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  • 11/06/2025

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Amusant
Transcription
00:0019h20, Cache sur table sur Arabelle.
00:05Bonsoir, bonsoir à tous. Bienvenue dans une nouvelle édition de Cache sur table consacrée au CPS bruxellois.
00:11Etat des lieux, enjeux et perspectives dans le cadre des mesures Arizona.
00:15Les CPS, que font-ils vraiment pour aider les Bruxellois au quotidien ?
00:18Aujourd'hui, on fait le point avec ceux qui sont en première ligne entre défis, réformes et avenir de l'aide sociale.
00:25Sébastien Lepoivre, président de la Fédération des CPS de Bruxelles et président du CPS des Verts.
00:29Bonsoir.
00:30Bonsoir.
00:30Et avec nous également, Ahmed Elkanous, président du CPS de Molenbeek.
00:34Bonsoir.
00:34Bonsoir.
00:34Alors, première question, disons, d'ordre général. On va rentrer dans les détails, si vous le voulez bien, après.
00:40Tout d'abord, dresser, disons, un portrait général des CPS bruxellois aujourd'hui, Sébastien Lepoivre.
00:45Les CPS sont en première ligne, vous venez de le dire.
00:48On fait un travail formidable que d'autres ne sont pas en capacité de le faire.
00:52Ce n'est pas un concours, mais c'est une réalité. Il faut se rendre compte des plus-values.
00:56Nous assurons les droits des plus fragilisés d'entre nous, des personnes aux multiples problèmes, aux problèmes psychosociaux,
01:05avec des difficultés à la fois familiales, à la fois en santé et bien entendu en termes de ressources.
01:10Et donc, c'est un travail fondamental dans une société qui doit bien fonctionner.
01:15Pour qu'une société fonctionne, elle doit prendre soin des plus faibles.
01:20Une réaction à Amel Kalos, puisque vous avez une nouvelle casquette en tant que président.
01:24Évidemment, je partage ce que vient de dire Sébastien Lepoivre.
01:28Le CPS est le dernier rempart, je dirais, pour permettre aux gens de vivre dignement dans notre société.
01:35Et je pense que c'est le fruit aussi de luttes qui ont été menées pendant de très longues années, des décennies,
01:41pour obtenir cette structure, ce filet social que certains veulent détricoter.
01:46Et donc, il est important de rappeler que nous sommes l'institution vraiment de la dernière chance pour nos concitoyens,
01:53pour qu'ils ne basculent pas dans la misère, osons utiliser les mots.
01:57Alors aujourd'hui, quels sont les publics les plus aidés actuellement par les CPS bruxellois ?
02:03On l'a vu avec l'évolution depuis la période Covid et post-Covid.
02:07Mais ce sont les personnes qui n'ont pas d'autres droits.
02:11C'est-à-dire que nous sommes, on appelle ça le dernier filet.
02:14Et ce dernier filet vaudrait mieux d'ailleurs pour que la société, que ce dernier filet ne craque pas.
02:20Mais donc, c'est le dernier filet après les autres droits.
02:22Si quelqu'un travaille, évidemment, il a des ressources.
02:25S'il ne travaille pas, il y a la sécurité sociale qui se met en place.
02:29Et puis, s'il n'a pas d'autres droits dans d'autres structures, les personnes arrivent au CPS.
02:35Alors, quel profil ? Un des profils principaux chez nous, dans certains CPS,
02:41c'est la moitié du public qui sont des publics jeunes.
02:45Donc ça, c'est une réelle problématique avec un enjeu de société aussi.
02:48Et puis après, il y a des personnes en souffrance, des personnes malades,
02:52des personnes à réinsérer, des personnes mal logées.
02:55Et donc, toutes ces personnes ont des droits.
02:57Et ça, c'est notre engagement le plus ferme.
02:59– Amade Elkanous, les publics les plus aidés, notamment à Molenbeek ?
03:02– Beaucoup de femmes d'abord. Un pourcentage de femmes très important.
03:05C'est comme l'a rappelé mon collègue, ce sont des personnes qui n'ont plus aucun droit.
03:11C'est pour ça qu'on appelle, on dit que le CPS est un droit résiduel.
03:14Donc c'est vraiment le dernier rempart, comme vous expliquez en guise d'introduction.
03:18Et le profil des personnes que nous avons, c'est évidemment des personnes qui perdent leur emploi,
03:23qui perdent leur logement, des personnes confrontées à des problèmes psychosociaux.
03:28Nous avons aussi un nombre important de personnes aidées dans le cadre de l'AMU,
03:31l'aide médicale urgente, principalement des personnes en situation irrégulière.
03:36Donc il y a comme ça tout un panel de personnes dans nos communes, dans l'AMU en particulier,
03:42qui trouvent la dernière porte qui leur tend la main, pour pouvoir les accompagner, les aider,
03:47leur permettre de vivre dignement, c'est le CPS.
03:51– Et les principales difficultés que vous rencontrez au quotidien au CPS ?
03:54– C'est évidemment, et on en discutera tout à l'heure, c'est pouvoir apporter des réponses rapides,
03:58malgré le travail formidable qui est fait par nos travailleurs sociaux,
04:02c'est pouvoir évidemment trouver des solutions de relogement pour ceux qui sont dans le besoin de relogement,
04:07c'est pouvoir permettre aux personnes de se soigner correctement,
04:10permettre aux gens de pouvoir étudier, parce que je rappelle que nous avons aussi,
04:15sur à peu près 7000 bénéficiaires des différentes aies, nous avons à peu près plus de 1050 étudiants,
04:21dont deux tiers qui poursuivent des études supérieures et un tiers qui suive des études secondaires.
04:28Donc c'est aussi notre rôle de permettre à cette catégorie-là de la population
04:31qui n'ont pas la chance de pouvoir suivre des études normalement dans leur cadre familial,
04:36de pouvoir bénéficier de notre soutien, notre accompagnement pour réussir un cursus scolaire,
04:42pour mieux être intégré dans la société une fois leur étude terminée, bien évidemment.
04:46– Sébastien Lepoivre, les principales difficultés rencontrées,
04:49mais cette fois derrière le gâcher, au niveau du bureau, du personnel en fait du CPS ?
04:53– Dans certains CPS comme celui des Verts, les augmentations de demandes,
04:59très variées, très différentes, très diversifiées,
05:02c'est à peu près de l'ordre du double en moins de 10 ans.
05:06Donc c'est évidemment colossal et nos équipes n'ont pas suivi cette même évolution malheureusement.
05:12Et donc un des plus grands problèmes et un des plus grands défis,
05:17c'est évidemment faire face aux flux, les flux qui augmentent et les problématiques qui se diversifient.
05:23On n'accueille pas un demandeur comme un autre.
05:26Chaque problématique, et c'est un petit peu au cas par cas,
05:28donc il faut prendre le temps, construire une confiance,
05:32s'assurer que toutes les vérifications soient faites et que les droits soient bien assurés.
05:37Et donc ça prend évidemment beaucoup de temps avec des équipes qui sont en grande pression.
05:42– Alors justement, on en parlait en off tout à l'heure,
05:45pas mal d'auditrices et d'auditeurs se posaient la question,
05:47pourquoi il faut-il autant de temps pour avoir aujourd'hui un rendez-vous avec une assistante sociale ?
05:54– Mais parce qu'il y a une surcharge de travail,
05:57il y a aussi une pénurie dans ces emplois de première ligne,
06:03dans les emplois d'assistants sociaux.
06:05Il y a un problème de vocation.
06:07On a des équipes qui sont assez épuisées par les différentes crises successives.
06:12Il faut quand même rappeler que dans un délai très court,
06:15cinq ans, il n'y a pas si longtemps que ça.
06:18Et donc on a l'impression que la crise sanitaire est déjà loin.
06:21Et je touche du bois, j'espère évidemment qu'on ne revivra pas ça.
06:23Mais la crise sociale liée aux crises sanitaires, elles sont encore là.
06:27Et ensuite, il y a eu la crise énergétique, la crise des migrations.
06:31Et nos équipes sont évidemment face à un travail très soutenu et à des demandes très importantes.
06:40Et donc malheureusement, ils n'arrivent plus à absorber les flux.
06:43Ça, c'est déjà une réalité aujourd'hui.
06:45Et on doit en être conscient.
06:47Et tous les niveaux de pouvoir doivent en être conscients.
06:50Les délais d'attente, ça met à la Connus ?
06:52Tout à fait.
06:52Donc il faut savoir que la loi organique prévoit que tous les CPS de notre royaume
06:56doivent traiter les dossiers en dehors les 30 jours.
06:58Ça reste très théorique parce que, comme l'a évoqué mon collègue,
07:02les blocages sont multiples et nombreux.
07:05Il y a d'abord évidemment la crise de la vocation.
07:07Il est extrêmement difficile de pouvoir trouver des assistants sociaux.
07:10Le nombre d'assistants sociaux produits ou qui sortent de nos écoles
07:13est largement inférieur par rapport aux demandes que ce soit du secteur associé,
07:17mais surtout des CPS parce que le travail est harassant,
07:20le travail est dur, le travail est assez, sur le plan humain, compliqué
07:25parce que rencontrer des personnes, pouvoir absorber leurs difficultés
07:29et surtout assumer la masse de travail.
07:32Savoir que chez nous, par exemple, à Molenbeek,
07:34nos assistants sociaux traitent à peu près 130 dossiers par AS.
07:39C'est énorme la charge de travail parce que, j'ai évoqué tout à l'heure la loi organique,
07:43elle prévoit toute une série d'étapes pour voir si légalement
07:46le demandeur de l'aide sociale ou d'une intégration répond aux critères légaux
07:52pour obtenir cette aide.
07:53C'est des visites à domicile, c'est des demandes de renseignements
07:56auprès de toute une série d'organismes.
07:57Donc le travail est long, harassant, pénible, humainement dur
08:00parce qu'on peut se confronter parfois à des situations extrêmement complexes
08:03sur le plan social.
08:05Et donc tous ces problèmes-là font évidemment,
08:08et j'ai oublié, il y a un problème aussi de définancement.
08:10Savoir que nous avons perdu un certain nombre de subsides.
08:13L'exemple dont tout à l'heure mon collègue a évoqué, la problématique de la migration.
08:17Nous avons par exemple, suite à la guerre en Ukraine,
08:20nous avons dû accueillir, c'est une très bonne chose,
08:22un certain nombre de réfugiés.
08:23Nous avons eu des financements pendant deux ans
08:26et puis du jour au lendemain on vous supprime ces financements.
08:28Par contre les Ukrainiens sont toujours là.
08:30Cette charge de travail elle est là, les financements en moins,
08:33ce qui fait évidemment que c'est un report de travail,
08:36de charge de travail sur le personnel qui est présent.
08:38Et ça malheureusement, les décideurs au niveau des entités fédérées,
08:42et plus particulièrement au niveau des fédérales,
08:44ne prennent pas ça en considération.
08:45Une réaction Sébastien Lepoivre.
08:47Mais oui, on demande au CPS de plus en plus de fonctionner à contre-courant.
08:50On se rend compte qu'il y a des crises qui génèrent des constats
08:53et qui nécessitent des moyens adéquats pour évidemment rencontrer les besoins.
09:00Et on est toujours dans du court-termisme.
09:04On a développé des aides assez extraordinaires liées au Covid ou à la migration,
09:10on vient de le dire.
09:12Et puis ça s'arrête.
09:14En pensant ou en imaginant que la crise est terminée.
09:18Mais non.
09:19Donc on nous a demandé de développer des politiques qui faisaient sens.
09:23Par exemple pendant le Covid, au-delà de la crise sanitaire,
09:26il y a aussi plusieurs crises qui nous ont sauté à la figure.
09:29Par exemple, une vraie réflexion en termes de maisons de repos.
09:32Une vraie réflexion dans la lutte contre l'isolement.
09:35On nous a demandé, et quand je dis on, ce sont des pouvoirs évidemment avec du sens commun.
09:41On nous a demandé de développer des politiques.
09:44On nous a financé, on nous a demandé de développer des projets.
09:47Développer un projet, ça prend du temps.
09:50Et une fois que le projet fonctionne, on nous enlève les financements.
09:54Et donc ça c'est aussi fatigant et c'est harassant pour les équipes.
09:57C'est de développer des choses qui font sens.
10:00Et une fois que le système fonctionne, on coupe les financements et on doit fermer les services.
10:05Ça c'est fonctionné à contre-courant et c'est contre-productif.
10:08Alors vous parlez des finances, justement.
10:10Quel est l'état des finances des CPS bruxellois en 2025 ?
10:14Il faut que les auditaires comprennent d'abord que le financement principal provient évidemment du fédéral.
10:21Mais que la prise en charge par exemple des revenus d'intégration, elle est limitée à 70% de celui-ci.
10:28Et que les 30% restants, ce sont les communes qui les prennent en charge.
10:31Donc si les communes sont en mauvaise situation ou en mauvaise santé financière, il est clair que les financements du CPS sont plus compliqués, même si la législation contraint les communes à financer.
10:45On n'a pas le choix.
10:46Et donc nous sommes évidemment intrinsèquement liés à la situation financière des communes.
10:51Et il faut le rappeler que les communes bruxelloises, en tout cas celles d'abord de la petite ceinture, mais toute une série d'autres communes, sont en très mauvaise santé sur le plan financier.
11:00Un certain nombre d'entre elles d'ailleurs sont sous tutelle financière.
11:03Et donc le gouvernement fédéral, à travers cette nouvelle mesure d'exclusion du chômage, vont, s'ils ne financent pas la hauteur de l'enjeu, mettre plus en difficulté les communes.
11:14Une question pour le président de la Fédération des CPS de Bruxelles.
11:18Est-ce qu'il existe des différences, disons, marquées entre les différentes communes bruxelloises dans l'offre de services, justement, des CPS ?
11:24J'imagine que le travail qui est fait à Molenbeek n'est pas le même à Olu et Saint-Pierre.
11:28Non, on s'adapte aux spécificités locales et aux besoins de la population.
11:33Effectivement, un quartier n'est pas l'autre.
11:34Une typologie de ménage ou de profil ne sont pas comparables de commune à commune.
11:40Et puis après, il y a un historique.
11:42Il y a des communes, par exemple, qui sont largement propriétaires.
11:45Ils ont du foncier, ils ont un autre type de financement que dépendre de subsidiation, que ce soit du fédéral, de la région, évidemment, de la commune.
11:54Et donc, il y en a d'autres qui sont principalement dépendantes.
11:57Et ce n'est pas avec la facturation de services, la facturation dans les services d'une maison de repos ou dans la facturation, par exemple, de services d'aide à domicile,
12:05qui sont évidemment, pour les CPS, des services qui ont tout leur sens, mais qui ne sont pas rentables.
12:12Et ce n'est pas le but recherché.
12:14Mais donc, ce n'est pas avec cette facturation qu'on arrive à financer le CPS.
12:19Donc, effectivement, il y a des communes qui ont d'autres types de financement, d'autres bras armés, je dirais, en termes de recettes,
12:26et qui diminuent, d'une certaine manière, leur pression sur la dotation communale.
12:32Une réaction, Ahmed Alkanous, sur cette différence ?
12:34Oui, tout à fait.
12:35Donc, chaque commune est spécifique avec sa sociologie, avec le certain profil de ses habitants.
12:44Donc, il est clair que les besoins, vous l'avez énoncé, des bénéficiaires du CPS de Molenbeek, ne sont pas les mêmes que ceux de l'UE, évidemment.
12:54Nous avons d'autres problématiques, comme je l'ai expliqué tout à l'heure.
12:58Elles sont socio-économiques, elles sont de santé mentale, elles sont de problématiques de logement.
13:05Elles sont diverses et elles sont totalement différentes.
13:07Et donc, les besoins sont aussi différents, évidemment, et proportionnels aux enjeux qui sont les nôtres.
13:13Est-ce que les CPS bruxellois, aujourd'hui, collaborent entre eux à l'échelle régionale, ou pour certains, chacun travaille dans son coin ?
13:22Alors, le but, non, c'est justement de rebondir et d'utiliser les expériences de terrain qui peuvent servir la commune voisine.
13:30Donc, l'échelon le plus adapté, je dirais, c'est évidemment la fédération des CPS,
13:37puisque les présidents se rencontrent, collaborent, échangent, évidemment, les bonnes pratiques.
13:42Et donc, la fédération des CPS doit accentuer cela dans l'échange de bonnes pratiques et dans la mise à disposition d'outils, d'études,
13:50pour que tous les CPS aient un maximum d'éléments.
13:54Notre enjeu, évidemment, c'est d'harmoniser aussi, tout en respectant l'autonomie locale et la spécificité des quartiers,
13:59comme je l'ai dit là tout à l'heure, mais d'harmoniser un maximum de pratiques et de gagner en efficience.
14:04Mais oui, les CPS se parlent, bien entendu.
14:06– Alors, on va marquer une courte pause, et puis on se retrouve juste après pour parler de l'avenir des CPS,
14:12justement dans le cadre des fameuses mesures de l'Arizona.
14:14À tout de suite.
14:15– Aïe, on retrouve nos invités, Sébastien Lepoivre, président de la fédération des CPS de Bruxelles
14:28et président du CPS des Verts, et Ahmed Elkanous, président du CPS de Molenbeek.
14:33Deuxième partie, on va s'intéresser notamment aux mesures Arizona.
14:37Est-ce que d'abord, pour nos auditrices et nos auditeurs, nous rappeler brièvement
14:40ce que sont ces fameuses mesures Arizona et leur objectif, Ahmed Elkanous ?
14:46– Comme toutes et tous, nous avons appris avec stupéfaction que le gouvernement fédéral
14:52avait décidé de mettre en place une politique d'exclusion des chômeurs
14:58à partir du 1er janvier 2026, donc un certain nombre de Belges vont partir de ce jour-là,
15:08mais on a eu des informations évidemment qui nous sont arrivées par vagues successives.
15:12Au début, c'était le 1er janvier 2026, l'ensemble des chômeurs ont droit maximum deux ans de chômage
15:19pour ceux qui ont travaillé plus de cinq ans, et qu'à partir de cette date-là,
15:24un certain nombre allait se retrouver exclu avec la seule possibilité pour ceux qui y ont droit,
15:30c'est très important de le rappeler, de venir frapper à la porte des CPS
15:34pour obtenir un revenu de remplacement qui est le revenu d'insertion.
15:44Par contre, une partie de ceux-ci n'y auront pas droit
15:47parce qu'ils ne répondent pas aux critères légaux pour pouvoir obtenir cette aide.
15:53Par contre, ils auront peut-être droit à l'aide sociale en fonction de leur situation.
15:57Donc c'était un choc, un traumatisme pour les personnes concernées
16:00parce que très clairement, cette mesure qui a été prise d'une manière,
16:06c'est une mesure idéologique d'abord, il faut le rappeler,
16:09mais qui a été prise en concertation avec les acteurs de terrain,
16:13que ce soit les organisations de première ligne, comme les CPS par exemple,
16:16comme les OIP, je pense à Actiride, je pense au Forum, je pense au VDAB en Flandre,
16:23mais aussi toutes les structures d'accompagnement et d'insertion des demandeurs d'emploi
16:28que sont par exemple les missions locales.
16:30Et alors, on entend bien de la part des décideurs une totale méconnaissance
16:34du réalité du marché du travail en essayant de faire croire
16:37qu'en étant exclu du chômage, vous allez trouver du travail, ce qui évidemment est faux.
16:40– Une réaction peut-être, Sébastien Lepoivre, on parlait en off,
16:44on parlait de changement du siècle, historique.
16:47– Oui, donc cette réforme de l'emploi pour le ministre fédéral
16:52est une réforme historique, pour le Premier ministre aussi,
16:55et je pense qu'ils ont raison, c'est un vrai choc, un vrai changement de paradigme,
17:00mais pour les CPS, c'est la réforme du siècle,
17:04et tout ça dans un temps totalement déraisonnable,
17:07puisque je rappelle qu'il y a déjà eu des exclusions du chômage.
17:11En 2015, on a exclu à peu près 50 000 personnes en 10 ans,
17:17et on a mis 10 ans à les réorienter, à absorber d'une certaine manière,
17:23et malheureusement, certains d'entre eux, un bon nombre,
17:26sont encore suivis dans nos CPS.
17:29Aujourd'hui, c'est 120 000 personnes exclues en moins de 6 mois,
17:33et on a aussi 6 mois pour anticiper,
17:38et donc évidemment, les délais font peur,
17:41et le secteur n'est pas du tout serein, c'est le moins que l'on puisse dire.
17:44– Alors justement, comment ces mesures ont été accueillies au sein des CPS bruxellois ?
17:48C'est un peu le même sentiment ?
17:49– Oui, elles ont été mal accueillies, dans le sens où elles n'ont pas été concertées,
17:52comme Ahmed vient de le dire, aucune concertation en amont,
17:56et donc effectivement, l'impact dans un secteur qui est déjà en difficulté.
18:02Et on n'a pas attendu l'Arizona, les CPS, on en a parlé en première partie,
18:06les CPS sont déjà sous pression aujourd'hui,
18:08et donc les mesures ont été mal reçues,
18:11parce qu'elles n'ont pas été concertées,
18:13et que d'aujourd'hui, on peut l'affirmer,
18:16il n'y a encore aucune compensation,
18:18ni aucune procédure connue.
18:20Et donc ça, c'est totalement déraisonnable
18:22pour un secteur qui est déjà en crise.
18:24– Absence de concertation ?
18:26– Non seulement il y a une absence de concertation,
18:28je l'ai dit, aucune concertation avec les vrais professionnels
18:31de l'insertion sur le marché du travail,
18:33mais beaucoup plus grave, je pense,
18:35une totale méconnaissance de la réalité du marché du travail.
18:38Quand j'entends aussi bien le ministre Claire Raval
18:40que certains de ses porte-voix qui défendent cette mesure,
18:44je suis très inquiet, parce que,
18:46je parlais pour Bruxelles évidemment, que je connais beaucoup mieux,
18:49la réalité du marché du travail à Bruxelles, elle est ce qu'elle est.
18:52Il faut rappeler quand même que c'est une zone de service par excellence,
18:55c'est une zone qui a vu depuis des décennies disparaître
18:58toute son industrie productive,
19:01qui pouvait absorber, le cas échéant, les personnes infracalifiées,
19:03ce qui n'est plus le cas aujourd'hui.
19:05Travailler à Bruxelles, ça nécessite des compétences particulières,
19:08ça veut dire maîtriser les langues,
19:10le français, le néerlandais, voire l'anglais.
19:12Nous avons énormément d'institutions internationales,
19:14mais aussi un des fléaux de notre société,
19:16qui n'est pas du tout évoqué par ce gouvernement,
19:19c'est la problématique de la discrimination à l'embauche.
19:22On prend des mesures d'exclusion alors qu'on sait,
19:24je vais vous donner quelques chiffres,
19:25qui vont être parlants pour les auditeurs.
19:28En 2004, il y a 21 ans,
19:30quand le gouvernement bruxellois, pour la première fois,
19:33dans sa déclaration de politique générale,
19:36mis, je me rappelle très bien,
19:37c'est le point 10,
19:38qui était destiné à débloquer des moyens
19:42pour lutter contre la discrimination à l'embauche.
19:44Quelques chiffres.
19:44C'est-à-dire qu'il y avait 21% de chômage,
19:47soit les 21%, il y avait 35%,
19:50c'est les personnes d'origine maghrébine,
19:53et 80% des personnes issues des régions subsahariennes.
19:58Études réalisées par la KUEL,
20:00le professeur Martens,
20:01et par Nouria Wali de l'ULB.
20:04Aujourd'hui, 21 ans plus tard,
20:05nous sommes encore plus ou moins dans ces proportions-là.
20:07Le taux de chômage a diminué,
20:09avec une catégorie de personnes
20:11qui ont disparu complètement,
20:12et ça, c'est une mésinquiétude.
20:14Les fameux NITS, par exemple,
20:15ce sont les personnes qu'on ne sait pas où ils sont.
20:17Ils ne sont pas au CPS,
20:18ils ne sont pas inscrits chez Acté,
20:20on ne sait pas où ils sont.
20:21Ça risque, avec ces mesures, d'augmenter.
20:24Et donc, faire croire qu'il va y avoir,
20:27avec cette mesure d'exclusion,
20:28une facilité de trouver du travail,
20:30c'est faux.
20:31Il y a aujourd'hui à Bruxelles
20:32à peu près 12 000 à 13 000 offres d'emploi
20:35dans les fonctions critiques.
20:36Et ces emplois, il faut avoir des compétences.
20:38Je vous invite à aller lire la liste
20:40sur le site d'Actéris.
20:41Vous allez voir que le profil
20:43de nos demandeurs d'emploi
20:44qui vont être exclus
20:45n'ont quasi aucune chance
20:47de pouvoir trouver un emploi.
20:49Et ça, on doit le dire.
20:51Le gouvernement de l'Arizona
20:52va créer une misère,
20:54va créer de la pauvreté
20:55qu'on n'a jamais atteinte dans ce pays
20:57avec les conséquences
20:58et leurs corollaires qu'on connaît
20:59sur le plan sociétal
21:00et sur le plan de la gestion
21:02des personnes qui sont versées dans la misère.
21:05Des mesures Arizona
21:06qui mettent l'accent sur l'activation sociale
21:08et professionnelle,
21:09ce n'est pas réaliste selon vous
21:10pour tous les publics ?
21:13Je l'espère.
21:14Évidemment, un gouvernement
21:16veut prendre des réformes
21:17pour améliorer les choses.
21:19Donc partir du postulat,
21:21même si c'est un débat idéologique,
21:23mais partir du postulat
21:24qu'il faut remettre
21:25un maximum de personnes au travail,
21:27moi je dis chiche,
21:28c'est aussi un enjeu pour les CPS.
21:30On n'a pas attendu l'Arizona
21:32pour remettre les gens au travail.
21:33À Bruxelles,
21:34on met 10 000 personnes
21:35à l'emploi chaque année ?
21:36Est-ce que c'est assez ?
21:37Certainement pas.
21:38Est-ce que les besoins sont autres ?
21:39Évidemment.
21:40Mais dire que l'on va demain
21:42réactiver tout le monde
21:44et on va faire mieux,
21:45les CPS vont faire mieux
21:46que des organismes
21:50avec une expertise non négligeable
21:51comme Actiris,
21:52ça c'est évidemment
21:53un pari très risqué.
21:55Et donc,
21:56Ahmed a raison,
21:57on parle beaucoup
21:58de comment on prie,
21:59quels seront les impacts
22:00sur les CPS
22:01ou comment les équipes
22:02ont pris ces mesures.
22:04Mais il a raison
22:04de remettre le curseur
22:06sur les personnes.
22:08Le gouvernement fédéral
22:09prend un postulat
22:10respectable,
22:12et j'espère évidemment
22:12qu'ils auront raison,
22:14de dire
22:1430% vont arriver
22:17dans les CPS,
22:1830% vont rebondir
22:20et 30% vont disparaître.
22:22Disparaître évidemment
22:23sous les radars.
22:24Mais j'espère évidemment
22:26que ce seront
22:27ces pourcentages-là.
22:29j'ai un sérieux doute
22:31par rapport à la typologie
22:32des ménages bruxellois.
22:34Je ne vois pas
22:35comment une famille
22:36monoparentale
22:37ou quelqu'un d'isolé
22:38va pouvoir
22:39ne pas aller au CPS
22:41et va se dire
22:41dès le 1er janvier
22:42je suis exclu
22:43mais je vais rebondir.
22:44Bon, effectivement,
22:45je crains
22:47que le pourcentage
22:48sera différent.
22:49Mais alors,
22:50il y a aussi
22:50toute une série de personnes
22:51qui ne rentreront pas
22:52dans les cases,
22:52qui ne rentreront pas
22:53dans les prescrits légaux
22:55pour bénéficier
22:56d'un revenu d'intégration.
22:57Et ces personnes
22:58vont avoir
22:58un refus.
23:00Mais dans la loi organique
23:01il y a
23:01dans la loi organique
23:02des CPS
23:03il y a
23:03dans l'article 1er
23:04il est bien noté
23:06qu'on ne peut
23:07laisser personne
23:08dans la misère.
23:10Et donc,
23:10quand l'état de besoin
23:11est démontré
23:12quel que soit le financement
23:13il faut donner
23:14il faut octroyer
23:15une aide
23:16qui fait sens évidemment
23:17on n'octroie pas
23:17des aides
23:18n'importe lesquelles
23:19adaptées aux besoins
23:20de la personne.
23:22Et donc,
23:22le risque de report
23:24sur les CPS
23:25et les risques financiers
23:26vont être colossaux
23:27avec des personnes
23:28qui vont aussi perdre
23:29de leur pouvoir d'achat
23:32puisqu'il y aura
23:32des familles
23:33qui vont perdre
23:34beaucoup
23:35de ressources
23:37et donc avec
23:38un risque
23:39pour l'économie belge
23:40aussi très important.
23:42Donc c'est un pari
23:42très risqué.
23:43Moi je dis chiche
23:44mais évidemment
23:44pour que cela fonctionne
23:45il faut des moyens complémentaires.
23:47Est-ce qu'il y a un risque
23:48de stigmatisation
23:49ou de pression
23:50sur justement
23:51les bénéficiaires
23:51dans cette nouvelle logique
23:53d'activation ?
23:54Mais je pense que
23:54en tout cas
23:55quand j'entends
23:56certains responsables politiques
23:57déjà stigmatisés
23:59je vais revenir
24:00sur la déclaration
24:01du président du MR
24:02qui a sous-entendu
24:04que la catégorie
24:06des bénéficiaires
24:06qui seraient d'origine
24:07marocaine
24:08auraient des biens
24:09chez eux
24:09vous comprendrez
24:11que de telles déclarations
24:12ne peuvent qu'accentuer
24:13la stigmatisation
24:14d'une partie
24:15des personnes
24:16qui vont bénéficier
24:17de l'aide des CPS
24:19de l'intégration
24:20ou de l'aide sociale.
24:21Donc il est clair
24:22qu'aujourd'hui
24:22d'ailleurs je l'ai dit
24:23en guise d'introduction
24:24dès le début
24:25du débat
24:25sur l'exclusion
24:29des chômeurs
24:30on a pu entendre
24:31une petite musique
24:31de fond
24:32qui laisserait croire
24:34que tous ceux
24:35qui bénéficiaient
24:36du chômage
24:36c'était des profiteurs.
24:38C'est ce qu'on a voulu
24:39nous faire croire
24:40et c'est ce qu'on veut
24:40faire croire
24:41à une certaine population
24:41ce qui évidemment est faux
24:42parce que
24:44dire cela
24:45d'abord
24:45c'est stigmatisant
24:46évidemment
24:46et c'est totalement injuste
24:47par rapport
24:48à toutes les personnes
24:49qui sont
24:49dans la situation
24:50des chômeurs
24:51mais c'est aussi
24:52ne pas reconnaître
24:54qu'il y a un problème
24:55d'offre d'emploi.
24:57Le marché du travail
24:58n'est pas capable
24:59d'absorber
24:59tous ces chômeurs.
25:00Et d'ailleurs
25:01je remercie
25:02le président
25:02du CPS des Verts
25:04dans la bouche
25:05de certains responsables
25:06politiques
25:06ils disent
25:07il y aura un tiers
25:08qui vont retrouver
25:08du travail
25:09un tiers
25:10qui vont émerger
25:11au CPS
25:13et un tiers
25:13qui vont disparaître
25:14mais on se rend compte
25:15de la gravité
25:16de ce type
25:18de constat
25:19un tiers
25:20qui vont disparaître
25:21mais disparaître
25:22pour aller où ?
25:23Pour faire quoi ?
25:24Vivre de quoi ?
25:25Alors que nous sommes
25:25en train
25:26de se confronter
25:27à des problèmes
25:27de société
25:28que ce soit
25:29par rapport
25:29à la criminalité
25:30à la délinquance
25:30etc.
25:31donc on sait très bien
25:32que nous allons avoir
25:33des responsables politiques
25:34qui vont assumer
25:37et doivent assumer
25:37une responsabilité
25:38dans l'exclusion
25:39d'une partie
25:40de notre population
25:40et ça vous comprendrez
25:41qu'on ne peut pas l'accepter.
25:43Est-ce qu'on a déjà
25:43observé un impact concret
25:46de ces nouvelles mesures
25:47annoncées sur le terrain
25:48ou bien il faut encore attendre ?
25:50Non alors c'est trop tôt
25:50moi ce que j'observe
25:51ce sont déjà des gens
25:52qui sont dans la crainte
25:53des personnes
25:54qui sont au chômage
25:55et qui ont bien compris
25:56qu'elles étaient
25:57plus que probablement
25:58visées par les mesures
25:59d'exclusion
26:00et qui viennent déjà
26:01demander des informations.
26:02Ça c'est sain
26:03ça part d'un bon sentiment
26:04évidemment
26:05je rappelle que
26:06les CPS ne peuvent pas
26:07aider une personne
26:08qui n'est pas
26:09au moment même
26:10dans l'exclusion
26:12ou dans les conditions légales
26:14pour bénéficier d'un revenu.
26:15Et donc les personnes
26:16essayent d'anticiper
26:17pour avoir le plus
26:18d'informations possibles
26:19parce qu'elles sont
26:19dans la crainte
26:20et c'est bien légitime.
26:21Les CPS doivent essayer
26:22d'expliquer
26:23mais le problème
26:24c'est qu'il y a encore
26:24toute une série
26:25de zones d'ombre.
26:26On ne sait pas encore
26:27quelles seront les conditions.
26:28On nous dit
26:29qu'il y aura des adaptations
26:30dans les procédures
26:31probablement une simplification
26:33administrative
26:33probablement des profils
26:35et des moyens
26:36pour engager
26:36des profils supplémentaires.
26:38Mais au jour d'aujourd'hui
26:39il n'y a encore
26:40aucune confirmation
26:41concernant cela.
26:42Et donc
26:43orienter la population
26:44avec des zones d'ombre
26:46c'est évidemment
26:46contre-productif.
26:47Alors c'est ce qu'on prend bien
26:48il n'y a pas de moyens
26:49supplémentaires
26:50encore alloués
26:51pour mettre en oeuvre
26:51toutes ces mesures.
26:52Au jour d'aujourd'hui
26:53aucune.
26:54Aucune.
26:54Évidemment
26:56par rapport à la première question
26:57concernant l'inquiétude
26:58je suis tous les jours
26:59interpellé par
27:00des citoyens molembecois
27:01qui sont des demandeurs
27:03d'emploi
27:03qui me disent
27:03du chômage
27:04quand vous avez
27:06une mère de famille
27:06qui vous dise
27:07Ahmet moi
27:08j'ai 4000 euros
27:10de rentrée familiale
27:12avec mon mari
27:13qui a un mi-temps
27:14pardon
27:15moi je reçois
27:15autant
27:17au niveau du chômage
27:18avec les allocations
27:19familiales
27:19de mes trois enfants
27:21on a 4000 euros
27:21si demain
27:22mon mari devait perdre
27:23son emploi
27:25et moi perdre mon chômage
27:27ou mon mari garder son emploi
27:28mais perdre son chômage
27:28ça veut dire qu'on diviserait
27:29le revenu familial
27:32par deux
27:32on paye 1200 euros
27:34de loyer
27:34avec les charges
27:36je vous laisse un peu imaginer
27:37dans quelle misère
27:38dans quelle précarité
27:39nous allons pousser
27:41un certain nombre
27:41de citoyens
27:42ça c'est la réalité
27:42il faut le savoir
27:43il faut l'entendre
27:44et dire que demain
27:45ils vont perdre leur
27:46allocation de chômage
27:47de l'emploi
27:48pour une partie en tout cas
27:50pour ne pas dire
27:50une grande partie
27:51c'est totalement faux
27:51Est-ce que les CPS
27:54on revient au début du problème
27:55au début de ces mesures
27:57Arizona
27:57est-ce qu'ils ont eu
27:58finalement leur mot à dire
28:00lors de l'élaboration
28:01de ces mesures
28:02ou bien c'est un peu
28:03je dirais le fait accompli
28:05Oui c'est le fait accompli
28:07il n'y a pas eu de concertation
28:08et encore aujourd'hui
28:09la concertation
28:10n'est pas mise en place
28:11officiellement
28:12on a reçu
28:13les différentes fédérations
28:14quand je dis on
28:14c'est souvent les trois fédérations
28:16j'insiste
28:16parce qu'on travaille ensemble
28:18avec la Frande et la Wallonie
28:19main dans la main
28:21et avec un narratif identique
28:23avec des craintes identiques
28:24mais on est reçu par les ministres
28:27mais après coup
28:28et il n'y a pas
28:29une réelle concertation
28:31qui est mise en place
28:32donc on a demandé
28:35et le ministre Clarinval
28:36était d'accord
28:37avec sa casquette aussi
28:38de vice-premier ministre
28:39de mettre en place
28:39une task force
28:40pour suivre évidemment
28:42les impacts sur les CPS
28:44avec le CPS
28:45avec les fédérations de CPS
28:47avec la ministre de l'intégration
28:49et avec l'ONEM
28:50et les services
28:51du vice-premier ministre
28:52mais je ne demande
28:54évidemment
28:54et les fédérations
28:55ne demandent que ça
28:56donc je pense
28:57qu'il est vraiment nécessaire
28:58de mettre en place
29:00ce type de concertation
29:01officielle
29:01et pas officieuse
29:02et ce type de plateforme
29:04en task force
29:05on peut l'appeler
29:05comme on veut
29:06mais c'est vraiment nécessaire
29:07Absence de concertation ?
29:08Pire que ça
29:09nous sommes au pays du Kafka
29:10il faut le rappeler
29:11nous sommes presque dans l'Ubuesque
29:14prendre une telle mesure
29:16sans concertation
29:17avec les acteurs de terrain
29:19dire dans les médias
29:20que les CPS
29:21vont être financés
29:23à partir de 2027
29:25sur base de leurs résultats
29:27demander aux CPS
29:28de fournir
29:29le même encadrement
29:30l'accompagnement
29:31et l'insertion
29:32qu'Actiris
29:32j'ai évoqué
29:34tous les opérateurs
29:35que nous avons ici
29:36à Bruxelles
29:36qui sont chargés
29:37de faire de l'accueil
29:38de l'accompagnement
29:39de l'insertion
29:39sur le marché du travail
29:40au jour d'aujourd'hui
29:42je parle sous le contrôle
29:43du président de la fédération
29:45on ne connaît pas
29:46le rôle des uns
29:46et des autres
29:47donc il y a
29:48une déperdition d'énergie
29:49je rappelle que
29:50Actiris est financée
29:51à concurrence
29:51de 800 millions d'euros
29:53par an
29:54quel sera son rôle
29:55vu qu'il y a
29:57une partie des personnes
29:58qu'elle suit
29:59qui vont être exclues
30:00donc qu'elles n'auront plus
30:00la responsabilité
30:01de leur suivi
30:01quels seront leurs rôles
30:03comment est-ce qu'on va
30:03articuler la collaboration
30:05entre les différents niveaux
30:07de pouvoir
30:08quels seront
30:09les moyens
30:11des uns et des autres
30:11tout ça aujourd'hui
30:12c'est une série de questions
30:13qu'on se pose
30:13pour lesquelles
30:14nous n'avons pas de réponse
30:15c'est le flou
30:17le plus total
30:18Alors on parlait
30:18de l'impact
30:20des mesures Arizona
30:21également sur
30:21les travailleurs sociaux
30:23est-ce qu'ils sont formés
30:23seront-ils formés
30:24préparés justement
30:25face à ces nouveaux défis
30:27On tente d'anticiper
30:29mais comme je vous l'ai dit
30:31il y a toute une série
30:31de zones d'ombre
30:32donc on ne sait pas encore
30:33ce qu'on va leur demander
30:34de faire
30:35puisque les règles
30:36ne sont pas
30:36ne sont pas établies
30:38on nous dit
30:39qu'il faudra
30:39des pistes
30:40c'est-à-dire des
30:41programmes d'intégration
30:42individuels
30:43pour chaque nouveau
30:45dossier
30:47mais évidemment
30:47il faut des canevas
30:49il faut du temps
30:51pour s'approprier
30:53cette matière
30:53puisque les agents
30:54les agents
30:55les assistants sociaux
30:57pardon
30:57et les agents d'insertion
30:59aujourd'hui ne savent pas
31:00ce qu'on va leur demander
31:01en plus
31:02et donc
31:03il faut évidemment
31:04pour pouvoir les former
31:06il faut avoir
31:07toute une série de canevas
31:07d'indications officielles
31:09par l'intégration
31:11et le SPPIS
31:12et aujourd'hui
31:13nous n'avons pas encore
31:15ces données
31:16donc
31:16l'anticipation
31:17est vraiment
31:18je ne vais pas dire difficile
31:20elle est à ce stade
31:21quasi impossible
31:23voilà
31:23on va marquer encore
31:24une courte pause
31:25on se retrouve
31:26juste après
31:26pour la troisième
31:27et dernière partie
31:28de votre
31:28Cache sur table
31:29à tout de suite
31:2919h20
31:33Cache sur table
31:35sur Arabelle
31:36et on retrouve
31:38nos invités
31:39pour cette troisième
31:40et dernière partie
31:40Sébastien Lepoivre
31:42Ahmed Elkanous
31:43on va parler un petit peu
31:44des perspectives
31:45et des défis futurs
31:46pour les CPS
31:48première question
31:49si vous le voulez bien
31:50ils ont quelle réforme
31:51vous estimez vous
31:52nécessaire pour améliorer
31:54le fonctionnement
31:55des CPS
31:56dans ces conditions
31:57aussi compliquées
31:57et difficiles
31:58je pense que notre secteur
32:00ne doit pas avoir de tabou
32:01on doit pouvoir
32:02faire un petit peu
32:04table rase
32:05et repartir d'une page blanche
32:06en se disant que
32:07notre système
32:08a probablement
32:09atteint ses limites
32:11donc si on doit
32:12revoir
32:13d'une page blanche
32:14le système
32:15pour qu'il puisse tenir
32:16il ne faut pas de tabou
32:17moi je vais prendre
32:18trois exemples
32:19qui me viennent
32:19comme ça
32:20mais parmi
32:20plein d'autres
32:21le premier
32:22c'est arriver
32:23enfin à une norme
32:24de dossier
32:25par assistance sociale
32:26parce que chaque
32:26CPS fait comme il peut
32:28moi j'entends
32:28que c'est 80
32:29d'autres c'est 120
32:30130
32:31150
32:31voire plus
32:32dans certains CPS
32:33vu la pénurie
32:34il faut arriver
32:35à un financement
32:36adapté
32:37et donc la demande
32:38des fédérations
32:39c'est d'arriver
32:40à une norme
32:40de 80 dossiers
32:41maximum
32:42par assistance sociale
32:45et avec évidemment
32:46les financements
32:46qui vont avec
32:47un deuxième élément
32:48on l'a évoqué
32:48très rapidement
32:49là tout à l'heure
32:49c'est l'aide médicale urgente
32:51l'aide médicale urgente
32:52c'est un système fondamental
32:55pour les personnes
32:56sans titre de séjour
32:57qui leur garantissent
32:58à tout le moins
32:59des soins de base
33:00financés par l'état fédéral
33:02cette compétence
33:05devrait être renvoyée
33:06par exemple
33:07vers les mutuelles
33:08puisque c'est
33:09le rôle des mutuelles
33:11évidemment
33:11d'assurer une couverture médicale
33:13pour tous les belges
33:14il faudrait que ce système
33:15sorte d'une certaine manière
33:17de l'escarcelle
33:18des CPS
33:19en garantissant évidemment
33:21les droits de ces personnes
33:22et enfin
33:22un troisième élément
33:25serait
33:26un financement
33:28adapté
33:30en rappelant
33:31le caractère
33:32résiduaire
33:33des CPS
33:34on ne peut pas
33:35continuer à compenser
33:36pour d'autres niveaux
33:36de pouvoir
33:37je prends un exemple
33:38quand quelqu'un
33:39est dans les conditions
33:42pour bénéficier
33:42d'une allocation
33:43de chômage
33:44aujourd'hui
33:44hors réforme
33:45bien entendu
33:45ou d'indemnité
33:47de mutuelles
33:47et qu'il va
33:48dans ses organismes
33:49et que ses organismes
33:51mettent du temps
33:52à répondre
33:52ils viennent vers les CPS
33:53et on doit compenser
33:54et donc on a expliqué
33:56là tout à l'heure
33:56que le CPS
33:58c'est le dernier filet
33:59mais si ce dernier filet
34:00absorbe la pression
34:02des autres niveaux
34:04de pouvoir
34:04qui ne jouent pas
34:05totalement leur rôle
34:07le filet va craquer
34:08donc je pense
34:08qu'on doit revenir
34:09au caractère résiduaire
34:10des CPS
34:11et que les autres
34:12niveaux de pouvoir
34:13jouent leur rôle
34:14comment justement
34:16éviter le filet de craquer
34:17le filet de craquer
34:18il faut d'abord
34:19moi je vais me focaliser
34:20si vous le permettez
34:20sur nos travailleurs sociaux
34:22moi je pense que
34:23d'un CPS à l'autre
34:24le statut est le même
34:26certes
34:27mais les avantages
34:27sont différents
34:29vous avez
34:29certains CPS
34:31qui ont des moyens
34:31qui offrent
34:32des conditions
34:33un cadre de travail
34:34des chèques repas
34:35d'un montant supérieur
34:37et puis vous en avez
34:38d'autres malheureusement
34:39à cause de la situation financière
34:41de leurs communes
34:42sont obligés
34:43de s'aligner
34:44comme le prévoit la loi
34:44d'ailleurs sur les communes
34:45et ça c'est vraiment problématique
34:47parce que vu qu'il y a
34:48une pénurie
34:49de ces profils
34:50des assistants sociaux
34:50nous avons
34:52évidemment
34:52des assistants sociaux
34:54qui sont dans la transhumance
34:55qui vont
34:56et c'est légitime
34:57et c'est normal d'ailleurs
34:58donc les pouvoirs supérieurs
35:01doivent se rendre compte
35:01qu'un financement
35:03et la mise en place
35:04d'un cadre
35:04identique
35:06pour tous les CPS
35:07va nous aider
35:07à pouvoir garder
35:08nos assistants sociaux
35:09pour faire face
35:11entre autres
35:11à cette pénurie
35:12à ce manque
35:12de travailleurs sociaux
35:14Est-ce que vous pensez
35:15que le financement
35:16régional ou fédéral
35:17doit s'adapter
35:19à ces nouvelles dispositions
35:21évoluer justement
35:22pour soulager
35:23un peu cette pression ?
35:24Oui bien entendu
35:25je vais prendre
35:26un exemple très concret
35:27en 2025
35:28le financement
35:29régional
35:31la dotation régionale
35:33vers les CPS
35:34a pour une sombre
35:35raison technique
35:37a diminué
35:38de 20%
35:38donc évidemment
35:39ça tombe très mal
35:40et les financements
35:42du revenu d'intégration
35:44et du
35:45des dossiers
35:48en fait
35:48par le fédéral
35:49restent stables
35:51depuis
35:51plus de 10 ans
35:54donc
35:54dans les mémorandums
35:56des trois fédérations
35:57et j'insiste vraiment
35:58pour qu'il y ait
35:58cette vue commune
36:01entre la Flandre
36:01la Wallonie
36:02et Bruxelles
36:02tant les enjeux sont communs
36:04malgré nos spécificités régionales
36:06dans les mémorandums
36:07des trois fédérations
36:08on demande depuis
36:09pas par rapport
36:11aux dernières élections
36:11mais depuis bien longtemps
36:13une augmentation
36:14de ces subsides structurels
36:18pour que les CPS
36:19puissent continuer
36:20à fonctionner correctement
36:21c'est le moins
36:22que l'on puisse dire
36:23pour le moment
36:23ça n'évolue plus
36:25et ça nous met en difficulté
36:26et la pression
36:27est beaucoup trop forte
36:27sur les communes
36:28et les pouvoirs locaux
36:29Amel Hanous
36:30est-ce que vous
36:30oui une réaction peut-être
36:31oui non
36:32juste simplement
36:32en guise de complément
36:34à ce qui vient de dire
36:34par mon collègue
36:35notons aussi
36:37que ça a été dit
36:38je tiens à insister là-dessus
36:40que les définancements
36:42chroniques des CPS
36:43hormis les financements
36:45classiques
36:45auxquels mon collègue
36:47a fait allusion
36:47on nous pousse
36:49à devoir assumer
36:51des responsabilités
36:52je l'ai évoqué tout à l'heure
36:53par exemple
36:54avec l'accueil des Ukrainiens
36:55où on a prévu
36:56je donne un exemple
36:57Molenbeek a reçu
36:58deux années consécutives
36:59un subside de 750 000 euros
37:01et un deuxième
37:02de 600 000 euros
37:03où nous avons accueilli
37:04dans un premier temps
37:05plus de 250 réfugiés ukrainiens
37:07nous avons accueilli
37:09ces personnes
37:10nous les avons accompagnés
37:11nous les avons insérés
37:12au niveau du logement
37:14il y a eu tout un travail social
37:15qui a été effectué
37:16puis on nous annonce
37:17la troisième année
37:17que le subside est supprimé
37:18par contre on est passé
37:19de 250 personnes aidées
37:22à 350 aidées
37:23la charge de travail est là
37:24mais les financements
37:25ne suivent pas
37:25et c'est comme ça
37:26dans toute une série
37:27de matières
37:27il y a un définancement
37:29chronique des CPS
37:30qui cause un énorme préjudice
37:31pour nos institutions
37:34respectives
37:34l'effet Boulonège
37:35oui et c'est ce que je disais
37:37là tout à l'heure
37:37en première partie
37:38c'est un manque de vision
37:39à plus long terme
37:40le législateur
37:41décide de moyens
37:44dédicacés
37:45à court terme
37:46et donc ça devient
37:47des financements facultatifs
37:48et le problème
37:48d'un financement facultatif
37:50c'est qu'à un moment
37:50ça devient un ajustement budgétaire
37:52ça devient une variable
37:53d'ajustement
37:53et ça c'est le problème
37:54c'est que le législateur
37:55n'a pas pérennisé
37:57d'une certaine manière
37:57ces financements
37:58qui font sens
37:59qui sont bien nécessaires
38:00dans un cadre légal
38:02dans une loi
38:02et du coup
38:04ça reste facultatif
38:05et à un moment
38:05ça disparaît
38:06et donc en 2025
38:07les CPS bruxellois
38:09et tous ceux du pays
38:10par ailleurs
38:10sont confrontés
38:12à l'extinction
38:12de toute une série
38:13de subsides
38:14et je le répète
38:16ça tombe mal
38:16au vu des réformes
38:17qui s'annoncent
38:18qu'attendez-vous
38:19justement
38:19du monde politique
38:20aujourd'hui
38:21pour renforcer
38:22le rôle fragile
38:24finalement des CPS
38:25qu'ils assument
38:25leurs responsabilités
38:26pleinement
38:26on prend des mesures
38:27qui sont
38:28comme on a dit à l'heure
38:29des mesures historiques
38:30d'exclusion
38:31de centaines de milliers
38:33parce qu'on va dépasser
38:34largement les 150 000 personnes
38:36on va se rendre compte
38:37parce qu'on a oublié
38:38d'évoquer
38:39les maladies longue durée
38:40on a oublié
38:40d'évoquer
38:42toute une catégorie
38:43de personnes
38:44qui sont dans des situations
38:45très particulières
38:46mais qu'on n'a pas prévu
38:47d'abord aucune concertation
38:49ça a été dit
38:50je le répète
38:50mais on n'a pas prévu
38:52de pouvoir apporter
38:53des solutions pérennes
38:55on parle d'insertion
38:56sur le marché du travail
38:57mais il n'y a pas assez
38:57d'emplois
38:58donc on va pousser
38:59les gens vers la précarité
39:01donc on ne peut pas
39:01l'accepter
39:02de la part de responsables politiques
39:04on ne peut pas accepter
39:05qu'un responsable
39:06nous dise
39:07il y a un tiers de personnes
39:07qui vont trouver un travail
39:08un tiers de personnes
39:09qui vont bénéficier
39:10de l'aide du revenu
39:11d'intégration
39:11ou de l'aide sociale
39:12et un tiers
39:13qui vont disparaître
39:14parce qu'on se rend compte
39:14de ce genre d'affirmation
39:16c'est une hérésie
39:17et c'est quelque chose
39:18qui est contre-productif
39:19par rapport à la cohésion
39:20de notre pays
39:20Qu'attendez-vous justement
39:21du monde politique
39:23pour essayer de renforcer
39:24votre travail ?
39:26Mais comme je l'ai dit
39:27tout à l'heure
39:28dans un cadre légal
39:28c'est qu'ils doivent
39:29prendre des décisions
39:30et assurer un réel soutien
39:32et éviter en fait
39:35la méfiance
39:36sur notre secteur
39:39il faut mettre en avant
39:41nos plus-values
39:42les CPS font un travail
39:43remarquable
39:44avec des moyens
39:45tout à fait inadaptés
39:47et ça c'est une responsabilité
39:48aussi du fédéral
39:49puisque le fédéral
39:51pour le moment
39:51a tendance
39:52à expliquer
39:53que tel financement
39:54ce n'est pas de son chef
39:55puisque ce sont
39:56des compétences usurpées
39:57c'est le terme
39:57utilisé par la ministre
39:59de l'intégration
40:00la nouvelle ministre
40:00de l'intégration
40:01moi je rappelle
40:02que le rôle des CPS
40:04et le fonctionnement
40:05des CPS
40:06c'est une compétence fédérale
40:07et donc ils doivent
40:08prendre la mesure
40:09pour nous soutenir
40:10mettre à disposition
40:11les moyens
40:12correspondants
40:13aux besoins
40:14ne pas faire
40:15une politique
40:15de l'autruche
40:16et aussi agir
40:17sur une simplification
40:18administrative
40:19et sur le bien-être
40:20de notre personnel
40:21puisque sinon
40:22le système
40:23ne tient plus
40:23alors on l'a compris
40:24les CPS
40:25bruxellois
40:26vont traverser
40:27en quelque sorte
40:28une très forte zone
40:29de turbulence
40:30comment voyez-vous
40:31justement
40:31le rôle de vos CPS
40:33je dirais pas 10 ans
40:34mais à la fin de la législature
40:35dans 4-5 ans
40:36il est clair que
40:37l'émission
40:38qu'on veut nous attribuer
40:40c'est de remplacer
40:42de remplacer
40:42en quelque sorte
40:43le rôle
40:46par exemple
40:46à Bruxelles
40:47d'acquérir
40:48c'est de pouvoir
40:48accueillir
40:49accompagner
40:49insérer
40:50orienter vers des formations
40:51les ex-demandeurs
40:53d'emploi
40:54qui bénéficiaient
40:54du délai
40:55du chômage
40:57et donc nous allons
40:58aller vers
40:58hormis
40:59le travail
41:01notre corps business
41:03qui est celui
41:03de l'accompagnement social
41:05c'est aussi celui
41:06de pouvoir
41:06former
41:07et insérer
41:08des demandeurs
41:09d'emploi
41:10qui ont été exclus
41:11donc on va vers
41:12je pense
41:12une professionnalisation
41:14si les moyens
41:14comme l'a dit mon collègue
41:15nous laissons donner
41:18évidemment
41:18ce qui n'est pas encore
41:19garanti au jour d'aujourd'hui
41:20Sébastien Lepoivre
41:21dans quelques années
41:22la bulle va tenir ?
41:24Je ne sais pas
41:25si elle va tenir
41:25je pense que
41:26ça dépendra
41:27de ce que le législateur
41:28veut pour le fonctionnement
41:30des CPS
41:30la tentation est grande
41:32que les CPS
41:33deviennent une variable
41:34d'ajustement
41:34budgétaire
41:35et on a vu
41:36dans une autre région
41:37qui est la Flandre
41:38on est déjà passé
41:40aux fusions
41:41pour une question
41:43d'économie d'échelle
41:43le problème peut être posé
41:45mais il doit être
41:46surtout évalué
41:47parce qu'il me revient
41:48de la fédération flamande
41:49et de certains élus locaux
41:52flamands
41:52que le système
41:53ne fonctionne pas
41:53qu'ils n'ont pas gagné
41:55en efficacité
41:55et que les droits
41:57des bénéficiaires
41:57de l'aide sociale
41:58ont été
41:59d'une certaine manière
42:00pas bafoués
42:02mais en tout cas
42:03ont diminué
42:03par rapport à avant
42:05et donc
42:06il faut faire attention
42:07que veut
42:08le législateur
42:09et en fonction
42:10de ce qu'il va vouloir
42:11comme service
42:12à la population
42:12il va falloir
42:13y mettre
42:14les conditions
42:15les plus favorables
42:16possibles
42:17alors on a parlé souvent
42:18de dernier filet
42:19de sécurité
42:20pour nous adresser
42:21cette fois directement
42:22pour nos citoyennes
42:23et citoyens
42:24pour leur dire
42:25un dernier mot
42:26ceux qui ignorent encore
42:27toute l'importance
42:28que peut jouer encore
42:29un CPS
42:30dans leur vie quotidienne
42:31bon je m'adresse
42:33ici évidemment
42:33aux personnes
42:34qui sont concernées
42:35par ces futures exclusions
42:38le CPS est là
42:39la porte est ouverte
42:41évidemment
42:41pour pouvoir
42:42les accueillir
42:43les accompagner
42:43leur rappeler
42:44leurs droits
42:45mais aussi leurs devoirs
42:46et faire en sorte
42:48qu'ils puissent
42:48le plus rapidement possible
42:50en tout cas je l'espère
42:51pouvoir retrouver
42:53un emploi
42:54et pouvoir vivre
42:54dignement
42:55c'est pas encore gagné
42:57si les moyens
42:57évidemment
42:58ne sont pas alloués
42:59pour qu'on puisse
43:00enrichir notre dispositif
43:02et nos différents services
43:03qui vont pouvoir
43:04les accompagner
43:05de la meilleure des façons
43:07encore un dernier mot
43:08Sébastien Lepoivre
43:09mais les CPS
43:10pâtissent d'une drôle d'image
43:14alors qu'ils font
43:14un travail remarquable
43:15ils ont une connaissance
43:16du terrain exemplaire
43:18voire unique
43:18et donc je pense
43:20qu'on doit se rendre compte
43:21que les CPS
43:22ne sont pas que des institutions
43:23qui distribuent de l'argent
43:24à des pauvres
43:25ça c'est une image
43:26qui n'est plus du tout juste
43:28d'ailleurs on n'est plus
43:29de l'aide sociale
43:30mais on est bien
43:30des centres publics
43:31d'action sociale
43:32et l'action sociale
43:33peut prendre
43:33toutes les formes possibles
43:35moi je suis assez fier
43:36de travailler au quotidien
43:39à côté de personnes
43:40qui chaque jour
43:41sauvent des vies
43:41alors on va me dire
43:42ça c'est un vrai discours
43:44de politiciens
43:46ou des grands mots
43:47non non je suis très
43:48très réaliste là-dessus
43:49on a des personnes
43:50qui au quotidien
43:52sauvent des vies
43:53et donc ça c'est aussi
43:54le rôle des CPS
43:55et si on ne le fait plus
43:56je crains que la société
43:58n'en sorte pas grandi
43:59voilà Sébastien Lepoivre
44:01je rappelle que vous êtes
44:01président de la fédération
44:02des CPS de Bruxelles
44:03et président du CPS des Verts
44:05et Ahmed Elkanous
44:06président du CPS de Moulinbec
44:08merci pour ce moment d'échange
44:09merci pour votre invitation
44:10et c'est ainsi que l'on referme
44:12ce cash sur table
44:13de cette semaine
44:14excellente soirée
44:15à l'écoute des programmes d'Arabel
44:16Sous-titrage Société Radio-Canada

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