- 05/06/2025
Jeudi 5 juin 2025, retrouvez François Rimeu (Stratégiste senior, Crédit Mutuel AM), Bastien Drut (Responsable de la stratégie et de la recherche économique, CPR AM), Frederik Ducrozet (Responsable de la recherche macro, Pictet Wealth Management) et Julien-Pierre Nouen (Directeur des études économiques et de la gestion diversifiée, Lazard Frères Gestion) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.
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00:00Générique
00:00Bonsoir à toutes et à tous et bienvenue dans Smart Bourse.
00:10Smart Bourse, votre rendez-vous sur Bsmart4Change pour décrypter l'actualité boursière à 20h30.
00:18Vous pouvez évidemment nous retrouver en replay ou nous écouter en podcast sur toutes les plateformes de podcast.
00:24Au sommaire de cette émission Smart Bourse ce soir, nous reviendrons tout d'abord sur cette décision de la BCE,
00:29d'abaisser son taux de dépôt de 25 points de base à l'issue de sa réunion de politique monétaire.
00:34Celui-ci passe de 2,25% à 2%, une décision qui était largement attendue par les marchés
00:39mais que nous commenterons évidemment en plateau dans un instant avec nos invités.
00:44Nous reviendrons sur la situation économique en zone euro alors que l'inflation au mois de mai repasse sous la barre des 2%,
00:50tandis que la BCE estime de son côté que l'inflation en 2026 devrait être de 1,6% contre 1,9% lors de sa précédente estimation.
00:59avant de se maintenir à 2% en 2027.
01:02Et en ce qui concerne les prévisions en matière de PIB de la BCE, toujours celle-ci reste inchangée ou presque.
01:07La Banque Centrale Européenne s'attend à une croissance de 0,9% cette année,
01:11puis 1,1% en 2026 contre 1,2% lors de sa précédente prévision et enfin 1,3% en 2027.
01:19Aux Etats-Unis, avant le grand rendez-vous macroéconomique sera demain avec la publication des chiffres de l'emploi au mois de mai.
01:27En attendant, les inscriptions hebdomadaires au chômage ressortent en hausse de 8 000 par rapport à la semaine dernière,
01:33tandis que l'enquête ADP mentionnait hier lors de sa publication un ralentissement du nombre de la création d'emplois aux Etats-Unis
01:40avec un secteur privé qui n'avait créé que 37 000 nouveaux postes au mois de mai contre un consensus à 115 000.
01:46À quoi s'attendre pour demain et quel scénario sur l'économie américaine pour les prochains mois ?
01:51Nous tenterons évidemment de répondre à cette question dans un instant avec nos invités.
01:55Et puis évidemment, nous commenterons la réaction des marchés avec notamment un CAC 40 qui semble pris en étau aujourd'hui.
02:01Avec d'un côté la nouvelle d'un coup de téléphone entre Donald Trump et Xi Jinping si on veut faire une corrélation immédiate entre l'actualité du jour et la réaction des marchés.
02:09Et de l'autre, la prudence à peine voilée de la BCE pour les prochains mois.
02:14Et puis dans la dernière partie de l'émission, dans Marché Athème, nous ferons un point macro détaillé avec Frédéric Ducrozet, responsable de la recherche macro de PICT Wealth Management.
02:22On se retrouve tout de suite sur le plateau de Smart Bourse.
02:31Et nous commençons tout de suite avec Tendance, mon ami, le résumé complet de l'actualité boursière du jour proposé par Pauline Grattel.
02:40Bonsoir, Pauline.
02:41A la une, je le disais en introduction, la BCE a abaissé ses taux pour la huitième fois depuis juin 2024.
02:47Oui, la Banque centrale européenne a ramené son taux de dépôt de 2,25 à 2% et a également mis à jour ses prévisions d'inflation et de croissance.
02:57Pour la croissance du PIB, elle laisse ses prévisions inchangées pour cette année à 0,9%.
03:01Pour 2026, la prévision est revue en légère baisse de 1,2% à 1,1% et pour 2027, elle reste inchangée à 1,3%.
03:11Concernant l'inflation, les prévisions sont abaissées de 1,9% à 1,6% l'an prochain et maintenues à 2% en 2027.
03:20Christine Lagarde indique que la politique monétaire est bien positionnée après cette nouvelle baisse des taux.
03:25Par ailleurs, un membre de la BCE n'a pas voté la baisse.
03:28Quelles ont été les grandes réactions sur les marchés, Pauline ?
03:31L'euro a rebondi directement et l'euro-dollar se traite même à près de 1,15.
03:36Les taux longs européens ont aussi rebondi.
03:38Le rendement allemand à 10 ans s'établissant ainsi autour de 2,55% et pour le rendement à 10 ans français autour de 3,25%.
03:46Dans le même temps, les indices actions en Europe se sont repliés alors qu'ils étaient en hausse dans la matinée.
03:51Ainsi, le stocks 600 et l'euro stocks 50 sont en léger repli.
03:55Le DAX, qui a inscrit un nouveau record, évolue finalement autour de l'équilibre.
03:59Et en France, le CAC 40 retombe sous 7 800 points.
04:02Vous suivez, Pauline, chaque jour les marchés obligataires américains.
04:06Mais question plus large, comment se portent les marchés actions et obligataires américains aujourd'hui ?
04:09Aux Etats-Unis, les indices sont ouverts sans réelle tendance et autour de l'équilibre pour le Nasdaq, le S&P 500 et le Dow Jones.
04:15Alors qu'une agence de presse chinoise annonce qu'il y a eu un entretien téléphonique entre Trump et Xi Jinping concernant les marchés obligataires.
04:23Les taux longs américains poursuivent leur détente avec un 10 ans autour de 4,35% aujourd'hui
04:28et un 30 ans qui évolue autour de 4,85% alors qu'il restait très proche du seuil des 5% depuis quelques temps.
04:36Du côté de l'actualité des sociétés, la star du jour en Europe, c'est Dr Martens.
04:41Oui, le titre bondit de 20% à Londres au cours de la séance après avoir fait état des résultats financiers de son exercice 2024-2025.
04:49Le chiffre d'affaires est en repli de 10%, mais c'est ce qui était attendu dans un contexte compliqué de faibles demandes dans plusieurs marchés clés.
04:57En revanche, le groupe annonce un retour à la croissance et le bénéfice ajusté avant impôt est supérieur aux attentes des analystes.
05:03On parle toujours d'actions en hausse également. Ici, l'Orluxotica, Pauline.
05:07Oui, le groupe d'optique a signé un accord afin d'acquérir la principale chaîne d'optique en Malaisie, une chaîne de 90 magasins.
05:13Ici, l'Orluxotica est déjà bien installée sur le territoire malaisien et compte ainsi encore se renforcer.
05:19La transaction devrait être finalisée à la fin du mois de juin. Le titre est en hausse de 2,5%.
05:24Et hors du CAC 40 à présent, E-Telsat plonge, Pauline.
05:27Oui, de 15% au cours de la séance, E-Telsat et Lanterne Rouge du SRD.
05:31L'opérateur français de satellite annonce que son partenaire sud-coréen va céder sa participation de 5,4% avec des actions à 3 euros,
05:39soit un décote de 14% par rapport à la clôture d'hier.
05:42Et on finit avec le programme de demain, un programme autour de l'emploi aux Etats-Unis, Pauline.
05:46Oui, les investisseurs prendront connaissance du rapport officiel sur l'emploi du département du travail américain pour le mois de mai.
05:52Et en zone euro, on regardera également la troisième estimation du PIB pour le premier trimestre et les ventes au détail d'avril.
05:58Voilà, donc c'était Tendance, mon ami. Merci beaucoup, Pauline Grattel.
06:02Merci.
06:02Et on se retrouve tout de suite dans Planète Marché.
06:14Et nous enchaînons à présent avec Planète Marché.
06:16Nous avons une quarantaine de minutes ensemble pour décrypter les actualités économiques, parfois politiques et surtout financières dans Smart Bourse.
06:22Nous accompagnent ce soir pour décrypter tous ces sujets trois experts.
06:26Bastien Drue, tout d'abord. Bonsoir, Bastien Drue.
06:28Bonsoir.
06:29Vous êtes responsable des études et de la stratégie de CPRAM.
06:32On a le plaisir d'être avec également Julien-Pierre Nouand.
06:36Bonsoir, Julien-Pierre Nouand.
06:37Bonsoir.
06:37Vous êtes directeur des études économiques et de la gestion diversifiée chez Lazare Frères Gestion.
06:41Et enfin, on a le plaisir d'accueillir François Rimeux.
06:43Bonsoir, François Rimeux.
06:43Bonsoir.
06:44Vous êtes stratégiste chéneur chez Crédit Mutuel, Asset Management.
06:47On va commencer avec vous, Bastien Drue, pour revenir sur cette décision de politique monétaire de la BCE.
06:52Quand on suit les marchés, on a l'impression qu'il n'y a pas de surprise, puisqu'effectivement, on l'attendait, cette baisse de taux.
06:58Il n'y a pas tellement de révision que ce soit un petit peu en matière d'inflation, mais pas tellement en matière de croissance de la Banque Centrale Européenne.
07:06Et pour autant, on a l'impression que le ton laisse entendre quand même qu'on laisse ensuite la place pour les prochains mois
07:11à beaucoup plus d'incertitudes, en tout cas vu par la BCE.
07:15Oui, tout à fait. En fait, là, ce que Christine Lagarde a expliqué en conférence de presse, c'est un changement de chapitre, en fait.
07:21La page, comme elle le disait, de la période qui va de 2020 à 2024, qui a été marquée par le Covid, qui a été marquée par la guerre en Ukraine,
07:32et donc la crise énergétique par ricochet. Ce chapitre, il est un peu en train d'être, de se terminer.
07:39D'accord.
07:39On clôture le chapitre.
07:40Oui, parce que là, ça fait plusieurs fois maintenant que la BCE affiche des prévisions d'inflation sous-jacente sous les 2% pour 2026, pour 2027.
07:51Et on voit dans les derniers chiffres d'inflation qu'on a une sorte de convergence de l'inflation sous-jacente vers 2%.
07:57Donc, on a l'impression que ce dossier-là, il est en train d'être clôturé, en quelque sorte, et que maintenant, il faut passer à autre chose que ce nouveau chapitre,
08:07qui va être surtout marqué par la guerre commerciale, est en train de s'ouvrir, et que c'est vraiment là-dessus que le narratif va maintenant se porter.
08:15C'est pratiquement uniquement là-dessus.
08:17Ce qui était intéressant dans le communiqué introductif, qui a été lu par Christine Lagarde, c'est le fait qu'ils indiquaient que, la BCE indique qu'il y a quand même des vrais risques qui sont liés à cette guerre commerciale.
08:31Bien sûr, oui.
08:32Mais, en fait, la BCE, elle est un peu price-taker, quoi. Sur ce dossier-là, elle va essayer de voir ce qui se passe.
08:38Est-ce qu'il y a vraiment des hausses de droits de douane qui vont être mises en place ? De combien ça va être ? Parce qu'il y a encore une incertitude qui est très forte là-dessus.
08:44Je pense qu'on en reparlera tout à l'heure.
08:45Bien sûr.
08:46Et du coup, ce sera vraiment les développements sur le dossier de la politique commerciale qui feront que la BCE poursuive ou pas son cycle de baisse de taux.
08:56C'est un peu ça qu'elle a essayé d'expliquer, je pense.
08:58Donc là, la BCE regardera non seulement la guerre commerciale, mais peut-être aussi l'impact sur l'économie européenne, qu'on a du mal à quantifier aujourd'hui ?
09:06Oui, tout à fait. Quel sera l'impact sur l'inflation ? Quel sera l'impact sur la croissance ? C'est exactement ce que la BCE essaiera de voir dans les prochains mois.
09:16Pour maintenant déterminer sa politique de taux.
09:18Bon, Julien-Pierre Nouand, un mandat peut-être un petit peu plus difficile pour la BCE à partir de maintenant, parce qu'elle aura peut-être moins la main quand même sur ce qui va se passer,
09:24sur ce qui va impacter directement ou indirectement l'économie européenne.
09:28Et effectivement, on a le sentiment qu'à 2%, la BCE se sent proche de son taux d'équilibre et que maintenant, on change de chapitre.
09:39Effectivement, la question, ça va être l'impact économique sur la croissance de la zone euro, sur l'inflation dans la zone euro.
09:46C'est vrai qu'on peut dire aussi que cette guerre commerciale, elle peut avoir des effets plutôt déflationnistes en Europe, si l'euro continue de s'apprécier, si le pétrole continue de baisser.
09:59Voilà, donc elle a dit qu'elle était à la fin d'un cycle.
10:03Qu'est-ce qui va constituer le prochain cycle ? C'est très clair.
10:07Ça va être l'impact économique et l'évolution des données en Europe.
10:12Pour l'instant, lorsqu'on regarde un peu les prévisions, on voit une BCE qui est relativement confiante sur le fait que l'impact sur l'économie européenne va être relativement circonscrit.
10:20Néanmoins, elle a aussi publié des scénarios de sensibilité.
10:24Si on a une aggravation, l'impact sera plus important.
10:28Et donc, elle va rester dans cette approche, je pense, très data-dependent pour les prochains mois.
10:36Comment vous regardez, vous, l'économie européenne à l'heure actuelle ?
10:39Parce que c'est vrai qu'on parle beaucoup des États-Unis.
10:40On parle beaucoup, effectivement, de ce risque venu, effectivement, des droits de douane aux États-Unis.
10:44Un peu moins de la zone euro, de l'Union européenne ou des marchés européens dont on a l'impression que c'est plutôt stable.
10:50Et il y a de la performance.
10:53Comment est-ce que vous, vous analysez ça aujourd'hui ?
10:54Est-ce que j'entends souvent des experts dire qu'on n'a pas encore vu dans les résultats d'entreprise aux États-Unis l'impact des droits de douane
11:00ou en tout cas des potentiels droits de douane voulus par Donald Trump et en Europe ?
11:04Est-ce qu'on est sur la même tendance et sur les mêmes risques aujourd'hui ?
11:08Oui, c'est très cher.
11:09Pour les résultats des entreprises, et on l'avait vu dans les communications sur les chiffres du premier trimestre,
11:14c'était beaucoup trop tôt pour les entreprises.
11:15En plus, on ne savait pas encore exactement à quel niveau ils allaient être positionnés.
11:20Bien sûr. Et toujours pas aujourd'hui.
11:21Toujours pas aujourd'hui.
11:21Sur l'économie, nous, on est assez partisans dans le scénario un peu de courbanjiste.
11:28C'est-à-dire qu'à court terme, on va avoir un impact mécanique parce qu'il y a eu quand même des anticipations sur les exportations de l'Europe vers les États-Unis.
11:37On a eu les chiffres du commerce extérieur américain aujourd'hui qui montraient une forte baisse des importations.
11:41Donc ça, je normalise. Donc ça veut dire moins d'exportation pour les Européens sur le deuxième trimestre.
11:46Donc c'est un effet un peu négatif.
11:48Sans doute aussi encore peut-être des effets sur les exportations peut-être au troisième trimestre.
11:55Après, à terme, on a quand même les perspectives ouvertes par les annonces budgétaires allemandes qui nous disent que ça devrait repartir.
12:02On a aussi potentiellement un consommateur européen qui pourrait être un peu moins prudent en termes de taux d'épargne.
12:09Donc voilà. Nous, notre scénario sur l'Europe, c'est vraiment celui de cette courbanjiste avec peut-être deux trimestres un peu décevants et une reprise à partir de la fin de l'année.
12:20François Rimeux, même question mais un peu différente. Alors je traduis de l'anglais.
12:25Mais ce que laissait entendre aussi Christine Lagarde, c'était une incertitude des politiques commerciales qui pesaient sur l'investissement des entreprises et des exportations
12:33mais compensée par une dépense publique, notamment sur des plans de défense ou autres.
12:37C'est là aussi où on va potentiellement pouvoir aller chercher de la croissance et de la performance en Europe ?
12:42C'est ce que tout le monde espère effectivement au sein de la zone euro.
12:46Après, il y a ce qu'on veut voir arriver et ce qui va réellement voir arriver.
12:50Par exemple, on a voté le NGEU il y a maintenant quelques années.
12:53On se rend compte à un an de l'échéance des prêts qu'il y a la moitié qui n'a pas été investie.
12:57Donc ce n'est pas si évident en fait entre la volonté d'investir, la volonté de trouver des débouchés pour relancer la machine
13:05et finalement la réalité du marché de ce qu'on peut trouver.
13:08Donc évidemment, il y a de l'espoir.
13:10Évidemment, toutes les espérances de croissance pour 2026, 2027 et après vont être meilleures que 2025
13:18parce que le plan de relance allemand est gigantesque en termes de volume.
13:21Mais l'implémentation ne va pas être évidente.
13:24Et effectivement, à court terme, on est en flux plus total.
13:28On n'en sait rien mais la BCE nous a dit clairement qu'elle n'en savait rien non plus.
13:32C'est ce que vous avez compris globalement de l'atelier.
13:34On n'a absolument rien appris.
13:35Elle nous a dit que si ça va mieux, ça ira mieux.
13:37Si ça va bien, ça ira moins bien.
13:39Merci Christine.
13:40Mais voilà, on ne sait rien de plus mais c'est normal.
13:44Ce n'est pas de leur faute.
13:46Les nouvelles sont complètement erratiques et donc ils sont obligés de piloter à vue.
13:49Si la guerre commerciale est annulée demain, évidemment que la croissance sera meilleure.
13:53Évidemment que le scénario d'inflation ne sera pas le même.
13:55Et l'inverse est vrai aussi.
13:57Donc on a ces effets d'incertitude qui sont négatifs à court terme pour toutes les entreprises.
14:03Tant qu'en même temps ça dure, plus ça dure, plus ça va être compliqué.
14:07Ça dure qu'encore quelques mois, on aura vécu 3, 4, 5 mois d'incertitude.
14:11Pour les plans d'investissement, ce sera gérable.
14:13On aura vu un peu de délai mais peut-être un peu de reprise derrière.
14:16Ce n'est pas très grave.
14:16Si en revanche l'incertitude, elle dure jusqu'au mi-terme par exemple, avec du up and down sur les droits tarifaires,
14:23c'est compliqué pour les entreprises effectivement de se positionner.
14:26Là, l'impact pourrait être un peu plus dur.
14:27On parle de la BCE, mais on pourrait parler de la Fed, mais je commence par la BCE.
14:30Il faut espérer une réaction des banques centrales à des décisions politiques, géopolitiques sur les droits de douane
14:37qui permettraient d'aménuiser quelque part l'impact pour l'économie ?
14:40Ou là, de toute façon, elles seront obligées de constater un petit peu la réalité économique ?
14:47Le mandat des banques centrales, il est clair.
14:48Il n'est pas là pour aider les politiques budgétaires a priori.
14:52Il est là pour réagir aux politiques budgétaires qui sont mises en place si nécessaire.
14:57Et dans tous les cas.
14:57Donc, si on reprend le rôle de la Fed, par exemple, son rôle, c'est à la fois la croissance,
15:02à la fois le taux de chômage, à la fois l'inflation et à la fois la stabilité financière.
15:05Donc, on peut imaginer quantité de scénarios où la Fed sera obligée d'intervenir en raison de décisions politiques budgétaires,
15:12que ce soit pour garantir une certaine stabilité financière du marché ou autre.
15:16Mais en revanche, elle n'est pas là pour l'aider.
15:18Poel a été très clair là-dessus.
15:21Son mandat, il est indépendant.
15:22Ça a été confirmé par une cour indépendante.
15:26Donc, il n'y a pas de débat là-dessus.
15:27Mais Poel ne va pas l'aider s'il pense que le risque inflationniste existe.
15:32Et il existe.
15:33Quand on regarde toutes les sous-composants des PMI, ISM, etc.
15:36On voit bien que les prix pays augmentent.
15:38On voit bien dans l'efficine d'inflation qu'on s'attend à une hausse à 3, plus d'inflation aux Etats-Unis pour le S2.
15:44Il n'y a pas de raison pour Poel de bouger.
15:46Surtout, sachant la véracité des soft data sur les deux dernières années.
15:50On voit bien qu'il y a des doutes sur la qualité des enquêtes.
15:53Donc, tant qu'il ne voit pas réellement l'économie réelle qui souffre, il ne bougera pas une oreille.
15:59Et il a raison.
16:01Donc, on est dans ce scénario-là.
16:03Effectivement, la Fed ne va pas l'aider a priori.
16:05Et la BSE réagira de la même façon, ex poste.
16:08Bastien Dru, peut-être rapidement.
16:09On commence par la Fed, mais après, on regardera de manière plus globale cette économie américaine.
16:13Avec, d'un côté, un ISM qui se contracte le mois...
16:17Un ISM, notamment dans les services, qui se contracte le mois précédent.
16:22Une guerre commerciale, alors qu'elle est toujours présente, mais dont on se demande
16:25quel sera finalement l'éventail de possibilités de Donald Trump quand on voit qu'il y a un tribunal de commerce international
16:30qui lui rappelle qu'il n'a peut-être pas le droit de faire tout ce qu'il voulait faire.
16:34Comment est-ce que vous analysez un petit peu ?
16:35Qu'est-ce que vous regardez ?
16:35Sans parler, évidemment, des taux longs, qui laissent entendre de belles craintes sur le sujet de la dette américaine.
16:42Alors, quelle est la question ?
16:44Quel est votre scénario économique ?
16:46Comment est-ce que vous regardez un petit peu cette situation aujourd'hui ?
16:49Parce qu'on est nombreux à ne rien y comprendre.
16:53En fait, c'est que les chiffres, qu'ils soient durs ou soft, sont complètement pollués par les différentes annonces.
17:03Et les annonces, on y croit encore aujourd'hui ?
17:05Oui. Par exemple, l'acier qui est à 50%, c'est en application.
17:11Donc oui, ça, on est obligé d'y croire. C'est la réalité.
17:14En revanche, toutes les publications de chiffres, elles sont complètement polluées par la guerre commerciale,
17:19avec des retards de publications, des différentes statistiques qui ne sont pas les mêmes.
17:23Et du coup, c'est très difficile de s'y retrouver entre les chiffres qui sortent aujourd'hui,
17:28mais qui concernent le mois d'avril, qui concernent le mois de mai, qui concernent le mois de mars, éventuellement pour certaines.
17:33Et là, ça rend quand même très compliqué la lecture du cycle.
17:38Alors, quand on essaie de dépolluer, entre guillemets, d'enlever l'impact de la guerre commerciale,
17:47avec la très forte augmentation des importations sur le T1,
17:51les importations ont été divisées par deux,
17:55enfin, le déficit commercial a été divisé par deux sur le mois d'avril par rapport au mois de mars,
18:00ça fera un effet très positif sur la croissance.
18:04Pour autant, ce n'est pas pour ça que la croissance américaine est en train de...
18:07Enfin, le fond de l'économie américaine est en train d'accélérer.
18:11Donc, ça pollue complètement, finalement, la lecture.
18:14Mais quand on enlève un peu tout ça, on voit qu'il ne se passe pas tant de choses que ça.
18:18On sent qu'il y a de la morosité chez les entreprises...
18:22Enfin, chez les ménages, pardon.
18:24On voit qu'au niveau de la consommation,
18:26on a une progression qui est moins forte que ce qu'on pouvait avoir sur l'année 2024.
18:31Mais on ne sent pas encore vraiment un choc très très fort
18:34qui viendrait complètement mettre à mal l'économie américaine.
18:40Donc, il y a une sorte de résilience ou de...
18:42Pour l'instant, il y a une résilience.
18:43Et de toute façon, je pense qu'on va mettre du temps à, finalement,
18:49à tester l'hypothèse que la guerre commerciale va impacter fortement l'économie américaine.
18:55Pourquoi ? Parce qu'il y a quand même pas mal de retard d'implémentation dans les droits de douane.
18:58Quand on regarde les chiffres des droits de douane collectés sur le mois d'avril et de mai,
19:04on voit que, par exemple, les droits de douane moyens appliqués par les États-Unis sur leurs importations
19:10sont passés de 2,5% au moment où Trump commence son deuxième mandat
19:14à aujourd'hui quelque chose comme 8%.
19:16Donc, en gros, on n'a fait que plus de 5,5 points en hausse de droits de douane constatés.
19:23Bien sûr.
19:23Alors que...
19:24Ce n'est pas toujours répercuté dans les prix, d'ailleurs.
19:26Après, ça dépend des stratégies des entreprises.
19:29Alors que ce qui était annoncé au niveau des droits de douane pays,
19:32c'est-à-dire les droits de douane réciproques, on a 10 points pour tous les pays du monde.
19:35Pour la Chine, c'est encore plus.
19:36Il y a les droits de douane sectorielles qui sont élevés.
19:38Acier aluminium à 50, les voitures à 25.
19:41On aurait pu s'attendre à quelque chose de beaucoup plus fort.
19:44Mais en réalité, il y a une sorte de retard d'implémentation
19:46qui fait que finalement, oui, les droits de douane ont augmenté pour le moment,
19:51mais peut-être pas encore suffisamment pour venir perturber franchement l'économie américaine
19:56et le consommateur américain.
19:58Donc oui, on en parle énormément.
19:59On ne fait que ça.
20:00Oui, oui.
20:00Et on va continuer, d'ailleurs.
20:02Mais en fait, pour l'instant, ce n'est pas encore aussi fort que ça
20:06ce qui est arrivé dans la réalité.
20:09Et ce, même si...
20:10Alors effectivement, il y a les effets d'annonce, il y a les contre-annonces, il y a les pauses.
20:13D'ailleurs, on peut se poser la question de savoir ce qui arrivera après le 9 juillet.
20:17Mais il y a quand même aussi des entreprises qui doivent gérer ça au quotidien
20:20dans les importations et de bien envoyer ou autre.
20:23Et ça, ce que vous dites, c'est que finalement, aux États-Unis, l'impact est limité pour l'instant.
20:27En tout cas, pour l'aspect de consommation, oui.
20:31Pour l'instant, on ne voit pas encore un impact qui est très fort.
20:34C'est un peu moins vrai pour les entreprises.
20:36Ils en sentent quand même qu'il y a plus de réticence à investir.
20:39Il y a plus de retenue, finalement, dans les plans d'investissement.
20:44Peut-être aussi dans les embauches, avec le chiffre ADP qui est sorti hier,
20:48avec seulement 37 000 restants d'emploi dans le secteur privé.
20:51Bon, il se passe quand même quelque chose.
20:53Donc là, on le sent.
20:54Il y a aussi vraiment un attentisme des entreprises américaines.
21:01Est-ce que tout ça va durer, pas durer ? Dans quelle proportion ?
21:04Donc pour l'instant, c'est un peu l'attentisme qui prédomine.
21:08Julien Pierre Nouand, dans les marchés financiers américains,
21:13on a vu en fin de semaine dernière Donald Trump qui s'énervait un petit peu
21:17parce qu'on parlait de taco trade,
21:18qui laissait entendre que finalement, il pouvait dire ce qu'il voulait.
21:22Ce n'était pas très grave puisqu'on allait avoir l'inverse quelques jours après.
21:25Quand on regarde les entreprises américaines,
21:27effectivement, au premier trimestre, on n'a pas vu tellement d'impact.
21:29Mais est-ce qu'il faut s'attendre quand même à des situations plus difficiles
21:33au deuxième ou au troisième trimestre ?
21:34Est-ce que c'est quelque chose qui vous inquiète
21:35ou que vous regardez particulièrement aux Etats-Unis ?
21:39Oui, probablement.
21:39Alors déjà, sur les résultats des entreprises,
21:42ce qui est intéressant, c'est de regarder par exemple le S&P équipondéré
21:47qui gomme un peu l'impact des Magnificent Seven sur les résultats.
21:52Et on a des révisions qui ont été quand même beaucoup plus importantes
21:54que sur le S&P tel quel,
21:56ou avec une croissance qui était attendue en des résultats
22:00pour les entreprises qui étaient attendues en début d'année autour de 12%.
22:03On est descendu à 2%.
22:04Et probablement qu'on aura encore des révisions en baisse
22:06parce qu'il y a des délais d'implémentation,
22:10comme Bastien l'a dit.
22:12On épuise d'abord les stocks avant de mettre en rayon les nouveaux produits.
22:18Et puis les stocks, on en a fait effectivement avant.
22:19On a fait des stocks avant.
22:21Donc la clé, ça va être cet été.
22:24En gros, je pense que la situation du consommateur américain,
22:28elle se résume avec, si vous regardez un graphique,
22:31avec la croissance des revenus d'activité des ménages
22:34qui sont en train de ralentir et l'inflation.
22:38Si l'inflation accélère relativement peu
22:42et donc reste en dessous des revenus des ménages,
22:45eh bien on aura sans doute un ralentissement,
22:47mais pas de basculement très fort.
22:48Si après les prix augmentent évidemment
22:52pour causer des pertes de pouvoir d'achat des ménages,
22:55eh bien là la dynamique sera beaucoup plus compliquée.
22:57La consommation, ça a vraiment été le secteur de la demande aux Etats-Unis
23:03qui a bien résisté.
23:04Si vous regardez l'investissement
23:05et que vous enlevez, on va dire,
23:09la thématique intelligence artificielle data center,
23:12c'est plutôt morose.
23:13Et les enquêtes effectivement disent que les entreprises
23:16ont plutôt révisé un peu à la baisse
23:19leurs prévisions d'investissement.
23:21Et au niveau notamment de l'immobilier,
23:23on commence à voir des stocks de logements à vente très élevés,
23:28des prix qui ont commencé à baisser.
23:31Donc une dynamique de l'immobilier
23:32qui peut être aussi plus compliquée aux Etats-Unis
23:35avec des taux élevés qui continuent de produire leur effet.
23:40C'est vrai que pendant les premiers temps,
23:41les gens bénéficiaient du fait qu'ils avaient renouvelé
23:44leur mortgage à des taux très bas.
23:47Et bien, trois ans plus tard,
23:50des événements de vie, ils font qu'il faut vendre.
23:52Et donc, on est quand même, je pense,
23:55dans une phase où les prochains mois vont nous dire
24:00si l'économie américaine résiste encore,
24:03comme elle l'a fait de manière assez exceptionnelle
24:06sur les deux dernières années,
24:06ou finit par ralentir de manière plus notable.
24:09Et là, on sait qu'il y a des non-linéarités
24:13qui peuvent se mettre en place
24:14et faire basculer en récession.
24:15François Rimeux, alors Julien Pernouan disait
24:18effectivement que c'est cet été que ça va se jouer.
24:19Hier, les invités de Smart Bourse
24:21étaient même jusqu'à dire
24:23ne partez pas en vacances,
24:24il va falloir regarder de très près
24:25ce qui se passe sur les marchés cet été.
24:26C'est vraiment là, on a une sorte de...
24:29On s'attend à ce qu'après, quoi, le 9 juillet,
24:32il y a peut-être effectivement cette échéance-là
24:34de la pause des droits de douane,
24:35mais après aussi, effectivement,
24:36peut-être on verra l'impact concret
24:38sur le consommateur et sur les entreprises
24:40cet été aux Etats-Unis ou en Europe.
24:43C'est exactement ce que vous disiez tout à l'heure,
24:45c'est que ça va se faire petit à petit,
24:47cet impact-là.
24:48Le restocking fait qu'on n'a pas encore vu
24:50beaucoup d'impact de cette guerre commerciale
24:52et il va à un moment falloir choisir
24:54les entreprises, soit augmenter les prix,
24:56soit compresser les marges.
24:57Donc en fonction des secteurs,
24:58on n'aura pas forcément la même réponse exacte.
25:00Entre les biens et les services,
25:01pas forcément la même réponse à attendre.
25:03Et donc oui,
25:05si on prend le calendrier,
25:06les 3-4 prochains mois qui viennent,
25:08normalement, on va commencer à avoir
25:09des vrais effets de cette guerre commerciale.
25:12Encore une fois,
25:13si ce qui est en place aujourd'hui
25:14reste vrai dans les 3-4 mois qui viennent.
25:16Et l'échéance du 9 juillet,
25:18quand on la regarde avec importance ?
25:21Oui, mais elle peut changer demain.
25:23Oui, c'est ça.
25:23Ce n'est pas ça que je pose la question.
25:26Le 9 juillet appartient...
25:27Aujourd'hui, il semble important,
25:29mais bon,
25:29ça a été déjà décalé pour la Chine en août,
25:31donc ça pourrait être décalé n'importe quand.
25:34Donc aujourd'hui, c'est le 9 juillet,
25:35donc pourquoi pas ?
25:36Mais on verra.
25:37On n'a aucune certitude là-dessus.
25:39Mais normalement, graduellement,
25:40on va avoir effectivement l'impact,
25:42soit prix, soit marge.
25:44Et nous, quand on regarde sur le côté micro,
25:46ce qui revient,
25:47c'est quand même plutôt le côté prix qui prend.
25:50C'est-à-dire que les entreprises,
25:50pour le moment,
25:51elles conservent leur marge,
25:53et c'est plutôt les prix qu'on veut augmenter.
25:55Et ça, le consommateur, il continue ?
25:57Parce qu'il a quand même moins d'épargne
25:58qu'il y a 2-3 ans ?
25:59Il a moins d'épargne.
26:00Oui, mais les salaires montent à quoi ?
26:01Environ 4% par an en nominale.
26:03C'est à peu près là que tournent
26:04les différentes enquêtes,
26:05que ce soit la vraie early earnings,
26:07on verra demain,
26:08mais la fête d'Atlanta,
26:10on est autour de ça.
26:11L'inflation, si elle passe à 3-3,5,
26:14elle reste encore en dessous
26:15de l'inflation salariale.
26:16Donc on a encore des salariés positifs.
26:18Ce n'est pas un drame.
26:20Alors les stocks d'épargne
26:20ne sont pas importants,
26:22mais le consommateur américain,
26:24ça ne lui a jamais fait vraiment peur
26:25d'être un peu à crédit.
26:26C'est un comportement différent
26:27de l'inflation salariale européenne.
26:28Donc on voit des signes.
26:30On voit les taux de délinquancy
26:31qui augmentent sur les différents items.
26:33On voit des signes de fragilité,
26:36mais des signes d'effondrement,
26:37on n'en voit pas.
26:37Le marché de l'emploi,
26:38globalement,
26:39il reste encore solide.
26:41On a quelques points.
26:42Le rapport d'ADP n'est pas bon,
26:43mais le rapport d'ADP,
26:44ce n'est pas un bon prévisionniste
26:46des NFP.
26:47On a déjà eu dans le passé
26:48des items comme ça.
26:50Mais demain, par exemple,
26:51ce que nous dira le rapport
26:52du ministère du Travail,
26:53ça peut être un indicateur quand même
26:55de ce côté graduel
26:56que vous mentionnez ?
26:57Ça pourrait,
26:58mais globalement,
27:00les indicateurs d'emploi,
27:03pour le moment,
27:03ils sont solides.
27:04Le rapport Jolt,
27:04il est solide.
27:05Challenger est solide.
27:07Globalement,
27:07il n'y a pas de drame du tout
27:09sur les indicateurs d'emploi,
27:10pour le moment.
27:11Et ce n'est pas illogique.
27:13La stratégie migratoire Trump,
27:14aussi,
27:15fait peser à un moment
27:16un problème sur un certain nombre
27:18de secteurs
27:18qui font que
27:19le marché de l'emploi
27:21peut être structurellement serré,
27:23alors même que l'économie
27:25ne va pas forcément hyper bien.
27:26Donc, on va avoir des impacts.
27:29Mais l'impact,
27:29à mon avis,
27:30directement,
27:31il sera plus visible
27:32sur l'inflation
27:32qu'ailleurs,
27:34en tout cas à court terme.
27:35Je pense que les sociétés
27:36vont d'abord essayer
27:37de sauver leurs marges.
27:39Je pose ma question différemment
27:39parce que vous m'avez répondu
27:40en disant ça pourrait ou autre.
27:42Est-ce que ça veut dire
27:43qu'il y a un scénario
27:44où ça se passe bien
27:46et où on a un choc inflationniste
27:48maîtrisé,
27:49voire nul
27:50et...
27:51Il faut considérer
27:52les choses dans leur ensemble.
27:53Trump,
27:53il a mis des tarifs
27:54d'un côté,
27:55il a fait des stratégies
27:55migratoires de l'autre
27:56et il met en place
27:57des baisses de taxes
27:57de l'autre côté.
27:59Donc, si on prend
28:00les choses dans leur ensemble
28:01et s'il fait passer
28:02des baisses de taxes
28:03et si le marché accepte
28:04le déficit public
28:05important américain,
28:06ce qui est un autre sujet,
28:07on peut très bien avoir
28:08un impact global
28:10pour le consommateur
28:11qui est,
28:12j'ai des prix plus élevés
28:12mais j'ai des taxes
28:14plus faibles
28:14et donc finalement,
28:15au lean,
28:16je m'y retrouve
28:16et la consommation tient.
28:18Et comme en face de ça,
28:19j'ai des stratégies migratoires
28:20qui font que
28:21j'ai un bassin d'emploi
28:22qui ne croit pas,
28:23finalement,
28:24le taux de chômage
28:24reste pour pro égal.
28:26Et donc finalement,
28:26la question centrale,
28:27c'est presque de savoir
28:28si les marchés vont accepter
28:29des déficits supérieurs derrière.
28:32Ça, c'est une question
28:33de face à la question
28:34à un million de dollars aujourd'hui.
28:36C'est la question
28:36qu'on peut se poser maintenant.
28:37Effectivement,
28:37c'est en débat actuellement
28:38au Sénat aux Etats-Unis,
28:40en tout cas sur les...
28:40Là, il y a un risque.
28:42Clairement, il y a un risque.
28:43Il y a un risque
28:44pour plein de raisons.
28:45Normalement,
28:46qui dit déficit important
28:47dit prime de terme importante.
28:49On voit que les primes
28:49de terme augmentent
28:50depuis 3, 4, 5 ans.
28:52On retrouve une relation classique
28:53entre déficit et prime de terme
28:54qu'on avait un peu perdu
28:55post-2008
28:56parce qu'on n'avait pas
28:56d'inflation et du QE.
28:58Et cette relation-là,
29:00elle est dangereuse
29:00parce qu'il n'y a aucun
29:01sérieux budgétaire aux Etats-Unis.
29:03Pas qu'aux Etats-Unis, d'ailleurs.
29:05On est bien placé en France
29:06pour le savoir.
29:07Il n'y a aucun sérieux budgétaire
29:08globalement, on va dire,
29:10mis à part quelques exceptions,
29:11mais même en Allemagne,
29:11on ne s'en rend pas de ça.
29:13Et donc, qui dit non sérieux budgétaire
29:15dit prime de terme plus importante,
29:16dit pontification des courbes
29:17et dit à un moment
29:18que l'arbitre in fine
29:19des dépenses possibles,
29:21c'est le marché obligataire.
29:22Et donc, c'est ça,
29:24c'est presque ça, en fait,
29:24la question la plus centrale
29:26aujourd'hui de notre point de vue.
29:28Bastien Dru,
29:30le marché obligataire,
29:31il donne clairement son avis
29:32en ce moment sur ces nouvelles...
29:35que ce soit sur ces crédits d'impôts
29:36et sur ces nouvelles dépenses.
29:37Je voulais compléter
29:38ce que disait François
29:39sur le choc d'inflation.
29:45Le choc d'inflation,
29:47on aura peut-être
29:48un point d'inflation supplémentaire.
29:51On va montrer aller
29:52à 3 ou à 3,5.
29:54Ça n'a rien à voir
29:55avec le choc de 2002.
29:56En 2002, le choc d'inflation,
29:58c'était 9%.
29:59Donc, le choc sur le consommateur,
30:01il est quand même moins fort
30:02qu'à l'époque.
30:03En plus de ça,
30:03on parlait de stock d'épargne.
30:05Alors, c'est vrai
30:05que le stock d'épargne
30:07a beaucoup baissé.
30:08Néanmoins,
30:09on vient de vivre
30:10quand même deux années
30:11pendant lesquelles
30:11les marchés actions
30:13ont progressé
30:13de 40-50%.
30:15Là, ils sont revenus
30:15à peu près au niveau
30:16de début d'année.
30:17Ce qui fait quand même
30:17des effets patrimoniaux
30:19qui sont extrêmement importants
30:20pour les ménages américains.
30:22Et donc,
30:23ça n'impliquerait pas
30:24un choc très très fort
30:27sur les ménages.
30:28Donc, on ne s'attendrait pas
30:29à ce que la consommation
30:30tout d'un coup,
30:30elle baisse
30:30alors que leur patrimoine
30:32vient d'augmenter
30:32très sensiblement.
30:34Alors, je reviens à votre question.
30:35sur les taux longs
30:37et sur les partis obligataires.
30:38Alors là...
30:39Il y a cette idée,
30:40alors peut-être,
30:40je caricature,
30:41mais il y avait cette idée
30:42quand même de...
30:43Effectivement,
30:45on a des dépenses
30:45fiscales conséquentes,
30:46on est dans des crédits d'impôt
30:47et les droits de douane
30:48viendront financer en partie
30:49ce que le consommateur américain
30:51ne finance pas.
30:52Puis on se rend compte
30:52que là, le scénario
30:53n'est peut-être pas
30:54exactement celui-là
30:55et ça inquiète du coup
30:56les marchés obligataires.
30:56Alors, il y a une énorme
30:58incertitude sur les deux,
30:59de toute façon,
31:00sur la Big Beautiful Bill
31:02et à la fois sur les revenus
31:03qui seront tirés
31:04des droits de douane
31:04parce que...
31:06Est-ce qu'on va rester
31:07à ce niveau-là ?
31:08Est-ce qu'on ne va pas
31:08rester à ce niveau-là ?
31:09Enfin bref,
31:09il y a une énorme incertitude.
31:10Après, sur la Big Beautiful Bill
31:12telle qu'elle est construite
31:14pour le moment
31:15par la Chambre des représentants
31:15et ce n'est pas
31:16cette version-là
31:17qui passera
31:17parce qu'il faut
31:18qu'ils se mettent d'accord
31:18avec les sénateurs
31:19donc la version finale
31:20sera...
31:21Si elle passe,
31:22cette loi
31:22est très, très différente.
31:24Mais pour le moment,
31:25on voit vraiment
31:26une concentration des déficits
31:27sur 2026,
31:292027 et 2028.
31:30Comme par hasard,
31:31c'est le mandat
31:33de Donald Trump.
31:35Et puis après,
31:36l'effet baisse beaucoup
31:37sur à partir de 2029
31:39quand il y aura
31:39un prochain président américain
31:41même s'il est républicain.
31:44Et ça fait donc
31:45une augmentation
31:46des déficits
31:47de 500 à 600 milliards
31:49de dollars
31:49pour chacune des années
31:51qui arrivent,
31:51apparemment.
31:52Et ça fait
31:52deux points de PIB.
31:54Donc on est déjà
31:54à 7% du PIB
31:56de déficit
31:57aux États-Unis.
31:58Donc c'est déjà
31:58très élevé.
31:59Et en fait,
32:00là,
32:01on est vraiment
32:02dans l'inconnu,
32:03en fait.
32:03Parce que,
32:05oui,
32:05les États-Unis
32:06ont déjà eu
32:06des déficits
32:07qui sont aussi élevés
32:08dans l'histoire
32:09pendant la Deuxième Guerre mondiale,
32:11pendant la crise Covid,
32:12pendant la grande crise financière
32:15de 2008.
32:15Donc c'est déjà arrivé.
32:17Mais c'était des époques
32:18où il y avait
32:19un soutien monétaire,
32:21en fait.
32:21Pendant la Deuxième Guerre mondiale,
32:23il y avait le contrôle
32:23de la courbe des taux
32:24par la Fed,
32:25qui était un peu imposé
32:26par le Trésor américain.
32:27pendant la crise financière
32:29de 2008
32:29et puis ensuite
32:30la crise Covid,
32:30la Fed baisse
32:31ses taux à zéro
32:32et fait du quantitative easing.
32:34Aujourd'hui,
32:34on a une politique monétaire...
32:35Et surtout,
32:36vous citez quand même
32:36trois événements
32:37qui sont particulièrement
32:38dramatiques et exceptionnels.
32:41Alors déjà,
32:42c'était des déficits
32:43qui étaient très élevés
32:45parce qu'on était
32:46en période de crise.
32:47Aujourd'hui,
32:48on n'est pas en période...
32:48Enfin,
32:49les États-Unis
32:49ne connaissent pas
32:50une crise économique,
32:51à moins qu'on ait raté
32:52tous quelque chose
32:53d'énorme.
32:53Mais les États-Unis
32:54ont un chômage
32:55qui est à 4,2%,
32:56donc on ne peut pas
32:57qualifier ça
32:57de crise économique.
32:59Et on n'a jamais vu
32:59donc une telle dichotomie
33:00entre le taux de chômage
33:02et les déficits.
33:04Et actuellement,
33:05on a un déficit
33:06qui est très élevé
33:06sans récession,
33:08avec une politique monétaire
33:09que la Fed elle-même
33:10qualifie de restrictive.
33:11Quand même,
33:11les taux directeurs
33:12sont à 4,1%.
33:13Et il y a encore
33:14une petite marge,
33:16une petite couche
33:17de quantitative tightening
33:18avec la Fed
33:19qui remet un petit peu,
33:20même si ce n'est pas beaucoup,
33:21sur le marché
33:22des titres de trésor
33:22tous les mois.
33:24Et donc,
33:24cette articulation
33:26entre une politique monétaire
33:27qui est très expansionniste
33:29et une politique monétaire
33:30qui est quand même
33:30encore un peu restrictive,
33:32ça, en fait,
33:32on ne l'a jamais vu.
33:33Et on propose
33:34d'aller encore plus loin
33:35finalement dans la politique
33:36budgétaire très expansionniste.
33:38Et c'est pour ça
33:39que les marchés
33:39se posent la question.
33:41Étant donné qu'on n'a jamais vu ça,
33:42est-ce que ça va tenir ?
33:43Et c'est pour ça
33:43qu'on a cette normalisation
33:44des primes de termes
33:45qu'on a pu voir
33:46sur les dernières semaines,
33:47qui est vraiment très liée
33:48finalement au débat
33:50qu'on a pu avoir
33:50sur la Big Beautiful B
33:52sur tout le mois de mai
33:53et sur le début du mois de juin.
33:54Julien Piernouan,
33:55avant de se demander
33:56ce qu'on fait
33:56quand on veut
33:58et doit investir
33:59sur les marchés,
34:00ce sujet obligataire américain,
34:02c'est le sujet
34:04d'inquiétude majeure
34:05aujourd'hui
34:06quand on est professionnel
34:07de l'investissement
34:08et qu'on suit les marchés
34:10ou on aime aussi
34:12un peu se faire peur.
34:13J'entends des gens
34:14qui disent
34:14qu'on aime aussi
34:14un peu se faire peur
34:15sur les marchés
34:16et qu'effectivement,
34:16il faut surveiller
34:17mais que la situation
34:18et que d'ailleurs,
34:19j'écoutais une interview
34:21qui disait
34:21c'est amusant,
34:23on est quand même
34:23très régulièrement
34:24autour du même niveau
34:25comme s'il était
34:26presque piloté,
34:29comme si c'est au long
34:30était presque piloté.
34:31Qu'est-ce que vous analysez, vous ?
34:33Que c'est effectivement
34:34un niveau de déficit
34:37totalement inédit
34:38dans une économie
34:39quasiment au plein emploi.
34:40En fait,
34:41lorsqu'on regarde
34:41un peu les courbes,
34:43vous avez une très forte
34:44corrélation
34:45jusqu'en 2016
34:46entre le déficit
34:48et le niveau du chômage
34:50avec une politique budgétaire
34:51qui est contracyclique
34:52et depuis 2016,
34:55on a un déficit
34:56qui a beaucoup augmenté,
34:57alors perturbé aussi
34:58par le Covid,
34:59mais qui a arrêté
35:00de suivre globalement
35:01le cycle économique.
35:02Il y a appui
35:03sur l'activité.
35:06Ça pose évidemment
35:06des questions.
35:08Donc imaginons
35:09qu'on passe
35:10ce choc
35:10de droits de douane
35:12avec une économie
35:14qui reste relativement
35:15bien orientée,
35:16un marché du travail
35:17qui résiste,
35:19qui se retend
35:20probablement à un moment
35:21et effectivement,
35:23potentiellement,
35:24se repose à un moment,
35:25peut-être pas sur 25,
35:26mais sur 26,
35:27la question peut-être
35:28d'une fête
35:30qui recommencerait
35:31à monter ses taux.
35:32D'accord.
35:32Donc ancrer un peu l'idée
35:34qu'on est dans une économie
35:35de taux élevés
35:36avec un ratio d'endettement
35:38de l'économie américaine
35:39qui reste quand même
35:40extrêmement élevé.
35:41sur les ménages,
35:45c'est relativement raisonnable,
35:46mais si vous prenez
35:47les entreprises,
35:48vous enlevez le pic
35:49Covid,
35:50on est quand même
35:51encore sur un niveau
35:52d'endettement très élevé.
35:53Donc oui,
35:55ça reste un sujet
35:55très important
35:56qui peut aussi
35:57se déboucler
36:00via la devise
36:01parce qu'on peut se dire
36:03c'est un trésor
36:05qui émet de la dette
36:06avec une banque centrale
36:07en face
36:07qui peut racheter
36:08de la dette
36:09si jamais
36:10il y a un dérapage
36:11des taux
36:11et quel juge
36:12qu'il faut
36:12caper ces taux.
36:14Et là,
36:15vous posez la question
36:15de la confiance
36:16des investisseurs internationaux
36:17dans ces actifs,
36:19dans la devise.
36:20Oui, bien sûr.
36:22Et qu'est-ce qu'on fait
36:22quand on est investisseur
36:23européen
36:24et qu'on regarde
36:25ces sujets-là déjà ?
36:26On se pose vraiment
36:27la question
36:27parce qu'on le voit
36:28sur la période récente.
36:29Finalement,
36:30vous rachetiez
36:31des actions américaines
36:32en vous disant
36:33ça va rebondir.
36:33Avec la devise,
36:34vous reperdez
36:35une bonne partie
36:36de ce que vous pouvez gagner
36:37sur l'actif sous-jacent.
36:39Donc on le voit,
36:41beaucoup d'investisseurs
36:41aujourd'hui
36:42se posent la question.
36:44Surtout,
36:45je disais que
36:45Morgan Stanley prévoyait
36:46une baisse de 10%
36:47du dollar
36:48sur le reste de l'année
36:48sachant qu'on en a
36:49déjà perdu 10
36:50depuis le pic
36:50du 13 janvier.
36:53Donc ça veut dire
36:53que c'est une vraie
36:54inquiétude à l'heure actuelle.
36:55Ça peut,
36:56quelque part,
36:57vous pouvez aussi
36:58trouver des arguments
36:58pour dire que ça peut
36:59aller encore plus loin.
37:00La parité de pouvoir d'achat
37:01qui, je rappelle,
37:03et ce taux de change
37:04qui équilibre
37:04le prix de panier
37:06de biens et services
37:07équivalents
37:07dans les deux économies,
37:09vous avez des estimations
37:10qui sont autour
37:11de 1,30
37:12voire 1,40
37:13je crois
37:13pour les chiffres
37:14de l'OCDE.
37:16Lorsque vous regardez
37:16les données
37:18sur très long terme,
37:19c'est une espèce
37:19de force de rappel.
37:21Donc là,
37:21on a été très,
37:22le dollar a été
37:23beaucoup plus fort
37:24parce qu'il y avait
37:25toute l'attractivité
37:25du marché financier américain,
37:28il y avait
37:28le différentiel de taux
37:29qui jouait aussi
37:30et donc qui aidait
37:30la devise américaine.
37:32Voilà,
37:32est-ce qu'en moment
37:33on n'aura pas
37:33un grand mouvement
37:34de retour,
37:38d'affaiblissement
37:40du dollar,
37:41c'est envisageable
37:42et évidemment
37:43que ça doit être
37:43pris en compte
37:44par les investisseurs.
37:45Et quand on est
37:45investisseur européen,
37:46du coup je reviens
37:47à ma question,
37:47qu'est-ce qu'on fait ?
37:47On investit dans
37:48la défense européenne
37:49quand on voit
37:49que RealMetal
37:50intègre l'Eurostock 50
37:51ou on regarde quand même
37:53les marchés américains
37:54mais avec un peu plus
37:55de prudence,
37:55on va du côté de la Chine ?
37:56RealMetal,
37:57on fait son modèle
37:58de valorisation
37:58pour voir si,
37:59voilà,
37:59est-ce qu'on n'a pas
38:00déjà beaucoup fait
38:01de ce qui peut être
38:02envisageable ?
38:03Mais c'est vrai
38:03qu'il y a la question
38:06de la devise
38:07mais il y a aussi
38:07la question
38:07de la valorisation
38:08de l'actif sous-jacent.
38:09Aujourd'hui,
38:09vous regardez
38:10le marché américain,
38:11on reste sur des multiples
38:13qui sont revenus
38:14dans les 10%
38:15les plus élevés
38:16des 20 dernières années
38:18et suivant les mesures.
38:21Les marchés américains
38:22sont chers.
38:23Donc,
38:24est-ce qu'on ne risque pas
38:25d'avoir un double choc
38:26à la fois sur
38:27la valeur de l'actif sous-jacent ?
38:30Parce que ça reboucle aussi
38:32avec la question des taux.
38:33Lorsque vous achetez
38:34des actions,
38:35c'est que vous n'achetez
38:36pas des obligations.
38:37Donc,
38:37le taux d'intérêt
38:38que vous avez sur les obligations,
38:39il a aussi un impact
38:39sur l'attractivité des actions.
38:41La prime de risque
38:42aujourd'hui du marché américain,
38:43elle est très basse.
38:45Voilà.
38:45Donc,
38:46nous,
38:47c'est vrai que dans nos portefeuilles
38:48de gestion diversifiée,
38:49on a tendance à préférer l'Europe
38:51où en plus,
38:51il y a,
38:52voilà,
38:52on sait qu'à court terme,
38:53ça va être un peu compliqué
38:54en termes de croissance
38:54mais après,
38:55il y a cette perspective
38:56avec le plan allemand.
38:58On est sur des valorisations
38:59plus raisonnables
39:00aux actions américaines
39:02qui ont été un peu
39:04les darlings
39:06de tous les investisseurs
39:08internationaux
39:09pendant quelques années.
39:10François Rimeux,
39:11même question.
39:12Qu'est-ce que vous regardez
39:13sur les marchés aujourd'hui ?
39:15Marché actions,
39:15j'entends,
39:15mais d'ailleurs,
39:16ça peut être aussi autre chose.
39:17Mais comment est-ce que vous...
39:19Parce que,
39:20enfin,
39:20on l'a déjà commenté
39:22sur le plateau Smart Bourse,
39:22mais Rheinmetall
39:23qui rentre dans l'Eurostock 50,
39:24qui sort Kering,
39:25une des valeurs du luxe,
39:25on a entendu pendant des années
39:27que c'était le moteur
39:28de la croissance,
39:28enfin,
39:29que le luxe était le moteur
39:30de la croissance,
39:31notamment sur le CAC 40.
39:32Ça doit quand même
39:33un petit peu alerter
39:34sur les tendances
39:36et les drivers de performance
39:37sur 2025, 2026
39:38sur les marchés, non ?
39:39Ça a l'air surtout
39:40sur ce que sont
39:41les priorités actuelles
39:43et c'est plus la défense
39:44que du luxe,
39:45ce qui ne semble pas
39:46complètement délirant
39:47vu le contexte.
39:49Pour revenir sur la question
39:50de ce qu'on fait aujourd'hui,
39:51je vais avoir une réponse
39:52un peu différente
39:53de mon camarade.
39:54On trouve que les primes
39:56de risque,
39:57elles sont évidemment
39:57quand on les garde
39:58sur l'indice
39:58extrêmement faibles
39:59aux Etats-Unis,
40:00mais il y a des raisons
40:00pour ça.
40:01La qualité de l'indice
40:03n'a rien à voir
40:04avec celle qu'elle était
40:04dans le passé.
40:06On a fait des métriques
40:07où on compare
40:07le nombre de sociétés
40:09qui ont une croissance
40:10de earnings supérieure
40:11à 25%
40:11avec peu de dettes,
40:12etc.
40:13Enfin,
40:13différents critères.
40:13On se réperçoit
40:14que dans le passé,
40:15il y avait entre 0 et 5%
40:16d'indices qui correspondaient
40:17à ça.
40:18Aujourd'hui,
40:18on est à plus de 20%.
40:19Et ça s'explique
40:20principalement par la tech.
40:21Enfin,
40:21tech au sens large,
40:22je compte une zone
40:23qui n'est pas dans la tech,
40:24etc.
40:25Et donc,
40:25la qualité des earnings,
40:26finalement,
40:27leur stabilité,
40:30le fait que ce soit
40:30finalement assez peu
40:31sensible au cycle,
40:32beaucoup moins
40:33que les grandes
40:34darlings précédentes,
40:35les énergies,
40:36les financières,
40:37etc.,
40:37font que,
40:39tant que cet état
40:40de fait continue,
40:41il y a une raison
40:42à la surcode
40:43des sociétés américaines
40:43qui s'explique
40:44quasi exclusivement
40:45par la tech
40:45au sens large,
40:46encore une fois,
40:47et que ce n'est pas
40:48parti pour s'arrêter
40:48demain.
40:49Ce sont les,
40:50entre guillemets,
40:51les nouveaux maîtres
40:51du monde
40:51et c'est la réalité.
40:53Et donc,
40:54ces fous-là,
40:55ils ne vont pas
40:56s'arrêter demain.
40:57C'est presque
40:58l'histoire ancienne,
40:59mais malgré
40:59l'effet d'Ipsi
41:00que quand on voit
41:01que Nvidia publie
41:02encore des résultats
41:03en hausse,
41:04grand moteur
41:05de la tech
41:05aux Etats-Unis.
41:06Et Recon,
41:06ce sera pareil,
41:07etc.
41:07Oui,
41:08la demande est dingue.
41:09On regarde
41:10les plans d'investissement
41:10qui sont faits,
41:11par exemple,
41:12sur tout ce qui est
41:12de nouveaux développements
41:13en zone euro.
41:14Et quand on compare
41:15à ce qui est fait
41:15par les hyperscalers
41:16américains,
41:17ce qu'on fait
41:18au niveau
41:18de l'Union européenne,
41:19c'est infinitésimal
41:21par rapport
41:21à ce que font
41:21les sociétés privées
41:22américaines.
41:23Donc,
41:24leur capacité
41:24d'investissement,
41:25leur capacité
41:26à innover,
41:27leur capacité
41:27à racheter les sociétés,
41:28leur capacité
41:29à attirer les talents,
41:30etc.,
41:30font que ça va être
41:33extrêmement compliqué
41:34d'aller les délocher
41:36de cette place-là.
41:36Alors oui,
41:37la Chine construit
41:38son propre écosystème,
41:39c'est vrai,
41:39mais il ne faut pas
41:40du tout l'ignorer.
41:40Et c'est un autre
41:42pan d'investissement
41:42intéressant aujourd'hui.
41:44Mais l'exceptionnalisme
41:46américain,
41:47en tout cas sur la partie
41:47equity,
41:48je pense qu'il ne va pas
41:49s'arrêter demain.
41:51Ensuite,
41:51pour revenir à ce qu'on fait
41:52dans les portefeuilles,
41:53ça on aime bien,
41:54toujours.
41:55Et pardon,
41:55mais sur l'exceptionnalisme
41:56américain,
41:56il y a la tech,
41:57mais il n'y a pas
41:57que la tech.
41:58Et le reste,
41:59c'est...
41:59La super performance
42:00des equity américains
42:01depuis 5 ans,
42:02c'est que par la tech.
42:05Une fois qu'on a parlé
42:06de ça,
42:07il n'y a plus
42:07d'exceptionnalisme américain
42:08en tout cas sur la partie
42:10Russell 2000.
42:11Il n'y a pas de raison
42:12à avoir envie d'acheter
42:13du Russell 2000 aujourd'hui.
42:14Sauf à être un peu
42:15positif sur la croissance
42:17et dire qu'on a passé
42:17le pire, etc.
42:18Pourquoi pas ?
42:19Mais ce n'est pas
42:19notre vision actuelle.
42:20Il y a trop d'incertitudes
42:21pour ça.
42:22On ne voit pas vraiment
42:23pourquoi les flux reviendraient.
42:25Donc, hormis ça,
42:25on aime toujours bien
42:26les banques en zone euro.
42:27Qui dit prime de terme élevé,
42:28dit quantification.
42:29Qui dit quantification ?
42:30On dit que la transformation
42:31du crédit,
42:31ça se passe bien
42:32pour les banques.
42:33C'est vrai pour les assureurs aussi.
42:34On aime bien
42:35la défense européenne.
42:36On aime bien l'Allemagne
42:37pour des raisons de relance.
42:38Mais c'est plus
42:39des visions thématiques sectorielles
42:40que des visions
42:41purement géographiques.
42:42Bien sûr.
42:43Et pour revenir
42:44sur la partie obligataire,
42:46effectivement,
42:46on n'aime pas les parties
42:46longues de courbe américaines
42:47pour toutes les raisons
42:48qu'on a citées.
42:49Mais c'est vrai
42:49pour toutes les parties
42:50longues de courbe.
42:51Parce qu'il ne faut pas se leurrer.
42:52Si ça se passe aux Etats-Unis,
42:54ça se passera ailleurs.
42:55C'est un sujet en Europe aussi.
42:56Voilà.
42:57Il n'y a juste pas
42:57une Big Beautiful Bill
42:58en Europe à l'heure actuelle.
42:59Mais il n'y en aura pas.
43:01Il n'y en aura pas.
43:02Non.
43:02On a eu un Big Beautiful Plan
43:04quand même en Allemagne.
43:06Oui, c'est vrai.
43:07On avait un peu
43:07quantifié les courbes
43:08avant d'ailleurs les Etats-Unis.
43:10Donc,
43:11ce n'est presque pas similaire.
43:12Mais il y a des points
43:13finalement qui ne sont pas
43:13si différents que ça.
43:15Et de toute façon,
43:16ça impactera tout.
43:18Donc,
43:18les parties longues de courbe
43:18partout,
43:19on ne les aime pas tellement.
43:19Au Japon non plus d'ailleurs.
43:22Bastien Dru,
43:22alors peut-être pas forcément
43:23de stratégie d'investissement
43:25directement,
43:25mais qu'est-ce que vous regardez ?
43:27On a beaucoup parlé
43:28de macro à l'heure actuelle.
43:29Pas beaucoup de Chine,
43:30par exemple.
43:32Moi,
43:32il y a quand même
43:32toujours quelque chose
43:33qui me marque un peu.
43:35C'est cette capacité
43:36de la Chine
43:36à se rappeler au bon moment,
43:38au bon souvenir
43:38des uns et des autres
43:39en disant
43:39n'oubliez pas que la terre rare,
43:40c'est chez moi aujourd'hui.
43:41Donc,
43:41la tech aux Etats-Unis,
43:42oui, mais...
43:43Ça,
43:43c'est effectivement
43:44un sujet un peu dérivé
43:46du sujet de la guerre commerciale
43:47parce que la Chine
43:48a effectivement mis en place
43:49une limite aux exportations
43:52de terres rares,
43:53mais qui est globale,
43:53qui ne concerne pas du tout
43:54que les Etats-Unis.
43:55Et dans ce qu'on commence à voir,
43:57et peut-être que là,
43:59c'est embryonnaire
44:00et que peut-être
44:01que le mois prochain,
44:01on ne parlera que de ça
44:02ou dans deux mois,
44:03on ne parlera que de ça,
44:03peut-être.
44:04Mais on commence à voir,
44:05par exemple,
44:05des équipementiers automobiles,
44:08j'ai vu ça en Europe
44:09tout à l'heure,
44:10qui disent
44:10là,
44:11on n'a plus suffisamment
44:12de terres rares
44:13pour produire,
44:14on ne sait pas très bien
44:15ce qu'on va faire.
44:16Et il y avait aussi
44:17un article dans
44:18New York Times
44:18cette semaine
44:19qui parlait exactement de ça,
44:20du fait que
44:21les entreprises américaines
44:23en général
44:23commencent à buter
44:26un peu là-dessus,
44:26sur cette rareté
44:27des terres rares,
44:29justement.
44:30Donc ça,
44:30ça peut devenir un sujet
44:31sur les prochaines semaines,
44:33effectivement.
44:34Et ça peut positionner
44:36la Chine
44:36différemment
44:38sur les sujets
44:38tech mondiaux ?
44:39Parce que,
44:40malgré leur nom,
44:41les terres rares,
44:42finalement,
44:42d'autres peuvent en produire aussi,
44:43sauf qu'aujourd'hui,
44:44la Chine est la plus avancée
44:44sur le sujet.
44:45Et de très, très, très,
44:47très loin.
44:48Ils ont un avantage.
44:49Donc ils ont
44:49une vraie carte à jouer.
44:50Ils ont un pouvoir
44:51de négociation,
44:53enfin un levier
44:53de négociation
44:54qui est immense
44:55avec les terres rares
44:56et pas seulement
44:56les terres rares, quoi.
44:57Donc il va y avoir
45:01des négociations
45:02qui se mettront en place
45:03pas seulement
45:03entre les Etats-Unis
45:04et la Chine,
45:05mais aussi,
45:05on le voit là,
45:06cette semaine,
45:07par exemple,
45:08entre les Européens
45:09et la Chine,
45:10avec toutes les autres puissances,
45:12le Japon,
45:13la Corée,
45:13tout le monde
45:13va devoir,
45:14entre guillemets,
45:15négocier d'une façon
45:17ou d'une autre
45:17avec la Chine
45:18pour ces sujets-là
45:19en particulier.
45:20Donc oui,
45:21ça va être
45:22un des grands chantiers
45:23des années qui arrivent, quoi.
45:25Et pour un investisseur,
45:26est-ce que ça veut dire
45:26que du coup,
45:27effectivement,
45:27un écosystème tech
45:29qui se construit en Chine,
45:30c'est à regarder
45:31avec prudence,
45:33évidemment,
45:33toujours en Chine,
45:34mais...
45:34Oui,
45:34on peut regarder
45:35le secteur de la tech chinoise.
45:38Oui,
45:38c'est des choses
45:38qui peuvent tout à fait
45:39se regarder.
45:40Après,
45:40est-ce que le fait
45:41qu'ils disposent
45:41vraiment de beaucoup
45:42de terres rares,
45:43ça va vraiment
45:44aider l'économie chinoise
45:46en général ?
45:46Je suis assez sceptique,
45:47quand même.
45:48Ce n'est pas ça
45:48qui va faire tourner
45:49toutes les industries
45:51d'exportation chinoises.
45:52Non,
45:52mais on peut se poser
45:52la question,
45:53alors peut-être un peu naïve,
45:54mais de se dire,
45:54OK,
45:55il y a eu des investissements
45:56massifs aux Etats-Unis
45:57pour effectivement
45:58des grands noms
45:59de l'intelligence
46:00artificielle générative.
46:02La Chine arrive en disant,
46:02regardez,
46:03en investissant beaucoup moins,
46:04moi,
46:04je fais la même chose.
46:05Et en plus,
46:05j'ai la matière première chez moi.
46:06Est-ce qu'on peut se dire
46:07qu'il y a un secteur
46:08qui peut se créer là-bas ?
46:09De toute façon,
46:10c'est clairement un secteur,
46:13donc la tech chinoise,
46:14qu'il ne faut pas mettre
46:14de côté quoi qu'il arrive.
46:16C'est quelque chose
46:16qu'il faut vraiment regarder.
46:18Eh bien,
46:18on finira là-dessus.
46:19Merci beaucoup,
46:19messieurs.
46:20Merci Bastien Drue,
46:21responsable des études
46:22et la stratégie de CPRAM.
46:23Merci Julien Pierre Nouin,
46:25directeur des études économiques
46:26et de la gestion diversifiée
46:27chez Lazare,
46:28frère gestion.
46:28Et merci également
46:29François Rimeux,
46:30stratégiste senior
46:31chez Crédit Mutuel
46:32Asset Management.
46:32Merci à tous les trois.
46:33Merci.
46:34Et quant à nous,
46:34on se retrouve tout de suite
46:35dans Marché à Thème.
46:44Et nous enchaînons à présent
46:47avec Marché à Thème,
46:49le dernier quart d'heure
46:50thématique de Smart Bourse
46:52où nous avons le plaisir
46:52de retrouver en duplex
46:54Frédéric Ducrozet,
46:55responsable de la recherche macro
46:57chez Pictet Wealth Management.
46:59Bonsoir Frédéric Ducrozet.
47:02Bonsoir Nicolas.
47:03Merci d'être avec nous
47:05en duplex,
47:06à distance,
47:07pour commenter
47:08cette prise de parole
47:09de Christine Lagarde
47:11à l'issue
47:12de la réunion
47:12de politique monétaire
47:13de la Banque Centrale Européenne.
47:15Alors assez peu de surprises
47:16sur la baisse de taux.
47:18Les marchés s'attendaient
47:19à une baisse de taux
47:20de 25 points de base.
47:21C'est effectivement le cas.
47:23On passe d'un taux de dépôt
47:24qui était à 2,25%
47:26à 2%.
47:28Mais on a eu aussi
47:28des révisions
47:31ou des annonces
47:31en tout cas
47:31sur les prévisions
47:33en matière d'inflation
47:34ou de croissance
47:35de PIB.
47:36Là aussi,
47:36pas beaucoup de changements
47:37de la part de la BCE.
47:39Mais un discours quand même
47:40qui laisse entendre
47:41qu'on ferme un chapitre,
47:43celui de la reprise
47:45post-Covid
47:45et on ouvre le chapitre
47:47de la guerre commerciale
47:49entre les Etats-Unis
47:51et la Chine
47:51ou en tout cas
47:52les Etats-Unis
47:52et le reste du monde,
47:53Frédéric Ducrozet.
47:55Oui, dit comme ça,
47:56ce n'est pas très réjouissant.
47:58Elle l'a d'ailleurs noté,
48:00la présidente Christine Lagarde,
48:01à la fin de la conférence
48:02de presse.
48:04On passe d'une bataille
48:05à l'autre
48:05et il y a toujours,
48:07quelque part,
48:07un risque à prendre en compte.
48:09C'est une bonne chose
48:10d'avoir terminé
48:11la normalisation,
48:12cette première phase
48:13de la politique monétaire,
48:14d'avoir été capable
48:16en position
48:17de baisser les taux d'intérêt
48:18de plus de 4%
48:19à 2% aujourd'hui.
48:21Et 2%,
48:21c'est un beau chiffre rond
48:23qui est probablement
48:24proche du niveau neutre.
48:26Donc,
48:26la BCE
48:27est neutre
48:28et peut effectivement
48:30donner le temps
48:30de voir ce qui va se passer.
48:32Malheureusement,
48:33ce qui peut se passer,
48:34c'est que les risques
48:35sont plutôt encore orientés
48:36à la baisse.
48:37Elle l'a dit clairement.
48:39Et on est tous pareils,
48:40économistes,
48:40investisseurs,
48:41banquiers centraux.
48:42On fait face
48:42à cette incertitude
48:43de négociation commerciale
48:45entre les États-Unis
48:46et l'Europe.
48:47On reste à la merci
48:48d'un tweet,
48:49d'une décision,
48:49d'une inversion de décision
48:50qui remet tout en cause.
48:52Donc,
48:52la BCE,
48:53quelque part,
48:54sans surprise
48:54dans ce contexte-là,
48:56ne donne aucune indication
48:58sur le prochain mouvement.
49:00La seule chose,
49:00peut-être,
49:01c'est que les marchés,
49:01dans ces cas-là,
49:02sont extrêmement sensibles
49:03à tout indice
49:04sur la prochaine réunion
49:06au mois de juillet
49:07ou celle de septembre.
49:08Et que le fait
49:09de ne pas en avoir eu,
49:10d'avoir semblé
49:11fermer la porte
49:11à une autre baisse de taux,
49:13sauf catastrophe,
49:14encore une fois,
49:14sur la guerre commerciale,
49:16a peut-être un petit peu
49:16déçu à la marge,
49:17mais finalement,
49:18pas de nouvelles majeures
49:20aujourd'hui.
49:20Oui, c'est ça,
49:21parce qu'il y avait
49:22effectivement une attente
49:23du marché
49:23sur sept réunions
49:24de politique monétaire,
49:25mais d'une autre baisse
49:27de taux à venir
49:28qui semblait un petit peu
49:29effectivement évidente
49:31pour le marché.
49:31Là, on sent que
49:32le scénario
49:33où la BCE
49:34fait une pause
49:34après cette baisse de taux
49:36décidée aujourd'hui,
49:38c'est un scénario
49:39qui prend de l'ampleur,
49:40Frédéric Ducrozet.
49:42Oui, et d'une manière générale,
49:44c'est la même chose
49:45pour la Fed,
49:45c'est la même chose
49:46pour la Banque centrale
49:46du Canada
49:47et de la plupart
49:48des autres économies développées.
49:50Elles ont finalement
49:50deux scénarios en tête,
49:51elles sont prêtes,
49:52ces banques centrales,
49:53à réagir.
49:54L'un, dans le cas de la BCE
49:55en tout cas,
49:56où elle ne bougerait plus
49:57les taux d'intérêt,
49:58mais même ça,
49:58quelque part,
49:58le marché s'y attendait.
49:59Si les bonnes nouvelles
50:01s'accumulent,
50:01si on a un accord commercial,
50:03on abandonne l'idée
50:04de 50% de tarifs sur l'Europe,
50:06on est à nouveau bons amis
50:07et tout va bien,
50:08l'inflation est revenue
50:10à la cible,
50:11elle est à peu près
50:11à 2% à moyen terme.
50:12On pourra parler
50:13du court terme
50:14parce qu'il y a quelques aléas
50:16liés à l'énergie,
50:17au pétrole,
50:18à l'euro
50:18qui sont importants
50:19à prendre en compte,
50:19mais au-delà,
50:20on est à 2%,
50:21ça fait un moment
50:21qu'on est à 2%,
50:22on est confiant
50:22de rester à 2%,
50:23la BCE n'a pas de raison
50:24de bouger.
50:25Et puis,
50:25il y a un autre scénario
50:26où les choses se passent mal,
50:28où au moins initialement,
50:30on a des tarifs douaniers
50:31plus importants sur l'Europe,
50:32ça a un effet
50:33sur la croissance,
50:35la confiance
50:35et l'inflation peut être anticipée
50:37en tout cas
50:38et la BCE doit baisser davantage.
50:40La moyenne pondérée
50:41de ces deux scénarios
50:42dépend de la probabilité
50:43distribuée
50:45à chacun des risques
50:46et ça,
50:46ça peut bouger
50:47à peu près tous les jours.
50:48Alors,
50:48la BCE a notamment donné
50:49aussi ses prévisions
50:50pour les années à venir.
50:52Alors,
50:52on revoit un petit peu
50:53l'inflation à la baisse
50:54en 2026,
50:55mais on revoit aussi
50:56très légèrement
50:57la croissance du PIB
50:58à la baisse
50:59en 2026,
51:01Frédéric Ducrozet.
51:01Qu'est-ce qu'il faut ?
51:02Et en même temps,
51:03c'est un peu
51:03les seules choses qui bougent
51:04par rapport aux prévisions
51:05qu'on peut avoir ensuite
51:06pour 2027,
51:08par exemple.
51:09Qu'est-ce qu'il faut comprendre
51:11de ces évolutions
51:13de la BCE,
51:15Frédéric Ducrozet ?
51:17C'est les seules choses
51:18qui bougent,
51:18les seules choses
51:19un peu intéressantes
51:20et tangibles aujourd'hui.
51:21En plus,
51:22techniquement,
51:22en juin,
51:23ce sont des prévisions
51:24qui sont collectivement
51:26produites
51:27par toutes les banques
51:27centrales nationales
51:28des 20 pays
51:29de la zone euro
51:29et la BCE elle-même.
51:31Donc,
51:31il peut y avoir
51:32des effets
51:32un petit peu compliqués.
51:33mais là,
51:34c'était une surprise.
51:35On a eu tout de suite
51:35le chiffre au début
51:36à la décision prise
51:38par la BCE
51:38de baisser les taux
51:39d'une révision,
51:40notamment de l'inflation,
51:41ce qui est vraiment
51:41la grosse surprise,
51:43à 1,6%
51:44l'année prochaine
51:45en 2026.
51:47C'est bien en dessous
51:48de la cible,
51:48de 2%,
51:49qui est une cible
51:50maintenant symétrique.
51:51Donc,
51:51en théorie,
51:52sur ce chiffre-là,
51:52simplement,
51:53il faudrait encore
51:54baisser les taux d'intérêt.
51:55Mais immédiatement,
51:56Christine Lagarde
51:56a bien précisé
51:57que c'était l'effet
51:58quasiment uniquement
52:00des prix de l'énergie
52:01en baisse
52:02et d'un euro plus fort.
52:03Mais là aussi,
52:04c'est un peu plus subtil
52:06parce qu'un euro plus fort,
52:07dans les 10 ou 20 dernières années,
52:09c'est quelque chose
52:09qui avait tendance
52:10à être un problème
52:11pour la BCE.
52:12Et ensuite,
52:12on se pose la question
52:13si l'euro est fort aujourd'hui
52:14pour de bonnes raisons,
52:15notamment les anticipations
52:17peut-être de dépenses budgétaires
52:19en Allemagne,
52:20en zone euro,
52:21qui pourraient renforcer
52:21la croissance.
52:22Donc,
52:22tout ça est un peu plus compliqué
52:23que le simple chiffre
52:24de 1,6%
52:25voudrait le laisser entendre.
52:26Et encore une fois,
52:27je pense qu'il faudra
52:27en savoir un peu plus,
52:28y compris en termes
52:30de dépenses budgétaires
52:31en Allemagne.
52:32Comment exactement
52:33cette relance
52:33va être mise en place
52:35dans les mois qui viennent ?
52:36Un tout petit mot encore
52:37de l'Europe,
52:38Frédéric,
52:39donc du coup,
52:40avant d'aller aux Etats-Unis.
52:42Il y a quand même aussi
52:42cette idée
52:43dans le discours
52:44de la BCE
52:45de dire qu'il y a
52:46une incertitude
52:47sur les politiques commerciales
52:48menées à l'heure actuelle
52:49qui va peser
52:50sur l'investissement
52:51dans le privé,
52:51dans les entreprises,
52:52sur l'exportation,
52:53mais que ce sera compensé
52:54en Europe
52:54par une hausse
52:55de l'investissement public.
52:57Est-ce que c'est là
52:58où il faut espérer
53:00trouver de la croissance
53:01pour les années à venir ?
53:03Oui,
53:03et pas seulement.
53:04Il faut espérer
53:04que cette relance
53:06de la dépense publique
53:07entraîne
53:08un investissement privé
53:09de la consommation,
53:10des perspectives
53:11de croissance potentielles
53:12en haut,
53:13c'est-à-dire
53:13sur les prochaines années
53:15voire décennies.
53:16Ce n'est pas simplement
53:17que l'Allemagne
53:17dépense plus aujourd'hui
53:19dans la défense
53:19ou dans l'infrastructure
53:20qui est une bonne chose,
53:21c'est plutôt
53:22que ça entraîne
53:22des effets indirects positifs
53:24aussi sur l'ensemble
53:25des composantes
53:27de l'économie.
53:28Et c'est un vrai changement.
53:29C'est un vrai changement
53:30parce que ce policy mix
53:31n'a jamais été bien calibré
53:33pendant 20 ans
53:34en Europe.
53:35Soit on avait un problème
53:35côté politique monétaire,
53:37soit un problème
53:37côté politique budgétaire,
53:39soit les deux.
53:39Donc là,
53:39c'est un vrai espoir
53:40et encore une fois
53:41que la BCE puisse se permettre
53:43de ne pas baisser les taux
53:44pour des bonnes raisons.
53:46Ça,
53:46c'est vraiment
53:46une très bonne chose
53:47et Christine Lagarde
53:49du coup,
53:50comme Isabelle Schnabel
53:51également,
53:51membre allemande
53:52du directoire
53:53de la BCE
53:53insiste sur ces aspects-là.
53:55Ça semble au quiche
53:55mais je le répète,
53:56c'est plutôt une bonne nouvelle
53:57si ça se met en place
53:58dans les années à venir.
54:00Frédéric Ducrozet,
54:00aux Etats-Unis,
54:02les discussions
54:02sont vives
54:03à l'heure actuelle
54:04sur la Big Beautiful Bill
54:06et on voit
54:07la courbe des taux
54:09aux Etats-Unis
54:11et notamment
54:11la partie longue
54:12de la courbe des taux
54:14qui laisse entendre
54:14un vrai stress
54:15on peut le dire
54:16sur la situation budgétaire
54:18aux Etats-Unis
54:19et l'analyse
54:20que vous avez
54:20de la situation
54:21à l'heure actuelle.
54:23Alors,
54:23il y a des inquiétudes,
54:24c'est clair,
54:25on est passé
54:25de la guerre commerciale
54:26à cette dimension budgétaire,
54:28on est dans le temps politique
54:29aujourd'hui
54:29parce que comme vous le savez
54:30la première version
54:31de cette grande
54:32et beautiful bill
54:34est passée
54:35à la première chambre,
54:37elle va passer au Sénat,
54:38elle va sûrement être envoyée,
54:39elle doit être signée
54:40par le président,
54:41il l'aimerait
54:42avant le 4 juillet
54:43mais probablement plutôt
54:43dans le courant
54:44du mois de juillet
54:45et on s'attend
54:45pour notre part
54:46en tout cas
54:47à beaucoup de changements
54:47encore dans les calibrages,
54:49le chiffre
54:49et peut-être aussi
54:50un élément de langage
54:51sur des aspects
54:52qui ont inquiété
54:52les marchés récemment
54:54sur cette fameuse section
54:55899.
54:56Dans l'ensemble,
54:58moi je crois que les tensions
54:58sont finalement très contenues
55:00encore sur le marché obligataire
55:01et la partie longue
55:01de la courbe.
55:02Le taux à 10 ans
55:03des trégiérés américaines
55:05sont seulement
55:06de 4,5 à 4,6%,
55:08c'est quelque chose
55:09finalement encore limité,
55:11on a déjà connu
55:11des 5%
55:12dans les deux années précédentes,
55:13on pourrait imaginer
55:14des tensions
55:14bien plus fortes,
55:16il y a effectivement
55:16des signes de fragilité
55:18dans le marché,
55:19on commence,
55:20si vous voulez,
55:20à partir du moment
55:21où des observateurs
55:22commencent à s'inquiéter
55:23de certaines émissions
55:24de dettes et regarder
55:25des détails techniques
55:26dont tout le monde
55:27se fiche pour être honnête
55:28la plupart du temps,
55:29c'est qu'il y a un problème.
55:31Donc quelque part,
55:31on sent que ça peut être
55:32plutôt un peu le calme
55:35avant la tempête
55:35si les choses sont confirmées
55:37en l'état,
55:38se passent mal
55:39ou si ces projections
55:41d'augmentation
55:42de déficit
55:44se matérialisent
55:45où là,
55:45effectivement,
55:46le marché pourrait
55:47commencer à vraiment paniquer.
55:49Je crois qu'il y a
55:49un élément
55:50dans ce temps politique
55:51que le président
55:52va du coup,
55:53je crois à l'instant
55:53encore par un tweet,
55:55mettre en avant,
55:56c'est qu'il y a
55:56l'aspect tarif.
55:58Les estimations
55:59du CBO
56:00aux États-Unis
56:01de ces fameux
56:022,4 trillions
56:03de dollars
56:04qui seraient ajoutés
56:05au déficit
56:05par cette loi
56:06sont en fait
56:07potentiellement compensées
56:09par 2,8 trillions
56:10de revenus en plus,
56:11ça c'est toujours
56:12sur les plus prochaines années,
56:13venant des tarifs.
56:14Si c'est le cas,
56:15ce qui me paraît
56:15très optimiste,
56:16le président va dire
56:17écoutez,
56:18on réduit en réalité
56:19le déficit
56:19de 400 milliards,
56:202,8 ou moins 2,4,
56:21sur les 10 prochaines années,
56:23job down.
56:24Je pense qu'on est
56:25au début
56:25avec Musk également
56:26qui est dans le débat
56:27maintenant
56:28et les sénateurs républicains
56:30notamment
56:30pourraient quand même
56:31je pense avoir
56:32leur mot à dire
56:33et peut-être recalibrer
56:34un certain nombre
56:35de ces baisses d'impôts
56:36en l'occurrence
56:37qui sont au cœur du problème.
56:39Un tout petit mot
56:39également Frédéric Ducrozet
56:41sur le dollar,
56:42le dollar
56:43qui perd près de 10%
56:45depuis son pic
56:46de début d'année.
56:48Qu'est-ce que ça nous dit
56:49de la situation actuelle ?
56:51Est-ce qu'il faut s'attendre
56:51effectivement à voir
56:52le dollar continuer
56:53à perdre de la valeur
56:54sur la suite de l'année ?
56:56Je pense que oui
56:57parce que ce sont
56:58des cycles longs
56:59et que si
57:00ce à quoi on assiste
57:02c'est effectivement
57:02un changement
57:03de régime
57:04plus structurel
57:06dans la location
57:07de capital
57:08de tous les investisseurs
57:09dans le monde
57:10non pas vendre
57:12tous leurs actifs
57:13en dollars
57:13mais de diversifier
57:14et de rééquilibrer
57:15un peu leur exposition
57:16en faveur de l'Europe,
57:17du Japon
57:18ou des pays émergents
57:19alors c'est un phénomène
57:19qui peut durer.
57:22On observe par exemple
57:23des grands acteurs
57:24la real monnaie
57:25vraiment qui fait bouger
57:27les marchés
57:27comme les fonds de pension
57:28en Europe,
57:29au Japon,
57:30en Norvège
57:31qui se posent
57:32ces questions-là
57:32et je pense que ça
57:33c'est la lame de fond
57:34qui explique vraiment
57:35que le dollar
57:36structurellement
57:37peut commencer
57:38à se déprécier
57:38il ne faut pas oublier
57:39qu'il vient d'un niveau
57:40très surévalué
57:41au début de l'année.
57:43Il peut aussi se dévaluer
57:44pour des bonnes raisons
57:45si la croissance
57:46en Europe,
57:48en Chine
57:48et ailleurs
57:49s'améliore relativement
57:50aux Etats-Unis
57:51et dans ce cas-là
57:52sur ce fameux smile
57:53du dollar
57:53on a un dollar
57:55qui se déprécie
57:56pour de bonnes raisons
57:57c'est dans ce cas-là
57:57ce que je disais
57:58au début pour l'euro
57:58pas tellement un problème
58:00c'est même plutôt
58:01une bonne nouvelle
58:01pour le reste du monde aussi.
58:03Merci beaucoup
58:04Frédéric Ducrozet
58:05de nous avoir accompagné
58:05dans la dernière partie
58:06de Smart Bourse
58:07dans Marché à Thème.
58:09Je rappelle que vous êtes
58:09responsable de la recherche macro
58:11de Pictet Wealth Management.
58:13Merci donc
58:14Merci à toutes et tous
58:15de nous avoir suivis
58:16sur Be Smart for Change
58:18et je vous invite également
58:19à nous écouter en podcast
58:20si vous le souhaitez
58:21sur toutes les plateformes
58:22de podcast.
58:23A demain
58:24pour un nouveau numéro
58:24de Smart Bourse.
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58:31Sous-titrage Société Radio-Canada
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