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  • 05/06/2025
Samantha Adde avait 42 ans. Elle écrivait des contes pour enfants publiés par une grande maison d'édition. Elle n'a pas eu le temps de voir son dernier récit éditer dont la princesse portait le prénom de sa fille, Ombeline, 20 mois. La mère et son enfant ont été retrouvées mortes chez elles, côte à côte, à l'été 2019, dans une petite commune de l'Hérault. Tuées à coups de carabine.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.

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Transcription
00:0114h15, c'est l'heure du crime sur RTL, avec Jean-Alphonse Richard.
00:07Il y a eu un pacte suicidaire qui a été conclu entre Charles-Olivier et Samantha.
00:15C'est bien Samantha qui lui a demandé de l'abattre.
00:18Donc c'est un suicide par mari interposé, mais Samantha avait décidé de cesser de vivre.
00:24Bonjour, Samantha Hadd avait 42 ans.
00:28Elle écrivait des contes pour enfants, publiés par une grande maison d'édition.
00:33Elle n'a pas eu le temps de voir sortir son dernier récit, l'histoire d'une princesse qui portait le prénom de sa fille, Ombline, 20 mois.
00:41La mère et son enfant ont été retrouvés mortes chez elle, côte à côte, à l'été 2019, dans un village de l'Hérault, tué à coups de carabine.
00:50Aucun mystère sur l'auteur du crime, le père de famille, Charles-Olivier Hadd, a commis l'irréparable.
00:55Mais c'est en aucun cas un coup de folie.
00:58L'homme évoque un suicide collectif programmé.
01:01Un pacte conclu avec son épouse, mais il n'est pas allé jusqu'au bout.
01:05Il a survécu avec les deux garçons du couple.
01:08Les enquêteurs vont douter de ces déclarations pour en avoir le cœur net.
01:12Ils vont donc se plonger au cœur de cette famille, pas comme les autres, qui vit comme une secte.
01:17Que cache donc ce double assassinat ?
01:20Question posée aux invités de l'heure du crime, la seule émission Radio 100% fait divers.
01:24Charles-Olivier Hadd, pacte mortel dans le Larzac.
01:27C'est tout de suite sur RTL.
01:35Mercredi 17 juillet 2019, peu après 15h, Marie-Claude Olive, qui habite Saint-Quay-Portrieux, dans les Côtes-d'Armor,
01:42appelle la gendarmerie de l'Odève, dans l'Hérault, à presque 1000 kilomètres de chez elle.
01:47Il y a urgence !
01:49La femme explique que son fils vient de lui téléphoner.
01:52Il lui a dit que son épouse et leur petite fille étaient mortes.
01:55Marie-Claude Olive, envahie par l'inquiétude, précise que le couple a aussi deux garçons.
01:59Elle pressent un drame.
02:01Les gendarmes arrivent rapidement au numéro 26 de la route de Kellar, au Rive,
02:07village au sud du plateau du Larzac.
02:10Charles-Olivier Hadde, 39 ans, est là, dans le jardin.
02:14Il y a les deux jeunes garçons, 7 et 11 ans.
02:16Il semble s'ennuyer.
02:18Le père de famille est calme.
02:19On lui demande s'il va bien.
02:20Il répond par l'affirmative.
02:22Il indique qu'il a tué son épouse et sa fille.
02:25Les gendarmes le suivent.
02:26Dans la chambre d'amis, une trappe permet d'accéder à la cave.
02:29Il y a là deux corps sur le sol, recouverts de couverture.
02:33Samantha Hadde, 43 ans, efface contre terre.
02:36Ombline, 20 mois, un bras posé sur le dos de sa mère.
02:40La maman a été tuée de trois balles tirées à l'arrière de la tête à bout touchant.
02:45Elle ne s'est pas défendue.
02:46Ombline a reçu quatre projectiles, le premier au front, trois autres à droite du crâne.
02:52L'arme du crime, une carabine 22 longs rifles, est retrouvée dans la chambre d'amis.
02:56En garde à vue, Charles-Olivier Hadde évoque tout de suite un suicide programmé.
03:01Le couple était en conflit avec la PMI, la Protection Maternelle et Infantile.
03:07La PMI leur avait annoncé que la petite Ombline devait être placée.
03:11L'enfant, exclusivement nourri au sein par la maman, était jugé trop maigre.
03:16Elle devait être hospitalisée afin de reprendre du poids.
03:20Samantha Hadde a pris cette nouvelle comme un affront.
03:22Elle répétait à son mari qu'on voulait leur prendre tous leurs enfants.
03:26Le couple ne dormait plus.
03:28Samantha s'est mise à parler de suicide collectif.
03:31L'idée a gagné les esprits.
03:32La veille du drame, il a été décidé d'un commun accord
03:35que Charles-Olivier tuerait d'abord sa femme, puis la petite Ombline.
03:39Il devait ensuite abattre les garçons, puis se suicider.
03:43On évoque le mot assassinat.
03:45Mais pour moi, c'est un suicide.
03:47Il y avait de l'amour.
03:48Elle me l'a demandé.
03:49Par contre, j'ai flanché pour les plus grands et pour moi.
03:53Normalement, je ne devais pas être là, déclare le mari.
03:57La famille Hadde s'est installée il y a six ans au Rive, 150 habitants.
04:01Charles-Olivier Hadde, cuisinier, directeur d'une société de restauration pour collectivités,
04:07avait quitté la région parisienne pour ce coin perdu près du plateau du Larzac.
04:11Samantha, recruteuse en entreprise, l'avait suivie.
04:14Elle s'occupait des trois enfants.
04:16Elle écrivait des contes pour enfants.
04:18Elle allait remettre à l'éditeur Bayard Jeunesse son dernier manuscrit intitulé
04:23« La princesse à l'épée » dont l'héroïne portait le prénom de sa fille, Ombline.
04:28Au village, la famille est décrite comme presque recluse.
04:32Elle vit en quasi-autarcie une secte.
04:34Des végétariens qui font l'école à la maison et refusent de faire vacciner leurs enfants.
04:39Les garçons n'avaient pas de fréquentation extérieure,
04:41à l'exception de sorties pour le cours de karaté.
04:45Charles-Olivier a démis en examen, évidemment, pour ce double assassinat.
04:51Les gendarmes n'ont que la version du mari.
04:54C'est une enquête qui ne fait que commencer.
04:56Et effectivement, il faut savoir si ces déclarations sont crédibles.
04:59Et surtout, si elles correspondent à la scène de crime.
05:03Est-ce que ça cadre avec ce qui s'est vraiment passé dans cette maison ?
05:06On va progresser dans ce huis clos et cet enfermement,
05:09dans cette maison du petit village des Rives,
05:12vraiment à côté du Larzac,
05:14village limitrophe de l'Aveyron,
05:16dans la suite de l'heure du crime.
05:19Bonjour, Yonit Téyanou.
05:21Bonjour.
05:22Merci beaucoup d'être avec nous aujourd'hui dans l'heure du crime.
05:24Alors, vous êtes journaliste.
05:25Et vous avez réalisé un très bon documentaire
05:28qui s'appelle « Un bien étrange suicide familial »
05:30qui a été diffusé sur M6.
05:34Alors, tout de suite,
05:35il n'y a pas beaucoup de suspense, j'ai envie de dire.
05:37Le mari est là, il attend les gendarmes,
05:39il est très calme,
05:40il va expliquer ce qui s'est passé
05:42et il va raconter cette histoire
05:44qui est quand même très surprenante.
05:46Il va parler du pacte suicidaire.
05:47Tout de suite, on peut se poser beaucoup de questions quand même.
05:50Oui, les gendarmes se posent des questions tout de suite d'ailleurs
05:52et leur première hypothèse, c'est que c'est un féminicide.
05:57Eux, ils en sont sûrs, les gendarmes ?
05:58Ils se disent...
05:59Non, ils ne sont pas sûrs,
06:00mais ce que lui raconte est tellement lunaire
06:03qu'ils ont du mal à le croire.
06:06Donc du coup, ils partent sur la piste du féminicide
06:08et puis petit à petit, ils se rendent compte
06:09qu'au fait, il dit vrai.
06:11Bien que ce soit surréaliste ce qu'il raconte,
06:13c'est vrai.
06:14Comment est-ce qu'il se présente aux gendarmes ?
06:17Il est très calme,
06:18il explique de manière méthodique.
06:19On va voir ce qu'il va dire plus précisément
06:21dans la suite de l'heure du crime.
06:22Mais tout de suite,
06:23ils n'ont pas affaire à quelqu'un d'excité
06:26ou qui est hors de lui, etc.
06:28Pas du tout.
06:28Il savait que les gendarmes allaient arriver
06:30parce qu'il avait parlé à sa mère
06:32et sa mère lui avait dit
06:34« J'appelle les gendarmes ».
06:36Donc quand les gendarmes arrivent,
06:37les deux garçons jouent dans le jardin
06:39comme si de rien n'était
06:40et lui attend les gendarmes calmes,
06:43posés,
06:44et il leur dit « Suivez-moi, je vais vous montrer ».
06:46Il descend dans la cave
06:48et il leur montre la scène de crime.
06:50Il ne s'est jamais fait remarquer cet homme auparavant ?
06:53Non.
06:53C'est un cuisinier ?
06:54Il s'est fait remarquer en bien.
06:56À son travail, tout le monde dit du bien de lui.
06:59C'est ça.
06:59Il a des relations professionnelles très épanouissantes
07:04et c'est quelqu'un qui travaille beaucoup.
07:05Alors effectivement, là, c'est une déflagration
07:07parce qu'on n'a pas le profil de quelqu'un
07:11qui a tué vraiment pour tuer
07:12ou qui même manipule.
07:15Et ça, c'est très étonnant pour les gendarmes.
07:16C'est très déroutant à ce moment-là.
07:19Bonjour, maître Chantal Corbier.
07:21Bonjour, monsieur Richard.
07:22Merci beaucoup d'être avec nous.
07:24Dans l'heure du crime, vous êtes avocate
07:25au barreau de Montpellier
07:26et vous êtes l'avocate
07:29des deux fils de Charles-Olivier
07:32et Samantha Hadd.
07:33On va voir les deux fils.
07:34Ils sont survivants, je viens de le dire.
07:35On les a retrouvés dans ce petit jardin.
07:38Ils vont bien.
07:39On avait des inquiétudes pour eux
07:40mais effectivement, eux,
07:41ils ont sans doute échappé à un massacre.
07:44Avec vous, maître Chantal Corbier.
07:46Question.
07:46Cette famille,
07:47alors évidemment, dans le village,
07:49ça jase beaucoup.
07:49On dit qu'ils vivent comme dans une secte.
07:51Ils vivent un peu à nos torsies.
07:52En autarcie, c'est ça ?
07:54Ils vivent complètement en autarcie.
07:56Ce n'est pas un peu
07:57mais complètement en autarcie.
07:58C'est une famille qui est décrite
08:01comme ne voulant pas rentrer en contact
08:04avec les voisins les plus proches.
08:07Ils sont isolés déjà géographiquement
08:09parce qu'ils s'installent
08:11dans un petit village
08:12et même dans ce petit village,
08:15les quelques voisins qu'ils ont
08:17ne les connaissent pas.
08:18À la mairie,
08:19ils ont fait de très rares apparitions
08:21pour expliquer que les enfants
08:22ne seraient pas scolarisés.
08:24Donc, effectivement,
08:25c'est une famille
08:27qui avait choisi
08:28un certain repli social.
08:31Et puis, dans ce tout petit village,
08:32à la campagne,
08:33évidemment, ça fait jaser.
08:34Ce n'est pas une famille
08:35comme les autres.
08:36Encore une question,
08:37maître Corbier.
08:38Le déclic, finalement,
08:40de ce pacte suicidaire,
08:42on en est là,
08:42on se pose des questions,
08:43mais en tout cas,
08:44de ce pacte suicidaire,
08:45c'est la décision
08:46par l'administration
08:47de faire hospitaliser
08:48la petite ondeline.
08:49Elle est toute maigre.
08:51Je le rappelle,
08:52à 20 mois,
08:53elle pesait
08:548,23 kg
08:55pour 81 cm.
08:57C'est très peu.
08:58Ce qui a fait basculer
08:59la famille,
09:00effectivement,
09:01c'est la première,
09:02d'abord,
09:02hospitalisation
09:03d'ombeline
09:03au cours de laquelle
09:05le monde médical
09:07commence à s'inquiéter
09:08pour sa santé
09:09puisqu'elle était
09:10mal nourrie.
09:11Du moins,
09:11c'est ce qu'ils estimaient.
09:12Elle n'avait pas
09:13diversifié l'alimentation,
09:14donc ça a entraîné
09:15un poids
09:16qui n'était pas
09:16en rapport
09:17avec son âge
09:18et le monde médical
09:20a commencé
09:21à se pencher
09:22sur le cas
09:23de cette petite fille.
09:24La maman
09:24l'a très mal vécue
09:26et elle l'a vécue
09:27comme une intrusion
09:28parfaitement illégitime
09:29dans sa famille
09:30et ça fait,
09:31effectivement,
09:31peu à peu basculer
09:32le couple.
09:33Bonjour,
09:34maître Jean-Marc Darigade.
09:36Oui,
09:36bonjour.
09:37Merci beaucoup
09:37d'être avec nous
09:38dans l'heure du crime.
09:39Vous êtes avocat,
09:40vous aussi,
09:40au Barreau de Montpellier.
09:41Vous êtes l'avocat
09:42dans cette affaire
09:42de Charles-Olivier Had.
09:44Alors,
09:44on en parlait
09:45il y a un instant
09:46avec Yonout Teyannou
09:47de l'attitude
09:49de cet homme,
09:51de ce mari,
09:51de Charles-Olivier Had.
09:53C'est votre client.
09:55Lui,
09:55qu'est-ce qu'il a fait
09:56dans cette affaire ?
09:57On a l'impression
09:57qu'il a suivi,
09:58mais il n'a pas suivi
09:59pour n'importe quoi,
10:00il l'a suivi
10:00pour tuer
10:01toute sa famille.
10:03Au moment des faits,
10:05en fait,
10:05c'est un homme
10:06qui est surmené
10:07parce qu'il est
10:08à la limite
10:08du burn-out
10:09au niveau travail.
10:10L'affaire en elle-même
10:12et notamment
10:13le problème rencontré
10:15avec les médecins,
10:18avec les services sociaux.
10:21On fait basculer
10:21cette famille
10:22dans l'incompréhension.
10:24Personne ne dort
10:25depuis une semaine
10:26et donc,
10:27ils sont en fin...
10:29On a perdu,
10:30Jean-Lavis.
10:30Allez-y,
10:32Maître,
10:32tu regardes.
10:33Oui,
10:33et donc,
10:34ils adoptent
10:36une posture
10:37qui consiste
10:38à envisager
10:39de partir,
10:41de trouver un passeport
10:42pour que toute la famille
10:43s'échappe.
10:44Quand ils se rendent compte
10:45que cette possibilité
10:47n'existe pas,
10:48parce qu'on ne peut pas
10:48avoir un passeport
10:49dans les temps suffisants
10:50pour la petite ombeline,
10:52ils décident
10:53de rester
10:54et de mourir.
10:56C'est expérience
10:57et partir et vivre
10:59ou rester et mourir.
11:00Et de mourir ensemble,
11:01évidemment.
11:02En tout cas,
11:02effectivement,
11:03ils sont piégés.
11:04Ils se sont enfermés
11:04eux-mêmes
11:05dans cette espèce
11:05de névrose.
11:07C'est en tout cas
11:07ce qu'on peut croire
11:08à ce moment-là
11:08de l'enquête.
11:09Des investigations
11:10qui vont plonger
11:11au cœur des secrets
11:11de la famille.
11:13Charles-Olivier Hade,
11:14pacte mortel
11:14dans le Larzac.
11:15Elle était prête,
11:16résignée.
11:17Je lui ai dit
11:18que je l'aimais,
11:19elle m'a dit
11:19qu'elle m'aimait.
11:20L'enquête de l'heure du crime.
11:21On se retrouve
11:21dans un instant
11:22sur RTL.
11:29Au programme aujourd'hui
11:37de l'heure du crime,
11:38l'affaire Charles-Olivier Hade
11:39en juillet 2019
11:41dans un village
11:42du nord de l'Hérault.
11:43Ce père de trois enfants
11:44raconte avoir abattu
11:45son épouse
11:46et la petite dernière.
11:4720 mois !
11:48Il part d'un pacte
11:49suicidaire inachevé
11:50mais conclut avec sa femme
11:52à l'abri des regards.
11:54Jeudi 18 juillet 2019,
11:56lendemain du double crime,
11:57Charles-Olivier Hade
11:58raconte aux gendarmes
11:59le déroulement des assassinats.
12:01Le 16 juillet au soir,
12:02un sa femme et lui
12:03ont conclu
12:04que le suicide
12:04était la seule issue
12:06à leur malheur,
12:07sauver la famille
12:08en l'emportant dans la mort.
12:10Le suicide aurait lieu
12:11dans la cave,
12:11c'est lui qui tirerait
12:12car il sait se servir
12:13d'une carabine.
12:15Samantha s'est couchée
12:15sur le ventre.
12:17Elle ne voulait pas voir
12:17ce qui allait se passer.
12:19Elle était prête,
12:19résignée.
12:20Je lui ai dit
12:21que je l'aimais,
12:22elle m'a dit
12:22qu'elle m'aimait.
12:23Il s'est approché d'elle
12:24pour la rassurer
12:25puis il lui a tiré
12:26trois balles dans la tête
12:27pour être sûr du résultat.
12:30Il est allé chercher
12:31Ombline.
12:31La petite fille
12:32ne s'est pas réveillée.
12:33Il l'a posée
12:34contre sa mère,
12:35il a tiré quatre balles
12:36dans la tête
12:37sans regarder
12:38car c'était au-dessus
12:39de ses forces.
12:40Il a ensuite roulé
12:41toute la nuit
12:42jusqu'à Cinquay-Portrieux
12:43en Bretagne,
12:45chez sa mère.
12:45Il est arrivé
12:46à 6 heures du matin.
12:47Il venait chercher
12:48ses deux fils.
12:49Sur le trajet retour,
12:50il a observé
12:51les garçons
12:51dans le rétroviseur.
12:53Sa volonté de les tuer
12:54a alors faibli.
12:55il a abandonné
12:56l'idée.
12:57Il leur a dit
12:58que maman était
12:58au paradis.
12:59Charles-Olivier Had
13:00explique que plein
13:01de choses lui tournent
13:02dans la tête.
13:03Notamment le fait
13:04d'avoir menti
13:05à ma femme
13:05de ne pas avoir
13:06tenu la promesse
13:07de se retrouver
13:08tous là-haut,
13:10dit-il.
13:11Marie-Claude Olive,
13:12la mère de Jean
13:13de Charles-Olivier Had
13:14est entendue.
13:16Elle décrit
13:17sa belle-fille
13:18comme une femme
13:18qui dans le couple
13:19prenait toutes les décisions.
13:21Elle avait imposé
13:22le régime alimentaire
13:23végétarien
13:24décider
13:24la déscolarisation
13:26des enfants.
13:27Selon elle,
13:28Samantha a dû mettre
13:29la pression
13:30pour que ça se passe ainsi.
13:32L'hospitalisation annoncée
13:33d'Ombline
13:33aurait plongé
13:34Samantha Had
13:35dans la panique,
13:36la paranoïa.
13:37Les médecins
13:38avaient observé
13:39une courbe de poids
13:40inquiétante du bébé
13:41en avril 2018,
13:43un an avant le drame.
13:44Ombline ne pesait
13:46que 6,7 kg
13:47au lieu de 8,8 kg.
13:48Les docteurs
13:49avaient demandé
13:50à la mère
13:51de donner
13:51en Ombline
13:52des protéines,
13:53viande,
13:53poisson,
13:54des oeufs,
13:54des féculents.
13:55La mère répondait
13:56que sa fille
13:56refusait cette nourriture.
13:58Une sonde nasale
13:59avait été posée.
14:01La mère répétait
14:02qu'elle ne supportait
14:03pas qu'un juge
14:03des enfants soit saisi,
14:05une puéricultrice.
14:07Témoigne,
14:07elle dit que Samantha
14:09ne différenciait plus
14:11le bien du mal.
14:14Vendredi 31 janvier 2020,
14:16six mois après
14:16le double assassinat,
14:17Charles-Olivier Hadd
14:18est entendu
14:19par la juge d'instruction.
14:20Il raconte
14:21qu'avec son épouse,
14:22il n'avait pas compris
14:23le placement
14:24d'Ombline à l'hôpital.
14:25C'est là que tout
14:26s'est effondré.
14:27On n'était plus là,
14:27dit le mari.
14:28L'épouse avait envisagé
14:30une fuite à l'étranger
14:31dans un pays
14:31où l'on ne viendrait
14:32pas les chercher.
14:33Sur un forum
14:34de discussion,
14:35Samantha avait fait savoir
14:36qu'elle recherchait
14:37un faux passeport
14:38pour sa fille Ombline.
14:40La famille envisageait
14:41d'aller se réfugier
14:42au Mexique
14:43ou en Nouvelle-Zélande.
14:44Des aveux circonstanciés,
14:47des regrets.
14:48Les enquêteurs
14:49vont continuer
14:49à se demander
14:50comment Charles-Olivier Hadd
14:51aurait pu devenir
14:53le bras armé
14:54d'un suicide collectif
14:55inachevé.
14:57Il n'est en effet
14:57pas allé au bout
14:58de sa mission mortiférée.
15:00C'est vrai que c'est difficile
15:00à comprendre,
15:01on a du mal.
15:02Évidemment,
15:03il tue son épouse
15:04et puis il y a
15:04cette petite fille
15:05qui va chercher,
15:06endormie dans son lit.
15:07Il la dépose
15:08près de la maman.
15:10Alors,
15:10maître Dariga
15:11disait tout à l'heure
15:12que c'était une scène
15:13shakespearienne
15:14et un conte shakespearien
15:16cette histoire
15:16mais c'est vrai
15:17qu'on est en plein
15:17dans les ténèbres.
15:21Yonout Teyannou,
15:22vous êtes avec nous
15:23dans l'heure du crime
15:23et dans le studio
15:24de l'heure du crime.
15:24Vous êtes journaliste,
15:25vous avez réalisé
15:26le documentaire
15:26en bien étrange
15:27suicide familial
15:28qui a été diffusé
15:29sur M6
15:30et vous connaissez
15:30par cœur
15:31cette affaire.
15:33On a l'impression
15:33que c'est finalement
15:35la maman
15:36qui a mené
15:38j'ai envie de dire
15:39jusqu'à ce suicide
15:40collectif.
15:41elle le voulait
15:42et c'est elle
15:43qui l'aurait
15:43non pas imposée
15:44à son mari
15:45mais qui aurait donné
15:46l'idée
15:46cette idée
15:47a fini par germer
15:48tout ça
15:48parce que cette famille
15:49elle est enfermée
15:50finalement
15:50elle vit dans un vase clos.
15:53Tout à fait
15:54c'était leur choix de vie
15:55pour eux
15:56le bonheur c'était ça
15:57le bonheur c'était
15:58de vivre
15:58entre eux
16:00enfermés
16:00dans le village
16:01on parlait d'eux
16:03comme d'une secte
16:04les enfants
16:05n'allaient pas à l'école
16:06alors que
16:06dans ce petit village
16:07il y avait vraiment
16:08une école
16:08comme sur les cartes postales
16:10qui étaient à côté
16:12de la maison
16:13non non non
16:13ils n'y allaient pas
16:14mais plus que ça
16:16l'enfermement
16:17s'est déjà montré
16:19dangereux
16:20parce que
16:21Samantha a accouché
16:22deux fois à la maison
16:23le deuxième garçon
16:24deux fois à la maison
16:25et Omblin
16:25sont nés
16:26à la maison
16:27avec un accouchement
16:28à la maison
16:28et pour Omblin
16:29il y a eu des problèmes
16:30d'ailleurs
16:30le placenta
16:32ne s'était pas
16:32complètement détaché
16:33donc du coup
16:34ils ont appelé
16:34les pompiers
16:35les pompiers
16:35sont intervenus
16:36donc cette petite
16:37elle a été
16:37mise en danger
16:39par ses choix
16:41de vivre en autarcie
16:42elle est mise en danger
16:43juste un petit mot
16:43là-dessus
16:44parce qu'on ne parle pas
16:45de maltraitance
16:46par exemple
16:46dans ce dossier
16:47les services sociaux
16:48le disent
16:48il n'y a pas de maltraitance
16:49les gendarmes
16:50ne concèdent pas
16:51qu'il y a de la maltraitance
16:52mais il y a une espèce
16:53de peur
16:56de perdre quelqu'un
16:57en tout cas
16:57qu'on lui enlève
16:58et donc
16:59il faut faire soi-même
17:00tout ce qui n'est
17:01parfois pas recommandable
17:02ils agissent
17:03comme si les enfants
17:05leur appartenaient
17:05comme si les enfants
17:06n'avaient pas
17:07d'existence propre
17:08c'est ça
17:09et donc
17:11ils veulent les protéger
17:12mais
17:13en voulant les protéger
17:14trop
17:15ils les protègent mal
17:15ils les protègent mal
17:16effectivement
17:17quand on aime trop
17:18parfois on aime mal
17:19c'est ce que disent
17:20souvent les psychiatres
17:21Maître Jean-Marc Darigat
17:23vous êtes avec nous
17:24dans l'art du crime
17:24avocat au bord
17:25de Montpellier
17:26vous nous aidez vous aussi
17:26à mieux comprendre
17:27les mécanismes
17:28de cette histoire
17:29qui sont parfois
17:29un peu obscurs
17:30un peu difficiles
17:30et vous êtes l'avocat
17:32de Charles-Olivier Had
17:33alors Charles-Olivier Had
17:34il a dit
17:34il a reconnu
17:35le double crime
17:37est-ce que selon vous
17:38Maître Darigat
17:39c'est un mari sous emprise
17:40c'était
17:42on n'a pas douté
17:44oui
17:44un mari sous emprise
17:45il n'a jamais voulu le dire
17:47parce qu'il a continué
17:48à aimer sa femme
17:49au-delà de la mort
17:51mais il était
17:52en fait
17:53elle avait un complexe
17:54de supériorité
17:55elle disait sans cesse
17:56qu'elle avait
17:57un bac plus 5
17:58en psychopathologie
18:00elle traitait
18:01le personnel médical
18:02de manière méprisante
18:03elle était très forte
18:05en psychologie enfantine
18:06donc elle s'estimait
18:07docte sur tous les sujets
18:09et lui
18:10s'estimait inférieur à elle
18:12donc il était
18:13quelque part
18:14en admiration
18:15il était amoureux
18:17et il subissait
18:18ses choix
18:19et il subit
18:20sans dire grand chose
18:22d'ailleurs
18:22parfois il se rebelle
18:23un petit peu
18:24mais c'est elle
18:26qui dirige
18:27le foyer
18:28c'est la personnalité
18:29la plus forte
18:30c'est elle
18:30c'est l'épouse
18:31c'est tout à fait
18:32oui c'est ce qui apparaît
18:33à travers l'enquête
18:34c'est que c'est elle
18:35qui prenait toutes les décisions
18:37et il ne faisait
18:37que les avaliser
18:38et s'il les mettait
18:40parfois des réserves
18:41c'était de manière
18:41assez molle
18:42qui n'emportait pas
18:43la conviction
18:44et c'est elle
18:45qui prenait
18:46toutes les décisions
18:47d'accoucher à domicile
18:49les choix alimentaires
18:51l'école à la maison
18:52enfin
18:53toute une série
18:55de situations
18:55qui étaient imposées
18:57aux pères
18:58qui estimaient
19:00que puisque sa femme
19:02le décidait
19:02c'est que
19:03c'était juste
19:04et bon
19:04voilà c'est ça
19:05c'était ce qu'il fallait faire
19:06pour la famille
19:06et ça ne pouvait que aider la famille
19:08s'il suivait la vie de sa femme
19:10c'est ce qu'on comprend
19:11en tout cas
19:11effectivement les gendarmes
19:13au fil des auditions
19:14c'est ce qu'ils peuvent comprendre
19:15Maître Chantal Corbier
19:17on vous retrouve
19:17dans cette heure du crime
19:18vous êtes également
19:19avocate au barreau de Montpellier
19:20vous êtes
19:20l'avocate
19:21des deux fils
19:22de Charles Olivier
19:23et Samantha Hades
19:25les rescapés
19:25on peut les appeler comme ça
19:27ces deux garçons
19:28Charles Olivier Hades
19:30il n'est pas allé
19:31au bout de sa mission
19:32et pourquoi
19:33il n'est pas allé
19:33au bout de sa mission
19:34parce que
19:35en fait
19:35je ne sais pas si vous êtes d'accord
19:36mais il a observé
19:37ses deux fils
19:38durant ce trajet
19:39en voiture
19:40c'est ce qu'il va raconter
19:40il a été enfermé
19:43dans sa voiture
19:44avec ses deux enfants
19:45sur le trajet retour
19:46qu'il a effectué
19:47pour aller récupérer
19:48ses enfants
19:48il a fait 1900 kilomètres
19:50en moins de 16 heures
19:51cet homme
19:52et il explique
19:53que progressivement
19:55quand il a vu
19:56ses enfants
19:56pleins de vie
19:57dans le rétroviseur
19:58il a réalisé
19:59l'acte fou
20:00qu'il venait de commettre
20:01et il s'est senti incapable
20:02de poursuivre
20:04ce projet criminel
20:06c'est là
20:06c'est là qu'il réalise
20:08il s'était enfermé
20:10avec son épouse
20:12dans un projet criminel
20:13qu'ils ont nourri
20:15en finalement
20:16très peu de temps
20:17il est passé à l'acte
20:19très rapidement
20:19je pense qu'il était
20:21dans une espèce de bulle
20:22complètement folle
20:24de laquelle
20:25il est progressivement sorti
20:27en s'éloignant
20:28géographiquement
20:29du crime
20:30et puis surtout
20:31en voyant ses enfants
20:32il arrive
20:34Yonout Teyannou
20:36il arrive à expliquer
20:37dans le détail
20:38comment il a tué
20:39l'une et l'autre
20:40ce qui est effrayant
20:41c'est la petite fille
20:42évidemment
20:42avec ce trajet
20:43qui va jusqu'à la chambre
20:45c'est pas pareil
20:45elle n'est pas avec la maman
20:46tout ce qu'il raconte
20:48c'est effrayant
20:49d'ailleurs c'était
20:50c'était
20:50terrible à écouter
20:52parce qu'il l'aime
20:54sa femme
20:54et
20:55elle veut mourir
20:57donc elle s'allonge
20:58sur le ventre
21:00pour ne pas voir
21:01il pose le fusil
21:03sur sa nuque
21:03et il n'arrive pas à tirer
21:05il n'arrive pas à tirer
21:05donc du coup
21:06ils se reprennent
21:06dans les bras
21:07ils se redisent
21:08qu'ils s'aiment
21:09et derrière
21:10ils tirent trois balles
21:11et ce qui est terrible aussi
21:12c'est
21:12qu'il raconte
21:15que c'est un fusil
21:16à un coup
21:17donc à chaque fois
21:19après chaque coup
21:19il faut recharger
21:21donc ça dure
21:22c'est pas quelque chose
21:23qui se passe en une seconde
21:24et ça c'est épouvantable
21:25et ça c'est épouvantable évidemment
21:25dans un ordinateur
21:27une lettre oubliée
21:28de l'épouse
21:28Charles-Olivier Hade
21:30parc mortel
21:31dans le Larzac
21:32nous nous retrouverons
21:33dans un autre monde
21:34l'enquête de l'heure du crime
21:35qui de l'épouse
21:36ou du mari
21:37voulait mourir
21:38à suivre
21:38dans un court instant
21:39sur RTL
21:40Cette mère qui a consacré
21:52sa vie à sa maternité
21:53dont la vie se résume
21:54simplement à sa maternité
21:56va être remise en cause
21:57et elle entend
21:58quand on lui dit
21:59qu'il y a un problème
22:00de nutrition
22:00que c'est de sa faute à elle
22:02que c'est elle
22:02qui nourrit mal son enfant
22:04alors que c'est pas
22:05ce qu'on lui dit
22:05mais c'est ce qu'elle entend
22:06en tout cas
22:06Heure du crime
22:09consacré à l'affaire
22:10Charles-Olivier Hade
22:11en juillet 2019
22:12cet homme a abattu
22:13son épouse
22:14et leur petite fille
22:15de 20 mois
22:16il parle d'un pacte suicidaire
22:18conclu avec sa femme
22:19il n'est pas allé jusqu'au bout
22:20ses deux fils
22:21et lui-même
22:21ont été épargnés
22:22le mari agissait-il
22:23vraiment sur commande
22:25Les gendarmes se demandent
22:27si Charles-Olivier Hade
22:28a agi en totale osmose
22:29avec son épouse
22:31les relations entre le mari
22:32et la femme
22:32n'étaient en effet
22:33pas forcément au beau fixe
22:35Trois ans avant la tragédie
22:37sur un forum de discussion
22:38Samantha Hade
22:39était sévère
22:41envers son époux
22:42disons que
22:43mon mari
22:43est parfois bien doué
22:44pour la torture mentale
22:46écrivait-elle
22:47ou encore
22:47j'en ai trop marre
22:48mon mari me rend folle
22:50faut que je le quitte
22:51mais je peux pas
22:52avec les enfants
22:53j'ai qu'une envie
22:54c'est me flinguer
22:55la mère de Charles-Olivier Hade
22:57indique que
22:58depuis quelques mois
22:58son fils avait tendance
23:00à prendre ses distances
23:01vis-à-vis de Samantha
23:02une semaine avant le crime
23:03le mari avait ainsi
23:05adressé un texto
23:06à l'épouse
23:07il lui reprochait
23:08son attitude
23:08vis-à-vis du personnel médical
23:10je t'aime
23:11mais là
23:11ça fait un peu trop
23:13ton comportement
23:14Ombline n'a rien
23:15si ce n'est
23:16un bout de plastique
23:17dans le nez
23:18ressaisis-toi
23:19une lettre de 11 pages
23:22retrouvée lors d'une perquisition
23:23dans l'ordinateur
23:24de Samantha Hade
23:25vient chasser
23:26une bonne partie
23:27des doutes
23:28la maman
23:29s'adresse à Ombline
23:30mon amour
23:31ma chérie
23:32coquine
23:32caline
23:33elle déplore
23:34les pressions
23:35exercées par les autorités
23:36pour que sa petite fille
23:38soit hospitalisée
23:39elle s'en prend
23:40au charognard
23:41des services sociaux
23:42la mère de famille
23:44décrit ses angoisses
23:45et ses interrogations
23:46la lettre
23:47s'achève
23:47sur des adieux
23:48dont les mots
23:49résonnent
23:49comme ceux
23:50d'un testament
23:51nous nous retrouverons
23:53dans un autre monde
23:54et voilà une lettre
23:56qui effectivement
23:57scelle
23:58ce pacte suicidaire
23:59il n'y a pas beaucoup
24:00de doutes là-dessus
24:01effectivement
24:02elle était enclin
24:04à partir comme ça
24:05et à laisser sans doute
24:06son mari
24:06tuer tout le monde
24:08et puis ensuite
24:08se suicider
24:09ça ne s'est pas passé
24:10comme ça
24:11maître Jean-Marc Darigade
24:12vous êtes avec nous
24:12dans l'heure du crime
24:13avocat au barreau de Montpellier
24:14avocat de Charles-Olivier Hade
24:16alors cette lettre
24:17est importante
24:18vous allez d'ailleurs dire
24:19maître Darigade
24:21qu'elle scelle
24:22le pacte suicidaire
24:24là ça veut dire
24:25qu'il n'y a plus
24:26l'enquête
24:27ça y est
24:27l'enquête est bouclée
24:28presque
24:28oui on va retrouver
24:30par chance
24:31pour monsieur Hade
24:32on va retrouver
24:33dans l'ordinateur
24:34de son épouse
24:35une lettre
24:35qu'elle avait rédigée
24:36qui est en fait
24:37un véritable pacte
24:38que lui d'ailleurs
24:39va finir par se reprocher
24:41de ne pas avoir respecté
24:43jusqu'à son terme
24:44puisque
24:45au moment où
24:46il décide
24:47de ne pas tuer ses enfants
24:48et de ne pas se tuer lui-même
24:49en fait
24:50il trahit
24:51ce pacte
24:52il trahit sa femme
24:53il trahit l'amour
24:54qu'il voue à sa femme
24:55vous dites
24:56alors vous dites
24:57un mot intéressant
24:58maître Darriade
24:58vous dites
24:59on a retrouvé
24:59par chance
25:00dans l'ordinateur
25:01ça veut dire
25:02que si on ne retrouvait
25:02pas cette lettre
25:03il aurait pu être accusé
25:04autrement
25:05le mari
25:05disons que
25:07son histoire
25:08est difficile à croire
25:09voilà
25:10comme le disait
25:11tout à l'heure
25:11Yonut
25:12c'est une
25:13affaire
25:16qui peut ressembler
25:17à un féminicide
25:17quand on me vient
25:19vous raconter
25:19qu'il a tué
25:20sa femme
25:21et son enfant
25:22par un acte
25:24qui a été concerté
25:25à l'avance
25:26c'est difficile à croire
25:27mais là
25:28on va s'apercevoir
25:28que le jeu
25:29des personnages
25:30des personnalités
25:31et ce pacte
25:32viennent étayer
25:33son propos
25:34Yonut Eyanou
25:35vous êtes avec nous
25:36également dans
25:37l'heure du crime
25:38auteur du documentaire
25:39un bien étrange
25:40suicide familial
25:40ça avait été diffusé
25:41sur M6
25:42vous êtes journaliste
25:43et vous connaissez
25:43très bien ce dossier
25:44qu'est-ce qu'elle raconte
25:46cette lettre d'adieu
25:47elle est très offensive
25:48notamment contre les autorités
25:50contre les services sociaux
25:51c'est ça ?
25:53c'est plus qu'une lettre d'adieu
25:56c'est une sorte de journal
25:57de guerre de Samantha
26:00de sa guerre
26:01contre les autorités
26:02parce que
26:03les problèmes commencent en mars
26:05quand ils emmènent
26:05Omblina à l'hôpital
26:07et elle commence à rédiger
26:08la lettre en avril
26:09et les meurtres se passeront
26:10en juillet
26:11donc c'est une lettre
26:11qu'elle écrit pendant des mois
26:13elle raconte tout ce qui se passe
26:15et effectivement
26:16on sent que
26:17le fait que les autorités
26:19s'opposent
26:20à son autorité
26:21et à elle
26:21sur ses enfants
26:23la
26:24la tétanise
26:26la sort de ses gonds
26:28la rend
26:28la rend folle
26:30elle ne supporte pas ça
26:32elle fait une obsession
26:34c'est assez croissant
26:35d'ailleurs
26:35parce que vous avez dit
26:36la lettre
26:37elle n'est pas récente
26:38donc ça a duré
26:39pendant des mois
26:40cette espèce de
26:41d'enfermement
26:42dans la paranoïa
26:43il faut bien le dire
26:43comme ça
26:44oui c'est ça aussi
26:45qu'on lit
26:48dans cette lettre
26:48c'est qu'elle
26:50elle a l'impression
26:51qu'un énorme danger
26:53la menace
26:53et menace ses enfants
26:54alors que ce danger
26:55n'existe pas
26:56et elle ne se rend pas compte
26:58que ce qu'elle
26:59prévoit de faire
27:00est le vrai danger
27:01qui menace ses enfants
27:02et qui la menace
27:03elle aussi
27:04Maître Darigade
27:05votre client
27:07Charles-Olivéade
27:08il y a une enquête
27:09triste de personnalité
27:11qui va dire
27:11le mari se pose
27:13encore en victime
27:14il ne remet pas vraiment
27:15son geste en cause
27:16ça veut dire
27:17qu'il se décharge
27:18ce mari
27:19sur l'épouse
27:20c'est ça ?
27:21Non
27:22c'est pas vraiment
27:22sa volonté
27:23mais c'est vrai
27:23qu'il va
27:25invoquer ce pacte
27:27et il va invoquer
27:28le fait
27:28qu'il avait donné
27:29sa parole
27:30à son épouse
27:31et finalement
27:32cet homme vit
27:33de cette parole donnée
27:35et il va s'en vouloir
27:37de ne pas l'avoir respectée
27:38donc c'est pas
27:39qu'il est victime
27:39c'est qu'il est
27:41quand même
27:41dans le cadre
27:43d'un pacte
27:44qu'il n'a pas respecté
27:45et ce pacte
27:46il n'a été rédigé
27:46que par une seule
27:47et même personne
27:48c'est son épouse
27:49en réalité
27:49pendant toute la procédure
27:51il n'a jamais voulu
27:53la remettre en cause
27:54cette femme
27:55alors que
27:56certains aspects
27:57du dossier
27:58pouvaient montrer
27:58quand même
27:59qu'elle avait
27:59des tendances
28:00à tout prendre
28:02à son compte
28:03à toute l'origine
28:04le mari
28:06rescapé du suicide
28:08va devoir affronter
28:09les assises
28:10Charles-Olivier Hade
28:12pacte mortel
28:13dans le Larzac
28:14c'est elle
28:15que j'ai aimé
28:15et que j'aime encore
28:16la mère de mes enfants
28:18l'enquête de l'heure du crime
28:19on se retrouve dans un instant
28:20sur RTL
28:21Jean-Alphonse Richard
28:22sur RTL
28:23L'heure du crime
28:25jusqu'à 15h
28:26L'heure du crime
28:28présentée par
28:29Jean-Alphonse Richard
28:30sur RTL
28:31Retour
28:32aujourd'hui
28:32dans l'heure du crime
28:33sur l'affaire
28:34Charles-Olivier Hade
28:35ce cuisinier
28:36a avoué avoir tué
28:37son épouse
28:38et sa petite fille
28:39de 20 mois
28:39dans un village
28:40du Larzac
28:40à l'été 2019
28:42il n'est pas allé
28:43au bout du pacte suicidaire
28:44conclu avec sa femme
28:45trois ans plus tard
28:46il est jugé
28:47Lundi 7 mars 2022
28:50Charles-Olivier Hade
28:5142 ans
28:52pulgris
28:52crâne rasé
28:53petite barbe et moustache
28:55timblème
28:55et devant la cour d'assises
28:56de l'Hérault
28:57en Montpellier
28:58l'ancien cuisinier
28:59est questionné
29:00sur le déroulement
29:01de ce pacte suicidaire
29:02sur fond d'hospitalisation
29:04inéluctable
29:04de la petite fille
29:05au bout de plusieurs mois
29:07on a perdu nos forces
29:08pour petit à petit
29:09arriver à commettre
29:10quelque chose d'irrationnel
29:12dit-il
29:12d'une voix neutre
29:13le père de famille
29:14ajoute
29:15on était épuisé
29:16on a été anéanti
29:17on nous interdisait
29:18de voir notre fille
29:19à l'hôpital
29:20on nous disait
29:20qu'il ne fallait pas insister
29:22alors qu'on était juste
29:23inquiet
29:24Charles-Olivier Hade
29:25raconte
29:26que le pacte a été conclu
29:27après des heures de réflexion
29:29à un moment
29:30on s'est dit
29:30c'est fini
29:31on a décidé du choix de l'arme
29:32plusieurs coups
29:33pour ne pas se louper
29:34à propos de Samanta
29:36l'accusé répète
29:38c'est elle que j'aime
29:40encore
29:40celle que j'ai aimé
29:42la mère de mes enfants
29:43elle était toujours
29:45respectueuse de l'autre
29:46elle ne m'a jamais
29:47imposé
29:48son choix
29:49les deux garçons du couple
29:51désormais âgés
29:52de 11 et 15 ans
29:53ne sont pas présents
29:54à l'audience
29:55trop jeunes
29:55leur avocat
29:56remet à la cour
29:57une lettre
29:58écrite par l'aîné
29:59qui conclut par ses mots
30:00on était bien
30:01tous ensemble
30:02à la maison
30:02ça me manque
30:03papa me manque
30:04pour l'avocate générale
30:06l'hospitalisation
30:07d'Omblin a été vécue
30:08comme une effraction
30:09insupportable
30:10dans la sphère familiale
30:11c'était un amour
30:12trop grand
30:13trop démesuré
30:14au point que des parents
30:15finissent par mal aimer
30:17leurs enfants
30:17indique la magistrate
30:18elle réclame
30:1925 ans de prison
30:21contre l'accusé
30:22et on va voir
30:23on va voir
30:24dans le chapitre suivant
30:25quel va être
30:25le verdict
30:26pour Charles-Olivier Hade
30:29Yonout Teianou
30:30vous êtes avec nous
30:31dans l'heure du crime
30:32auteur du documentaire
30:33un bien étrange
30:34suicide familial
30:34sur M6
30:35Yonout
30:37une question
30:38vous êtes à ce procès
30:39évidemment
30:39Charles-Olivier Hade
30:42il est toujours
30:43dans une espèce
30:43d'amour
30:45qui se consomme
30:46pour son épouse
30:47il est là
30:48il le dit
30:49il le répète
30:49je l'ai fait presque
30:51pour elle
30:51j'étais son serviteur
30:52en quelque sorte
30:53complètement
30:54le procès commence
30:56par son témoignage
30:57et c'est un témoignage
30:58très très émouvant
30:59parce qu'on sent
31:01qu'il regrette son geste
31:03on sent qu'il l'aime encore
31:04donc il raconte
31:06comment il a tué sa femme
31:07et puis après
31:08il passe au voyage
31:08en Bretagne
31:09aux enfants
31:10et au retour à la maison
31:10et à la fin du témoignage
31:12l'avocat général
31:14lui rappelle
31:15mais vous avez tué
31:16votre fille aussi
31:17il avait zappé
31:19le récit
31:20du meurtre de sa fille
31:21parce que c'était
31:22trop dur à raconter
31:23alors ça c'est étonnant
31:24parce qu'il prononce
31:25je crois même pas
31:26le prénom de sa fille
31:27parce qu'il a du mal
31:28c'est pas volontaire
31:30mais il a du mal
31:31à l'exprimer
31:32tout à fait
31:32mais il est dans un état
31:34émotionnel
31:34très difficile
31:35il pleure
31:37tout le temps
31:38donc c'est
31:38compliqué pour lui
31:40c'est compliqué
31:41mais il est l'auteur
31:42aussi d'un crime épouvantable
31:43donc il peut pas
31:44l'avouer quasiment
31:45il l'assume complètement
31:47mais il a du mal
31:48à le raconter
31:48oui
31:48c'est ça
31:49il l'a raconté
31:50beaucoup
31:50et dans le détail
31:51parfois avec une certaine
31:53froideur
31:53mais en tout cas
31:53c'était mécanique
31:54parce qu'il devait dire
31:55la vérité
31:56mais cette vérité
31:56elle est très difficile
31:58à dire
31:59maître Jean-Marc Darigade
32:00évidemment vous êtes
32:01vous à ce procès
32:03vous êtes l'avocat
32:04de Charles-Olivier
32:06à Montpellier
32:07c'est compliqué
32:09de défendre cet homme
32:10de toute façon il l'a avoué
32:11etc
32:11on sait qu'il sera condamné
32:12mais selon vous
32:14est-ce qu'il y a un moment fort
32:15dans ces journées d'audience ?
32:18le moment fort
32:19comme je venais de rappeler
32:21c'est le procès
32:22a démarré
32:23par le témoignage
32:24de Charles-Olivier Hades
32:26et ce témoignage
32:27il est sorti d'un bloc
32:28de manière linéaire
32:30sans aspérité
32:32sans contradiction
32:33avec une forme
32:34d'authenticité
32:35de sincérité
32:36qui a saisi tout le monde
32:37et donc on sent
32:38que cet homme raconte
32:39les choses telles
32:40qu'elles se sont passées
32:41telles qu'il les a vécues
32:42telles qu'il les a ressenties
32:44et donc on se met tout de suite
32:46à comprendre
32:46le mécanisme de ce crime
32:48et c'est ce qui fait
32:50passer
32:51dans un crime
32:53d'une autre dimension
32:53on lui reproche
32:54un assassinat
32:55mais on est dans un assassinat
32:57où la victime
32:57a consenti
32:59à mourir
33:00donc
33:01elle serait presque complice
33:03de son propre assassinat
33:05c'est assez vertigineux
33:06Charles-Olivierade
33:07il a tué sa femme
33:08il a tué
33:09sa petite fille
33:1020 mois
33:11je le rappelle
33:11elle dormait
33:13il est allé la chercher
33:13dans sa chambre
33:15est-ce qu'il a
33:15est-ce qu'il exprime
33:17le sentiment
33:18le fait qu'il a
33:19commis
33:20une horreur
33:21et finalement
33:21qu'il a gâché
33:22une vie
33:23des vies
33:24de manière atroce
33:26je pense qu'il a eu
33:28beaucoup de mal
33:29à réaliser
33:29l'énormité de la situation
33:31j'ai toujours cru
33:32d'ailleurs
33:32que je ne l'accompagnerais
33:34pas jusqu'au procès
33:34j'ai toujours cru
33:35qu'il abandonnerait
33:37la route
33:38finalement il a tenu
33:40et finalement
33:41il a eu le courage
33:42d'affronter
33:43la justice
33:44et il l'a fait
33:45pour une seule chose
33:47et pour une seule raison
33:47c'était pour un jour
33:49pouvoir répondre
33:50aux questions légitimes
33:52de ses deux fils
33:52ses deux fils
33:53qu'il a décidé
33:54de sauver
33:54de ce projet sinistre
33:57et ses deux fils
33:58qui le soutiennent
33:59c'est beaucoup dire
34:00mais en tout cas
34:00qui lui envoient des messages
34:01pour lui dire
34:02qu'ils sont avec lui
34:03ils ne sont pas présents
34:04physiquement à ce procès
34:05mais ils ont fait passer
34:06une lettre
34:06je l'ai raconté
34:07dans ce récit
34:08maître Chantal Corbier
34:09vous êtes également avec nous
34:10dans l'heure du crime
34:11avocate des deux fils
34:12justement de
34:13Charles Olivier
34:14et Samantha Hades
34:15c'est vous qui les défendez
34:17à ce procès
34:17alors il y a beaucoup
34:18de témoins
34:19à ce procès
34:20qui racontent que
34:20finalement la maman
34:22cette femme
34:22Samantha
34:23elle était enfermée
34:24dans son monde
34:26dans son style de vie
34:27et elle avait peur
34:29pour ses enfants
34:30cette femme
34:31elle était
34:32mère avant tout
34:33mère exclusivement
34:35elle était
34:37hyper investie
34:38dans l'éducation
34:39de ses enfants
34:40c'était pas une mauvaise maman
34:41c'était simplement
34:42une maman
34:43qui était persuadée
34:44que
34:45c'est elle
34:46qui savait
34:47plus que les autres
34:48quel était l'intérêt
34:49de ses enfants
34:50et qu'elle pouvait
34:51pourvoir
34:52tous leurs besoins
34:53et elle y mettait
34:54toute son énergie
34:55et évidemment
34:56à partir du moment
34:57où quelqu'un d'extérieur
34:58est venu lui expliquer
34:59que peut-être
35:00elle s'était trompée
35:01quelque part
35:01ça l'a fait basculer
35:03c'est ça
35:04c'est un intrus
35:05qui est rentré
35:05dans cette maison
35:06finalement
35:06et qui a tout
35:07bousculé
35:08après trois jours
35:10d'audience
35:10le verdict
35:11Charles-Olivier Hade
35:13pacte mortel
35:14dans le Larzac
35:15oui on aurait pu faire
35:16différemment
35:17mais j'ai pas la réponse
35:18on était arrivé
35:19à un point de non-retour
35:21l'enquête
35:21de l'heure du crime
35:22je vous retrouve
35:23tout de suite
35:23sur RTL
35:24Jean-Alphonse Richard
35:27sur RTL
35:28L'heure du crime
35:28L'heure du crime
35:31présentée par
35:32Jean-Alphonse Richard
35:33sur RTL
35:34Dans l'heure du crime
35:36l'affaire Charles-Olivier Hade
35:38en 2019
35:38dans l'Héros
35:39ce cuisinier
35:40a avoué avoir abattu
35:41à la carabine
35:42son épouse
35:42et sa fille
35:43de 20 mois
35:43il avait conclu
35:45avec sa femme
35:45un pacte suicidaire
35:46il a renoncé
35:47à se tuer
35:48et a tué
35:48les deux autres enfants
35:50jugés aux assises
35:52voici le verdict
35:53Mercredi 9 mars 2022
35:56les jurés
35:57de la cour d'assises
35:58de l'Héros
35:59à Montpellier
35:59condamnent
36:00Charles-Olivier Hade
36:01à 18 ans de prison
36:02pour les assassinats
36:03de son épouse
36:04et de sa fille
36:05l'altération
36:06de son jugement
36:07au moment des faits
36:08avait été retenue
36:09une injunction
36:10de soins
36:11de 5 ans
36:12est retenue
36:13lors du procès
36:16l'experte psychologue
36:17avait indiqué
36:18que Charles-Olivier Hade
36:19s'était laissé
36:20contaminé
36:21par son épouse
36:22l'ancien cuisinier
36:24avait indiqué
36:24ça fait plus de 2 ans
36:26que je suis face
36:27au miroir
36:28que j'essaie de comprendre
36:29ce qui s'est passé
36:30oui
36:31on aurait pu faire
36:32différemment
36:33mais j'ai pas la réponse
36:34racontait-il
36:35le souffle court
36:36on était arrivé
36:38à un point
36:38de non-retour
36:40le jour où il sortira
36:41de prison
36:42ça sera pas le plus beau jour
36:43de sa vie
36:43et ça sera pas le plus beau jour
36:44de la vie de ses garçons
36:45non plus
36:45cette liberté
36:46peut-être que lui
36:47ne va pas savoir quoi en faire
36:48il va pas reprendre sa place
36:50autour de la table familiale
36:52auprès de ses enfants
36:53ça sera le premier jour
36:55d'une autre vie
36:56le premier jour
36:58d'une autre vie
36:58c'est la voix de maître
36:59Fabien Araquelian
37:01avocat de la famille
37:02de Samantha Hade
37:03c'était dans
37:04l'émission
37:05Un jour un doc
37:06diffusée sur M6
37:07maître Jean-Marc Darigade
37:10vous êtes avec nous
37:10depuis le début
37:11de cette émission
37:12vous êtes avocat
37:13à Montpellier
37:14avocat de Charles-Olivier Hade
37:1518 ans
37:17voilà la condamnation
37:18l'avocat général
37:19avait demandé 25 ans
37:2018 ans
37:21c'est une peine
37:22vous allez peut-être
37:24me contredire
37:24mais une peine
37:25plutôt modérée
37:26au regard de la gravité
37:27des faits
37:28non je vous contredis pas
37:30non c'est une peine
37:31modérée
37:32c'est une peine
37:32qui a su prendre en compte
37:33la spécificité
37:35de cet acte
37:36en fait
37:36ce qui a été
37:38pris en compte
37:38c'est qu'au-delà
37:40de l'assassinat
37:41ce qui a été considéré
37:42c'est qu'en fait
37:43cet homme n'a pas voulu
37:44tuer
37:45mais il a voulu
37:45soustraire
37:46sa femme et son enfant
37:47à une souffrance
37:48et pour eux
37:50ils étaient
37:51ils étaient rentrés
37:52dans la souffrance
37:53et il n'y avait
37:54qu'un seul moyen
37:54d'y échapper
37:55c'était ce moyen-là
37:56et c'est donc
37:57en fait
37:58plus ce geste-là
37:59qui a été sanctionné
38:00qu'un geste
38:01homicide
38:01une autre question
38:03pour vous
38:04maître Darigade
38:05je cite l'experte psychologue
38:07parce que c'est intéressant
38:07elle va avoir une phrase
38:08très intéressante
38:09elle va dire
38:10le mari est revenu
38:12à lui-même
38:13dès lors que l'épouse
38:14n'existait plus
38:15je traduis
38:15il a tué l'épouse
38:16donc il pouvait être libre
38:18et il pouvait décider
38:19de ne pas se suicider
38:20c'est important
38:21cette phrase
38:21oui
38:23je ne peux que partager
38:24cette opinion
38:25parce qu'on le voit
38:25partir dans la nuit
38:26vers la Bretagne
38:27il est encore
38:28dans la continuité
38:29des actes
38:30incroyables
38:31qu'il vient de commettre
38:32et puis sur le chemin
38:33du retour
38:34en voyant ces deux enfants
38:35dans le rétroviseur
38:36petit à petit
38:37il revient à lui-même
38:38il redevient
38:38Charles Olivier Hade
38:39c'est-à-dire le personnage
38:41aimé, gentil, travailleur
38:43que tout le monde décrit
38:43et là il se rend compte
38:44qu'il n'était plus lui-même
38:46et là il redevient lui-même
38:48et il prend la décision
38:49tout seul
38:50d'interrompre
38:52ce projet
38:54et là effectivement
38:55on voit bien
38:56à travers vos propos
38:57maître Darigade
38:58qu'il y a un phénomène
38:59d'emprise
39:00on peut en parler
39:00pendant longtemps
39:01mais effectivement
39:02il existe ce phénomène
39:03Yonout Teyannou
39:05vous êtes avec nous
39:05dans l'heure du crime
39:06vous connaissez parfaitement
39:07ce dossier
39:07vous avez suivi
39:08toute cette affaire
39:09vous êtes journaliste
39:10l'avocate générale
39:12va dire
39:12qu'elle va se demander
39:14c'est vraiment la question
39:15qui nous occupe tous
39:17aujourd'hui
39:17comment cet homme
39:19qui est équilibré
39:20qui aime sa famille
39:22il a dit dix fois
39:23qui aime sa femme
39:23qui aime ses enfants
39:24et bien tue
39:26se met à tuer
39:26sur une espèce
39:28d'injonction
39:28de discussion
39:30avec sa femme
39:31et ça va très vite
39:32ce pacte suicidaire
39:34c'est la grande question
39:35oui
39:37c'est parce qu'il a
39:39noué ce pacte
39:40avec sa femme
39:41qu'il est passé à l'acte
39:43il l'explique
39:44et il le répète
39:45comme ça
39:45et d'ailleurs
39:46à la fin du procès
39:47l'avocate générale
39:48a amené une nouvelle question
39:49c'est
39:50est-ce que ce pacte
39:52il y tient encore
39:53est-ce qu'il ne risque pas
39:55de entre guillemets
39:55finir le boulot
39:57plus tard
39:58et là
39:59les psychologues
39:59ont répondu
40:00que le risque de récidive
40:02est quasiment nul
40:02il ne croit pas du tout
40:04à ce qu'il soit dangereux
40:05par exemple
40:06pour lui
40:07ou pour ses enfants
40:07parce qu'il a essayé
40:08de se suicider
40:08lui il a essayé
40:09en garde à vue
40:10de se suicider
40:11et il s'est raté
40:12il s'est raté
40:14ça c'est important
40:15Maître Chantal Corbier
40:16avocate à Montpellier
40:18vous êtes l'avocate
40:19des deux fils
40:19de Charles Olivier
40:20et Samantha Hades
40:22ces deux garçons
40:23que j'appelle
40:24les survivants
40:25parce qu'effectivement
40:25ils sont passés
40:26pas très loin
40:26d'une exécution
40:28tout simplement
40:29leur père a hésité
40:30puis finalement
40:31il est revenu
40:32sur sa décision
40:33de les tuer
40:34est-ce qu'on sait
40:35aujourd'hui
40:36selon vous
40:36Maître Corbier
40:37finalement
40:37c'est une idée
40:38de qui
40:38ce suicide collectif
40:40c'était
40:41je pense
40:42une idée
40:42de madame
40:43mais à laquelle
40:44il a rapidement
40:45adhéré
40:45lui aussi
40:46donc c'est l'idée
40:47de deux parents
40:47qui se sont imaginés
40:49assez follement
40:51que leurs enfants
40:53seraient mieux
40:54morts
40:54que vivants
40:55et vivant
40:56une situation
40:57où la société
40:59allait reprendre
41:00la main
41:00sur la famille
41:01Maître Dariad
41:03juste un mot
41:03qu'est-ce qui devient
41:05Charles Olivier Hades
41:06l'accusé
41:07il est toujours
41:07détenu
41:09oui il est toujours
41:10détenu
41:10il exécute
41:11sa peine
41:12et il a
41:14on a perdu
41:16allez-y
41:17il est toujours
41:20en détention
41:20il exécute
41:21sa peine
41:22et il continue
41:23le travail
41:24sur lui-même
41:24pour surmonter
41:25cet événement
41:27qu'il a lui-même
41:28causé
41:28d'accord
41:29et la sortie
41:30va être compliquée
41:31pour lui
41:31je suppose
41:31mais disons
41:34que ça va dépendre
41:35de l'avis
41:35des experts
41:36il va de nouveau
41:37être examiné
41:37par des psychiatres
41:38par des psychologues
41:39qui examineront
41:41s'il y a un jour
41:41il va être en mesure
41:43de bénéficier
41:44d'un aménagement
41:44de peine
41:45Maître Chantal Corbier
41:48je termine cette émission
41:49avec vous
41:49ce mari
41:50Charles Olivier Hades
41:51c'est un survivant
41:52mais à la fois
41:53il a des remords
41:54de ne pas avoir suivi
41:56la volonté de sa femme
41:57il le dit
41:57et puis il a des regrets
41:58parce qu'il a
41:59vraiment commis
42:00un désastre
42:01il a effectivement
42:04laissé apparaître
42:05à l'audience
42:06une forme
42:07de remords
42:08de ne pas avoir
42:08respecté
42:09la parole donnée
42:10à sa femme
42:11c'est effectivement
42:12aussi hallucinant
42:14que ça puisse paraître
42:14il était un peu encore
42:15dans cette configuration
42:16mentale
42:17à l'audience
42:18mais bon
42:19à la fois
42:20je pense qu'il était
42:21quand même soulagé
42:22de ne pas être allé
42:23au bout
42:23de l'opération criminelle
42:25et d'avoir
42:26finalement
42:27laissé ses enfants
42:28vivre
42:29merci beaucoup
42:31maître Chantal Corbier
42:33maître Jean-Marc Darigade
42:34et Yonute Teianou
42:35d'avoir été aujourd'hui
42:36les invités
42:36de l'heure du crime
42:37merci à l'équipe de l'émission
42:38rédactrice en chef
42:39Justine Vignot
42:40préparation Marie-Bos Sartea
42:41de Turquheim
42:42réalisation en direct
42:43Jonathan Griveaux

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