La liesse des suporters du PSG, les inévitables drames et un parti qui soutient les casseurs

Europe 1

02/06/2025

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00:00La revue de presse d'Europe 1, Olivier Delagarde. Ce matin, faut-il faire comme si de rien n'était ?

00:06Eh bien, c'est en tout cas le parti pris de certains, mon cher Dimitri.

00:09Toute une partie de la presse a décidé que rien de suffisement grave ne s'était passé samedi soir,

00:15que seule la victoire est belle. Dormez braves gens, réveillez-vous.

00:19Contents, le pain est croustillant, les Jeux sont gagnants.

00:21Et puis, nous sommes champions d'Europe.

00:23Le Parisien et l'équipe ont choisi la même photo pour leur une,

00:26celle du quart des joueurs du PSG dans un halo de fumée bleu-blanc-rouge.

00:32Jour de liesse, titre le journal de l'UTES, voici les princes de la ville,

00:36comme les appelle l'équipe. Et dans ses colonnes, le quotidien sportif prévient,

00:40dans 10, 15 ou 20 ans, chaque supporter du PSG se replongera avec nostalgie.

00:46Dans sa nuit du 31 mai 2025, il y aura les souvenirs de ces cafés parisiens,

00:51de ces rues illuminées par les fumigènes.

00:53Il y aura surtout ce bonheur collectif, écrit-il.

00:57Et les morts, et les émeutes, et les pillages aux oubliettes de la mémoire.

01:01Suivent ainsi 12 pages de larmes de joie, d'analyse footballistique et de portraits agiographiques.

01:06Alors non, quand même, dans un dernier sursaut journalistique,

01:09le journal rappelle brièvement, en page 7,

01:11que des incidents inacceptables ont eu lieu.

01:15Deux morts en marge d'une nuit de folie, écrit l'équipe,

01:17mais sans certitude d'un lien direct avec les célébrations du sacre du PSG.

01:21Il poursuit le journal.

01:22Ben voyons, même en Barra ou presque dans le Parisien,

01:25où ce n'est qu'en page 12 que le quotidien évoque l'inévitable cortège de drames et de violences.

01:31Inévitable.

01:32Pourquoi inévitable ?

01:34Et le journal nous expliquait, benoîtement, qu'un événement sportif majeur,

01:38conclu par un triomphe déclencheur d'une radicale bouffée de bonheur,

01:42se solde inévitablement par des violences, des dégradations et même des drames.

01:47Bingo !

01:48Si c'est inévitable, pourquoi se fatiguer à le commenter ?

01:51Et puis, pas de vagues, pas de stigmatisation du football ou des émeutiers ou des banlieues.

01:57C'est inévitable, vous dit-on.

01:59D'aucuns pourront bien faire remarquer que la victoire des rugbymans bordelais en Coupe d'Europe la semaine dernière

02:04n'a provoqué aucune violence,

02:06qu'aucun émeutier ne s'est jamais manifesté après une victoire au Roland-Garros.

02:10Mais ça n'a rien à voir.

02:11Taisez-vous, puisque c'est inévitable, vous dit-on.

02:14Non.

02:15Non.

02:16Certains n'ont plus envie de se taire.

02:18A la une du Figaro, c'est Vincent Trémolet de Villers qui met les pieds dans le plat.

02:22Elle n'en déplaise à Hemingway.

02:23Paris ne peut plus être une fête.

02:25Les joueurs du PSG n'en étaient qu'au début de leur récital que déjà déferlaient dans la ville,

02:30les casseurs et les pillards.

02:33Cela fait longtemps que le football nous le révèle.

02:35Victoire de l'Algérie, du Maroc ou de la France.

02:38La question n'est plus sécuritaire, elle est culturelle, poursuit-il.

02:42Destruction gratuite, agression violente, slogan contre l'État, la police, Israël,

02:47le face-à-face entre deux Frances prophétisées par Gérard Collomb,

02:51se montrent le soir de joie collective.

02:53Les esprits avaient même été préparés, rappelle Cécile Cornudet, des échos.

02:57Le quartier de l'Étoile était bouclé.

02:59On avait vu les magasins des Champs-Élysées se barricader,

03:02comme si anticiper des exactions faisait partie du rituel du foot.

03:06Et dire que le préfet de police s'inquiétait surtout,

03:09c'est une conséquence d'une défaite du PSG.

03:12N'est-ce pas là une énième illustration du processus de décivilisation ?

03:16S'interroge aussi Olivier Bacuzal à une de l'opinion.

03:19Un déclin par lequel, à force de renoncements sur le régalien ou l'éducation,

03:24de régression culturelle, morale ou sociale, la société vacille sur ses fondements.

03:30Alors il y a donc les émeutiers, et puis il y a ceux qui les soutiennent.

03:33Oui, un parti politique ayant pignon sur rue et groupe constitué à l'Assemblée Nationale,

03:39avec une constance infaillible dans la honte, écrit Guillaume Tabard du Figaro.

03:44Les amis de Jean-Luc Mélenchon ont une nouvelle fois préféré

03:46s'en prendre aux responsables des forces de l'ordre plutôt qu'aux fauteurs de troubles.

03:52Des voyous attaquent des boutiques à coups de barre de fer,

03:54mais c'est Retailleau qu'Éric Coquerel traite de provocateur.

03:57Comment ne pas voir qu'en ciblant invariablement une police qui tue

04:01et un État qui riposte aux agressions,

04:04les Insoumis poursuivent leur entreprise de sape des autorités républicaines ?

04:09Combien de preuves faudra-t-il encore pour que des chantres de l'Union de la Gauche

04:13aux naïfs du bloc central, certains cessent de construire avec eux

04:17un front républicain de Don Quichotte ?

04:20Pendant ce temps-là, que fait l'Assemblée Nationale, Olivier ?

04:23Eh bien, cela pourrait sans lui être une plaisanterie, mais pas du tout.

04:25L'Assemblée s'écharpe pour savoir s'il ne serait pas opportun

04:28d'élever le capitaine Dreyfus au grade de général.

04:31Vous lirez cela dans l'Opinion, notamment, ce n'est pas une blague.

04:34La société française traverse une crise politique, démocratique, sécuritaire,

04:38migratoire et financière hors normes,

04:41mais certains élus de la représentation nationale

04:43estiment qu'il est plutôt urgent de relancer l'affaire Dreyfus.

04:47Mais comment cela s'explique-t-il ?

04:48Écoutez, la réponse est peut-être en page 17 du Figaro ce matin.

04:52C'est un papier stupéfiant, sans mauvais jeu de mots,

04:55sur les ravages de l'alcool et de la drogue à l'Assemblée Nationale.

04:59Vous avez bien entendu, à l'Assemblée, au sein des députés.

05:04Plus les combats politiques sont forts, plus on passe de temps à la buvette,

05:07reconnaît une parlementaire qui reconnaît chez elle et chez certains de ses collègues

05:12des problèmes d'alcoolisme, mais cela ne s'arrête pas à quelques verres de whisky

05:17au bien nommé Palais Bourbon, une assistante parlementaire raconte.

05:22Je vais dans des soirées où, au bout de 5 minutes, un député peut te proposer de la drogue.

05:25Ces gens-là n'ont pas la notion du bien et du mal.

05:29Le sujet est tabou, explique Wally Bordas,

05:31mais même si elle ne concerne pas une majorité de députés,

05:34la consommation de produits stupéfiants est bien réelle, jure certains.

05:38Ils ont un rythme de dingue, explique une conseillère sous couvert d'anonymat.

05:42Certains députés et attachés parlementaires snifent dans leur bureau pour tenir physiquement.

05:48Voilà, c'est à l'Assemblée Nationale que ça se passe.

05:50Là même où sont votées des lois pour lutter contre les narcotrafiquants

05:54et où l'on s'interroge sur la possibilité de sanctionner aussi les consommateurs.

05:59« Couvrez ce sein que je ne saurais voir », disait déjà le Tartuffe il y a 4 siècles.

06:04Par de pareils objets, les âmes sont blessées et cela fait venir de coupables pensées.

06:10La revue de presse d'Europe 1, Olivier Delagarde.

06:12La revue de presse d'Europe 1, Olivier Delagarde.

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