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  • 23/04/2025

Catégorie

😹
Amusant
Transcription
00:00Bonne soirée à toutes et à tous.
00:0519h-20h, Cache sur table sur Arabel.
00:10Bonsoir, bonsoir à tous.
00:12Bienvenue dans Cache sur table, consacré aujourd'hui à l'European Centre for Development,
00:16un géostratégique studies qui organise un sommet au Parlement européen
00:21sur le thème crucial des femmes dans la consolidation de la paix.
00:25Un événement qui devrait rassembler des féministes syriennes, congolaises et ukrainiennes.
00:30Nos invités aujourd'hui qui devraient nous rejoindre dans quelques instants.
00:33Aïcha Bacha, docteur en sciences politiques et sociales
00:36et chercheur associé au Centre d'études de la coopération internationale et du développement à l'ULB.
00:42Secrétaire général également du Mouvement mondial des femmes leaders panafricaines.
00:47Faïsa Chaker, qui est présidente fondatrice de l'Association internationale
00:51pour le développement économique social Afrique.
00:53et Carole Denis, fondatrice et directrice à Gunguna,
00:58une association belge très active en République démocratique du Congo,
01:02dans la région du Kivu,
01:03qui s'implique dans la réinsertion et la protection d'enfants en difficulté.
01:07Cache sur table dans quelques instants.
01:10Cache sur table sur Arabel.
01:13Avec un petit peu de retard, indépendamment de notre volonté,
01:17je vous le disais tout à l'heure en titre,
01:18l'European Centre for Development Geostratégic Studies and Analysis
01:23organise au Parlement européen un sommet important sur le rôle crucial des femmes
01:28dans la consolidation de la paix.
01:30Un événement qui va rassembler des féministes syriennes, congolaises, ukrainiennes notamment.
01:35Et aujourd'hui, nous avons le plaisir de recevoir pas mal de femmes militantes engagées.
01:40Aïcha Bachat, qui est docteur en sciences politiques et sociales
01:43et chercheur associé au Centre d'études de la coopération internationale
01:46et du développement à l'ULB.
01:48Secrétaire générale aussi du Mouvement mondial des femmes leaders panafricaines.
01:51Bonsoir.
01:52Bonsoir Tariq.
01:53Merci beaucoup pour l'invitation et désolé pour le retard.
01:55Avec plaisir.
01:56Amina Benzari, professeure de langue défenseuse des droits humains,
01:59accréditée à l'UNU.
02:00Bonsoir.
02:00Bonsoir.
02:01Également avec nous, Fayza Chaker,
02:03qui est présidente fondatrice de l'Association internationale
02:05pour le développement économique et social d'Afrique France.
02:07Bonsoir.
02:08Bonsoir.
02:08Et Carole Donis, fondatrice et directrice,
02:11j'espère que je prononce bien, Gunguna.
02:13Gunguna Orphelina.
02:14Voilà, qui est une association belge très active
02:16en République démocratique du Congo, dans la région du Kivu,
02:19qui s'implique dans la réinsertion et la protection d'enfants en difficulté.
02:23Voilà pour la présentation, disons, générale.
02:25On va attaquer directement avec une question
02:28pour tout d'abord nous raconter un petit peu
02:30comment vous vous êtes engagé dans ce mouvement
02:33pour l'aide aux plus démunis,
02:35pour favoriser aussi la paix quelque part.
02:37Je commence avec vous, Aïcha Bachat.
02:38Oui.
02:39Donc voilà, à travers mon parcours en tant qu'étudiante,
02:41j'étais face à des difficultés moi-même,
02:44étant issue d'un milieu soi-disant familial aisé.
02:48Donc je suis venue en Europe,
02:49donc j'ai rencontré des difficultés.
02:50Et donc j'ai dit ce que j'ai subi,
02:52je dois en fait ne plus le laisser,
02:54je ne vais plus laisser d'autres personnes le subir.
02:59Donc c'est pour ça que je me suis engagée
03:01pour mon combat pour les plus démunis.
03:04Faises à chacun.
03:05Bonsoir.
03:06Bonsoir.
03:07Mon parcours, moi j'ai vécu plus que 50 ans en Tunisie.
03:10Donc je viens d'arriver, ça fait 10 ans que je suis en France,
03:14mes enfants sont en France.
03:15Et bon, j'étais militante en Tunisie sur plusieurs associations.
03:22Arrivée en France, je suis ambassadeur de paix en France, mondiale.
03:27Par la suite, j'ai créé mon association.
03:29Je suis présidente fondatrice.
03:31Et mon engagement, ce qui me tient à cœur,
03:40c'est le leadership féminin, l'autonomisation des femmes.
03:43J'étais membre du bureau du syndicat du patronat en Tunisie.
03:46J'ai plusieurs casquettes.
03:47La Tunisie était pionnière aussi quelque part de ce mouvement.
03:50Amina Benzari.
03:51Oui, bonsoir.
03:53C'est Amina Benzari.
03:55J'ai travaillé ici, j'ai travaillé comme promesseure de langue.
03:59Et puis après, j'ai travaillé à la commune et au CPS.
04:03Et là, j'en ai vu de tous les genres,
04:06de la pauvreté, de la diminution des gens.
04:11Donc il y a beaucoup de problèmes de notre communauté,
04:15de toutes les communautés.
04:17Et de là, je me suis engagée avec mon association.
04:20Je suis très active ici en Belgique, à Bruxelles,
04:24pour tout ce qui est aide, aide administrative, sociale,
04:28et à tout, tout, tout.
04:31La féminitante également.
04:32Carole de Nice.
04:34Oui, donc moi je suis d'origine congolaise
04:38et j'ai vécu la première guerre en 1996 au Congo.
04:42Je suis née à l'est du pays.
04:44Donc comme tout le monde le sait aujourd'hui,
04:47avec tout ce qui se passe depuis 30 ans maintenant dans mon pays,
04:49donc nous avons vu notre, déjà moi, mon enfance en moi,
04:54parce que quand la guerre a commencé,
04:56j'avais que 14 ans, en 1996.
05:00En 1998, il y a eu une deuxième guerre,
05:01c'est à ce moment-là qu'avec les parents,
05:03on a décidé de venir en Belgique.
05:06Plusieurs années plus tard,
05:07donc en 2009, je décide de retourner dans mon pays d'origine,
05:11assister à un mariage du frère d'une copine
05:15et c'est ainsi que je découvre le désastre
05:18que cette guerre avait créé derrière moi.
05:21Je découvre de plus en plus des enfants,
05:23vraiment de tout petits,
05:25dans les rues, en train de mendier sans parents
05:28et cette guerre a causé énormément des orphelins.
05:33À ce moment-là, moi-même, je suis maman de trois enfants
05:35et je commence automatiquement à identifier les enfants de la rue
05:39comme mes propres enfants.
05:40C'est ainsi que je suis retournée en Belgique
05:42et j'ai décidé de mettre une structure en place
05:44pour aider les enfants de guerre.
05:48Voilà pour la présentation, le tour de table.
05:50On enchaîne tout de suite, si vous le voulez bien,
05:52avec vous, Aïcha Bacha.
05:53Est-ce qu'il y a des obstacles, disons, spécifiques
05:55que vous avez rencontrés en tant que femme
05:57dans votre travail sur le terrain,
05:58mais aussi dans les espaces de négociation, d'activisme ?
06:02Oui, tout à fait.
06:03Donc, bien évidemment, les obstacles, il y en a toujours,
06:05mais la volonté pour persévérer et les surmonter
06:09est là toujours.
06:10Donc, c'est pour ça que ça fait presque 15 ans
06:12qu'on existe sur le terrain.
06:14En tant que femme, bien évidemment,
06:15j'étais dans des milieux qui sont généralement
06:19des milieux fréquentés par des hommes.
06:22Donc, on a milité et nous étions face à des misogènes.
06:26Pourtant, on a quand même su, avec détermination,
06:30à aller d'avant.
06:31Donc, il y a ça pour nous intimider,
06:34puisqu'on traite des sujets très sensibles.
06:36Parfois, il y a même des institutions internationales,
06:40des États même, qui essayent de nous envoyer des menaces
06:43pour nous intimider, des messages.
06:44Je vais faire une petite parenthèse,
06:45justement, pour expliquer aussi un petit peu ce retard
06:48dans notre émission.
06:50On parlait en voix off.
06:50Je pense que vous avez été piraté.
06:52Tout à fait.
06:53Donc, on organise un sommet sur la paix.
06:55On s'est investi.
06:56Il y a des personnalités qui viendront de 40 pays étrangers.
07:01Et donc, c'est juste pour tisser des liens
07:02et pour créer une atmosphère de négociation et de médiation.
07:07Et donc, au final, on se trouve aujourd'hui piraté à 14 heures.
07:12Et donc, ils nous ont même piraté la liste
07:15des personnalités qui seront là.
07:17Et donc, même au niveau européen,
07:18au niveau du Parlement européen,
07:20on a des difficultés à encoder des badges des gens.
07:24C'est juste pour saboter cette initiative de paix.
07:28On ne sait pas qui l'a fait.
07:29Mais on est sûr qu'il s'agit d'un piratage.
07:31Donc, aussi, qu'on peut parler des obstacles.
07:34Il y a des obstacles logistiques.
07:36Il y a des obstacles psychologiques,
07:37dans le sens où ce genre de pratiques, en fait,
07:42vise à nous neutraliser, soit disant,
07:44parce qu'on fait mal.
07:46On touche là où il ne faut pas toucher.
07:49Et donc, on aborde des sujets qui, pour certains,
07:51ne doivent pas être traités par une Belge d'origine,
07:56soi-disant immigrée.
07:58Et donc, voilà, ce sont des sujets qui doivent toujours rester
08:02accaparés par certaines catégories sociales
08:05et par certaines personnes.
08:09– Votre regard, Faiza Chaker,
08:11en tant que militante tunisienne purée dure ?
08:13– Sur le forum, c'est une belle initiative.
08:21D'ailleurs, je salue Aïcha, ma partenaire,
08:25parce qu'on est sur plusieurs projets.
08:27D'ailleurs, je vais faire la promotion
08:29du collectif de 12 associations au Pénin.
08:33On est en train de faire deux projets
08:34sur le genre et sur l'eau potable.
08:37On est en train de chercher des financements,
08:39parce que je fais partie d'un consortium
08:40de fonds d'investissement privés, entre autres.
08:43J'ai plusieurs casquettes.
08:44– D'accord.
08:45Carole Delis, votre sentiment aussi,
08:48est-ce que vous trouvez des difficultés
08:49en tant que femme dans votre travail
08:51sur le terrain, justement ?
08:52– Tout à fait, tout à fait.
08:54Je découvre vraiment...
08:57Je me retrouve souvent face à des difficultés,
09:00parce qu'avec tout ce qui se passe,
09:02il y a beaucoup, comme tout le monde le sait,
09:04mon pays est en guerre depuis 30 ans
09:06à cause de la richesse de nos ressources minières.
09:10Et cette guerre, en fait, ça arrange,
09:13on va dire, le monde entier.
09:15Plusieurs pays sont derrière cette guerre.
09:18Et quand on essaye vraiment de dénoncer,
09:21et surtout parce que moi, je suis apolitique,
09:23je dois dénoncer.
09:24Si je ne dénonce pas,
09:25je deviens automatiquement impliquée.
09:28Et pourtant, ces minérés, moi,
09:29je ne les ai jamais vus.
09:30Je ne les ai jamais touchés.
09:31Et même les personnes, cette population
09:34qui souffre aujourd'hui,
09:36ne connaissent même, ne savent même pas
09:37à quoi est-ce que ça ressemble.
09:39Et donc, du coup, on essaye souvent
09:41de nous menacer.
09:42On reçoit des mails de menaces,
09:44on reçoit des messages anonymes,
09:47menaçantes.
09:47Et même là, récemment, au mois de janvier,
09:50cette guerre dont tout le monde en parle aujourd'hui
09:52m'a trouvée là-bas.
09:53Et on a été coupés de la connexion Internet.
09:56On ne pouvait pas communiquer avec l'extérieur.
09:58Et dès que j'ai eu la possibilité,
10:00en tant que militante et une femme aussi
10:03qui essaie vraiment d'apporter de la lumière
10:06à tout ce qui se cache depuis des années,
10:08j'ai commencé à publier sur les réseaux sociaux
10:11la réalité du terrain.
10:12Je me suis fait menacer par plusieurs personnes,
10:15en privé, en anonymat, bien sûr,
10:17et même de personnes que je connaissais aussi
10:20par après parce que je n'ai pas cédé.
10:22j'ai continué de dénoncer, de filmer et de montrer surtout
10:26les atrocités, le massacre, les génocides
10:29et tout le mort que moi-même, avec mes propres yeux,
10:33j'ai vécu récemment.
10:35Et on me disait, non, non, non, il faut que t'arrêtes ça,
10:38il faut que t'arrêtes ça,
10:39parce que ne te crois pas privilégiée
10:42parce que tu habites en Belgique,
10:43mais on peut t'y retrouver.
10:45Oui, oui, oui.
10:46Moyen de pression, Amina Benzari,
10:48quel type de violence, vous en tant que femme,
10:52ou engagée pour la paix par exemple,
10:53vous subissez encore aujourd'hui ?
10:56Oui, il y a toujours des violences,
11:01il y a toujours des pressions,
11:03des maltraitances vis-à-vis des femmes,
11:07je les vois.
11:08Moi, personnellement, pas beaucoup,
11:10j'en ai subi auparavant,
11:12mais je vois ça pour certaines femmes,
11:16j'essaie de les défendre,
11:17j'ai été même au tribunal,
11:19chez les avocats,
11:20on trouve beaucoup d'obstacles,
11:22vous savez, il y a toujours,
11:23ça existe toujours des problèmes,
11:25mais on essaie avec nos propres moyens
11:27de s'en tirer,
11:28et alhamdoulilah, ça va.
11:31On va enchaîner, si vous voulez bien,
11:33avec les enjeux aussi politiques,
11:35Aïcha Bachar,
11:36quelle approche, disons, féministe, selon vous,
11:38sont les plus efficaces,
11:39les plus concrètes,
11:40dans les processus
11:42pour concilier la paix un peu partout ?
11:44Alors, la première solution à mon sens,
11:49c'est la fédération des efforts,
11:51en fait, de tous les mouvements féministes,
11:53peu importe son origine,
11:54peu importe sa nature,
11:56donc l'essentiel,
11:56c'est de pouvoir créer une synergie entre nous,
11:59et créer des networks
12:00pour nous épauler les unes les autres,
12:03donc à travers le monde.
12:04Ça, pour moi, c'est une issue.
12:06Donc, alors,
12:09les solutions ne sont pas...
12:12Il n'y a pas de baguette magique.
12:13Voilà, on n'a pas une baguette magique,
12:15donc on essaie de faire de notre mieux,
12:17mais ce n'est pas toujours facile.
12:18Donc, vous parlez d'obstacles,
12:20vous parlez aussi de réalité du terrain,
12:23donc de situations géopolitiques internationales
12:25très complexes,
12:27de la montée de l'extrême droite
12:29partout dans le monde,
12:30et donc, quoi que l'on fasse,
12:33déjà les financements
12:34pour mettre en place des projets
12:36sont en train de se réduire
12:38de plus en plus,
12:39d'où l'efficacité
12:41et le nombre aussi d'initiatives
12:43à prévoir.
12:45Donc, on doit aussi être prévisionnaire
12:46dans le sens où
12:47on doit réfléchir à comment faire
12:53avec la situation actuelle,
12:55d'où ce sommet-là,
12:58l'organisation de ce sommet-là.
13:00Je me tourne vers vous,
13:02Faïsa Chaker.
13:03Je rappelle que vous êtes
13:03présidente fondatrice
13:04de l'Association internationale
13:06pour le développement économique
13:07et social Afrique-France.
13:09Justement, en relation avec le Sud,
13:11on est toujours dans l'assistanat.
13:13À quoi le véritable partenariat, en fait ?
13:16Difficile.
13:19Peut-être inciter les femmes
13:21au poste de pouvoir.
13:23Et comme ça,
13:24parce que les femmes
13:25et les femmes leaders,
13:27c'est comme ça qu'on peut
13:28éduquer une génération d'hommes,
13:34entre autres.
13:35Les femmes leaders panafricaines
13:37sont-elles un peu
13:38ou souvent invisibilisées ?
13:40Invisibles.
13:40Tout à fait.
13:41Donc, volontairement, je le dis.
13:43Donc, il y a une culture,
13:44une indication
13:44à invisibiliser la femme.
13:47Donc, ce n'est pas un phénomène.
13:48Certes, ça existe un peu partout,
13:50mais ça reste fréquent
13:52dans une région plus
13:53que dans d'autres, en fait.
13:55Il y a des pays,
13:56comme par exemple la Tunisie,
13:57qui sont plus ouverts
13:58à l'insertion,
14:00soit disons,
14:01des femmes,
14:01à l'équité
14:02dans le gouvernement.
14:04Vous avez eu la chance,
14:05dans votre histoire,
14:06d'avoir Bourguiba
14:07comme président.
14:08Et donc, vous étiez plus en avance
14:11que les Françaises
14:13ou que les Suisses.
14:14Donc, on vient d'en parler
14:15tout à l'heure
14:16dans tout ce qui est élection.
14:18Donc, je pense qu'il y a
14:18des pays précurseurs
14:19plus que d'autres
14:20dans la visibilisation
14:22de la femme.
14:23Donc, certains pays
14:24ont bien compris
14:25qu'il n'y a pas de paix.
14:26Il n'y a pas de paix interne
14:28s'il n'y a pas de l'inclusion
14:31et l'équité des femmes
14:34et sans leur accès
14:35au poste de décision
14:37et de pouvoir.
14:38Alors, Carole Denisse,
14:41on parlait des femmes leaders,
14:44justement.
14:44Est-ce qu'il y a des pratiques locales
14:46ou traditionnelles de paix
14:47dans votre région, par exemple,
14:49menées par des femmes
14:50qui ont été, disons,
14:51négligées, invisibilisées ?
14:53Oui, tout à fait.
14:54Ici, je me sens vraiment
14:57très triste.
14:57Je me sens triste
14:58par rapport à ce que
14:59se passe encore aujourd'hui
15:00parce que plusieurs...
15:02Au fait, il faut se dire
15:04que c'est une région...
15:05J'insiste.
15:06Je sais que je me répète
15:07quand j'ai dit
15:07que ça fait 30 ans
15:08qu'on est en guerre.
15:09Donc, en 30 ans,
15:11plusieurs femmes
15:11ont été détruites.
15:13Dans une guerre,
15:14on perd premièrement
15:15beaucoup d'hommes.
15:17Les femmes,
15:18elles sont là.
15:19Elles ont été détruites.
15:21Elles ont...
15:21La plupart ont été violées.
15:24Et suite à ces viols,
15:25d'autres ont eu
15:27des enfants issus
15:28de ces viols-là.
15:30Donc, nous,
15:32quand on vient de l'étranger,
15:33en essayant de...
15:34Comment ?
15:36De rélever ces femmes,
15:37de les réconforter,
15:40de le...
15:40de redonner le sourire
15:45ou de l'espoir.
15:47C'est tellement compliqué,
15:49très difficile.
15:50Pendant plusieurs années,
15:52plusieurs associations,
15:53au niveau local,
15:54on a réussi à les faire.
15:56Et voilà qu'aujourd'hui,
15:57de nouveau,
15:58tout s'est écroulé.
16:00Et toutes ces femmes
16:01sont de nouveau
16:02retombées
16:04dans le même problème,
16:07en fait.
16:08Et d'autres,
16:09des jeunes filles
16:10qui sont nées
16:11pendant cette guerre
16:12sont de nouveau...
16:14Donc, ça nous fait
16:14un très grand nombre
16:16du coup,
16:17des femmes
16:17à reconstruire encore.
16:20Toutes celles-là
16:20qui étaient déjà
16:21devenues des leaders
16:22pour nous aider
16:23à relever ces défis,
16:26parce que pour nous,
16:26c'était un défi,
16:28sont de nouveau détruites.
16:30D'où,
16:30on se pose vraiment
16:31la question
16:32de savoir
16:32où va le monde,
16:34toutes ces femmes.
16:34Parce qu'il faut se dire
16:35qu'un monde sans femme,
16:37on ne sait pas aller très loin.
16:39Voilà.
16:39Amina Mazzari,
16:40un monde sans femme,
16:41on ne sait pas aller très loin.
16:42C'est important, selon vous,
16:43d'aider ces femmes
16:45à avoir vraiment leur place
16:46et leur rôle essentiel
16:47dans la société
16:48en tant qu'ilidaire aussi ?
16:49Tout à fait.
16:50Tout à fait.
16:50Le rôle de la femme
16:51est primordial dans la société.
16:54Ça n'existe pas
16:54une société sans femme,
16:56malheureusement.
16:56La femme, c'est tout.
16:58Donc,
17:00elles sont vulnérables.
17:01Croyez-moi,
17:02elles sont vulnérables
17:03la plupart des temps
17:04face à tous ces problèmes.
17:07Ils ont besoin d'aide,
17:08ils ont besoin de support.
17:10Et donc,
17:10on est là,
17:11on leur montre les chemins,
17:13on les défend,
17:14on essaye de faire
17:15de notre mieux
17:16et ça va continuer
17:18comme ça.
17:19Tout est lié,
17:21vous le savez bien,
17:21à la chose politique.
17:23Justement,
17:24comment lutter,
17:25je me tourne vers vous,
17:26frères à chaque heure,
17:27contre, disons,
17:28la récupération politique
17:29et symbolique
17:30de tout cet engagement féminin ?
17:32Par la force
17:33de la société civile.
17:35C'est ce que j'ai fait
17:35une formation avec ça,
17:36je crois,
17:37comme un grand,
17:37pendant deux ans,
17:39en Tunisie,
17:40et il y a eu un expert
17:42à l'international
17:43qui nous a dit
17:44la force de la Tunisie,
17:46c'est la société civile
17:47et féminine.
17:48Parce que c'est la force
17:49de la société civile,
17:51que ça reste un rempart
17:52contre toute ségrégation.
17:55Oui,
17:55si vous me permettez,
17:56par rapport à la récupération
17:58politique de nos événements,
17:59malheureusement,
18:00dans la société civile,
18:01on est contraints
18:02en quelque sorte
18:03de travailler
18:03avec des politiques
18:04pour intégrer
18:05des institutions publiques,
18:07il faut passer
18:07par les politiques,
18:08on doit créer
18:10une synergie avec eux,
18:11mais comme je le dis,
18:13nous sommes un politique
18:14et donc dans aucun cas
18:18on permettra
18:19à un politicien
18:20ou une politicienne
18:21de récupérer le travail
18:22qu'on fait.
18:23Donc le travail que l'on fait,
18:24c'est un travail citoyen,
18:25universaliste,
18:26qui n'a pas de couleur politique,
18:27qui n'a pas d'ethnie
18:28et qui n'a pas de nationalité.
18:30Donc voilà,
18:31on travaille avec tout le monde,
18:33on travaille avec
18:33plusieurs écoles politiques,
18:34on travaille avec celui
18:35qui travaille
18:36les intérêts du peuple
18:37et de nos combats féministes,
18:42puisqu'on parle
18:42de féminisme au pluriel.
18:45Oui, oui, oui.
18:46Alors le sommet
18:47au Parlement européen,
18:49donc va réunir
18:51des féministes syriennes,
18:53je vois congolaises,
18:54ukrainiennes,
18:54justement,
18:54en quoi le partage
18:56d'expériences
18:56entre militantes
18:57de différents horizons
18:58peut enrichir aussi
19:00vos pratiques à l'avenir ?
19:01D'accord.
19:01En fait,
19:03le sommet
19:04ne sera pas uniquement
19:05une rencontre
19:06de ces féministes-là.
19:08Donc il y a plusieurs sessions,
19:10si vous me permettez.
19:11Oui, oui, oui.
19:12Donc la première session
19:12sera une session institutionnelle
19:15pour avoir un petit peu
19:15la position
19:16des institutions internationales
19:18sur le sujet,
19:18donc la position
19:20de l'UNESCO,
19:21puisqu'ils s'occupent
19:22de tout ce qui est éducation,
19:23la position de l'OTAN,
19:25puisque c'est eux
19:25qui s'occupent
19:27de tout ce qui est militaire,
19:28la position du Parlement européen,
19:30puisque pour nous,
19:31en tant qu'européens,
19:32c'est eux
19:32qui nous représentent,
19:33et puis la position
19:35de quelques femmes
19:38qui sont au pouvoir
19:39en relation avec la sécurité civile
19:43et donc la personne
19:45qui est à la tête actuellement
19:46de la sécurité civile en Belgique.
19:48Donc ça,
19:48c'est la première session.
19:49La deuxième session,
19:50ça sera des témoignages.
19:51Des témoignages de quoi ?
19:52De femmes qui ont survécu
19:54aux guerres.
19:55Pourquoi ?
19:56Pour sensibiliser les stakeholders,
19:58donc les décideurs politiques,
20:00aux problématiques
20:01de ces femmes-là
20:02et aussi pour nous permettre
20:04en tant que féministes
20:05d'avoir une vision
20:07plus pragmatique,
20:09plus stratégique
20:10pour l'avenir.
20:11Donc hier,
20:11c'était chez elles
20:12et peut-être demain,
20:13avec tout ce qui se passe actuellement,
20:15ça pourrait être chez nous.
20:16Donc qu'est-ce qu'on doit faire
20:17pour ne pas subir
20:18ce qu'elles ont subi ?
20:19Comment échanger
20:20les bonnes pratiques ?
20:21Comment échanger
20:22nos expériences ?
20:23Et surtout,
20:24parce que ce sont des femmes
20:25qui sont pour nous
20:26des femmes inspirantes,
20:27elles avaient un combat,
20:28elles étaient victimes.
20:29et pourtant,
20:31elles ont pu monter des projets,
20:33donc la plupart d'entre elles
20:34ont des projets
20:35dans leur pays
20:36et entre autres,
20:37Nicole,
20:38Carole, pardon,
20:39Carole a un orphelinat
20:41chez elle.
20:41Donc c'est une femme
20:42qui était coincée,
20:44soi-disant,
20:45à Goma,
20:46pendant les attaques terroristes
20:48et pourtant,
20:49grâce aux problèmes
20:50qu'elle a vécu,
20:51elle a su en faire sa force
20:53et elle inspire
20:55plusieurs femmes comme moi.
20:56Donc pour moi,
20:56c'est une femme inspirante.
20:58Donc,
20:59l'objectif principal,
21:00c'est d'impacter,
21:01de faire bouger les lignes,
21:03mais surtout,
21:03de créer une synergie
21:05entre toutes ces femmes
21:06qui seront présentes
21:07demain parmi nous
21:09au Parlement européen.
21:10On en parle encore
21:10dans quelques instants
21:11de ce sommet européen.
21:13Juste le temps de souffler
21:13un petit peu à tout de suite.
21:1819h-20h,
21:20Cache sur table
21:20sur Arabel.
21:23On retrouve nos invités,
21:24Fayza Chaker,
21:25Amina Benzari,
21:26Carole,
21:27Donis et Aïcha Bachar.
21:29Rebonsoir,
21:29mesdames,
21:30on enchaîne tout de suite.
21:31Le temps presse.
21:32Encore une question.
21:33Je pense au rôle
21:35que devraient jouer
21:35plutôt les États,
21:36les nations
21:37dans l'institutionnalisation
21:38de la participation
21:40des femmes
21:40au processus de paix.
21:41Je sais que c'est
21:42une question longue,
21:43assez compliquée.
21:44Je vous la pose,
21:44Aïcha Bachar.
21:45Oui, c'est une question
21:46très, très, très complexe
21:47dans le sens où,
21:50certes,
21:50qu'on a fait énormément
21:52de travail de plaidoyer
21:53pour, soi-disant,
21:55inviter les décideurs
21:58d'avoir une parité
22:00en matière
22:00d'intégration des femmes
22:02dans le processus
22:03de négociation
22:04et de médiation
22:05à l'échelle internationale.
22:06Mais malheureusement,
22:07malgré ces appels,
22:08malgré la résolution 1325
22:10qui oblige,
22:12soi-disant,
22:14les États
22:15à promouvoir
22:17le rôle des femmes
22:18dans la consolidation
22:20de la paix,
22:21leur protection
22:21avant,
22:24durant
22:24et après les guerres.
22:26Ce qu'on voit
22:26sur le terrain
22:27est autre chose.
22:28Je vous donne,
22:29par exemple,
22:30des exemples
22:31par rapport
22:31à ce qui se passe
22:31aux États-Unis.
22:32Lors des négociations
22:34entre les États-Unis
22:35et l'Ukraine,
22:35on voit
22:36sur les médias
22:38et sur les réseaux sociaux
22:39que les négociations
22:41étaient monopolisées
22:42par des hommes.
22:44Lorsqu'on voit,
22:45par exemple,
22:45la ministre des Affaires
22:47étrangères allemande
22:48qui est allée négocier
22:49avec le nouveau président syrien,
22:53elle était très,
22:54très, très mal reçue.
22:55Donc,
22:55on a parlé même
22:56de scandale
22:57sur le plan diplomatique
22:58puisqu'il s'agissait
22:59de femmes.
23:01Elle n'avait même
23:01pas le droit
23:02d'être
23:03saluée
23:06comme tout le monde
23:07puisqu'elle s'agit
23:08d'une femme.
23:09Lorsqu'on va
23:10dans les commissions
23:11fermées,
23:12je me trouve
23:13pas mal de fois
23:14minoritaires,
23:16donc parfois
23:16avec des hommes
23:18et donc
23:19on est une
23:21ou deux
23:21dans une commission
23:23d'une quarantaine
23:23de personnes
23:24pour parler
23:24de sujets problématiques
23:26et de sujets
23:27qui concernent
23:28les femmes.
23:28Donc,
23:28je trouve ça scandaleux.
23:30Donc,
23:30à mon sens,
23:31je pense qu'il y a
23:32une volonté
23:33d'invisibilisation
23:34des femmes
23:35surtout dans le processus
23:37de paix
23:37et dans les négociations
23:39de paix.
23:40Et pourtant,
23:41quand vous allez voir
23:42un petit peu,
23:43vous faites une petite analyse
23:44en matière d'étudiants
23:45en médiation internationale,
23:47la majorité,
23:48ce sont des filles.
23:49Ce sont des filles
23:49qui excellent,
23:50qui ont des très bonnes notes,
23:52qui sont des très grandes
23:53médiatrices,
23:55mais on n'a pas besoin
23:56d'elles
23:56puisque la négociation,
23:58c'est uniquement l'homme
24:00qui est bon à la faire.
24:02Faïsa Chakar,
24:03votre sentiment
24:03par rapport à la réponse
24:04d'Aïcha Bacha ?
24:05Pour ma part,
24:06c'est la parité,
24:07tout simplement.
24:08On pose la parité
24:09partout,
24:11sur les institutions étatiques
24:13en premier lieu.
24:15On ne veut même pas ça,
24:16Faïsa,
24:16je ne suis pas d'accord.
24:17Même si on a la parité,
24:19moi,
24:20je veux juste
24:21la méritocratie.
24:23Donc,
24:24si on travaille
24:25avec le principe
24:26de méritocratie,
24:27on peut avoir
24:2870% de femmes
24:29ou 80% de femmes
24:30dans les postes de travail.
24:33Mais elle a tout à fait raison
24:34dans le sens
24:35où,
24:35pour commencer,
24:37comme un début,
24:38il faut leur imposer
24:39pour un petit peu
24:39les acculturer
24:40avec cette culture
24:41d'accepter la femme
24:42dans la médiation
24:44et dans la négociation
24:45par rapport à la paix.
24:46Carole Donis,
24:47je me tourne à vous
24:47pour parler d'autre chose.
24:50C'est le même contexte,
24:51mais comment on peut assurer
24:52que la paix
24:53ne soit pas seulement
24:54l'absence de guerre,
24:55mais aussi une justice sociale
24:57qui est tellement importante
24:58à vos yeux,
24:58notamment à ce qui se passe
24:59dans votre pays ?
25:00Ici,
25:02je pense que,
25:03comme je l'ai dit tantôt,
25:05sans la femme,
25:06le monde ne sait pas
25:07aller très loin.
25:08Et je pense que,
25:10à partir du moment
25:11où on laissera la femme
25:13prendre la main
25:19et tout pourra avancer au fait,
25:22qu'on essaye
25:23de nommer les femmes
25:24à la tête
25:25de négociation,
25:27comme Aïcha l'a si bien dit,
25:32et qu'on nous laisse
25:33un peu la place,
25:34qu'on essaie de voir
25:36qu'est-ce que nous,
25:36on peut apporter aussi.
25:38Voilà, exactement.
25:40Je pense que si,
25:41parce qu'aujourd'hui,
25:43regardez,
25:43on s'est croiré
25:44à la Troisième Guerre mondiale,
25:46il n'y a plus rien qui va,
25:47c'est partout
25:48où ça ne va pas.
25:49Et on retombe à chaque fois,
25:52en fait,
25:52on a quasi presque
25:52le même problème,
25:53on découvre le même problème
25:55et pourquoi pas essayer
25:57à un moment donné
25:57en se disant,
25:58voilà,
25:58on veut changer le monde,
25:59on veut que les choses changent,
26:00alors laissons les femmes
26:02prendre le volant
26:03et on verra
26:05ce que ça nous apportera.
26:06Prendre le volant.
26:07Amina Benzari,
26:08si vous avez un conseil
26:10à donner aux jeunes femmes
26:11qui souhaitent s'engager
26:13aujourd'hui
26:13dans ce militantisme
26:15ou parfois
26:16dans des contextes
26:17compliqués et difficiles,
26:18qu'est-ce que vous lui donnez
26:19comme conseil ?
26:20La persévérance.
26:22Il n'y a rien qui est facile.
26:24C'est un combat continuel.
26:26Donc, il faut se battre,
26:27il faut se battre au quotidien.
26:30Ce n'est pas facile.
26:30Rien que deux jours,
26:31je me suis combattue
26:33pour une fille,
26:34pour l'inscrire
26:35dans une école.
26:36j'ai contacté
26:38les politiciens.
26:40Rien du tout.
26:41Je me suis bagarrée
26:42toute seule.
26:43J'ai été jusqu'à l'école.
26:45J'ai amené la femme
26:46avec sa fille
26:47qui était harcelée
26:48et qui menaçait de mort.
26:50Donc, j'ai dû résoudre
26:51le problème toute seule.
26:54On parlait
26:54d'un monde
26:55dominé
26:56par les hommes.
26:58Je suis le seul
26:58autour de cette table.
27:00Quel est selon vous
27:01justement le rôle
27:02des hommes
27:02dans la construction
27:03d'une paix féministe ?
27:04D'accord.
27:05Donc, les hommes,
27:07ce sont les pères,
27:08ce sont les frères,
27:09ce sont les fils.
27:10Donc, c'est la moitié
27:11de la société
27:11et l'autre moitié
27:12et leur maman,
27:13leurs épouses,
27:14leurs sœurs.
27:15Donc, si un homme
27:18plaide pour une justice sociale,
27:21donc, il plaide
27:22pour ses droits,
27:23pour les droits de sa fille,
27:24pour les droits de sa sœur
27:25et pour les droits
27:26de sa femme.
27:27Donc, il n'y a pas de raison
27:28pour ne pas les avoir
27:28comme alliés.
27:29Donc, moi, je pense
27:30que les hommes
27:31sont les premiers alliés
27:33des causes féministes
27:36de manière générale
27:37et dans le processus
27:39de paix en particulier.
27:41Donc, les femmes
27:41donneront plus de logique,
27:43plus de flexibilité,
27:45mais surtout,
27:46donc, des perspectives
27:49nouvelles
27:51pour les solutions.
27:53Donc, on a beaucoup
27:54expérimenté
27:54les solutions des hommes.
27:56Essayons les femmes.
27:57Si elles ne sont pas efficaces,
27:58on changera.
27:59Ou les deux.
27:59Ou les deux.
28:00Nous sommes complémentaires,
28:01comme j'ai dit.
28:02Donc, j'ai parlé
28:03à éduquer les hommes
28:04et les femmes
28:05à éduquer les hommes.
28:06Voilà.
28:07Fais-à-chose à cœur.
28:09Est-ce qu'il est important,
28:10selon vous,
28:10de stimuler un petit peu
28:12cette solidarité féministe,
28:13notamment transnationale,
28:14pour devenir
28:15une réelle force politique ?
28:18Absolument.
28:19Mais...
28:20Comment y parvenir ?
28:21Comment y parvenir ?
28:22Justement,
28:24je ne suis pas
28:25dans la confrontation.
28:27Je n'aime pas
28:27le mot « on se bat,
28:29on se bat,
28:29on se bat ».
28:30On peut avoir,
28:31c'est-à-dire,
28:32par plusieurs moyens,
28:33par l'éducation,
28:35par la...
28:35C'est-à-dire,
28:36je ne sais pas,
28:38travailler sur des programmes,
28:41même des programmes de femmes,
28:43intégrer les hommes
28:44dans ces projets.
28:46D'ailleurs,
28:48dans nos activités,
28:49on a du public homme.
28:52Pourtant,
28:52c'est pour les femmes,
28:53les droits des femmes.
28:54impliquer les hommes.
28:56Parce que ce n'est pas
28:57un combat de femmes.
28:59Du tout.
28:59Ce n'est pas un combat,
29:01tout simplement.
29:02Je n'aime pas le mot « combat ».
29:04Alors,
29:04ne faudrait-il pas,
29:05par exemple,
29:06à Échappé-Échappé,
29:06faire pression
29:07sur les institutions internationales
29:09pour qu'elles rendent
29:10des comptes
29:11sur leur engagement
29:11en faveur des femmes ?
29:12Tout à fait.
29:13La pression,
29:13c'est primordial.
29:14Donc,
29:14si vous faites un état de lieu
29:15de l'ensemble des initiatives
29:17qui a eu lieu
29:17depuis l'éternité,
29:19on va parler,
29:19par exemple,
29:21du Forum de Mexico,
29:22donc en matière
29:23des droits des femmes,
29:24on peut parler
29:25de la convention
29:26de Beijing
29:28en matière
29:29de droits des femmes,
29:30on peut parler
29:30de la SSW,
29:33donc on est
29:33à la 69e session.
29:36Et donc,
29:36pourtant,
29:36quand on fait,
29:37quand on dresse
29:38un portrait
29:40des acquis féministes,
29:42elles sont quand même
29:43pas extraordinaires.
29:45Donc,
29:45c'est pour ça
29:45que l'on parle
29:46de combat.
29:47Parce qu'on a
29:48expérimenté
29:49toutes les solutions.
29:51On a fait
29:51un travail
29:51de plaidoyer.
29:53On était,
29:53donc,
29:53on a mené
29:55des initiatives,
29:56on a organisé
29:56des échanges,
29:57des conférences
29:58et des congrès
29:59à l'échelle mondiale.
30:00Mais il n'y a pas
30:01d'évolution.
30:01On a fait
30:02des propositions
30:03de loi,
30:03des propositions
30:04de résolution.
30:06Mais quand on parle
30:06de combat,
30:08comme si on prend
30:08l'autre partie
30:10sur le dos.
30:11Non,
30:11non,
30:11non.
30:12C'est-à-dire
30:12que l'on doit...
30:13Le combat,
30:13c'est pas un combat
30:17où il y a deux côtés.
30:18Donc,
30:18c'est un combat
30:19contre les injustices,
30:20contre un phénomène
30:21international.
30:22Et donc,
30:23quand on parle
30:23d'injustice,
30:24il y a beaucoup
30:25de paramètres
30:25qui sont en jeu.
30:27Pour combattre
30:28les injustices,
30:30on doit passer
30:31par l'éducation,
30:32comme vous dites.
30:33Par les lois.
30:33À travers,
30:34pas uniquement les lois,
30:35même au niveau
30:36de l'éducation.
30:37Donc,
30:37on parle,
30:37par exemple,
30:39en tant que féministe,
30:40on doit faire
30:41une lecture
30:42des outils pédagogiques
30:43qui sont déployés
30:44en matière d'éducation
30:45des jeunes.
30:46Est-ce qu'il y a...
30:46En civilisation
30:47des lois et tout,
30:48oui,
30:48ça va dessus.
30:49Entre autres.
30:49Entre autres.
30:50Donc,
30:50il y a ça,
30:51ce travail d'éducation.
30:54Il y a
30:54en matière politique aussi.
30:56Parce qu'en fait,
30:57il faut travailler
30:58à plusieurs échelles,
30:59et pas uniquement
31:00sur une échelle.
31:03Donc,
31:03sur le plan institutionnel,
31:05sur le plan social,
31:06sur le plan
31:07de l'apprentissage social.
31:10Parce qu'en fait,
31:10on parle,
31:12par exemple,
31:12de l'apprentissage social
31:13de la violence.
31:14On peut parler
31:15de l'apprentissage social,
31:16de la culture de paix
31:17en famille,
31:18de la culture de paix
31:19en société,
31:21de la culture de paix.
31:22Donc,
31:22tout s'éduque,
31:23tout se...
31:25s'apprend
31:27des rôles modèles.
31:29Et aussi,
31:30oui...
31:31Je vous en prie.
31:32Le temps passe très très vite.
31:33Il nous reste encore
31:34quelques minutes.
31:35Je vais poser une question,
31:36on va faire un tour de table.
31:37Si vous avez,
31:39disons,
31:39une baguette magique,
31:40une seule mesure
31:41à adopter dès maintenant
31:42ou dès demain
31:43pour accélérer la paix
31:44en ces temps compliqués
31:45et tourmentés,
31:46quelle serait,
31:46selon vous,
31:47vous faites à chaque heure
31:47cette solution ?
31:48Arrêter l'armement,
31:49tout simplement.
31:51Amina Mazzari ?
31:52Reduire les arbres,
31:54la première des choses,
31:55oui,
31:56travailler sur ça.
31:57Ce n'est pas évident.
31:58Alors,
32:00la paix mondiale,
32:03donc ça veut dire
32:03qu'appeler tous les pays
32:05du monde
32:06à travailler ensemble,
32:08à collaborer
32:09et à prendre
32:10une décision commune.
32:11Ça fait beaucoup
32:12de baguettes magiques
32:13en même temps.
32:15Faire disparaître le mal.
32:20Disparaître le mal.
32:21Peut-être encore.
32:22Quand le mal disparaîtra,
32:23les guerres disparaîtront,
32:25les frustrations disparaîtront,
32:27les mauvaises fois disparaîtront,
32:29la mauvaise éducation disparaîtra,
32:31la criminalité disparaîtra,
32:33les violences genrées disparaîtront,
32:34les discriminations disparaîtront,
32:36les injustices disparaîtront.
32:37Donc le mal,
32:39si on fait disparaître le mal
32:41en chacun de nous,
32:43le monde vivra en paix.
32:45Voilà,
32:45le monde vivra en paix.
32:46Travailler sur la justice sociale aussi.
32:49Travailler sur la justice sociale aussi.
32:50C'est très important.
32:51D'accord.
32:51Avant de nous quitter,
32:52encore peut-être 30 secondes,
32:53nous rappeler un peu
32:54l'événement important
32:56demain au Parlement européen.
32:57Oui,
32:58donc c'est un sommet mondial
33:00pour tout le monde
33:00et donc ça parlera
33:02du leadership féminin,
33:04donc le leadership féminin
33:05dans la consolidation de paix
33:07et ça sera au Parlement européen
33:09à 13h30
33:10et donc j'espère que vous serez
33:12nombreux et nombreuses
33:13à nous rejoindre demain.
33:15Voilà,
33:16c'était Aïcha Bacha,
33:17je rappelle que vous êtes,
33:18vous voulez ajouter quelque chose ?
33:19Oui,
33:19ça passera sur Zoom.
33:21Voilà,
33:21ça passera sur Zoom,
33:22comme ça on est complet.
33:24Aïcha Bacha,
33:24docteur en sciences politiques
33:25et sociales,
33:26chercheur associé
33:27au Centre d'études
33:28de la coopération internationale
33:29et du développement de l'ULB.
33:30Vous êtes aussi,
33:31je rappelle,
33:32secrétaire générale
33:32du Mouvement mondial
33:33des femmes leaders panafricaines,
33:35Amina Benzari,
33:36professeure de langue,
33:37défenseuse des droits humains,
33:38accréditée à l'ONU,
33:39Faisa Chaké,
33:40je rappelle que vous êtes
33:40présidente fondatrice
33:42de l'Association internationale
33:44pour le développement économique
33:45et social Afrique-France
33:46et Carole Donis,
33:48fondatrice et directrice
33:49de Guna Orphelina.
33:51Merci d'avoir été avec nous sur Arap.
33:53Merci à vous.
33:53Merci à vous.
33:54C'est la première fois
33:58que je passe en direct.
33:59C'était une première réussie.
34:01Merci beaucoup.
34:02Bonne soirée.
34:02Bonne soirée.
34:04Jusqu'à 20h,
34:05c'est Cache sur table
34:07sur Arabel.

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