- 05/06/2025
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Les classes qui ont été fermées à clé ou qui étaient barricadées,
00:03les tueurs de masse ne s'attardent pas, mais comme lors des attentats.
00:08Ils tuent très très rapidement.
00:09J'ai fait 15 années au GIGN, je suis passé du jour au lendemain d'être surarmé à zéro,
00:15en pleine période post-attentat.
00:18Bonjour, je suis Pauline Robert pour Le Nouveau Détective,
00:32et aujourd'hui nous recevons Aton, ex-gendarme du GIGN.
00:35Bonjour Aton, comment allez-vous ?
00:36Bonjour, très bien, merci et vous ?
00:37Oui, très bien.
00:39Est-ce que vous pouvez vous présenter et présenter votre livre « Se préparer au pire » ?
00:42Alors, moi je m'appelle Aton, c'est un pseudo, je suis ancien membre du GIGN.
00:48J'y ai fait 15 années, qui sont inclus dans une carrière de 20 ans dans l'armée française.
00:55J'ai quitté sur blessure en fin 2018,
00:59et j'ai eu une proposition pour écrire une biographie me concernant.
01:05Je n'étais pas trop chaud à la base,
01:07parce que j'estime qu'on écrivait aussi une biographie bien plus tard,
01:11et je ne voyais pas vraiment l'intérêt.
01:13Et puis on m'a apporté des bons arguments,
01:16qui était en fait, ça pouvait être le livre que j'aurais aimé avoir avant de rentrer au GIGN,
01:23qui pouvait retracer tout un parcours.
01:25Et j'ai décidé de le faire.
01:27Et le livre a eu un gros succès, on a été à plus de 100 000 ventes,
01:31à GIGN qu'on fait sur l'Anops.
01:32Et puis ensuite, de là, il y a eu d'autres opportunités, des questions,
01:36à savoir, qu'est-ce que j'ai mis en place,
01:40physiquement, mentalement, techniquement, pour arriver à mes objectifs.
01:44Et parce qu'en parallèle, je faisais aussi du cinéma,
01:46c'était un rêve de gosse, que j'ai réussi à atteindre gentiment.
01:49Et du coup, j'ai partagé cette technique-là dans un deuxième livre,
01:52et ça m'a porté jusqu'à l'édition Alba Michel,
01:56qui m'a demandé d'écrire un livre sur le développement personnel.
02:00Donc, je n'étais pas trop pour, parce qu'on avait déjà écrit un livre.
02:04Et on a écrit « Se prépare au pire »,
02:07qui est un livre qui traite justement de toutes les violences
02:09qu'on peut rencontrer aujourd'hui, avec un spectre très large.
02:13Et comment les éviter, et si on est confronté, comment y faire face ?
02:17Donc, en parallèle, j'ai écrit aussi un roman,
02:20qui sortira prochainement le 26 avril sur Amazon.
02:24Et puis, je ne lâche pas le cinéma,
02:25mais je suis plutôt dans l'écriture scénario,
02:27et à continuer d'apprendre ce métier.
02:30Qui est nouveau pour moi.
02:31Donc, voilà en gros pour le portrait.
02:33Et pour en revenir sur votre carrière au GIGN,
02:36est-ce que vous pouvez nous expliquer un peu
02:37en quoi consistait votre métier, l'émission que vous faisiez ?
02:41Alors, moi, j'ai connu le GIGN, l'ancienne mouture,
02:45c'est-à-dire le GIGN historique,
02:46qui n'était que l'intervention.
02:49Ensuite, le GIGN a eu une restructuration en 2007,
02:52et il y a eu plusieurs volets qui se sont ajoutés,
02:55qui sont la protection rapprochée, l'observation recherche,
02:59et les gardes du corps du président.
03:00Et en fait, pour ma part, moi, c'était vraiment
03:02le volet intervention de tout ce qui est mission contre-terrorisme,
03:07interpellation d'individus dangereux,
03:09des go-fastes remontées de stupes depuis le Maroc,
03:14voilà, des choses comme ça.
03:15J'ai prêté, j'ai fait de temps en temps
03:17quelques renforts avec la FSP,
03:19c'est-à-dire là, c'était protection rapprochée
03:22dans les ambassades sensibles,
03:24ou aussi défense des intérêts français à l'étranger,
03:26et évacuation de ressortissants,
03:28que j'ai fait en Libye en 2014,
03:30voilà, principalement l'intervention.
03:32Et donc, vous avez dit que vous avez quitté le GIGN
03:34à cause d'une blessure ?
03:35Est-ce que vous pouvez nous en parler un peu ?
03:36Alors, en fait, j'ai été blessé en 2007,
03:39je suis tombé, vous savez,
03:40ce n'était pas le Sherpa à l'époque,
03:42c'était le Swatek, ce gros véhicule
03:43avec une plateforme dessus.
03:46En fait, on était en exercice,
03:47on arrivait sur une façade,
03:50on devait rentrer par une fenêtre,
03:51et j'ai percuté la tête.
03:53Je suis tombé, grand auteur,
03:56et j'ai eu un problème au cervical,
03:58qui a eu trois ans avant de le diagnostiquer,
04:01c'était en fait une hernie discale,
04:02qui a été opérée en 2010.
04:04On m'a rogné le disque,
04:06et comme je n'avais pas de corps étranger dans le corps,
04:10je pouvais éventuellement continuer sous condition.
04:13J'ai mis presque un an à mon remettre,
04:16et j'ai réussi à réintégrer en fait
04:17le volet opérationnel du GIGN.
04:20Mais bon, on m'avait prévenu que ça pouvait
04:22se dégrader avec le temps,
04:27et effectivement, en 2017,
04:29j'étais réopéré des cervicales,
04:32et là, on m'a mis une prothèse,
04:33ce qui a fait que derrière,
04:34je n'ai pas plus exercé le métier,
04:35et j'ai aussi une surdité partielle
04:37de l'oreille droite,
04:38donc dû aux tirs, aux explosifs, etc.
04:42Donc je ne suis plus apte.
04:43Pour en revenir à votre livre
04:45« Se préparer au pire »,
04:46vous parlez beaucoup du principe
04:48de la légitime défense dedans.
04:50Est-ce que vous pouvez nous expliquer
04:50justement les limites de cette légitime défense,
04:54et dans quel cas elle peut être applicable ?
04:56Je vous invite à lire le livre,
04:59parce que c'est vrai que le cadre juridique
05:01est extrêmement important.
05:03On ne fait pas justice soi-même,
05:06n'importe comment.
05:07Et même, on ne se fait pas justice.
05:09On peut se défendre,
05:11on a le droit de se défendre,
05:13mais on ne fait pas justice.
05:14On ne se venge pas.
05:16Ça, c'est la justice qui doit trancher,
05:18qui doit juger,
05:19et ça a un métier.
05:20Et on fait des études pour ça.
05:22On n'appréhende pas non plus
05:24n'importe qui dans la rue
05:25s'il n'y a pas un caractère nécessaire à ça.
05:29C'est une mesure de police
05:30et qui est très cadrée
05:33comme la légitime défense.
05:34La légitime défense est sous condition.
05:36Mais c'est des petites nuances
05:38qui sont relativement simples
05:39quand on les connaît,
05:40mais c'est des choses, en fait...
05:42J'ai des schémas, moi,
05:43qui sont très simplifiés dans ma tête,
05:44c'est-à-dire que,
05:46vous voyez, dans cette position-là,
05:47dans la pièce dans laquelle on est,
05:48la porte est derrière moi.
05:50Vous m'agressez.
05:51À partir du moment où j'ai une porte derrière moi,
05:53je suis censé être en mesure de fuir.
05:55Si on inverse nos positions,
05:57derrière, il n'y a pas de possibilité de fuite.
06:00Donc là, je rentre dans le cadre
06:02de légitime défense de votre côté,
06:04mais pas du mien.
06:05Après, il y a une question de proportionnalité.
06:08Si je vous agresse avec un coup de poing,
06:09vous pouvez me donner un coup de poing.
06:11Ce n'est pas si simple
06:12quand on parle comme ça,
06:14mais face à un juge,
06:15c'est vrai qu'il faut quand même
06:16se prémunir d'une certaine...
06:18Voilà, il y a quand même des choses à savoir.
06:20Et ça, on a évoqué des cas très concrets
06:23dedans pour justement
06:24que les personnes fassent
06:26le rapprochement, mais très vite.
06:28Dans la partie sur les cambrioleurs
06:30et les cambriolages,
06:31vous mentionnez les signes
06:33que les cambrioleurs laissent sur les maisons.
06:36Comment vous avez appris
06:37à décrypter ces signes ?
06:38Est-ce que c'est vraiment courant ?
06:40Moi, j'ai demandé à des gendarmes,
06:42des gendarmes et policiers,
06:43parce que dans mon entourage,
06:44j'en ai quand même pas mal,
06:45pas mal d'enquêteurs.
06:46Et j'aurais dit
06:47est-ce qu'il y a des signes,
06:47est-ce qu'il y a des choses
06:48qu'on peut voir comment font
06:49leur reconnaissance,
06:50les cambrioleurs ?
06:51Ils ont dit
06:51alors, ce n'est pas systématique.
06:54Ça se faisait beaucoup
06:54dans les années 80, 90,
06:56mais ça existe encore.
06:58Et ces signes, en fait,
07:00ça va être tout ce qui est décrit
07:01dans le livre.
07:02une croix va avoir une signification,
07:04un rond, un point.
07:06Et c'est des choses
07:07qui se font parfois
07:08sur les clôtures,
07:08sur les maisons elles-mêmes,
07:09et parfois à 10 ou 15 mètres
07:11de la maison,
07:12d'une maison isolée,
07:13sur un bord de route.
07:15Et moi, j'ai pris pour habitude
07:17de faire le tour régulièrement
07:19de ma maison,
07:20de sa clôture.
07:21Et on peut déceler
07:22de temps en temps
07:23des petites choses
07:24qui sont différentes.
07:25Ça va être aussi
07:26une clôture qui est enfoncée,
07:28qui évoque le fait
07:31que quelqu'un a écrasé
07:33la clôture
07:33pour passer chez vous.
07:35Donc peut-être
07:35pour faire une reconnaissance.
07:37Donc en fait,
07:37il faut être très sensible
07:38à son environnement,
07:39l'observer régulièrement,
07:41et on va voir,
07:42ça va nous sauter aux yeux.
07:44Sans être parano non plus.
07:45Moi, je le fais
07:45lors d'une balade.
07:48C'est en désherbant,
07:49c'est en...
07:49Voilà, j'observe
07:50mon environnement.
07:51Et chaque chose
07:52qui va être différente
07:53d'un jour à un autre
07:54va me sauter aux yeux
07:55et va m'interroger.
07:57Et de là,
07:57je prends des mesures.
07:58Ensuite, mettre des caméras,
08:00le signifier à la police
08:02ou aux gendarmeries locales.
08:03Dire, voilà,
08:04j'ai remarqué ça chez moi.
08:05Soyez peut-être plus vigilants
08:06quand vous passez
08:07lors des patrouilles.
08:08Justement, vous disiez
08:09qu'il y avait beaucoup
08:09de mises en situation
08:11très précises
08:12dans votre livre.
08:13C'est rempli
08:14de ces situations-là.
08:16Est-ce que c'est des témoignages
08:17que vous avez recueillis
08:17directement ?
08:18Ou c'est des situations
08:20imaginées, fictives,
08:21mais que vous tirez
08:21de faire réelle ?
08:23Il y a les deux.
08:24Il y a des situations,
08:25notamment sur tout ce qui va être
08:26violence faite aux femmes,
08:28moi, j'ai entendu
08:29beaucoup de choses
08:30dans le cadre
08:31de ma carrière,
08:32mais c'était très difficile
08:34après les années,
08:35après décrire une situation
08:37précise comme on l'a pu
08:38le faire dans le livre.
08:40Donc, il a fallu justement
08:41aller vers certaines personnes
08:42ou vers certains enquêteurs
08:43pour demander.
08:45Et certaines personnes
08:45m'ont renvoyé
08:46vers des victimes
08:47où là, j'ai proposé,
08:50j'ai dit, voilà,
08:50est-ce que le partage
08:51ne serait pas trop pénible
08:53pour vous ?
08:54Parce que votre expérience,
08:56votre mauvaise expérience
08:57pourrait servir
08:58à beaucoup d'autres.
09:00Et j'ai eu, en fait,
09:01beaucoup de personnes,
09:02à ma grande surprise,
09:03dans mon entourage,
09:04qui m'ont révélé
09:06d'être victime
09:07de viols,
09:09d'agressions sexuelles,
09:11de situations très curieuses
09:13sur les réseaux sociaux
09:14ou les rencontres
09:15de sites de rencontres.
09:17Et souvent,
09:18ça partait par un manque
09:20de vigilance.
09:24Presque même, en fait,
09:25les femmes
09:26ne se sentaient pas légitimes
09:28de demander autant
09:30d'indications
09:31sur un homme
09:32qu'elles allaient rencontrer
09:33dans un futur proche.
09:36Mais j'ai dit,
09:36mais en fait,
09:36c'est se mettre vraiment en danger.
09:37Je me dis, oui,
09:38mais c'est délicat
09:39de demander à un homme
09:39de le voir en visio.
09:41J'ai dit, en quoi ?
09:42S'il n'a rien à se reprocher,
09:43en quoi ?
09:44C'est effectivement
09:45avec une réflexion
09:47en amont,
09:48on arrive à se dire,
09:49ben oui,
09:49pourquoi pas ?
09:50C'est légitime
09:51d'être rassuré
09:52avant un rendez-vous.
09:53Puis si la personne
09:53n'a rien à se reprocher,
09:55justement,
09:55elle va le comprendre.
09:56Elle va tout mettre en œuvre.
09:57Si la personne
09:58ne le comprend pas
09:58et réfractaire
10:00à rassurer une femme,
10:02si un homme est réfractaire
10:03à rassurer une femme
10:04qu'il doit rencontrer,
10:05je pense que le signe
10:06est déjà fort
10:07et il faut arrêter là.
10:09En règle générale,
10:10donc pas forcément
10:11dans ce cas
10:11de violences faites aux femmes
10:13et des réseaux sociaux.
10:15En règle générale,
10:16quelles sont les principales erreurs
10:17que les gens font
10:18face au danger,
10:19dans un danger immédiat ?
10:21C'est du fait du déni.
10:23C'est-à-dire qu'on est surpris
10:24quand on refuse
10:25de croire que ça existe.
10:28Ça fait partie d'un autre monde
10:30et quand l'autre monde
10:31vient à vous,
10:32il y a un effet
10:32de sidération,
10:34de surprise
10:35qui fait que soit
10:35vous êtes paralysé,
10:38soit vous êtes en surréaction.
10:40Ce qui fait que vous pouvez avoir
10:41une réaction ultra violente
10:42qui sortira du cadre même
10:45de la légitime défense.
10:46Pour rester dans le cadre
10:47de la légitime défense,
10:48il faut une certaine lucidité.
10:50Pour avoir cette lucidité,
10:52il faut une préparation.
10:55Exactement,
10:56quand on conduit
10:57une voiture puissante,
10:59si on n'est pas formé
11:00avant de la conduire,
11:03on peut avoir
11:03des surprises
11:04de comportement.
11:06Un virage
11:07qui se prend
11:07à 120 km à l'heure,
11:09soit on est un pilote,
11:11soit on est un jeune conducteur
11:12et auquel cas
11:13on n'aura pas
11:13les bons réflexes.
11:14Donc un pilote
11:15est formé
11:16et préparé
11:17à aller sur piste
11:18ou à prendre un virage
11:18à très grande vitesse.
11:22Être confronté
11:22à la violence,
11:23c'est quelque chose
11:23qui n'est pas anodin.
11:25C'est quelque chose
11:25qui ne vous arrive pas
11:26non plus tous les jours.
11:28Donc c'est d'un niveau
11:29de violence
11:30qui est supérieur
11:31à ce que vous avez l'habitude,
11:33d'un niveau de stress
11:33qui est supérieur
11:34à ce que vous avez l'habitude
11:35de vivre.
11:36Donc s'y préparer
11:37n'est pas complètement ridicule
11:39selon moi.
11:40Donc selon vous,
11:41comment est-ce qu'on devrait réagir ?
11:42On va prendre le cas
11:43d'un cambriolage par exemple.
11:44Si l'individu,
11:44le cambrioleur est armé,
11:46quelle est la meilleure façon
11:47de réagir ?
11:48Même si évidemment
11:48ça dépend de chaque situation.
11:50S'il est armé,
11:51je pense qu'entre les biens
11:53et notre vie,
11:54le choix est vite fait.
11:55En tout cas,
11:55en ce qui me concerne,
11:56entre préserver ma famille,
11:58la vie de ma famille
11:59et donner les biens,
12:02je préfère céder
12:02mes biens
12:03que de prendre un risque
12:04pour ma famille.
12:06Maintenant,
12:07quand on est acculé
12:08que notre vie
12:09est réellement en danger,
12:10effectivement,
12:11on peut être amené
12:12à réagir.
12:13Mais là encore,
12:13ça ne s'improvise pas
12:14et ça se prépare.
12:17Je parlais dans le livre
12:18l'utilisation par exemple
12:20du fusil du grand-père.
12:22Une arme
12:23qui serait en décoration
12:25dans la maison
12:26mais qui pourrait être
12:27éventuellement chargée
12:29et qui pourrait servir
12:30dans un cadre très précis,
12:32très très précis
12:33de violence faite la nuit.
12:36vous êtes sorti
12:38de votre sommeil,
12:39vous utilisez cette arme
12:41face à un individu
12:42qui est armé lui-même
12:43et qui est sur le point
12:44de s'en servir.
12:45Vous allez vous dire
12:46je suis hors la loi
12:47parce que ce fusil-là,
12:48je n'étais pas censé
12:49l'avoir,
12:49je n'étais pas censé
12:50m'en servir
12:50ou même un couteau
12:51parce que l'arme du grand-père
12:52chargée, approvisionnée,
12:54ça nécessite
12:54une certaine préparation.
12:56Donc là encore,
12:57on pourrait nous dire
12:57que même un fusil de chasse,
13:00on est chasseur,
13:01on a cette arme,
13:01ce n'est pas destiné
13:02à sa défense
13:02mais elle pourrait servir
13:04à sa défense
13:04ou simplement
13:05même un couteau de cuisine
13:06qui serait là
13:07pour et qui servirait
13:09pour se défendre.
13:10Si vous rentrez
13:11dans le cadre
13:11de la légitime défense,
13:13ces armes-là
13:13ou leur détention
13:15illégale
13:17ne rentrent pas
13:18en ligne de compte.
13:19C'est-à-dire
13:20qu'on vous sort
13:22de cette peine-là
13:23et on va juger,
13:25on va dire
13:25si vous n'aviez pas
13:26eu cette arme-là,
13:26vous seriez probablement mort.
13:28Donc on ne va pas
13:28vous juger
13:29et vous blâmer
13:31sur le fait
13:31d'avoir utilisé
13:32cette arme
13:34en détention
13:35illégale.
13:36Donc ça,
13:36c'est plein de petites choses
13:37qui font partie
13:38du domaine juridique
13:39que beaucoup ne savent pas
13:40mais quand on le sait,
13:42c'est quand même bien
13:42et en plus,
13:44les préfectures
13:45et les gendarmeries,
13:46les gendarmeries,
13:47les commissariats de police
13:48ont demandé
13:48à ce que les gens
13:48ramènent les armes
13:49qu'ils avaient de collection,
13:50etc.
13:52Dans la même période
13:53où on a félicité
13:54les Ukrainiens
13:54de prendre la défense
13:56du pays
13:56avec justement
13:57les armes
13:58qu'ils avaient
13:58comme nous,
13:59le résistant,
13:59ils avaient le fusil
14:00du grand-père.
14:01Et aujourd'hui,
14:03on nous dit
14:03qu'on est en danger
14:04avec la Russie
14:05et qu'il faut se réarmer,
14:08il faut réarmer le pays,
14:09il faut reformer les gens.
14:11Alors moi,
14:12je ne dis pas
14:12qu'il faut détenir
14:13des armes
14:14de manière illégale,
14:15mais quand on en a
14:16et qu'on peut être amené
14:18à s'en servir,
14:19il faut bien connaître
14:19le cadre légal
14:20et il faut prendre
14:21ses responsabilités
14:22et assumer.
14:24Donc moi,
14:24je suis pour,
14:25en tant qu'ancien gendarme,
14:26ce serait regrettable
14:27de dire qu'il faut agir
14:29en dehors
14:30de toute légalité.
14:31Non,
14:32c'est soyez au courant
14:33de la loi,
14:34soyez au courant
14:35que vous êtes en mesure
14:36de vous défendre
14:37et avec quoi,
14:40en fait ?
14:40Voilà,
14:41c'est ça,
14:41c'est connaître la loi.
14:42Parce que ceux
14:43qui sont en face de vous,
14:44ceux qui vous cambriolent,
14:45vont très souvent
14:46vous cambrioler de jour
14:47parce qu'ils savent
14:48que le cadre
14:49de légitime défense
14:50est très différent
14:51de jour.
14:52en journée,
14:53vous n'êtes pas sorti
14:53de votre sommeil
14:54donc vous êtes censé
14:55être en pleine lucidité
14:57donc si vous faites
14:58preuve de violence
15:00ou de brutalité,
15:01vous êtes pénalement responsable.
15:03Et entre quelqu'un
15:04qui vole un bien
15:05et quelqu'un
15:06qui répond par la violence
15:07ou la brutalité,
15:09face à un juge,
15:10ça ne tient pas.
15:10Ce sera la personne,
15:12la victime,
15:12ce sera la personne
15:13qui avait voulu
15:14voler des biens
15:15et non pas la personne
15:17qui a répondu
15:17avec violence.
15:19C'est comme ça.
15:20Donc vous seriez
15:20pour l'autorisation
15:21du port d'armes
15:23généralisé ?
15:25Non,
15:26ça c'est un sujet
15:26qui est quand même
15:29assez important.
15:30Pour avoir porté
15:31des armes
15:32pendant pratiquement
15:3220 ans de ma vie,
15:35je pense que c'est
15:35une très grosse responsabilité.
15:38Avoir une arme,
15:40il faut être en mesure
15:41de la protéger,
15:42de la défendre,
15:43de la garder avec soi.
15:45Il faut avoir
15:45un bagage technique
15:46qui n'est pas
15:48à la portée
15:49d'un moyen
15:50et puis ça peut
15:52se retourner
15:52contre soi.
15:54Et puis en même temps,
15:56il y a une telle fragilité
15:57en ce moment
15:58émotive,
15:59émotionnelle,
16:01une fragilité émotionnelle
16:02qu'on voit,
16:03les gens s'énervent
16:03pour un rien.
16:04Donc posséder une arme
16:06pour tout le monde,
16:08je pense que non,
16:09ce ne serait pas
16:10une bonne solution.
16:11Par contre,
16:12doter
16:12d'un port d'armes
16:14des gens
16:15qui sont
16:16en mesure
16:17de le faire.
16:18Moi,
16:18je vais prendre mon exemple,
16:19mais même en me prenant
16:21moi,
16:21il faudrait que ce soit soumis
16:22à des tests réguliers
16:24tous les ans,
16:27des tests
16:27au niveau psychique
16:29et au niveau technique,
16:31à savoir
16:31est-ce que je suis en mesure
16:32encore d'utiliser
16:33une arme
16:33de manière précise.
16:35Mais j'ai fait 15 années
16:36au GIGN,
16:37je suis passé du jour
16:38au lendemain
16:38d'être surarmé
16:40à zéro,
16:41en pleine période
16:42post-attentat.
16:45Moi,
16:45j'ai quitté en 2018,
16:46en 2015,
16:47on était en pleine période
16:48d'attentat.
16:49Donc,
16:49est-ce que se priver
16:50d'un savoir,
16:53parce qu'on est nombreux
16:54à quitter les institutions
16:55ou les forces spéciales
16:57tous les ans,
16:58est-ce que c'est judicieux
16:59de se priver
17:00justement d'une réserve
17:01comme ça ?
17:02Moi,
17:03je ne suis pas sûr.
17:04Je pense que
17:05si j'avais une arme,
17:06là,
17:06dans la rue,
17:07je ne serais pas dangereux,
17:09mais je pourrais apporter
17:10une aide
17:10efficace
17:12si j'étais témoin
17:14justement
17:15d'un acte terroriste
17:16ou autre.
17:17Et est-ce que vous pensez
17:18justement que la France
17:19est mieux préparée
17:21maintenant,
17:21d'un point de vue
17:22plus général,
17:23justement,
17:23en cas de guerre
17:24ou en tas d'attentats ?
17:25On revient à ce que vous disiez.
17:27Est-ce que vous pensez
17:27qu'on est mieux préparé
17:28maintenant qu'en 2015 ?
17:30Non.
17:32Non, absolument pas.
17:34Je pense qu'on n'a pas
17:35tiré les enseignements,
17:37alors que ce soit
17:38au niveau politique,
17:40moi,
17:40j'en suis convaincu.
17:42Alors après,
17:43je n'ai pas rentré
17:43dans les débats,
17:44je ne fais pas de politique,
17:45mais de ce que je vois,
17:47je n'ai pas le sentiment
17:48qu'il y a eu des mesures
17:49efficaces
17:50qui ont été prises.
17:51D'un point de vue
17:52technique,
17:54opérationnel,
17:55je pense qu'il y a eu
17:56beaucoup de propositions
17:56qui ont été faites
17:57par des chefs militaires,
17:59des généraux,
18:01des gens qui se sont posés
18:01sur les...
18:02vraiment,
18:03qui ont posé
18:03les bonnes questions
18:04avec une expertise,
18:05mais je pense qu'ils n'ont
18:06pas été écoutés
18:06par les politiques.
18:07Parce que les intérêts
18:10des politiques
18:11sont peut-être autres
18:12ou intérêts du pays
18:13sont autres
18:14que la sécurité.
18:15Et on le voit
18:16dans les réactions
18:17faites aujourd'hui
18:18en urgence.
18:20On voit bien
18:20qu'on a délaissé
18:21quand même
18:21un certain nombre
18:22de choses.
18:23Quand on réagit
18:23dans l'urgence,
18:24c'est qu'on ne sait pas
18:25appuyer.
18:26Les attentats,
18:27ça fait 10 ans.
18:27quand on parle aujourd'hui
18:29de faire une réserve
18:30en urgence
18:31pour un éventuel conflit
18:34armé vers l'extérieur,
18:36moi,
18:37je tombe de ma chaise
18:38parce qu'en fait,
18:39on parle de choses
18:39des gens en interne
18:40qui n'ont pas été gérées
18:41depuis des années
18:42et qui auraient pu être faites.
18:44Après,
18:44au niveau de la population,
18:45ce que j'ai constaté,
18:46c'est un gros déni.
18:47C'est-à-dire qu'en 2015,
18:49on avait une population
18:50qui était très favorable
18:51aux forces de l'ordre
18:51et en 2018,
18:53avec ce qui s'est passé
18:54avec les gilets jaunes,
18:55on a parlé
18:56de violences policières
18:57et là,
18:57il y a eu une division
18:58au niveau de la population.
19:02Il y avait les pour-pro-police
19:04et les contre-police.
19:05Et on a politisé le débat,
19:07c'est-à-dire qu'on a mis
19:08les pro-police
19:09sont extrême droite
19:10et les anti-police
19:13sont extrême gauche.
19:15Mais la masse,
19:16en fait,
19:17qui se situe
19:17un petit peu au milieu,
19:20on fait quoi ?
19:21On dit quoi ?
19:22Comment on se situe ?
19:23Et en fait,
19:24les gens,
19:24dans le doute,
19:25n'osent plus parler
19:26de sécurité
19:27parce que quand on parle
19:27de sécurité,
19:28on est tout de suite
19:28taxé d'extrême
19:30et politisé.
19:31Donc,
19:31il y a une espèce
19:32de déni face à la violence
19:33et moi,
19:34je l'ai vu à la sortie
19:34du livre
19:35en octobre 2023
19:37qui n'a pas été
19:38très bien perçu.
19:39j'ai été politisé
19:41tout de suite.
19:41Alors que je ne fais
19:42absolument pas de politique
19:44et là,
19:44je me défie quiconque
19:45d'aller voir mes réseaux sociaux,
19:47d'aller gratter mes commentaires,
19:48de voir si j'ai une once
19:50de violence en moi
19:51ou de brutalité.
19:52Alors,
19:52j'ai eu,
19:53par ma jeunesse,
19:55parce qu'on fait tous
19:56des erreurs,
19:57mais comme tous,
19:58quand on est ado,
19:59on est assez dans la revendication,
20:01on est un peu activiste,
20:03d'une certaine manière,
20:04de son environnement,
20:06face à son environnement.
20:07Mais aujourd'hui,
20:08je suis plutôt apaisé
20:09et depuis que j'ai écrit
20:10je suis très apaisé
20:11et j'essaie justement
20:12d'informer
20:13pour éviter
20:14la brutalité
20:15et la violence
20:15parce que c'est quelque chose
20:16qui me dresse toujours le poil.
20:20Je suis contre la violence gratuite.
20:23Mais il y a un déni
20:23qui a été fait aujourd'hui.
20:25On s'intéresse plus
20:26à mon livre
20:26et la preuve en est
20:27même de cette interview.
20:30Il n'est jamais trop tard
20:31pour bien faire,
20:31j'ai envie de dire.
20:32Vous m'aviez dit tout à l'heure
20:33que vous aviez été accusé
20:35de faire tomber
20:36les gens dans la paranoïa
20:38et que c'était un livre
20:39plutôt anxiogène.
20:40Qu'est-ce que vous avez
20:41à répondre à ça ?
20:43La preuve que non
20:44parce qu'aujourd'hui,
20:46il sort du tiroir
20:47à une époque
20:48où je crois
20:49qu'on n'était plus vraiment
20:50enclin
20:52à le réimprimer.
20:54Alors,
20:56moi,
20:56je ne me réjouis pas
20:57du profit financier
20:59que je pourrais faire
20:59d'un livre comme ça.
21:00il faudrait vraiment
21:02vendre énormément
21:03pour que ce soit
21:04un gain
21:05très intéressant
21:07pour moi.
21:09Mais en fait,
21:09quand on écrit un livre,
21:10c'est vraiment
21:11par conviction
21:11et c'est vraiment
21:12pour qu'il soit partagé.
21:14Et quand je vois
21:14le peu de vente
21:15qu'il y a eu,
21:16même si quand on regarde
21:17les chiffres
21:19de livres vendus
21:20par auteur,
21:22on est au-dessus.
21:23Mais par rapport
21:24à l'utilité
21:25qu'il peut avoir
21:26et le besoin
21:27qui se fait sentir actuellement,
21:29je trouve qu'on est vraiment
21:30très faible.
21:31Moi,
21:32je me réjouis.
21:32Je me dis,
21:33il n'est jamais trop tard
21:34pour bien faire,
21:35mais on a un temps de retard.
21:37Et là encore,
21:38il y a beaucoup de gens
21:39qui vont se pencher
21:39sur ce livre en urgence.
21:41Et je pense que c'est dommage.
21:42Mais bon,
21:46voilà,
21:46faites-le.
21:47Faites-le.
21:48Mais j'ai été jugé
21:49très vite.
21:51Et je pense que même
21:51qu'on en parlait tout à l'heure,
21:53mais quand j'ai fait
21:54des interviews
21:56dans des grosses radios,
21:58ou télévision,
22:01les gens qui m'ont invité
22:02avaient tous les matins,
22:04moi,
22:05je suis passé
22:05par un portique
22:06de sécurité,
22:08je suis passé
22:08par une fouille
22:09des agents de sécurité
22:10et quand j'arrive
22:11sur le plateau,
22:12on me dit,
22:13non,
22:13mais vous êtes parano.
22:16Et je suis passé,
22:17en fait,
22:17si vous avez un portique
22:18de sécurité,
22:19si vous avez autant
22:20d'agents de sécurité
22:20et quand vous quittez,
22:22vous avez une escorte
22:23pour vous déposer
22:23dans le taxi,
22:24rentrer chez vous
22:25et le matin,
22:25pareil,
22:26je suis désolé.
22:27Moi,
22:28j'écris
22:29pas pour ces gens
22:30qui sont surprotégés,
22:31très protégés
22:32et c'est bien
22:32et tant mieux pour eux.
22:34Mais il y a la majorité
22:34des Français
22:35qui ne le sont pas.
22:36On parlait tout à l'heure
22:37de quelqu'un
22:38qui tient un bureau de tabac
22:39et qui vend du tabac
22:40et qui se fait cambrioler.
22:41Quand il tire son rideau,
22:42quand il lève le matin,
22:44il n'y a pas
22:44d'agent de sécurité
22:45qui va le protéger.
22:47C'est pour lui,
22:48c'est pour eux
22:49que j'écris.
22:50Ce n'est pas
22:50pour les privilégiés,
22:51les quelques privilégiés
22:52de nos médias,
22:54de nos politiques.
22:54Ce n'est pas pour eux.
22:56Pour en venir
22:57à vos expériences personnelles,
22:59est-ce que vous avez déjà
23:00été confronté vous-même
23:01à une situation
23:02où vous avez dû avoir recours
23:03à la légitime défense ?
23:04Alors oui,
23:06très tôt dans ma vie,
23:07à 17 ans,
23:07j'étais victime
23:09de harcèlement.
23:10J'étais victime
23:11quand j'étais très jeune,
23:13à l'âge
23:13d'à peine
23:14une dizaine d'années,
23:15peut-être 6-7 ans,
23:17très très tôt,
23:18ce qui a fait
23:19que je me suis formé
23:19au sport de combat.
23:20Et puis à 17 ans,
23:23j'ai été de nouveau
23:24victime
23:25de harcèlement.
23:26Sauf que là,
23:27j'avais un bagage
23:27technique
23:28et un physique
23:29qui faisait que
23:30je pouvais répondre.
23:32J'ai répondu.
23:33Mais j'ai répondu
23:34avec excès.
23:36Et ça s'est traduit
23:38par une blessure grave
23:39d'un élève.
23:41Donc je suis passé
23:42en conseil de discipline,
23:43j'ai été exclu
23:44quelques jours
23:45du lycée
23:45et j'ai été mis
23:46en marge.
23:47Et je suis passé
23:48pour la brute épaisse
23:49du lycée.
23:50Ce qui fait qu'en fait,
23:51j'étais confronté
23:52à cette légitime
23:54défense.
23:56Ma défense
23:57était légitime,
23:59était même nécessaire
24:00parce que ça a stoppé
24:01le harcèlement.
24:03Mais est-ce qu'elle était
24:03proportionnelle
24:04à l'attaque ?
24:06Non.
24:07Donc très tôt,
24:08en fait,
24:08à 17 ans,
24:08j'étais confronté
24:09à ça
24:10par justement
24:12cette réflexion
24:13à me dire
24:13d'un point de vue moral,
24:16c'était nécessaire,
24:18c'était légitime,
24:20mais d'un point de vue légal,
24:21j'aurais pu aller en prison.
24:24Donc cette réflexion
24:25m'a amené
24:26toute ma vie
24:27à avoir cette réflexion.
24:28Et j'ai même revu
24:29cet élève
24:30l'an dernier
24:30pour une interview.
24:32On s'est revu
24:33presque 25 ans après.
24:35Et lui m'a raconté
24:36son parcours
24:36médical chaotique,
24:39extrêmement dur.
24:40Il a eu
24:402-3 ans
24:41de chirurgie esthétique.
24:42Enfin,
24:42ça a été
24:43très très lourd
24:44parce que j'étais
24:45dans l'excès, quoi.
24:46Donc,
24:47surréaction.
24:48Ce que je disais
24:48tout à l'heure,
24:50face à la surprise,
24:51on peut surréagir.
24:52J'ai surréagi.
24:53D'où l'intérêt
24:54de ce livre
24:55à un moment donné
24:55de dire,
24:56voilà,
24:56moi,
24:56ce qui m'arrivait à moi,
24:57je ne veux pas
24:57que ça vous arrive à vous.
24:59Et encore,
24:59je m'en sors bien.
25:01Et lui aussi,
25:01parce que lui,
25:02il a fait sa vie
25:04avec des enfants,
25:05il a un métier,
25:06il a très bien réussi.
25:08Et c'était
25:09un soulagement pour moi
25:10de le revoir
25:10après tant d'années
25:11et de savoir
25:13une vie plutôt correcte,
25:14quoi,
25:14par rapport à ce que
25:16j'ai engendré
25:16en début de vie.
25:18En fait,
25:18ce que vous essayez
25:19de transmettre,
25:20c'est apprendre
25:20à bien se défendre,
25:21en fait, finalement.
25:22Oui, correctement.
25:24En fait,
25:25ne pas être
25:26dans la paralysie
25:28et n'être qu'une victime
25:30avec les pieds et poings
25:32liés
25:32de par son manque
25:35de lucidité,
25:36son mental
25:36inefficace
25:37face à une situation
25:39et ne pas être
25:40en surréaction
25:40qui pourrait vous poser
25:41problème aussi
25:42et vous amener
25:42dans un tribunal
25:44et en prison.
25:46Ce qui serait normal aussi
25:48quand on surréagit,
25:49à un moment donné,
25:49il faut assumer aussi
25:50ses actes.
25:51Et en fait,
25:51si on ne s'est pas
25:52préparé,
25:54et là,
25:54j'ai une carrière
25:55longue quand même
25:56au GIGN,
25:57si on est en mesure
25:59de faire face
25:59à des situations
26:00complexes,
26:01des situations
26:02de crise extrêmes,
26:03c'est qu'on a
26:04une préparation
26:05mentale,
26:06physique et technique.
26:08Et en fait,
26:09moi,
26:09j'en suis le premier témoin
26:11pour atteindre
26:11l'excellence,
26:12c'est un travail régulier.
26:14Et au GIGN,
26:15on n'est pas plus parano
26:16que les autres,
26:16mais on est très entraînés.
26:18Donc,
26:19j'ai voulu faire
26:19un manuel adaptable
26:21à tout à chacun.
26:22Tout le monde
26:22peut le lire,
26:24peut mettre en place
26:25ses différents conseils
26:26et peut vivre
26:28correctement.
26:29On n'est pas
26:30dans la paranoïa.
26:31Est-ce que ça vous est
26:31déjà arrivé
26:32de devoir intervenir
26:33dans une bagarre,
26:35par exemple,
26:35dans le métro
26:36ou une agression
26:36dans le métro
26:37pour défendre
26:38quelqu'un
26:38qui n'arrivait pas
26:39à se défendre lui-même ?
26:40Oui,
26:40plusieurs fois.
26:41Plusieurs fois,
26:42c'est même cité
26:43dans mon premier livre
26:44GIGN,
26:44confession d'un homme,
26:45où une femme
26:45s'était fait agresser
26:46dans le métro,
26:47une touriste japonaise
26:48qui s'était fait
26:48voler son sac
26:49à l'arraché
26:50de manière assez violente.
26:52Et en fait,
26:53la personne s'était
26:54mise entre les deux voitures.
26:57Il y avait deux métros
27:01qui étaient à l'arrêt
27:01et il s'était mis
27:02entre les deux
27:03et il menaçait
27:04de frapper encore
27:06des gens
27:07et je suis intervenu.
27:10Alors,
27:10à main nue
27:10parce que j'en avais
27:11la capacité,
27:13j'en avais
27:14la capacité technique,
27:15mais tout le monde
27:16n'est pas même à ça.
27:17Puis moi,
27:18j'ai vu que les gens,
27:18en fait,
27:19ils étaient sans réaction.
27:20À part sortir le portable,
27:22ce qui n'est pas forcément
27:23une mauvaise chose
27:24parce que ça peut servir
27:25pour un jugement ensuite.
27:27Ça fait...
27:27n'importe d'épreuve.
27:30Mais la première des choses,
27:31c'est appeler les secours
27:32et puis avant
27:33de sortir le portable.
27:34Et là,
27:35en l'occurrence,
27:35j'aurais aimé
27:36qu'ils appellent la police
27:36un peu plus rapidement
27:37et qu'on puisse
27:38me prêter main forte.
27:39Mais ça arrivait
27:40dans de nombreux cas
27:41où intervenir
27:42sur un homme
27:43une fois dans la rue.
27:43C'était à la place
27:45de l'opéra.
27:47Un homme qui frappait
27:47sa femme en pleine rue.
27:50Des gens ne faisaient rien.
27:51J'y suis allé
27:52et puis je lui ai pris le bras,
27:53je lui ai mis le bras
27:54dans le dos,
27:54j'ai fait une clé de bras,
27:55je ne l'ai pas frappé.
27:57Je l'ai ramené à la raison.
27:59C'était la question
28:00que j'allais vous poser ensuite.
28:02Vous trouviez qu'en général,
28:03les gens n'agissaient pas
28:04dans ces cas d'agression
28:05dans le métro ou dans la rue.
28:07Si justement,
28:08en se préparant au pire,
28:10ça nous permet,
28:10enfin ça permet aussi
28:11aux citoyens
28:12de savoir comment intervenir
28:13et de défendre quelqu'un
28:15qui n'arrive pas
28:15à se défendre.
28:16Ce qu'on explique
28:19avec Jean-Luc Rivard
28:19dans ce livre,
28:22c'est comment éviter
28:24les violences.
28:25si toutefois,
28:27vous êtes témoin
28:28ou si vous n'avez pas
28:29d'autre choix
28:30que de répondre
28:32par l'usage
28:34de la force,
28:35ne le faites pas
28:36n'importe comment
28:36et évitez de le faire seul.
28:38On ne devient pas
28:40membre du GIGN
28:41ou combattant MMA
28:43comme ça
28:44en un claquement de doigts.
28:45Il ne s'agit pas
28:46en fait de se préparer
28:47et d'avoir
28:47une haute opinion
28:49de ses capacités
28:50et d'être
28:51trop présomptueux
28:51sur ses capacités
28:52et de se planter
28:53en mettant
28:54en remettant
28:56sa cape
28:56de super-héros
28:57et en allant
28:58protéger quelqu'un.
28:59Non.
29:00Là en fait,
29:00c'est ce qu'on dit,
29:02c'est essayer
29:02de vous organiser.
29:04Essayer de déceler
29:05les personnes
29:05qui seront favorables,
29:08qui seront
29:08d'une aide utile.
29:11Et à ce moment-là,
29:12tenter de fédérer.
29:13Et ça,
29:14quand on est
29:14en pleine sidération,
29:15parfois c'est juste
29:16oh,
29:17il se passe quelque chose,
29:19il est temps d'agir.
29:20Aidez-moi
29:21et vous allez faire ça.
29:22Et en fait,
29:22on essaie de construire
29:24avec ce livre
29:25des leaders.
29:26Alors pas des leaders
29:27physiques
29:28qui vont dire
29:29ben moi en fait
29:30avec ma force
29:30je vais prendre le lead
29:31et puis les autres.
29:32Non.
29:33Parfois,
29:33c'est l'ascendant psychologique
29:34par la lucidité.
29:36Je suis lucide,
29:37je vois une situation,
29:38je vais désigner.
29:39Et quand on est
29:40en situation de stress,
29:42vous pouvez
29:43faire sortir du stress
29:45ou même sous stress
29:46faire agir quelqu'un
29:47en lui donnant un ordre.
29:48Parce qu'en fait,
29:48la personne qui est stressée
29:50va écouter
29:51de manière très
29:51très automatique
29:54un ordre clair.
29:55Il va vous identifier
29:56comme étant le leader,
29:57vous avez la tête,
29:58il sera les jambes
29:59ou les bras.
30:00Qu'est-ce que
30:01ceinturer la personne,
30:02moi je vais faire ça.
30:03Lui,
30:04vous vous ceinturez les jambes,
30:05moi je vous ceinturez les bras,
30:06vous prenez un bras,
30:07toi tu le désarmes,
30:08son couteau,
30:09n'importe quoi,
30:10mais une fois qu'il est pris.
30:11Et ça se fait très très vite.
30:12Ça,
30:13on a du recul
30:13par rapport aux attentats
30:15qui a pu y avoir
30:16où en fait,
30:16des gens ont organisé
30:18une défense
30:18ou même,
30:19on prend encore plus loin
30:20dans les camps de concentration
30:21où il y avait quand même
30:22énormément de monde.
30:24Alors ça ne se sait pas
30:24plus que ça,
30:25mais il y a des gens
30:26en fait qui se sont formés,
30:28qui ont formé des groupes
30:29et qui se sont rebellés.
30:31Alors il y a eu de la perte,
30:32mais il y a eu des gens
30:33qui ont réussi à s'évader
30:34de camps de concentration.
30:36Et ça en fait,
30:37c'est de l'humain,
30:38c'est réussir à fédérer
30:39très rapidement.
30:40Et ça passe par un certain
30:41nombre de choses
30:42à savoir et à se former.
30:44Et c'est ce qu'on dit
30:45dans le livre.
30:46Par rapport aux attentats
30:47de novembre 2015,
30:50vous commencez votre livre
30:51en parlant de la conférence
30:52que vous aviez donnée
30:53en février 2015.
30:54Est-ce que vous pouvez nous
30:55parler un peu de cette conférence
30:56et comment elle a été reçue ?
30:57En fait,
30:58en janvier 2015,
31:00j'étais au GIGN
31:00et je suis intervenu
31:02avec mon groupe
31:03sur les frères Kouachi.
31:04Donc, on était vraiment
31:05au cœur de la crise.
31:07On était dans la traque
31:08et dans l'intervention.
31:11Il y a eu une espèce de...
31:13Enfin, on était en rouge
31:16écarlate vigipirate.
31:18Et il y a eu un certain
31:19nombre de lois
31:20qui ont été votées
31:21et de mesures,
31:22en fait,
31:22qui ont été prises.
31:23C'est-à-dire que
31:23toutes les salles de spectacle
31:25en France
31:26et notamment à Paris
31:27devaient être équipées
31:29d'agents de sécurité
31:34qui devaient procéder
31:36à des fouilles
31:37à l'entrée.
31:39Et ça, en fait,
31:40ça a créé
31:41un marché.
31:43Il y avait un appel d'offres
31:45et il y a eu
31:45différentes sociétés
31:47qui se sont proposées
31:48à ce service.
31:50et j'avais un ami
31:52qui était directeur
31:53d'une société
31:54justement de sécurité
31:55qui me dit
31:56écoute,
31:57il faut qu'on explique
31:58un petit peu
31:59les risques
31:59que vont prendre
32:01les directeurs de spectacle
32:03en continuant
32:03à faire des spectacles
32:04avec certains humoristes
32:06ou certaines personnes
32:07ou certaines scènes
32:08de théâtre.
32:09Et pour ça,
32:10en fait,
32:10il faudrait leur expliquer
32:11ce qu'est le terrorisme.
32:13Est-ce que toi,
32:13tu pourrais faire des conférences ?
32:15J'ai dit,
32:15moi, je ne peux pas.
32:16Je suis proposé
32:18de me rémunérer
32:19mais on ne peut pas
32:19quand on est fonctionnaire
32:21et quand on est militaire
32:22on ne travaille pas
32:23comme ça en parallèle
32:24faire des conférences
32:25ça ne s'improvise pas
32:26et c'est des demandes
32:27d'autorisation.
32:28Mais je lui ai dit
32:28écoute,
32:28moi ce que je peux faire
32:29c'est passer
32:29et leur expliquer
32:31mais à titre amical
32:33en fait entre citoyens
32:35dire voilà,
32:35moi je suis un peu plus éclairé
32:37peut-être que vous
32:38sur la menace
32:38de par la connaissance
32:40et par rapport à la DGSI
32:42les renseignements
32:42qu'on peut avoir
32:43donc je peux vous dire
32:44ce que vous risquez
32:45et comment vous en prémunir.
32:48Il me dit
32:48ce serait top.
32:49Et j'y suis allé
32:50et j'ai expliqué
32:51je dis voilà ce que vous risquez
32:52et j'ai décrit
32:52exactement
32:53ce qui s'est passé
32:54au Bataclan
32:55et il me disait
32:56ce qui s'est passé
32:57au mois de janvier 2015
32:59il y a trois facteurs
32:59en fait
33:00il y a trois cibles
33:01c'est les policiers
33:02avec Clarissa Jean-Philippe
33:03qui était attaquée
33:04c'est les juifs
33:06avec l'épicerie
33:09avec l'hypercachère
33:11et puis Charlie Hebdo
33:12parce que c'est Charlie Hebdo
33:14mais nous écoutez
33:15nous on est vraiment
33:16on est loin de tout ça
33:17on ne sera pas des cibles
33:19et j'ai dit
33:20tenez en compte
33:22que vous êtes
33:22pour eux
33:23des mécréants
33:23vous serez potentiellement
33:25vous êtes potentiellement
33:26des cibles
33:27dans les semaines
33:28les mois à venir
33:28les années à venir
33:29je ne vous le souhaite pas
33:30mais ça peut arriver
33:31certains sont restés
33:32et m'ont dit
33:32mais qu'est-ce qu'on peut faire
33:33j'ai dit alors
33:34ça va vous coûter
33:35un peu d'argent
33:36mais c'est vrai
33:36qu'il faut prendre
33:37des agents de sécurité
33:38mais maintenant
33:38les agents de sécurité
33:39ne pourront pas
33:40tout stopper
33:41mais ce sera
33:41la priorité
33:43quand on est pris
33:44dans un attentat
33:45c'est la fuite
33:45donc les petites portes
33:47par lesquelles le public
33:48quitte les salles de spectacle
33:51c'est trop étroit
33:52il faut les élargir
33:53on m'a dit
33:53mais oui
33:54mais là ça a un coût
33:54je dis
33:55bah oui
33:55mais ça c'est à vous
33:56d'évaluer en fait
33:57ce coût là
33:58et de voir
33:58si ça vaut le coup
34:00en ce moment
34:00ou pas
34:00et puis après
34:01c'est faire des pièces
34:02de confinement
34:03très très rapides
34:03avec des gens
34:04qui sont formés à ça
34:05et qui vont
34:06comme une hôtesse de l'air
34:08dans un avion
34:08qui va diriger
34:09vers les portes de secours
34:10etc etc
34:10ou prendre les mesures
34:11et mettre le masque à oxygène
34:12ça en fait dans un avion
34:14c'est devenu
34:15comme mettre sa ceinture de sécurité
34:16c'est un automatisme
34:17et bien là en fait
34:19j'ai essayé d'apporter
34:20des automatismes
34:20pour les salles de spectacle
34:22j'ai pas été pris au sérieux
34:25et en décembre
34:26enfin après le mois de novembre 2015
34:28j'étais rappelé
34:29sauf que moi j'étais
34:30gendarme aux géhygiènes
34:31et nous on avait réduit
34:32nos temps d'alerte
34:34donc
34:34enfin nos
34:35nos délais d'alerte
34:38donc j'étais plus en mesure
34:39de faire la moindre conférence
34:40il aurait fallu aménager justement
34:43ces salles de spectacle
34:44pour ne pas éviter les attentats
34:46évidemment
34:47mais pour mieux protéger
34:48pour faire moins de dégâts
34:49mais on aurait
34:49on aurait sauvé des vies
34:50enfin je veux dire
34:51c'est dur pour moi
34:53de le dire aujourd'hui
34:54de dire
34:55ben voilà
34:55oui on aurait
34:56si on m'avait écouté
34:57si et si et si
34:58mais je regrette
35:00je regrette de pas
35:01peut-être que j'ai pas eu
35:03les bons mots
35:04peut-être que
35:05moi en fait
35:07venant de
35:08mon univers
35:09un peu
35:10très précautionneux
35:12qui est le GIGN
35:13qui est la gendarmerie
35:14arrivé dans un domaine
35:16où justement
35:16il y a peut-être
35:17il y avait un déni
35:18un fort déni
35:19de la violence
35:20et des risques
35:21qu'ils encouraient
35:22peut-être que j'aurais dû
35:23passer par un espèce de sas
35:25pour adapter mon discours
35:26peut-être que c'est mon discours
35:28aussi
35:28qui ne convenait pas
35:28il faut savoir se remettre
35:29aussi un petit peu en question
35:30comme là avec ce livre
35:32ce livre j'ai vraiment
35:33j'ai justement
35:34je le dis en préambule
35:36il faut dire
35:37ben voilà
35:37ce par quoi je suis passé
35:39j'ai pas été pris au sérieux
35:40donc aujourd'hui
35:41essayer de prendre
35:42au sérieux
35:43ce que je dis
35:44mais malheureusement
35:45les peu d'interviews
35:47que j'ai pu faire
35:48parce que j'ai été boycotté
35:49par les médias
35:50j'ai pas été pris au sérieux
35:51par les médias
35:52et pourquoi ?
35:52parce qu'ils n'ont même pas lu
35:53ce préambule
35:54c'est dommage
35:55et justement
35:56par rapport à ces salles
35:57de confinement
35:58vous en parlez aussi
35:59dans votre livre
36:00par rapport au co-briolage
36:01à se confiner
36:02justement dans une pièce
36:03au rez-de-chaussée
36:03par exemple
36:04de préférence
36:04vous aviez dit
36:05est-ce que justement
36:07le fait de se confiner
36:09est mieux
36:09que de tenter de fuir
36:10dans certaines situations ?
36:12en fait la priorité
36:13c'est de fuir
36:13c'est de fuir
36:14le plus loin possible
36:15de la crise
36:16mais quand on ne peut pas fuir
36:18et quand on a une pièce
36:19qui est aménagée
36:20au préalable
36:20pour vous protéger
36:22ça peut être très sécurisant
36:24ça dure un temps
36:27ça ne peut pas durer
36:28sur une prise d'otage
36:29qui s'étalerait
36:29sur plusieurs jours
36:30ça peut rester dangereux
36:32de s'isoler
36:33justement dans une pièce
36:34mais tout ça
36:36pareil
36:37une pièce de confinement
36:38on a cherché à savoir
36:40on a cherché à savoir
36:42dans les prises d'otages
36:43ce qu'on appelle
36:43le hamoc
36:44ce qu'on a pu observer
36:45c'est que
36:46les classes
36:48qui ont été
36:48fermées à clé
36:49ou qui étaient barricadées
36:50les tueurs de masse
36:52en fait
36:52ne s'attardent pas
36:53à partir du moment
36:54il faut qu'ils tuent
36:55rapidement
36:56mais comme
36:57lors des attentats
36:58ils tuent très très rapidement
37:00et ensuite
37:00ils reviennent
37:02sur ce qu'ils ont fait
37:02quand il y a du temps
37:03quand il y a une prise d'otages
37:04qui s'organise
37:05mais dans le cadre
37:06de la tuerie de masse
37:07ils vont au plus efficace
37:08donc une porte fermée
37:09ils n'insistent pas
37:10ils ne vont pas insister
37:11pour l'ouvrir
37:11donc ils se déplacent
37:13donc une pièce de confinement
37:15mais déjà
37:15c'est verrouiller la porte
37:16qu'on ne soit pas
37:18dans une cible
37:19dans ce temps
37:20où le tueur
37:22est affamé
37:23en fait
37:23ils cherchent
37:24la cible
37:25la plus facile possible
37:26ensuite
37:27il faut que
37:28si quelqu'un
37:29qui est
37:31assez technique
37:33là dessus
37:33une balle de kalachnikov
37:34va traverser
37:35un mur en placo
37:36donc là
37:37c'est de la pure logique
37:38c'est à dire
37:38qu'il faut un mur porteur
37:40ou un mur
37:41qui soit sécurisé
37:42ou avec
37:42des meubles devant
37:44enfin il y a
37:44tout un tas de choses
37:45à mettre en place
37:45ça ne s'improvise pas
37:46mais une pièce
37:48sécurisée
37:49peut garantir
37:50quand même
37:50une survie
37:52pendant un temps
37:53et puis ce qu'il y a
37:54ce qu'on sait pas
37:55ce que nous on a
37:56on a évoqué
37:57c'est que
37:58les forces de l'ordre
37:59peuvent créer une brèche
38:01dans un mur
38:02on n'a pas besoin
38:02forcément d'une porte
38:03mais on peut créer une brèche
38:04et les gens peuvent ensuite fuir
38:06et retrouver
38:07les forces de l'ordre
38:08sans passer par
38:10l'issue centrale
38:12ou la porte d'entrée
38:12qui sera tenue
38:14par les terroristes
38:15donc tout ça
38:16c'est expliqué
38:17dans le livre
38:18c'est relativement clair
38:19et je dirais
38:20il faut juste faire preuve
38:21de bon sens
38:22est-ce que vous pensez
38:23qu'on devrait préparer
38:25les jeunes aux violences
38:26par exemple à l'école
38:28justement peut-être
38:29pour éviter
38:30les premières formes
38:30de violences
38:31quand on est enfant
38:31qui est le harcèlement
38:32totalement oui
38:34alors après
38:35il y a une manière
38:35de le faire
38:36et toujours
38:37quand on fait les choses
38:38dans l'urgence
38:38on les fait mal
38:39la précipitation
38:41c'est jamais bon
38:42dans une préparation
38:43quand on s'y prend trop tard
38:45en général
38:46on a plus de chances
38:48de faire un échec
38:49donc moi
38:50ce que j'ai eu la chance
38:51de faire
38:52c'était le service militaire
38:53alors bien sûr
38:54j'avais plus de 18 ans
38:55mais ça c'était quelque chose
38:57qui m'a bien préparé
38:58en fait
38:58parce qu'on évoque
39:01un danger
39:01potentiel
39:03mais en fait
39:03l'armée française
39:04est très forte là-dessus
39:05parce que
39:05on voit le combattant
39:08avec
39:08là je vais dire
39:09quelque chose
39:10qui est technique
39:10mais on peut trouver
39:11sur internet
39:11c'est les actes
39:13réflexes
39:13et les actes
39:14élémentaires du combattant
39:15et en fait
39:16on voit
39:17que dans ces actes
39:19réflexes
39:20ce qui est important
39:20c'est l'observation
39:22l'appréciation
39:23d'une distance
39:24la communication
39:25l'orientation
39:27il y a tout un tas
39:27de choses en fait
39:28qui sont
39:28quand vous êtes formé
39:29à ça
39:30vous êtes à même
39:31d'observer
39:32votre environnement
39:33d'apprécier une distance
39:34de vous protéger
39:36de se cacher
39:37et ça en fait
39:40c'est un début
39:40de formation
39:41qui est énorme
39:42et qui vous suit
39:43tout au long
39:43de votre vie
39:43et je pense
39:45qu'on peut faire ça
39:46de manière
39:47très ludique
39:48individuellement
39:49collectivement
39:50à des élèves
39:51sans pour autant
39:51parler tout de suite
39:52attention
39:53si on vous fait ça
39:54mais c'est pour vous
39:55protéger
39:56deux
39:56on le fait
39:58comme un jouet
39:59à cache-cache
40:00moi j'enseignais
40:01à mes enfants
40:02je disais
40:03attention
40:03le cache-cache
40:04c'est sérieux
40:05c'est un jeu sérieux
40:06vous vous cachez pas
40:08derrière une porte
40:09parce que je tourne la porte
40:10je vous vois
40:11donc cachez-vous
40:12moi je leur disais
40:12dans la maison
40:13trouvez la meilleure cachette
40:15je ne peux pas vous trouver
40:16j'ai trois minutes
40:18pour vous trouver
40:18je ne peux pas vous trouver
40:19en fait
40:20ils s'amélioraient
40:22dans leur façon
40:23de se cacher
40:24c'est déjà
40:25c'est déjà
40:27un premier pas
40:28merci beaucoup
40:29Atone d'avoir répondu
40:30à nos questions
40:30merci à vous
40:31merci à vous
40:32de nous avoir suivis
40:33vous pouvez retrouver
40:33le livre d'Atone
40:34aux éditions
40:35Albin Michel
40:36se préparer au pire
40:37et on se retrouve
40:38prochainement
40:39avec une autre interview
Recommandations
4:08
1:03
9:05
1:45:01