- 04/06/2025
Avec Hélène VECCHIALI
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00:00:00Et Sud Radio.
00:00:02Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio.
00:00:07Alors, je vais vous faire un petit aveu, humblement, je n'avais pas tout à fait compris
00:00:12pourquoi certaines femmes se laissaient abuser telles des proies hypnotisées par leurs prédateurs.
00:00:18Pourtant, il fallait bien reconnaître que ça existe, bien plus encore qu'on ne peut l'imaginer.
00:00:24Et puis c'est sans doute grâce à mon invité Hélène Vecchiali,
00:00:27qui est l'autrice d'un livre paru, je crois, en 2020 et qui s'appelle Le silence des femmes,
00:00:33que j'ai compris que toutes les femmes n'ont pas eu la chance de pouvoir se construire solidement.
00:00:39Aujourd'hui, où on entend de plus en plus de femmes qui portent plainte parce qu'elles ont été abusées,
00:00:43parfois même de nombreuses années plus tard,
00:00:46je crois qu'il est important de mieux comprendre ce qui se passe entre les femmes qui ne savent pas dire non
00:00:51et les hommes qui ne sont peut-être pas assez attentifs au plaisir de la femme qui est sous eux.
00:00:57Et puis bien sûr, avec Hélène Vecchiali, on va essayer de vous aider si vous avez du mal à dire non
00:01:04lorsque l'on commence à vous faire des petites allusions graveleuses.
00:01:10Donc n'hésitez pas à nous appeler parce que dire non, c'est dès la première alerte, si je puis dire.
00:01:16Notre numéro, vous le connaissez, c'est le 0 826 300 300.
00:01:20Bonjour Hélène Vecchiali, merci d'être avec nous.
00:01:23Bonjour Brigitte, merci de votre invitation.
00:01:25Alors vous êtes psychanalyste et puis vous avez été également coach en entreprise,
00:01:30vous avez écrit de nombreux livres.
00:01:32On va revenir particulièrement justement sur le silence des femmes qui était sorti, je crois que c'est en 2020, c'est bien ça ?
00:01:40Peut-être un peu plus tard, je ne me souviens plus.
00:01:42Bon, écoutez, c'est pas grave.
00:01:44Mais il y a déjà quelques années et c'est vrai que dans ce livre, vous expliquez bien ce qui peut se passer pour une femme
00:01:52qui a plus ou moins accepté d'aller prendre un dernier verre chez un homme, on va dire ça.
00:01:59Et puis tout d'un coup, il se jette dessus, elle est comme hypnotisée.
00:02:05J'aime bien cette image de la souris hypnotisée par le serpent.
00:02:09Oui, c'est exactement ça.
00:02:12Et c'est vrai que de l'extérieur, on peut se questionner sur le fait que ces femmes n'aient pas réagi.
00:02:19Et je pense qu'on peut, à minima, trouver des raisons externes et des raisons plus personnelles.
00:02:26Les raisons externes, c'est vraiment en lien avec l'éducation, la culture, les normes.
00:02:32Donc les femmes apprennent très tôt à devoir plaire, apprennent très tôt à se faire belle pour être regardées.
00:02:40Les petites filles, on leur met des boucles d'oreilles, des petits chouchous dans les cheveux, des robes à dentelles,
00:02:45en disant va montrer à papa comme t'es jolie.
00:02:47Donc on est tombé dans la marmite du devoir séduire très très tôt.
00:02:51Et puis, quand on est adulte, le fait de refuser par exemple un geste d'un homme qui serait un petit peu plus intéressé,
00:03:03on a l'impression qu'on va passer pour des rabats-joies ou pour des réactionnaires ou des femmes trop sérieuses
00:03:10parce qu'aujourd'hui, il faut être libéré.
00:03:11Puis, il y a aussi le fait que, encore aujourd'hui, malgré toutes les avancées féminines,
00:03:21l'homme est encore perçu par beaucoup de femmes comme un homme, comme une personne dominante,
00:03:27comme une personne puissante.
00:03:29Donc qu'un puissant s'intéresse à moi, tout d'un coup on se sent un petit peu valorisé,
00:03:35on n'ose pas dire non.
00:03:36Il y en a aussi beaucoup qui sont convaincus que, peut-être que s'il vient vers elles,
00:03:43c'est qu'elles ont provoqué ce geste.
00:03:45D'ailleurs, beaucoup d'hommes le disent.
00:03:47Mais c'est toi qui m'as provoqué, donc moi je ne fais que répondre.
00:03:51Alors qu'en fait, c'était pas là, mais c'est leur alibi assez lâche.
00:03:55Alors là, je mets un petit bémol, parce que moi j'ai déjà vu beaucoup de femmes
00:04:00qui sont séductrices sans s'en rendre compte.
00:04:02Je ne dis pas qu'elles le font exprès, mais qui ont des attitudes de femmes
00:04:07qui ont envie de plaire.
00:04:09Et on peut le comprendre, cela étant dit.
00:04:12Et ce sont des signaux qu'elles envoient sans se rendre compte qu'elles les envoient.
00:04:15Vous avez complètement raison, et c'est vrai qu'il peut y avoir aussi un malentendu
00:04:22sur le fait que des femmes vont envoyer un signal
00:04:26pour être rassurées sur leur pouvoir de séduction,
00:04:31et qu'en échange, l'homme va...
00:04:34Et pour lui, c'est feu vert.
00:04:36Pour lui, c'est feu vert.
00:04:37Ça s'appelle d'ailleurs la confusion des langues.
00:04:40C'est un monsieur, un psychanalyste, qui a parlé de cette confusion des langues
00:04:45entre un thérapeute et un enfant, ou entre un adulte et un enfant.
00:04:49Mais on peut le transposer ici sur une femme qui demande à être rassurée
00:04:54sur sa capacité à être désirable, et puis qui parle...
00:04:59Donc on va dire le chinois, et l'autre lui répond au yougoslave
00:05:02en lui sautant dessus, ce qui est bien sûr tout à fait inadapté.
00:05:05Donc tout ça, ça peut être des raisons externes,
00:05:08qui sont dues à la culture, à notre vie en société.
00:05:12Et puis il y a des raisons intimes, des raisons psychiques.
00:05:15Il peut y avoir des femmes qui se sentent pas assez désirables
00:05:20comme on vient de le dire, et qui se disent
00:05:23s'il vient vers moi, j'y vais, quoi.
00:05:26Parce que ça prouve que vraiment je vaux quelque chose
00:05:30et je suis désirée, et puis qu'ils le regrettent après.
00:05:33C'est valorisant narcissiquement pour elles,
00:05:36et elles acceptent des choses qu'elles n'ont pas envie
00:05:38pour se sentir mieux, quoi.
00:05:40Oui, pour se dire, j'ai été désirée.
00:05:42Sauf qu'après, elles ne sont pas bien.
00:05:46Oui, parce qu'elles savent bien qu'elles ne sont pas écoutées.
00:05:50Parce qu'il les a juste sautées, et qu'elles attendaient autre chose.
00:05:54Elles attendaient un peu de valorisation aussi, peut-être.
00:05:57Oui, puis elles s'attendaient peut-être à faire l'amour
00:05:59et pas à être sautées.
00:06:02Il y a une grosse différence, bien sûr.
00:06:04Et puis, il y a aussi le fait que très souvent,
00:06:12les femmes peuvent être dans un état de sidération,
00:06:17suivant leur éducation, leur passé, etc.
00:06:21Eh bien, certaines, avec simplement un geste,
00:06:26ne sont pas forcément très mal placées,
00:06:31mais vont être dans un état de sidération,
00:06:33vont être complètement paralysées, figées,
00:06:36et être incapables de dire non et de réagir.
00:06:39Donc, là aussi...
00:06:41Et ça, on le sait pour tout être humain.
00:06:44Alors, lors d'une agression, quelle qu'elle soit,
00:06:47je veux dire, une agression qui ne soit pas sexuelle,
00:06:49il y a des personnes qui vont se défendre,
00:06:51il y a des personnes qui vont essayer de fuir,
00:06:52et il y a des personnes qui vont rester totalement paralysées.
00:06:55C'est les trois manières de réagir.
00:06:57Tout à fait.
00:06:59Et donc, on sait que, pour beaucoup de femmes,
00:07:03leur passé va être prépondérant dans leur réaction
00:07:07face à ces gestes.
00:07:08Et quelquefois, un geste, vraiment,
00:07:11peut-être même juste une main sur l'épaule,
00:07:14peut faire qu'une femme va être sidérée,
00:07:16alors qu'une autre va trouver ça tout à fait anecdotique.
00:07:19Donc, on comprend bien que...
00:07:20Mais ce qui est important, peut-être, déjà à dire,
00:07:23et puis après, on va faire du cas par cas,
00:07:25comme toujours dans cette émission,
00:07:28c'est au premier geste, finalement,
00:07:29qu'une femme devrait réagir.
00:07:31C'est-à-dire que, par exemple,
00:07:32je pense notamment sur le lieu de travail.
00:07:35Un homme qui se permet
00:07:36de glisser sa main discrètement dans le dos d'une femme,
00:07:41si elle n'en a pas envie,
00:07:43c'est dès ce geste-là qu'elle doit pouvoir dire non.
00:07:46Oui.
00:07:46Vous êtes d'accord avec ça ?
00:07:47Oui.
00:07:48Et je crois que le plus gros conseil
00:07:52qu'on puisse donner aux femmes comme aux hommes,
00:07:55et là, on parle spécifiquement des femmes,
00:07:58c'est écouter votre corps,
00:08:00parce qu'un corps ne mange jamais.
00:08:02Écoutez votre corps.
00:08:03Soyez attentive à vos ressentis.
00:08:06C'est-à-dire, si un homme vous met la main sur l'épaule,
00:08:08ou, plus grave, la main sur les fesses,
00:08:11et que vous avez une réaction de révulsion physique,
00:08:14ça veut dire non.
00:08:15Ça veut dire qu'il faut pouvoir la verbaliser,
00:08:17il faut pouvoir dire non, je ne veux pas ça.
00:08:20Et vous avez raison, c'est immédiatement,
00:08:22c'est au premier geste qu'il faut réagir.
00:08:24Parce qu'après, bien évidemment,
00:08:26s'installe le doute pour tout le monde,
00:08:28et là, on part vers des choses qui peuvent être plus graves.
00:08:31Et alors, encore une fois,
00:08:32là, on parle de comment réagissent les femmes,
00:08:36enfin, ces femmes qui ont du mal à dire non,
00:08:38qui ont du mal à se respecter,
00:08:40parce qu'on en est bien là.
00:08:41Quant aux hommes qui ne savent pas respecter les femmes,
00:08:45souvent, ils vont aller vers celles
00:08:48qui, justement, sont fragiles,
00:08:49parce qu'ils repèrent, comme tout prédateur,
00:08:52ils repèrent la proie.
00:08:53Et puis, quand un homme ne se rend pas compte
00:08:57que la femme n'est pas prête à avoir un acte sexuel,
00:09:01ça veut dire que c'est quand même un homme
00:09:03qui n'est pas réceptif au plaisir de sa partenaire.
00:09:05Donc, normalement, un homme devrait se rendre compte
00:09:08quand une femme est complètement immobile
00:09:11et ne réagit pas.
00:09:12C'est évident, et c'est effectivement,
00:09:15dans mon livre, j'appelle ça
00:09:16le syndrome de l'étoile de mer,
00:09:18c'est-à-dire ces femmes qui sont allongées,
00:09:20inertes, qui ne réagissent pas,
00:09:21et un homme qui continue à...
00:09:25A besonner, pour être poli.
00:09:28Voilà.
00:09:29Et qui, après, ne comprend pas
00:09:31pourquoi elle l'accuse de viol.
00:09:33Est-ce qu'elle a participé
00:09:35ou est-ce qu'elle n'a pas participé ?
00:09:36Et d'ailleurs, dans mon livre,
00:09:37je fais une métaphore,
00:09:39je dis, imaginez qu'un homme invite une femme
00:09:41à danser un slow,
00:09:43et puis qu'il a dans les bras
00:09:44une poupée de chiffon qui ne bronche pas
00:09:46et qu'il est obligé de la porter partout,
00:09:48il se rend bien compte qu'elle ne danse pas avec lui.
00:09:50Là, c'est évident.
00:09:52Mais est-ce qu'il ne serait pas plus judicieux
00:09:54d'avoir deux mots ?
00:09:56Parce que mettre le même mot « viol »
00:09:59sur à la fois une femme qui est abusée
00:10:01parce qu'elle ne réagit pas,
00:10:03et un vrai viol violent...
00:10:05Enfin, je veux dire, un vrai viol,
00:10:06ça pourrait être mal compris,
00:10:08ce que je viens de dire.
00:10:09Mais un viol avec agression,
00:10:12ce n'est pas tout à fait la même chose non plus.
00:10:14Est-ce que...
00:10:15Oui, je comprends ce que vous voulez dire,
00:10:18mais ça laisserait supposer que...
00:10:21Et ce n'est peut-être pas ce que vous voulez dire,
00:10:23mais il faut le préciser.
00:10:24Est-ce que ça laisserait supposer
00:10:25que le viol dans un parking avec un couteau
00:10:29est plus violent que le viol d'une femme
00:10:33qui n'a pas envie,
00:10:35mais qui se retrouve dans le lit ?
00:10:37Alors, il y a quand même 83% des viols
00:10:40qui sont des viols avec des proches.
00:10:43Oui, oui, bien sûr.
00:10:44Mais peut-être...
00:10:46Ce serait bien qu'on puisse quand même en débattre,
00:10:48mais c'est vrai qu'aujourd'hui,
00:10:49c'est un sujet assez délicat,
00:10:51donc on ne va peut-être pas trop l'aborder.
00:10:53En tout cas, on vous invite à réagir,
00:10:55quel que soit votre avis, bien sûr.
00:10:56Les hommes ont évidemment aussi la parole.
00:10:590 826 300 300.
00:11:01On se retrouve dans un instant.
00:11:03Sud Radio.
00:11:04Sud Radio.
00:11:04Parlons vrai.
00:11:05Parlons vrai.
00:11:06Sud Radio.
00:11:06Parlons vrai.
00:11:0814h-16h, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:11:12Hélène Vecali est avec nous.
00:11:14Vous êtes l'autrice du Silence des Femmes.
00:11:17C'est ce livre qui peut vous intéresser
00:11:19si vous avez envie de mieux comprendre
00:11:20ce qui se passe entre les hommes et les femmes
00:11:23quand il y a comme ça une sorte de sidération.
00:11:26Et puis, votre dernier livre,
00:11:27c'est Bienvenue en Thérapie.
00:11:29C'est aux éditions Larousse
00:11:30où vous racontez ce qui se passe justement en thérapie.
00:11:33Mais pour l'instant, on va écouter Isabelle.
00:11:35Merci d'être avec nous, Isabelle.
00:11:37Bonjour.
00:11:38Bonjour.
00:11:38Bonjour Isabelle.
00:11:40On vous écoute, allez-y.
00:11:41Alors, moi en fait, j'ai vécu un traumatisme à 5 ans et demi
00:11:45où ma tête disait non, on n'y va pas.
00:11:51Et j'y suis allée parce que j'étais une gentille petite fille
00:11:54et que j'écoutais bien ce qu'on me disait.
00:11:56Voilà.
00:11:57Donc là, à 5 ans et demi...
00:11:59À 5 ans et demi, vous n'aviez pas le choix.
00:12:02On ne peut pas dire non à 5 ans et demi de toute façon.
00:12:05Et c'est un vrai traumatisme, bien sûr.
00:12:07Donc j'ai vu un visite garçon plein de poils.
00:12:10Voilà.
00:12:11Je me suis demandé d'où ça venait.
00:12:14Voilà.
00:12:14Bon, après...
00:12:15C'était quelqu'un de votre famille ?
00:12:17Oui, c'était un cousin qui n'était pas majeur.
00:12:21Lui avait 11 ans et demi.
00:12:23Mais 5 ans et demi, 11 ans et demi, je me suis toujours dit
00:12:26mais en fait, ce n'est pas une agression parce que c'est un enfant aussi.
00:12:30Mais j'étais dans...
00:12:32Enfin, à 5 ans et demi, on n'a pas idée de tout ça, en fait.
00:12:37Non, non, mais c'est...
00:12:39Enfin, de toute façon, c'est...
00:12:39Et pourquoi vous dites que ce n'est pas une agression ?
00:12:41En fait, il m'a simplement demandé de lui faire des choses.
00:12:47Ah, d'accord.
00:12:48Et ensuite, il m'a dit, mais tu vas avoir un cadeau si tu me fais.
00:12:52Et en fait, le cadeau, c'était...
00:12:54J'ai découvert le plaisir clitoridien.
00:12:57Et moi, j'étais dans ma tête, c'est mal, mais ça fait du bien.
00:13:02Mais c'est bizarre parce que ce qui fait du bien, fait du mal, en fait.
00:13:05Oui.
00:13:05Et j'ai grandi un petit peu avec ça, avec la honte aussi,
00:13:10avec le silence, parce que je n'en ai jamais parlé.
00:13:14Bien sûr.
00:13:15Et donc, du coup, quand j'ai été grande à 18 ans,
00:13:20il y a eu de nouveau une proposition de ce cousin
00:13:23où j'ai dit oui, mais je voulais dire non.
00:13:26Mais c'est un oui qui voulait dire non.
00:13:28Oui.
00:13:29Et donc après, dans mes relations avec les hommes,
00:13:33ça a été un petit peu...
00:13:35Je n'ai jamais été violée, moi.
00:13:37Après, voilà, j'ai flairé les garçons un petit peu
00:13:43qui...
00:13:44Enfin, voilà, dans ce processus-là,
00:13:46donc je les fuyais.
00:13:49Mais voilà, j'avais des difficultés quand même
00:13:52à dire, ben non, toi, je ne te veux pas
00:13:56parce que je sens que je ne serais pas heureuse avec toi.
00:14:00J'étais tellement contente quand même que je disais oui
00:14:04et que j'ai supporté beaucoup de choses dans ma vie.
00:14:07Voilà.
00:14:07Et aujourd'hui, j'ai 51 ans.
00:14:09Je me suis mariée depuis 15 ans
00:14:11à un homme différent de tous ceux que j'ai rencontrés avant
00:14:15qui m'a respectée pour qui j'étais, en fait.
00:14:18Bon, avec les problématiques aussi,
00:14:19on en a tous.
00:14:20Et donc, aujourd'hui,
00:14:24ben, j'ai fait quand même un travail sur moi
00:14:26et j'arrive à me dire, bon,
00:14:29là, qu'est-ce que j'ai envie, moi ?
00:14:32Est-ce que ce qu'on me propose là,
00:14:34j'ai envie ou j'ai pas envie ?
00:14:36C'est important ce que vous dites
00:14:40parce qu'on voit bien que lorsqu'enfant,
00:14:43on ne nous demande pas est-ce qu'on a envie
00:14:45et on nous fait faire
00:14:46et qu'en même temps, ben, vous l'avez dit,
00:14:49il y a quand même eu du plaisir.
00:14:50C'est que finalement, ça brouille totalement
00:14:53ce que le corps ressent
00:14:55et ce qu'il nous fait envie
00:14:57et ce qu'on a envie.
00:14:58Et donc, ça a été certainement, en effet, très long
00:15:00pour que vous puissiez être plus clair
00:15:04avec votre désir à vous.
00:15:06Moi, j'ai été frigide, en fait,
00:15:09jusqu'à mes 30 ans, en fait.
00:15:11J'étais bloquée au niveau de mon corps
00:15:13et à 30 ans, j'ai rencontré quelqu'un de formidable.
00:15:17On a eu trois rapports tous les deux.
00:15:19Un homme qui, bon,
00:15:22on a fait l'amour pendant une heure et demie
00:15:24et j'ai découvert le plaisir.
00:15:26Et grâce à cette personne-là, en fait,
00:15:29ça m'a débloquée
00:15:30parce que ça a duré longtemps, longtemps, longtemps.
00:15:32En fait, il m'a complètement débloquée.
00:15:35Et maintenant, oui,
00:15:36maintenant, j'ai du plaisir avec mon mari.
00:15:38Ça, c'est sûr.
00:15:39Et j'ai un mari.
00:15:42Bon, voilà, un mari qui respecte
00:15:43parce que, bon, j'ai passé la ménopause
00:15:45où il y a des hauts et des bas.
00:15:47Je n'avais pas envie, vraiment pas envie.
00:15:49Donc, je disais non, irrespecté,
00:15:52parce que j'arrivais à m'affirmer maintenant.
00:15:55Non, et en expliquant derrière, quand même,
00:15:59pourquoi on dit non.
00:15:59Ce n'est pas parce que je n'ai pas envie de toi.
00:16:01C'est parce que mon corps est sec
00:16:03parce que je ne sais pas,
00:16:04parce que je ne sais plus où je suis,
00:16:06parce que je suis mal dans ma tête,
00:16:07parce que j'ai vécu aussi,
00:16:09au niveau du travail, des complications.
00:16:12Donc, voilà.
00:16:14Et donc, pour moi,
00:16:15ce qui est important de faire passer,
00:16:17c'est qu'en fait,
00:16:19quand on est dans une situation,
00:16:21d'arriver à...
00:16:22Je sais que ce n'est pas facile,
00:16:23mais d'arriver à prendre un petit peu de recul
00:16:25sur qu'est-ce qu'on veut soi pour nous.
00:16:28Bien sûr.
00:16:29Est-ce que moi, j'ai envie de ça ?
00:16:31Est-ce que cet homme-là,
00:16:32il me fait des avances,
00:16:33mais finalement,
00:16:35est-ce que je me respecte, moi, en fait ?
00:16:38Et depuis que je fais de la sofro,
00:16:41je pratique la biodanza aussi,
00:16:45ben, voilà,
00:16:45je vais de mieux en mieux, en fait.
00:16:49Voilà.
00:16:49Mais cet épisode d'enfant,
00:16:50je l'ai beaucoup caché.
00:16:52Et le fait de...
00:16:54Ça fait du bien,
00:16:55mais c'est mal.
00:16:56Alors ça, pendant longtemps,
00:16:57ça m'a suivi.
00:16:58C'est très longtemps.
00:16:59Voilà.
00:17:00Ce qui est important dans votre témoignage,
00:17:03c'est que quand on fait un travail sur soi,
00:17:07comme tel que vous l'avez fait,
00:17:09eh bien, même un traumatisme d'enfant
00:17:11finit par être cicatrisé.
00:17:16La cicatrice est chaude, elle est là,
00:17:18mais ce n'est plus une blessure hémorragique
00:17:20et vous avez su faire ce travail-là.
00:17:22C'est vraiment important de dire
00:17:23qu'il y a des gros traumatismes
00:17:26quand on est petit,
00:17:28mais on arrive quand même à s'en sortir
00:17:30et bravo pour ce chemin.
00:17:33Merci.
00:17:33Et puis j'ai trois enfants aussi.
00:17:35Ah, c'est chouette.
00:17:36Voilà, j'ai accompagné mes deux filles
00:17:38et mon garçon aussi,
00:17:39comme j'ai pu,
00:17:40parce qu'on fait tous comme on peut,
00:17:43mais avec quand même une vigilance aussi.
00:17:46J'ai été peut-être un petit peu embêtante
00:17:48à un moment donné.
00:17:49Non, je ne veux pas que Tyler
00:17:50parce que je n'ai pas confiance
00:17:51avec ma grande,
00:17:52même avec ma petite,
00:17:53mais toujours un discours quand même bienveillant.
00:17:58Oui, et puis vous avez su leur dire
00:17:59que leur corps leur appartenait
00:18:01et que personne n'avait le droit
00:18:03de l'utiliser à ses propres fins,
00:18:06je suppose.
00:18:07Vous avez su.
00:18:07Et puis on peut s'en sortir
00:18:09à partir du moment
00:18:10où on décide vraiment
00:18:11de s'occuper de soi
00:18:12et de se dire qu'on est la meilleure des choses,
00:18:16en fait,
00:18:16et qu'on a beaucoup de chance
00:18:18d'être là en vie
00:18:19et encore en vie,
00:18:20parce qu'il y en a qui ne sont plus,
00:18:21malheureusement,
00:18:23et que les minutes qui suivent,
00:18:25en fait,
00:18:26elles sont là pour vivre à 100%.
00:18:29Voilà, c'est vraiment
00:18:31ce que je ressens
00:18:32à l'intérieur de moi maintenant,
00:18:33écrit.
00:18:34Eh bien, écoutez,
00:18:35merci en tout cas
00:18:36d'avoir pris la parole
00:18:37parce que j'entends bien
00:18:38que vous aviez envie
00:18:39d'envoyer ce message positif
00:18:40à tous ceux qui nous écoutent
00:18:42et je crois que c'est un vrai...
00:18:45Un beau témoignage, oui.
00:18:47Un vrai message d'espoir.
00:18:49Merci beaucoup Isabelle.
00:18:50On va se retrouver dans un instant.
00:18:52Hier, je parlais des hommes
00:18:53qui seraient naturellement plus infidèles
00:18:55et puis aujourd'hui,
00:18:56je vais vous proposer comme l'offre conseil
00:18:58comment rester fidèle.
00:18:59Comment aider les femmes
00:19:01à dire non ?
00:19:02On en parle aujourd'hui
00:19:03avec Hélène Vecchiali.
00:19:04Venez apporter votre témoignage
00:19:06au 0826 300 300.
00:19:08Brigitte Laé, Sud Radio,
00:19:10le Love Conseil.
00:19:12Eh bien, Hélène Vecchiali,
00:19:14la fidélité,
00:19:15c'est un vaste sujet.
00:19:16Comment rester fidèle ?
00:19:18On pourrait déjà répondre,
00:19:19l'important,
00:19:20c'est de rester fidèle à soi-même.
00:19:22C'est ce que...
00:19:23Bon.
00:19:23Certes, certes, certes.
00:19:24Mais c'est souvent injustificatif
00:19:27pour se déculpabiliser
00:19:28de son infidélité
00:19:30quand on dit
00:19:30« je reste fidèle à moi-même ».
00:19:32Bon, la fidélité,
00:19:34à part pour les polyamoureux,
00:19:35mais on sait qu'ils ne sont pas très nombreux,
00:19:37ça reste une valeur essentielle
00:19:38dans un couple.
00:19:40Et c'est assez complexe
00:19:41puisque l'être humain
00:19:42n'est pas naturellement fidèle.
00:19:46On l'a vu hier avec Lucie Vincent.
00:19:48Biologiquement,
00:19:49on n'est pas naturellement fidèle,
00:19:51mais culturellement,
00:19:53c'est quelque chose d'essentiel.
00:19:55Et c'est vrai qu'aujourd'hui,
00:19:56les sollicitations sont
00:19:57beaucoup plus nombreuses
00:19:58et donc,
00:19:58ce n'est pas toujours simple
00:19:59de résister,
00:20:00surtout lorsqu'on est jeune,
00:20:01peu expérimenté
00:20:02ou en couple
00:20:04depuis de longues années.
00:20:05Donc, je crois que c'est important
00:20:06de faire le point
00:20:07sur ce qu'on perd
00:20:08en évitant une aventure
00:20:10très excitante
00:20:11et ce qu'on gagne
00:20:14en l'évitant, justement.
00:20:15Ça serait déjà le premier point.
00:20:16La liberté totale,
00:20:18je le rappelle,
00:20:18ça n'existe pas.
00:20:19La liberté,
00:20:20c'est quand même toujours
00:20:21la capacité à faire du choix
00:20:23et notre engagement
00:20:24a forcément du sens.
00:20:26Quel est ce sens pour nous
00:20:27et quel est le sens
00:20:29de la fidélité ?
00:20:31Voilà.
00:20:31Donc, je pense que
00:20:32cette question d'être
00:20:34ou ne pas être fidèle
00:20:35demande une certaine maturité.
00:20:38Aller voir ailleurs
00:20:38parce qu'on n'a pas assez
00:20:40de rapports sexuels,
00:20:41c'est une bonne excuse,
00:20:43mais ça reste une bonne excuse,
00:20:45on est d'accord.
00:20:45et ça ne résout pas
00:20:47le manque d'harmonie
00:20:48qu'il y a dans le couple.
00:20:50De toute façon,
00:20:50ce n'est pas parce qu'on va voir ailleurs
00:20:52qu'il y aura plus de sexualité
00:20:53dans le couple.
00:20:54Et puis parfois,
00:20:55il y a plus de bénéfices
00:20:56à ne pas céder,
00:20:57non pas pour des questions morales,
00:20:58mais par rapport
00:20:59à sa propre estime de soi,
00:21:01d'avoir été suffisamment fort
00:21:03pour résister.
00:21:05Et puis surtout,
00:21:06on se sent peut-être
00:21:07moins coupable.
00:21:08Donc, je crois que c'est vraiment important
00:21:09de faire la part des choses.
00:21:10si on a envie
00:21:12d'une relation sexuelle
00:21:14en dehors de son couple.
00:21:16Et je crois que ça peut être sujet
00:21:18à aller faire une consultation,
00:21:22parfois une seule suffit,
00:21:23pour être claire
00:21:24avec son désir
00:21:26et les risques qu'on court.
00:21:29Oui, tout à fait.
00:21:31Après, la question,
00:21:32c'est où commence l'infidélité ?
00:21:34Est-ce que c'est...
00:21:35Mais là,
00:21:36si vous compliquez les choses,
00:21:38Hélène,
00:21:38on ne va pas y arriver.
00:21:41C'est un vrai sujet.
00:21:43Oui, bien sûr.
00:21:44On en reparlera.
00:21:45Non, mais vous avez raison.
00:21:45Pour certaines personnes,
00:21:46l'infidélité,
00:21:47c'est déjà un baiser
00:21:49ou regarder une image pornographique.
00:21:52Oui, ou simplement penser
00:21:53à l'autre en permanence,
00:21:54mais sans qu'il se passe
00:21:55quoi que ce soit.
00:21:57Là aussi,
00:21:58il y aurait à épiloguer,
00:22:01bien sûr.
00:22:02On revient sur le sujet du jour.
00:22:04Pourquoi ?
00:22:05Comment dire non ?
00:22:06Bonjour Marie.
00:22:07Oui, bonjour Brigitte.
00:22:09Merci de m'accueillir à l'antenne.
00:22:11C'était un plaisir.
00:22:12Bonjour Marie.
00:22:14Alors, moi aujourd'hui,
00:22:16en effet,
00:22:17je voulais témoigner
00:22:17sur le sujet d'aujourd'hui.
00:22:21Les raisons pour lesquelles
00:22:22les femmes ne peuvent pas dire non
00:22:25et comment on peut les aider.
00:22:27moi-même,
00:22:29j'ai traversé plusieurs fois,
00:22:31d'ailleurs,
00:22:32avec plusieurs personnes
00:22:33dans plusieurs situations.
00:22:35Je ne vais vous en raconter
00:22:36qu'une seule, par exemple.
00:22:38À un moment donné,
00:22:39j'ai rencontré dans ma jeunesse
00:22:41un homme de qui j'ai été
00:22:42très très amoureuse.
00:22:44Et il avait oublié de me dire
00:22:45qu'il avait déjà une petite copine.
00:22:47Oh, c'est bête.
00:22:50Il avait oublié.
00:22:51Il avait oublié.
00:22:52Non, mais c'est vrai.
00:22:53Il avait oublié.
00:22:55Voilà.
00:22:56Donc, il me l'a dit une fois
00:22:57que tout avait été consommé.
00:23:00Donc, je vous avouerai, Brigitte,
00:23:03que au niveau de mes valeurs,
00:23:07de mes croyances,
00:23:09de ma façon d'être au monde,
00:23:10ça ne correspondait pas du tout.
00:23:12Ça ne correspond pas du tout à moi.
00:23:14Donc, ça a été très compliqué
00:23:16de dire non.
00:23:17Et j'ai mis beaucoup de temps
00:23:17à dire non.
00:23:19C'est-à-dire que vous avez voulu dire non
00:23:21au fait de continuer la relation,
00:23:23c'est ça ?
00:23:24Il a fallu que je dise non à ça
00:23:26et d'arrêter cette relation
00:23:28alors que j'étais éperdument amoureuse.
00:23:31Mais ce qui est étonnant
00:23:33dans ce que vous dites,
00:23:34c'est que vous n'avez pas l'air
00:23:35de croire qu'il a fait exprès
00:23:37d'oublier de vous dire
00:23:38qu'il avait déjà une petite amie.
00:23:40Mais bien sûr que si.
00:23:41il savait très bien.
00:23:42Ben oui, d'accord.
00:23:43Et je pense que lui-même,
00:23:43il ne savait pas où il en était.
00:23:46Oui.
00:23:47Mais parce que c'est ce qui vous a piégé,
00:23:49c'est son mensonge.
00:23:50Donc il vous a...
00:23:51Non.
00:23:51Non, je ne pense pas.
00:23:52Je pense que ce qui m'a piégé,
00:23:54c'était mon état psychologique propre.
00:23:58C'est-à-dire ?
00:23:59Je pense que j'étais dans une situation
00:24:02où j'avais certains besoins.
00:24:04Et pas seulement sexuels,
00:24:06mais entre autres.
00:24:08Et cet homme m'a apporté
00:24:11dans un moment T,
00:24:12ce que j'avais besoin.
00:24:14Et il l'a très bien capté.
00:24:15Et je pense que lui aussi,
00:24:17quelque part, peut-être,
00:24:18il est tombé dans une situation incontrôlée.
00:24:22Et après, bien évidemment,
00:24:23qu'il aurait pu me dire
00:24:24qu'il était en couple.
00:24:26Parce que ce n'est pas moi
00:24:26qui ai fait le premier pas,
00:24:27c'est lui.
00:24:29Voilà.
00:24:30Alors, moi, je trouve
00:24:31votre témoignage est vraiment
00:24:33très intéressant.
00:24:34Et je vous en remercie, Marie.
00:24:36Hélène Vecchali,
00:24:37on entend bien chez Marie
00:24:38ce besoin, finalement,
00:24:41de céder.
00:24:42Et quand on voit,
00:24:44quelques années plus tard,
00:24:46cette incapacité
00:24:47à quand même
00:24:49le considérer comme coupable,
00:24:51elle est très révélatrice,
00:24:52finalement,
00:24:53du sens du sacrifice des femmes,
00:24:56j'ai envie de dire.
00:24:57Oui, j'allais dire oui et non.
00:25:00Ce que je veux dire par là,
00:25:02dans ce que je comprends, moi,
00:25:03et vous me direz, Marie,
00:25:05si je tombe juste,
00:25:07moi, il me semble que
00:25:08ce n'est peut-être pas forcément
00:25:10l'incapacité à dire non,
00:25:11c'est que vous étiez coincée
00:25:13dans une double contrainte.
00:25:14C'est-à-dire, à la fois,
00:25:16vous étiez très amoureuse
00:25:17et ça se passait bien
00:25:19sexuellement avec cet homme-là
00:25:20et relationnellement.
00:25:22Et en même temps,
00:25:24vous aviez envie de rompre
00:25:26parce que ce n'est pas
00:25:27vos valeurs,
00:25:28d'être avec un homme
00:25:28qui est en couple
00:25:29et un homme qui vous a menti.
00:25:32Donc, je ne suis pas sûre
00:25:33que...
00:25:34Si ce que je dis est juste,
00:25:38moi, je vous inviterais
00:25:39à avoir plus de tendresse
00:25:40envers vous-même
00:25:41parce que c'est très dur
00:25:42de dire à la fois oui
00:25:45et de dire à la fois non.
00:25:46En fait, vous étiez coincée
00:25:47entre les deux.
00:25:49Totalement.
00:25:50Totalement, j'étais coincée
00:25:51entre les deux.
00:25:52Entre le oui et le non.
00:25:53Donc, ça paralyse.
00:25:55Ce que je voudrais quand même,
00:25:56Marie, vous souligner,
00:25:59c'est que d'une certaine manière,
00:26:01quand il vient vers vous,
00:26:04il fait exprès d'oublier
00:26:06de vous dire
00:26:06qu'il a déjà une copine.
00:26:07Sincèrement, je ne suis même pas sûre
00:26:12qu'à ce moment-là...
00:26:14Parce qu'en fait,
00:26:15il avait une copine
00:26:16depuis peu de temps.
00:26:17Donc, je pense qu'il ne savait pas
00:26:19vraiment encore...
00:26:20Laquelle choisir ?
00:26:22Oui, d'accord.
00:26:22Entre les deux,
00:26:23mon cœur balance.
00:26:24Et quand il est avec vous,
00:26:25il aurait pu choisir
00:26:27et la quitter.
00:26:28À ce moment-là,
00:26:29il n'y aurait pas eu
00:26:30de dilemme pour vous.
00:26:32Oui.
00:26:33Mais après, si vous voulez,
00:26:35j'ai accepté, en fait.
00:26:36Ça a été des non-dits.
00:26:39Mais après, ça s'est installé,
00:26:41justement.
00:26:42Et moi, je prenais conscience
00:26:43des choses, bien évidemment.
00:26:44Et vous tombiez amoureuse
00:26:45au fur et à mesure
00:26:46que ça s'est installé ?
00:26:47Évidemment,
00:26:47parce qu'il cochait
00:26:48toutes les cases, en fait.
00:26:50Affliction, sexuelle...
00:26:52Tout était extraordinaire.
00:26:53Donc, c'était vraiment
00:26:57un homme qui m'attirait
00:26:59énormément sur...
00:27:02Tous les plans, quoi.
00:27:03Oui, sur tous les plans.
00:27:05Mais d'une certaine manière,
00:27:06vous avez su dire non
00:27:07parce que vous vous êtes
00:27:08respectée, Marie,
00:27:09dans vos valeurs.
00:27:10Alors, j'ai dit non
00:27:11avec de l'aide psychologique.
00:27:13Oui, d'accord.
00:27:15Voilà.
00:27:15Parce qu'à ce moment-là,
00:27:17vous vous dites,
00:27:18moi, je ne veux pas
00:27:19partager un homme,
00:27:21ce n'est pas dans mes valeurs.
00:27:22Donc, ça, c'est une manière
00:27:24de se respecter.
00:27:25Et pour savoir dire non,
00:27:26il faut se respecter.
00:27:27Est-ce que vous voyez
00:27:28ce que je veux dire ?
00:27:29Il y a une chose,
00:27:30c'est se dire
00:27:31ce n'est pas dans mes valeurs.
00:27:33Et il y a autre chose,
00:27:35c'est quand votre corps
00:27:36s'exprime,
00:27:37quand vos émotions sont là
00:27:38et qu'il faut lutter
00:27:39contre cette dopamine
00:27:41qui arrive...
00:27:42Bien sûr.
00:27:42Et c'est ce que disait...
00:27:44C'est ce que soulignait
00:27:45Hélène Vecali.
00:27:46C'est-à-dire que votre tête
00:27:47disait non,
00:27:48mais votre corps disait oui.
00:27:50Exactement.
00:27:50C'est complètement ça.
00:27:51Oui, mais donc,
00:27:54on est d'accord.
00:27:55Là, on partage
00:27:56tout à fait
00:27:57votre dilemme, Marie.
00:28:00Merci, Brigitte.
00:28:01Merci.
00:28:02Oui, oui.
00:28:04En fait,
00:28:04ce n'est pas tant
00:28:05que vous n'avez pas su dire non.
00:28:07C'est que c'était
00:28:08quasi impossible
00:28:08de dire non
00:28:09pendant un moment
00:28:10jusqu'à ce que vous fassiez aider
00:28:11et que vous fassiez le choix
00:28:13de respecter vos valeurs
00:28:15et de vous dire
00:28:16que cette histoire
00:28:17n'avait pas forcément d'avenir
00:28:19si cet homme était
00:28:20double comme ça.
00:28:22Ça a été un combat,
00:28:23Hélène.
00:28:24Oui, oui, j'imagine.
00:28:25Ça ne s'est pas passé comme ça
00:28:27en...
00:28:28En cinq minutes, oui.
00:28:29Il a fallu du temps, bien sûr.
00:28:30Non, non.
00:28:31Bien sûr.
00:28:32Mais en même temps...
00:28:32Il a dû mettre trois ans
00:28:34à oublier cette personne, au moins.
00:28:35Ah, quand même.
00:28:36Oui, oui.
00:28:37Et qu'est-ce qu'il est devenu ?
00:28:39Eh bien, je ne sais pas
00:28:40et je ne veux pas savoir
00:28:41parce que aujourd'hui,
00:28:42j'ai vraiment pris conscience
00:28:43que c'était un gros con
00:28:44et franchement,
00:28:46je m'en fous éperdument.
00:28:51Bon, ça va.
00:28:52Ça va.
00:28:52Vous êtes guérie, déjà.
00:28:54Oui, je suis guérie,
00:28:55mais ce n'était pas son mal.
00:28:57Oui, oui.
00:28:58Oui, mais bon,
00:28:59bien sûr qu'on ne souhaite
00:29:00à personne
00:29:00de passer par des choses difficiles,
00:29:02mais d'un autre côté,
00:29:03j'imagine que vous avez appris
00:29:04énormément sur vous
00:29:06et sur vos relations aux hommes.
00:29:08Eh bien, j'ai appris par la suite.
00:29:10Enfin, justement,
00:29:11je me suis rendue compte
00:29:13que je ne savais pas dire non,
00:29:15que je faisais toujours
00:29:16ce que les autres
00:29:17attendaient de moi
00:29:18parce que, justement,
00:29:19il y avait derrière,
00:29:21il y avait une culture,
00:29:23il y avait quelque chose
00:29:24de socio-culturel aussi,
00:29:25de bien évidemment
00:29:26mes schémas psychologiques.
00:29:28Aujourd'hui, je suis psychologue.
00:29:30Bravo.
00:29:30Donc, je sais exactement
00:29:32de quoi je souffrais
00:29:34et je travaille encore
00:29:36sur mes schémas aujourd'hui,
00:29:37même si je sois psy.
00:29:39Bon, on n'a jamais fini,
00:29:40Marie, de toute façon.
00:29:41Ah non, non, non.
00:29:42Non.
00:29:43Et ça, c'est déjà
00:29:44la preuve qu'on va bien,
00:29:46c'est qu'on sait
00:29:46qu'on n'a jamais fini.
00:29:47Le jour où on dit
00:29:48c'est fini,
00:29:49je sais qui je suis,
00:29:50c'est que ça va moins bien.
00:29:51Oui.
00:29:52Bon, en tout cas,
00:29:53en tout cas,
00:29:53c'était un grand séducteur,
00:29:57d'abord.
00:29:57Non, ça reste un grand con.
00:30:00Alors, cet homme-là
00:30:01était kiné.
00:30:02Et en fait,
00:30:03il était plus que séducteur,
00:30:04il connaissait
00:30:05le corps de la femme
00:30:06parfaitement, quoi.
00:30:08Voilà.
00:30:09Et vous étiez donc
00:30:10sa patiente, en plus.
00:30:12Alors, oui,
00:30:12j'ai eu été sa patiente.
00:30:13Mais j'étais très jeune
00:30:14à l'époque.
00:30:15Mais oui,
00:30:15j'ai eu été sa patiente.
00:30:17Oui.
00:30:18Ce qui n'est pas déjà
00:30:19formidable.
00:30:20C'est raison,
00:30:20je pense que gros con,
00:30:22c'est bien ce qu'il faut dire, là.
00:30:24Ah, merci Hélène,
00:30:25merci.
00:30:28Mais je ne me sens pas coupable.
00:30:29Mais je ne me sens pas coupable.
00:30:31Vous avez parlé de culpabilité,
00:30:32je ne me sens pas coupable.
00:30:33Je sais que ça a pu se passer
00:30:35parce qu'on était deux
00:30:36dans les mêmes énergies.
00:30:38Oui, oui.
00:30:39Voilà.
00:30:39C'est plus par rapport à ça.
00:30:41Et puis, encore une fois,
00:30:42peut-être qu'il vous a révélé
00:30:44dans votre féminité
00:30:46et dans votre sexualité.
00:30:48et ça, c'est quand même
00:30:50quelque chose
00:30:50qui est important.
00:30:52Oui, totalement.
00:30:52On l'a entendu aussi
00:30:53avec Isabelle.
00:30:55La première fois
00:30:56qu'une femme arrive
00:30:57à avoir du plaisir,
00:30:58c'est quand même
00:30:59une révélation
00:30:59qui est importante.
00:31:01C'est ça.
00:31:01Mais parfois,
00:31:01ça met du temps.
00:31:02Donc, au moins,
00:31:03il a eu ce mérite-là.
00:31:05On va lui laisser
00:31:05ce mérite-là.
00:31:06Oui, mais j'ai réussi
00:31:07à m'en desser.
00:31:08Juste, je termine
00:31:09avec ça, Brigitte.
00:31:10Oui.
00:31:10Parce que, en fait,
00:31:11j'ai commencé
00:31:12à le remercier,
00:31:14mais pas devant lui,
00:31:15dans ma tête, en fait.
00:31:16Le remercier
00:31:17tout ce qu'il m'avait apporté.
00:31:18Et aujourd'hui,
00:31:19je ne pense plus à lui,
00:31:20mais bon,
00:31:21si ça m'arrive
00:31:21de, voilà,
00:31:23par exemple,
00:31:24aujourd'hui,
00:31:24le fait que je l'évoque,
00:31:26je souris.
00:31:26Je veux dire,
00:31:28j'ai vraiment pris
00:31:30cette aventure
00:31:30comme quelque chose
00:31:31de positif,
00:31:32même s'il y a eu
00:31:33beaucoup de souffrance.
00:31:34Et est-ce que vous pensez
00:31:35que c'est grâce
00:31:36à cette aventure
00:31:37que vous avez pris
00:31:38le chemin
00:31:39d'être thérapeute ?
00:31:41Ah non,
00:31:42pas du tout, non.
00:31:43D'accord.
00:31:43Non.
00:31:43D'accord.
00:31:44Mais c'était par rapport
00:31:46aussi à ce sujet-là,
00:31:47le fait
00:31:48d'apprendre
00:31:49à dire non.
00:31:51Oui,
00:31:51c'est par rapport
00:31:52à ça,
00:31:52mais pas par rapport
00:31:53à cette aventure-là.
00:31:53Oui, d'accord.
00:31:54Parce que moi,
00:31:55je ne savais pas
00:31:55dire non.
00:31:56D'accord.
00:31:56En rien.
00:31:57Et pour personne.
00:31:58Même avec les amis,
00:31:59avec la famille,
00:32:01je n'avais pas appris
00:32:02à dire...
00:32:03On ne m'avait pas permis
00:32:04déjà de dire non.
00:32:04Oui, mais je crois que...
00:32:06Je dis ça devant
00:32:07une psychanalyste,
00:32:08j'ose le dire.
00:32:09Je crois que,
00:32:10naturellement,
00:32:11le petit garçon
00:32:12va dire non
00:32:12à un moment donné
00:32:13à sa mère
00:32:14parce qu'il est
00:32:14un petit garçon
00:32:15et qu'il n'est donc
00:32:16pas une femme
00:32:16et que la petite fille,
00:32:18elle reste un peu
00:32:19engluée dans sa féminité
00:32:20par rapport à sa mère.
00:32:21Mais nous,
00:32:22on est éduqués
00:32:23à être gentils,
00:32:24polis,
00:32:25dire bonjour à la dame
00:32:26et être à l'écoute
00:32:29de tout le monde
00:32:30et à dire oui.
00:32:31Et les petits garçons,
00:32:32plus ils se rebellent,
00:32:33plus on trouve ça
00:32:33extraordinaire.
00:32:34Donc, c'est vrai
00:32:35qu'il faudrait
00:32:37que ça change.
00:32:38Ça change un peu,
00:32:39mais pas suffisamment.
00:32:40Pas vite, en tout cas.
00:32:41Merci beaucoup, Marie.
00:32:43On fait une petite pause.
00:32:43On se retrouve
00:32:44dans un instant.
00:32:46Vous voulez parler
00:32:47à Brigitte Laé ?
00:32:480826 300 300.
00:32:51Bonjour,
00:32:52c'est Cécile de Ménibus.
00:32:53Bonjour,
00:32:53c'est Philippe David.
00:32:54Tout à l'heure,
00:32:55de 17h à 20h,
00:32:56des idées,
00:32:56des échanges
00:32:57et votre avis en direct.
00:32:58Les vrais voix arrivent.
00:32:59Restez connectés.
00:33:00Sud Radio.
00:33:01Parlons vrai.
00:33:0314h-16h,
00:33:04Brigitte Laé,
00:33:05Sud Radio.
00:33:06Hélène Vecchali
00:33:08est avec nous
00:33:09et je rappelle
00:33:10le titre
00:33:10de votre dernier livre,
00:33:11Bienvenue en thérapie.
00:33:13C'est aux éditions Larousse.
00:33:15On retrouve Sylvia.
00:33:16Bonjour, Sylvia.
00:33:18Bonjour, Brigitte.
00:33:19Bonjour,
00:33:20Madame Vecchali.
00:33:21Bonjour, Hélène.
00:33:22Bonjour, Sylvia.
00:33:25On vous écoute.
00:33:26Allez-y.
00:33:26Je vous en prie.
00:33:27Alors, je voulais vous faire part
00:33:30de mon témoignage.
00:33:31J'ai vécu 27 ans,
00:33:3330 ans avec un homme
00:33:35qui était bien plus âgé que moi
00:33:36et qui était diabétique,
00:33:39insulino-dépendant.
00:33:41Donc, en fait,
00:33:42chez cet homme-là,
00:33:43les érections étaient
00:33:44un petit peu difficiles,
00:33:45si je puis dire.
00:33:47Et donc,
00:33:47nous avons eu une sexualité
00:33:50où c'était mon plaisir à moi.
00:33:55Et je dirais que ce plaisir
00:33:57que me donnait cet homme
00:34:00était son plaisir à lui.
00:34:03Et il est arrivé des fois,
00:34:05c'est vrai,
00:34:06où je me suis,
00:34:07alors on ne pourrait pas dire sacrifié
00:34:09parce que vous allez sourire,
00:34:10on ne se sacrifie pas
00:34:11pour avoir du plaisir,
00:34:12on est d'accord.
00:34:13Mais en tout cas,
00:34:14je n'avais pas tant que ça
00:34:16envie de faire l'amour,
00:34:18mais je sais que ça lui faisait
00:34:20un tel plaisir cet homme
00:34:21que j'acceptais.
00:34:24Voilà.
00:34:24Donc, je ne dis pas
00:34:25que c'est arrivé tout le temps,
00:34:26mais il y a des fois
00:34:27où, en effet,
00:34:29peut-on appeler ça un sacrifice ?
00:34:31Je ne crois pas.
00:34:32Mais voilà,
00:34:32je voulais vous témoigner ce...
00:34:34Oui, mais c'est intéressant
00:34:37parce qu'en effet,
00:34:39à partir de quand
00:34:40considère-t-on
00:34:41qu'on se sacrifie ?
00:34:44En même temps,
00:34:45j'aime bien ce que vous dites aussi,
00:34:47faire plaisir à l'autre,
00:34:48c'est aussi se faire plaisir.
00:34:49Donc, pour lui faire plaisir,
00:34:52vous acceptiez
00:34:53d'avoir du plaisir.
00:34:54Donc, il y a quand même
00:34:54le mot plaisir qui revient.
00:34:56On ne va pas trop...
00:34:57Ce n'est pas très compatible,
00:34:58en effet,
00:34:59avec le mot sacrifice.
00:35:00Oui, c'était plus
00:35:01de la générosité
00:35:03de votre part.
00:35:04C'est pour ça
00:35:05que le mot sacrifice,
00:35:06et vous avez raison,
00:35:07vous-même,
00:35:08vous avez tiqué
00:35:09un peu à l'employant,
00:35:10mais c'était plus
00:35:11vous dire
00:35:12qu'il est en difficulté
00:35:16par rapport
00:35:17à sa virilité.
00:35:18c'est sa façon à lui
00:35:19de récupérer
00:35:20quelque chose
00:35:21de sa virilité.
00:35:22Donc, je lui fais cadeau
00:35:23de...
00:35:24Je n'ai pas envie,
00:35:25mais j'y vais quand même.
00:35:26Mais d'un autre côté,
00:35:28il ne fallait pas non plus
00:35:30que ça devienne
00:35:31une obligation.
00:35:32Vous voyez,
00:35:33c'est pour ça
00:35:33que votre témoignage
00:35:34est intéressant,
00:35:35parce qu'à partir de quand
00:35:36ça devenait pesant
00:35:39pour vous
00:35:40d'y passer ?
00:35:43Alors, c'est devenu pesant
00:35:45peut-être au moment
00:35:47où mon compagnon
00:35:49a décliné,
00:35:50parce qu'il n'y avait pas
00:35:52que le diabète
00:35:53insulino-dépendant.
00:35:54Après, il y a
00:35:56l'alitement,
00:35:57vous voyez,
00:35:57donc tout s'est
00:35:58un peu dégradé.
00:35:58Oui, c'est-à-dire
00:35:59qu'à un moment donné...
00:36:00Attendez, Sylvia,
00:36:02et ça, c'est intéressant,
00:36:03et là, je vais le souligner.
00:36:05C'est-à-dire qu'à un moment donné,
00:36:06vous n'étiez plus du tout
00:36:07dans une relation
00:36:08où vous aviez
00:36:10du désir
00:36:11ou de l'admiration
00:36:12ou du...
00:36:13Enfin, vous aviez
00:36:14face à vous quelqu'un...
00:36:17Enfin, vous aviez
00:36:17peut-être pitié, certes,
00:36:19mais...
00:36:19Et donc là,
00:36:20ça devient difficile
00:36:21de laisser son corps
00:36:23avoir du plaisir
00:36:24de quelqu'un
00:36:25qui n'est plus
00:36:26un être,
00:36:29un objet de désir,
00:36:30si je puis dire.
00:36:31Vous voyez ?
00:36:32Vous avez raison, Brigitte,
00:36:34un être d'admiration.
00:36:36Parce qu'en fait,
00:36:36l'histoire avec
00:36:38ce compagnon
00:36:39était complexe.
00:36:41C'est un compagnon
00:36:42qui m'a trouvé...
00:36:43Donc, j'avais 23 ans
00:36:45quand je l'ai connu
00:36:46et lui, il en avait
00:36:46presque 50.
00:36:49Et donc, il a été
00:36:50mon...
00:36:50Un petit peu...
00:36:51Un pigmalion, oui.
00:36:53Voilà.
00:36:53Enfin, un pigmalion,
00:36:54il a essayé de ne pas l'être
00:36:55parce qu'il détestait ça,
00:36:56mais au moins,
00:36:57il m'a appris...
00:36:58Il était psychologue,
00:36:59donc il m'a appris la vie.
00:37:00En fait, je ne connaissais rien
00:37:01de par mon éducation.
00:37:02Pardon, maman et papa.
00:37:04Mais je suis arrivée
00:37:05dans la vie
00:37:06comme une grosse naïve, quoi.
00:37:07Donc, il m'a beaucoup aidée
00:37:09à ce niveau-là.
00:37:10Et il y avait une énorme admiration
00:37:12que j'avais pour cet homme.
00:37:14Mais ce n'est pas facile,
00:37:15parfois,
00:37:15quand on admire,
00:37:16de basculer dans un amour
00:37:19et un amour
00:37:20qui soit physique.
00:37:21Oui.
00:37:22Oui, c'est une relation
00:37:24qui, quand même,
00:37:26dans un certain sens,
00:37:27a dû vous coûter
00:37:27un petit peu
00:37:28sur un plan personnel.
00:37:31Vous vous sentiez redevable ?
00:37:34De tout ce qu'il vous avait donné ?
00:37:38Tout à fait.
00:37:39Je me sentais, bien sûr,
00:37:40redevable.
00:37:41Et parfois,
00:37:42il me le faisait sentir,
00:37:43d'ailleurs,
00:37:43avec beaucoup
00:37:44ou peu de délicatesse.
00:37:47Mais en effet,
00:37:49ça n'a pas été tout le temps...
00:37:51Voilà,
00:37:51elle y passe
00:37:52parce qu'elle le remercie, quoi.
00:37:54C'est quand même pas ça.
00:37:55Mais en effet,
00:37:56il y a cet élément
00:37:58dont je voulais vous parler
00:37:59sur cette...
00:38:00Mais est-ce qu'à un moment donné,
00:38:03vous avez pu communiquer
00:38:04avec lui, justement,
00:38:05sur ce que vous ressentiez
00:38:08et ce qui devenait difficile ?
00:38:10Eh bien, non.
00:38:11Je pense qu'à cette époque-là,
00:38:13je n'étais pas assez,
00:38:14peut-être,
00:38:16décontractée
00:38:17au niveau de la parole.
00:38:19Vous voyez,
00:38:19la parole sensuelle,
00:38:21si je puis dire,
00:38:22ou dire les choses.
00:38:23Oui,
00:38:23ou peut-être que vous aviez peur
00:38:24de le blesser
00:38:25ou de lui faire du mal.
00:38:26Bien sûr,
00:38:27tout à fait.
00:38:27J'avais peur de lui faire du mal.
00:38:29Et j'étais...
00:38:30Comme vous disiez précédemment,
00:38:32il y avait de l'empathie,
00:38:33en fait,
00:38:33la compassion.
00:38:35Il y avait tout ça
00:38:35qui entrait.
00:38:36Et pour moi,
00:38:37c'était très agréable aussi.
00:38:40Vous voyez,
00:38:40il y avait une part
00:38:41de sentiment de plaisir, quoi.
00:38:45Mais c'est complexe.
00:38:46Je comprends,
00:38:47Brigitte et Hélène,
00:38:48je comprends que mon cas
00:38:49puisse être un peu complexe
00:38:51parce qu'il est...
00:38:52Non, mais il est intéressant
00:38:53parce qu'on voit bien
00:38:54toute la subtilité
00:38:57de oui et non, en fait.
00:38:58Ce n'est pas aussi simple
00:38:59que ça.
00:39:00Il y a des oui,
00:39:02mais,
00:39:02il y a des non,
00:39:03mais,
00:39:04et quelquefois,
00:39:05la frontière,
00:39:06elle est très, très mince
00:39:07et on est en équilibre
00:39:09sur un fil.
00:39:10Et dans votre cas,
00:39:11il y avait des moments
00:39:13où c'était oui,
00:39:14sans problème,
00:39:15et puis d'autres moments
00:39:16où vous sentiez
00:39:17que dire non,
00:39:19c'était le blessé,
00:39:20c'était ne pas lui rendre
00:39:22tout ce qu'il vous avait donné,
00:39:23c'était le faire en sorte
00:39:27qu'il se sentait amoindri.
00:39:29Donc, vous avez su naviguer
00:39:31au milieu de tout ça
00:39:32et ce n'était pas facile.
00:39:35Mais vous savez,
00:39:35Sylvia,
00:39:36c'est quelque chose
00:39:37sur lequel j'ai beaucoup
00:39:38travaillé et beaucoup réfléchi.
00:39:42En fait,
00:39:42c'est la question
00:39:43qu'on peut se poser.
00:39:44Est-ce qu'au fond,
00:39:45chez la femme,
00:39:45il y a cette capacité
00:39:49à s'offrir
00:39:51en échange d'autres choses ?
00:39:54Et alors après,
00:39:55je ne suis pas en train
00:39:55de parler de femmes vénales,
00:39:57je dis juste que
00:39:58c'est quelque chose
00:39:59qui est quand même
00:40:00de l'ordre du féminin.
00:40:01Alors après,
00:40:02encore une fois,
00:40:03est-ce que c'est sociétal ?
00:40:05Est-ce que c'est inné ?
00:40:06À qui ?
00:40:07Et je trouve que
00:40:08votre témoignage montre bien
00:40:10et je suis sûre
00:40:11qu'il y a des femmes
00:40:12qui se reconnaissent
00:40:13dans votre témoignage.
00:40:14Je crois qu'il y a en effet
00:40:15des femmes
00:40:16qui vont accepter
00:40:17un acte sexuel
00:40:20qui ne sera pas désagréable.
00:40:22Moi, je dis toujours,
00:40:23tant qu'il n'y a pas
00:40:24de douleur,
00:40:26on peut accepter
00:40:27un acte sexuel
00:40:28en tant que femme
00:40:28par générosité
00:40:29ou par sens
00:40:33de faire plaisir,
00:40:36etc.
00:40:37Mais c'est très féminin.
00:40:39Je crois que c'est moins
00:40:40le cas chez les...
00:40:42Oui, complètement.
00:40:43Et c'est ça qui est intéressant
00:40:44dans votre témoignage.
00:40:45C'est qu'on voit bien
00:40:46qu'au fond,
00:40:48ça ne vous...
00:40:49Enfin, sur un plan,
00:40:50on va dire,
00:40:52philosophique,
00:40:52ça ne vous posait pas
00:40:53de problème,
00:40:54mais que quand même,
00:40:55ça vous a un peu coûté
00:40:57sur un plan psychique.
00:40:59Vous voyez ce que je veux dire ?
00:41:00Oui, oui, et puis vous savez,
00:41:02au point de vue éducation,
00:41:03Mme Vecchali le saurait
00:41:06si je parlais avec elle,
00:41:07mais...
00:41:08Vous pouvez aller là,
00:41:09profitez-en.
00:41:10Profitez-en.
00:41:12Vous savez,
00:41:13l'amour,
00:41:14quand je rencontrais l'amour,
00:41:16ça me faisait peur.
00:41:17Je partais en courant.
00:41:18Donc, heureusement,
00:41:19j'ai évolué.
00:41:20Mais cet homme
00:41:21qui m'aimait
00:41:22intensément,
00:41:23si je puis dire,
00:41:25et même, je dirais,
00:41:25même spirituellement,
00:41:26pour moi,
00:41:28c'était une grande terreur.
00:41:30Vous voyez ?
00:41:30Donc, c'est pour ça
00:41:31que j'ai dû aussi me protéger.
00:41:33Vous voyez ?
00:41:33C'est tellement complexe.
00:41:35Je crois que je n'ai pas encore
00:41:36fait la part des choses
00:41:37de toute cette histoire.
00:41:38Vous voyez ?
00:41:40Oui, et puis il y a aussi
00:41:41cette grande différence d'âge.
00:41:44En plus, il était psychologue.
00:41:46Il y a un tout petit peu
00:41:47de manipulation quand même
00:41:48de sa part.
00:41:49Osons le dire.
00:41:52Non, mais je veux dire,
00:41:53osons le dire.
00:41:54Après, tant mieux,
00:41:55vous en avez bénéficié
00:41:56profitez.
00:41:58Je ne suis pas en train
00:41:58de parler d'emprise.
00:42:00Vous n'avez pas été
00:42:01une victime.
00:42:02Non, pas du tout.
00:42:03Non, non, mais j'entends bien.
00:42:05Je ne suis pas du tout
00:42:06en train d'essayer
00:42:07de vous convaincre de ça.
00:42:09Loin de là.
00:42:10Mais c'est vrai
00:42:11qu'il y a une grande
00:42:13différence d'âge.
00:42:15On est forcément
00:42:16plus aptes
00:42:17à manipuler
00:42:19un peu l'autre,
00:42:20même si dans un couple,
00:42:21il y a toujours
00:42:21un peu de manipulation.
00:42:22Mais là, forcément.
00:42:25Oui, oui, c'est sûr.
00:42:26Et vous l'avez pointé
00:42:27d'ailleurs
00:42:27à certains moments
00:42:30où il a pu manifester
00:42:32un petit peu
00:42:33d'emprise
00:42:34et de besoin
00:42:36de reconnaissance
00:42:37pour tout ce qu'il avait fait.
00:42:39Oui, tout à fait.
00:42:40Tout à fait.
00:42:42Mais c'est un témoignage
00:42:44qui montre bien
00:42:45toute la complexité
00:42:47de cette relation
00:42:51entre hommes
00:42:52et femmes.
00:42:53Oui, oui.
00:42:55Et c'est vrai
00:42:55ce que vous disiez,
00:42:56Brigitte.
00:42:57C'est vrai que nous,
00:42:58les femmes,
00:42:59on a
00:42:59cette capacité
00:43:01à être
00:43:03dans l'abnégation,
00:43:05dans le don de soi,
00:43:07et en particulier
00:43:09sexuellement,
00:43:10pour tout un tas
00:43:12de raisons.
00:43:13Mais c'est vrai aussi
00:43:14que dans l'inconscient collectif,
00:43:15l'idée qu'un homme
00:43:17a besoin
00:43:18de relations sexuelles
00:43:20très fréquentes,
00:43:21sinon il va chercher ailleurs,
00:43:23fait que souvent
00:43:24les femmes se disent
00:43:25bon,
00:43:25bah allez,
00:43:26si ça ne fait pas de bien,
00:43:28ça ne fait pas de mal,
00:43:29allons-y.
00:43:30Autant de comportements
00:43:32qui peuvent paraître surprenants,
00:43:36mais qui font que des couples
00:43:38peuvent durer grâce à ça.
00:43:40Je crois que c'est à chacune
00:43:41d'entre nous
00:43:42d'être claires
00:43:43jusqu'au
00:43:44où notre générosité
00:43:46peut aller.
00:43:47Moi j'ai été
00:43:47très très très généreuse,
00:43:49donc je peux
00:43:50vous encourager
00:43:52à l'être,
00:43:52mais il ne faut pas
00:43:53que ça nous fasse mal,
00:43:55en fait,
00:43:55que ce soit physiquement
00:43:56ou psychiquement.
00:43:57C'est ça la limite,
00:43:59c'est se respecter,
00:44:00et puis après,
00:44:01bon,
00:44:01on peut être généreuse,
00:44:02ok,
00:44:03mais si ça fait mal,
00:44:04il faut à ce moment-là
00:44:05se respecter.
00:44:07Ça vous va
00:44:07comme conclusion
00:44:08de votre témoignage,
00:44:09Sylvia ?
00:44:09Oui,
00:44:10tout à fait,
00:44:11je vous remercie vraiment
00:44:12toutes les deux,
00:44:13c'était très intéressant,
00:44:15et merci d'avoir accepté
00:44:17une grande timide
00:44:18à l'entente.
00:44:20C'est bien,
00:44:21vous avez passé une étape,
00:44:23Sylvia.
00:44:23Je suis sortie
00:44:25de ma zone de confort,
00:44:26là.
00:44:26Eh bien,
00:44:26bravo,
00:44:27bravo,
00:44:28Sylvia,
00:44:28et vous verrez,
00:44:29ça vous fera beaucoup de bien
00:44:30d'être sortie un tout petit peu
00:44:31de votre zone de confort,
00:44:32vous voyez,
00:44:32ça s'est bien passé.
00:44:34Bon,
00:44:34on fait une petite pause,
00:44:35et puis on va continuer
00:44:37à avancer
00:44:39sur ce sujet complexe,
00:44:40et merci à tous ceux,
00:44:42toutes celles.
00:44:42Moi,
00:44:43j'invite les hommes aussi,
00:44:44vous pouvez venir
00:44:45sur Sud Radio,
00:44:46parce que je crois
00:44:46que ce serait important
00:44:47d'avoir aussi
00:44:48l'avis de ces hommes.
00:44:51À tout de suite.
00:44:53Avec Hélène Vecchiali,
00:44:54aujourd'hui,
00:44:54nous parlons de la difficulté
00:44:56qu'ont les femmes
00:44:57parfois à dire non.
00:44:58Venez participer
00:44:59à l'émission
00:45:000826 300 300.
00:45:0414h-16h,
00:45:04Brigitte Laé,
00:45:06Sud Radio.
00:45:0614h-16h,
00:45:07Brigitte Laé,
00:45:08Sud Radio.
00:45:10Eh bien,
00:45:10Hélène Vecchiali,
00:45:11on va continuer
00:45:12à essayer de comprendre
00:45:14pourquoi les femmes
00:45:15ont tant de mal
00:45:15à dire non.
00:45:17Je crois que ça aide
00:45:17à la fois les femmes
00:45:19et puis ça aide sans doute
00:45:19aussi les hommes
00:45:21qui nous écoutent,
00:45:22parce que je crois
00:45:22que la plupart des hommes,
00:45:23enfin,
00:45:24je ne crois pas,
00:45:24moi je le sais,
00:45:25parce que je les connais bien,
00:45:26les hommes,
00:45:26la plupart des hommes,
00:45:27ils ont envie
00:45:28que tout aille bien,
00:45:29ils ne sont pas
00:45:29pour la guerre des sexes,
00:45:30contrairement à ce que
00:45:32certains médias
00:45:33nous laissent croire.
00:45:34Hélène Vecchiali
00:45:36est avec nous
00:45:36et je rappelle
00:45:37que vous êtes aussi
00:45:38l'autrice
00:45:39de ce superbe livre
00:45:40Le silence des femmes
00:45:41qui était paru
00:45:42il y a déjà
00:45:44quelques années.
00:45:44Chez Albin Michel.
00:45:45Chez Albin Michel,
00:45:45pardon.
00:45:46Et,
00:45:47ah ben merci Henri,
00:45:48je suis ravie
00:45:49d'avoir un homme
00:45:50qui témoigne.
00:45:51Bonjour.
00:45:51Oui,
00:45:52bonjour Brigitte,
00:45:53bonjour madame.
00:45:54Bonjour Henri.
00:45:55Oui,
00:45:56j'étais un petit peu choqué
00:45:57tout à l'heure
00:45:57parce que vous,
00:46:00enfin,
00:46:00je ne pourrais pas reprendre
00:46:01les paroles
00:46:02que vous avez dites,
00:46:02mais vous avez dit
00:46:04que c'était très féminin
00:46:05de se laisser,
00:46:06de se laisser,
00:46:08d'être dans la passée
00:46:09avec un homme,
00:46:11mais il y a aussi
00:46:11des hommes
00:46:12qui se laissent
00:46:13violer par leur femme.
00:46:15C'est vrai.
00:46:16Il y a un plus faible pourcentage,
00:46:19mais rappelons-le,
00:46:20oui,
00:46:20il y a des hommes qui,
00:46:21d'abord il y a des enfants,
00:46:23des petits garçons
00:46:23qui ont été abusés sexuellement
00:46:25quand ils étaient jeunes
00:46:26et il y a des hommes,
00:46:27en effet,
00:46:28qui se font maltraiter,
00:46:30battre.
00:46:32Alors violer,
00:46:33c'est peut-être votre cas,
00:46:34donc je m'en excuse
00:46:36si vous avez été choqué
00:46:38par ce que j'ai pu dire.
00:46:40Mais ce que vous dites,
00:46:42c'est vrai,
00:46:42ça a été mon cas aussi,
00:46:44pendant environ 8 à 9 ans,
00:46:47j'ai été attouché sexuellement
00:46:49dans les locaux de la CPM,
00:46:51je crois que c'était
00:46:51aux 50 Rue-Lincarque
00:46:54dans le 9e arrondissement,
00:46:56parce qu'à l'époque,
00:46:57mes parents m'emmenaient
00:46:59faire des cures à la Bourboule
00:47:01et il fallait passer
00:47:03une visite médicale.
00:47:05On était mis dans une cabine
00:47:06métallique
00:47:07dont le plancher pouvait monter
00:47:11ou descendre
00:47:12suivant la taille de l'enfant
00:47:13pour que les poumons
00:47:14soient à la hauteur
00:47:15de la radioscopie
00:47:17et non pas de la radiographie
00:47:19à l'époque.
00:47:19Et à un moment donné,
00:47:23il y avait une voix féminine.
00:47:25On était avant,
00:47:27on me demandait
00:47:28de me mettre en slip
00:47:29et ma mère
00:47:30était conduite
00:47:32dans un salon
00:47:33pour m'attendre
00:47:34et on me demandait
00:47:37après la radioscopie
00:47:38de me faire un quart de tour
00:47:39sur la gauche
00:47:40et là,
00:47:42dans la cabine métallique,
00:47:44il y avait un trou
00:47:44d'environ 30 à 35 cm de diamètre.
00:47:48Les mains féminines
00:47:49baissaient mon slip
00:47:50et s'amusaient.
00:47:51Ah oui,
00:47:53c'est horrible ça.
00:47:55Mais ça concerne
00:47:56des milliers
00:47:56de petits garçons.
00:47:58Vous aviez quel âge ?
00:48:008-9 ans,
00:48:00c'est ça ?
00:48:02Oui,
00:48:03entre 9 et 17 ans.
00:48:07Ah,
00:48:08jusqu'à 17 ans ?
00:48:10Oui.
00:48:11Plus les visites médicales
00:48:13où les infirmières
00:48:14étaient toujours des...
00:48:16celles qui faisaient
00:48:18passer les visites médicales
00:48:19étaient toujours des infirmières
00:48:20et donc c'était le cas aussi
00:48:22et ça dans les collèges
00:48:24et les lycées
00:48:24pour quand même
00:48:28l'appréhender.
00:48:30Bien sûr.
00:48:31Et pour ma femme...
00:48:34Ce que vous dites
00:48:35est d'autant plus important
00:48:38à souligner
00:48:38que là,
00:48:39en l'occurrence,
00:48:39c'était des abus
00:48:41faits par des femmes
00:48:42parce que souvent
00:48:43les petits garçons
00:48:45sont abusés par des hommes.
00:48:47Tandis que là,
00:48:47vous parlez bien
00:48:48de mains de femmes.
00:48:51Systématiquement,
00:48:51les femmes,
00:48:51oui.
00:48:53Mais ce qui s'est passé
00:48:54dans les locaux
00:48:56de la CPM
00:48:56qui maintenant,
00:48:58je suis repassé devant
00:48:58il n'y a pas très longtemps,
00:49:00ont été transformés
00:49:00en habitations.
00:49:03Mais ça,
00:49:04pendant plusieurs dizaines
00:49:05d'années,
00:49:05c'est le siège de la CPM.
00:49:08Ça concerne
00:49:09des milliers,
00:49:10peut-être des dizaines
00:49:11de milliers
00:49:11de petits garçons
00:49:12qui n'ont jamais rien dit
00:49:13parce que les hommes
00:49:14restent aussi longs
00:49:15est-ce que vous avez
00:49:17pu en parler
00:49:18d'abord à votre famille
00:49:20et ensuite,
00:49:20est-ce que vous avez
00:49:21pu en parler
00:49:22à d'autres enfants
00:49:22autour de vous ?
00:49:24Ou entre vous,
00:49:24vous n'en parliez pas ?
00:49:25Jamais.
00:49:26Tout à fait,
00:49:27on passait individuellement,
00:49:28on ne passait pas
00:49:29collectivement.
00:49:30Oui, oui.
00:49:31Et après,
00:49:32je n'en ai jamais parlé
00:49:33à mes parents,
00:49:34j'avais honte d'en parler.
00:49:35Oui.
00:49:35Et j'ai commencé
00:49:38à en parler
00:49:38un tout petit peu
00:49:40à certaines personnes
00:49:41de confiance
00:49:42il y a 2-3 ans,
00:49:44pas plus.
00:49:44Oui.
00:49:46Et pour ma femme,
00:49:48ma femme étant
00:49:49père,
00:49:50c'est ici qu'il y avait
00:49:52deux moyens
00:49:52de la calmer
00:49:53quand elle partait
00:49:55dans les décibels.
00:49:56C'était
00:49:57lui demander pardon
00:49:59de choses
00:49:59qu'elle,
00:50:00elle m'avait fait.
00:50:01Normalement,
00:50:02elle aurait dû me demander
00:50:03pardon,
00:50:03mais c'est moi
00:50:03qui lui demandais pardon,
00:50:04ça l'apaisait.
00:50:05ou la deuxième manière,
00:50:07c'était chérie,
00:50:08on va au lit.
00:50:09Et là,
00:50:10je me laissais violer.
00:50:13Et en plus,
00:50:14avec des douleurs
00:50:15parce qu'elle m'avait
00:50:17passé un
00:50:18chlamydia trachomatis
00:50:20qui est une MST
00:50:21qui est extrêmement
00:50:22douloureuse
00:50:23pour les hommes
00:50:23alors que c'est
00:50:24asymptomatique
00:50:24pour les femmes.
00:50:25Oui,
00:50:25je sais bien.
00:50:26Mais voyez,
00:50:27Henri,
00:50:27encore une fois,
00:50:28et c'est important
00:50:29de le souligner,
00:50:30enfant,
00:50:31vous êtes abusé
00:50:32et ensuite,
00:50:33vous acceptez
00:50:35de subir
00:50:37une relation toxique
00:50:39avec une femme
00:50:40parce que,
00:50:41encore une fois,
00:50:42l'enfant,
00:50:44lui,
00:50:45il est victime
00:50:46et s'il n'y a pas
00:50:49la possibilité
00:50:50d'en parler
00:50:50à ses parents
00:50:51ce que vous n'avez
00:50:51pas pu faire,
00:50:53bien après,
00:50:53vous avez une sorte
00:50:54d'habitude
00:50:55de subir
00:50:56et...
00:50:58Non,
00:50:58non,
00:50:58non,
00:50:59je ne suis pas
00:50:59d'accord avec vous.
00:51:00Allez,
00:51:01si je vous en prie.
00:51:02C'était volontaire
00:51:03de ma part
00:51:04pour calmer
00:51:05ma femme.
00:51:06Oui,
00:51:06d'accord,
00:51:07mais enfin,
00:51:07excusez-moi,
00:51:08ce n'était pas
00:51:08votre désir.
00:51:10Ce n'était pas
00:51:11mon désir,
00:51:12bien sûr.
00:51:12Et en plus,
00:51:12ça faisait mal,
00:51:13donc vous avez subi.
00:51:15Mais je l'ai fait
00:51:17volontairement.
00:51:18Oui,
00:51:19mais on peut faire
00:51:19volontairement.
00:51:20Ce que,
00:51:21il me semble,
00:51:21que Brigitte dit,
00:51:22c'est que
00:51:23vous pouvez volontairement
00:51:25vous faire abuser.
00:51:26C'est-à-dire que
00:51:27dans votre enfance,
00:51:28vous étiez abusé
00:51:29involontairement,
00:51:30mais ensuite,
00:51:31le pli est pris.
00:51:32Et adulte,
00:51:34vous êtes allé
00:51:35vers une femme
00:51:36qui vous a abusé.
00:51:38Et c'était volontaire.
00:51:39Pas du tout,
00:51:40je n'ai pas été du tout
00:51:40vers elle.
00:51:41C'est elle qui a flashé
00:51:42sur mon corps
00:51:43la première fois
00:51:45qu'on s'est rencontrés.
00:51:47Et après,
00:51:48sa mort,
00:51:49puisqu'elle est maintenant
00:51:49décédée,
00:51:50et donc je ne peux en parler,
00:51:52j'ai réalisé que
00:51:53elle voulait simplement
00:51:55avoir des enfants
00:51:56avec un géniteur.
00:51:57C'est tout.
00:51:58Oui,
00:51:58mais Henri,
00:51:59comme beaucoup
00:52:01de mauvaises personnes,
00:52:04elle a repéré
00:52:04votre fragilité
00:52:06due à votre enfance,
00:52:08vous voyez ?
00:52:09Ça m'étonnerait
00:52:10parce que ce n'était pas
00:52:12dans une question
00:52:12au front.
00:52:13Non,
00:52:13ça je suis bien d'accord.
00:52:14Oui,
00:52:14mais les gens,
00:52:15quand les gens se rencontrent,
00:52:17c'est d'inconscient à inconscient,
00:52:18c'est-à-dire que
00:52:19vous croyez,
00:52:20vous,
00:52:21que vous avez rencontré
00:52:22telle femme
00:52:23pour telle raison,
00:52:24telle femme croit
00:52:25qu'elle a rencontré
00:52:25tel homme pour telle raison.
00:52:27En fait,
00:52:28c'est les inconscients
00:52:30qui se rencontrent,
00:52:31c'est-à-dire que
00:52:32les fragilités
00:52:33se perçoivent,
00:52:35les blessures
00:52:36se perçoivent,
00:52:37et on va vers les gens.
00:52:39C'est pour ça que tout à l'heure
00:52:39quand je dis
00:52:39vous êtes allé vers elle,
00:52:41ce que je voulais dire,
00:52:42c'est que vous avez accepté
00:52:43son choix à elle
00:52:44et que vous avez reproduit
00:52:46sans doute
00:52:47ce schéma
00:52:49d'être abusé.
00:52:51Mais ce qui est important,
00:52:52et c'est pour ça
00:52:52que je vous en remercie Henri,
00:52:53ce qui est important,
00:52:54c'est qu'en effet,
00:52:55oui,
00:52:56il ne faut pas penser
00:52:57que c'est 100% des femmes
00:52:58qui subissent des choses
00:52:59et que les hommes
00:53:00sont toujours ceux
00:53:02qui font mal.
00:53:03Bien sûr que
00:53:04vous faites partie
00:53:06de ces hommes
00:53:06qui ont aussi subi
00:53:08et c'est important
00:53:09qu'on ne caricature pas
00:53:12non plus les choses.
00:53:13Oui, qu'on ne minimise pas,
00:53:14bien sûr.
00:53:15Mais en général,
00:53:17vous avez fait des émissions
00:53:18brésiliques
00:53:19sur les pervers narcissiques,
00:53:21mais je peux vous dire
00:53:22qu'il y a autant de femmes
00:53:23que d'hommes
00:53:24pervers narcissiques.
00:53:25Ça, c'est vrai.
00:53:26Ça, c'est vrai.
00:53:26Et on entend souvent
00:53:28des femmes...
00:53:28Pas autant.
00:53:29Pas autant, vous êtes sûre, Hélène ?
00:53:30Oui, pas autant,
00:53:31parce que l'origine
00:53:33du pervers narcissique,
00:53:35c'est une relation
00:53:37difficile avec sa mère.
00:53:40Or, comme ce sont
00:53:40les femmes
00:53:42qui ne sont pas forcément
00:53:43perverses,
00:53:44qui tombent en amour
00:53:45devant leurs petits garçons
00:53:47parce qu'ils n'ont pas
00:53:48le même sexe qu'eux,
00:53:49qui font partie du sexe
00:53:50dominant, entre guillemets.
00:53:52Donc, c'est souvent
00:53:53des mères qui vont abuser
00:53:54de leur fils
00:53:55de façon incestuelle,
00:53:57c'est-à-dire sans passage
00:53:58à l'acte.
00:53:58C'est pour ça qu'il y a
00:53:59beaucoup plus
00:54:00d'hommes pervers narcissiques
00:54:03que de femmes.
00:54:04On pense qu'il y a
00:54:04à peu près 80%
00:54:06d'hommes pervers narcissiques,
00:54:07mais qu'il existe,
00:54:08bien sûr, aussi
00:54:0920% de femmes
00:54:10pervers narcissiques.
00:54:11J'ai d'autres chiffres
00:54:13qui sont donnés,
00:54:14par exemple,
00:54:14par Jean-Charles Bouchoux.
00:54:15Enfin, là-dessus,
00:54:16de toute façon,
00:54:17c'est difficile,
00:54:17parce que...
00:54:19Mais, en effet,
00:54:21il y a des femmes
00:54:21qui sont parfois
00:54:23même pires que les hommes.
00:54:24Donc, là-dessus,
00:54:26on est bien d'accord.
00:54:27En plus,
00:54:28je peux vous dire
00:54:29que ma femme
00:54:30est devenue
00:54:31pervers narcissique
00:54:32par mimétisme
00:54:33de sa mère.
00:54:35Et mon beau-père
00:54:36a été victime.
00:54:38Mais comme beaucoup
00:54:39d'hommes,
00:54:40il s'est suicidé.
00:54:41il faut savoir quand même
00:54:44qu'il y a quatre fois
00:54:45et demi
00:54:45plus d'hommes
00:54:46qui se suicident
00:54:47en France
00:54:47que de femmes.
00:54:49Les hommes ne disent rien.
00:54:51Et moi,
00:54:52je suis, je dirais,
00:54:53entre guillemets,
00:54:53un miraculé,
00:54:55parce que j'aurais dû
00:54:56me suicider
00:54:56comme mon beau-père.
00:54:58Vous avez travaillé
00:55:02un petit peu
00:55:03sur ces blessures,
00:55:05sur ces traumatismes,
00:55:06Henri ?
00:55:06Oui,
00:55:06je peux vous dire
00:55:07que j'ai fait
00:55:07en autodidacte
00:55:09des années de psychologie
00:55:11et de sexologie.
00:55:12Parce que je voulais
00:55:13comprendre
00:55:13ce qui se passait
00:55:14dans la tête de ma femme
00:55:16sur le plan sexuel,
00:55:17bien sûr.
00:55:18J'imagine bien.
00:55:20Bon, écoutez,
00:55:21on ne va pas pleurer
00:55:21qu'elle soit morte.
00:55:23Non,
00:55:24mais je ne veux pas
00:55:25pleurer du tout.
00:55:26C'est au moins,
00:55:27ça vous a libéré.
00:55:28Merci.
00:55:29Merci en tout cas,
00:55:30merci de ce témoignage.
00:55:31Merci.
00:55:32On va se retrouver
00:55:32dans un instant
00:55:33et bien sûr,
00:55:34on vous invite
00:55:35à nous rejoindre
00:55:35au 0826 300 300.
00:55:37A tout de suite.
00:55:40Venez apporter
00:55:40votre témoignage
00:55:41et réagissez à l'émission
00:55:43en appelant dès maintenant
00:55:44le 0826 300 300.
00:55:4714h-16h,
00:55:48Brigitte Laé,
00:55:49Sud Radio.
00:55:50Hélène Vecchiali
00:55:51est avec nous.
00:55:52Vous êtes psychanalyste
00:55:53et on parle aujourd'hui
00:55:55de cette difficulté
00:55:57qu'ont les femmes
00:55:58à dire non
00:55:59et ça vient souvent
00:56:01de l'enfance
00:56:02et je crois
00:56:03que c'est un peu
00:56:03le sens
00:56:05de votre témoignage,
00:56:06Carole.
00:56:07Bonjour.
00:56:08Oui,
00:56:09bonjour.
00:56:10Bonjour Carole.
00:56:11Oui,
00:56:12bonjour,
00:56:12vous m'entendez ?
00:56:13Très bien Carole,
00:56:14on vous entend très bien.
00:56:15Allez-y,
00:56:15je vous en prie.
00:56:17Moi,
00:56:18c'était surtout témoigné
00:56:19par rapport
00:56:20à des comportements
00:56:22qu'on a vécu
00:56:26un petit peu
00:56:26dans l'enfance
00:56:27difficile
00:56:28qui font que,
00:56:30pas pour moi,
00:56:31mais mes choix
00:56:33après que j'ai eu
00:56:35des choix.
00:56:36Vous aviez des repères
00:56:38qui n'étaient pas très bons,
00:56:39c'est ça ?
00:56:40C'est ça,
00:56:41c'est ça.
00:56:41Du coup,
00:56:42j'ai fait des choix
00:56:43un petit peu,
00:56:45enfin,
00:56:45beaucoup même toxiques
00:56:46pour moi,
00:56:47par rapport,
00:56:49dû à ce qui s'est passé
00:56:51quand on était petit.
00:56:53quoi.
00:56:53Alors,
00:56:54c'était quoi vos repères ?
00:56:55Racontez-nous.
00:56:56Les repères,
00:56:57c'était qu'en fait,
00:56:58on avait des parents
00:57:00qui étaient très toxiques
00:57:02et qui avaient une jalousie,
00:57:05maladie l'un envers l'autre,
00:57:07en fait,
00:57:08et qui se manifestaient
00:57:10par des...
00:57:12Oui,
00:57:13il y a eu beaucoup de violence,
00:57:14mais aussi des mots
00:57:15que nous,
00:57:16on n'aurait pas dû entendre.
00:57:19Mon père,
00:57:20bon,
00:57:20était beaucoup...
00:57:22ça a été coureur de jupons,
00:57:24mais d'une manière
00:57:25un petit peu
00:57:25assez particulière
00:57:28et ma mère,
00:57:29ben,
00:57:29lui reprocessa
00:57:31tous les jours
00:57:32devant nous,
00:57:33en fait.
00:57:33Donc,
00:57:34c'était un cavaleur,
00:57:35comme on dit,
00:57:36et elle le traitait de quoi ?
00:57:37Parce que c'est important
00:57:38les mots qu'elle aurait...
00:57:39Enfin,
00:57:39qu'elle peut donner
00:57:40à votre père,
00:57:41justement.
00:57:42Ben,
00:57:42elle le traitait de malade,
00:57:44elle lui disait
00:57:44que c'était un malade,
00:57:45que c'était un sadique,
00:57:46que voilà,
00:57:47et que...
00:57:48Du coup,
00:57:50ils...
00:57:51on grandissait avec ça
00:57:53et quand on a commencé,
00:57:55quand on était petit,
00:57:56on jouait dehors
00:57:58jusqu'à...
00:57:59à dehors,
00:57:59on n'avait pas de règles
00:58:00et c'est quand j'ai commencé
00:58:02à avoir à peu près
00:58:0311 ou 12 ans
00:58:03que là,
00:58:04je l'entendais dire,
00:58:06mais tu ne vas pas laisser
00:58:07tes filles
00:58:07courir comme ça dehors.
00:58:10Il y en a une des deux,
00:58:11eh bien,
00:58:12elle ne séjour
00:58:13qu'elle va revenir pleine.
00:58:14Elle parlait comme ça.
00:58:15Ah oui.
00:58:17Et ça,
00:58:17ça m'a marquée
00:58:18parce que
00:58:18je ne comprenais pas,
00:58:20j'étais jeune
00:58:21et je ne comprenais pas.
00:58:21Vous n'aviez pas compris
00:58:22ce que ça voulait dire
00:58:23pleine,
00:58:24c'est ça ?
00:58:25Pleine,
00:58:25voilà.
00:58:26Et je savais
00:58:26qu'il y avait quelque chose
00:58:27qui n'était pas clair,
00:58:29mais...
00:58:30Et en plus,
00:58:31bon,
00:58:32pendant toute cette période,
00:58:33on a eu,
00:58:34on a quand même subi
00:58:35des attoutements
00:58:35avec ma soeur
00:58:36d'amis
00:58:38qui venaient chez eux.
00:58:41Donc,
00:58:41une fois,
00:58:42ils se sont battus
00:58:43parce que ma mère
00:58:44nous a quand même défendus
00:58:45quand on lui a dit,
00:58:47on lui a dit,
00:58:48on a réussi à lui dire
00:58:49ce qui se passait.
00:58:50Elle nous a défendus
00:58:51et mon père
00:58:52a dit comme ça,
00:58:55oui,
00:58:55mais ce n'est pas de ma faute,
00:58:56c'est un ton vicieuse.
00:58:57Voilà.
00:58:59Ça,
00:58:59c'est horrible
00:59:00parce que ça devient
00:59:01votre responsabilité,
00:59:03quoi.
00:59:03C'est ça.
00:59:04Et ça,
00:59:05ça m'a marquée.
00:59:05On était jeunes,
00:59:07on n'était pas réglés encore
00:59:09et il avait des paroles
00:59:10comme ça,
00:59:11très violentes
00:59:12et en même temps,
00:59:15il ne nous a jamais touchés,
00:59:16il ne nous a jamais...
00:59:17Encore heureux.
00:59:18Oui.
00:59:19Mais c'était tout le temps...
00:59:22Oui,
00:59:23mais voyez,
00:59:23voyez,
00:59:24Carole,
00:59:24c'est vraiment important
00:59:25ce que vous racontez
00:59:26et merci
00:59:26parce que ça montre quoi ?
00:59:28Ça montre que
00:59:29vous êtes une petite fille
00:59:30et vous avez votre père
00:59:31qui vous traite de vicieuse,
00:59:33qui vous traite de traînée,
00:59:36de tout ça.
00:59:37Et donc,
00:59:38comment vous pouvez
00:59:39vous sentir
00:59:40une femme de valeur
00:59:42qui peut se respecter
00:59:43puisque de toute façon,
00:59:44pendant toute votre enfance,
00:59:46vous êtes face
00:59:47à des parents
00:59:48qui vous dénigrent,
00:59:51qui vous salissent ?
00:59:54En plus,
00:59:56encore plus jeune,
00:59:57encore plus petite,
00:59:58j'étais très proche
00:59:59de mon père,
01:00:00je me souviens,
01:00:01au niveau câlin,
01:00:02tout ça.
01:00:03Et là,
01:00:03c'était ma mère
01:00:04qui lui disait,
01:00:06mais maintenant,
01:00:08elle lui reprochait
01:00:08parce qu'elle était jalouse aussi,
01:00:10ils étaient tous les deux
01:00:11un peu pareils,
01:00:13elle lui reprochait
01:00:14de me prendre
01:00:15dans ses bras
01:00:16et c'est même pas lui
01:00:18qui me prenait,
01:00:18c'était moi
01:00:19qui allais dans ses bras
01:00:19et j'entendais
01:00:20qu'elle disait,
01:00:21allez maintenant,
01:00:22tu vas te mettre
01:00:23à touter ta fille,
01:00:24quoi.
01:00:25Et même ça,
01:00:25c'était malsain
01:00:26au niveau des câlins,
01:00:28c'était pas du tout,
01:00:30on n'en avait pas d'ailleurs
01:00:31et le peu que moi
01:00:32j'allais rechercher,
01:00:33c'était mal vu,
01:00:35c'était surtout pas
01:00:36parce qu'il allait
01:00:37abuser de moi.
01:00:37Tout était sexualisé
01:00:40dans votre enfance
01:00:41et sexualisé
01:00:42de façon sale,
01:00:43quoi.
01:00:44C'est ça,
01:00:44tout était sale
01:00:45et tout était,
01:00:47donc,
01:00:48on avait,
01:00:48en grande oufant,
01:00:49on n'avait pas le droit
01:00:50de mettre des trucs
01:00:51transparents
01:00:52parce qu'aussitôt,
01:00:53on allait,
01:00:54quelqu'un allait nous
01:00:55sauter dessus,
01:00:56donc il avait
01:00:57cette obsession
01:00:58sur les femmes
01:00:59qui étaient créées
01:01:00et ma mère
01:01:01était quand même
01:01:02un peu pareille,
01:01:03alors elle,
01:01:04c'était une femme
01:01:05et bon,
01:01:06elle était malade
01:01:09mais c'était
01:01:09un petit peu pareil
01:01:10et du coup,
01:01:11en grandissant,
01:01:12quand j'ai commencé
01:01:13à sortir,
01:01:14à vouloir sortir
01:01:15et fréquenter,
01:01:17oh là là,
01:01:17là ça a été terrible
01:01:18parce que pour lui,
01:01:20c'était pas envisageable
01:01:21qu'il nous voyait
01:01:23avec un garçon
01:01:24parce que...
01:01:25C'est très révélateur
01:01:27aussi,
01:01:27c'est-à-dire que c'est
01:01:28un homme pour qui
01:01:28toutes les femmes
01:01:29sont des salopes
01:01:30et ses filles
01:01:31doivent rester vierges
01:01:32parce que c'est
01:01:33des pures,
01:01:33quoi.
01:01:34C'est ça,
01:01:35et puis comme lui,
01:01:36il a trompé ma mère
01:01:38à plusieurs reprises
01:01:39d'une manière
01:01:40un peu très particulière,
01:01:43il pensait que
01:01:43tout le monde
01:01:43était comme lui.
01:01:44Oui, il pensait
01:01:44que tous les hommes
01:01:45étaient comme...
01:01:46Toutes les femmes
01:01:47des aguicheuses
01:01:48et tous les hommes
01:01:49des salauds,
01:01:50quoi.
01:01:50Donc,
01:01:51c'était vraiment
01:01:52une vision
01:01:53de l'amour
01:01:54et de la sexualité
01:01:56qui était
01:01:56complètement...
01:01:58Vicieuse.
01:01:59Vicieuse
01:02:00et salie.
01:02:01Et comment
01:02:02vous en êtes sortie
01:02:03de tout ça ?
01:02:04Alors, du coup,
01:02:05à l'adolescence,
01:02:07comme on est
01:02:07un peu révoltés,
01:02:09on commence un peu
01:02:10à se manifester
01:02:11sur plusieurs...
01:02:12J'ai eu très peur
01:02:13et quand il a commencé
01:02:15à me menacer
01:02:15que s'il me voyait
01:02:16avec quelqu'un,
01:02:17pour lui,
01:02:18on sera des...
01:02:19Voilà,
01:02:20des femmes faciles.
01:02:22Donc,
01:02:22autant peut-être
01:02:23que lui,
01:02:23il s'en serve aussi
01:02:24et ça,
01:02:26ça m'a marquée
01:02:26parce que je sais
01:02:27qu'il ne l'aurait jamais fait,
01:02:29mais ça a été brutal
01:02:31et du coup,
01:02:32je suis allée
01:02:33voir un instant social
01:02:35et là,
01:02:37j'ai pris une demande
01:02:38pour partir en foyer
01:02:39à l'âge de 15 ans,
01:02:41quoi.
01:02:4115 ans,
01:02:4115 ans.
01:02:42Quel courage.
01:02:43Bravo.
01:02:43Là,
01:02:44franchement,
01:02:44Carole,
01:02:45félicitations
01:02:46parce que vous avez su fuir.
01:02:48Alors,
01:02:49en même temps,
01:02:50on voit bien,
01:02:51vous l'avez dit,
01:02:51votre père
01:02:51n'a pas abusé
01:02:53de vous,
01:02:54votre mère
01:02:54vous a défendu
01:02:55quand on a abusé
01:02:56de vous,
01:02:56donc il y avait
01:02:57quand même
01:02:58un minimum,
01:03:00mais vous sentiez bien
01:03:02à quel point
01:03:03tout était dangereux,
01:03:04quoi.
01:03:04L'ambiance était particulièrement
01:03:06incestuelle
01:03:07dans cette famille.
01:03:08Voilà,
01:03:09en plus,
01:03:10bon,
01:03:10il y avait beaucoup
01:03:10de violence
01:03:11psychophilique
01:03:12chez eux,
01:03:13entre eux,
01:03:13et donc,
01:03:15avec la violence
01:03:16et tout,
01:03:17j'ai eu peur,
01:03:18j'ai eu peur
01:03:18parce que je commençais
01:03:19un petit peu
01:03:20à fréquenter,
01:03:21mais ils me prenaient
01:03:22très mal,
01:03:23et du coup,
01:03:24je me suis dit,
01:03:24il faut que je parte
01:03:25parce que ma soeur
01:03:27qui avait trois ans
01:03:27de plus,
01:03:30c'était pareil,
01:03:31elle n'avait pas le droit
01:03:32d'avoir un copain,
01:03:33rien.
01:03:34Et elle,
01:03:34elle n'était pas partie,
01:03:35votre soeur ?
01:03:36Alors,
01:03:37elle avait fait la demande,
01:03:38mais vu qu'elle était,
01:03:40elle disait,
01:03:41de toute manière,
01:03:41moi j'ai 18 ans,
01:03:42donc je partirai bientôt,
01:03:44donc elle n'a pas senti
01:03:46vraiment le...
01:03:47Et peut-être que le fait
01:03:49que votre soeur
01:03:49allait bientôt partir,
01:03:51ça vous a donné aussi
01:03:51envie de partir ?
01:03:52Oui,
01:03:54oui,
01:03:54oui,
01:03:54oui.
01:03:55Oui,
01:03:55parce que rester seule
01:03:56avec deux,
01:03:57ça aurait été encore pire,
01:03:58quoi.
01:03:59Non,
01:04:00et après,
01:04:02quand il a vu
01:04:02que j'étais prise en charge
01:04:04par le foyer,
01:04:05par des éducs et tout,
01:04:06et qu'il y avait
01:04:07tout un truc
01:04:10qui a été mis en place,
01:04:11donc comme nous donner
01:04:12la pilule,
01:04:13des trucs comme ça,
01:04:14il l'a très mal pris,
01:04:16voilà,
01:04:17ils ont essayé,
01:04:18ils vont en faire
01:04:18des salopes,
01:04:20avant d'aller courir partout,
01:04:21maintenant qu'elles ont
01:04:22la pilule,
01:04:23il était hors de lui,
01:04:26et le jour où il a appris
01:04:27que j'avais un petit copain
01:04:28au foyer,
01:04:30qui était comme lui,
01:04:31d'ailleurs,
01:04:31forcément,
01:04:32parce que...
01:04:33Un petit peu,
01:04:33oui,
01:04:34malheureusement.
01:04:35Malheureusement,
01:04:36ça suit son cours,
01:04:37donc mon premier grand amour
01:04:40était exactement
01:04:41quelqu'un de très violent,
01:04:43et quand il a su
01:04:44que j'avais quelqu'un,
01:04:46il a déboulé au foyer,
01:04:48il était fou,
01:04:49quoi,
01:04:49il était caché
01:04:50dans ma chambre
01:04:50au foyer,
01:04:52les éducateurs,
01:04:53ils m'ont dit,
01:04:53tu bouges pas,
01:04:54on le gère,
01:04:55et il a vu
01:04:56qu'il pouvait,
01:04:57qu'il pouvait rien faire,
01:04:58qu'il allait pas me voir,
01:04:59qu'il allait pas me...
01:05:01Voilà,
01:05:02et puis,
01:05:03il a été convoqué
01:05:04en plusieurs reprises,
01:05:05et au bout d'un moment,
01:05:06ça y est,
01:05:07il a compris que
01:05:08on avait tout à fait
01:05:09le droit d'avoir quelqu'un,
01:05:11mais il a fallu
01:05:12qu'il a fallu
01:05:15que je parte,
01:05:15il a fallu
01:05:16qu'il l'entende
01:05:17plusieurs fois,
01:05:18qu'il soit écouté,
01:05:20et...
01:05:21Et aujourd'hui,
01:05:23justement,
01:05:23Carole,
01:05:24est-ce que vous savez dire non ?
01:05:25Maintenant,
01:05:27un petit peu,
01:05:28mais il n'y a pas longtemps,
01:05:29ça fait pas longtemps,
01:05:31j'ai souvent été...
01:05:33Alors,
01:05:34dire non
01:05:35ou dire oui
01:05:35dans des situations,
01:05:37voir une relation
01:05:39avec un beau-frère,
01:05:40par exemple,
01:05:41des relations malsaines,
01:05:42en fait,
01:05:43donc il y a,
01:05:44comme vous disiez tout à l'heure
01:05:45dans les autres reportages,
01:05:46que
01:05:46autant de femmes,
01:05:49des fois,
01:05:49sont toxiques
01:05:50chez les hommes,
01:05:50moi,
01:05:51je dirais que oui,
01:05:52parce que
01:05:53j'en ai été,
01:05:55je pense,
01:05:55parce que
01:05:56les hommes,
01:05:58mon beau-frère
01:05:59ou comme ça,
01:05:59c'est tombé pour moi
01:06:01pour quelqu'un de toxique,
01:06:02mais moi,
01:06:02j'en étais aussi,
01:06:03parce que sinon,
01:06:04je n'aurais pas été vers lui,
01:06:05je pense.
01:06:06Ah non,
01:06:07non,
01:06:07non,
01:06:07non,
01:06:08là,
01:06:08vous extrapolez,
01:06:09là,
01:06:10non,
01:06:10non,
01:06:10vous avez répondu
01:06:11à quelqu'un qui...
01:06:14Vous avez été élevé
01:06:14dans un climat
01:06:15où tout était tellement sali,
01:06:18l'amour,
01:06:19le sexe,
01:06:20les relations père-fille,
01:06:21les relations mère-fille,
01:06:23les relations entre hommes-femmes,
01:06:25que votre beau-frère,
01:06:27ça faisait partie du lot,
01:06:28donc que vous n'êtes pas du tout toxique,
01:06:30vous avez continué à acter
01:06:33ce qu'on vous a appris
01:06:34toute petite,
01:06:34et puis petit à petit,
01:06:36apparemment,
01:06:36vous en êtes sorti autrement,
01:06:39mais surtout,
01:06:40ne pensez pas que vous êtes toxique,
01:06:42parce que ce n'est pas le cas,
01:06:44vous faites ce qu'on vous a appris à faire,
01:06:46c'est tout,
01:06:47quoi.
01:06:47Et tout doucement,
01:06:48vous apprenez à dire non,
01:06:50et merci,
01:06:51merci de ce témoignage.
01:06:52Merci beaucoup.
01:06:53On se retrouve dans un instant
01:06:54avec le sexe au conseil,
01:06:56on va parler des rythmes sexuels différents,
01:06:59tiens,
01:07:00justement,
01:07:00on est un peu dans le sujet,
01:07:01là.
01:07:01Vous voulez parler à Brigitte Laé ?
01:07:060826 300 300
01:07:08à Essu de Radio,
01:07:10le sexe au conseil.
01:07:12Eh bien,
01:07:13Hélène Vecali,
01:07:14dans les couples,
01:07:15c'est vrai qu'il y a des rythmes sexuels différents,
01:07:18qui peut le plus,
01:07:21peut le moins.
01:07:22Voilà la première réponse
01:07:22que j'ai envie de faire.
01:07:24Quand on a beaucoup de besoins,
01:07:26on peut faire moins l'amour.
01:07:28Quand on n'en a pas beaucoup,
01:07:29c'est compliqué d'en faire plus.
01:07:32Et donc,
01:07:32je crois que ce dicton populaire
01:07:34qui peut le plus,
01:07:35peut le moins
01:07:35est tout à fait intéressant,
01:07:37déjà,
01:07:37à comprendre.
01:07:38Parce que celui qui a le plus envie,
01:07:40il sera plus apte
01:07:42à pouvoir s'adapter
01:07:44à celui qui en a moins envie.
01:07:46Alors,
01:07:47ce n'est pas toujours l'homme.
01:07:48Il faut savoir que parfois,
01:07:49c'est la femme
01:07:49qui a plus de désirs.
01:07:50Moi,
01:07:51je l'entends régulièrement.
01:07:53Bon,
01:07:53donc,
01:07:54il faut accepter
01:07:55de ne pas en demander plus
01:07:56à ce que l'autre
01:07:57peut offrir.
01:07:59Mais attention,
01:08:00l'autre doit quand même
01:08:01tenir compte
01:08:01des demandes
01:08:02de son partenaire.
01:08:03Donc,
01:08:03il n'est pas question
01:08:04de se forcer,
01:08:04mais juste de tenir compte
01:08:06de ce qu'on appelle
01:08:07des désirs
01:08:08ou des besoins.
01:08:09Après,
01:08:10chacun mettra le mot
01:08:10qu'il voudra.
01:08:12Parce que quand on aime quelqu'un
01:08:13et quand on accepte
01:08:14de vivre avec quelqu'un,
01:08:15il faut accepter
01:08:17de s'entendre
01:08:19et de trouver
01:08:20le bon rythme.
01:08:22La clé du bonheur
01:08:23sexuel du couple,
01:08:25ça indique respect
01:08:26des rythmes
01:08:28et des désirs
01:08:29de chacun.
01:08:30Voilà,
01:08:30c'est ce que je dis.
01:08:31Bon,
01:08:32bref,
01:08:32ça implique quand même
01:08:33une ouverture
01:08:34à la créativité érotique.
01:08:36Alors,
01:08:36je sais que ça peut peut-être
01:08:37vous surprendre
01:08:37que je donne ça
01:08:38comme conseil,
01:08:39mais je ne vois pas
01:08:40pourquoi on ne pourrait
01:08:41pas accepter
01:08:42une relation intime
01:08:44qui ne soit pas forcément
01:08:45avec une pénétration,
01:08:47avec absolument
01:08:48ce que veut l'autre.
01:08:50Dans le respect
01:08:51de ce qui est
01:08:51supportable pour chacun,
01:08:54on peut peut-être
01:08:55à ce moment-là
01:08:56trouver des solutions
01:08:58qui ne seraient pas
01:08:59tout à fait un acte sexuel,
01:09:01mais qui seraient quand même
01:09:01une manière
01:09:02de se satisfaire.
01:09:03Non ?
01:09:04Oui,
01:09:05je pense que
01:09:05la créativité,
01:09:07c'est certainement
01:09:07ce qui manque le plus
01:09:09dans les relations sexuelles
01:09:11en France,
01:09:11en tout cas,
01:09:12je ne sais pas ailleurs,
01:09:13mais...
01:09:13Sans doute,
01:09:14sans doute,
01:09:15mais je pense que,
01:09:16oui,
01:09:17il y a une espèce
01:09:17de routine
01:09:18et de répétition
01:09:21qui peut être lassante
01:09:24pour certaines et certains
01:09:25et il faudrait être créatif,
01:09:27oui,
01:09:28c'est sûr.
01:09:30Gabrielle est avec nous,
01:09:31bonjour.
01:09:32Bonjour Brigitte,
01:09:33bonjour Hélène.
01:09:34Bonjour Gabrielle.
01:09:36Je voulais apporter
01:09:37un petit témoignage
01:09:38plus léger
01:09:39que certaines personnes,
01:09:41mais voilà,
01:09:42c'est quelque chose
01:09:43qui m'était arrivé
01:09:44quand j'étais à la plage
01:09:45au fur et à mesure
01:09:46seule,
01:09:47et puis,
01:09:49on était venu me parler,
01:09:50on parlait,
01:09:52bon,
01:09:52alors,
01:09:53par politesse,
01:09:55je lui ai parlé,
01:09:57et je parlais,
01:09:59puis le temps passait,
01:10:00bon,
01:10:01et je n'arrivais pas
01:10:02à arrêter
01:10:03la conversation,
01:10:05quoi,
01:10:05je sais,
01:10:05et à un moment,
01:10:07même s'il m'a demandé
01:10:09de lui passer
01:10:09de la crème
01:10:10dans le dos,
01:10:12j'avais pas envie,
01:10:14mais je l'ai fait,
01:10:16je l'ai fait,
01:10:18et je,
01:10:20en ce moment,
01:10:21il y avait du monde autour,
01:10:22ils ont envie de dire,
01:10:23ça y est,
01:10:24ça marche entre eux,
01:10:25mais moi,
01:10:25je ne voulais pas,
01:10:26parce que je l'ai fait,
01:10:30mais pourquoi vous l'avez,
01:10:30pourquoi vous l'avez,
01:10:33n'était...
01:10:39Sous-titrage Société Radio-Canada
01:23:25et à savoir dire oui et non quand on le désire,
01:23:29et non pas pour plaire aux autres,
01:23:32pour satisfaire le regard des autres, etc.
01:23:38Oui, et puis on apprend.
01:23:40Encore une fois, je crois que ce qui est...
01:23:42Pour conclure, ce que j'ai envie de dire,
01:23:44Olivier, on entend bien que vous avez parfois
01:23:47pas su dire non,
01:23:50mais ça ne vous a pas abîmé plus que ça.
01:23:54Ça va, mais c'est ça qui est important aussi,
01:23:58c'est que ce n'est pas très grave,
01:24:00il faut prendre conscience de ce que vous avez fait,
01:24:03et puis ensuite, il faut apprendre à se respecter
01:24:06et à tenir debout.
01:24:08Mais il ne faut pas non plus se positionner
01:24:10trop vite en victime,
01:24:12parce qu'autrement, à ce moment-là,
01:24:13on n'avance pas.
01:24:15Et c'est toute la difficulté qu'il y a aujourd'hui,
01:24:18où moi j'ai encore entendu ce week-end
01:24:20une histoire où la psy a conseillé
01:24:23à la personne de porter plainte pour viol,
01:24:27alors que quand on entend les faits de part et d'autre,
01:24:30ce n'est pas un viol.
01:24:31Donc c'est toute la difficulté aujourd'hui,
01:24:34où il faut se responsabiliser
01:24:37et accepter qu'on avait du mal à dire non,
01:24:41certaines fois,
01:24:42et que donc on a dit oui,
01:24:44alors qu'on ne pensait pas oui.
01:24:44Tout à fait.
01:24:48C'est complexe.
01:24:49Et puis ça dépend,
01:24:50comme vous l'avez dit Hélène Vicali,
01:24:51ça dépend des femmes.
01:24:52Il y a des femmes plus fragiles que d'autres.
01:24:54Il y a des femmes pour qui la sexualité,
01:24:56c'est quelque chose de vraiment très important.
01:24:57Pour d'autres, ce n'est pas très important.
01:25:00On ne met pas le cursus au même endroit.
01:25:03Oui.
01:25:04Tout à fait, oui.
01:25:05Et aujourd'hui, vous avez appris à dire non ?
01:25:11Alors oui, mais ça m'a pris beaucoup de temps.
01:25:14Oui, ça prend du temps, oui.
01:25:16Oui, ça m'a pris beaucoup, beaucoup de temps.
01:25:18Du coup, ça m'a fait commettre des petites erreurs,
01:25:20des fois des grosses erreurs,
01:25:21que j'ai assumées.
01:25:25Ça ne m'a pas fait souffrir en tant que telle,
01:25:26puisque la vie est faite d'essais,
01:25:28et on réussit plus ou moins bien.
01:25:30Ça m'a permis de me connaître davantage.
01:25:32Donc si c'était à refaire,
01:25:33j'imagine que je le referais.
01:25:34Mais je veux dire, par là,
01:25:35c'est qu'effectivement,
01:25:37je n'avais pas conscience de la dimension inconsciente
01:25:44de mes choix,
01:25:46mais surtout à quel point
01:25:47mes blessures du passé d'enfant
01:25:49pouvaient conditionner mes choix
01:25:51et orienter mes choix.
01:25:52Parce que parfois, c'est le même droit
01:25:53qui y allait, en fait.
01:25:54Oui.
01:25:55Vous voyez ce que je veux dire ?
01:25:56Et du coup, je m'en voulais,
01:25:57parce que le choix était vraiment lié
01:25:59uniquement à moi par rapport à l'autre.
01:26:01Surtout que parfois, il y avait des red flags,
01:26:02que bien sûr, je n'avais pas voulu voir.
01:26:04Oui, oui.
01:26:06Oui, oui.
01:26:07On avance, on avance.
01:26:09C'est bien.
01:26:10À force, on va être très très loin
01:26:11à force d'avancer.
01:26:12Ça s'appelle la maturité, en final.
01:26:15La sagesse.
01:26:16C'est ça.
01:26:17Mais c'est intéressant ce que vous dites
01:26:20sur les essais et les erreurs qu'on peut faire.
01:26:23Parce qu'en fait, on pourrait dire
01:26:25que c'est l'éloge du risque.
01:26:27Et quand on prend des risques,
01:26:29ça veut dire qu'on est vivant.
01:26:31Et là, c'est précieux de savoir ça.
01:26:34De risquer, ça veut dire être en vie.
01:26:37C'est exactement ça.
01:26:38J'aime bien votre conclusion, Hélène.
01:26:39Ça me plaît bien, ça.
01:26:40Merci, Brigitte.
01:26:41Ça veut dire qu'il vaut mieux de temps en temps,
01:26:43tant pis, n'avoir pas su dire non
01:26:45que de dire tout le temps non
01:26:46et de rester dans sa tour d'ivoire.
01:26:48C'est positif.
01:26:48Tout à fait.
01:26:49C'est vrai.
01:26:50Et puis, je crois que ce qu'on peut dire aussi
01:26:53aux hommes qui nous écoutent,
01:26:54c'est que quand on leur dit non,
01:26:56on ne leur dit pas non à eux.
01:26:57On dit non juste à l'acte sexuel
01:26:59à ce moment précis.
01:27:00Voilà.
01:27:00On ne leur dit pas un non définitif
01:27:02et catégorique.
01:27:04Quoique.
01:27:04Oui, enfin, je veux dire par là
01:27:07que, encore une fois,
01:27:08ce n'est pas non,
01:27:09on ne rejette pas la personne.
01:27:11On rejette l'acte sexuel.
01:27:13Ce n'est quand même pas la même chose aussi.
01:27:15Oui, tout à fait.
01:27:15Il faut aussi comprendre ça.
01:27:18Et puis, peut-être que la prochaine émission
01:27:20qu'on fera, c'est comment dire non poliment
01:27:23pour qu'il n'y ait pas d'eau.
01:27:26Parce que c'est aussi toute une histoire.
01:27:27Comme on ne sait pas dire non
01:27:28au moment où on va dire non,
01:27:29on va le dire parfois peut-être
01:27:30un peu brutalement.
01:27:32Oui, c'est vrai.
01:27:33C'est compliqué.
01:27:34Merci beaucoup.
01:27:35Vous étiez parfaitement bien
01:27:38pour conclure avec nous, Olivia.
01:27:39Merci beaucoup de ce témoignage.
01:27:42Voilà, je crois qu'on a peut-être
01:27:44un petit peu fait avancer les choses
01:27:46avec beaucoup de nuances,
01:27:47ce qui n'est pas tellement le cas
01:27:48des médias actuellement
01:27:49sur ces sujets-là.
01:27:50Oui, c'est vrai que c'était nuancé
01:27:52et puis de très beaux témoignages
01:27:53avec des gens lucides, vrais, authentiques
01:27:58et généreux dans leur confidence.
01:28:02Merci en tout cas d'être venue avec nous.
01:28:05Merci, Brichelli.
01:28:06Je rappelle que votre dernier livre,
01:28:08c'est Bienvenue en thérapie.
01:28:09C'est aux éditions Larousse
01:28:10dans lequel vous nous racontez
01:28:12quelques-unes de vos plus belles rencontres
01:28:14avec des patients.
01:28:15et puis à la fois,
01:28:17vous faites chaque fois allusion
01:28:19à un film qui retrace aussi.
01:28:22Et moi qui suis très signéphile,
01:28:24j'ai beaucoup aimé ce livre,
01:28:25Bienvenue en thérapie,
01:28:26parce que ça montre bien
01:28:27que regarder des vrais films
01:28:29et non pas des séries en boucle,
01:28:32ça nous permet aussi
01:28:32de comprendre la psychologie humaine.
01:28:34Merci, Brichelle.
01:28:36Tout de suite,
01:28:36vous retrouvez Alexandre Delevan
01:28:38pour C'est votre avenir.
01:28:39Demain, on sera avec Michel Audoul.
01:28:40On reste un peu dans la lignée
01:28:42du sujet d'aujourd'hui,
01:28:43mais on va le prendre à l'inverse.
01:28:44Que signifie la virilité ?
01:28:48Qu'est-ce qui se manifeste
01:28:49dans le corps de l'homme ?
01:28:51Et qu'est-ce que signifie la testostérone ?
01:28:53Ce sera l'éclairage de Michel Audoul.
01:28:55Sud Radio,
01:28:57votre avis fait la différence.
01:28:58C'est vrai que moi,
01:28:59ça fait des années maintenant
01:29:00que j'écoute Sud Radio.
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