- 04/06/2025
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00:0019h-20h, Cache sur table sur Arabelle.
00:07Bonsoir, bonsoir à tous, bienvenue dans Cache sur table ce soir, consacré aujourd'hui à un secteur clé de l'économie bruxelloise, l'horeca.
00:16Les bars, les restaurants, les hôtels, autant d'acteurs qui façonnent, on le sait, la vie de nos quartiers, notre attractivité aussi touristique et bien sûr notre économie locale.
00:24Mais aujourd'hui, ils sont au cœur d'un débat majeur, les mesures Arizona, des réformes destinées à lutter contre la pénurie de main-d'oeuvre, à flexibiliser, on le sait aussi, le marché de l'emploi, qui suscite autant d'espoir que de critiques dans le secteur.
00:36Quels impacts donc pour les indépendants, pour les salariés, pour la compétitivité du secteur ? Et pour nous en parler ce soir, nous avons le plaisir de recevoir Mathieu Léonard, président de la fédération de l'horeca Bruxelles. Bonsoir.
00:48Bonsoir.
00:48Également avec nous, Ludivine de Magnanville, députée maire au Parlement bruxellois. Bonsoir.
00:52Bonsoir.
00:53Et Julie Lambotte, conseillère lobby-horeca chez UCM. Bonsoir.
00:56Bonsoir.
00:57Merci d'être avec nous sur Arabelle pour ce cash sur table. On va commencer, disons, avec une question d'ordre plutôt générale avant de rentrer dans les détails.
01:04On va faire un petit tour de table pour, disons, un rapide état des lieux du secteur de l'horeca. Peut-être avec vous, Mathieu Léonard ?
01:11Écoutez, je crois que le secteur horeca sort d'une crise majeure depuis la crise sanitaire qui a entraîné une crise inflationniste sur les matières premières, une crise aussi sur le coût du travail,
01:22puisque cette inflation a entraîné une indexation salariale supplémentaire, une crise énergétique, on l'a dit.
01:28Et donc tout ça, aujourd'hui, le secteur horeca fort résilient a tenté de le résorber et aimerait ou attend, en tout cas, c'est un secteur qui est plutôt attentiste aujourd'hui,
01:38depuis le dernier accord de gouvernement, attend du politique qu'il le soutienne de façon profonde, en l'occurrence sur la fiscalité, sur le travail,
01:46mais également sur la fiscalité, sur la consommation. Ça, c'est pour le niveau fédéral. Et puis pour le point de vue régional, on pourra approfondir un petit peu plus tard, si vous le souhaitez.
01:52Ludivine de Mignonville ?
01:54Oui.
01:54Votre avis, donc, sur le rapide état des lieux.
01:58Rapide état des lieux. Alors moi, il faut savoir que je suis toujours indépendante dans l'horeca, donc j'ai aussi ce pied dans la réalité qui n'est pas facile, qui n'est pas simple.
02:09J'ai toujours aussi mes oreilles bien ouvertes, soit avec la fédération horeca, soit avec tous les indépendants que je connais et que j'ai côtoyés pendant des années.
02:18Alors, effectivement, le secteur est attentiste, espère beaucoup de choses vis-à-vis du monde politique.
02:26Donc, je suis assez fière d'avoir, finalement, deux ministres au fédéral qui peuvent éventuellement nous aider, ce qui pourrait être pas mal,
02:37c'est-à-dire ministre de l'Économie et de l'Emploi, David Clarinval et Léonore Simonnet, ministre des PME, qui concernent, finalement, 100% le secteur horeca.
02:45Après, la fiscalité, effectivement, c'est autre chose, mais ça peut être un point plutôt positif. Et à la région, on attend toujours.
02:53Voilà, Julie Lambotte, votre sentiment ?
02:54Oui, que puis-je ajouter par rapport au constat qui a déjà été dressé ? Effectivement, l'horeca, vous l'avez dit, c'est un secteur particulièrement important pour la vie économique en Belgique,
03:08que ce soit à Bruxelles, en Wallonie ou en Flandre, qui a eu du mal ces dernières années. On le suit au niveau de la Wallonie, on le suit au niveau de Bruxelles aussi.
03:17Et qui a bien besoin des réformes qui sont annoncées, qui sont dans le pipe au niveau fédéral. Au niveau Wallonie, il y a quelques réformes aussi.
03:28Et alors, que dire de Bruxelles ? On attend, évidemment. Mais les perspectives ne sont pas simples pour eux, pour l'instant.
03:33Oui, je t'attends, je t'attends, cher gouvernement. Alors, on va aller un petit peu dans le détail, si vous le voulez bien.
03:39Une question ouverte à tout le monde. Est-ce que la crise du Covid, est-ce qu'elle a encore aujourd'hui des effets sur le fonctionnement du secteur ?
03:45Et aussi, pour éclairer nos auditeurs, aujourd'hui, disons, quels types d'établissements sont les plus en difficulté et qui souffrent le plus ?
03:51Peut-être, Mathieu-Léonard.
03:53Alors, je vais reprendre les termes de Paul Dyer, qui est l'ancien président du tribunal francophone du commerce à Bruxelles,
04:00qui disait, on va vivre le backlash des faillites, le backlash de la crise du Covid, maintenant, avec une succession de faillites jamais vue.
04:11Et on constate déjà, par rapport à des chiffres qui nous ont été fournis, que le nombre de créations d'entreprises Horeca diminue par rapport aux années précédentes.
04:19Et donc, non seulement les investisseurs sont beaucoup plus frileux, aujourd'hui, à se lancer dans ce marché-là,
04:25mais ceux qui exploitent, aujourd'hui, des établissements vivent un désarroi total, parce qu'ils n'ont plus de cash flow,
04:32donc ils n'ont plus de trésorerie, ils ont vraiment tout perdu durant ces crises successives.
04:36Et donc, les secteurs qui sont le plus impactés, ce sont ce que j'ai tendance à appeler le milieu de gamme,
04:41c'est-à-dire 80% de la restauration à Bruxelles, ou même en Belgique, c'est le restaurant de quartier, c'est la petite brasserie du coin,
04:49c'est des restaurants plutôt artisanaux qui vont essayer de fonctionner en circuit court, de manière locale,
04:54qui vont employer entre 5 et 10 hectares, un peu moins de 5, ou un peu plus de 5 équivalents temps plein.
05:00Donc ce sont toutes des petites structures, mais qui représentent, aujourd'hui, à Bruxelles, 25 000 emplois.
05:06Et on pourrait encore en engager plus, mais c'est tout le paradoxe, c'est-à-dire qu'on manque de main-d'oeuvre,
05:10mais on n'arrive pas à l'engager, c'est-à-dire que quand vous l'engagez, elle vous coûte déjà trop cher,
05:14mais si elle n'est pas là, vous ne savez pas faire fonctionner votre entreprise.
05:17Et donc, aujourd'hui, les exploitants de ce milieu de gamme ont peur d'augmenter leur prix.
05:22Ils ont peur d'augmenter leur prix, parce qu'une des rares choses qui leur reste, ce sont des salles plus ou moins remplies, vous voyez.
05:27Et donc, c'est pour ça qu'on attend du monde politique des impacts très très forts,
05:30et que la fiscalité, au niveau fédéral, évidemment, parce que ce sont des leviers fédéraux,
05:35alors qu'il y a deux ministres compétents pour des matières directes qui font partie du groupe de Magnanville,
05:41c'est très bien, mais il y en a quand même quatre en tout au niveau fédéral,
05:44et la sécurité nous concerne aussi, et l'énergie nous concerne aussi.
05:47Et on part du principe qu'un accord de gouvernement avec tous les partis qui sont membres de cette coalition
05:52peuvent se pencher maintenant sur le désarroi des restaurateurs et des cafetiers et des hôteliers bruxellois.
05:57Justement, Ludivine de Magnanville, est-ce que les charges sociales et fiscales sont toujours soutenables pour les indépendants,
06:04de l'horeca pour vous, par exemple, personnellement ?
06:06Alors, non, clairement non.
06:10Les indexations ont fait qu'aujourd'hui, finalement, moi, je vais être honnête,
06:17quand j'étais dans la position de M. Léonard, je n'ai jamais combattu l'indexation,
06:23parce que l'indexation était pour moi et pour les petites entreprises que nous représentions,
06:28quelque chose d'assez important, parce que ça permettait finalement de maintenir un certain pouvoir d'achat.
06:33Là, j'ai une autre casquette aussi différente.
06:38Donc, je comprends que l'indexation est importante, mais pour les entreprises, elle coûte de plus en plus cher.
06:44Et on doit arriver à un moment à trouver des solutions.
06:48Alors, dans le PAC Arizona, il y a des cris.
06:53Donc, je ne pourrais même pas dire que c'est une promesse,
06:54parce que c'est écrit quelque chose de très clair par rapport aux charges sociales.
06:58C'est-à-dire qu'on doit trouver un système pour pouvoir alléger certaines entreprises.
07:04Donc, les premiers éléments ne se sont pas fait attendre,
07:07c'est-à-dire l'élargissement des flexi-jobs, l'augmentation des heures étudiantes,
07:11pour pouvoir vite, vite donner de l'oxygène en vue de cet été.
07:16Donc, depuis quelques mois, on a déjà ça rapidement.
07:19Mais on nous reproche de temps en temps d'aller trop vite en ce moment,
07:23par exemple, avec la réforme sur l'allocation, stopper les allocations de chômage à partir de deux ans.
07:29Donc, on essaie de faire les choses petit à petit, correctement et bien.
07:33Mais j'espère que c'est quelque chose, et en tant que chef d'entreprise,
07:36et en tant que député, qui va arriver rapidement sur la table.
07:40Julie Lambotte, votre sentiment sur ce package Arizona concernant le secteur ?
07:45Il y a des mesures très intéressantes que nous avions demandées, portées,
07:50et pour lesquelles nous demandions effectivement qu'elles soient réalisées.
07:55Le zéro cotis.
07:57Ça, je pense que c'était un combat de longue date du CM,
08:00et on est ravis que ce zéro cotis soit prolongé de manière indéterminée pour le premier engagement.
08:07Donc ça, c'est vraiment quelque chose qu'on demandait et que nous avons obtenu.
08:11Je pense que c'est important pour les...
08:13C'est les cotisations sociales pour les premiers engagements.
08:15Pour les premiers engagements, oui.
08:16Pour le premier engagement, en l'occurrence.
08:18Et il est très important parce que, notamment au niveau de l'horeca,
08:22on a souvent des toutes petites structures et elles doivent engager le premier.
08:25Et cette mesure du zéro cotis, donc de fait de réduction de cotisation,
08:31permet effectivement de passer le cap.
08:34Ce n'est pas évident d'engager.
08:35Et cette mesure est réellement une bouffée d'air pour...
08:38Ce n'est pas suffisant, on est d'accord, mais c'est une bouffée d'air.
08:42C'est une continuité, quoi.
08:43Voilà.
08:43Et oui, en tout cas, que ce soit confirmé à titre indéterminé.
08:46Une autre chose sur laquelle, dans le package qui existe maintenant,
08:50c'est la baisse des coûts salariaux par l'action sur les bas salaires.
08:57Alors, je ne vais pas rentrer dans les détails.
08:58Moi-même n'étant pas la spécialiste de ça chez UCM,
09:02c'est mon collègue Mathieu qui est spécialiste.
09:05Mais en tout cas, c'est quelque chose qu'on attend,
09:06qui va être... qui est porté, qui se trouve dans la loi programme
09:10et qui devrait effectivement aider le secteur également.
09:12Autre chose, Mme de Magnanville l'a précisé,
09:16les flexijobbers et l'extension du nombre d'heures pour les étudiants.
09:23Alors, c'est quelque chose pour lequel on n'avait pas spécialement demandé.
09:26On est ravis que ce soit porté à 650 heures.
09:29Je pense que c'est vraiment une aide qui va...
09:31C'est un quick win, comme on dit.
09:32C'est quelque chose qui était facile à mettre en place.
09:36Et c'est quelque chose qui va réellement aider le secteur pour le moment.
09:40Alors, il y a encore d'autres choses qui devront être faites.
09:42Au niveau de la fiscalité, notamment,
09:45la question de la fiscalité sur les pourboires.
09:48On en parlera peut-être tout à l'heure,
09:49mais ça mérite en tout cas d'être débattu.
09:53On y reviendra sans doute tout à l'heure.
09:55Je me tourne vers vous, Mathieu Léonard.
09:56Il y a pas mal d'établissements au RECA qui nous écoutent en ce moment
10:00et qui se posent la question.
10:01Comment, justement, votre fédération accompagne ces établissements
10:05pour faire face à la pénurie de main-d'oeuvre ?
10:08Alors, nous, on a mis l'accent...
10:11Alors, je vais arrêter d'appeler Ludivine, Madame de Nemanianville,
10:15parce que c'est complètement hypocrite.
10:16C'est mon ancienne présidente.
10:17Je la succède et on se tutoie.
10:19Donc, quand Ludivine était déjà à la présidence de la fédération au RECA,
10:22voilà, d'Ilon d'Ile,
10:23on avait déjà fait un focus à cette époque-là.
10:27On l'a renforcé maintenant.
10:28En tout cas, c'est une coopération entre les centres de formation,
10:31l'enseignement qualifiant,
10:32on essaye...
10:34et l'enseignement professionnel en général.
10:38Toutes les institutions qui permettent à des personnes
10:41de sortir qualifiées et formées dans nos métiers,
10:44parce que c'est aujourd'hui un manque criant,
10:45c'est-à-dire qu'on embauche à l'appel
10:47quand des gens se présentent chez nous.
10:49Mais le plus gros problème, c'est que finalement,
10:51ces personnes ne sont pas formées.
10:52Donc, on a des mécanismes, grâce à Bruxelles Formation,
10:54qui nous permettent de pouvoir former nos futurs travailleurs
10:58en étant exonérés de toutes charges.
11:02Cela dit, les écoles feraient bien d'être un petit peu plus remplies.
11:04Et donc, là, aujourd'hui, la politique qu'on mène,
11:06c'est de faire en sorte de rediriger la jeunesse,
11:10ou les moins jeunes aussi, d'ailleurs,
11:11les personnes qui sont dans une situation précaire ou sans emploi,
11:16se rediriger vers nos métiers.
11:18Et donc, les effets sont plutôt bons.
11:19Ici, on a des bons résultats depuis deux ou trois ans.
11:22On espère que ça puisse encore continuer dans ce sens-là,
11:24parce qu'il ne faut quand même pas l'oublier.
11:26Nos métiers ne se limitent pas juste à porter une assiette
11:28ou couper des carottes.
11:30Donc, ça va un petit peu plus loin que ça.
11:32Et donc, moi, j'ai envie d'être optimiste,
11:34en tout cas pour mon secteur et pour les établissements que je représente.
11:36C'est leur dire, en l'occurrence, on travaille sur la matière
11:38et ça vaut pour tout, en fait, et pour tous.
11:41Je crois que c'est par l'enseignement et par l'éducation
11:43qu'on obtiendra les meilleurs résultats.
11:45Alors, c'est un secret de Polychinelle,
11:48le travail non déclaré, monnaie courante,
11:50parfois dans certains établissements.
11:52Est-ce que, d'après vous, c'est une solution de survie
11:54ou c'est un vrai problème de fond à éradiquer ?
11:57– Oui, en fait, vous soulignez deux choses qui coexistent, quoi.
12:02C'est-à-dire que c'est tout le paradoxe,
12:03c'est que oui, ça doit être supprimé,
12:06parce que je crois que les gens, les exploitants,
12:08les patrons d'entreprise ont envie de dormir la nuit.
12:10Je crois qu'on ne peut pas s'enrichir sur du long terme
12:12avec de l'argent non déclaré.
12:14Je crois que ce n'est pas bon de payer son personnel
12:17avec de l'argent non déclaré,
12:18puisque les acquis sociaux ne sont dès lors pas respectés.
12:21On l'a vu durant la crise du Covid.
12:23Je crois que là, l'horeca peut faire son mea culpa.
12:26Si on a perdu autant de personnel aussi suite au Covid,
12:29c'est parce que certaines entreprises
12:29n'ont pas respecté les règles initialement
12:31et que des personnes qui étaient engagées sous contrat partiel
12:34se sont retrouvées avec moitié moins d'allocations de chômage,
12:37ce fameux chômage Covid.
12:39Donc on a notre part de responsabilité là-dedans.
12:41Cela dit, de toute façon, faire du pays en noir,
12:45faire du noir, ce n'est pas bon,
12:47ça vous tombera dessus un jour ou l'autre.
12:49Mais le tout, c'est de pouvoir continuer à être rentable.
12:51Aujourd'hui, nos marges sont tellement réduites
12:53suite à la succession des coûts et l'augmentation des coûts
12:55que certains, pour des raisons finalement vitales,
12:59n'ont pas forcément le choix pour arrondir leur fin de mois.
13:01J'ai dit l'en botte, certains n'ont forcément pas le choix
13:03ou il faut quand même s'y attaquer de front ?
13:08Il a soulevé effectivement le problème de cette question
13:12de la rentabilité du secteur de l'horeca.
13:14Ce n'est pas évident à l'heure actuelle de s'y retrouver.
13:16On a expliqué les crises successives que le secteur a dû affronter.
13:25Mais ça ne doit pas être une raison pour ce travail au noir.
13:28Effectivement, il faut lutter contre
13:32parce que ça crée aussi une concurrence déloyale dans le secteur
13:36et dans tous les secteurs.
13:37Ce n'est pas que le secteur de l'horeca
13:39qui est confronté à ce problème de concurrence déloyale
13:42avec le travail au noir.
13:44Donc oui, il faut le régler.
13:46Oui, quand il y a du travail au noir,
13:48effectivement, il n'y a pas de création de droits sociaux.
13:52Mais peut-être que certains sont obligés
13:55de recourir à ce travail au noir
13:57parce qu'il n'y a pas suffisamment d'incitants
13:59pour ne pas y recourir.
14:02Le coût, la charge salariale,
14:06le coût salarial que représente d'engager quelqu'un,
14:09c'est énorme.
14:10Et donc, oui, avec le peu de rentabilité que le secteur a,
14:14il se trouve confronté à ce choix cornélien.
14:18Mais je ne dis pas que je le défends pas.
14:20Donc il faut trouver une solution structurelle pour le résoudre.
14:23Oui, et puis je me permets d'ajouter quand même
14:25que depuis 2012, nous sommes branchés au SCE,
14:28donc c'est le système de caisse enregistreuse,
14:30cette fameuse boîte noire.
14:31C'était ma prochaine question.
14:32Désolé de vous court-circuiter là-dessus,
14:33mais je rappelle quand même qu'on est le seul secteur aujourd'hui
14:35à être branché à cette caisse blanche.
14:37Alors moi, ça ne me pose pas de souci, ce n'est pas la question.
14:39Mais en termes d'équité, d'égalité,
14:42je veux dire, ce serait très hypocrite de croire
14:45qu'il n'y a que dans l'horeca
14:46que des personnes utilisent ce mode de fonctionnement.
14:51Donc je crois que c'est ce que nous avions demandé,
14:53c'était par égalité, c'est qu'à un moment,
14:55finalement tout le commerce de détail,
14:56tout le monde passe.
14:57Alors soit on l'enlève partout, soit on l'installe partout.
14:59Mais aujourd'hui, un restaurateur ne va pas faire plus d'argent noir
15:04que du contraire, puisqu'il est branché à une caisse enregistreuse,
15:07que son voisin.
15:09Je ne veux pas citer les professions,
15:10parce que sinon je vais me faire lyncher.
15:11Mais en l'occurrence, il y a plein de petits commerces de détail,
15:14de quartier qui, eux, ne se gênent pas.
15:15Donc il y a un moment, je crois qu'il faut rééquilibrer les choses.
15:17On a compris.
15:18Réaction de Ludivine de Magnanville.
15:20Alors vous savez que moi j'étais l'ancienne présidente de la Fédération RECA
15:24et j'ai toujours dit au secteur et du secteur
15:27que pour être respecté, il fallait être respectable.
15:30Donc je pense que j'étais une des premières à utiliser ce langage-là,
15:34c'est-à-dire qu'il fallait absolument que tout soit déclaré
15:38pour pouvoir ensuite prouver que nous étions un secteur de valeur,
15:42de valeur humaine, sociale et finalement financière.
15:46Et donc mon discours ne change pas,
15:48peu importe que je sois passée de l'autre côté ou pas
15:50et je suis ravie de voir que finalement Mathieu continue d'avoir ce même discours.
15:58Après, dans l'accord de l'Arizona aujourd'hui,
16:02vous allez avoir cette obligation finalement d'avoir une caisse enregistreuse
16:06pour tous les secteurs.
16:07Donc là-dessus, je dirais on a été entendu en tant que secteur
16:12et on souhaite avancer là-dessus.
16:14On avait travaillé aussi à la Fédération sur ce qu'on appelait un accord de concurrence loyale
16:21qui était un accord assez sain et plutôt bien fait entre les secteurs,
16:27donc monde patronal, monde syndical et les administrations.
16:31C'est-à-dire dire en fait aujourd'hui,
16:33travailler de manière finalement souterraine, illégale, avec du black,
16:38on peut l'appeler comme on veut,
16:39ça empêche un certain nombre de choses vis-à-vis des travailleurs,
16:44vis-à-vis d'une entreprise qui doit finalement gagner sa vie
16:49et mettre de l'argent de côté.
16:51Et donc j'avais participé à ça
16:54et c'était quelque chose qui était assez important pour moi.
16:57Donc aujourd'hui, je pense qu'on doit en tant que pouvoir politique
17:01ne pas avoir les yeux fermés vis-à-vis de ce qui se passe
17:06parce que le black a augmenté depuis le Covid.
17:10Il faut dire les choses telles qu'elles sont.
17:12En fait, après la crise énergétique,
17:15les gens se sont retrouvés avec des factures énormes,
17:18du tout de trésorerie et donc n'arrivaient plus à se payer.
17:21Et donc ce qu'ils faisaient, c'est qu'ils ont beaucoup recommencé des pratiques
17:25finalement qui dataient d'il y a plus ou moins une dizaine d'années
17:29pour, en général, pour que le patron puisse se payer lui.
17:33Donc c'est quelque chose qui a existé, qui existe et qui revient.
17:39Donc maintenant, il faut faire attention à,
17:41ok, ça revient, il faut pouvoir voir les choses,
17:43pas faire l'autruche et arriver à des solutions plus claires.
17:45Voilà, Ludivine de Magnanville, Julie Lambotte, Mathieu Léonard,
17:49restez avec nous, on marque une courte pause.
17:50On se retrouve juste après.
17:55Et on retrouve nos invités, Ludivine de Magnanville,
18:01députée au Parlement bruxellois du parti MR.
18:03Julie Lambotte, conseillère lobby Bruxelles chez UCM
18:06et Mathieu Léonard, président de la fédération de l'Horeca Bruxelles.
18:11Julie Lambotte, on possède notre entretien, si vous le voulez bien.
18:14Est-ce que l'UCM constate aujourd'hui une perte de confiance
18:18entre, disons, les administrateurs, les administrateurs
18:21et les entrepreneurs et l'administration ?
18:24Alors, je ne dirais pas une perte de confiance en tant que telle,
18:27je parlerais plutôt d'un ras-le-bol généralisé.
18:30Carrément.
18:30Par rapport à la...
18:32Oui, carrément.
18:33Par rapport à la complexité, par rapport à la lourdeur
18:36des procédures administratives.
18:38C'est très compliqué d'avoir un permis,
18:39c'est très compliqué d'avoir une autorisation,
18:42c'est très compliqué...
18:43Bref, tout est extrêmement compliqué,
18:45il y a des contrôles à non plus qu'en faire.
18:48Donc, je ne dirais pas que c'est un manque de confiance,
18:50mais plutôt un ras-le-bol par rapport à tout ce qu'on demande.
18:53Donc, il y a chaque fois des couches,
18:54on rajoute chaque fois une couche de complexité,
18:58et ça vaut pour tous les secteurs,
19:00ça vaut pour l'horeca, mais ça vaut pour d'autres aussi.
19:03Et donc, je pense que c'est plutôt ça.
19:04Donc, ce n'est pas qu'ils n'ont plus confiance,
19:06mais c'est un ras-le-bol.
19:09Et aussi le fait que les administrations
19:13n'assument peut-être pas non plus les décisions qu'elles prennent.
19:16Je suis passée récemment dans la rue du Renard ou des Renards
19:21entre rue Blas et rue Haute à Bruxelles,
19:23et j'ai été interpellée par toutes ces affiches
19:26qui étaient collées sur les restaurants du coin.
19:29Commerce à remettre.
19:30Je me suis dit non, pas tous ces commerces quand même.
19:33Et alors, je voyais, commerce à remettre,
19:35adressez-vous à Sibelga.
19:37Commerce à remettre, adressez-vous à la ville de Bruxelles.
19:39À Vivacoa.
19:40Commerce à remettre, adressez-vous à Vivacoa.
19:42Donc, je suis rentrée, c'était un dimanche,
19:44je ne travaillais pas, mais enfin, quand même,
19:45je suis rentrée dans les commerces et j'ai posé la question.
19:48Et effectivement, ils avaient été prévenus quelques jours avant
19:51qu'il allait y avoir d'énormes travaux dans cette rue piétonne,
19:54que tout allait être coupé, plus d'eau,
19:56et donc impossible de faire tourner un restaurant
19:58sans indemnisation, sans être prévenu à l'avance,
20:00donc sans moyens de s'organiser.
20:02Donc, c'est plutôt...
20:03Quand j'ai discuté avec la restauratrice,
20:05elle ne me disait pas, je n'ai pas confiance.
20:08Elle me disait, j'en ai marre qu'on ne nous prévienne pas,
20:10qu'on nous dise à l'avance
20:11qu'on puisse s'organiser.
20:13Ils ont fait des travaux dans une rue un peu plus haut,
20:15en plein hiver.
20:16Pourquoi est-ce qu'ils ne font pas ces travaux-là en plein été,
20:19alors que notre rue, ils font les travaux en été,
20:22et qu'on a des clients,
20:24et que c'est la pleine saison ?
20:26Enfin, voilà, c'est plutôt dans ce sens-là.
20:28Donc, je ne dirais pas que c'est une perte de confiance,
20:30mais plutôt un ras-le-bol.
20:32Disons, la réglementation est clairement en décalage
20:35par rapport à la réalité des indépendants.
20:37Tout à fait.
20:37Elle est non seulement en décalage,
20:39mais en plus, elle n'assume pas ce qu'elle met en place,
20:42c'est-à-dire qu'elle l'assume mal.
20:45Écoute, il y a un moment, je vais rejoindre Julie.
20:48Lambotte dit qu'il n'y a pas de mécanisme de compensation
20:52ou d'indemnisation.
20:53Alors, il en existe en région bruxelloise,
20:54on a la prime chantier, elle existe,
20:57mais alors, elle est d'un ridicule.
20:58Je veux dire, elle atteint des sommets de 1 875 euros
21:02qui est multipliable en fonction,
21:03déjà pour remplir le dossier.
21:04Bonjour, vous tirez les cheveux.
21:05Pour les commerçants de la Gare du Midi,
21:07pour les remplir de travaux, effectivement.
21:08Mais ça ne comble même pas votre loyer.
21:11Je veux dire, c'est une vaste blague, ces indépendations.
21:12La zone piétonne, ils n'y avaient pas droit.
21:15Oui, parce que c'est une zone piétonne.
21:17Donc, ils fermaient la zone piétonne.
21:19Mais ces restos ont des petites terrasses,
21:20on leur accède dans la zone piétonne.
21:22Et ils n'avaient pas droit à l'indemnisation.
21:23En fait, l'absurdité de la situation,
21:26c'était surtout que personne, à un moment,
21:28ne s'est posé la question de,
21:29tiens, nous allons fermer une rue piétonne
21:31avec des commerces, des terrasses, des étals,
21:36parce qu'il n'y a pas que des terrasses au Réca,
21:37il y a aussi des étals.
21:39Et on fait ça juin, juillet, août,
21:42parce qu'en plus, on sait que ça devait finir en juillet
21:45et probablement, ça allait pousser jusqu'au mois d'août.
21:47Et donc, effectivement, il manque cette espèce de compréhension
21:51et d'expertise, finalement, du terrain.
21:55Et ça, je le vois tous les jours, de temps en temps.
21:57Et les impétrants sont ingérables.
22:00Proximus vivacois si belga.
22:02Je veux dire, ils ne sont même pas sous l'autorité
22:03des communes ou de la région.
22:04C'est ça qui est terrible.
22:05Ils font ce qu'ils veulent.
22:06Et dans ce quartier-là, puisqu'on continue à parler de ça
22:09et des impétrants, effectivement, la dame m'expliquait
22:11qu'il y a ce chantier-là, vivacois, maintenant.
22:13Mais alors, il y en a un deuxième qui va commencer au mois de juillet,
22:16si j'ai bon souvenir.
22:17Et il y en a un autre qui va recommencer au mois d'octobre.
22:19Il y a un moment, est-ce qu'on ne peut pas essayer
22:21d'avoir cette coordination
22:22entre les différents impétrants,
22:24entre les différentes administrations bruxelloises
22:27pour pouvoir gérer au mieux ces cas-là ?
22:31Alors ça, c'est pour le constat.
22:33Et justement, qu'est-ce qu'on pourrait faire
22:34avec cette nouvelle majorité ?
22:37Alors, nouvelle majorité, au niveau bruxellois,
22:41pour le moment, on la cherche toujours.
22:43On a fait des propositions, justement,
22:45on a publié et distribué une DPR,
22:48donc une déclaration politique régionale,
22:51la semaine dernière,
22:52teinté de bleu, qui n'attend plus que certains
22:56viennent avec des remarques, des amendements.
23:00Teinté de bleu, je dis parce qu'effectivement,
23:03en tout cas, tout ce qui a concerné les passages économie,
23:07emploi, indépendant, entreprise,
23:10j'y ai contribué avec beaucoup de fierté.
23:13Et c'est un point qu'on a soulevé,
23:16tout comme le droit à l'erreur, par exemple,
23:19qui est sorti au niveau fédéral,
23:22et qui maintenant, on aimerait bien
23:23qu'il soit côté régional.
23:26Après, je parle avec des si,
23:27parce que si nous n'arrivons pas à trouver finalement
23:32adhérents vis-à-vis de ce qu'on propose,
23:35on s'est mis à nu sur 80 pages,
23:37et pour le moment, on n'a pas encore
23:40vraiment de majorité pleine et convaincue
23:44pour arriver à un gouvernement
23:45qui puisse soutenir les entreprises,
23:48l'économie, l'emploi en région bruxelloise.
23:50Alors justement, ça fait presque un an que ça dure.
23:52Alors pour ces établissements,
23:55chacun pour soi, on met la clé sur le paillasson.
23:56Est-ce que les hommes et les femmes politiques
23:58ont réellement conscience du problème ?
23:59Alors, vous vous adressez à la mauvaise personne,
24:03si je puis dire.
24:04Excusez-moi de vous dire ça,
24:05mais moi, je suis quotidiennement baignée
24:09dans ce monde économique.
24:12Je pense que depuis que je ne suis plus
24:14présidente de la Fédération,
24:15je dois avoir Mathieu plus que régulièrement au téléphone,
24:20Julie, donc on s'est déjà rencontré à plusieurs reprises.
24:23Donc on avance sur des petits projets
24:25qui sont assez, et c'est petit,
24:29parce que c'est dans le cadre finalement
24:30d'un gouvernement en affaires courantes,
24:32comme les terrasses, comme les chaufferettes,
24:34comme des choses qu'on arrive à faire,
24:38et qui, alors grâce peut-être aussi
24:41à l'excellent travail de Mathieu,
24:43mais...
24:43Ah, ça c'est bien ça, oui.
24:45Bah oui, à temps quand même.
24:47Je continue d'être mon président,
24:48j'ai toujours un restaurant,
24:49donc il faut que je fasse attention.
24:51Grâce à l'excellent travail de Mathieu,
24:53on arrive avec des textes, finalement,
24:55au Parlement,
24:57qui trouvent une adhésion
24:58quasiment à l'unanimité,
25:02parce que tout le monde fait attention
25:05au secteur Eureka,
25:06tout le monde fait attention à l'économie.
25:08Moi, ce qui me pose un vrai problème,
25:09c'est qu'on a déposé une déclaration
25:11de politique régionale la semaine dernière,
25:13que le Parti Socialiste a déposé
25:14une note de 7 pages.
25:16J'ai lu cette note,
25:18parce que j'ai eu accès.
25:21Pas à un moment,
25:22pas à un moment,
25:23on parle de l'écosystème économique,
25:25comme si c'était des gros mots.
25:27On n'a pas le droit d'utiliser,
25:29de dire que nous avons des entreprises
25:31en région bruxelloise,
25:32que nous devons les respecter,
25:33que nous devons les faire grandir,
25:34que nous devons les aimer.
25:36Là, je n'utilise pas des mots
25:37qui sont vulgaires,
25:39mais comme si ce mot-là
25:40était presque interdit.
25:42Pas une seule fois dans les 7 pages.
25:45Donc, je suis désolée,
25:46mais nous devons faire attention à ça,
25:49parce que c'est bien
25:49d'avoir des administrations
25:50et de les faire tourner,
25:51mais si à un moment,
25:52on ne pense pas aux poumons,
25:53finalement, économiques de cette région,
25:56on ne va pas y arriver, en fait.
25:57Mathieu Léonard,
25:58il y a donc urgence,
25:59on est à l'orée de l'été,
26:00sachant que les restaurateurs
26:01et les cafetiers
26:02font l'essentiel de leur recette
26:03cet été,
26:04il n'y a toujours pas de gouvernement.
26:06Non, alors, est-ce que,
26:07pour être très honnête avec vous,
26:09est-ce que, je crois qu'on l'aurait plus payé
26:12si on n'avait pas eu
26:13de gouvernement fédéral ?
26:15Parce que les mesures d'urgence,
26:17nous concernant,
26:18se situent vraiment au niveau fédéral,
26:20en l'occurrence sur l'emploi,
26:21les grands thèmes économiques
26:22et sur la fiscalité
26:23et sur la flexibilité de l'emploi.
26:26Maintenant, au niveau régional,
26:27effectivement, on a parlé,
26:28la formation pour nous
26:28est super importante.
26:30La remise à l'emploi
26:30est super importante.
26:32On a beaucoup trop
26:33de demandeurs d'emploi
26:33dans cette région.
26:34On a des grosses machines
26:35qui font fonctionner
26:36beaucoup de choses,
26:37mais on ne sait pas à quoi elles servent.
26:39Et on n'est même pas reconnus,
26:42nous, en tant que secteur,
26:42en pénurie de main-d'oeuvre.
26:44Et donc, à un moment,
26:44il y a tous des mécanismes
26:45qu'on aimerait bien mettre en place,
26:46des mécanismes de reconnaissance,
26:48pas pour qu'on gratte des sous,
26:49c'est pas ça l'histoire,
26:50c'est pour qu'on soit soutenus
26:51et qu'on puisse guider
26:52les gens vers nos métiers.
26:54Et donc, le fait de ne pas avoir
26:55de gouvernement à Bruxelles
26:56empêche toute réforme
26:57de l'administration,
26:59une administration qui est,
27:00comme l'a dit Julie,
27:01contrôlante, lente,
27:02pas toujours aux côtés
27:06des entrepreneurs,
27:07je ne parle pas
27:07de toutes les administrations,
27:09mais je trouve que la proposition
27:10du droit à l'erreur
27:12est excellente au niveau fédéral
27:14et si elle peut être appliquée
27:16à Bruxelles,
27:16elle est tout aussi excellente.
27:18Je veux dire,
27:18on n'est pas des comptables
27:19où on ne sort pas tous
27:20de l'ichez,
27:21coûte solvée, quoi.
27:22La majorité des patrons
27:23de l'horeca,
27:24ce sont des ouvriers
27:25qui ont eu accès
27:26à un moment ou à un autre
27:27à la direction
27:28de leur propre entreprise.
27:29C'est ça,
27:30c'est 60 à 80% du secteur,
27:32c'est ça.
27:33C'est des gars
27:33qui ont bossé dur
27:34et des femmes
27:35qui ont bossé dur
27:35pour accéder à ça.
27:37On n'a pas tous
27:37fait des grandes études
27:38et donc quand on lit
27:39la littérature
27:41de l'administration aujourd'hui,
27:42il y a vraiment
27:43de quoi devenir fou.
27:44Donc oui,
27:44il faut réformer ça
27:45et il faut réformer
27:46la mobilité,
27:47il faut apporter
27:48plus de sécurité
27:48et il faut apporter
27:49plus de propreté,
27:50mais il faut aussi aider...
27:51Ça tombe bien,
27:52c'est dans nos 80 pages.
27:53Bien sûr,
27:54mais il ne faut surtout pas oublier
27:55tout le milieu associatif
27:56qui aujourd'hui peinent
27:57à pouvoir être subsidier
27:58et donc voilà,
27:59je crois que tout le monde
28:00doit s'y retrouver
28:01et aujourd'hui,
28:02on est un petit peu orphelin.
28:03Votre sentiment,
28:04Julie Lombotte ?
28:06Oui,
28:07c'est compliqué en fait.
28:11On ne s'attendait pas du tout
28:12à ce qu'un an après,
28:14on soit encore en train
28:14de discuter
28:15et tiens,
28:16qu'est-ce qui va se trouver
28:17dans une DPR
28:18au niveau bruxellois ?
28:20Parce qu'on avait toujours
28:20l'habitude d'être les premiers,
28:22donc d'être les meilleurs
28:23de la classe
28:23et ce n'est pas le cas ici.
28:24Donc effectivement,
28:26on a beaucoup de retours
28:28d'entreprises,
28:30tous les secteurs confondus
28:31qui commencent là
28:32à la trouver un peu longue.
28:35Alors,
28:35elles continuent à fonctionner
28:36parce qu'elles n'ont pas le choix,
28:38elles doivent survivre,
28:39mais ce n'est pas évident
28:39tous les jours.
28:41Il y a une incertitude,
28:42il n'y a pas de cap clair
28:43sur ce que va être
28:46le programme
28:47du prochain gouvernement
28:48et je pense que c'est ça
28:50qui complique les choses.
28:51on ne sait pas
28:52en termes d'investissement.
28:55Est-ce qu'on investit ?
28:56Est-ce qu'on n'investit pas ?
28:57Est-ce qu'on sera aidé
28:58pour le premier engagement ?
28:59Est-ce qu'on ne le sera pas ?
29:00Est-ce qu'on va être aidé
29:01avec des travailleurs
29:02qui vont pouvoir se former
29:04et conserver leur allocation
29:06de chômage ?
29:06Parce qu'il y a une grosse réforme,
29:07vous le savez,
29:08sur la fin des allocations
29:10de chômage après deux ans,
29:11avec des possibilités
29:12de dispense
29:14si on est dans
29:14certains parcours
29:15de formation.
29:16mais est-ce que les formations
29:17que les travailleurs
29:19qui pourraient travailler
29:20chez moi
29:21vont bénéficier
29:22ou pas de cette dispense ?
29:23On ne sait pas.
29:23Bref, c'est un flou artistique
29:25pour le moment
29:25et ça devient compliqué en fait.
29:27Et je pense qu'il y a un moment
29:28où les entreprises,
29:30elles ont le dos dur.
29:33Donc, il y en a
29:34qui ne résistent pas
29:36et qui font faillite
29:37mais je pense que c'est aussi
29:38lié au reliquat
29:39des problèmes Covid
29:40et de la crise énergétique.
29:42Mais là, il va commencer
29:43à y avoir de plus en plus
29:46de sociétés
29:47qui vont dire
29:47« Moi, je ne reste pas ici.
29:49Je ne peux plus.
29:49J'ai besoin d'un cap clair.
29:50Je ne sais pas
29:51si je peux investir.
29:52Je n'ai plus d'argent.
29:54Je ne sais pas
29:54si je peux engager, etc. »
29:55Donc, il y en a
29:55de plus en plus
29:56qui vont partir
29:57et c'est ce qu'on entend.
29:58C'est une crainte,
29:59Mathieu Léonard,
30:00de voir pas mal
30:02de petites boîtes
30:03présenter d'autres horizons.
30:05Alors, ce n'est pas
30:06que c'est une crainte,
30:06c'est que c'est déjà le cas.
30:07Vous voyez,
30:08quand on parle des faillites
30:09et qu'on parle
30:10du développement
30:11des grandes chaînes
30:11et des fast-food,
30:12c'est très simple.
30:14Les petites boîtes
30:14sont en train de s'étaler
30:15et elles laissent
30:17leur place aux grosses boîtes.
30:18Et les grosses boîtes,
30:19ce n'est pas que
30:19des restaurants liés.
30:21Ce n'est pas un groupe
30:23où il y a 4, 5, 6 restaurants.
30:25Non, on parle de grandes chaînes
30:27qui, elles,
30:28ont une trésorerie de malades,
30:30qui ont des capacités financières
30:31que n'a pas du tout
30:32un patron de TPE ou de PME
30:34qui se pointent
30:36et qui disent
30:36« Je rafle la mise.
30:37Moi, je peux même acheter
30:37le bâtiment.
30:38Il n'y a pas de problème. »
30:39Et donc, on est en train
30:40d'aseptiser complètement
30:41notre secteur
30:41et on offre des choses identiques
30:43partout dans des endroits
30:44qui se ressemblent.
30:45Alors, si c'est ça
30:46la restauration de demain
30:46et le monde du café de demain
30:47ou le monde de l'hôtellerie de demain,
30:49franchement, moi,
30:50en tant que citoyen,
30:51même pas en tant que chef d'entreprise
30:52ou représentant d'un secteur,
30:54je n'ai pas envie
30:55de rester à Bruxelles.
30:56Où est-ce qu'il est
30:57mon petit restaurant de quartier
30:58ou mon petit café de quartier
31:00qui peut traîner jusqu'à 1h
31:01ou 2h du matin ?
31:03C'est ça aussi,
31:04c'est toute la sécurité
31:05d'un quartier,
31:06c'est le vivre ensemble,
31:06c'est des endroits
31:07où les gens se retrouvent,
31:09où il y a les communautés
31:09qui se créent.
31:10Et donc, on est en train,
31:12je le disais tout à l'heure,
31:12d'aseptiser réellement
31:13notre secteur
31:14si on ne fait pas quelque chose
31:15parce que,
31:17non seulement l'entrepreneur
31:18risque de quitter le territoire,
31:20mais le citoyen tout autant.
31:22On a des citoyens
31:22avec du pouvoir d'achat
31:24intéressant aussi, quoi.
31:25Donc, si on ne lutte pas
31:26contre la paupérisation
31:28de certains de nos quartiers
31:28ou de certaines de nos communes,
31:30on va s'enfoncer
31:31dans un espèce
31:32de drame économique et social
31:34qui va arriver,
31:35mais alors à une vitesse
31:37plus rapide
31:37qu'on ne le croit.
31:39Alors, Martin,
31:40une dernière courte pause
31:41avant la dernière ligne droite
31:42de Cache sur Table
31:43pour faire un nouveau
31:44tour d'horizon.
31:46Jusqu'à 20h,
31:47c'est Cache sur Table
31:48sur Arabelle.
31:50Et on retrouve
31:51nos invités
31:52pour cette toute dernière
31:53ligne droite
31:54de votre Cache sur Table,
31:55Mathieu Léonard,
31:56président de la Fédération
31:57de l'Horeca Bruxelles,
31:58Julie Lambotte,
31:59conseillère lobby
32:00Bruxelles chez UCM
32:01et Ludivine de Magnanville,
32:03députée au Parlement bruxellois
32:04du parti du MR.
32:05Justement,
32:06on va parler un petit peu
32:07du MR si vous le voulez bien.
32:09Est-ce que votre parti soutient
32:10donc cette baisse des charges
32:11pour les indépendants
32:12de l'Horeca
32:12tant réclamée ?
32:14Est-ce qu'on peut,
32:15disons,
32:15envisager par exemple
32:16une réforme fiscale
32:17uniquement dédiée
32:18au secteur de l'Horeca ?
32:20Alors,
32:20uniquement dédiée
32:21au secteur de l'Horeca,
32:23ça va être un tout petit peu compliqué.
32:25Il va falloir pouvoir trouver,
32:27parce qu'on peut vite
32:28finalement avoir des problèmes
32:30de concurrence loyale,
32:32déloyale
32:32et attaquer finalement
32:35au Conseil d'État.
32:36Donc ça,
32:36je pense que
32:37ce n'est pas faisable.
32:39Après,
32:40il y a une grande réforme fiscale
32:42qui est censée arriver
32:43qu'on avait attendue
32:44il y a déjà deux ans
32:46qui n'était pas arrivée.
32:48Et donc,
32:48je pense qu'il y a une uniformisation
32:51des taux de TVA
32:52qui doit être fait.
32:53Et si à un moment,
32:54l'Horeca doit être récompensé,
32:57si je puis dire,
32:58d'une manière ou d'une autre,
33:00on y pensera
33:01plus que certainement.
33:03Ça, c'est évident.
33:04Après,
33:04on ne fera pas d'exception.
33:06Parce que
33:07je pense qu'aujourd'hui,
33:08ce que l'on doit valoriser,
33:10c'est nos entreprises locales.
33:12Finalement,
33:14et là,
33:15désolé Mathieu,
33:16je ne vais plus prêcher
33:18pour ta paroisse,
33:19mais
33:19qu'est-ce que,
33:21si on se dit
33:22qu'aujourd'hui,
33:23on met
33:23un coiffeur,
33:25la boîte noire,
33:26donc
33:26un coiffeur,
33:27un boulanger,
33:28un charcutier,
33:29qu'est-ce qui ferait
33:30qu'aujourd'hui,
33:30on ne peut pas lui
33:31baisser sa TVA
33:32ou sa charge sociale
33:34à hauteur ?
33:35Qu'est-ce qui vaut plus
33:36ou moins
33:36qu'un établissement Horeca ?
33:38Je ne trouverais pas ça
33:40très juste,
33:41pour être honnête.
33:41Une réaction,
33:42Mathieu Donner ?
33:43Je trouve qu'il y a déjà
33:46une injustice,
33:47finalement.
33:48Nous sommes les seuls
33:48branchés à ce système
33:49de contrôle.
33:50Qui va être réglé.
33:51Oui, oui.
33:52Ça va venir,
33:54on connaît.
33:54Ça fait un an
33:55qu'on attend
33:55le gouvernement à Bruxelles,
33:56on attend de voir venir
33:56les autres mesures
33:57au niveau fédéral.
33:58Je vais être optimiste
33:59et confiant,
34:00mais ce que je veux dire
34:00par là,
34:01c'est qu'il y a déjà
34:02une forme d'injustice
34:03ou en tout cas
34:03une forme d'absurdité.
34:05Je ne suis pas certain
34:06que vos auditeurs
34:06soient bien au courant,
34:07mais quand ils commandent
34:08une bouteille d'eau
34:08à table dans un restaurant,
34:09ils payent un taux de TVA
34:11de l'ordre de 21%.
34:12C'est-à-dire que
34:13quand vous leur vendez
34:13une bouteille d'eau,
34:14il y a près d'un euro
34:15qui repart directement
34:16au trésor public.
34:17Moi, ça m'a coûté un euro.
34:18Cette bouteille,
34:18il me reste trois euros.
34:19Et quand vous venez manger
34:20à deux à table
34:21avec une bouteille d'eau
34:21et vous achetez chacun un plat,
34:23vous prenez un plat,
34:24mais rien que sur l'eau,
34:25je vais gagner un euro cinquante
34:26par tête de pipe.
34:27C'est ma marge brute.
34:28Je ne gagne rien moi là-dessus.
34:29Pourquoi est-ce qu'on nous fait
34:30payer 21% de TVA sur de l'eau
34:31alors qu'elle est à 6%
34:33quand vous la commandez
34:33dans un fast food
34:34à emporter
34:35ou que vous l'achetez
34:35dans la grande distribution ?
34:37Aujourd'hui,
34:37on veut être vertueux.
34:38On parle de santé publique.
34:40Et on nous taxe encore l'eau
34:41et toutes les boissons
34:42non-alcoolisées à 21%.
34:43C'est un véritable scandale.
34:45Et donc moi, ici,
34:46je trouve que c'est une mesure
34:47qui est plutôt vertueuse,
34:49qui nous permettra
34:49de récupérer une marge de 15%
34:51sur l'ensemble de ces produits.
34:52Et on sait qu'il y a
34:53de plus en plus de consommation
34:54devant les produits non-alcoolisés.
34:55Et c'est très bien
34:56et c'est tant mieux.
34:57Mais il y a un moment,
34:58si on veut une vraie bouffée d'air frais,
35:01nous,
35:01une bouffée d'air frais,
35:03c'est en diminuant
35:04la taxation sur la consommation.
35:06C'est le seul levier
35:06qui nous a permis
35:07durant le Covid
35:08d'immédiatement récupérer
35:11de la trésorerie.
35:12C'était de diminuer
35:13la taxation sur la consommation.
35:14Donc aujourd'hui,
35:14nous,
35:15ce n'est pas une supplique,
35:16mais en l'occurrence,
35:17ça fait des années
35:18qu'on parle de ça
35:19et ça fait partie
35:20du combat de Ludivine aussi
35:21durant son mandat
35:22en tant que président.
35:23C'était de dire
35:23au précédent gouvernement Vivaldi,
35:25c'est qu'on a besoin d'aide
35:26et on a besoin d'air frais maintenant.
35:27Donc,
35:28diminuer cette taxation
35:29parce que c'est plutôt
35:30une mesure vertueuse.
35:32Donc voilà,
35:32nous,
35:32on est attentistes là-dessus.
35:33On espère vraiment
35:34que le mouvement réformateur
35:35ainsi que les quatre autres parties
35:36pourront nous soutenir
35:37dans cette démarche
35:38et c'est urgent.
35:38la nouvelle réforme fiscale,
35:39oui.
35:40Julie Lombos,
35:41il n'y a pas de raison.
35:41C'est important,
35:42c'est une des priorités,
35:44donc baisser les charges
35:45pour les indépendants
35:46de l'Horica.
35:48Baisser les charges
35:49pour les indépendants.
35:51Point.
35:53Je suis désolée.
35:53Et entre autres,
35:54l'Horica,
35:54et entre autres,
35:55l'Horica.
35:56Mais dans les indépendants,
35:58il y a effectivement l'Horica.
36:00Voilà.
36:00Mais on ne peut pas défendre,
36:02et là,
36:02je soutiens effectivement
36:04ce que Ludivine disait,
36:05on ne peut pas défendre
36:06qu'un secteur.
36:07On est une organisation
36:08interprofessionnelle,
36:09on représente différents secteurs
36:10et effectivement,
36:11il y en a d'autres
36:12qui souffrent aussi
36:13et donc nos combats,
36:15ils sont menés
36:15pour tous les secteurs.
36:16Mais oui,
36:17on travaille dessus,
36:18on a nos spécialistes
36:20qui travaillent
36:20sur cette réforme fiscale.
36:22Donc oui,
36:23il y a besoin d'une réforme.
36:24Je voulais juste préciser,
36:26c'est-à-dire que
36:26cette baisse de la TVA,
36:27ce n'est pas un cadeau
36:28qu'on demande,
36:29ce n'est pas une espèce
36:29de récompense.
36:31Quand vous commandez
36:31une pizza dans un établissement,
36:34le gars,
36:34il a moins de charge.
36:35La personne qui exploite
36:36son établissement,
36:37il a moins de charge,
36:37il a moins de personnel.
36:39Il y a juste une mobilette
36:39qui vient chercher la pizza
36:40et qui vous la livre,
36:41vous aurez commandé
36:41un soda avec.
36:43Tout ça est taxé
36:43à 6% de TVA.
36:45Venez manger dans mon restaurant,
36:46mon plat va être taxé
36:47à 12%
36:48et ma bouteille d'eau
36:49que je vais vous vendre
36:49va être taxée à 21%.
36:54On tâche de maintenir
36:58un certain niveau d'excellence
36:59dans le service
36:59et donc on forme des gens
37:01et ce n'est pas
37:02des emplois précaires,
37:04du flexi-job
37:05ou du simple travail étudiant.
37:07Ce sont des gens
37:07qui ont probablement
37:08des bouches à nourrir
37:09et donc nous,
37:10on a toujours existé.
37:11Il y aura toujours
37:11des auberges,
37:12des restaurants et des cafés.
37:13J'imagine toute notre vie
37:14est au-delà
37:15et donc j'espère
37:16qu'on puisse être considéré là-dessus.
37:18Moi, je trouve
37:18qu'il y a un parfait déséquilibre
37:19entre des petits endroits
37:21qui font des économies d'échelle
37:23hallucinantes
37:23avec peu de moyens,
37:24ils font plein, plein, plein de blé.
37:26Nous, avec énormément de moyens,
37:28on en fait de moins en moins
37:29du blé
37:30et donc il y a un moment,
37:30il va falloir qu'on nous aide
37:32et qu'on remette
37:32de l'eau dans le moulin.
37:33C'est simplement ça.
37:34On a parlé tout à l'heure
37:35de beaucoup de sociétés,
37:36d'entreprises en difficulté.
37:38Est-ce que le MR,
37:39je m'adresse bien sûr à vous,
37:40le Divine Manuainville,
37:41est-ce qu'il serait favorable
37:42par exemple
37:43à une amnistie partielle
37:44pour régulariser
37:45certaines situations
37:46qui semblent,
37:47disons, politiquement acceptables ?
37:49C'est-à-dire,
37:50alors je préfère,
37:51je vais vulgariser votre question.
37:52C'est-à-dire que vous êtes
37:53en train de me demander
37:54si quelqu'un qui faisait
37:56du black ou du noir,
37:58s'il était pris la main
38:00dans le sac
38:00parce que ça fait
38:02quelques années
38:02qu'il en fait
38:03et qu'on se rend compte
38:05qu'en fait,
38:06il y a une fraude finalement,
38:09on serait pour ou contre
38:12une amnestie
38:13et dirait,
38:14ben voilà,
38:15si tu branches ta...
38:16Ou un compromis.
38:17Ou si tu branches ta caisse.
38:18Alors,
38:19je vais parler
38:20à titre personnel
38:21parce que
38:23ce ne sont pas
38:24des questions habituelles.
38:26À titre personnel,
38:27moi je serais contre.
38:28Je serais contre
38:29pour une chose
38:30parce que je pense
38:30qu'aujourd'hui,
38:32les fédérations,
38:34et là je vais parler
38:34de l'ensemble,
38:35sont assez claires
38:36sur ce qu'on peut faire
38:37et sur ce qu'on ne peut pas faire.
38:39Par contre,
38:40et c'est là où rentre
38:41le droit à l'erreur,
38:43c'est que si
38:44à un moment,
38:45il y a un comptable,
38:46tu viens d'ouvrir
38:47ton entreprise,
38:48il y a un comptable
38:48qui te dit
38:49mais non,
38:50tu n'as pas besoin
38:51d'avoir la boîte noire
38:52ou tu n'as pas besoin
38:53d'avoir telle ou telle
38:55accréditation
38:56pour pouvoir ouvrir,
38:58livrer.
38:58Et que là,
38:59il y a vraiment
39:00une erreur
39:01qui a été faite
39:02rapidement détectée
39:03et facilement,
39:07on ne parle pas
39:08de dizaines
39:09de milliers d'euros,
39:10là je pense
39:11que le cadre
39:13de ce droit à l'erreur
39:14doit rentrer.
39:15par contre,
39:16quelqu'un
39:16qui fraude
39:16délibérément,
39:18qui paye une partie
39:18de son personnel
39:19au black,
39:20non,
39:20je suis désolée,
39:22même moralement,
39:23je ne pourrais pas
39:24l'accepter.
39:25J'ai lu l'embaute.
39:28Pareillement,
39:28je ne vais pas
39:30me prononcer
39:30au nom du CEM
39:31parce que je n'ai pas
39:32le retour
39:34par rapport
39:34à cette question-là,
39:35donc uniquement
39:35à titre personnel,
39:37je trouve qu'effectivement
39:38l'approche de Ludivine
39:39est assez bonne.
39:41si effectivement
39:42on commet une erreur
39:43et qu'on n'a pas
39:44enregistré un paiement
39:46alors qu'il s'est
39:46devait se faire
39:47ou qu'on n'a pas
39:47déclaré correctement
39:48et que c'est vraiment
39:49une erreur,
39:50ce droit à l'erreur,
39:51on l'a défendu,
39:52on l'a porté
39:53et donc on est pour
39:54évidemment.
39:55Donc oui,
39:55une régularisation,
39:57si c'est une fois,
39:58pourquoi pas ?
39:59Maintenant,
39:59au-delà de ça,
40:01on ne peut pas le soutenir,
40:02ça crée une concurrence
40:04pour nous en tout cas,
40:05c'est mon avis personnel,
40:07une concurrence
40:07totalement déloyale
40:08entre les entreprises
40:09qui elles jouent le jeu,
40:11et d'autres
40:12qui ne le joueraient pas
40:13et donc moi,
40:15perso,
40:15je ne...
40:16Mais ça n'est pas
40:16la position du CEM,
40:18peut-être que ça l'est,
40:18mais en tout cas,
40:19c'est la mienne ici.
40:20Mathieu Léonard,
40:20un mot sur le sujet.
40:21Mais oui,
40:22mais vous ressortez une chose,
40:23en fait,
40:23ça a fait l'objet
40:24d'un article dans le Soir,
40:25cette histoire,
40:25c'est moi qui l'avais dite.
40:27J'avais parlé d'amnistie,
40:28ça a été d'ailleurs
40:29relativement mal interprété
40:30par certains médias
40:31à l'époque,
40:31ça date d'il y a un an,
40:32un an et demi.
40:33J'avais simplement dit
40:34que je proposais
40:35toute une série de mesures
40:36fiscales,
40:38d'allègements fiscales,
40:39en l'occurrence,
40:39pour les entreprises en récap,
40:41une obligation de se brancher
40:42à la boîte noire
40:43pour tout notre secteur,
40:44parce qu'en l'occurrence,
40:45aujourd'hui,
40:45il n'y a que les établissements
40:46qui offrent de la restauration
40:47à consommé sur place
40:48à partir de 25 000 euros
40:50de chiffre d'affaires
40:50qui doivent être branchés,
40:5225 000 euros par an.
40:54Et donc,
40:54j'avais proposé
40:55toute une série de mesures fiscales
40:56et d'accompagnement
40:57en disant,
40:57voilà, très bien,
40:58je voudrais également,
40:59puisque tout le monde
41:00va être branché,
41:01forcément,
41:01on va déclarer
41:02nos chiffres d'affaires réels.
41:04On connaît l'administration,
41:05moi, je connais
41:05l'administration fiscale,
41:06elle va regarder,
41:07ah ben, en 2024 ou en 2025,
41:08vous avez été branché
41:09à la boîte noire,
41:10vous faites 100 000 euros
41:11de chiffre d'affaires
41:12et en 2023,
41:12vous en avez déclaré
41:13de 50 000.
41:15Donc, vous faites du 200 %
41:16depuis que vous êtes branché.
41:18Et donc, moi,
41:18ce que je suggérais,
41:19c'est-à-dire,
41:19pour faciliter les choses,
41:21on déclare plus de chiffres d'affaires
41:22parce qu'on est branché
41:23à la boîte noire,
41:24mais il y a une amnistie
41:25sur tout ce qui s'est passé
41:26précédemment.
41:27C'est-à-dire,
41:28juste dire,
41:29on fait table rase du passé
41:30et on recommence à zéro
41:32pour avoir un secteur tout blanc.
41:34Et donc,
41:34où il n'y a plus,
41:35à ce moment-là,
41:36de droit à la fraude.
41:38Pas du droit à l'erreur,
41:39du droit à la fraude.
41:40Parce que l'administration fiscale,
41:42tout un temps,
41:42a pu aussi être un peu plus souple
41:44en fonction des dossiers
41:45qu'elle avait en face d'elle.
41:47Donc, voilà,
41:47c'est un peu retrouver l'équilibre
41:49et l'égalité pour tous.
41:50Mais en faisant table rase du passé
41:52et donc donner, nous,
41:53en tant que fédération
41:54du secteur européen,
41:56certains engagements,
41:57certaines garanties
41:58à ce que tout le monde
41:58respecte les règles du jeu.
41:59Oui, une caisse blanche,
42:00mais plutôt une caisse
42:01bien transparente.
42:02Alors, il nous reste
42:02quelques minutes
42:03avant de nous quitter.
42:05Une question d'ordre général.
42:06À quoi pourrait ressembler
42:08le secteur de l'horeca
42:10d'ici quelques années
42:11si on ne fait rien ?
42:13On a parlé, bien évidemment,
42:14tout à l'heure,
42:14de cette désertion possible.
42:16Mais bon,
42:17comment imaginer
42:18le secteur des bars,
42:20des restaurants,
42:21des cafés à Bruxelles
42:22sur les prochaines années ?
42:25Je vais rejoindre
42:26ce que j'ai dit tout à l'heure,
42:27mais vraiment,
42:28il faut conserver
42:29cet artisanat,
42:30ce petit entrepreneuriat
42:31qui est hyper inclusif,
42:35qui est ultra multiculturel,
42:37qui ne fait pas
42:38de différence de genre,
42:39qui ne s'occupe pas
42:40de ce genre de choses
42:40parce qu'en fait,
42:41ce ne sont pas
42:42nos préoccupations.
42:43Notre préoccupation,
42:44c'est d'accueillir
42:44tout le monde chez nous,
42:45d'où qu'ils viennent,
42:46quels qu'ils soient,
42:49ceux qu'ils représentent,
42:50peu importe.
42:50Et c'est une richesse culturelle
42:52au-delà d'une richesse économique.
42:54Et c'est la force de Bruxelles
42:55et on aimerait bien
42:56que ça soit maintenu.
42:57Et donc,
42:57moi,
42:58j'ai de sérieux doutes,
42:58je ne suis pas super optimiste,
43:00mais en tout cas,
43:00j'aimerais bien
43:00qu'on maintienne ça.
43:02Gélie Lambotte,
43:02qu'est-ce que vous diriez
43:03un indépendant
43:04qui veut lancer
43:05un restaurant aujourd'hui
43:06à Bruxelles,
43:07mais qui hésite encore
43:08justement à cause
43:08de tout ce qu'on a dit
43:09maintenant,
43:09toutes les contraintes ?
43:11Attends le prochain gouvernement.
43:13Il peut attendre alors.
43:15En tout cas,
43:16la couleur.
43:16Je lui dirais courage,
43:20aussi courage.
43:21Pourquoi ?
43:21Parce que ce n'est pas évident
43:22de se lancer
43:23comme entrepreneur
43:24dans l'horeca.
43:26Donc,
43:27je pense que
43:27s'il n'est pas prêt
43:29à affronter
43:30tous les défis
43:31qu'il va devoir affronter,
43:34qu'il laisse tomber.
43:36Mais par contre,
43:37s'il est prêt à le faire,
43:39qu'il y aille,
43:40mais qu'il se fasse accompagner.
43:43Parce que ce n'est pas évident
43:44de se lancer tout seul.
43:46Mathieu l'a dit tout à l'heure,
43:47effectivement,
43:48tout le monde n'a pas
43:48un diplôme
43:50en gestion
43:51pour se lancer.
43:52Donc,
43:52qu'il se fasse accompagner.
43:54Il y a des organismes
43:55qui aident,
43:57la Fédération Horeca Bruxelles,
43:58UCM aussi,
43:59on aide pour se lancer,
44:01pour que le projet
44:03tienne la route.
44:05Voilà.
44:06Alors,
44:07Ludivine de Magnonville,
44:09dernière question,
44:10à quoi pourrait donc
44:11ressembler ce secteur
44:12de l'horeca,
44:13un horeca belge,
44:13disons,
44:14durable,
44:15à la fois légal,
44:16rentable
44:17et attractif ?
44:18Alors déjà,
44:19durable et rentable,
44:21je pense que ce sont des mots
44:22qui aujourd'hui
44:23ne peuvent plus être
44:24vraiment dissociés.
44:25Parce que
44:26beaucoup d'entrepreneurs
44:29se sont rendus compte
44:30que pour être rentable,
44:33le durable aide.
44:34Donc ça,
44:34je pense que c'est
44:35ces deux mots
44:35qu'on ne doit plus
44:37dissocier.
44:39À quoi,
44:40finalement,
44:42quel va être
44:43notre paysage
44:44économique
44:45et horeca
44:45dans dix ans ?
44:47Je ne sais pas.
44:48La seule chose,
44:50et je pense que
44:51c'est notre devoir
44:52à nous,
44:52en tant que pouvoir politique,
44:54c'est de maintenir
44:55l'humain
44:56et le savoir-faire.
44:57On est aujourd'hui
44:57à un secteur
44:58qui est
44:59à haute valeur humaine
45:01ajoutée.
45:01C'est-à-dire que
45:02finalement,
45:04très très peu
45:05d'hommes et de femmes
45:05sont remplaçables
45:07par l'ordinateur,
45:08par l'intelligence artificielle.
45:09On apporte
45:10des outils
45:11au secteur
45:11qui permettent
45:12de développer
45:12leur potentiel,
45:14mais pas remplaçables.
45:16Aujourd'hui,
45:17être servi
45:17par un ordinateur
45:18qui vient
45:18d'apporter tes sushis,
45:20je suis désolée,
45:21c'est rigolo pour la photo,
45:22mais est-ce que
45:22tu y retourneras ?
45:23Il te manque quelque chose ?
45:25Beaucoup ont...
45:26Pendant un moment,
45:27il y avait pas mal
45:28d'iPad
45:28pour prendre ta commande
45:30et ton menu.
45:30Finalement,
45:32ce sont des choses
45:32qui ne restent pas
45:33dans ce secteur-là.
45:34Donc, moi,
45:35je suis une positive
45:36et je pense
45:37qu'on n'arrivera pas
45:38à enlever
45:39cette haute valeur humaine.
45:41Mais ça,
45:42ça doit être
45:43notre job à nous
45:44en tant que pouvoir politique,
45:45c'est-à-dire pouvoir se dire
45:46que l'entrepreneur
45:48n'aurait pas le choix.
45:50C'est vraiment...
45:50C'est formé
45:52à un savoir-faire,
45:53à l'artisanat,
45:55à...
45:55peut-être mieux
45:57aussi orienter
45:58des jeunes.
45:59Parce qu'aujourd'hui,
46:01c'est pas très chic,
46:03c'est pas très joli
46:04de dire à papa ou maman
46:05« moi, ce que je voudrais,
46:06c'est être chef de cuisine
46:08ou alors faire le service
46:10derrière un bar. »
46:11En fait,
46:11ça ne fait pas rêver.
46:12Donc, je pense que c'est ça,
46:13notre job,
46:14c'est de pouvoir continuer
46:15de faire rêver
46:16pour que les gens
46:17puissent adhérer
46:18à nos secteurs.
46:19Voilà, on pourrait encore
46:20en parler pendant des heures,
46:21mais malheureusement,
46:22c'est la fin de ce
46:22Cache sur table.
46:24Ludivine de Magnonville,
46:25députée au Parlement bruxellois
46:26du MR, bien évidemment.
46:28Julie Lambotte,
46:28conseillère lobby Bruxelles
46:30chez UCM,
46:30et Mathieu Léonard,
46:32président de la Fédération
46:33de l'Horeca Bruxelles.
46:34Merci beaucoup.
46:35Merci, monsieur et dame,
46:35pour vos analyses
46:36et merci d'avoir été avec nous.
46:37C'est la fin de ce
46:38Cache sur table.
46:39Excellente soirée à tous.
46:39Merci.
46:40Merci.
46:40Merci.
46:40Merci.
46:41Merci.
46:41Merci.
46:41Merci.
46:41Merci.
46:41Merci.
46:41Merci.
46:41Merci.
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