenant, à quoi je vais consacrer mon temps ?
11:08C'est très important.
11:09Donc, on fait un choix de manière non passive.
11:12Ma collègue a utilisé le terme, effectivement,
11:14de passivité, c'est important.
11:15Et donc, de manière active, de prendre les choses en main.
11:17Et c'est une satisfaction,
11:19mais qui n'a de récompense, si je peux dire,
11:21comme avec les marshmallows,
11:22il faut inhiber la volonté de manger le premier
11:25pour en avoir deux plus tard.
11:26Vous connaissez le test.
11:27Et si vous ne le connaissez pas, faites-le.
11:29C'est ça, l'idée.
11:30Donc, je pense que c'est ça aussi
11:31qui vous amène de la satisfaction.
11:33Mais sur le fait de savoir si ça vous isole ou pas,
11:35toute la question, c'est celle de l'environnement social
11:37et du cadre social dans lequel on est.
11:39Et on n'est pas tous à égalité, de ce point de vue-là.
11:41Dans cette émission,
11:42nos citoyens ont préparé des questions pour vous, à l'avance.
11:45Maximilien, est-ce que vous pouvez poser la vôtre, s'il vous plaît ?
11:48Oui.
11:48Alors, moi, j'ai ma question, du coup,
11:50je pense, dans la recherche d'équilibre que j'ai eue,
11:52c'était, pourquoi n'existe-t-il pas encore
11:54d'indicateur objectif pour le temps d'écran,
11:57comment on va dire,
11:58que des experts auraient pu estimer en disant,
12:01cette dose-là, clairement OK, au-dessus, au-delà ?
12:05Comme un Nutri-Score pour les écrans, si on comprend bien.
12:08Madame Morin-Dessailly, est-ce que ça va vous ?
12:10Sur Android, vous avez une notification sur votre temps d'écran.
12:13On vous dit d'ailleurs...
12:14Sur Apple aussi, d'ailleurs, sur l'iPhone.
12:15Voilà, votre temps d'écran est plus important que la semaine dernière.
12:19Et sur un Nutri-Score qui dirait,
12:21au-dessus de ce temps d'écran,
12:23on est bien, en dessous, on n'est pas bien,
12:25c'est une bonne idée ou pas ?
12:25Oui, je trouve que c'est une excellente idée.
12:27Ça permet de mesurer et d'objectiver la situation.
12:32Mais les chiffres qui sont apparus à l'écran
12:34sont absolument incroyables.
12:375h10.
12:385h10 par jour,
12:40c'est vraiment un temps très, très important.
12:45Oui, c'est tout écran cumulé,
12:46jeux vidéo, télé, Internet,
12:49c'est appli, c'est tout.
12:50Alors, ce qu'il faut voir, c'est les nuances d'âge
12:52face à ces écrans.
12:54Là, on est sur les 13-19 ans.
12:55Voilà. S'agissant des tout-petits,
12:57les moins de 3 ans,
12:57ce serait absolument catastrophique.
13:00Voilà, à éviter absolument.
13:01Il y a cette théorie des 3-6-9 de Serge Tisseron,
13:04le psychiatre qui a beaucoup travaillé sur le sujet,
13:07à suivre de très près.
13:09Marie-Dohach-Limaine,
13:10qu'est-ce que vous en pensez ?
13:10Est-ce qu'il donne un Nutri-Score
13:11qui donnerait comme ça
13:12une bonne consommation de durée ?
13:16Ce serait une bonne idée.
13:17Aujourd'hui, l'usager, le consommateur,
13:19est laissé à sa merci.
13:22Et en fait, on attend sur l'autorégulation.
13:25Or, nous savons très bien,
13:27et cela a été évoqué,
13:28même si le terme d'addiction n'a pas été posé,
13:31il y a une forme d'addiction
13:32qui opère avec la consommation excessive d'écran.
13:36Et par conséquent, je crois qu'il faut des repères.
13:38Oui.
13:39En disant...
13:39Comme pour l'alcool, d'ailleurs.
13:40Exactement.
13:41C'est ce qui permet de se rendre compte
13:42qu'on a une consommation qui est trop élevée.
13:44Et ensuite, une consommation raisonnable et modérée
13:48pour que chacun puisse s'y tenir.
13:50Eh bien, merci.
13:51Merci, Maxime Milane, pour ce premier témoignage.
13:54Direction Paris pour écouter un deuxième témoin.
13:58Nous avons rencontré Clémentine Legrand.
13:59Vous êtes directrice artistique dans la publicité.
14:02Vous avez trois enfants de 20, 16 et 9 ans.
14:05Et vous le dites,
14:06vous avez eu des difficultés à réguler
14:08le temps d'écran de vos enfants.
14:10Pour le dernier, vous avez d'ailleurs pris
14:11de nouvelles résolutions.
14:13On regarde.
14:14Mon fils Simon va rentrer au collège d'ici un an.
14:18Et pour son entrée au collège,
14:20nous avons décidé de ne pas lui donner
14:22de smartphone,
14:23mais un simple téléphone à touche.
14:25Il pourra communiquer avec qui il veut,
14:27envoyer des messages et appeler,
14:29recevoir des appels.
14:31Mais il n'aura pas de connexion Internet.
14:33Pas de connexion Internet,
14:34ça veut dire le protéger,
14:35notamment des réseaux sociaux.
14:38Bonjour Clémentine.
14:39C'est donc votre préoccupation
14:40avec votre petit dernier.
14:42Qu'est-ce qui vous inquiète exactement ?
14:44Ce qui m'inquiète exactement,
14:47c'est que j'ai deux grands enfants avant Simon,
14:49qui ont 20 et 16 ans,
14:51et que j'ai eu tout le loisir de voir en fait
14:54ce qu'était d'avoir des smartphones à la maison.
14:58Je tiens à préciser que j'avais déjà fait
14:59une partie du travail pour les grands,
15:01c'est-à-dire qu'ils n'avaient pas de smartphone
15:03à l'entrée au collège.
15:04J'ai probablement dû plier à la pression
15:08parce qu'ils en ont eu en cinquième,
15:10voire en quatrième,
15:11ce qui ne résout absolument pas le problème.
15:13Il faut le dire aussi aux parents.
15:15On se rend bien compte, en fait,
15:16quand on a des grands,
15:17que de leur donner des smartphones,
15:19en se disant en tant que parents
15:21qu'on va pouvoir contrôler,
15:22notamment avec des contrôles parentaux,
15:25et tout un tas de choses qu'on vous vend
15:26comme la solution à une modération,
15:29et ce n'est pas forcément une solution
15:31parce qu'on se rend assez vite compte
15:33que les enfants sont très intelligents,
15:36qu'ils sont nés avec ces outils.
15:38Donc les contrôles parentaux
15:39ont tous été craqués assez rapidement
15:40et même quand on est au courant
15:43de ce genre de choses
15:43et qu'on fait vraiment attention,
15:45il y a des choses auxquelles
15:46on ne peut pas penser en tant que parents.
15:48Comme par exemple qu'un peu plus grand,
15:51ils ont des ordinateurs dans leur chambre
15:52avec lesquelles ils travaillent
15:54et que donc leur enlever leur téléphone,
15:56par exemple la nuit,
15:57ne résout pas le problème
15:58quand vous laissez les portables,
16:00les ordinateurs sur les bureaux, par exemple.
16:03Et les deux premiers, les deux plus grands,
16:04ils ont été exposés à quel contenu ?
16:06Qu'est-ce qui s'est passé
16:07qui a été délétère selon vous ?
16:09Aujourd'hui qu'ils sont grands, en fait,
16:11ils me disent que, par exemple,
16:13dans la cour du collège,
16:14pas forcément sur leur téléphone
16:16mais sur ceux des copains,
16:18évidemment des contenus tout à fait inadéquats
16:21et leur a été montré,
16:25que chez les copains, par exemple,
16:26où évidemment je n'étais pas,
16:28les tablettes restaient dans les chambres la nuit.
16:30Donc quand ils étaient invités à 10 ans,
16:32à 12 ans pour passer la nuit chez les amis,
16:35ils étaient sur les écrans toute la nuit.
16:38Donc impossible de savoir ce qui s'y passe.
16:40En préparant cette émission,
16:41vous nous avez parlé du système malsain lié au like,
16:45c'est-à-dire le bouton j'aime sur les applis.
16:47Ça, c'était quelque chose qui vous a aussi frappé ?
16:49Vous pouvez nous en parler, oui.
16:50Mais bien sûr, en fait.
16:52En termes de construction de soi,
16:53on se doute bien qu'un adolescent,
16:54il a besoin de calme,
16:55il a besoin d'être conscient de ce qu'il est
16:57avec ses doutes, ses erreurs.
17:00C'est ça l'adolescence.
17:01Il se passe mille choses, c'est très compliqué.
17:04Alors se construire,
17:05c'est un des effets compliqués,
17:09mais il y en a mille autres.
17:10Mais se construire en ayant la sensation
17:13qu'il faut plaire au maximum
17:15avec ses systèmes de like,
17:17c'est très compliqué.
17:18Et en fait, c'est aussi une prise de conscience
17:19que nous, on fait dans nos métiers avec mon mari.
17:21On fait des métiers d'image,
17:23donc on a des comptes Insta
17:25qui reflètent nos travaux,
17:27nos travails.
17:28Et en fait, on se rend bien compte aussi
17:29que le like, au début,
17:32quand on monte nos comptes Insta,
17:35comme vous avez un site, si vous voulez,
17:36on attend en fait d'être visible
17:39et on attend ces likes.
17:40Et c'est tout à fait contre-productif
17:42parce que finalement,
17:43au lieu de se concentrer sur son travail,
17:44on attend en fait ce retour des autres.
17:48Imaginez sur le cerveau
17:49d'un adolescent en construction,
17:51ça ne peut être que plus compliqué encore.
17:53Alors Clémentine,
17:54une dernière question avec vous.
17:56Pas de smartphone avant le lycée,
17:58est-ce que c'est simple ?
18:00Attendez, je vous dirai ça dans cinq ans.
18:03Je ne suis pas sûre de tenir.
18:05Mais l'idée, en tout cas,
18:06et j'en suis convaincue,
18:07ce n'est pas forcément de leur donner
18:09parce que je vois là,
18:10il y a énormément de choses qui se font,
18:11notamment des charts qui ne disent pas de smartphone
18:14jusqu'en quatrième.
18:15Mais moi, je peux vous dire que quatrième,
18:17troisième de leur donner des smartphones,
18:18ce n'est pas du tout une solution non plus.
18:20C'est même là que ça se durcit
18:21et que ça devient vraiment compliqué.
18:23Donc, je vais faire ce que je vais pouvoir faire.
18:26Je vais continuer à leur parler énormément,
18:28à les mettre devant tous les contenus que je peux,
18:30intelligents, les émissions comme les vôtres,
18:33tous les livres que j'ai à ma disposition
18:35et puis leur en parler.
18:37Mais je ne sais pas si je pourrais...
18:39Non, ce n'est pas simple du tout.
18:40Mais en revanche, autour de moi,
18:41ce que j'en parle beaucoup,
18:42les parents sont quand même assez sensibilisés,
18:45de plus en plus en tout cas.
18:46Justement, pour finir,
18:47allez-y poser votre question au sénateur,
18:49s'il vous plaît.
18:50Elle nous intéresse.
18:50Oui, alors moi, ma question,
18:52elle est toute simple.
18:53C'est que comment se fait-il, en fait,
18:55qu'il n'y ait pas de sensibilisation,
18:57justement, à la surexposition,
18:58au danger de la surexposition des écrans
18:59au sein des écoles de mes enfants ?
19:01C'est-à-dire, de la même manière qu'ils sont...
19:04Voilà, exactement.
19:06De la même façon qu'ils sont sensibilisés,
19:09par exemple, au problème de harcèlement au collège.
19:12Pourquoi ?
19:12Dans les écoles élémentaires et dans les collèges
19:14et, bien sûr, aussi dans les lycées,
19:16parce que ça ne s'arrête pas à arriver en seconde,
19:18on ne leur en parle pas davantage.
19:20Oui.
19:21Marie-Dosch, Limène.
19:22Pas de sensibilisation des enfants
19:24au danger de la surexposition des écrans ?
19:26Comment cela se fait-il qu'on n'est pas un peu...
19:28Voilà, pensez à communiquer
19:30pendant le parcours scolaire, là-dessus.
19:32Dans la scolarité,
19:33les élèves ont accès à une information
19:37sur l'analyse critique des informations.
19:40C'est l'éducation au numérique,
19:41et pour l'instant,
19:42c'est un peu l'approche qui est privilégiée.
19:44Et malheureusement,
19:45les dangers des écrans,
19:47une approche préventive
19:49sur les dangers d'une surexposition aux écrans,
19:52n'existe pas encore.
19:53Et je crois que vous avez raison,
19:54c'est quelque chose qui devrait être mis en place
19:56et adapté à chaque niveau d'âge.
19:58Madame Morane-Essailly,
19:59vous avez déposé une proposition de loi de 2018.
20:01Il y avait un volet sur la communication
20:03auprès du grand public, n'est-ce pas ?
20:04C'était l'article 2 de la PPL ?
20:06Oui, j'avais demandé à ce qu'il y ait
20:08une année décrétée
20:10« Grande cause nationale montée en compétence numérique de tous »
20:13et ça a comporté le volet « Formation des formateurs ».
20:15J'avais amendé la loi École de la confiance,
20:17également en 2019,
20:19du volet « Formation des formateurs ».
20:20Parce que ce que dit madame
20:22est tout à fait exact,
20:24ce sont déjà à l'école,
20:25c'est à l'école déjà que la sensibilisation
20:28doit se faire en complément des parents.
20:31Or, le volet, l'application de ce texte de loi
20:35amendé par le Sénat, du coup,
20:37n'est pas rentré en application.
20:38J'en ai eu encore le témoignage il y a quelques jours
20:41en interrogeant le ministère de l'Éducation nationale
20:43que je n'ai cessé depuis 5 ans,
20:44en interrogeant année après année à la faveur du budget.
20:47Il s'agissait ni plus ni moins
20:48de couvrir l'ensemble des volets,
20:50d'abord la maîtrise des outils,
20:51mais aussi la compréhension de l'écosystème
20:53pour les formateurs
20:53et des menaces et des potentiels,
20:55mais aussi des menaces
20:56telles que vous les évoquez, madame.
20:58Voilà.
20:58Et on m'a bien dit, en effet,
21:00ce n'est pas mis en œuvre.
21:02– Les programmes ne se voient pas.
21:03– Donc ça, c'est vraiment très déplorable.
21:06Par ailleurs,
21:07je note que les parents se trouvent souvent démunis
21:09et seuls devant ces sujets.
21:12Je plaide vraiment pour que la communauté éducative,
21:15il y a des conseils d'établissement,
21:16qui rassemblent la communauté éducative
21:18dans les écoles,
21:19le conseil d'école,
21:20les collèges, les lycées.
21:21Il faut absolument qu'un débat
21:22et un projet d'établissement
21:24aient lieu
21:25et puissent formaliser un accord.
21:28Tout le monde s'accorde
21:29et ça peut aussi comporter du coup
21:30le temps extrascolaire à la maison
21:33qui engage tout le monde
21:34et qui fait qu'on peut aussi disposer
21:36du règlement d'établissement
21:38à proprement parler
21:39qui va permettre l'interdiction,
21:41par exemple, du portable
21:41entre telle heure et telle heure
21:42et comment on régule
21:44l'utilisation des outils.
21:45– Mickaël Vallée,
21:46il y avait beaucoup de choses
21:47dans le témoignage de Clémentine.
21:49Qu'est-ce qui vous interpelle le plus ?
21:50C'est aussi ce qu'on disait sur l'école ?
21:52– J'ai une question et une remarque.
21:54Est-ce que je me trompe, madame,
21:55si je vous dis que quand votre enfant
21:58rentre à l'école
21:58après qu'il a pris son goûter,
22:00la première chose qu'il vous demande,
22:02c'est s'il n'a pas de smartphone,
22:03de pouvoir avoir un écran
22:04pour aller sur Pronote
22:05ou sur EduCartable ?
22:06– Donc sur les applications
22:07de l'éducation nationale ?
22:09Ou alors vous avez un enseignant
22:10qui met tout, tout, tout, tout
22:11sur l'agenda ?
22:13– Mais non, mais vous avez
22:13tellement raison.
22:15Bien sûr, l'ENT est un vrai problème
22:17et le numérique à l'école
22:18est un vrai souci.
22:19– L'espace numérique de travail, l'ENT ?
22:20– Oui, pardon,
22:21l'espace numérique de travail.
22:22Je sais que l'État promue
22:23le numérique à tout va
22:24et nous, on est totalement
22:26en porte-à-faux
22:27avec cette histoire
22:28en tant que parents
22:28parce qu'on devrait dire
22:30à nos enfants
22:30pas de portable
22:31ou le moins de réseau
22:32ou le moins d'écran possible.
22:33or, tous leurs devoirs
22:35se font dessus.
22:36Donc c'est un vrai problème,
22:37vous avez raison.
22:37– Donc il y a une fonction
22:38contradictoire de l'école
22:39qui leur place des outils numériques
22:41et qui, alors qu'on essaie,
22:42les parents essaient
22:43d'éloigner les téléphones
22:43des enfants.
22:44– Il y a deux choses
22:44dans ce que dit Madame.
22:46D'abord, si je vous demande
22:47combien de portions
22:48de fruits et légumes par jour
22:49il serait bon de manger,
22:50tout le monde a la réponse
22:51et tout le monde a la même réponse
22:52parce qu'il y a une politique
22:53publique qui est mise en place,
22:54une politique d'éducation
22:55si pas à la parentalité,
22:57en tout cas à la bonne consommation.
23:01La question-là,
23:01c'est celle de l'éducation
23:02à la parentalité.
23:03Là, dans le cas d'Espèce,
23:05Madame n'est pas trop mal équipée.
23:06Elle a parlé des séries
23:07qu'elle regardait,
23:08des lectures,
23:09elle cite des auteurs, etc.
23:11Donc vous, c'est bon,
23:13vos gamins,
23:13ils sont sauvés sur le problème
23:16et le simple fait
23:17que vous posiez la question
23:18fait que l'affaire est déjà faite.
23:20Le problème plus global,
23:21c'est une prise de conscience
23:22d'une nécessité d'éducation
23:24à la parentalité
23:25qui n'est pas une injonction
23:26consistant à dire aux gens
23:27vous vous débrouillez mal
23:28mais à donner les clés
23:29et les outils aux gens.
23:30– Une politique publique.
23:31– Bien sûr,
23:32ça s'appelle une politique publique
23:33et la politique publique
23:34n'a pas besoin parfois
23:35d'avoir des lois,
23:36des amendements,
23:36des référendums.
23:38Où est la circulaire
23:39ou bien où est la consigne
23:41consistant à dire
23:41il est interdit
23:43de mettre des devoirs
23:44sur des groupes Insta
23:45pour les élèves
23:46consistant à dire
23:48on ne demande pas aux élèves
23:49à prendre Pronote
23:50dès qu'ils arrivent
23:50et on ne fait pas des tests
23:51ou des devoirs
23:52avec des QCM sur Pronote.
23:54– Oui, autre question,
23:55le portable,
23:56est-ce qu'il est interdit
23:57dans les écoles,
23:58dans les collèges ?
23:58Est-ce qu'on est au clair là-dessus ?
24:00Parce que ce n'est pas très clair
24:02quand on a préparé l'émission.
24:03On voit qu'Elizabeth Borne
24:04veut généraliser
24:05la pause numérique
24:06alors qu'on se dit
24:07qu'il y a une interdiction
24:07dans la loi depuis 2018.
24:09On en est où,
24:09Madame H. Lehman ?
24:10– Je crois que la loi
24:11n'est pas mise en œuvre.
24:12Sinon, Elizabeth Borne
24:14n'aurait pas mis en place
24:16cette expérimentation
24:16à partir de 2024
24:17et généralisée
24:18à partir de 2025.
24:20Je crois qu'on est devant
24:21un abandon pur et simple
24:23de la mise en œuvre
24:24de cette loi.
24:24et en vérité,
24:26il faudrait que les enfants,
24:28en arrivant à l'école,
24:29les élèves puissent se concentrer
24:30sur leurs travaux scolaires.
24:32Et je veux dire aussi,
24:33pour prolonger ce qui a été
24:34expliqué tout à l'heure,
24:36la politique d'équipement numérique
24:37massive qui est mise en place
24:39depuis des années
24:40sans évaluation
24:41doit être interrogée
24:42parce que le parent
24:44qui souhaite ne pas équiper
24:46systématiquement son enfant
24:47car trop jeune
24:48se trouve obligé
24:50parce que l'enfant
24:50a une tablette
24:51sous les yeux,
24:52sous le nez
24:53et qu'il doit travailler
24:54à la maison
24:55avec une tablette
24:56alors qu'on sait
24:56tout l'intérêt
24:57d'apprendre,
24:58d'écrire avec ses doigts
25:00et de concevoir
25:01et de réfléchir
25:02avec son cerveau.
25:03Madame Morin,
25:03ça y est,
25:04alors qu'en plus,
25:04ces outils ne sont pas
25:05pilotables par les parents
25:06donc des fois,
25:07il y a aussi le fait
25:07qu'on laisse aussi
25:08l'autonomie des élèves
25:10avec ces outils.
25:10Je parle de la communauté éducative.
25:12En font partie aussi
25:12les élus locaux
25:13qui, je le rappelle,
25:15assurent le fonctionnement
25:16des écoles,
25:17des collèges et des lycées
25:17et équipent
25:18avec des outils numériques
25:22et dans une forme
25:23d'ébriété technologique
25:25que nous avons tous
25:26bien connue
25:27quand on a cru
25:28vraiment au bienfait
25:29de l'Internet,
25:31des possibilités
25:32d'accroître la conscience,
25:33la connaissance,
25:34la formation,
25:35on a équipé
25:36de bonne foi
25:36ces établissements
25:37mais il n'a pas eu
25:38de réflexion
25:39sur un projet pédagogique
25:41qui autorise
25:42à bon escient,
25:43au bon moment,
25:44avec la bonne pédagogie,
25:46voilà le recours
25:47à ces formes
25:48d'accès à la connaissance.
25:50Justement,
25:51on va aller voir
25:51un professeur
25:52je voudrais remercier
25:52d'abord Clémentine,
25:53vous restez avec nous Clémentine,
25:54on reviendra vers vous
25:55un peu plus tard
25:56dans l'émission
25:56mais allons voir
25:57maintenant à Tours
25:59en Indre-et-Loire,
26:01Anthony Mareuil,
26:02bonjour,
26:03vous êtes professeur
26:03en collège,
26:04vous enseignez
26:04les sciences
26:05et la technologie,
26:06vous organisez
26:07des cours
26:07de sensibilisation
26:08sur les risques
26:09liés aux écrans,
26:10notamment sur la santé mentale,
26:12les biais cognitifs
26:13et encore la détection
26:14des messages haineux.
26:16Quel est votre constat
26:17exactement ?
26:18Aujourd'hui,
26:18il y a plus
26:19de problèmes
26:19de concentration,
26:21plus de problèmes
26:21de comportement
26:22depuis que les écrans
26:23sont dans les poches
26:24ou dans les sacs à dos
26:25des élèves.
26:27Pour moi,
26:28le constat
26:28il est très clair,
26:29on est passé
26:30il y a 20 ans
26:31d'une période
26:32où il fallait lutter
26:33contre la fracture
26:34numérique
26:35et aujourd'hui,
26:37c'est bien
26:37l'overdose numérique
26:38qui gagne
26:39et qui noie
26:40nos adolescents.
26:41Il faut donc
26:42réorienter notre travail
26:43pour faire face
26:44à cette situation
26:45et c'est ce que
26:46en rencontrant
26:48des adolescents
26:50qui dans certains cas,
26:51je parle là
26:52des cas extrêmes,
26:53pouvaient avoir
26:5416 heures,
26:5417 heures,
26:5518 heures
26:55de consommation
26:56de pensables
26:57par jour
26:58pendant la période
26:59de vacances
27:00et je parle de chiffres
27:01que j'ai pu constater
27:02en regardant
27:03avec les enfants
27:05leur temps d'écran
27:05sur Android
27:06ou sur iOS.
27:08Face à ça,
27:09j'ai modifié
27:10ma pratique pédagogique
27:12d'une part
27:12en proposant
27:14un ensemble de cours
27:16qui s'appelle
27:16esprit scientifique,
27:17esprit critique
27:18adapté aux réseaux sociaux
27:19et d'autre part,
27:20pour travailler moi-même
27:23et m'informer,
27:23rejoint un collectif
27:25qui s'appelle
27:26le collectif Cause
27:27dans lequel,
27:29à partir de publications
27:30scientifiques
27:31avec des médecins
27:32et des psychologues,
27:33on échange
27:34pour trouver
27:35une orientation
27:36et une manière
27:37de faire
27:37dans ce contexte.
27:38Alors,
27:39très concrètement,
27:40de quoi est-ce que
27:40vous parlez, Anthony ?
27:41Comment est-ce que
27:42ça s'est matérialisé
27:43pour vous,
27:44toutes ces difficultés
27:45avec les élèves ?
27:46C'est très subreptice,
27:48ça s'est fait
27:49progressivement.
27:51Moi, je dirais
27:51que à partir de 2018,
27:542019,
27:552020,
27:56déjà,
27:56donc un peu
27:56avant le confinement
27:57puis ça s'est accéléré
27:58après le confinement,
27:59j'ai observé
28:00tout simplement
28:01dans la classe
28:02des enfants
28:02qui sont donnés.
28:04J'ai observé
28:04de plus en plus d'enfants
28:05qui avaient des difficultés
28:07de concentration
28:08pour lesquelles
28:09il y avait de l'agitation
28:10et au départ,
28:11je n'ai pas compris
28:13ce qui se passait.
28:15Et puis,
28:15dans le dialogue
28:16avec les enfants,
28:18la question du temps
28:20d'écran s'est posée
28:21et puis progressivement,
28:22je leur ai demandé
28:23de me dire
28:23« et vous,
28:24quel est votre temps
28:25d'écran ? »
28:26et c'est comme ça
28:28que moi,
28:28j'ai pris conscience
28:29de cette situation
28:30et c'est comme ça
28:30que j'ai modifié
28:31mes cours
28:32pour proposer
28:34des solutions
28:35à mon niveau.
28:36Et c'est un constat
28:37partagé aussi
28:37par l'ensemble
28:38de l'équipe pédagogique,
28:40par vos collègues également ?
28:41C'est plus compliqué
28:43de dire ça
28:44en ces termes
28:45tout simplement
28:45parce que moi,
28:46j'enseigne des sciences
28:47et technologies numériques
28:48et donc,
28:49l'outil numérique,
28:52l'ENT,
28:54c'est mon quotidien.
28:55Les collègues
28:57pour lesquels
28:58qui sont dans
28:59des disciplines
29:00plus éloignées
29:01voient plus
29:02les inconvénients
29:03que les avantages,
29:04en tout cas,
29:05ce qu'on a pu observer
29:06il y a quelques années
29:07avant d'être noyés
29:08par les réseaux sociaux
29:09et donc,
29:10je ne dirais pas
29:11que c'est vraiment partagé.
29:14Il n'y a pas
29:15de prise de conscience
29:16générale
29:17sur cette question
29:18en mon sens,
29:19en tout cas,
29:19dans l'équipe pédagogique
29:20que je côtoie.
29:22Par exemple,
29:22sur l'ELT
29:23qui était la question
29:24qui était soulevée
29:25avant,
29:27eh bien,
29:27tout simplement,
29:29les collègues
29:30ont mis progressivement
29:31de plus en plus
29:32de travail
29:33à faire sur l'ENT.
29:34Je rappelle qu'au départ,
29:35ça a été une bataille
29:35pour la mise en place
29:36des ENT
29:37de manière généralisée
29:38en France.
29:39Les ENT,
29:39un espace,
29:40le mec de travail.
29:40Il faut faire machine arrière
29:42et probablement,
29:43comme ça avait été proposé
29:44lors de la commission
29:45qui a rendu son rapport
29:46en avril 2024,
29:48il faudrait probablement
29:49fermer l'accès aux ENT
29:51à partir d'une certaine heure.
29:52Alors,
29:53Mickaël Vallée,
29:53allez-y,
29:54une proposition très concrète.
29:55Je ne suis pas étonné
29:56que monsieur ait un petit peu
29:58de mal à embarquer
29:59tout le monde
29:59dans sa salle des profs.
30:01Allez-y.
30:01Parce que c'est toujours compliqué
30:02pour un père
30:03d'expliquer à ses pères
30:05qu'il pourrait faire différemment
30:06dans l'éducation nationale.
30:07Il faut l'entendre
30:08et le comprendre.
30:09Et c'est pour ça
30:09qu'il faudrait
30:10que vous soyez soutenus
30:11de manière plus globale
30:12l'administration
30:13et les hiérarchies
30:14qui puissent dire,
30:15par exemple,
30:15moi,
30:16je ne vois pas ce qui retient
30:16la ministre de l'Éducation nationale
30:18de poser certains principes
30:19sur la question de l'ENT.
30:21Un exemple.
30:21Elle a parlé
30:22de restreindre les horaires
30:24de ces ENT.
30:24Oui, mais on parle.
30:26Ah oui, mais des tuyaux,
30:27il y en a plein dans la Macronie.
30:29De parler,
30:30il n'y a pas de problème,
30:30les idées de référendum,
30:31tant que vous voulez.
30:32Mais toujours est-il
30:33que vous avez des notes
30:33qui peuvent tomber
30:34à 20h,
30:35à 22h le dimanche soir
30:36et avec des enfants
30:38qui vont rafraîchir
30:39pour une autre.
30:39Ça, c'est un exemple
30:39que vous avez vu concrètement ?
30:41Oui, oui, oui.
30:42Ça, c'est des exemples
30:42que je vois concrètement.
30:44Mais personnellement,
30:45mais donc,
30:46monsieur fait œuvre utile,
30:47mais la question,
30:48elle est systémique.
30:48Donc, c'est et par le haut
30:50et par le bas,
30:50si je peux dire,
30:51et vous faites vraiment
30:51un travail intéressant.
30:53Madame Oralessa,
30:54je ne suis pas forte
30:54par le gouvernement,
30:55mais il y a eu une expérimentation
30:56sur cette pause numérique
30:57qui a été conduite,
30:58une recommandation.
30:5950 000 élèves
31:00depuis la rentrée 2024.
31:02Je crois savoir
31:02que ça devrait être généralisé
31:04assez rapidement.
31:05À la rentrée prochaine.
31:07Voilà, à la rentrée prochaine.
31:08Je voulais juste insister
31:09sur un sujet.
31:10Il y a la régulation
31:11et le temps consacré
31:14aux outils,
31:15aux écrans proprement dit.
31:15Mais il y a aussi
31:16la question des réseaux sociaux
31:17parce qu'avec des outils,
31:19on peut trouver
31:19des très bons contenus
31:20qui aident justement
31:21à la connaissance,
31:22à l'apprentissage.
31:23Tandis que les réseaux sociaux,
31:24c'est tout à fait autre chose
31:25et ça,
31:26ça se réglemente
31:27au niveau européen.
31:28D'accord.
31:29Faut-il ou non
31:29autoriser les jeunes
31:32de moins de 15 ans
31:33à avoir accès
31:34aux réseaux sociaux ?
31:35Ça, c'est un sujet.
31:35Parce qu'actuellement,
31:35il y a déjà une législation
31:37qui limite à 13 ans
31:38ces réseaux sociaux.
31:39Vous dites qu'il faut...
31:40Oui, mais aujourd'hui,
31:40on parle de 15 ans.
31:42la France,
31:43la Grèce,
31:43l'Espagne
31:43au niveau européen.
31:44Pour qu'on relève
31:45la bande d'âge,
31:46selon vous ?
31:46On lancer le débat.
31:47Et là, c'est un vrai sujet
31:48et je pense qu'il mérite
31:49d'être posé.
31:49Oui.
31:50Héder, est-ce que c'est respecté
31:51ces interdictions ?
31:52Vous qui avez l'expérience
31:53du terrain, Anthony,
31:55est-ce que vous avez vu
31:56des jeunes,
31:56même avant 13 ans,
31:57sur les réseaux sociaux ?
31:59Moi, je peux confirmer,
32:01mais mesdames et messieurs,
32:02les sénateurs sur le plateau
32:03ne sont pas étonnés,
32:04que tous les enfants
32:05que je vois accèdent
32:06à TikTok et Instagram
32:08sans tenir compte
32:09de la limite d'âge actuel.
32:10Donc, à 11 ans,
32:11ils ont déjà TikTok et Instagram
32:13sans la moindre difficulté.
32:15Normalement, les enfants
32:16sont censés avoir 16 heures par an
32:19d'éducation aux médias
32:20et à l'information.
32:21Quand je fais les comptes,
32:23on propose à un enfant
32:24une vingtaine d'heures max,
32:27moi, c'est ce que j'arrive à faire
32:28sur la prévention
32:30incluant la santé
32:31dans l'usage des réseaux sociaux,
32:33alors que l'enfant,
32:35si je prends, par exemple,
32:36les derniers chiffres
32:37que vous citiez,
32:38il est à 1800 heures
32:39de réseaux sociaux par an.
32:41Donc, c'est d'un côté
32:4220 heures de prévention,
32:43de l'autre,
32:441800 heures de pratique.
32:46On peut voir, effectivement,
32:48le comparatif.
32:49Marie-Doha Schliemann,
32:51à propos de la question
32:51de l'âge sur les réseaux sociaux,
32:53on a même vu
32:53certains réseaux sociaux
32:54comme Instagram
32:55demander davantage
32:56de régulation
32:57au niveau européen
32:58via des campagnes de publicité
32:59qu'on a vues dans les journaux
33:00parce que, donc,
33:01vous le dites,
33:01il y a un sujet
33:02borne d'âge
33:03à prendre en compte aujourd'hui.
33:05Absolument.
33:05Je crois que
33:06les réseaux sociaux aussi
33:07ont pris conscience
33:08de ce fléau
33:10que constitue
33:11l'accès précoce
33:12et excessif
33:13des jeunes
33:13à leur contenu.
33:15Pourquoi ce n'est pas respecté ?
33:16Parce que...
33:17Même la borne de 13 ans.
33:18C'est déclaratif.
33:19Donc, ce qu'on observe,
33:21c'est que le jeune,
33:22l'enfant
33:23qui veut s'inscrire,
33:24déclare un âge
33:25qui est factice
33:26et comme il n'y a pas
33:28de contrôle
33:28de la réalité
33:29de l'âge
33:30qui est déclaré...
33:31Donc, il faut mettre
33:31un contrôle en place
33:32avec la carte
33:33peut-être pas d'identité
33:35mais en tout cas
33:35des outils
33:36très concrets.
33:37C'est un système
33:37d'authentification
33:39des informations
33:40qui sont communiquées
33:41par l'utilisateur potentiel
33:43qui souhaite s'inscrire
33:44à un réseau social.
33:45Je crois que ça,
33:46c'est déterminant
33:47parce que sinon,
33:48s'il suffit de dire
33:49qu'on a 17 ans
33:50pour être admis
33:50sur un réseau social,
33:52on n'aurait pas
33:52réglé le problème.
33:54Et par ailleurs,
33:55je crois que l'information
33:56sur les effets délétères
33:58des réseaux sociaux
33:58doit être connue davantage
34:00et communiquée davantage
34:01pour que les jeunes
34:02prennent aussi conscience
34:04de ce qui se produit
34:05lorsque leur consommation
34:06est excessive.
34:07Et de ce point de vue-là,
34:08cette information
34:08n'est pas encore suffisamment donnée
34:10ni aux parents
34:11ni aux utilisateurs
34:13eux-mêmes.
34:14Bien, merci.
34:15Allons voir maintenant
34:16d'autres témoignages
34:17parce qu'on a entendu
34:18toutes ces inquiétudes
34:19venues de jeunes,
34:20des parents,
34:21des professeurs.
34:22On va aussi évoquer
34:22les bénéfices
34:24que l'on peut tirer
34:24de cette connexion
34:25de nos jeunes.
34:26Bonjour Théo,
34:27vous avez 26 ans,
34:28vous êtes créateur de contenu.
34:30Vous gérez la chaîne
34:31La Géozone sur YouTube.
34:3295 000 abonnés
34:34et une ambition,
34:35vulgariser la géographie
34:37sur Internet.
34:37Avant de vous écouter,
34:39on regarde comment
34:39vous vous préparez.
34:43Bonjour à toutes et à tous,
34:45je suis Théo Pissard
34:46et j'anime depuis 9 ans
34:47une chaîne YouTube
34:48de géographie
34:48et de géopolitique
34:49qui s'appelle
34:50La Géozone.
34:51Aujourd'hui,
34:51j'ai une communauté
34:52d'environ 100 000 personnes
34:53qui me suivent
34:54sur les réseaux sociaux
34:54et je réalise des vidéos
34:55sur l'ancien Amène de l'Est,
34:57sur des régions méconnues
34:58ou encore sur des pays
34:59à découvrir.
35:00Et pour moi,
35:01Internet a un vrai intérêt
35:02pédagogique.
35:03Voilà Théo,
35:04c'est très simple,
35:04vous le dites,
35:05il y a une bonne utilisation
35:06des écrans
35:07qui est possible.
35:09Absolument,
35:09oui,
35:10et bonjour à toutes et à tous.
35:11Et oui,
35:12bien sûr,
35:12on a entendu
35:13beaucoup de choses
35:13un peu négatives
35:14depuis le début
35:15de cette émission
35:15et ayant grandi
35:17avec les écrans,
35:18même si je ne suis pas
35:20non plus tout jeune,
35:21mais je pense
35:22qu'il faut aussi voir
35:22le côté positif
35:23de ces écrans
35:24et qu'on peut apprendre
35:25plein de choses
35:26et découvrir plein de choses
35:27via Internet,
35:28tout simplement.
35:29Oui,
35:29c'est une question
35:30d'apprentissage,
35:31de chercher les contenus
35:33qui permettent
35:34comme ça
35:34de se tirer vers le haut.
35:35C'est ça l'effort
35:36à faire pour les jeunes ?
35:38Oui,
35:38c'est ça à faire.
35:39On vous avait parlé
35:39des algorithmes,
35:40par exemple,
35:41l'algorithme est basé
35:43sur ce que les jeunes
35:44veulent voir justement
35:45et donc il y a
35:46la possibilité
35:47de travailler
35:48cet algorithme
35:48pour avoir
35:49des choses intéressantes
35:50ou pour apprendre
35:50des choses intéressantes
35:51et il faut tout simplement
35:54avoir la capacité
35:55et être mené
35:57vers le chemin
35:58de la réflexion
35:59et se dire
36:00« Ah tiens,
36:01est-ce que j'aime bien
36:02l'histoire ? »
36:02Il y a plein de choses
36:03qui existent sur l'histoire
36:04sur Internet
36:04et je vais commencer
36:05à chercher
36:05à me documenter
36:06et voilà.
36:07Et pour vous,
36:08les réseaux sociaux,
36:09les plateformes,
36:10YouTube,
36:11ça a été un moyen
36:11de passer vos connaissances ?
36:13C'est comme ça
36:13que vous l'avez vécu ?
36:15Ça a été tout d'abord,
36:16je pense,
36:17un moyen pour moi
36:17d'apprendre
36:18puisque j'ai commencé
36:19mes vidéos,
36:20j'étais encore étudiant,
36:21j'étais en classe préparatoire même
36:23donc forcément
36:24ces vidéos de géographie
36:26m'ont permis
36:26de m'améliorer
36:27dans ma matière spécifique
36:28et depuis,
36:30c'est devenu
36:30un bon exemple
36:33et une bonne idée
36:33pour permettre
36:34d'apprendre des choses
36:36au plus grand nombre
36:37surtout sur des lieux
36:37méconnus
36:38ou insolites
36:39partout dans le monde.
36:40Et on a vu aussi
36:41qu'il y avait eu
36:43tous ces arguments
36:44déployés dans l'émission
36:45auparavant.
36:46Est-ce que vous pensez
36:46qu'on est trop pessimistes
36:48depuis le début
36:48de cette émission ?
36:50Qu'est-ce que vous avez pensé
36:51de tout ce qu'on a entendu
36:51juste avant ?
36:53Je ne dirais pas
36:54que vous êtes pessimiste
36:55mais en réalité
36:56je dirais que
36:57vous avez un regard
36:59qui est forcément
37:00un peu bienveillant
37:01et tout le monde
37:01essaye de bien faire
37:02et de montrer que
37:03oui, Internet c'est dangereux,
37:04oui, les réseaux sociaux
37:05il faut faire attention
37:06et c'est totalement normal
37:07mais il y a plein de choses
37:09à voir,
37:10il y a plein de choses
37:10à découvrir
37:10et en fait
37:12il faut juste
37:12que les parents
37:13puissent potentiellement
37:14mener les enfants
37:16ou leurs enfants
37:17vers le chemin
37:17de la connaissance,
37:18de la culture,
37:20de toutes les matières
37:20qui peuvent être intéressantes
37:21et ils pourront
37:23un peu se détacher
37:24comme on disait
37:24du contenu
37:25qui est un peu vide
37:26qui permet
37:27juste de se reposer
37:28et de ne pas faire grand-chose
37:30pour pouvoir en apprendre plus
37:32sur le monde
37:33qui nous entoure.
37:34Vos vidéos
37:34elles peuvent aussi
37:35être utilisées en cours
37:36par des professeurs
37:37c'est-à-dire que
37:38les enseignants
37:39qui se mettent à la page
37:40pour coller
37:40aux envies des élèves
37:41et aux codes
37:42ils peuvent les captiver aussi
37:44c'est ça votre message ?
37:45Ouais je pense que c'est ça
37:47mon message
37:47à mon époque
37:48je me rappelle
37:48que quand le professeur
37:50sortait la grosse télé
37:51pour regarder une série
37:53pour regarder plutôt
37:54une pièce de théâtre
37:55ou des choses comme ça
37:55c'était l'effervescence
37:57et aujourd'hui
37:57je reçois des commentaires
37:58de temps en temps
37:59de personnes qui me disent
38:00qu'ils ont vu
38:01une de mes vidéos
38:01en classe
38:02etc.
38:03ou même que c'est des étrangers
38:05qui apprennent le français
38:05via mes vidéos
38:06donc oui je pense
38:07que c'est totalement
38:08c'est totalement utilisable
38:10en cours
38:11évidemment il faut savoir
38:12quel contenu
38:13quand, comment
38:13et un peu le vérifier
38:14à l'avance
38:14mais oui Youtube
38:16aujourd'hui est totalement
38:17utilisable en cours
38:17et je trouve
38:18une bonne chose
38:19Merci Théo
38:20Michael Vallée
38:21qu'est-ce que ça vous fait
38:22penser ?
38:23L'idée par exemple
38:24d'apprendre à son algorithme
38:26de nous donner
38:27certains contenus
38:28ce que vient de dire Théo
38:29on peut comme ça
38:30demander à l'algorithme
38:31de nous donner
38:32des choses intéressantes
38:33à avoir
38:33Oui je voudrais dire
38:33deux choses
38:34d'abord pour apprendre
38:34à son algorithme
38:35il faut savoir comment faire
38:36et donc on revient
38:37sur la question
38:38de l'éducation
38:39parce que sinon
38:39la machine sera
38:40plus forte que vous
38:41et il faut aussi
38:42qu'il y ait la possibilité
38:43donnée
38:44par les applications
38:45ou qu'on les oblige
38:45à donner cette possibilité
38:47de biffer
38:48certains mots-clés
38:49on l'a vu dans le reportage
38:49l'autre jour
38:50sur Public Sénat
38:52où il y a des mots-clés
38:53qui ne devraient pas exister
38:54qui restent pendant deux ans
38:55qui restent pendant deux ans
38:57sur Facebook
38:59donc il faut réussir
39:01à cadrer ça
39:01et bien évidemment
39:02c'est souhaitable
39:03et c'est probablement
39:04une des nombreuses solutions
39:06à apporter
39:06l'autre point
39:07vous parliez tout à l'heure
39:08de trouver quelque chose
39:08d'équivalent au Nutri-Score
39:10vous avez des chercheurs
39:10notamment parmi ceux
39:11qui ont participé
39:12à la commission
39:14qui ont rendu le rapport
39:16au président de la République
39:17sur la recherche
39:18du temps perdu
39:19qui a fait consensus
39:22ce qui n'est pas le cas
39:23de la publication
39:23que vous avez citée
39:24publiée un an plus tard
39:26sur la question
39:26d'élargir aux 6 ans
39:28il y a des controverses scientifiques
39:29qu'il faut regarder de près
39:30mais l'idée d'un numériscore
39:31c'est-à-dire qu'une influenceuse
39:34qui découvre complètement
39:36ébahie un produit
39:37qui lui vient de je ne sais où
39:38et qui fait deux minutes là-dessus
39:39et qui mange du temps
39:41de concentration à des enfants
39:42c'est pas la même chose
39:43que du contenu de géographie
39:44comme le fait monsieur
39:45donc sur un numériscore
39:46il y en a une
39:46que je mettrai facilement
39:48sur F ou G
39:48et monsieur
39:49que je mettrai sur A
39:50donc il faut savoir
39:51quels sont les bons contenus
39:54qui les donne
39:55qui le dit
39:56pour pouvoir permettre
39:57aux parents
39:57parce que je rappelle
39:58que les enfants
39:58ne doivent pas être laissés
39:59seuls devant l'écran
40:00il y a des parents
40:01vers quoi vous orientez
40:02les enfants
40:03sur les questions de contenu
40:04Catherine Morin d'Essailly
40:05une réaction au témoignage de Théo
40:07Oui
40:07merci Théo
40:09moi je partage
40:11ce que vous évoquez
40:12c'est l'internet des débuts
40:14où on avait une foi immense
40:16dans le potentiel
40:17que pouvait fournir internet
40:19mais très vite
40:20internet a été attrapé
40:21par les fameux GAFAM
40:23en fait
40:23qui ont dominé
40:25tout l'écosystème
40:26avec un modèle
40:28très toxique
40:29qui a été évoqué
40:29précédemment
40:30donc trouver
40:32les bons contenus
40:33les contenus intelligents
40:34qui vont vous apprendre
40:34quelque chose
40:35comme le dit mon collègue
40:37il faut savoir
40:38maîtriser
40:39l'outil informatique
40:40l'algorithme
40:41ça demande
40:42de la formation
40:42on en revient toujours
40:44au même sujet
40:44la formation aussi
40:45des formateurs
40:46qui par exemple
40:47à l'école
40:47vont apprendre aux élèves
40:49à s'orienter
40:50dans cette jungle
40:50voilà tout simplement
40:52Théo
40:52est-ce que vous pouvez poser
40:53votre question
40:54s'il vous plaît
40:54ma question
40:55elle est simple
40:55c'est pourrait-on
40:56labelliser les vidéos
40:57et sites internet
40:58pour garantir
40:59des informations
41:00instructives
41:01et vérifiées
41:02aux plus jeunes
41:03on en revient
41:04un petit peu
41:05au numéry score
41:06c'est un peu ça l'idée
41:07l'agence nationale
41:08de sécurité
41:08des systèmes d'information
41:10donne des labels
41:11sur les outils
41:12privés
41:12qui permettent
41:13une bonne sécurisation
41:14informatique
41:15de la même façon
41:16pourquoi est-ce que
41:17l'éducation nationale
41:18ou un autre organisme
41:19ne pourrait pas dire
41:20cette chaîne YouTube
41:21ou cette chaîne autre
41:22nous la labellisons
41:23comme ayant des contenus
41:25qu'on invite
41:25les enfants
41:27à regarder
41:28s'ils sont sur internet
41:29et s'ils ne sont pas
41:29en train de lire un livre
41:30parce que les deux
41:31peuvent être bien
41:31Marie-Dos Hachemine
41:33c'est une idée
41:33que vous pouvez reprendre
41:33dans votre rapport
41:34c'est une des pistes
41:35que nous avons retenues
41:36effectivement
41:37les parents ont besoin
41:38d'aide
41:39les parents ont un rôle
41:40éducatif
41:41et ils souhaitent
41:42l'exercer pleinement
41:43mais le législateur
41:44et les pouvoirs publics
41:45ont aussi
41:46à apporter
41:47des outils
41:48des cadres
41:48pour aider ses parents
41:50à exercer
41:50leur fonction parentale
41:52dans des bonnes conditions
41:53et donc
41:53labelliser ces contenus
41:55c'est une bonne idée
41:56pour les aider
41:56à faire des choix
41:57en toute connaissance de cause
41:58il faudrait passer
41:59par une loi
42:00oui
42:00la presse demande
42:03la même chose
42:03la presse dite professionnelle
42:05en fait
42:05voilà
42:06moi je plaide
42:07pour autre chose
42:08peut-être une plus grande ambition
42:09qui est en complément
42:10qui irait
42:11d'avoir une véritable
42:12politique industrielle
42:13et des outils
42:14et des plateformes
42:16en réalité
42:16qui se différencient
42:18totalement
42:18des modèles économiques
42:19actuels
42:20par exemple
42:21le service public
42:22pourrait mener
42:22cette réforme
42:23d'avoir une vaste
42:24plateforme
42:24de contenu
42:26toutes entreprises
42:28confondues
42:28la radio
42:29la télévision
42:29etc
42:30ne serait-ce que ça
42:31ça offrirait
42:32une offre
42:33très importante
42:34à l'ensemble
42:35des utilisateurs
42:37les chatbox
42:38aujourd'hui
42:39elles vont supplanter
42:40les moteurs de recherche
42:40et les réseaux sociaux
42:42sans doute
42:42sans doute
42:43faut-il investir aussi
42:44dans des outils
42:45nouveaux
42:46qui encore une fois
42:47disposent d'un autre
42:48modèle économique
42:49Marie-Doach-Liman
42:50il y a quand même
42:51une donnée
42:51à prendre en compte
42:52qui est celle
42:52de l'information mondialisée
42:55et donc
42:56si en France
42:57nous mettons en place
42:58un certain nombre
42:58d'outils
42:59qui encadrent
43:00et qui régulent
43:01internet vous donne
43:02accès à des contenus
43:03dans le monde entier
43:04et il n'est pas certain
43:05que tous les états
43:06aient la même rigueur
43:08et la même vertu
43:09donc nous devons aussi
43:10avoir une action
43:11coordonnée
43:12à l'échelle européenne
43:13mais aussi à l'échelle
43:14internationale
43:15ça débat
43:16allez-y
43:16monsieur Vallée
43:17je vous en rajoute
43:18une couche supplémentaire
43:19c'est qu'on a peut-être
43:20une opportunité
43:21de le faire
43:21au sein de l'espace
43:22francophone
43:23et de se dire
43:24que les contenus
43:24des pays francophones
43:25qui voudraient bien
43:26participer
43:27à cette labellisation
43:28et cette évaluation
43:29ça pourrait se faire
43:30utilement
43:31de cette façon-là
43:31ça fait réagir Théo
43:33de son côté
43:34puisque Théo
43:34peut-être qu'il y a
43:35des utilisateurs
43:36francophones
43:37qui regardent vos vidéos
43:38et que vous n'êtes pas limité
43:39qu'aux petits français
43:40c'est exactement
43:43ce que je pensais
43:44on n'y pense jamais trop
43:45puisqu'évidemment
43:45on est sur un média français
43:47mais oui
43:48que ce soit les Belges
43:50que ce soit les Suisses francophones
43:51que ce soit les Canadiens
43:52que ce soit tous les francophones
43:53en Afrique
43:54il y a beaucoup de gens
43:55qui regardent les vidéos
43:56un peu partout dans le monde
43:57et oui
43:57ça peut être très intéressant
43:59de cumuler tout ça
44:00et essayer
44:01sur des sujets
44:02qui ne portent pas trop
44:03à risque évidemment
44:04ou qui ne sont pas débattables
44:05de pouvoir les mettre en avant
44:06c'est très positif
44:08Il y a notre témoin précédent
44:09Anthony
44:10professeur au collège
44:11qui voulait réagir
44:12Anthony
44:12vous avez demandé la parole
44:13on vous écoute
44:14Oui
44:15sur cette question
44:17du Nutri-score
44:19ou de l'équivalent
44:19du Nutri-score
44:20moi ça me semble
44:22aussi indispensable
44:23et ça pose la question
44:24de comment les GAFAM
44:26doivent ouvrir leur code
44:28c'est-à-dire
44:29permettre de mettre en place
44:30des normes communes
44:31qu'on appelle des API
44:32qui permettraient
44:33à des régulateurs tiers
44:35au sein de l'Union Européenne
44:37de forcer
44:38par exemple
44:40à indiquer
44:41que tel contenu
44:42a telle vertu pédagogique
44:43et que tel autre
44:44n'en a pas
44:44et moi
44:46ce que je constate
44:47c'est que
44:47et j'ai fait le constat
44:49pour la question
44:50des contrôles parentaux
44:51en fait
44:51chaque plateforme numérique
44:53que ce soit
44:53TikTok ou Instagram
44:54fait ses propres systèmes
44:56de contrôle parental
44:57et donc un parent
44:58qui veut maîtriser
45:00ses contrôles parentaux
45:01pour chaque plateforme
45:01il faut qu'il passe
45:02j'ai fait l'expérience
45:04personnellement
45:04il y a plus de 20 heures
45:06à passer
45:06aucun parent
45:07ne va passer 20 heures
45:09pour maîtriser
45:09tous les contrôles parentaux
45:10et donc pour faire
45:11cet écran score
45:13et bien
45:14il est absolument
45:16indispensable
45:16de forcer la main
45:18aux GAFAM
45:18pour qu'ils ouvrent
45:20leurs codes
45:20et qu'on puisse
45:21leur imposer
45:21des normes
45:22que nous
45:22nous allons pouvoir
45:23choisir
45:26alors que pour l'instant
45:27ce sont les GAFAM
45:28qui nous imposent
45:29leurs lois
45:29et ça on a tenté
45:30de le faire
45:31avec le règlement
45:32sur les services numériques
45:33le fameux DSA
45:34qu'on a transposé
45:36dans la loi SREN
45:37sécurisé et régulé
45:37l'espace numérique
45:38ici au Parlement
45:39on a demandé
45:40la transparence totale
45:41sur les algorithmes
45:42ça on vient à ça
45:43et ils nous ont opposé
45:44le secret des affaires
45:45donc on n'a pas avancé
45:46vraiment sur ce sujet
45:47de même qu'on souhaiterait
45:48que les plateformes
45:48soient ouvertes
45:49à tout type de chercheurs
45:50ce n'est pas encore le cas
45:51il va falloir remettre
45:52sur l'ouvrage
45:53sur le métier
45:54l'ouvrage
45:55et oui
45:56une dernière question
45:56pour Anthony
45:57ce qu'on disait avec Théo
45:58d'utiliser des contenus
45:59de Youtube en cours
46:01est-ce que c'est quelque chose
46:02que vous pourriez faire ?
46:03Alors là
46:05je peux être extrêmement précis
46:06en fait
46:06au fil des années
46:07l'utilisation
46:08de Youtube en cours
46:09en tout cas
46:10dans mon département
46:11s'est généralisée
46:13parce que
46:14les contenus de Théo
46:15que je connaissais
46:15sont d'une excellente qualité
46:17et donc forcément
46:18c'est tentant
46:20pour les professeurs
46:20et puis maintenant
46:22la politique départementale
46:24est un peu différente
46:25la politique départementale
46:26elle est telle
46:27qu'on bloque
46:28dans les établissements
46:29scolaires du secondaire
46:30en tout cas
46:31pour la partie collège
46:31l'accès à Youtube
46:33au motif que
46:34un
46:34la souveraineté numérique
46:36c'est
46:37on est complètement
46:39dépendant
46:40de plateformes américaines
46:41ça pose en plus
46:42des problèmes de filtrage
46:43il y a des problèmes
46:44techniques
46:44donc au final
46:45on a beaucoup
46:47utilisé Youtube
46:48dans l'éducation nationale
46:49certains départements
46:50à mon avis
46:51l'utilisent encore beaucoup
46:52mais nous
46:53on est plutôt
46:54dans le département
46:55dans une période
46:56où on va mettre
46:57des freins
46:57quant à l'utilisation
46:58de Youtube
46:58parce que
46:59la place de l'écrit
47:00c'est à dire
47:01qu'on bascule
47:02vers un enseignement
47:03qui est basé
47:03sur de la vidéo
47:05alors qu'il faut
47:05maintenir l'écrit
47:06et bien merci Anthony
47:08pour ces précisions
47:09merci à Théo
47:10qui témoignait juste avant
47:11on va aller voir
47:12notre dernier témoin
47:13dans cette émission
47:14bonjour Raphaël
47:15Courcier-Frémio
47:16vous avez 35 ans
47:18vous êtes directeur
47:18de développement
47:19de la Pop Education
47:20depuis 2018
47:21vous proposez
47:22des colonies de vacances
47:23sans téléphone portable
47:24Raphaël
47:25d'où vient ce concept ?
47:28Bonjour à tous
47:29merci de votre invitation
47:31alors
47:31on part d'un constat
47:33très simple
47:33avec mon épouse
47:34en 2018
47:35lors de la création
47:36de Pop
47:36c'est que
47:37un parent sur deux
47:38n'a pas l'idée
47:39d'envoyer son enfant
47:40en colonies de vacances
47:41pourquoi ?
47:43parce que le prix
47:43est souvent un blocage
47:44souvent il y a la peur
47:47aussi de l'inconnu
47:48et la crainte
47:50de ne pas avoir
47:51de nouvelles
47:51de son enfant
47:51durant le séjour
47:52alors nous on s'est dit
47:53comment composer
47:55avec tout ça
47:55qu'est-ce qu'on va
47:55pouvoir créer
47:56et on s'est dit
47:58on va prôner la déconnexion
48:00pour les enfants
48:01et par contre
48:02on va être surconnectés
48:03avec les parents
48:04et surtout
48:05on va rassurer
48:06un maximum les parents
48:07en faisant beaucoup
48:08beaucoup de réunions
48:09d'informations
48:10sur le séjour
48:10et on va demander aussi
48:11à ce que les enfants
48:12soient présents
48:13durant ces réunions
48:14d'informations
48:14alors concrètement
48:16quel est le concept
48:17exactement
48:17et est-ce que ça marche ?
48:18c'est pas bête
48:19alors le concept
48:22exactement
48:22c'est que
48:23il y aura une grande phase
48:25avant le séjour
48:27sur le recrutement
48:28de nos équipes
48:28où on va sensibiliser
48:30nos équipes
48:31il faut vraiment
48:31que les animateurs
48:32soient pour le projet
48:33porteurs du projet
48:35donc on va faire
48:36beaucoup de réunions
48:37pour bien les sensibiliser
48:39à l'usage du téléphone
48:40durant les séjours
48:41et ensuite
48:44on va bien ficeler
48:45le planning d'animation
48:47pour proposer
48:48en fait vraiment
48:49des animations de qualité
48:50pour occuper
48:51en fait les enfants
48:51durant tout le séjour
48:54et donc les téléphones
48:55sont interdits
48:55dans les chambres
48:56pendant les activités
48:57il y a une exception
48:58entre 18h et 19h
49:00c'est bien ça ?
49:01ouais c'est bien ça
49:02c'est bien ça
49:03donc en fait
49:04quand je vous parlais
49:05vraiment de
49:05de tout le
49:07pour moi
49:08c'est un
49:09c'est un ensemble
49:11en fait
49:11les animateurs
49:12sont porteurs du projet
49:13mais ensuite
49:13on va faire
49:13une réunion d'informations
49:14avec les parents
49:15et les enfants
49:17pour leur expliquer
49:18vraiment le concept
49:19et une fois qu'on arrive
49:21sur le séjour
49:22on va faire les règles de vie
49:23avec les enfants
49:24avec les jeunes
49:25ils vont nous confier
49:26leur téléphone portable
49:27et on va leur laisser
49:29une heure par jour
49:30pour utiliser le téléphone
49:31généralement entre 18h
49:32et 19h
49:33avant le dîner
49:34et nous
49:36tout le travail
49:36c'est que les enfants
49:37oublient
49:37d'utiliser leur téléphone
49:38durant le séjour
49:39et qu'ils nous remercient
49:40à la fin
49:41d'avoir tissé du lien
49:43entre eux
49:44chose qu'ils n'auraient
49:45peut-être pas fait
49:45si on leur avait
49:47laissé le téléphone
49:47et alors comment est-ce
49:48que vous les trouvez
49:49les enfants
49:49lorsqu'ils lâchent
49:51les téléphones
49:51on va un avant-après
49:53il y a un avant-après
49:56alors le
49:57il y a un avant-après
49:58pendant le séjour
49:59après on ne sait pas
50:00ce qui se passe
50:00quand ils reviennent
50:01à la maison
50:02mais souvent ils nous remercient
50:03ils nous remercient
50:04parce que
50:04encore une fois
50:05ils n'auraient pas eu
50:06des discussions
50:06aussi poussées
50:07ils ne se seraient pas fait
50:08autant d'amis
50:08si on leur avait laissé
50:10le téléphone
50:10encore une fois
50:13c'est dur
50:13au départ
50:14mais c'est tout le travail
50:16des animateurs
50:17aussi
50:17de faire le job
50:19de donner la vie
50:20parce que l'animation
50:21c'est ça
50:21c'est proposer
50:22des activités
50:23être avec les jeunes
50:24être source de propositions
50:25en fait
50:26pour combler ce manque
50:27et encore une fois
50:29à la fin
50:29on a des remerciements
50:30des enfants
50:32des jeunes
50:32et des parents
50:33Michael Vallée
50:34on voit qu'il y a une demande
50:35pour ce type de séjour
50:36pour lâcher prise
50:38avec son téléphone
50:38quand on est un ado
50:40qu'est-ce que ça vous évoque ?
50:41Il y a deux choses intéressantes
50:42la première
50:43c'est que de la même façon
50:44que les addictologues
50:45avec les préventions
50:46que j'ai dit tout à l'heure
50:47sur le terme
50:47s'accordent à dire
50:49que le janvier sans alcool
50:50ça ne fait jamais de mal
50:52parce que ça permet
50:53aux gens d'éprouver
50:54s'ils ont un problème
50:55pas un problème
50:55si c'est facile ou pas
50:56probablement que ça fait du bien
50:57à ses enfants
50:58de se rendre compte
50:59que finalement
51:00on peut très bien
51:02sans téléphone
51:03passer de
51:04sans téléphone quasiment du tout
51:06passer des très bons moments
51:07ce qui m'intéresserait peut-être
51:09c'est que vous puissiez avoir
51:09une évaluation scientifique
51:11avec une cohorte d'enfants
51:13colonie de vacances
51:14avec téléphone portable
51:15une autre sans
51:15et regarder à très long terme
51:17si ça peut induire
51:18les comportements
51:18ou pas
51:19ou si c'est simplement
51:20un moment de déconnexion
51:21qui fait à peu près du bien
51:22et la deuxième chose
51:23c'est qu'en fait
51:24que ce soit dans ce modèle
51:25de colonie de vacances
51:26ou à la maison au quotidien
51:27c'est pas tant
51:28l'écran lui-même
51:30qui est mauvais
51:30et là il y a un débat
51:31et il faut faire très attention
51:33à ce qu'on lit partout
51:33dans la presse
51:34il faut regarder
51:34qui est scientifique
51:35qui ne l'est pas
51:36mais ce qui est intéressant
51:37c'est de se dire
51:38de quoi nous prive
51:41l'écran
51:42du sommeil éventuellement
51:43de l'interaction sociale
51:44du lieu
51:45du jeu
51:47de pouvoir se trouver
51:48avec d'autres enfants
51:49avec ses parents
51:50d'éviter ce qu'on appelle
51:52maintenant la technoférence
51:53c'est-à-dire
51:53on est comme ça
51:54avec ses enfants
51:54et puis on est happé
51:55par autre chose
51:56et les enfants voient
51:57le comportement des parents
51:58qui sont happés
51:59comment voulez-vous demander
52:00aux enfants eux
52:00de faire différemment
52:01il y a la question
52:02de l'exemplarité
52:02dans l'éducation
52:03donc c'est tout ça
52:05que ça induit
52:05et je pense que votre expérience
52:07mériterait d'être objectivée
52:09parce que ça pourrait être
52:10très intéressant
52:11et Mickaël Vallée
52:11dans votre commune
52:12les parents
52:13lorsqu'ils envoient leurs enfants
52:14en colo
52:15ils réclament de pouvoir
52:16les jantes sur leur smartphone
52:17c'est ça aussi ?
52:18Oula
52:18vous savez on a des cas
52:19c'est arrivé dans mon département
52:21vous avez des enfants
52:21qui partent en voyage scolaire
52:23collège
52:24et vous vous rendez compte
52:24qu'il y a des parents
52:25qui ont mis le téléphone
52:26caché dans le fond du sac
52:28mais c'est la même chose
52:29que les parents
52:29qui mettent des puces
52:31qu'on appelle
52:31dans une marque
52:32en particulier
52:33des AirTags
52:34et parfois
52:36à l'insu de l'enfant
52:38c'est pas comme ça
52:39qu'on peut construire
52:40une relation
52:42donc tout ça
52:44sont des sujets
52:44où vous voyez
52:45que finalement
52:45dans l'éducation
52:46l'éducation à la parentalité
52:48est une bonne partie
52:50de la question
52:50de l'éducation
52:50de manière globale
52:51Raphaël
52:52les parents
52:52qu'est-ce que vous pouvez nous dire ?
52:55Les parents
52:56les parents
52:56bah écoutez
52:57comme je vous ai dit au départ
52:59les parents
52:59veulent être connectés
53:01avec l'organisme
53:02de séjour
53:03donc c'est à nous aussi
53:05de faire le boulot
53:06si je puis dire
53:07ce qu'on fait nous
53:09sur l'écolopop
53:10c'est qu'on va
53:10on va mettre une messagerie
53:12sécurisée
53:12en place
53:13avec les parents
53:14on va faire un blog de séjour
53:15on va mettre des photos
53:16tous les jours
53:17on va décrire le programme
53:18au quotidien
53:19et on va également
53:20faire un montage vidéo
53:22du séjour à la fin
53:22et on va leur fournir
53:24les photos du séjour
53:25ce qui fait qu'à la question
53:26est-ce que je peux avoir
53:28mon téléphone
53:29pour prendre des photos
53:30et des vidéos
53:30la réponse est très claire
53:32c'est que nous
53:33nous sommes équipés
53:34de matériel
53:35pour pouvoir faire tout ça
53:36et comme ça
53:37les enfants peuvent
53:38profiter pleinement
53:39du séjour
53:40mais encore une fois
53:40ça demande un gros investissement
53:41parce que les parents
53:44sont demandeurs aussi
53:45c'est pas que les enfants
53:47qui demandent
53:48d'appeler leurs parents
53:48Merci beaucoup Raphaël
53:50pour ce témoignage
53:50on va finir
53:51un petit mot de conclusion
53:52en plateau
53:53est-ce que vous avez repensé
53:55vous aussi
53:56messieurs
53:57mesdames les sénateurs
53:57votre relation
53:58avec votre smartphone
53:59madame H. Lehman
54:00Je crois que c'est
54:01une vraie question
54:02en vérité
54:03les parents
54:04et les adultes
54:05sont un modèle
54:06pour les enfants
54:06et nous observons
54:08que dans les couples
54:09aussi
54:10il peut y avoir
54:10des difficultés relationnelles
54:12qui sont induites
54:13par la technoférence
54:14qui a été évoquée
54:15tout à l'heure
54:16et donc lorsque vous observez
54:18au restaurant
54:18ou même
54:19les repas de famille
54:20où le téléphone
54:21est posé
54:22à côté de chaque convive
54:23qui check
54:25ces notifications
54:28et que le dialogue
54:30ne s'installe pas
54:32on se rend compte
54:33qu'il y a un vrai problème
54:34il y a un problème
54:35de posture
54:35il y a un problème
54:36d'éducation
54:36et il y a un problème
54:37aussi de comportement
54:39et d'exemplarité
54:40des parents
54:41donc on n'est pas là
54:42pour faire la leçon
54:43aux parents
54:44on est là
54:44pour les accompagner
54:45pour les aider
54:45parce que nous sommes
54:46tous aussi parents
54:48et adultes
54:49mais je crois
54:50que nous devons aussi
54:51nous remettre en question
54:51et on voit
54:52grâce à notre réalisateur
54:53Philippe de Sony
54:54vos smartphones
54:55posés juste derrière vous
54:57Michael Vallée
54:58une réflexion personnelle
54:59sur ce sujet
54:59non la réflexion personnelle
55:01elle est toujours compliquée
55:02parce qu'on ne veut pas
55:02donner des leçons
55:03moi je dirais simplement
55:05que de la même façon
55:06qu'on sait
55:06que c'est 5 fruits
55:07et légumes par jour
55:08je vous assure
55:08que ça m'arrive
55:08de m'envoyer de temps en temps
55:09un gros pot de glace
55:10comme tout le monde
55:11d'accord
55:11quelque chose
55:12qui ne rentre pas
55:13dans le cadre
55:14toute la question
55:15c'est celle de l'équilibre
55:16et moi je suis assez inquiet
55:17dans ce débat
55:18de l'absence de nuance
55:19c'est-à-dire le
55:20on interdit complètement
55:21dans tel ou tel cas
55:23ou le
55:24mais il n'y a pas de problème
55:25c'est normal
55:25que les enfants
55:26ou alors
55:27c'est trop tard
55:27les GAFAM ont gagné
55:28il faut être plus précis
55:29il faut introduire la nuance
55:30et la rationalité scientifique
55:32pour essayer d'éclairer
55:33les décisions
55:33de politiques publiques
55:34mais ce qu'on peut faire
55:36sans passer par la loi
55:36ou sans faire des grands discours
55:38il faut le faire
55:39et je crois aussi
55:40j'en termine
55:41que la question sociale
55:42c'est-à-dire
55:43qu'il y a un déséquilibre
55:44et une différence
55:45fondamentale
55:46dans la façon
55:46d'être armée
55:47pour gérer tout ça
55:48en fonction des milieux sociaux
55:50et c'est par là
55:51qu'il faut commencer
55:51avant de penser
55:52que l'écran en lui-même
55:53est le diable
55:54Madame Morin de Saillet
55:55le mot de la fin pour vous
55:56Oui
55:56Souvent moi-même
55:57je me prends
55:58à dire quand même
56:00je suis trop sur mon écran
56:02je suis trop sur mon téléphone
56:04dit intelligent
56:05et il faut faire une pause
56:06donc je crois que le maître mot
56:07c'est apprendre à se servir
56:09des écrans
56:09apprendre à se passer
56:11tout simplement
56:12c'est-à-dire que
56:13ce n'est ni noir
56:14ni blanc
56:14il faut utiliser
56:15à bon escient
56:16cet outil
56:17qui est à la fois
56:19source de progrès
56:20mais aussi de grandes menaces
56:21Et merci
56:21pour effectivement
56:23ces mots tout en nuances
56:24c'est la fin de cette émission
56:25merci à nos françaises
56:26et à nos français
56:27qui ont participé à ce débat
56:28merci à tous les trois
56:29sénateurs en plateau
56:31et un grand merci aussi
56:32aux équipes techniques
56:33et éditoriales
56:34qui ont permis
56:35de réaliser ce dialogue citoyen
56:36notre émission
56:37qui est à retrouver
56:38sur publicsena.fr
56:39et c'est une nouveauté
56:41elle est également disponible
56:42en podcast
56:43sur toutes les plateformes
56:45à très vite
56:46pour un nouveau numéro
56:47Dialogue citoyen
56:47C'était une très bonne émission
56:49j'étais très satisfait
56:51des débats
56:52engagés
56:52et je ne pensais pas
56:55que les sénateurs
56:57prenaient ces sujets
57:00à bras le corps
57:01et qu'il y ait peut-être
57:02des consultations
57:02qui vont être menées
57:05Oui, je l'ai trouvé
57:05très enrichissant
57:06et c'est vachement intéressant
57:07pour nos parents
57:08Toutes les informations
57:09sont bonnes à prendre
57:10donc bravo
57:11et merci
57:11Merci