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Geneviève Lhermitte a sans doute le pire des crimes...A l'hiver 2007, dans une petite ville de Belgique, cette femme a égorgé ses cinq enfants, âgés de trois à quatorze ans. Les uns après les autres. Méthodiquement. En l'absence de son mari. La mère de famille n'était pas une femme abandonnée, ne manquait de rien, ne souffrait d'aucune pathologique apparente mais dissimulait une profonde névrose. Les enquêteurs, les médecins, les psychiatres vont se pencher sur le cas Lhermitte.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.
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00:0014h15, c'est l'heure du crime sur RTL, avec Jean-Alphonse Richard.
00:06Revenons maintenant sur ce drame qui s'est déroulé en Belgique à Nivelle.
00:09On a retrouvé les corps de 5 enfants, 4 filles, 1 garçon, âgés de 3 à 14 ans,
00:14tués à coups de couteau par leur propre mère, âgée de 43 ans.
00:17La mère qui a tenté ensuite de mettre fin à ses jours, mais qui a survécu.
00:22Bonjour, Geneviève Lhermitte a commis le pire des crimes.
00:26A l'hiver 2007, dans une petite ville de Belgique,
00:29cette femme a égorgé ses 5 enfants, âgés de 3 à 14 ans, les uns après les autres,
00:35méthodiquement, en l'absence de son mari.
00:38La mère de famille n'était pas une femme abandonnée, elle ne manquait de rien,
00:42elle ne souffrait d'aucune pathologie apparente, mais elle dissimulait une profonde névrose.
00:48Les enquêteurs, les psychiatres vont se pencher sur le cas Lhermitte
00:51et lentement dégager quelques pistes pour expliquer le massacre.
00:55La mère de famille va raconter, dans le détail, une longue descente aux enfers,
01:00une emprise qu'aurait exercée sur elle certaines personnes,
01:03le sentiment d'avoir été trahi, d'étouffer, d'être emmurée, comme elle va le répéter.
01:09Mais faut-il croire, cette femme hallucinée, dit-elle la vérité ?
01:13Est-elle une malade mentale, irresponsable, ou au contraire,
01:17une psychopathe qui attendait son heure ?
01:20Question posée aux invités de l'heure du crime, la seule émission radio 100% fait d'hiver.
01:25Geneviève Lhermitte, les cinq petits morts de l'avenue Générale Jacques,
01:29c'est tout de suite sur RTL.
01:31Mercredi 28 février 2007, 14h46,
01:42une femme compose le 101, le numéro d'urgence de la police belge.
01:47La voix est saccadée, presque à bout de souffle.
01:49Elle prononce ses mots.
01:51« J'ai fait quelque chose de très grave, j'ai tué mes enfants. »
01:53Elle ajoute, « J'ai voulu me suicider, mais je n'y arrive pas. »
01:57La femme, dite habitée au numéro 42 de l'avenue Générale Jacques, à Nivelles,
02:02une commune située entre Bruxelles et Charleroi.
02:05Les policiers et les secours se présentent devant une maison en briques beige de deux étages.
02:11Sur la porte vitrée, on lit cette inscription au marqueur rouge,
02:15appelée la police.
02:16La même inscription figure sur un post-it collé juste à côté.
02:21Dans l'habitation, l'équipe médicale découvre la femme qui a passé le coup de fil,
02:25Geneviève l'ermite, 40 ans, ancienne prof de français et d'histoire.
02:30Elle est blessée en plein cœur, un coup de couteau.
02:33Elle paraît inerte après avoir ingéré des anxiolytiques et des antidépresseurs.
02:38Elle est emmenée par les ambulanciers.
02:40Il y a des traces de sang dans la cuisine et dans le couloir.
02:43Dans une chambre, sur un grand lit, deux petits corps reposent sous trois couettes de couleurs.
02:49Mina, 8 ans, et son petit frère Mehdi, 3 ans, sont habillés.
02:54Ils ont été égorgés puis déposés sur le lit.
02:56Dans une autre chambre, deux petites filles, Nora, 12 ans, Myriam, 10 ans.
03:01Elles ont subi le même sort.
03:03Nora a des plaies aux avant-bras, elle s'est défendue.
03:06L'aînée de la fratrie, Yasmine, 14 ans, est retrouvée dans une chambre au premier étage.
03:11Elle aussi s'est défendue.
03:12On a fermé les yeux des cinq petites victimes.
03:16Le premier légiste, Frédéric Bombled, établit que les décès se sont produits dans la plage horaire 12h30, 14h30.
03:25Il ne peut pas donner l'ordre dans lequel ont été tués les enfants.
03:28Les égorgements ont eu lieu dans le bureau et dans la salle de bain, sur une chaise ou bien sur le sol.
03:34D'autres expertises vont préciser que les cinq homicides se sont déroulés dans un temps très court, une dizaine de minutes.
03:41Compte tenu de la rapidité des actes, il semble correspondre à un plan élaboré à l'avance, notent les experts.
03:49Un couteau de cuisine est retrouvé sur le lit de la petite Mina.
03:52Un autre, identique, a été utilisé.
03:55Les couteaux ne portent que les empreintes de la maman.
03:59Le père des enfants, Bouchaïb Mokadem, était absent quand le drame s'est produit.
04:04Il était en train de rentrer du Maroc.
04:05Les enquêteurs sont intrigués par une inscription sur un miroir dans la salle de bain.
04:10Trois lettres, J-U-D, tracées avec du sang.
04:15Geneviève Lhermitte dira qu'elle voulait écrire Judas, le sang est celui de la petite Nora.
04:22Geneviève Lhermitte, blessée et considérée comme délirante et autodestructive, ne peut pas être immédiatement entendue.
04:29Juste avant de tuer ses enfants, elle a déposé un mot et une trousse remplie de bijoux
04:34dans la boîte aux lettres de Valérie Guirch, sa meilleure amie.
04:37Elle indique que les bijoux sont pour ses sœurs, Mireille et Catherine.
04:42« Je suis paralysé de peur car il n'y a pas de solution à mon problème », écrit-elle.
04:46« J'ai pris ma décision de partir avec mes enfants, très loin et pour toujours.
04:50Un jour, tu verras. On se reverra.
04:53Mais je ne regrette pas cette solution finale. »
04:56Geneviève Lhermitte demande pardon à ses sœurs.
04:58Elle ajoute qu'elle ne supporte plus cette situation où son mari reste aveugle et sourd.
05:04Elle cite encore le docteur Michel Scar, qui depuis des années a pris toute la famille sous son aile.
05:10« Michel Scar est un salopard.
05:12Il m'a pourri la vie.
05:14Il a volé mon intimité avec mon mari et mes enfants.
05:17Je suis parti de chez mes parents, d'un enfer, pour tomber dans un autre. »
05:22Geneviève Lhermitte laisse un message sur le répondeur de Valérie Guirch, sa seule confidente.
05:27« Je t'ai laissé un cadeau dans la boîte aux lettres.
05:30Je te demande pardon.
05:31Je te dis au revoir. »
05:33Les policiers décrivent une voix tremblante et hésitante.
05:40Geneviève Lhermitte, qui va pouvoir être interrogée très rapidement, le lendemain même.
05:45On va aller voir ce qu'elle va déclarer à la juge d'instruction.
05:49Elle va décrire un système d'enfermement.
05:52Et puis, elle va désigner des personnes qui lui en veulent.
05:55Alors, reste à savoir si cette femme est dans une paranoïa la plus totale ou bien si elle dit la vérité.
06:00On va voir que l'enquête est lancée.
06:02Une enquête qui va être longue et qui va être compliquée, beaucoup plus compliquée que ce qu'on croit.
06:06Parce que là, on pense que cette femme est complètement folle.
06:08Et que finalement, il n'y a pas beaucoup de choses à raconter, si ce n'est de l'interner dans un asile.
06:13Mais ce n'est pas ça qui va se passer.
06:15Alors, on est à Nivelle avec ce massacre effrayant et rarissime.
06:18Bonjour Denis Gaumann.
06:19Bonjour à tous et à tous.
06:22Merci beaucoup d'avoir fait le voyage depuis la Belgique.
06:24Avec plaisir.
06:25Pour être venu nous voir et nous parler de cette affaire.
06:27Vous la connaissez bien.
06:28Vous êtes juge au tribunal francophone de Bruxelles.
06:31Et vous êtes l'auteur de ce livre qui s'appelle Dr. Queen, publié aux éditions Racine.
06:35Et qui revient sur la vie et la carrière de Grégory Schmitt.
06:37Alors, Grégory Schmitt, il est avec nous.
06:39Mais je vais vous le présenter dans un instant.
06:41Pour l'instant, je parle avec vous, Denis Gaumann.
06:42Alors, M. Gaumann, on est à Nivelle, je le dis.
06:46C'est une petite ville à 25 kilomètres, je crois, de Bruxelles.
06:50On est vraiment dans un milieu tranquille.
06:54Il n'y a personne dans ce quartier.
06:55Tout va bien, tout est calme.
06:57Il y a ce massacre qui est épouvantable.
07:00Cinq enfants d'une même famille.
07:01Je suppose qu'à ce moment-là, pour la justice et les enquêteurs,
07:05c'est une déflagration.
07:06Parce qu'on n'a jamais vu ça.
07:07C'est effectivement...
07:09Il ne faut pas oublier qu'on est quasi dix ans après l'affaire Dutroux.
07:13Qui a évidemment marqué, comme vous le savez, fortement les esprits en Belgique.
07:17Les enfants qui ont été martyrisés, assassinés.
07:20Et à ce moment-là, on retrouve à nouveau ce cauchemar.
07:24Avec cinq enfants égorgés, assassinés.
07:28Et cette fois-ci, par leur propre mère.
07:31Alors, évidemment, et vous l'avez rappelé,
07:34il y aura tout le contexte psychologique qu'il faudra analyser.
07:36Mais c'est déjà indescriptible, incompréhensible,
07:40qu'une propre mère commence à planifier ça.
07:42Parce qu'on retient bien l'idée d'un assassinat.
07:45Et on se dit, comment est-ce que c'est possible ?
07:47Ce n'est pas un coup de sang, a priori.
07:48Puisqu'il y a eu, effectivement, la préparation des choses.
07:52Tout a été, selon les premiers éléments de l'enquête, planifié.
07:55Pour que cette femme, enfant par enfant,
08:00fasse ses gestes meurtriers, égorgés, dans leur lit.
08:05Enfin, je veux dire, c'est quelque chose d'indescriptible
08:08au niveau, effectivement, de la conscience publique.
08:11Et vous avez raison de le souligner, Denis Guaman.
08:13Parce que les experts, vous connaissez bien, évidemment,
08:15la chose judiciaire et ce genre d'enquête.
08:17Les experts, ils disent tout de suite,
08:19ce n'est pas un coup de folie, ça ne s'est pas fait comme ça.
08:21Enfin, c'est un coup de folie, on est d'accord.
08:23Mais on a calculé.
08:25Oui, il y avait des éléments qui permettaient de croire
08:28qu'il y avait, en tout cas, des signes avant-coureurs
08:29qu'un drame allait peut-être se produire.
08:32Et donc, ça, effectivement, est-ce qu'on est dans quelque chose
08:35de totalement psychologique ?
08:37Ou alors, est-ce qu'effectivement, il y avait des actes de préméditation
08:40qui engendreraient, donc, cette qualification d'assassinat ?
08:43Alors, encore une question pour vous, Denis Guaman.
08:45La suspecte, évidemment, c'est Genevieve Lhermitte.
08:48Ça ne fait pas de doute.
08:49Il y a ses empreintes partout.
08:50Puis elle a avoué tout de suite, c'est elle qui a appelé les secours.
08:53Alors, elle a essayé de se suicider.
08:55Mais elle n'y est pas arrivée.
08:56Elle n'y est pas arrivée.
08:57Vous n'avez pas eu la force.
08:58Ça a aussi posé question de dire, voilà, il a été...
09:01Certains ont dit, même plus tard au procès,
09:03qu'il a été plus facile d'égorger ses cinq enfants
09:06que de se donner la mort à elle-même.
09:07Mais maintenant, il y a tout un contexte, évidemment, qu'on abordera.
09:11Il est clair aussi, et c'est une personne.
09:14Et pour avoir eu l'occasion de rencontrer son avocat
09:18dans le cadre de ce dossier,
09:20il décrit lui-même cette femme qui,
09:22lorsqu'il va la visiter à la prison,
09:25a vraiment un récit tout à fait froid
09:27et précis de ce qui s'est passé
09:29sans qu'il y ait véritablement la moindre émotion
09:32qui en découle.
09:34Et donc, ça pose question.
09:37Il n'y a pas assez d'affect, évidemment.
09:39Oui, c'est une femme de 40 ans.
09:40On est dans un milieu, je veux dire, classique,
09:43classe moyenne, sans grande prétention.
09:46Mais rien, a priori, même des voisins,
09:48ne laissait présager le drame qui allait se produire.
09:51Bonjour, Grégory Schmitt.
09:52Bonjour.
09:52Merci beaucoup d'être avec nous également.
09:54Vous êtes également venu de Belgique pour nous voir.
09:56Et on vous en remercie beaucoup.
09:57Vous êtes médecin légiste
09:58et vous avez autopsié les enfants
10:01dans ce crime
10:03qui était les premières victimes
10:05que vous avez vues dans votre carrière.
10:07Alors, évidemment, vous êtes...
10:08Eh oui, c'est vous qui êtes le personnage principal
10:11de ce livre,
10:12qui s'appelle Dr. Quinn,
10:13parce que vous avez plusieurs vies.
10:14Ça, on en parlera peut-être un petit peu plus tard
10:16ou une autre fois.
10:17Mais, en tout cas,
10:18vous avez été légiste dans cette affaire,
10:21médecin légiste.
10:22Lorsque vous avez affaire à ces crimes
10:24qui sont épouvantables,
10:26j'avais une question,
10:28mais qui est au-delà de l'expertise légiste.
10:31Il y a ces cinq enfants qui sont là,
10:33je suppose, dans une morgue,
10:34qui sont posés devant vous.
10:36Vous débutez dans la carrière.
10:39C'est un choc complet pour vous ?
10:41Oui, en effet.
10:42Moi, c'était ma première rentrée
10:44dans la médecine légiste.
10:45Je n'étais pas encore médecin.
10:46J'étais stagiaire en médecine.
10:49Je me consacrais à la médecine légiste.
10:51Et le docteur Bomblet,
10:52qui est descendu sur les lieux,
10:54m'appelle le 28 au soir
10:56en me disant qu'il y a cinq autopsies
10:57et qu'il va avoir besoin de mon aide
11:00pour les cinq autopsies.
11:01Et donc, je suis évidemment
11:03pris dans un contraste assez particulier.
11:06D'un côté, l'horreur des faits,
11:08en me demandant si je vais supporter
11:10de voir ces cinq corps d'enfants
11:12égorgés devant moi.
11:13Mais d'un autre côté,
11:14une certaine excitation
11:15parce que je vais, pour la première fois,
11:17vraiment mettre les pieds
11:18dans la médecine légale.
11:19Et donc, j'ai été me coucher
11:21le 28 au soir
11:22dans cette ambivalence
11:24sans trop savoir
11:25comment ça allait aller.
11:26Mais une fois que je suis rentré
11:27dans la salle d'autopsie,
11:29tout ça s'oublie
11:30parce qu'on est là
11:32pour faire le travail,
11:33pour répondre à des questions précises
11:34que se pose le magistrat
11:36et que se pose la famille également.
11:38Et donc, on est là
11:39pour apporter des réponses
11:40à tous ces gens.
11:40Alors, on ne va pas rentrer
11:41dans les détails
11:42parce qu'ils sont épouvantables.
11:43Ce n'est pas le lieu pour le faire.
11:44On est d'accord.
11:44Simplement, les stigmates
11:46sur ces enfants,
11:47ils ont été égorgés.
11:48Toutes de la même manière ?
11:50Tous de la même manière ?
11:51Oui.
11:51Donc, les cinq enfants
11:53ont été égorgés.
11:54Pour les deux plus jeunes,
11:56il y a eu des tentatives
11:58de strangulation
11:59et d'étouffement
12:00au préalable.
12:01Alors que pour les trois enfants
12:02les plus âgés,
12:04les enfants se sont débattus.
12:07Il y a eu une lutte.
12:08Et donc, on a en plus
12:09des lésions de défense,
12:10donc des plaies par couteau
12:11ailleurs sur le corps également.
12:13Les experts disent
12:14que c'est allé très vite,
12:16peut-être une dizaine de minutes.
12:17Vous confirmez, vous légiste ?
12:19Oui, c'est ça.
12:20Donc, ce qui ressort
12:21notamment de la reconstitution
12:22des faits
12:23qui a été faite
12:23en présence de Geneviève Lermitte,
12:26pour chaque enfant,
12:27ça a pris tout au plus
12:28une dizaine de minutes.
12:30Et donc, en environ une heure,
12:32la totalité des cinq assassinats
12:34a été effectuée.
12:35Donc, c'est en effet
12:35quelque chose
12:36qui a été extrêmement vite.
12:38Aux enquêteurs et aux psychiatres,
12:39la suspecte va décrire
12:40une vie d'enfermement.
12:43Geneviève Lermitte,
12:44les cinq petits morts
12:45de l'avenue Générale Jacques,
12:46je ne voulais pas
12:47qu'ils restent handicapés.
12:48Avec le couteau,
12:49c'était radical.
12:50L'enquête de l'heure du crime,
12:51on se retrouve
12:52dans un instant sur RTL.
12:5514h15,
12:56c'est l'heure du crime
12:57sur RTL.
13:00L'heure du crime,
13:01jusqu'à 15h,
13:02sur RTL.
13:04L'heure du crime,
13:04consacrée aujourd'hui
13:05à l'affaire Geneviève Lermitte.
13:07Février 2007,
13:08en Belgique,
13:08cette ancienne prof
13:09est accusée
13:10d'avoir assassiné
13:11ses cinq enfants
13:12de 3 à 14 ans
13:13au couteau
13:14dans des lettres.
13:15Elle demande pardon
13:16pour ses gestes.
13:17Elle est interrogée
13:17au lendemain de la tuerie.
13:20Jeudi 1er mars 2007,
13:22Geneviève Lermitte
13:22est pour la première fois
13:23entendue
13:24sur son lit d'hôpital
13:25à Nivelles.
13:26Audition de courte durée,
13:28la suspecte
13:28reconnaît les crimes.
13:29Elle est inculpée
13:30d'assassinat
13:31par la juge
13:31Anne-Françoise Destré
13:32et placée
13:34en état d'arrestation.
13:35Le projet criminel
13:37a été formé
13:37de manière brusque
13:38hier en fin de matinée
13:40ou début d'après-midi
13:41au retour des enfants
13:42de l'école
13:43sur le bureau
13:44du procureur.
13:45L'enquête
13:46esquisse
13:46le scénario suivant.
13:48Geneviève Lermitte
13:49a assis les enfants
13:50dans le canapé
13:51devant la télévision.
13:53Il regardait
13:53le troisième épisode
13:54de la saga
13:55Spy Kids.
13:56Elle les a appelés
13:57à tour de rôle,
13:58à chaque fois
13:59dans une pièce différente.
14:00Elle les a égorgés
14:01avec un couteau.
14:03Geneviève Lermitte
14:04va expliquer
14:05qu'elle avait songé
14:05à tuer les enfants
14:06en les empoisonnant.
14:08Avec les médicaments
14:09j'avais peur que
14:09si ça ne marchait pas
14:11ils restent handicapés.
14:12Avec le couteau
14:13c'était radical
14:14témoigne-t-elle.
14:15La mère de famille
14:16s'est regardée
14:17dans un miroir
14:17puis elle a décidé
14:18de passer à l'acte.
14:20La première victime
14:20a été Mina
14:218 ans
14:22avant de la tuer.
14:23Elle lui a chuchoté
14:24des mots gentils
14:25à l'oreille.
14:26Elle est allée ensuite
14:27voir Myriam
14:2710 ans.
14:28Elle lui a dit
14:29qu'une surprise
14:29l'attendait dans le bureau.
14:31Elle lui a bandé les yeux,
14:32lui a brisé
14:33une plaque de marbre
14:34sur la tête
14:35puis l'a assassinée.
14:36Elle a ensuite
14:37traîné tous les corps
14:38dans leur chambre.
14:39J'ai mis les enfants
14:39sur leur lit
14:40pour qu'ils puissent partir
14:42comme s'ils étaient endormis
14:43précise-t-elle.
14:46Lundi 5 mars
14:47les obsèques
14:47des petites victimes
14:48placées dans des cercueils blancs
14:50sont célébrées
14:51à la grande mosquée
14:52de Bruxelles.
14:53Les corps seront
14:54inhumés au Maroc.
14:55Le père de famille
14:56Bouchaib Mokadem
14:57apparaît submergé
14:59par l'émotion.
15:00Devant la juge
15:01Genevev l'ermite
15:02l'a pourtant rendue
15:03responsable
15:04de sa névrose.
15:06Elle accuse aussi
15:07l'un de ses amis
15:08le docteur Michel Scar
15:09parrain des 5 victimes
15:11d'avoir pourri
15:12sa vie.
15:13Genevev l'ermite
15:14se serait retrouvé
15:15comme dans un étau
15:16entre ces deux hommes.
15:18Au milieu des années 80
15:19le docteur Scar
15:20avait pris sous son aile
15:21Bouchaib Mokadem.
15:23Tout juste arrivé du Maroc
15:24il lui avait payé
15:25ses études.
15:26Depuis
15:27il était omniprésent
15:28omniprésent dans la vie
15:29du mari
15:30raconte l'ermite.
15:31Le mariage
15:32et l'arrivée des enfants
15:33n'auraient rien changé
15:34bien au contraire.
15:35La mère de famille
15:36dit n'avoir plus
15:37supporté cette
15:38oppressante promiscuité
15:40une présence intrusive.
15:42Elle est tombée malade.
15:43Le docteur Scar
15:44la suivait
15:45et c'est lui
15:46qui a diagnostiqué
15:47sa dépression
15:48et son asthénie.
15:49Elle a dû arrêter
15:50de travailler.
15:51Les naissances
15:52se sont succédées
15:53en 1996
15:546 ans après le mariage
15:55en rapport psychiatrique
15:57décrit déjà
15:58Genevieve Lhermitte
15:59comme une femme
16:00en plein repli
16:01sur elle-même
16:01anxieuse
16:02gagnée par un sentiment
16:04de persécution.
16:05A la juge
16:06la suspecte indique
16:07qu'elle se sentait
16:08emmurée
16:09dans son existence.
16:10Elle n'avait aucun
16:11libre arbitre
16:11elle ne décidait de rien.
16:13Catherine Lhermitte
16:14une de ses soeurs
16:15est persuadée
16:16que Genevieve
16:17a été volontairement
16:18poussée à bout
16:19elle ne voyait plus
16:20d'issue
16:21affirme-t-elle
16:22dans le journal
16:22le soir.
16:23Mercredi 14 mars
16:2515 jours après la tragédie
16:2715 policiers
16:27perquisitionnent
16:28le cabinet
16:29du docteur
16:29Michel Scar
16:30à Forest
16:313 jours plus tard
16:32le médecin est entendu
16:33pendant 3 heures
16:34par la juge
16:35il conteste formellement
16:36les accusations
16:37de Genevieve Lhermitte
16:38il n'a exercé
16:39aucune emprise
16:40sur cette femme
16:40ou sur son ménage
16:41il avait longtemps vécu
16:43c'est vrai
16:43avec la famille
16:44mais depuis le déménagement
16:46à Nivelle
16:47il ne leur rendait visite
16:49qu'une fois par semaine
16:50il avait demandé
16:51à au moins 3 reprises
16:53s'il gênait
16:54dans la maison
16:55à chaque fois
16:55le couple avait répondu non
16:57quant à Genevieve Lhermitte
16:58qui déclare le détesté
17:00elle lui a envoyé
17:01deux mois et demi
17:02avant les faits
17:03un SMS
17:03pour lui souhaiter
17:04bon anniversaire
17:05il était au courant
17:07pour son état dépressif
17:08peu avant les faits
17:09il l'avait trouvé fatigué
17:10elle répondait toujours
17:11par
17:12pas de problème
17:13va expliquer le médecin
17:15Genevieve Lhermitte
17:17qui attend donc
17:18maintenant d'être jugée
17:19rendez-vous
17:19dans seulement quelques mois
17:21ça va plutôt vite
17:22en Belgique
17:22contrairement à chez nous
17:23les procès
17:24mettent beaucoup de temps
17:25à être audiencés
17:25en Belgique ça va plus vite
17:26elle risque la perpétuité
17:28sauf si elle est déclarée
17:30irresponsable
17:31pour troubles mentaux
17:32ou psychiatriques
17:33évidemment
17:33là tout est
17:34le nœud de l'affaire est là
17:35on va voir si elle va être jugée
17:36ou pas cette femme
17:37parce que
17:38on ne sait pas trop
17:39si ce qu'elle raconte
17:40est complètement sensée
17:41ou bien complètement délirant
17:42alors un mot
17:44sur cette femme
17:45qu'on dit
17:45fragile
17:46désespérée
17:47et effriable
17:48avec vous
17:48Denis Gaumann
17:49vous êtes juge
17:50au tribunal francophone
17:51de Bruxelles
17:51et vous êtes l'auteur du livre
17:52Docteur Queen
17:53qui raconte la vie
17:55et la carrière
17:55de Grégory Schmitt
17:56Grégory Schmitt
17:57il est également avec nous
17:58c'est un des médecins légistes
18:00de cette affaire
18:01ce livre
18:01il est publié
18:02passionnant
18:03ce livre
18:03il faut absolument
18:04vous le procurer
18:04Docteur Queen
18:05il est sorti
18:06aux éditions Racine
18:07je pense que c'est un éditeur belge
18:09l'éditeur Racine
18:11alors cette femme
18:12Genevieve Lhermitte
18:13elle est complètement désespérée
18:15et on l'a déjà
18:16un petit peu dit
18:17mais elle raconte
18:18avec une froideur incroyable
18:19vous nous l'avez dit
18:20mais il faut peut-être
18:21insister là-dessus
18:22ce qui s'est passé
18:23dans le moindre détail
18:25elle décrit presque
18:26pardon
18:26elle décrit presque
18:27comme un légiste
18:28ce qui s'est passé
18:29oui c'est vraiment
18:29l'impression
18:30qu'elle a donnée
18:31aux enquêteurs
18:32pas seulement aux enquêteurs
18:33comme je vous le disais
18:34mais même à ses propres avocats
18:35qui lorsqu'ils vont
18:38la consulter à la prison
18:39sont frappés
18:41par cette espèce
18:42de description clinique
18:44des faits
18:45sans véritable émotion
18:47mais néanmoins
18:49avec une réelle précision
18:51et quand on explique
18:52quand même
18:52les faits les plus
18:54terribles
18:55qui se sont passés
18:55c'est interpellant
18:57pour une mère de famille
18:57de se dire qu'on peut raconter
18:59ça de manière aussi clinique
19:01maintenant effectivement
19:03la question est de savoir
19:04c'est
19:05vous l'avez dit
19:05dans ce qui vient
19:07d'être expliqué
19:09c'est est-ce que
19:09oui ou non
19:10elle était ou pas
19:11dans un état de démence
19:12au moment des faits
19:14alors un petit mot
19:15là-dessus
19:16de Nigelman
19:16parce qu'on va beaucoup parler
19:17elle accuse le mari
19:18et elle accuse le docteur Scar
19:20c'est le docteur de la famille
19:21en quelque sorte
19:21plus que ça
19:22voilà c'est ça
19:23c'est l'ami de la famille
19:24le parrain des enfants
19:25enfin il a un rôle
19:26très important dans cette famille
19:27finalement de l'avoir
19:29persécuté
19:30de l'avoir mis sur le côté
19:31etc
19:32alors c'est des attaques
19:34très très difficiles
19:35très dures
19:35moi je n'ai pas tout cité
19:36mais bon
19:36elle va jusqu'aux insultes
19:38etc
19:38bien sûr
19:39et elle a véritablement
19:40là finalement
19:41elle l'exprime
19:42au moment de
19:44après évidemment
19:45la tragédie
19:45elle l'exprime
19:46toute une série de choses
19:47qu'elle n'avait finalement
19:48pas pu exprimer au préalable
19:50parce qu'en réalité
19:51on avait constaté
19:52une sorte de repli
19:54sur elle-même
19:54elle ne le voyait plus
19:55ses soeurs
19:56comme auparavant
19:56elle sortait moins
19:57ça ça a été avéré
19:59mais tout ça
20:00on peut parler
20:01d'une évolution
20:02personnelle
20:03mais sans penser
20:04peut-être
20:04qu'il y avait plus
20:04derrière
20:05plus compliqué
20:07au milieu de la famille
20:07derrière tout ça
20:08et effectivement
20:09elle décrit
20:10une sorte de ménage
20:11à trois
20:11qui ne lui convenait plus
20:13une sorte d'oppression
20:14qui à un moment
20:15peut-être
20:16a conduit
20:16à cet acte irréparable
20:17et ça c'est une question
20:19effectivement
20:19qui est posée
20:19à la juge
20:20qui est posée
20:20aux enquêteurs
20:21et qui est posée
20:22aux psychiatres
20:22Grégory Schmitt
20:23vous êtes avec nous
20:24évidemment
20:24et on vous remercie
20:25aussi d'être là
20:25médecin légiste
20:27vous avez autopsié
20:27les enfants
20:28vous nous l'avez
20:28raconté
20:30j'ai une question
20:31pour vous
20:32est-ce que
20:32vous la connaissez
20:33vous allez la voir
20:34évidemment
20:34l'auteur des faits
20:36Genevieve Lermitte
20:37est-ce que
20:38la main
20:39qui a tué
20:40correspond à cette femme
20:42est-ce que vous dites
20:43est-ce qu'elle a pu faire ça
20:44oui c'est elle
20:45ou bien vous vous doutez
20:46c'est ça qui est impressionnant
20:48c'est ce contraste
20:49entre
20:49l'ampleur des faits
20:51la violence des faits
20:53et cette femme
20:54chétive
20:54qui a l'air toute calme
20:56qui exprime
20:58très peu d'émotions
20:59mais
21:00elle décrit les faits
21:02comme on l'a déjà dit
21:03de manière
21:03extrêmement mécanique
21:05extrêmement précise
21:06et donc ça ne laisse
21:07évidemment aucun doute
21:08quant au fait
21:09que ce soit elle
21:10qui ait commis les faits
21:11mais on a vraiment
21:12un contraste important
21:13durant toute l'enquête
21:14entre
21:15l'importance des faits
21:18entre le déploiement
21:19des médias
21:20autour de ces faits
21:21et même au procès
21:22lorsqu'on voit arriver
21:23cette petite dame
21:25toute fragile
21:26et qui s'exprime
21:27avec une voix
21:27à peine audible
21:28alors Denis Gaumann
21:29nous le disait
21:30effectivement
21:31ce qu'elle dit
21:32elle à la juge
21:32et puis aux enquêteurs
21:33elle va le répéter
21:34encore une fois
21:35avec force
21:35il y a beaucoup
21:36beaucoup de procès-verbaux
21:37qui font état
21:38de ces déclarations
21:39elle va dire
21:39on m'a rendu folle
21:40finalement
21:41c'est ce qu'elle dit
21:42oui c'est exactement
21:43ce qu'elle explique
21:44elle décrit un peu
21:46comme si elle vivait
21:47sous une chape de plomb
21:48qui était causée
21:49par son mari
21:50et par le docteur Scar
21:53le protecteur de son mari
21:54qui habite avec eux
21:55donc c'est vraiment
21:56un ménage à trois
21:58dans l'habitation
21:59où il y a
22:00le rez-de-chaussée
22:01et deux étages
22:02le deuxième étage
22:03est l'appartement
22:05entre guillemets
22:05du docteur Scar
22:06lors de leur voyage
22:08de noces
22:09le docteur Scar
22:10est présent également
22:11donc il y a vraiment
22:12une omniprésence
22:13de ce médecin
22:14et c'est ça
22:16que Geneviève Lermitte
22:16décrit comme
22:17une chape de plomb
22:18qui l'a rendu folle
22:20d'après ce qu'elle dit
22:20le docteur Scar
22:21va démentir
22:22absolument
22:23le mari
22:23Bouchaïb
22:24va également démentir
22:26donc il y aurait
22:27cette espèce
22:27d'oppression
22:29de poids
22:29qu'elle porte
22:30et qui aurait
22:31entraîné
22:32ce drame
22:32reste à savoir
22:33si c'est vrai
22:33ou c'est faux
22:34c'est le procès
22:35qui va en décider
22:36la mère de famille
22:38va être effectivement
22:38jugée
22:39rebondissement
22:40la tragédie
22:41aurait pu être
22:42évitée
22:43Geneviève Lermitte
22:44les cinq petits morts
22:46de l'avenue
22:46générale Jacques
22:47docteur
22:48j'ai des idées suicidaires
22:49qui vont m'entraîner
22:50moi et mes enfants
22:51j'ai été voir
22:52s'il y avait
22:53un couteau à viande
22:54bien tranchant
22:55l'enquête
22:56de l'heure du crime
22:56deux lettres
22:57annonçaient le pire
22:58pourquoi le psychiatre
23:00n'a-t-il rien fait
23:01à suivre
23:02dans un court instant
23:03sur RTL
23:04L'heure du crime
23:05présentée par
23:06Jean-Alphonse Richard
23:07sur RTL
23:0914h15
23:10c'est l'heure du crime
23:12sur RTL
23:13avec Jean-Alphonse Richard
23:15un mois et demi
23:16avant
23:16de massacrer
23:18ses enfants
23:18elle se met
23:19à rencontrer
23:20son psychiatre
23:21très fréquemment
23:22ça dénote
23:22qu'elle est dans
23:23un état de détresse
23:24morale importante
23:26on peut quand même
23:27se poser la question
23:28de savoir
23:29s'il a bien pris
23:30la mesure
23:31de la détresse
23:32de cette femme
23:32retour
23:34dans l'heure du crime
23:34sur l'affaire
23:35Genevève Lhermitte
23:36début 2007
23:37cette femme a reconnu
23:38avoir égorgé
23:38ses 5 enfants
23:39chez elle
23:40en Belgique
23:40elle était plongée
23:41dans une profonde dépression
23:43à cause d'un climat familial
23:44délétère
23:45délirante
23:46ou pas
23:46presque deux ans
23:47après les faits
23:48son procès s'ouvre
23:49lundi 8 décembre 2008
23:52Genevève Lhermitte
23:5341 ans
23:53apparaît devant
23:54la cour d'assises
23:55de Brabant-Wallon
23:56à Nivelles
23:57elle porte
23:58un tailleur
23:59de tweed gris
24:00cheveux sombres
24:01teint pâle
24:02les yeux cernés
24:03dans le box
24:04elle écoute attentivement
24:05la lecture
24:05des 51 pages
24:07de l'acte d'accusation
24:08les audiences
24:09restent centrées
24:10sur sa santé mentale
24:11après trois jours
24:12de procès
24:13jeudi 11 décembre
24:14coup de théâtre
24:15le docteur
24:17Dédéric
24:18Veldekens
24:19psychiatre
24:20qui suivait
24:20Genevève Lhermitte
24:21depuis quelques années
24:22est appelé à témoigner
24:23il révèle
24:25que sa patiente
24:26lui a adressé
24:27deux lettres
24:28avant la tuerie
24:29il n'a jamais remis
24:30ses courriers explosifs
24:31aux enquêteurs
24:32ils annonçaient pourtant
24:33le drame
24:34le 13 février
24:3515 jours avant
24:37les assassinats
24:37la mère de famille
24:38lui écrit
24:39pour lui dire
24:39qu'elle se sent mal
24:40j'ai peur
24:41je n'ai pas le courage
24:42je me sens à bout
24:43de tout
24:43je suis dans une impasse
24:45j'ai été dans un magasin
24:46j'ai été voir
24:47s'il y avait un couteau
24:48à viande bien tranchant
24:49je ne sais pas comment
24:50je vais dire tout ça
24:51à mon mari
24:5227 février
24:54veille de la tragédie
24:55elle dépose
24:56chez le docteur
24:56Veldekens
24:57une nouvelle lettre
24:58j'ai des idées noires
25:00des idées suicidaires
25:01qui vont m'entraîner
25:02moi
25:02et je vais prendre
25:04les enfants
25:04avec moi
25:05je me sens prisonnière
25:07je ne pense pas
25:08que mon mari
25:08va me sauver
25:09la situation familiale
25:11est irréversible
25:12j'imagine
25:13des scénarios
25:14aussi vrais
25:15que réalistes
25:16je sais que je suis capable
25:17et ce n'est pas un jeu
25:19le docteur Veldekens
25:21reconnaît
25:21qu'il n'a jamais
25:22versé ses lettres
25:23capitales au dossier
25:24il admet aussi
25:25qu'il n'a rien fait
25:26pour assurer
25:26Geneviève Lhermitte
25:27ou la dissuader
25:28de commettre
25:29un acte grave
25:30il n'a pas contacté
25:31sa patiente
25:32parce qu'il allait
25:33la revoir
25:33les jours suivants
25:34j'attendais le retour
25:36du mari
25:36pour envisager
25:37d'autres mesures
25:38déclare-t-il
25:38il s'étonne
25:39d'apprendre
25:40que la mère de famille
25:41n'était pas à l'hôpital
25:42mais il ne se souvient plus
25:44s'il avait demandé
25:45son hospitalisation
25:46le président
25:47de la cour d'assises
25:48demande un nouveau rapport
25:49à un collège d'experts
25:51et on va voir
25:54dans le chapitre suivant
25:55si ce rebondissement
25:56va changer ou non
25:57la marche du procès
25:58avec nous
25:59dans cette heure du crime
25:59aujourd'hui
26:00Grégory Schmitt
26:01médecin légiste
26:02vous avez autopsié
26:03je l'ai dit
26:03les enfants
26:06dans cette affaire
26:06et puis vous êtes
26:07vous faites l'objet
26:08d'un livre
26:08vous êtes le personnage
26:10principal d'un livre
26:10qui s'appelle
26:11docteur Quinn
26:12qui est publié
26:12aux éditions
26:13racines
26:14et qui raconte
26:14votre vie
26:15et vos expériences
26:16de légiste
26:17Grégory Schmitt
26:18c'est incroyable
26:19cette histoire
26:20du psychiatre
26:21qui dit
26:21finalement
26:22oui j'ai reçu
26:22ces lettres
26:23il va d'ailleurs
26:23les chercher
26:24dans la voiture
26:24on lui dit
26:24mais vous pouvez
26:25nous les donner
26:25oui je ne sais plus
26:26je les ai mis
26:27mais je les ai mis
26:27dans la voiture
26:28il va les chercher
26:28hallucinant
26:29on aurait pu éviter
26:31ce drame
26:32je ne sais pas
26:33si on aurait pu
26:34éviter le drame
26:35mais en tout cas
26:36il y a quelque chose
26:36qui n'a pas été fait
26:37clairement
26:38ce médecin
26:39reçoit les confidences
26:41d'une de ces patientes
26:42qu'il connaît
26:42comme étant dépressive
26:44elle décrit
26:45clairement
26:45des actes
26:47qui ont l'air
26:47d'être déjà réfléchis
26:48et il n'y a aucune réaction
26:50de la part du médecin
26:52donc là
26:52il y a quelque chose
26:53qui est vraiment
26:54surprenant
26:56et
26:57ce qui est
26:59à la même hauteur
27:00que la surprise
27:01au moment du procès
27:01où le médecin
27:02dit devant
27:04le président
27:04de la cour d'assises
27:06qu'il a en effet
27:07des lettres
27:07et qu'il a les lettres
27:08avec lui ici
27:08alors que personne
27:09n'était au courant
27:10de ces lettres
27:11et surtout que ces lettres
27:12encore une fois
27:13Grégory Schmitt
27:14elles sont très explicites
27:15elle dit
27:16j'emmène tout le monde
27:17avec moi
27:17ça on ne peut pas
27:18être beaucoup plus clair
27:20on ne peut pas
27:21être plus clair
27:21les lettres
27:22disent vraiment
27:24ce qui va se passer
27:25c'est limite
27:26une prémonition
27:27entre guillemets
27:27et ces lettres
27:29vont changer
27:30d'ailleurs
27:30le cours
27:31peut-être pas
27:32le cours du procès
27:32ça on le verra
27:33mais en tout cas
27:34le cours
27:34de l'expertise psychiatrique
27:35parce que
27:36comme vous l'avez dit
27:37un nouveau collège
27:38d'experts va se prononcer
27:39sur ces lettres
27:40et on va voir
27:41que ça va changer
27:42le résultat
27:43de leur expertise
27:44oui et puis la vision
27:45sur cette femme
27:45justement
27:47Deli Guaman
27:47vous êtes avec nous
27:48également dans
27:48l'ordre du crime
27:49juge au tribunal
27:50francophone de Bruxelles
27:51vous connaissez bien
27:52cette affaire
27:52et vous avez participé
27:54à l'écriture
27:55de ce livre
27:56Dr Queen
27:57qui est publié
27:57aux éditions
27:58Racine
27:58Denis Guaman
27:59elle ressemble
28:00à quoi
28:00cette accusée
28:01dans ce box
28:01comme Grégory Schmitt
28:03l'a dit
28:04c'est quelqu'un
28:05qui est une petite femme
28:07qui a un peu plus
28:08de 40 ans
28:09qui ne paye pas de mine
28:10on va dire
28:11et on se demande bien
28:13comment est-ce qu'elle a pu
28:14en arriver évidemment
28:15à cette question
28:16de rester sans réponse
28:18arriver à tuer
28:19ses cinq enfants
28:20de sang froid
28:21avec une réelle
28:22préméditation
28:24clairement établie
28:25puisqu'elle-même
28:25le concède
28:26et donc
28:28la question
28:29qui va devoir
28:30être tranchée
28:31et enfin
28:32finalement
28:32les experts
28:34auront toutes les cartes
28:34en main
28:35puisque sans
28:35la possession
28:36de ces lettres
28:37et c'est une scène
28:38hallucinante
28:39il faut se dire
28:40que le président
28:40de la Cour de la 6
28:41qui n'est pas tendre
28:42Luc Mas
28:42pour ne pas le citer
28:43dit mais voilà
28:44vous n'avez pas
28:45ces lettres
28:46ah mais si
28:47elles sont dans la boîte
28:48à gants
28:48de ma voiture
28:49alors il devient fou
28:50ce président de la Cour de la 6
28:51il devient fou
28:52mais allez les chercher
28:53qu'est-ce que vous attendez
28:54pour produire ces lettres
28:55on les attend depuis deux ans
28:56et là toutes les caméras
28:57suivent cet expert psychiatre
28:59dans sa voiture
29:00pour aller chercher
29:00les lettres
29:01qu'il les remet
29:01et puis finalement
29:02du coup les experts
29:03via le collège
29:04vont enfin
29:06ces experts vont enfin
29:06avoir toutes les cartes en main
29:07pour évaluer
29:08l'état mental
29:09au moment où on les fait
29:10puisque sans ces lettres
29:11évidemment il y avait
29:11un élément manquant
29:12c'était le chénon manquant
29:14effectivement
29:14Denis Goemann
29:16j'ai lu
29:17dans les rapports
29:18d'enquête
29:18etc
29:19que l'accusé
29:21Genevieve Lermitte
29:22elle va confesser
29:23une passion
29:25pour les couteaux
29:25alors je vous avoue
29:27que ça m'a un peu glacé
29:28parce qu'elle dit
29:28j'aime les couteaux
29:30elle recherche des couteaux
29:31oui alors
29:32la question c'est aussi
29:33de voir
29:34est-ce que
29:35au préalable
29:36personne
29:38je pense
29:38dans l'entourage
29:39n'avait été dénoncé
29:40cette femme
29:40en disant
29:41cette femme
29:41a des couteaux
29:42elle s'achète des couteaux
29:43donc elle est un petit peu louche
29:45il faut faire attention
29:45que va-t-elle faire avec
29:46je pense qu'effectivement
29:48elle l'a dit
29:49après coup
29:50mais est-ce que c'est peut-être
29:51influencé par l'acte
29:52qu'elle vient de commettre
29:53on n'en sait rien
29:54parce qu'elle avait
29:55effectivement des couteaux
29:56chez elle
29:57on sait qu'elle a tué
29:59à l'aide de ses couteaux
30:01maintenant
30:02est-ce qu'elle avait donné
30:03entre guillemets
30:04des indices préalables
30:05à d'autres personnes
30:07ça l'enquête
30:07à mon sens
30:08n'a pas pu le démontrer
30:09Grégory Schmitt
30:11vous êtes légiste
30:11et encore une fois
30:12vous avez autopsié
30:14les enfants
30:14donc vous connaissez bien
30:15le cadre de cette affaire
30:17on n'en a pas beaucoup parlé
30:18mais il y a eu une mise en scène
30:19aussi autour de la mort
30:20de ses enfants
30:20elle a organisé
30:21toute une mise en scène
30:23Genevieve Lermit
30:23oui c'est ça
30:24tout était vraiment
30:25prémédité
30:26donc elle est rentrée
30:27avec les enfants
30:29de l'école
30:30elle a installé
30:31les cinq enfants
30:32sur le canapé
30:33dans le salon
30:33et ensuite
30:34elle a appelé
30:35les enfants
30:36un à un
30:37à l'étage
30:37sous des prétextes
30:38espèces de cérémonie
30:39comme ça
30:40c'est ça
30:40comme un cérémonial
30:42qui était organisé
30:43et chaque enfant
30:44arrivait dans une pièce
30:45différente
30:46et là il était
30:47mis à mort
30:47parce qu'il n'y a pas
30:48d'autres mots
30:49avec un égorgement
30:51qui généralement
30:52était précédé
30:53d'une autre
30:54manœuvre
30:55pour tenter
30:56la mise à mort
30:58et Genevieve Lermit
30:59l'explique d'ailleurs
31:00qu'elle a choisi
31:02l'égorgement
31:03parce que c'était
31:04la méthode
31:05la plus radicale
31:06et la plus efficace
31:07et la plus rapide
31:07évidemment
31:08en attendant
31:09le nouveau rapport
31:10psy
31:11le mari
31:12et l'ami de la famille
31:13vont s'expliquer
31:14Genevieve Lermit
31:15les 5 petits morts
31:16de l'avenue générale
31:17Jacques
31:17des faits atroces
31:18et des enfants
31:19qui ont pu sentir
31:20leur mort imminente
31:21l'enquête de l'heure du crime
31:22on se retrouve
31:23dans un instant
31:24sur RTL
31:24Jean-Alphonse Richard
31:26sur RTL
31:27l'heure du crime
31:28jusqu'à 15h
31:3014h15
31:32c'est l'heure du crime
31:34sur RTL
31:35au programme
31:36de l'heure du crime
31:37l'affaire Genevieve Lermit
31:38cette mère de famille
31:39a égorgé ses 5 enfants
31:40chez elle
31:41en Belgique
31:41début 2007
31:42presque 2 ans plus tard
31:44elle est jugée aux assises
31:45elle avait alerté
31:46son psychiatre
31:47sur un possible passage
31:49à l'acte
31:49avertissement ignoré
31:51le procès se poursuit
31:52vendredi 12 décembre 2008
31:55le docteur Raymond Geb
31:56l'un des 5 experts psychiatres
31:58qui ont examiné
31:59Genevieve Lermit
32:00lors de l'enquête
32:01vient à son tour témoigner
32:02il compare l'accusé
32:04à la centrale de Tchernobyl
32:05à savoir
32:06une couche d'émotion
32:07des couches de béton
32:08et une carapace extérieure lisse
32:10quand un tel système explose
32:13la mort est alors vue
32:14comme un soulagement
32:15dit le médecin
32:16Genevieve Lermit
32:18reste impassible
32:19jusque là
32:19elle ne s'est effondrée
32:20qu'une seule fois
32:21dans son box
32:22juste après le témoignage
32:23du médecin légiste
32:24décrivant
32:25l'acharnement
32:26sur les petites victimes
32:27je n'ai pas tué mes enfants
32:29c'est la faute de Scar
32:30et de mon mari
32:31ce sont des salauds
32:33a-t-elle hurlé
32:33Bouchaïd Mokadem
32:35l'ex-mari
32:35assure qu'il n'a jamais
32:36levé la main
32:37sur son épouse
32:38ou sur les enfants
32:39il ignorait
32:40le mal caché
32:41qui rongeait Genevieve
32:42je n'ai rien à lui reprocher
32:44avant le 28 février
32:45déclare le père de famille
32:46il se décrit
32:47comme un homme brisé
32:49qui a tout perdu
32:50le docteur Scar
32:51plus longuement questionné
32:53dément toute intrusion
32:55dans le foyer
32:55de Genevieve Lhermitte
32:56il admet
32:58qu'il prenait en charge
32:59toutes les dépenses
33:00de la famille
33:00il ajoute
33:02ma contrepartie
33:03c'était le sourire
33:05des enfants
33:05mardi 16 décembre
33:08le collège d'experts psychiatres
33:09rend ses nouvelles conclusions
33:10après avoir examiné
33:12les dernières lettres
33:13de Genevieve Lhermitte
33:14il déclare
33:16que ces lettres
33:16changent tout
33:17si elles avaient été portées
33:19à leur connaissance
33:20avant le procès
33:21l'accusé
33:22aurait été sans doute
33:23été déclaré
33:24irresponsable
33:25le procès
33:26n'aurait pas eu lieu
33:27tout le monde
33:28croit alors
33:28à un internement
33:29d'office
33:30de la mère de famille
33:30trois jours plus tard
33:32après deux heures
33:33de délibéré
33:33les jurés
33:34balaient
33:35les conclusions
33:36Genevieve Lhermitte
33:37n'a aucune
33:38circonstance atténuante
33:39pour ses actes
33:41d'une extrême violence
33:42et particulièrement atroce
33:43sur des enfants
33:44qui ont pu se sentir
33:45qui ont pu sentir
33:47leur mort imminente
33:49elle est condamnée
33:50à la perpétuité
33:52perpétuité
33:54donc pour
33:55Genevieve Lhermitte
33:56c'est un peu
33:56une surprise
33:57parce qu'effectivement
33:58après le rapport
33:59des experts
33:59on pensait que
34:00le jugement
34:02de cette femme
34:03était altéré
34:03et que finalement
34:04on allait plutôt
34:05la mettre
34:06dans un établissement
34:06spécialisé
34:07que la placer
34:07en prison
34:08mais c'est tout
34:08le contraire
34:09qui s'est produit
34:09Denis Goemann
34:10vous êtes juge
34:11au tribunal francophone
34:13de Bruxelles
34:14et auteur du livre
34:15Dr Queen
34:16publié aux éditions Racine
34:18qui revient sur la vie
34:19de Grégory Schmitt
34:20qui est notre autre invité
34:21c'est l'un des légistes
34:23de cette affaire
34:24Denis Goemann
34:25comment expliquer ce verdict
34:27c'est toujours secret
34:28un verdict
34:28mais là vous avez peut-être
34:29quelques clés
34:30vous êtes magistrat
34:31vous connaissez bien
34:31la mécanique
34:32Oui alors
34:33il faut d'abord préciser
34:34que effectivement
34:35que ce soit le juge
34:35ou évidemment
34:36le jury
34:37lorsqu'il s'agit
34:37d'une cour d'assises
34:38n'a pas l'obligation
34:40de suivre un rapport
34:41d'expertise
34:42il faut savoir
34:42que c'est une information
34:44qu'il doit prendre en compte
34:45parmi d'autres
34:46et donc
34:46il n'est pas tenu
34:47le juge n'est pas tenu
34:48par le rapport
34:49d'expert
34:50et donc ici
34:51le jury effectivement
34:52a opté
34:53pour la responsabilité pénale
34:55de Geneviève Lhermitte
34:57je pense effectivement
34:59aussi que
35:00cette lettre
35:02et ce rapport
35:03qui vient un petit peu
35:04comme ça
35:04comme sortie
35:05d'un chapeau
35:07en dernière minute
35:09n'a pas favorisé
35:10non plus
35:10la sérénité des débats
35:12et donc il y a peut-être
35:13eu l'impression
35:14qu'on a voulu manipuler
35:15un peu les choses
35:16etc
35:16et donc
35:17c'est clair
35:18qu'il y avait
35:19la conviction
35:20de ce jury populaire
35:22assisté évidemment
35:22des magistrats professionnels
35:24pour dire que
35:25ben voilà
35:26il y a eu
35:26des rapports antérieurs
35:27parce qu'il ne faut pas oublier
35:28qu'il y avait des rapports
35:28antérieurs
35:29qui déclaraient
35:30qu'elle était
35:30sainte d'esprit
35:31entre guillemets
35:32et que donc
35:33ce rapport
35:34final
35:35un peu de dernière minute
35:36du collège d'experts
35:38n'a pas entaché
35:39les premières conclusions
35:40et donc
35:41ils ont
35:41effectivement conclu
35:43qu'elle était bien
35:44responsable de ses actes
35:45et évidemment
35:45il n'y avait plus grand choix
35:46au niveau de la peine
35:47pour un tel acte
35:48quand on a tué
35:49avec prélimination
35:49la perpétuité
35:50la perpétuité
35:52pardon
35:53s'imposait
35:53la perpétuité
35:54s'imposait
35:54effectivement
35:55Grégory Schmitt
35:56vous êtes avec nous
35:57vous êtes médecin légiste
35:58et vous avez autopsié
35:59les enfants
36:00dans cette affaire
36:01c'était d'ailleurs
36:01ça faisait partie
36:03de vos premières autopsies
36:04vous commenciez
36:04dans le métier
36:05de légiste
36:06à Bruxelles
36:07Grégory Schmitt
36:08il y a quelque chose
36:09qui a pesé aussi
36:09sans doute
36:10dans la tête des jurés
36:11c'est la description
36:13de votre collègue légiste
36:14à ce procès
36:15parce que
36:16lui il dit
36:17qu'il va détailler
36:18c'est son boulot
36:19légiste
36:19encore une fois
36:20c'est pas à nous
36:20de donner tous les détails ici
36:22mais il va détailler
36:24il va dire
36:24on s'est acharné
36:25sur les enfants
36:25on ne leur a laissé
36:26aucune chance
36:27en tant que médecin légiste
36:28en effet
36:29notre rôle
36:29lorsqu'on va témoigner
36:30devant la cour d'assises
36:31c'est d'expliquer
36:32aux membres du jury
36:33ce qu'il s'est passé
36:34donc expliquer
36:35nos constatations
36:36et donc évidemment
36:37on doit le faire
36:38avec un maximum de détails
36:40donc c'est toujours
36:40le témoignage du légiste
36:43c'est toujours un passage
36:43qui est très difficile
36:44pour toute personne
36:47présente
36:47dans la salle d'audience
36:49surtout que
36:50cette description
36:51est associée
36:52aux photos
36:53donc on montre
36:54les photographies
36:55des enfants
36:55on montre les photographies
36:56des lésions
36:57et donc c'est quelque chose
36:59évidemment
36:59qui a un impact
37:01sur les jurés
37:02et donc
37:03vraisemblablement
37:04sur la décision
37:05qu'ils vont prendre après
37:06en ce qui concerne
37:07la culpabilité et la paix
37:08oui c'est ça
37:08vous le décrivez très bien
37:09c'est le moment
37:09où on passe
37:10les photos aux jurés
37:11et là
37:12il suffit d'observer
37:13les visages des jurés
37:15qui se changent
37:16complètement
37:17c'est bien ça
37:17il y a plusieurs
37:18membres du jury
37:20qui d'ailleurs
37:20n'ont pas voulu
37:22regarder les photos
37:23et donc pendant que
37:24les photos étaient montrées
37:25ils regardaient autre chose
37:26dans leurs notes
37:27mais
37:28c'était pour eux
37:29insupportables
37:30de voir
37:30les photos
37:31de ces 5 petits corps
37:33égorgés
37:33Denis Guaman
37:35il y a quelque chose
37:35qui aurait pu peser
37:36en faveur de l'accusé
37:37j'ai envie de dire
37:38c'est qu'elle a dénoncé
37:40son mari
37:40elle a dénoncé
37:41le docteur ami de la famille
37:43le docteur Scar
37:44elle les a accusés
37:45de tous les maux
37:46ils sont là
37:47ils viennent témoigner
37:47mais on les écoute
37:49et ce qu'ils disent
37:50ils sont très très carrés
37:52dans leurs explications
37:52ils disent
37:53qu'ils n'ont jamais essayé
37:54de torturer cette femme
37:56ou bien de la mettre
37:57sous emprise
37:57oui c'est ce que
37:59même aveu des avocats
38:01de Geneviève Lhermitte
38:02c'est de dire
38:02évidemment dans le dossier
38:04on a évidemment
38:05les impressions subjectives
38:07de l'accusé
38:08mais il n'y a pas
38:09d'éléments factuels
38:11qui permettent
38:11de dire
38:12de preuves
38:13qui permettent de dire
38:14au delà de tout doute
38:15raisonnable
38:16on va dire
38:16que ces personnes
38:18ont eu des manipulations
38:20de torturer
38:21l'esprit de cette femme
38:22etc
38:22et donc en soi
38:23je ne peux pas en tirer
38:25argument de cela
38:25puisque je n'ai pas
38:26d'éléments dans le dossier
38:27qui permettent de le dire
38:28même si
38:28il y a des éléments
38:29qui pourraient
38:31le laisser supposer
38:33en tout cas
38:33dans la gestion familiale
38:35de l'époque
38:36mais voilà
38:37c'est toujours
38:38vous savez
38:38pour pouvoir
38:39convaincre
38:41un juge
38:41ou un jury
38:42il faut apporter
38:42des éléments
38:43et on ne peut pas
38:44simplement dire
38:45il semble que
38:46ou il paraît que
38:48ou on dirait que
38:48il faut pouvoir le démontrer
38:50et ça évidemment
38:51ici
38:51malgré les efforts
38:53entrepris
38:54n'ont pas réussi
38:55à le faire
38:55une condamnée
38:57qui ne va jamais
38:58se relever
38:59de cette épreuve
38:59Genevieve Lhermitte
39:01les cinq petits morts
39:02de l'avenue
39:02générale Jacques
39:03même libérée
39:04elle considérait
39:05qu'elle était toujours
39:06dans une prison mentale
39:07l'enquête de l'heure du crime
39:08je vous retrouve
39:09tout de suite
39:09sur RTL
39:10dans l'heure du crime
39:22aujourd'hui
39:22l'affaire Genevieve Lhermitte
39:23cette mère de famille
39:24a égorgé
39:25ses cinq enfants
39:26chez elle
39:26en Belgique
39:27en 2007
39:28condamnée
39:29presque deux ans
39:30plus tard
39:30à la perpétuité
39:31les psychiatres
39:32avaient pourtant
39:33reconnu son état fragile
39:34deux ans plus tard
39:35sa peine
39:36est aménagée
39:36vendredi 19 avril 2019
39:39Genevieve Lhermitte
39:4152 ans
39:42quitte sa prison
39:43pour être placée
39:44dans un hôpital psychiatrique
39:46ces dernières années
39:47elle avait déposé plainte
39:48contre son psychiatre
39:50elle l'accusait
39:51de ne pas lui avoir
39:52porté assistance
39:53alors qu'elle l'avait avertie
39:55qu'elle allait commettre
39:56un acte grave
39:57plainte finalement
39:58rejetée
39:59mardi 28 février 2023
40:02Genevieve Lhermitte
40:0356 ans
40:04choisit de mourir
40:0516 ans
40:06jour pour jour
40:07après les assassinats
40:08de ses enfants
40:09victime d'une douleur
40:11insupportable
40:11et inapaisable
40:13selon ses proches
40:13elle se fait
40:14euthanasier
40:15elle en parlait
40:17depuis un an
40:17on respectait son choix
40:19indique son oncle
40:20lequel ajoute
40:21même libérée de prison
40:23Genevieve considérait
40:24qu'elle était toujours
40:25dans une prison mentale
40:27c'est un énorme gâchis
40:29il y a un point
40:30sur lequel
40:31on peut se mettre
40:32d'accord
40:32c'est que de toute façon
40:34Genevieve Lhermitte
40:35de par son acte
40:36s'était condamnée
40:38elle-même
40:38à la perpétuité
40:40mentale
40:40la voix de
40:42Nathalie Gaillant
40:43avocate
40:44de la partie civile
40:45pour l'émission
40:46La mécanique du crime
40:47très bonne émission
40:48d'ailleurs
40:48qui est diffusée
40:49en Belgique
40:50sur la RTBF
40:52alors elle est morte
40:5416 ans
40:54jour pour jour
40:55après le drame
40:56elle s'est faite
40:56euthanasier
40:57la loi l'autorise
40:58en Belgique
40:58contrairement à la France
41:00de Ligemann
41:01vous êtes juge
41:02au tribunal francophone
41:03de Bruxelles
41:03auteur du livre
41:04Docteur Queen
41:05qui retrace
41:06la carrière
41:07de Grégory Schmitt
41:07le légiste
41:09Grégory Schmitt
41:09qui est également
41:10notre invité
41:11aujourd'hui
41:12morte 16 ans
41:13jour pour jour
41:14après le drame
41:14évidemment
41:15c'est pas un hasard
41:16elle était minée
41:18par ces images
41:19qui devaient la poursuivre
41:20et la persécuter
41:21elle n'est pas une victime
41:23attention
41:24je ne dis pas ça
41:25Genevieve Lhermitte
41:25mais bon voilà
41:26elle était complètement
41:27mangée
41:28dévorée
41:28par ses démons
41:29c'est un cas très particulier
41:31parce qu'effectivement
41:31vous le dites
41:32il faut le répéter
41:33il y a 5 victimes
41:34dans ce dossier
41:35ce sont évidemment
41:35les 5 petits-enfants
41:37qui ont été assassinés
41:39maintenant
41:39et c'est interpellant
41:41de l'envisager
41:43c'est qu'effectivement
41:44au sein de la population
41:46des citoyens
41:47il y a quand même
41:49une sorte d'empathie
41:52quand on voit
41:53quand on discute
41:54ou quand il y avait
41:55des débats
41:56par rapport à cette affaire
41:57de se dire
41:57c'est une femme
41:58comment est-ce qu'elle a pu
41:59en arriver là
41:59alors qu'elle aurait pu
42:00être considérée
42:01comme le monstre absolu
42:02finalement
42:03de par ce qu'elle a décrit
42:05par cette cellule familiale
42:06complexe
42:07on a un peu l'impression
42:08que finalement
42:10toute une série de personnes
42:11ont pu
42:12peut-être pas expliquer
42:14mais comprendre
42:15ce qui l'a amené
42:16à pousser
42:17à la pousser
42:18à commettre cela
42:19même si
42:20tout de même
42:21une réponse
42:22qui revient sans cesse
42:23c'est se dire
42:23si on est à ce point mal
42:25dans sa famille
42:26on prend ses enfants
42:27on s'en va
42:28ou on part tout seul
42:29ou bien on n'est-tu pas
42:30ou bien on se suicide
42:31tout simplement
42:31voilà
42:32donc on met fin
42:33à ses jours
42:33et voilà
42:33donc on met fin
42:34à sa douleur
42:35fatalement
42:35mais on laisse
42:36les enfants vivants
42:37encore une fois
42:37il faut le répéter
42:38pour nos auditeurs
42:39effectivement
42:39il faut bien comprendre
42:40qu'il n'y a que 5 victimes
42:41dans cette affaire
42:41ce sont les enfants
42:43entre 3 et 13 ans
42:45je crois
42:45donc voilà
42:46ce sont des petits enfants
42:47qui ont été massacrés
42:49même si elle était très seule
42:50Genevieve Lermitte
42:51même si elle était partie
42:52dans ses névroses
42:53mais enfin bon
42:53on ne peut jamais justifier
42:55ce genre de gestes
42:56alors c'est le procès
42:58d'une femme malade
42:59Grégory Schmitt
42:59vous êtes avec nous
43:00médecin légiste
43:01et vous avez eu
43:01la douloureuse tâche
43:03l'épouvantable tâche
43:04mais c'est votre travail
43:05d'autopsier les enfants
43:08effectivement
43:08de Genevieve Lermitte
43:11c'est le procès
43:12d'une femme malade
43:13qui s'est tenue
43:13mais c'est aussi
43:14le procès de la psychiatrie
43:15en tout cas
43:17c'est un procès
43:18qui a posé
43:20beaucoup de questions
43:21en ce qui concerne
43:21la prise en charge
43:23psychiatrique
43:24et surtout
43:25en ce qui concerne
43:27ce que le psychiatre
43:28doit faire
43:28lorsqu'il reçoit
43:30les confidences
43:31aussi claires
43:32et aussi précises
43:33le secret doit être transgressé
43:34de ses patients
43:36ou d'un de ses patients
43:37a-t-il le droit
43:38de transgresser
43:39le secret professionnel ?
43:40En Belgique
43:41les choses sont assez claires
43:42quand on a
43:44un risque concret
43:46de mise en danger
43:47d'autrui
43:47le praticien
43:49qu'il soit psychiatre
43:50ou autre d'ailleurs
43:51peut enfreindre
43:52le secret professionnel
43:53et peut alerter
43:54les autorités
43:55donc ici
43:56à mon sens
43:57c'est quelque chose
43:58qui aurait pu être fait
43:59Denis Goemann
44:01on n'a jamais vraiment
44:03percé les secrets
44:04de Geneviève Lhermitte
44:05mais est-ce qu'il restait
44:06des secrets finalement ?
44:08On ne sait pas
44:08Il y a surtout
44:10cette grande question
44:13c'est
44:14voilà
44:15il y avait manifestement
44:17une famille particulière
44:18il y avait
44:19quelque chose
44:21qu'on n'est pas
44:22habitué à voir
44:23puisque vous avez
44:24effectivement une tierce
44:24personne comme ça
44:25qui est omniprésente
44:26vous aviez
44:27vous avez Geneviève Lhermitte
44:29qui a toujours décrit
44:30cette situation
44:31comme une difficulté
44:32mais comme je vous l'ai dit
44:33ça ne doit rien justifier
44:34quoi qu'il arrive
44:35et se dire
44:37tiens
44:37est-ce que
44:38cette situation
44:39a un temps soit peu
44:41poussé
44:42entre guillemets
44:43la mécanique mentale
44:44de Geneviève Lhermitte
44:45pour qu'elle
44:45devienne dans cet état
44:47à la limite de la démence
44:48puisque la vérité judiciaire
44:49indique qu'elle n'était pas
44:51démente
44:51il n'en demeure pas moins
44:52quand même
44:53qu'on était à une limite
44:55très claire
44:56puisqu'un rapport d'experts
44:57a quand même aussi
44:57indiqué qu'elle l'était
44:59dans cet état
45:00d'altération mentale
45:02et donc
45:03très clairement
45:03par rapport à ça
45:04reste cette question là
45:05qu'est-ce qui a
45:07poussé
45:09même une personne
45:10qui est à la limite
45:11de la démence
45:11à commettre
45:11cet acte si terrible
45:13ça on n'a pas la réponse
45:14évidemment
45:15il y a quelque chose
45:16qui m'a troublé aussi
45:16un petit mot là-dessus
45:17lorsqu'elle part en prison
45:19pervertuité
45:20évidemment
45:20elle sortira bien plus tard
45:22mais pour aller dans
45:22un établissement spécialisé
45:24elle a les pieds sur terre
45:26parce qu'elle continue
45:28elle fait des actions
45:28contre le psychiatre
45:30etc
45:31elle a mandaté
45:32ses avocats
45:32elle sait où elle va
45:34elle demande
45:35certaines sommes d'argent
45:36elle était informée
45:37de tout
45:37pour une femme
45:39qui aurait perdu
45:39totalement la raison
45:40pardonnez-moi
45:41c'est un peu étonnant
45:42voilà
45:42donc
45:42c'est encore une question
45:45d'un autre côté
45:46on l'a vu aussi
45:48lorsqu'elle veut
45:49mettre fin à ses jours
45:50et qu'elle demande
45:51d'être euthanasier
45:52c'est aussi
45:52parce qu'elle le fait
45:55parce qu'elle est dans
45:56un état
45:56de difficulté mentale
45:58telle
45:58que le médecin
45:59qui doit valider
46:00en Belgique
46:01on peut procéder
46:01à l'euthanasie
46:02mais pas à n'importe
46:02quelles conditions
46:03et là effectivement
46:04le médecin
46:05s'est très encadré
46:06et le médecin a déterminé
46:07qu'elle était psychologiquement
46:08totalement détruite
46:09et donc se pose encore
46:10une question
46:11c'est de dire
46:11s'il était psychologiquement
46:13totalement détruite
46:14quelques années
46:15après le drame
46:15est-ce qu'elle ne l'était
46:17pas déjà
46:17au préalable
46:19et donc vous voyez
46:20en fait
46:21c'est incroyable
46:22parce qu'un jour
46:23on va peut-être penser
46:23qu'elle était saine d'esprit
46:24vous l'avez dit vous-même
46:25elle pose des actes
46:25qui sont assez clairs
46:26très sensées
46:30et l'autre jour
46:31on peut imaginer
46:32qu'elle est dans un état
46:33totalement
46:33d'altération mentale
46:34donc ça resterait
46:36effectivement sans doute
46:36une question
46:37qui ne sera jamais résolue
46:38puisqu'aujourd'hui
46:38elle est décédée
46:39dernière question
46:40pour vous Grégory Schmitt
46:41vous êtes donc
46:42le docteur Queen
46:42de cet ouvrage
46:43le médecin légiste
46:44pas comme les autres
46:45vous racontez
46:45votre vie
46:46et votre carrière
46:47et en mots là-dessus
46:48quand même
46:48sur ces autopsies
46:49les autopsies des enfants
46:50vous en parlez d'ailleurs
46:51dans votre livre
46:52de ces autopsies
46:53ça vous a marqué
46:55au fer rouge
46:56cette histoire
46:57comment est-ce que
46:58quand vous
46:58vous êtes légiste
46:59comment survivre à ça
47:01des autopsies d'enfants
47:02on survit à ça
47:05parce que
47:06d'abord je pense que
47:07quand on choisit
47:08l'option de la médecine légale
47:09comme je le dis souvent
47:10c'est pas parce qu'on a raté
47:11la dermato
47:12on sait qu'on a déjà
47:14ça en soi
47:15qu'on va pouvoir supporter
47:16ce genre de choses
47:17et après cette expérience
47:19je me suis dit
47:20c'est bon
47:20je peux faire
47:21la médecine légale
47:22parce que
47:22ça m'a marqué
47:23mais ça ne m'a pas détruit
47:24donc je savais
47:26que j'étais bon
47:26pour ce métier
47:27mais cette affaire
47:28c'est pas l'affaire
47:29de votre vie
47:29j'ai envie de dire
47:30mais c'est l'acte fondateur
47:31de votre carrière
47:31c'est la première affaire
47:32et donc forcément
47:33je n'oublierai jamais
47:34merci beaucoup
47:37Grégory Schmitt
47:38Denis Goman
47:39d'avoir été tous les deux
47:40les invités de l'ordre du crime
47:41vous arriviez de Belgique
47:42merci à l'équipe de l'émission
47:43rédactrice en chef
47:44Justine Vigneau
47:45préparation Marie Bossartea
47:46de Turcheim
47:47réalisation en direct
47:48Nicolas Godet
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