00:04Toujours avec Olivier d'Artigolle et Jean-Claude Dacier, les comparutions immédiates au tribunal de Paris se poursuivent aujourd'hui sur ces casseurs
00:15qui ont donc fêté d'une manière un peu étonnante, et c'est un doux euphémisme, cette victoire du PSG en Ligue des Champions, comparutions immédiates qui se poursuivent.
00:26Écoutez bien ce sonore qu'on va vous faire écouter, il s'agit du frère d'un accusé, et il était interrogé par CNews ce matin.
00:36C'est la première fois qu'il fait une bêtise dans sa vie, et je vais encore le répéter, je suis fan de football.
00:40Si vous êtes fan de football ou autre, au général, vous savez ce que c'est.
00:43Tout le monde est parti fêter, tout le monde était content d'aller fêter, j'y suis même pas allé pour vous dire.
00:46J'ai été honnête avec vous, je veux juste parler pour représenter tous les frères et sœurs de tous ces gens-là qui sont jugés,
00:52et dire que c'est très facile de mettre sous la caméra, soit un instant-être dans la vie de quelqu'un,
00:55mais la vie de quelqu'un dure 20 ans, il a 19 ans, c'est pas ça.
00:59C'est tout ce que je veux dire, et c'est tout ce que j'ai à dire.
01:01Et je demande juste aux humains de faire preuve d'empathie, et de ne pas juger sur un instant T le comportement de jeune pendant un instant.
01:06J'ai fait des erreurs dans ma vie, je sais que même des policiers ici ont fait des erreurs,
01:09on va pas me faire court que mon petit frère il est pire que les gens dans cette pièce.
01:11Le ministre de la Justice, il pense ce qu'il veut, la jeunesse française et la majorité des Français ne sont pas d'accord avec ce monsieur,
01:16donc c'est tout ce que j'ai à dire, et je sais que la majorité des gens savent très bien qu'il y a de la nuance dans toute chose,
01:20donc ce que je demande aux autres c'est de faire de la nuance, et donc c'est de comprendre qu'il faut en avoir, c'est tout.
01:24Voilà, faire de la nuance, on n'est pas d'accord avec ce que pense le ministre de la Justice,
01:29et puis l'instant T, Jean-Claude Dacier, il ne faudra pas juger sur l'instant T.
01:34Qu'est-ce que c'est que cette histoire d'instant T, Jean-Claude Dacier ?
01:37On va pas câbler ce garçon qui défend son petit frère, avec les arguments qui sont les siens et qui sont pas très convaincants.
01:43Mais non, mais c'est pas un individu, c'est la majorité, il l'a dit d'ailleurs, je représente tous les petits frères et petites sœurs de ceux qui...
01:50C'est global !
01:52Oui, parce qu'il pense que globalement, aucun n'a fait de faute, aucun n'a pas...
01:55Mais à l'instant T, mais qu'est-ce que raconte ce garçon ?
01:59Le drame, c'est celui-là, c'est qu'ils ont justement à peu près ça dans la tête, c'est-à-dire pas grand-chose.
02:04Ils considèrent, si on le pousse un peu, que ce qui a été fait samedi soir et dimanche soir n'est pas aussi grave que cela.
02:11Mais vous savez, il y a, on parlait tout à l'heure de l'histoire du juge d'instruction qui ira ou n'ira pas voir M. Amra dans sa prison.
02:20Ça en dit long, me semble-t-il, sur l'état d'esprit qui règne dans le milieu de la justice.
02:26Regardez, le garde des Sceaux a très bien senti ce qui était en train de se passer.
02:30À partir de lundi, il a vu les condamnations qui n'en étaient pas.
02:34La plupart sont repartis, je sais pas très bien ce qui a été décidé cet après-midi,
02:39mais il n'y a que des sursis à une exception près.
02:41Il y a eu des travaux d'intérêt généraux.
02:42Oui, qui ne sont pas appliqués pour 99% d'entre eux.
02:46Donc il a dit quoi ?
02:47Il a dit simplement ce que souhaitent les Français,
02:51à savoir que la politique pénale de ce pays soit en réalité,
02:56et enfin adaptée à la criminalité nouvelle.
03:01Parce que c'est de la criminalité nouvelle qui nous assaille.
03:04Et je parlais l'autre soir sur CNews de ce qui s'est passé lors de la Coupe du Monde en 98.
03:10On a tous fêté le titre de champion sur les Champs-Elysées, me semble-t-il, sur les Champs-Elysées.
03:16Black Blanc Blanc, à l'époque, le slogan, hélas, c'est perdu.
03:20Mais néanmoins, il n'y a pas eu de violence.
03:23Là, ça devient une habitude, une spécificité française.
03:26Que le garde des Sceaux, c'est vrai qu'il n'y en a pas beaucoup qui ont parlé,
03:31et dit, attends, attention, on file un mauvais coton, il faut adapter la politique pénale de ce pays.
03:37Quelles ont été les critiques qui l'ont été adressées par la plupart des syndicats ?
03:42C'est ça, mais comment un garde des Sceaux se permet de venir nous faire une remarque ?
03:47Ou deux, sur la manière dont les juges ont prononcé les peines depuis 24 ou 36 heures ?
03:55C'est pas normal !
03:56Enfin, écoutez, franchement, vous parlez du garde des Sceaux.
03:59Justement, avant de donner la parole à Olivier D'Artigol,
04:01écoutons tour à tour le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau et le garde des Sceaux, Gérald Darmanin.
04:06Je pense qu'il faudra une révolution pénale.
04:08Il faudra d'ailleurs, ça devrait figurer en haut de la pile,
04:12supprimer le texte de Mme Belloubet, notamment,
04:15qui interdit des peines de prison de moins d'un mois,
04:18et avec des aménagements de peine quand on est condamné à moins d'un an.
04:22Ça interdit les courtes peines de prison.
04:24Or, moi, je pense que ça fait partie des solutions.
04:27Il faut adapter le code pénal à la violence d'aujourd'hui.
04:29Ce code pénal n'est pas adapté à la violence que nous connaissons.
04:32Je propose de supprimer le sursis, qu'il n'y ait plus d'avertissement,
04:35mais que tout de suite, dès la première condamnation,
04:38ce soit de la prison ferme ou une peine extrêmement ferme,
04:41et deuxièmement, qu'on puisse faire des peines minimales
04:43à partir du moment où le juge a reconnu la culpabilité de quelqu'un.
04:46C'est un changement radical, mais cette radicalité, on en a besoin.
04:48On en a besoin, d'autant que, je viens de consulter mes fiches,
04:5193 des dossiers ont été classés sans suite, Olivier D'Artigol.
04:56Béatrice Brugère, la magistrate, que nous avons reçue dans ce studio,
05:01préconise en effet, dans son dernier ouvrage,
05:04des courtes peines, même très courtes,
05:07dès le premier acte, pour éviter l'installation d'une impunité,
05:13et un crescendo dans la violence et l'effet de plus en plus grave.
05:19Je me suis vraiment attaché à regarder de près le profil des personnes
05:25qui ont été donc présentées devant la justice.
05:29Concernant le frère qui a parlé, son frère, lui, devant la justice,
05:36est un alternant, ses trois frères sont insérés socialement,
05:41et c'est la première fois qu'il ait pris la main dans le sac,
05:44le casier judiciaire est vierge en tout cas.
05:47Peut-être qu'il avait commis des choses répréhensibles par le passé,
05:50nous ne le savons pas.
05:51Et donc, les magistrats ont en effet la possibilité
05:54de prononcer un sursis, ou des peines aménagées.
05:59Je ne pense pas que la justice soit frappée d'un laxisme généralisé,
06:06à preuve, nous n'avons jamais eu autant de détenus dans les prisons françaises.
06:11Le record a été atteint le 1er mai dernier,
06:14avec plus de 83 000 détenus dans notre pays.
06:18Ce qui veut donc dire...
06:19Ce n'est pas une preuve.
06:20Ce qu'il veut donc dire...
06:21On n'a pas construit de place de prison.
06:22Ce qu'il veut donc dire...
06:24J'ai l'impression...
06:25Je vais y arriver.
06:26Oui, j'aimerais bien vous entendre jusqu'où,
06:27parce que là, jusqu'à présent, pardonnez-moi,