🎬 Rapaces : quand la réalité des journalistes inspire un thriller haletant Dans Rapaces, le nouveau film de Peter Dourountzis, l’univers du Nouveau Détective prend vie au cinéma. Le réalisateur plonge au cœur d’une rédaction de faits divers pour raconter l’enquête d’un féminicide bouleversant.
🕵️ Pour rendre le film authentique, Peter Dourountzis a passé du temps dans nos bureaux, observé le travail de nos journalistes et recueilli leurs témoignages. 📍 Il se confie dans Les Coulisses du Crime à Julie Rigoulet, rédactrice en cheffe du Nouveau Détective.
00:00Si vous prenez n'importe quelle affaire, n'importe laquelle, et que vous essayez de la ramener à un titre,
00:05vous allez avoir une espèce d'humour noir qui en ressort.
00:08Je me raconte que le personnage de Sammy Boagila, c'est un ancien, il fait tout seul.
00:13Et l'affaire Jubilat, c'est vraiment le crime parfait, il manque que le corps.
00:24Peter, vous êtes le réalisateur du film Rapace, qui sort au cinéma le 2 juillet.
00:28Et vous avez décidé d'implanter votre intrigue dans la rédaction du Nouveau Détective.
00:33Comment vous avez vu cette idée ?
00:34Il était question que je fasse le film et que je m'intéresse à cette arène-là du fait divers.
00:38Je ne pouvais pas passer à côté du Nouveau Détective.
00:40Il me semble que vous êtes un peu les seuls à traiter exclusivement du fait divers.
00:45Et j'ai trouvé ça bien, parce que ça renouvelait plein de choses.
00:48Ça renouvelait le genre du thriller.
00:51Et pourtant, le journalisme, on connaît très bien.
00:54Les faits divers, on ne connaît que ça.
00:55Et les comédiens, on les connaît aussi déjà.
01:00Donc mélanger tout ça pour avoir quelque chose de différent et de singulier, c'était un peu la mission.
01:04Est-ce qu'avant de vous plonger dans cette histoire, vous connaissiez votre magazine ?
01:09Oui, moi je connaissais, mais j'avais vraiment l'impression que c'était un peu du mytho.
01:13J'avais l'impression que c'était des fausses histoires.
01:15Je ne pense jamais pris le temps de l'ouvrir, de feuilleter.
01:18Donc ça, c'est ce que je pensais avant.
01:20Et puis ensuite, dans un premier temps, j'ai compris aussi qu'un hebdo, c'est quand même une grosse pression.
01:25Un concours après l'info.
01:27On cherche à mettre quelque chose d'intéressant pour ses lecteurs, mais aussi de vrai, factuellement juste.
01:34Donc j'ai été un peu rattrapé par ça dans l'écriture, dans un premier temps.
01:37Puis ensuite, dans un deuxième temps, je suis venu vous voir à Détective pour confronter un petit peu la fiction.
01:43Et j'étais content que ça puisse se rejoindre à plein d'endroits.
01:45Qu'est-ce qui vous a surpris ? Est-ce qu'il y a des choses à lesquelles vous n'attendiez pas ?
01:50C'est le fait que vous ayez d'un côté des équipes de terrain et de l'autre des plumes qui vont reprendre le matériel, les faits, l'enquête factuelle, et qui va le mettre en forme littéraire.
02:02Donc là, moi, j'étais obligé d'aller un peu vite.
02:04Je me raconte que le personnage de Samy Boagilab, c'est un ancien, alors il fait tout seul.
02:08On m'avait dit que c'était peut-être possible de temps en temps.
02:10Mais j'aurais aimé le mettre en place, parce que je trouve ça intéressant.
02:13Voilà, j'ai manqué un peu de temps et puis il fallait forcément donner au moins une heure à l'intrigue.
02:19Et il y a quand même des choses que vous avez modifiées après de nous avoir rencontrés.
02:22Je me souviens que vous aviez fait pas mal de remarques.
02:25Quand je parle de choses factuelles, le tirage, les concurrents directs, le rôle des uns et des autres, voilà, c'était surtout ça.
02:34On peut dire aussi qu'il y a un chien qui n'était pas à l'origine dans le scénario et qui a une toute petite apparition.
02:39C'est vrai, c'est quand je suis venu vous voir, vous avez pris une balle, vous l'avez lancée par-dessus mon épaule.
02:45J'ai failli me la prendre dans la tête.
02:46Du coup, non, c'est bien parce qu'en fait, moi, j'ai besoin de retrouver des petits éléments qui font qu'on croit au fait qu'ils se connaissent bien,
02:53qu'ils peuvent s'engueuler et qu'ils ne se font pas la gueule derrière.
02:56Alors, vous n'avez pas tourné dans nos locaux.
02:59Comment vous avez fait pour recréer cet univers, justement ?
03:02Je sais que vous aviez des anciens locaux qui étaient un peu dans leur jus, mais pas grave.
03:07En venant vous voir, j'ai vu que c'était assez ordinaire.
03:12Enfin, il y avait un reste exceptionnel.
03:14Donc, du coup, on s'est dit qu'on n'allait pas vous déranger.
03:17Il ne fallait pas à tout prix tourner là et on ne voulait pas bouleverser notre activité.
03:20Du coup, moi, j'ai eu envie d'avoir un espace paysagé un peu, mais un peu vide pour contrer un peu l'image américaine de la ruche en effervescence.
03:31J'avais envie de Bévitré, j'avais envie de voir Paris.
03:33Vous êtes venue à la rédaction avec Andréa Bescon, notamment, qui tenait à voir où on travaillait, comment on bossait.
03:40Mais comment vous avez justement préparé tous vos comédiens à incarner des reporters de détectives ?
03:46Andréa, j'avais envie qu'elle vous rencontre, qu'elle ne se mette pas en tête de se dire que c'était pour autre chose.
03:53Donc, elle est là, elle est souriante, dynamique.
03:55C'est précisément ce qu'elle fallait qu'elle fasse.
03:58Elle l'a très bien fait.
03:59Non, les autres, j'aurais plutôt fait confiance.
04:01Ils sont partis avec leurs a priori.
04:03Et moi, c'était un truc de musicalité.
04:05Parfois, ils ne sont pas assez souriants, donc je vais juste un petit peu orienter.
04:09On revient au magazine à détectives.
04:12Le magazine est souvent critiqué pour son côté un peu trash.
04:15Vous, qu'est-ce que vous pouvez répondre à ça maintenant que vous le connaissez par cœur ?
04:19Si vous prenez n'importe quelle affaire, n'importe laquelle, et que vous essayez de la ramener à un titre,
04:24vous allez avoir une espèce d'humour noir qui en ressort.
04:27Après, sur le travail en lui-même, le fait que ce soit très factuel, si c'est vrai, on imprime.
04:32Moi, je trouve ça bien parce que j'ai souvent trouvé dans votre journal des informations dont on m'avait censuré dans les autres.
04:39Quel était votre rapport aux faits divers ? Pas à détectives, mais aux faits divers.
04:42Peu importe ce qu'on va écrire, ça sera toujours moindre que la réalité.
04:46La réalité sera toujours plus forte, plus saisissante.
04:48Est-ce qu'il y a des faits divers, récents ou moins récents d'ailleurs, qui vous ont marqué ?
04:53Le petit émile, l'affaire Jubilard ?
04:55Des colquaises alors ? On ne sait toujours pas ce qui s'est passé, ni pour l'un ni pour l'autre.
04:59Le petit émile, c'est vraiment le fait même de sa disparition.
05:02J'ai trouvé ça terrible.
05:03Et l'affaire Jubilard, c'est vraiment le crime parfait.
05:06Il ne manque que le corps.
05:08Est-ce que vous avez une envie de décliner ce concept ?
05:13Sur le fait divers ?
05:13Oui, sur le fait divers.
05:14Je pense que ça fera toujours partie de ma vie.
05:17Je m'intéresserai toujours d'une façon ou d'une autre.
05:19En tout cas, nous, on a adoré le film.
05:20C'est vraiment, vous rendez un bel hommage à notre journal, à notre profession,
05:25qui est souvent décriée, souvent moquée.
05:28Et donc, on est vraiment très, très contents du résultat.