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Avec Bruno CLAVIER

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##BRIGITTE_LAHAIE-2025-06-24##
Transcription
00:00:00Bonjour à tous, nous allons passer ces deux heures ensemble sur Sud Radio pour parler des abus sexuels sur enfants.
00:00:07Vous le savez, c'est un sujet essentiel pour moi, peut-être parce que je suis pour que chacun ait la sexualité libre à laquelle il aspire.
00:00:16Et c'est tout de même un sacré défi, peut-être même un défi impossible pour ceux qui ont été abusés durant l'enfance.
00:00:23Donc c'est pour ça que je crois que c'est essentiel d'en parler.
00:00:26Mais j'ai envie aujourd'hui d'élargir le débat, le sujet si vous préférez, parce qu'il y a quelques jours j'ai déjeuné avec un ami
00:00:35qui tout d'un coup m'a parlé du séisme qui a eu lieu dans sa famille à cause de révélations d'abus sexuels.
00:00:43C'était une de ses nièces donc qui a avoué ça et c'était donc un des oncles de mon camarade de déjeuner qui a été le prédateur.
00:00:56Et alors cette révélation évidemment a totalement déstabilisé toute la famille et mon ami me disait mais pourquoi elle avait besoin de raconter tout ça ?
00:01:05Enfin bref, voilà.
00:01:07Et oui, l'inceste, les abus, ça a des répercussions sur de nombreuses personnes.
00:01:12Et c'est sous cet angle qu'on va aborder le sujet avec Bruno Clavier qui déjà va pouvoir réagir sur ce cataclysme familial dont je viens parler.
00:01:18Et puis on pourra peut-être aussi évoquer ce fameux secret de famille qui est encore très présent et ce dans toutes les couches de la société.
00:01:29Et puis si vous avez envie de témoigner parce que vous avez vous été dans une famille où il y a eu de l'inceste,
00:01:36enfin de toute façon presque toutes les familles en ont,
00:01:39eh bien je vous invite vraiment à témoigner parce que vous le savez vos témoignages ça fait beaucoup avancer les choses
00:01:44et ça lève ce tabou qui était encore bien trop présent dans notre société.
00:01:48Notre numéro, vous le connaissez, c'est le 0826 300 300.
00:01:51Bruno Clavier, merci d'être avec nous.
00:01:54Comme toujours, c'est un sujet qu'on aborde avec vous parce que vous connaissez, j'allais dire, par cœur le sujet.
00:02:01Vous en avez même écrit plusieurs livres.
00:02:03L'inceste ne fait pas de bruit.
00:02:07Bah si, ça fait beaucoup de bruit l'inceste.
00:02:09C'est vrai que ça se fait en silence mais quand ça sort, ça fait du bruit.
00:02:12Alors vous avez écouté mon intro, c'est fou quand même, je ne vais pas donner le nom parce que c'est quelqu'un qui vient souvent à l'émission,
00:02:23mais c'est quand même fou de considérer que la victime devrait se taire pour que la famille reste tranquille.
00:02:31Mais c'est d'une violence double triple même.
00:02:34Mais je pense qu'il y a deux choses à voir.
00:02:37La première deux choses c'est que l'inceste n'est jamais seul.
00:02:39C'est difficile à comprendre mais dans une famille, quand il y en a un, il y en a plusieurs.
00:02:44Bien sûr.
00:02:44Sur plusieurs générations.
00:02:46Oui, l'oncle a certainement lui-même été abusé et puis il y en a abusé d'autres.
00:02:50C'est vraiment un principe général, ça n'arrive pas comme ça, comme une espèce de cheveux sur la soupe avec tout va bien.
00:02:56Donc du coup, la famille se rétracte parce qu'il y en a d'autres derrière et c'est un peu compliqué.
00:03:00Puis il y a un principe général des humains, la famille c'est sacré.
00:03:04C'est sacré, c'est-à-dire que, et en plus la famille a quelque chose, on fait ça dans une branche de la psychologie qu'on appelle la systémie.
00:03:10Ils parlent d'hosté... comment on dit... du fait qu'un système veut garder son équilibre.
00:03:16Donc, quel qu'il soit, même s'il est bancal, le système familial veut garder son équilibre.
00:03:22Donc dès qu'on sort quelque chose comme ça, tout se déséquilibre et on n'aime pas beaucoup.
00:03:26C'est pareil quand dans une famille, il y a un criminel, etc.
00:03:32C'est pareil, ça crée un déséquilibre et forcément ça crée beaucoup de remous dans la famille.
00:03:39Il y a ceux qui vont le défendre, ceux qui vont l'accuser, ceux qui...
00:03:42Les familles sont toujours clivées.
00:03:44Moi j'ai vu ça avec toutes les familles à qui j'ai travaillé.
00:03:48Vous avez toujours ceux qui sont pour, qu'on révèle, ceux qui sont contre,
00:03:53ceux qui disent que c'est pas vrai, ceux qui disent que c'est vrai.
00:03:56Et s'il y a souvent deux clans.
00:03:58Et parfois, il y a un tout seul contre tous.
00:04:00Là, ça peut être très dur.
00:04:01C'est ce qu'on entend souvent.
00:04:03C'est que la personne abusée, on l'accuse de...
00:04:06De mentir et puis de...
00:04:08Oui, c'est ça, de mentir.
00:04:10Ou alors on se dit, bon, elle l'a peut-être cherché, etc.
00:04:15Et puis, moi ce que je trouve aussi intéressant, puisqu'on parle de la famille
00:04:19et pas seulement de la victime, c'est aussi tous ces gens qui ferment les yeux.
00:04:26Et peut-être que ça aussi, dans les familles, on devine un petit peu, mais on ferme les yeux.
00:04:32Ça fait partie de l'affaire.
00:04:34Oui, tout le monde.
00:04:37Ça fait vraiment partie de la chose.
00:04:39C'est pour ça qu'il y a...
00:04:40C'est comme un procès.
00:04:41Dans ce procès, il y a les bourreaux et les complices.
00:04:44Et tout ça ne peut pas se faire sans complices non plus.
00:04:47Sans complicité inconsciente, souvent.
00:04:50Oui, bien sûr, on n'accuse pas.
00:04:51C'est-à-dire, on est dans quelque chose qu'on appelle le déni, en psy, on appelle ça...
00:04:56Le déni, ça veut dire, j'ai vu quelque chose, mais je ne l'ai pas vu.
00:04:59Donc, c'est un peu étrange.
00:05:01C'est-à-dire qu'au fond, si on creusait vraiment, on l'a vu, mais on a fermé la porte à clé,
00:05:07donc ça n'existe pas.
00:05:09Voilà, justement, en parlant de porte, c'est la maman qui ouvre la porte,
00:05:12qui voit quelque chose qui est stupéfiant, et à refaire la porte,
00:05:16et elle pense qu'elle ne l'a pas vue, alors qu'elle l'a vue.
00:05:19Alors, c'est la première étape.
00:05:20Et puis, la deuxième étape, qui est pire, c'est quand l'enfant, par exemple, se plaint.
00:05:25Et que, comme j'ai entendu dire ici, d'ailleurs, c'est à cette émission,
00:05:28qu'on a entendu des claques, par exemple.
00:05:30Tonton m'a fait ça, et hop, on donne une claque à l'enfant, alors qu'on ne l'écoute pas, quoi.
00:05:36Et alors là, on peut imaginer, évidemment, que c'est d'autant plus difficile pour l'enfant,
00:05:40de plus tard s'en sortir, parce qu'il n'y a pas eu la parole bienveillante du parent, évidemment.
00:05:47Évidemment, là, c'est un peu la même histoire,
00:05:50mais là, j'ai beaucoup lu l'histoire de Bétharame, le livre et tout.
00:05:54L'histoire de Bétharame, c'est ça.
00:05:56Les enfants, quand même, allaient se plaindre aux parents.
00:05:58Les parents leur disaient, non, c'est pour ton bien, tais-toi.
00:06:02C'est parce que ta meuf, t'as mal fait des choses.
00:06:06Oui, d'autant quand il y a une instance, c'est pareil dans les écoles.
00:06:13On sait que quand c'est un maître ou un religieux ou je ne sais quoi,
00:06:18il y a une sorte d'autorité naturelle qui fait que forcément,
00:06:22c'est l'autorité naturelle qui est dans son droit et pas l'enfant, quoi.
00:06:26Et c'est pour ça que la famille est au cœur de ça.
00:06:29Cette question de l'inceste, ça veut déjà dire la famille,
00:06:32quand on parle de l'inceste.
00:06:34Et toute la question de la famille est au cœur de ça.
00:06:37Et moi, j'estime que ce n'est pas parce qu'on révèle qu'on remet en cause la famille,
00:06:42il faut remettre en cause tout ce qui est négatif dans cette famille,
00:06:45mais c'est notre famille.
00:06:47On peut la garder.
00:06:47Mais est-ce que, justement, Bruno Clavier,
00:06:51on s'éloigne un peu de la question de l'inceste,
00:06:53mais peut-être pas tant que ça.
00:06:55Est-ce qu'au fond, on est encore dans l'idée que les enfants appartiennent aux parents ?
00:07:01Oui, il y a cette idée-là aussi qui est assez archaïque.
00:07:04La question de l'obéissance absolue.
00:07:07Et qu'il faudrait faire bouger quand même,
00:07:07parce que, comme je le dis souvent,
00:07:09les enfants d'aujourd'hui, c'est les adultes de demain,
00:07:12donc c'est donc la société de demain.
00:07:13Et si on veut que la société s'améliore,
00:07:15il faut aider les enfants à mieux grandir.
00:07:17Alors, en fait, il faut leur donner...
00:07:19Parce que toute cette question de l'inceste,
00:07:21notamment, c'est une question d'hors la loi.
00:07:22C'est parce qu'il n'y a pas de loi qu'il y a de l'inceste.
00:07:24S'il y avait de la loi dans la famille,
00:07:26de la vraie loi,
00:07:27eh bien, il n'y aurait pas d'inceste.
00:07:28Donc, effectivement, il faut des lois,
00:07:30mais en même temps, il faut écouter les enfants,
00:07:33et puis essayer de les comprendre,
00:07:34et puis essayer de les aider
00:07:35à aller sur un chemin le meilleur possible.
00:07:39Mais là, on doit sortir de l'archaïsme.
00:07:41C'est pour ça que je parlais de Bétarame,
00:07:42parce que c'est une époque qui, j'espère, s'en va.
00:07:45Oui, oui, bien sûr, ça bouge.
00:07:47Celle où on battait les enfants,
00:07:49et en même temps, on les abusait.
00:07:50Il y avait les deux, il y avait souvent ça.
00:07:52On a oublié ça.
00:07:53On pensait qu'on les battait,
00:07:54mais on les battait, puis on les abusait.
00:07:55Bon, ben, c'est cette société qui, j'espère...
00:07:58Oui, mais on mettait les enfants dans les mines
00:08:00à l'âge de 10 ans.
00:08:01Enfin, je veux dire,
00:08:03c'est vrai qu'on peut quand même être positif et espéré,
00:08:06parce que ça bouge, quand même.
00:08:07Depuis 50 ans.
00:08:08Ça bouge, et il y a cette question des droits de l'enfant.
00:08:12Évidemment, en même temps, cette complexité,
00:08:14parce qu'un enfant, quand même, il faut qu'il y ait de l'éducation,
00:08:16il ne faut pas qu'il fasse n'importe quoi, on le sait.
00:08:18Mais c'est comment on le fait,
00:08:20et est-ce qu'on est obligé de passer par la violence,
00:08:22et surtout pas par la violence sexuelle.
00:08:24Ça, c'est sûr.
00:08:24Ça, c'est évident.
00:08:26Bon, et bien, si vous avez envie de parler de votre famille,
00:08:29où il y a eu, justement, ce cataclysme,
00:08:32vous êtes les bienvenus sur Sud Radio.
00:08:33Et puis, si vous avez envie de témoigner
00:08:35parce que vous avez été abusé, évidemment,
00:08:37on sera aussi ravis de vous donner la parole.
00:08:39On fait une petite pause,
00:08:40et on se retrouve dans un instant sur Sud Radio.
00:08:44Vous voulez parler à Brigitte Laé ?
00:08:460826 300 300.
00:08:49Bonjour, c'est Cécile Demenibus.
00:08:51Bonjour, c'est Philippe David.
00:08:52Tout à l'heure, de 17h à 20h,
00:08:53des idées, des échanges,
00:08:55et votre avis en direct.
00:08:56Les vrais voix arrivent, restez connectés.
00:08:58Sud Radio.
00:08:59Parlons vrai.
00:09:00Brigitte Laé, Sud Radio.
00:09:01On est avec Bruno Clavier,
00:09:03psychanalyste, psychologue, clinicien,
00:09:05et on évoque l'inceste.
00:09:08Encore une fois, c'est vous qui allez témoigner,
00:09:10et c'est vous qui allez faire avancer
00:09:12cette levée de tabou.
00:09:14Merci, Anne-Marie, de commencer,
00:09:16à prendre la parole.
00:09:17Bonjour.
00:09:18Oui, bonjour.
00:09:20Je suis désolée, je suis très, très émue.
00:09:22Donc, j'espère avoir une parole claire,
00:09:25parce que, voilà.
00:09:29Mais on vous écoute,
00:09:30et puis vous parlez comme vous avez envie,
00:09:32et comme je sais que vous allez parler
00:09:33avec votre cœur,
00:09:34j'ai aucun souci sur le fait
00:09:35que vous allez parler
00:09:36avec beaucoup de clarté.
00:09:41Merci d'accueillir cette parole.
00:09:44Oui, j'étais déjà intervenue, en fait,
00:09:47dans votre émission avec Bruno Clavier.
00:09:51Je me rappelle que la conclusion avait été,
00:09:55et vous aviez essayé de me booster
00:09:57en me disant,
00:09:58mais tu as réussi à parler,
00:10:00donc tu n'es plus une victime.
00:10:03Et j'ai entendu cette parole,
00:10:06mais en même temps,
00:10:06quand la conversation s'est arrêtée,
00:10:08je me suis dit,
00:10:09mais en fait,
00:10:09dans mon cas,
00:10:11ce n'est pas vrai,
00:10:14ce n'est pas ce que je vis,
00:10:15parce que cette parole,
00:10:17elle a été non seulement sans effet,
00:10:19dans le sens où
00:10:20elle n'a pas engendré de protection,
00:10:22quand j'ai parlé à ma mère
00:10:24de l'inceste
00:10:26répétré par mon père,
00:10:28des années parlé tout de suite,
00:10:31non seulement elle a été sans effet,
00:10:32mais en plus,
00:10:34elle se transforme maintenant
00:10:37à « tu fais toujours des histoires ».
00:10:39Donc en fait,
00:10:41c'est double peine,
00:10:42parce que je pense que ça demande
00:10:43beaucoup de courage de parler.
00:10:46Et je vois que dans certains cas,
00:10:47pour certaines personnes,
00:10:48ça peut être très libérateur
00:10:49quand ils n'ont pas parlé
00:10:51en temps et en heure
00:10:51et qu'ils osent enfin parler adulte.
00:10:54Mais dans mon cas,
00:10:55ça a été
00:10:56la parole
00:10:59qui non seulement est sans effet,
00:11:03mais en plus,
00:11:04maintenant,
00:11:06c'est-à-dire que
00:11:07la situation familiale
00:11:08a tellement pris d'ampleur
00:11:10que non seulement
00:11:11je l'ai rejetée,
00:11:12mais en plus,
00:11:13ma propre soeur
00:11:14porte plainte contre moi.
00:11:17Des répercussions de tout ça,
00:11:19c'est-à-dire
00:11:19à monter la tête de ma mère
00:11:21comme quoi c'était moi la...
00:11:23Mais en quoi
00:11:24elle peut porter plainte contre vous ?
00:11:27C'est quoi sa plainte ?
00:11:29Je sais que je n'ai pas
00:11:29beaucoup de temps à l'entrée,
00:11:31donc je ne peux pas...
00:11:31Non, prenez votre temps,
00:11:33ce n'est pas grave.
00:11:35Parce que ce que vous dites
00:11:36est tellement énorme
00:11:39que je pense que...
00:11:41Oui, c'est très, très lourd.
00:11:43En fait,
00:11:45ma mère,
00:11:48comment dire,
00:11:49je m'en suis...
00:11:50qui est malade depuis quelques années,
00:11:51je m'en suis toujours occupée.
00:11:54Et puis là,
00:11:55il y a eu
00:11:56un accident,
00:11:58un incident
00:11:59qui a fait qu'il y a eu une...
00:12:01elle est allée à l'hôpital,
00:12:02il y a eu une discussion
00:12:03autour de...
00:12:04où est-ce qu'elle allait aller,
00:12:06on n'est pas de chez elle,
00:12:07etc.
00:12:09Et ma soeur a pris contrôle
00:12:11complètement de la situation,
00:12:13sachant que ma mère
00:12:13est dans un état
00:12:14de moins de confusion,
00:12:15mais enfin,
00:12:17bon,
00:12:17je ne sais pas
00:12:18à quel degré
00:12:18elle est consciente.
00:12:20Elle a pris contrôle
00:12:20de la situation
00:12:21et elle a pris contrôle
00:12:22de toute la situation,
00:12:23c'est-à-dire
00:12:24qu'elle s'est mise
00:12:25à regarder
00:12:25dans les comptes bancaires
00:12:26pendant que ma mère
00:12:27était à l'hôpital,
00:12:29qu'elle a vu des aides...
00:12:32D'accord,
00:12:32donc elle porte plainte
00:12:33comme quoi
00:12:34vous auriez profité...
00:12:35Extorsion de fonds
00:12:36et habituelles.
00:12:37Oui, oui, d'accord.
00:12:38Alors que précisément,
00:12:39ce qui est important,
00:12:39c'est pour ça que je le dis,
00:12:40parce que ça pourrait être
00:12:41anodin,
00:12:42mais en fait,
00:12:44ma mère,
00:12:45à un moment donné,
00:12:46m'a proposé...
00:12:48Enfin,
00:12:48je lui ai dit,
00:12:49là,
00:12:49ça ne va pas bien,
00:12:50j'ai même obtenu
00:12:52une reconnaissance
00:12:52de handicap
00:12:53du fait
00:12:54de ce passif.
00:12:56Là, récemment,
00:12:57enfin,
00:12:57en début d'année,
00:12:58j'ai des allocations
00:12:59adultes handicapées,
00:13:00enfin,
00:13:00des sujets de tout ça.
00:13:02Et à un moment donné,
00:13:03il a été évoqué
00:13:04avec ma mère,
00:13:05et ça faisait un moment
00:13:05que j'étais au RSA,
00:13:07enfin,
00:13:07au minimum,
00:13:07je ne m'en sortais pas,
00:13:10et on a convenu
00:13:11avec ma mère
00:13:12qu'elle me donne
00:13:12une certaine somme
00:13:13pour me réparer,
00:13:14justement,
00:13:15pour...
00:13:15D'accord.
00:13:16Mais voyez,
00:13:17Anne-Marie,
00:13:18ce que vous racontez,
00:13:20ça montre bien
00:13:21que l'inceste,
00:13:23votre mère,
00:13:23ne vous croit pas,
00:13:24et malgré tout,
00:13:25vous vous occupez
00:13:26de votre mère,
00:13:27ce qui montre déjà
00:13:27toute l'ambivalence,
00:13:29alors que vous auriez pu
00:13:30partir dans un rejet
00:13:32de votre mère
00:13:33qui, quand même,
00:13:34vous a,
00:13:35j'allais dire,
00:13:37réabimé.
00:13:40Donc,
00:13:41il y a quelque chose
00:13:41déjà d'important
00:13:42à comprendre.
00:13:44Et ensuite,
00:13:45la rivalité
00:13:46avec votre sœur,
00:13:47c'est pareil.
00:13:48Votre sœur,
00:13:49elle est aussi
00:13:50dans une ambivalence
00:13:51émotionnelle,
00:13:54dramatique.
00:13:55Bruno Clavier,
00:13:55qu'est-ce que...
00:13:56Ce que je veux dire,
00:13:57déjà,
00:13:57sur la question
00:13:58de la parole,
00:13:59moi,
00:14:00les patients et patientes
00:14:02que j'en reçois,
00:14:03je leur dis toujours,
00:14:03vous parlez dans la famille
00:14:04si vous en avez envie.
00:14:06Il n'y a pas d'obligation
00:14:07de parole dans la famille.
00:14:08C'est parce qu'on en a besoin
00:14:09qu'on parle.
00:14:10Des personnes
00:14:11ne parlent pas.
00:14:14Il faut que la personne
00:14:15en a besoin.
00:14:15Est-ce que c'est de la justice
00:14:16pour elles ou pas ?
00:14:17En général,
00:14:18ceux qui parlent,
00:14:19c'est qu'ils ont besoin
00:14:19de justice,
00:14:21mais c'est eux
00:14:21qui décident.
00:14:22On ne va pas dire
00:14:22pour eux,
00:14:23faites-le ou ne le faites pas.
00:14:26Mais moi,
00:14:26je pense juste
00:14:27à quelque chose,
00:14:27comme c'est anonyme,
00:14:29votre sœur,
00:14:30elle est peut-être
00:14:31concernée quand même
00:14:31par votre père.
00:14:33Non, non,
00:14:33pas du tout.
00:14:34Pas du tout ?
00:14:35Non, non,
00:14:36pas du tout.
00:14:36Et puis même...
00:14:38Excusez-moi,
00:14:38pas du tout,
00:14:39ça veut dire...
00:14:40Pourquoi ça ne serait
00:14:41pas du tout ?
00:14:43Ben,
00:14:43ce n'est pas du tout
00:14:44la place dans l'histoire.
00:14:46C'est-à-dire qu'en fait,
00:14:47ma mère m'a signifié
00:14:49que à un moment donné,
00:14:50c'était peut-être un peu
00:14:50de sa faute,
00:14:51parce que quand ma mère
00:14:52a eu ma sœur,
00:14:53elle a dit à mon père,
00:14:54moi,
00:14:54je ne veux plus...
00:14:56Avec toi,
00:14:56c'est bon,
00:14:57j'ai deux enfants
00:14:58et quelque part,
00:14:59j'étais celle sortie.
00:15:00Oui,
00:15:01mais ça ne veut pas dire
00:15:02qu'il n'a pas un peu
00:15:03tripoté votre sœur.
00:15:04J'en ai discuté avec elle
00:15:07et qu'il y a des conséquences
00:15:09dans sa vie.
00:15:10Excusez-moi,
00:15:10il y a quelque chose
00:15:11qui s'appelle l'amnésie.
00:15:13Moi,
00:15:13je travaille beaucoup dessus.
00:15:14Il y a tellement d'amnésie
00:15:15dans toutes les familles.
00:15:16Et puis,
00:15:16il y a une deuxième règle,
00:15:18il est rare qu'un prédateur
00:15:19ait qu'une victime.
00:15:21Oui,
00:15:22mais je ne pense pas
00:15:23parce qu'en fait,
00:15:23ma mère lui a dit
00:15:25d'arrêter.
00:15:26Ma mère,
00:15:26pour le coup,
00:15:27quand elle disait quelque chose,
00:15:29mon père obtempérait.
00:15:30Et en fait,
00:15:31j'ai bien vu
00:15:32dans la relation
00:15:32avec ma sœur,
00:15:34c'est l'inverse
00:15:34qui s'est passé.
00:15:35Excusez-moi,
00:15:35mais votre mère,
00:15:36il y a quelque chose
00:15:37que je ne comprends pas.
00:15:37Vous dites que vous parlez
00:15:38à votre mère
00:15:39et tout d'un coup,
00:15:40vous nous dites
00:15:41que votre mère a dit
00:15:42à votre père d'arrêter.
00:15:43Donc,
00:15:43ça veut dire qu'elle le savait.
00:15:45C'est ce que je vous ai dit
00:15:46quand vous avez parlé.
00:15:47Mais non seulement,
00:15:48oui,
00:15:48bien sûr.
00:15:49Elle le savait,
00:15:50donc ce n'est pas simplement
00:15:51que vous en avez parlé.
00:15:52Non seulement elle le savait,
00:15:53mais elle vous a jeté
00:15:54d'une certaine manière
00:15:55plus ou moins inconsciente,
00:15:57on va lui accorder ça,
00:15:58mais dans les bras
00:15:59de votre père
00:15:59pour être tranquille sexuellement.
00:16:02Ce qui est malheureusement...
00:16:04Et c'est pour ça
00:16:04qu'évidemment,
00:16:06elle ne pouvait pas écouter
00:16:07et entendre votre parole.
00:16:09Vous regrettez
00:16:09de lui avoir parlé
00:16:10à l'époque,
00:16:11finalement,
00:16:12Anne-Marie ?
00:16:13Jusque-là,
00:16:15je ne regrettais pas,
00:16:16mais comme je pense beaucoup
00:16:17à tout ça,
00:16:17une répercussion énorme
00:16:19que ça a dans ma vie,
00:16:19ce n'est pas que je regrette,
00:16:21c'est que je me dis
00:16:21que je comprends pourquoi
00:16:23après mon père,
00:16:23en plus,
00:16:24m'a maltraitée,
00:16:24et clairement,
00:16:25elle est venue me frapper
00:16:26moi et pas ma soeur.
00:16:27Je pense que mon père,
00:16:28en plus,
00:16:28m'en a voulu.
00:16:29Si réellement,
00:16:30ma mère lui a dit après
00:16:31« Oui,
00:16:33Anne-Marie m'a raconté ça,
00:16:34tu arrêtes tout de suite,
00:16:35tu ne recommences pas. »
00:16:36Mon père,
00:16:37en plus,
00:16:38a dû m'en vouloir
00:16:38en se disant
00:16:39« En plus,
00:16:39je ne peux même pas
00:16:40faire mon truc tranquille »
00:16:41et vraiment,
00:16:42j'ai été massacrée.
00:16:43Et par rapport à ma soeur,
00:16:44je me rappelle d'une scène
00:16:45qui a verrouillé
00:16:46tout le scéma familial
00:16:47et qui lui a donné
00:16:49les pleins pouvoirs.
00:16:50Je me rappelle d'une scène
00:16:50où on se chamaillait
00:16:51toutes les deux.
00:16:52Et ma soeur a dit
00:16:54à ma mère
00:16:54que c'était moi
00:16:55qui avais commencé,
00:16:56ce qui était
00:16:56complètement faux.
00:16:59On se chamaillait
00:16:59toutes les deux,
00:17:00personne n'avait commencé.
00:17:01Et je me suis retrouvée
00:17:02maltraitée devant ma soeur
00:17:04avec mon père
00:17:04qui me disait
00:17:05« C'est moi qui t'ai créée,
00:17:06j'ai le droit de te tuer,
00:17:07dis pardon à ta soeur
00:17:08à genoux. »
00:17:09Anne-Marie,
00:17:10je crois que vous...
00:17:13C'est normal
00:17:14que vous n'alliez pas bien
00:17:15avec tout ce que vous avez traversé.
00:17:17Moi,
00:17:17ce que j'ai quand même
00:17:18envie de vous dire,
00:17:18je crois que vous êtes vraiment
00:17:20dans une famille
00:17:21tellement toxique
00:17:22qu'il faut partir
00:17:22et qu'il faut couper les ponts
00:17:24avec cette famille
00:17:26parce que sinon...
00:17:26Je ne peux même pas
00:17:27puisqu'on porte plainte.
00:17:28Là, la curatrice m'a dit
00:17:30que ma soeur
00:17:30avait fait demander...
00:17:31J'entends bien,
00:17:33mais que vous soyez obligée
00:17:35de vous défendre,
00:17:36c'est une chose,
00:17:37mais il faut couper les liens
00:17:39le plus possible,
00:17:40me semble-t-il,
00:17:40avec cette famille
00:17:41parce que là,
00:17:42vous êtes...
00:17:45Ils sont tous contre vous.
00:17:48Ah oui, oui,
00:17:49complètement,
00:17:49mais du coup,
00:17:50ma question à moi,
00:17:51ce serait peut-être
00:17:53à bonnes occasions,
00:17:53c'est quel acte...
00:17:56Parce que pour le coup,
00:17:57quel acte pourrait vraiment
00:17:59être libérateur ?
00:18:01En fait,
00:18:02à chaque fois que je parle,
00:18:03que je m'exprime,
00:18:04c'est l'inverse.
00:18:04On se sent tout contre moi,
00:18:06donc c'est par la parole,
00:18:07je vois que ça ne marche pas.
00:18:08Moi,
00:18:08j'aimerais rendre juste...
00:18:10Enfin,
00:18:11à un moment donné,
00:18:11quand même,
00:18:12qu'il y ait quelque chose
00:18:13qui arrête ce processus,
00:18:16ce déferlement,
00:18:18ce déchaînement,
00:18:19je ne sais pas.
00:18:20Je ne sais pas
00:18:20qu'est-ce qui pourrait m'aider.
00:18:21C'est-à-dire que je crois
00:18:22que quand c'est comme ça,
00:18:24il faut retourner sur soi-même.
00:18:27On n'a pas le choix
00:18:27que vous n'allez pas
00:18:27transformer votre famille.
00:18:29Mais ce qu'il faut,
00:18:29c'est à ce moment-là
00:18:31se transformer.
00:18:32J'imagine que vous êtes
00:18:33dans un processus thérapeutique.
00:18:35Oui, oui, oui.
00:18:36Enfin,
00:18:37mais je ne vois pas vraiment
00:18:38le déchet,
00:18:38mais oui.
00:18:39Il faut peut-être
00:18:40alors y réfléchir
00:18:41et trouver un bon
00:18:42processus thérapeutique.
00:18:43L'important,
00:18:44c'est déjà
00:18:44de se libérer soi
00:18:45et de sortir
00:18:46de ce mécanisme.
00:18:49Après,
00:18:50vous voyez bien
00:18:50que d'abord,
00:18:51ils sont plus nombreux
00:18:52que vous
00:18:52et que tout le monde
00:18:53est enfermé
00:18:55dans ses propres histoires.
00:18:56Et c'est très...
00:18:57On ne peut pas changer
00:18:58trop sa famille.
00:18:59C'est un rêve,
00:19:00mais tout le monde
00:19:01rêve de ça,
00:19:02mais ça ne marche pas.
00:19:02Et puis,
00:19:03encore une fois,
00:19:04Anne-Marie,
00:19:04quand on vous a dit
00:19:05que la parole
00:19:06allait vous libérer,
00:19:07ce n'est pas la parole
00:19:08avec votre famille.
00:19:10C'est la parole
00:19:10avec un bon thérapeute
00:19:13ou ici,
00:19:15en témoignant
00:19:15à l'antenne.
00:19:17Vous voyez,
00:19:18ce n'est pas
00:19:19avec votre famille.
00:19:20Votre famille,
00:19:20de toute façon,
00:19:21je ne vois pas.
00:19:22Au contraire,
00:19:23plus vous allez
00:19:25essayer
00:19:26de communiquer
00:19:27avec eux
00:19:27ou de vous exprimer,
00:19:29plus vous allez
00:19:30en prendre
00:19:31plein la figure.
00:19:33Je pensais
00:19:33à la justice,
00:19:34en fait.
00:19:35Là,
00:19:35je n'ai plus d'espoir
00:19:35du tout
00:19:36de convaincre
00:19:37ma famille.
00:19:38Justement,
00:19:39la justice
00:19:39n'est jamais familiale.
00:19:41La justice,
00:19:42elle est collective.
00:19:43c'est pour ça
00:19:44que je vous dis
00:19:44comme disait Brigitte,
00:19:46quand vous parlez là,
00:19:47vous avez déjà
00:19:48un bout de justice
00:19:49collective.
00:19:50Il faut qu'on vous entende
00:19:51et dans la famille,
00:19:51si on ne vous entend pas,
00:19:52tant pis.
00:19:54Vous allez la voir ailleurs,
00:19:55cette justice.
00:19:57C'est ça qui est important
00:19:58mais je comprends aussi
00:19:59que pour vous,
00:20:00vous avez envie
00:20:01d'être reconnue
00:20:02par votre famille
00:20:03comme étant la victime
00:20:04et non pas la coupable
00:20:05parce que j'entends bien
00:20:06à quel point
00:20:07on vous met
00:20:07l'étiquette de coupable.
00:20:09Mais c'est eux
00:20:10qui ont tort,
00:20:11c'est vous
00:20:11qui avez raison.
00:20:12Donc c'est...
00:20:13Ah oui, bien sûr.
00:20:14Sauf que si la justice
00:20:15n'étant pas forcément juste,
00:20:17si là, réellement...
00:20:18Non mais là,
00:20:19excusez-moi,
00:20:20excusez-moi Anne-Marie,
00:20:22il faut bien
00:20:23que vous compreniez
00:20:23que ce que vous allez avoir
00:20:25à vous défendre en justice,
00:20:26ça n'a rien à voir
00:20:27avec l'inceste.
00:20:29C'est une question
00:20:29matérielle.
00:20:31Et ne sortez pas de ça,
00:20:32sinon le juge
00:20:33va rien comprendre
00:20:35et risque
00:20:36et risque
00:20:37d'être peut-être
00:20:38influencée
00:20:39par votre soeur
00:20:40qui est peut-être
00:20:40plus manipulatrice
00:20:41que vous.
00:20:42Donc soyez bien clair,
00:20:43là,
00:20:44elle porte plainte
00:20:46pour des questions
00:20:46matérielles.
00:20:47Point.
00:20:48C'est tout.
00:20:48Et le reste,
00:20:50eh bien,
00:20:51c'est avec votre thérapeute
00:20:52ou avec nous
00:20:55de temps en temps
00:20:55quand vous avez envie
00:20:56de vous exprimer.
00:20:57C'est vraiment important
00:20:58que vous fassiez bien
00:20:59la différence
00:20:59parce que là,
00:21:00sinon vous allez
00:21:01vous engluer encore
00:21:04dans cette famille
00:21:05qui est vraiment toxique
00:21:06pour vous.
00:21:07En tout cas,
00:21:08merci de votre témoignage
00:21:09parce que ça montre bien
00:21:10la toxicité
00:21:12d'une famille
00:21:13quand il y a de l'inceste.
00:21:13C'est toxique et complexe.
00:21:15Il est toujours complexe.
00:21:16Terriblement complexe
00:21:16parce qu'évidemment,
00:21:17on ne sait pas trop
00:21:18ce qu'il y a derrière
00:21:19cette accusation
00:21:21de la soeur d'Anne-Marie.
00:21:23Avec Bruno Clavier,
00:21:25aujourd'hui,
00:21:25nous parlons de l'inceste
00:21:26et des abus sexuels
00:21:27et du cataclysme
00:21:29que cela produit
00:21:30sur les victimes
00:21:31et leurs familles.
00:21:32Venez apporter
00:21:32votre témoignage
00:21:330 826 300 300.
00:21:3714h-16h,
00:21:38Brigitte Laé,
00:21:39Sud Radio.
00:21:40C'est pire.
00:21:41Mais en tout cas,
00:21:42moi je l'ai dit
00:21:43parce que j'étais à l'étranger.
00:21:44C'était durant
00:21:45un séjour à l'étranger.
00:21:46Ma mère n'était pas présente.
00:21:47Donc j'ai essayé
00:21:48d'en parler déjà
00:21:49à la personne
00:21:50qui nous hébergeait
00:21:51qui était la soeur
00:21:53de mon père
00:21:53qui en fait
00:21:55a fait me souriant
00:21:56sur tout ce que tu racontes,
00:21:58qui a vraiment minimisé
00:21:59les choses
00:22:00et lors de mon retour
00:22:02en France,
00:22:03j'ai pris une décision radicale
00:22:06et c'est là
00:22:07que c'est difficile.
00:22:09La décision radicale
00:22:10a été la suivante.
00:22:11Dans mon pays,
00:22:11en France,
00:22:12je me suis sentie
00:22:13en sécurité
00:22:13et je n'ai trouvé
00:22:14qu'une seule issue.
00:22:16J'ai fait une fugue.
00:22:17J'étais obligée
00:22:18de partir
00:22:18parce que ma mère
00:22:20ne m'a pas crue.
00:22:21Ma soeur a dit
00:22:21que j'étais folle.
00:22:22je ne savais plus
00:22:24sur qui compter
00:22:25donc j'ai trouvé
00:22:26que cette solution.
00:22:28Ça me paraît
00:22:29une bonne solution
00:22:30de fuir
00:22:30une famille
00:22:32qui justement
00:22:32ne veut pas vous entendre
00:22:33et ne veut pas
00:22:34vous écouter.
00:22:34Oui.
00:22:36Après,
00:22:36il y a les ravages.
00:22:37Les ravages,
00:22:38c'est se retrouver
00:22:39toute seule,
00:22:41demander de l'aide.
00:22:43Heureusement que j'en ai trouvé.
00:22:44Je ne sais pas
00:22:44comment j'ai trouvé cette force.
00:22:46C'est tout le moment
00:22:46que c'est événement
00:22:47finalement
00:22:47que j'ai une soeur vitale
00:22:48incroyable.
00:22:50C'est clair.
00:22:51Mais alors,
00:22:52vous êtes réfugiée où ?
00:22:54Je n'avais pas de refuge.
00:22:56Donc au départ,
00:22:56j'étais dans la rue.
00:22:58Je suis restée
00:22:58longtemps dans la rue
00:22:59et puis un jour,
00:23:00je me suis dit
00:23:01je sais qu'il existe
00:23:03ce qui s'appelait
00:23:04avant la DAS.
00:23:06Je savais ça
00:23:07avec ma petite 15 ans.
00:23:09Même que je n'avais pas
00:23:10encore 15 ans,
00:23:10je savais ça,
00:23:11que ça existait.
00:23:12Et je savais
00:23:12où c'étaient les bureaux.
00:23:14Et je me suis présentée
00:23:15au bureau
00:23:15et je lui ai dit
00:23:16voilà,
00:23:16je voudrais que quelqu'un
00:23:17fasse quelque chose pour moi.
00:23:19Peut-être même ma soeur,
00:23:19est-ce qu'elle ne peut pas
00:23:20m'adopter entre guillemets
00:23:21ou me recueillir comme tutrice
00:23:23parce qu'elle est un peu plus âgée
00:23:24que moi.
00:23:24Elle était à peine majeure.
00:23:26Ils ont dit
00:23:27que j'allais étudier
00:23:28mon cas
00:23:29mais que ça paraissait
00:23:29un peu trop jeune
00:23:30pour qu'on puisse
00:23:31devenir ma tutrice.
00:23:33Donc à partir de là...
00:23:35Et vous avez raconté
00:23:36à la DAS
00:23:37que vous aviez été abusée
00:23:38par votre père ?
00:23:39Je n'ai pas été
00:23:40assez courageuse
00:23:41entre guillemets
00:23:41à ce moment-là
00:23:42pour tout raconter.
00:23:44J'ai dit
00:23:45que j'avais été abusée
00:23:46sans donner de détails
00:23:47et puis j'ai dit
00:23:48qu'il y avait
00:23:49beaucoup de violence
00:23:49ce qui était vrai aussi
00:23:50parce qu'il y avait
00:23:50beaucoup de violence.
00:23:52Mon père était très violent
00:23:52avec ma mère,
00:23:54ma soeur et moi.
00:23:56J'ai un frère
00:23:56mais lui il a subi
00:23:58sans rien dire.
00:24:00Il ne pouvait rien faire
00:24:01il était trop jeune.
00:24:03Aujourd'hui
00:24:03il n'est pas bien du tout.
00:24:05Toute cette colère
00:24:06il a gardé en lui
00:24:07et c'est très compliqué.
00:24:10Mais bon
00:24:10aujourd'hui
00:24:10je ne suis pas là
00:24:11pour parler de lui
00:24:11malheureusement
00:24:12je suis là pour parler de moi.
00:24:13Et moi
00:24:15j'ai essayé
00:24:15par rapport à l'auditrice
00:24:17précédente
00:24:18de faire jouer
00:24:19la justice
00:24:19mais pas comme
00:24:21on l'imagine.
00:24:22En fait
00:24:22la seule solution
00:24:23que j'ai trouvée
00:24:24quand j'ai eu 18 ans
00:24:25j'ai décidé
00:24:27de changer mon identité
00:24:28à savoir
00:24:30mon prénom
00:24:30j'ai changé
00:24:32un certain nombre
00:24:33parce que j'avais
00:24:34plusieurs noms de finis
00:24:35un peu qui s'accolèrent
00:24:36un nom composé
00:24:37on va dire
00:24:37j'ai gardé quand même
00:24:39le nom de mon père
00:24:40jusqu'à
00:24:41il y a peu
00:24:42et il y a peu
00:24:44j'ai demandé
00:24:45à changer
00:24:45et à carrément
00:24:47le changer
00:24:47et ça a été accordé
00:24:49sans problème
00:24:49par décret.
00:24:50c'est très symbolique
00:24:52bravo
00:24:53exactement
00:24:54je ne sais pas si ça peut
00:24:57aider quelqu'un
00:24:57ce n'est pas simple
00:24:58peut-être qu'aujourd'hui
00:24:59c'est plus évident
00:25:00les changements d'identité
00:25:01avec notamment
00:25:02les personnes
00:25:03qui changent de sexe
00:25:04aujourd'hui c'est très
00:25:05acidité
00:25:06moi j'en ai vraiment
00:25:07ballé
00:25:07et à chaque fois
00:25:08c'est quand même
00:25:09quelque chose
00:25:10qui me revient
00:25:10par exemple
00:25:11ma fille va bientôt
00:25:12se marier
00:25:13elle a demandé
00:25:13à l'écrit
00:25:14d'acte de naissance
00:25:15dessus
00:25:15il y avait encore
00:25:15mon ancien nom
00:25:16alors que j'avais fait
00:25:17toutes les démarches
00:25:18et hop
00:25:20il a fallu recommencer
00:25:21encore
00:25:21et dire pourquoi
00:25:23je ne m'appelais plus
00:25:23comme ça
00:25:24quel décret
00:25:25il y a toujours
00:25:26des démarches
00:25:27je ne sais pas
00:25:28pourquoi
00:25:28c'est si dur
00:25:29peut-être que
00:25:30Bruno Clavier
00:25:30pourrait me dire
00:25:31là c'est plus
00:25:32au niveau juridique
00:25:34je ne suis pas juriste
00:25:36là je pense que
00:25:37c'est dur
00:25:37au niveau juridique
00:25:38mais s'il y a
00:25:39un commentaire
00:25:40à faire
00:25:41c'est que
00:25:41les lois
00:25:42suivent les personnes
00:25:43suivent la psychologie
00:25:44générale
00:25:45je dirais
00:25:45et ce n'est pas encore
00:25:47acquis tout ça
00:25:48vous voyez bien
00:25:49votre parcours
00:25:50terrible
00:25:51puis vous étiez
00:25:52en danger
00:25:53dès que vous avez
00:25:53fait la fugue
00:25:55est-ce qu'il vous est
00:25:56arrivé des malheurs
00:25:57parce qu'une fille
00:25:58toute seule
00:25:58dans la rue
00:25:59de 14 ans
00:26:00c'est terrible
00:26:01je crois
00:26:03que j'ai été
00:26:05protégée
00:26:06quelque part
00:26:07sûrement
00:26:08je pense que
00:26:10ce qui vous a protégé
00:26:11Marie-Lou
00:26:11c'est votre
00:26:12force de vie
00:26:15vous savez
00:26:16dans la rue
00:26:18on va plutôt
00:26:18agresser
00:26:19les personnes
00:26:20fragiles
00:26:20et on entend
00:26:21cette force
00:26:22de vie
00:26:22qui de toute façon
00:26:23il fallait une force
00:26:24de vie
00:26:24pour à 14 ans
00:26:25décider de fuguer
00:26:27pour à 15 ans
00:26:29oser
00:26:30aller frapper
00:26:31aux portes
00:26:31de la DAS
00:26:32moi je pense
00:26:32que c'est ça
00:26:33qui vous a protégé
00:26:34c'est cette force
00:26:34de vie
00:26:35qui était en vous
00:26:36et qui est toujours
00:26:36en vie
00:26:37d'ailleurs
00:26:37on l'entend
00:26:37même
00:27:07d'ailleurs
00:58:19dans votre famille aussi, Isabelle.
00:58:22Mais de toute façon, ça vous fera du bien,
00:58:26quoi que vous découvriez, parce que vous allez avancer.
00:58:28Juste, je vous dis, c'est une phrase rare chez les hommes,
00:58:31c'est plutôt les femmes qui disent ça,
00:58:33donc ça, c'est souvent un signe qu'il a lui-même été abusé.
00:58:36Vous voyez, par exemple.
00:58:38C'est ça, étendre la connaissance sur la famille.
00:58:40Je vous dis, c'est très rare chez les hommes, de dire ça.
00:58:43C'est vrai.
00:58:44Alors que je l'ai beaucoup entendu chez les femmes.
00:58:47Merci Isabelle, et bon courage.
00:58:48J'en fais une petite pause, et on se retrouve dans un instant.
00:58:53Venez apporter votre témoignage et réagissez à l'émission
00:58:56en appelant dès maintenant le 0 826 300 300.
00:59:01On continue avec Bruno Clavier
00:59:04à mettre de la lumière dans les familles
00:59:07pour que peut-être il y ait moins d'inceste.
00:59:11C'est Philippe qui est avec nous,
00:59:13et je pense que c'est en tant que papa que vous témoignez.
00:59:16Bonjour Philippe.
00:59:17Oui, bonjour Brigitte, bonjour Bruno.
00:59:20Oui, moi je témoigne en tant que papa
00:59:23parce que j'ai découvert le viol de ma fille
00:59:26en lui faisant un shiatsu.
00:59:29Donc j'ai travaillé, donc à préparer un examen,
00:59:33je dirais pour être avocate,
00:59:35et en lui faisant un shiatsu pour la détente par rapport au stress,
00:59:39je dirais au niveau de son bassin,
00:59:41donc mes mains m'ont parlé,
00:59:43et j'ai posé la question à ma fille en lui disant
00:59:45mais Auriane, qu'est-ce qui s'est passé au niveau de ton bassin ?
00:59:48Et là j'ai ma fille qui gentiment s'est mise à pleurer d'un seul coup
00:59:55et m'a avoué qu'elle avait été violée par son cousin à l'âge de 14 ans
01:00:00alors qu'elle en avait 21.
01:00:02Donc moi j'ai découvert ça...
01:00:05Qu'il en avait 21 ?
01:00:08Ma fille avait 21 ans quand j'ai découvert ça.
01:00:12D'accord, mais elle avait 14 ans, d'accord.
01:00:17Exactement.
01:00:17D'accord, ok.
01:00:20Exactement, et ça avait été caché
01:00:24et il n'y avait que sa maman qui le savait
01:00:27et ça m'avait été complètement caché.
01:00:29Donc c'est en lui faisant ce soin-là...
01:00:31Parce qu'on avait peur de votre réaction, j'imagine.
01:00:36Alors on avait peur de ma réaction
01:00:38et c'est exactement ce que disait Bruno tout à l'heure
01:00:41sur cette notion de loyauté.
01:00:44C'est-à-dire qu'il y a eu du côté de mon ex-femme
01:00:46puisqu'il y a eu un divorce depuis ce temps-là,
01:00:50ce qui s'est passé c'est que la loyauté familiale, je dirais...
01:00:55Vis-à-vis de ce cousin ?
01:00:57Vis-à-vis de sa maman, vis-à-vis de son cousin,
01:00:59vis-à-vis de ses tantes, puisque ça s'est passé
01:01:01chez une de ses tantes en Afrique
01:01:03et c'est le fils d'une autre de ses tantes.
01:01:06Donc la loyauté familiale l'a vraiment joué.
01:01:10Tante maternelle donc, vous voulez dire tante maternelle ?
01:01:13Tout à fait, tout à fait.
01:01:15Oui, c'était les deux sœurs.
01:01:17Il avait quel âge ce cousin quand votre fille a 14 ans ?
01:01:20Il avait exactement 15 ans.
01:01:22D'accord, ok.
01:01:24Il avait 15 ans, Oriane avait 14 ans,
01:01:27donc j'en ai rien su et elle n'en a parlé à sa maman
01:01:32qu'après un certain nombre d'années.
01:01:34Donc tout le travail actuellement que j'essaye de proposer
01:01:38à ma fille en termes de reconstruction par rapport à ça,
01:01:42c'est justement de pouvoir se faire suivre par un thérapeute
01:01:44pour en parler, pour l'aider.
01:01:48Oui, encore une fois, quand elle en aura envie, soyez...
01:01:54Tout à fait, tout à fait.
01:01:55Non, non, mais je la laisse, c'est elle qui doit gérer ça.
01:01:59La seule chose en tant que papa...
01:02:01Mais justement, elle a 21 ans,
01:02:03donc quels seraient les symptômes qui montrent qu'elle ne va pas bien ?
01:02:08Non, aujourd'hui, ce qui s'est passé,
01:02:10aujourd'hui, donc elle a 25 ans,
01:02:12donc ce qui se passe, moi j'ai découvert ça quand elle avait 21 ans,
01:02:15aujourd'hui elle a 25 ans.
01:02:16Qu'est-ce qui s'est passé entre-temps ?
01:02:19C'est que par rapport à son futur métier d'avocate,
01:02:21elle s'est retranchée derrière les études,
01:02:24je dirais, comme on pourrait dire, à fond.
01:02:28C'est-à-dire qu'elle a mis tout le reste de côté
01:02:30et elle ne s'est concentrée que sur ses études.
01:02:34D'accord.
01:02:34Et moi, ce que j'ai peur en tant que papa,
01:02:36c'est qu'à un moment donné, tout va ressortir.
01:02:39Tout ce qu'elle a vécu va ressortir,
01:02:42il va falloir qu'elle en parle.
01:02:44Déjà, c'est ressorti, puisqu'elle en a parlé à sa mère,
01:02:46elle vous l'a dit,
01:02:50donc c'est toujours pareil.
01:02:54La difficulté, c'est de se dire,
01:02:55est-ce qu'elle a mis de côté sa vie sentimentale,
01:02:58affective, sexuelle, à cause de ça,
01:03:00ou est-ce que c'est parce qu'elle veut réussir dans sa vie professionnelle ?
01:03:06Exactement.
01:03:08Mais ce qui est très délicat, vous voyez,
01:03:10pour un papa, c'est qu'il y a certaines choses
01:03:12qu'on peut aborder,
01:03:13il y en a d'autres qu'on ne peut pas tellement aborder.
01:03:15Sur sa vie sexuelle et tout,
01:03:16c'est plus à quelqu'un d'en parler.
01:03:18C'est pas à vous, ça c'est évident.
01:03:23Exactement.
01:03:24Donc, vous avez, elle,
01:03:25il faut qu'elle en parle à un thérapeute
01:03:27pour justement l'aider par rapport à ça.
01:03:30Et moi, par contre, en tant que papa,
01:03:32vous avez une culpabilisation qui se fait
01:03:34en disant, mais pourquoi je ne m'en suis pas ?
01:03:35Bien sûr.
01:03:37On a ce double phénomène,
01:03:39on a le phénomène de l'enfant
01:03:40vers qui on va découvrir
01:03:42que cet enfant a été violé,
01:03:44garçon ou fille,
01:03:46et nous, en tant que parents,
01:03:47je dirais, hommes ou femmes,
01:03:50on va s'apercevoir de la trahison
01:03:51qui a été faite,
01:03:53et on s'en aperçoit souvent trop tard.
01:03:56Est-ce qu'elle suit une thérapie depuis ?
01:03:58Est-ce qu'elle suit une thérapie depuis ces quatre ans ?
01:04:00Non, pas pour l'instant.
01:04:01Non, c'est ça.
01:04:01Oui, c'est ça.
01:04:04Ce qu'on pouvait faire,
01:04:05c'est lui,
01:04:06c'est toujours pareil,
01:04:07on tend toujours une planche de salut,
01:04:09même à ses enfants,
01:04:11mais lui,
01:04:12dès qu'il y a quelque chose qui ira un peu mal,
01:04:13de lui dire,
01:04:14tu sais, quand même,
01:04:15ça a de l'importance,
01:04:16ça serait peut-être bien quand même
01:04:17que tu travailles un peu là-dessus.
01:04:20Exactement.
01:04:20C'est ça.
01:04:21C'est exactement ça.
01:04:22J'ai la chance d'avoir pratiqué le shiatsu,
01:04:28de pouvoir aborder ça.
01:04:31De toute façon,
01:04:32vous voyez bien...
01:04:32Comme dit le chien au doule.
01:04:33Oui, oui,
01:04:34non mais c'est bien sûr,
01:04:35c'est son corps,
01:04:36vous voyez bien si ça fonctionne bien ou pas,
01:04:39et visiblement,
01:04:39ça a l'air de fonctionner,
01:04:41son corps n'a pas de maladies,
01:04:44notamment auto-immunes,
01:04:45ou des choses comme ça,
01:04:46mais ça peut arriver à un moment ou à un autre,
01:04:49mais encore une fois,
01:04:52c'est ça qui est difficile,
01:04:53c'est que peut-être,
01:04:54pour l'instant,
01:04:55elle n'a pas envie d'aller creuser,
01:04:59d'aller mettre...
01:05:02Il faut qu'il y ait du temps en même temps,
01:05:04il lui faut du temps,
01:05:05et puis il y a quelque chose qui est assez positif,
01:05:07c'est le fait que c'est votre relation,
01:05:08puisque quelque part,
01:05:10vous faites surgir quelque chose en elle,
01:05:12et elle vous le dit,
01:05:13de façon assez claire,
01:05:15c'est plutôt bon signe,
01:05:16je pense que dans peu de temps,
01:05:18je ne serais pas étonné
01:05:19que vous ayez à nouveau un contact,
01:05:22pour que vous puissiez l'aider,
01:05:23peut-être lui trouver une bonne adresse de psy,
01:05:25ou quelque chose comme ça,
01:05:26une bonne méthode.
01:05:27Exactement,
01:05:28et c'est la chance,
01:05:29c'est la chance quelque peu que j'ai,
01:05:32c'est de l'avoir découvert par ce moyen-là,
01:05:35c'est-à-dire que là,
01:05:35ce n'était plus le papa avec qui a discuté,
01:05:39c'était quelque peu,
01:05:41papa qui me fait un soin,
01:05:43et je lâche prise,
01:05:44et c'est la chance que j'ai eue,
01:05:46c'est de le découvrir comme ça.
01:05:47Oui,
01:05:47et qu'elle ait pu vous en parler,
01:05:49parce qu'elle aurait pu très bien se bloquer,
01:05:51et puis rien vous dire,
01:05:52c'est parce qu'elle a confiance en vous,
01:05:54donc c'est pour ça que je vous dis,
01:05:55qu'il y a quand même quelque chose de positif,
01:05:57elle a confiance en vous,
01:05:58et comme a dit Boisite,
01:06:00il faut respecter la volonté de votre fille,
01:06:03vous l'aideriez en temps voulu,
01:06:05l'important c'est d'être là,
01:06:06quand nos enfants ont besoin de nous,
01:06:08pas d'être là coûte que coûte,
01:06:11c'est quand ils nous demandent,
01:06:12on doit être là.
01:06:13Tout en faisant attention à une chose,
01:06:15Bruno, si je peux me permettre,
01:06:17c'est que nous aussi,
01:06:19il faut que l'on prenne de la hauteur,
01:06:22en tant que parent,
01:06:23je dirais homme ou femme,
01:06:24parce que lorsque vous vous prenez,
01:06:26je dirais cette bombe nucléaire,
01:06:27qui vous arrive en pleine figure,
01:06:29d'accord,
01:06:30nous on peut avoir aussi différentes réactions,
01:06:33en tant que parent,
01:06:34on peut avoir une réaction de violence,
01:06:36non pas vis-à-vis de notre enfant,
01:06:38mais vis-à-vis de la partie adverse,
01:06:39c'est-à-dire que moi,
01:06:41je saurais très bien pu être mon ex-femme,
01:06:43ou avoir des actes de violence,
01:06:44en disant,
01:06:45mais comment tu ne m'en as pas parlé,
01:06:46pourquoi tu ne m'en as pas parlé,
01:06:49pourquoi tu soutiens ta famille,
01:06:50c'est ce que vous disiez tout à l'heure,
01:06:52sur cette notion de loyauté,
01:06:53on se prend,
01:06:55la personne en face,
01:06:56comme moi je l'ai pris,
01:06:57on se prend en face,
01:06:59une famille loyale,
01:07:01à ce qui s'est passé,
01:07:02et votre enfant aussi,
01:07:03c'est-à-dire que l'enfant ne va pas,
01:07:05dénigrer sa mère,
01:07:06ne va pas dénigrer ses tantes,
01:07:08vous voyez ?
01:07:09Et ça,
01:07:10c'est pour la personne qui reçoit ça en face,
01:07:12c'est aussi relativement très dur,
01:07:15parce que,
01:07:15à qui on en parle ?
01:07:17Oui,
01:07:18mais quand on fait du shiatsu,
01:07:19on apprend à gérer sa colère,
01:07:20Philippe.
01:07:21C'est ce que j'ai fait,
01:07:22c'est une très bonne école,
01:07:25je conseille à tout le monde,
01:07:26de prendre des cours de shiatsu.
01:07:28Oui,
01:07:29qu'est-ce que vous voulez ?
01:07:30Merci Michel.
01:07:31Merci,
01:07:32oui,
01:07:32bien sûr,
01:07:32merci Michel.
01:07:33Merci à vous Philippe,
01:07:34en tout cas,
01:07:35merci beaucoup.
01:07:37On fait une petite pause,
01:07:38et on continue dans un instant sur Sud Radio,
01:07:400826 300 300,
01:07:42si vous voulez prendre la parole.
01:07:43Vous voulez parler à Brigitte Laé ?
01:07:470826 300 300.
01:07:5014h16,
01:07:51Brigitte Laé,
01:07:52Sud Radio.
01:07:54Bruno Clavier est avec nous,
01:07:56psychologue,
01:07:56clinicien,
01:07:57psychanalyste.
01:07:58Pourquoi l'inceste ne fait pas de bruit ?
01:08:00C'est ce dont on parle aujourd'hui,
01:08:02et pourquoi ça ne fait pas de bruit dans les familles ?
01:08:05Ça ne fait peut-être pas de bruit,
01:08:06mais ça fait des ravages,
01:08:07en tout cas,
01:08:07on l'entend depuis le début de l'émission.
01:08:10Eric est avec nous maintenant,
01:08:11merci Eric de prendre la parole.
01:08:14Oui,
01:08:15bonjour Brigitte,
01:08:16et bonjour Bruno.
01:08:16Bonjour.
01:08:17Donc j'avais déjà eu l'occasion de discuter avec vous,
01:08:19il y a un mois,
01:08:19je ne sais pas si vous vous souvenez,
01:08:20sur le même thème.
01:08:22Alors là,
01:08:23tout de suite non,
01:08:24mais je suppose que quand vous allez nier les détails,
01:08:27on va s'en souvenir.
01:08:27Ça va revenir,
01:08:28donc j'ai été abusé tout petit,
01:08:30enfin je n'ai pas de souvenir précis,
01:08:32mais j'ai des flashs par ma mère,
01:08:33et ensuite,
01:08:34très probablement par ma soeur aînée,
01:08:37et c'est d'ailleurs Bruno qui m'a aidé à prendre conscience de ça,
01:08:40parce que je vous avais raconté que ma mère avait été très probablement,
01:08:44enfin sûrement abusée par un oncle,
01:08:46et très probablement par son père,
01:08:47donc mon grand père,
01:08:48que je n'ai pas connu,
01:08:49mais que ma soeur a connu,
01:08:51quand elle était petite,
01:08:52et Bruno m'a fait remarquer que dans une famille,
01:08:54c'était effectivement transgénérationnel,
01:08:56mais qu'il y avait des fortes probabilités
01:08:58pour que ma soeur a été abusée par son grand-père,
01:09:03par notre grand-père,
01:09:05et qu'elle ne s'en souvienne plus,
01:09:07et ensuite,
01:09:08qu'elle ait abusé de moi,
01:09:10parce qu'on était dans un rapport étant petit,
01:09:12où elle me détestait en fait,
01:09:13et elle était très jalouse de moi,
01:09:15et je pense que ma mère aussi,
01:09:17je pense,
01:09:18a abusé de moi,
01:09:18parce qu'elle est devenue un peu,
01:09:20qu'elle avait vécu ça,
01:09:21puis après ça a été amplifié,
01:09:24quand elle s'est mariée tardivement,
01:09:26à 35 ans avec mon père,
01:09:27elle pensait avoir épousé le prince charmant,
01:09:29et en fait,
01:09:30le prince charmant s'est révélé être un,
01:09:32on va dire un sale type,
01:09:33qu'il a laissé se débrouiller avec trois enfants,
01:09:37et qui lui,
01:09:37il était chauffeur routier international,
01:09:39il était absent quasiment toujours,
01:09:42il avait très probablement un tas de maîtresses sur les routes,
01:09:46parce que c'était un tédicteur,
01:09:47et il a laissé ma mère,
01:09:49donc il y a quelques années,
01:09:51elle s'est eue,
01:09:52elle avait été éduquée dans une ambiance très rigide,
01:09:55et très judéo-chrétienne,
01:09:56et elle a supporté,
01:09:58mais ça l'a rendu complètement folle,
01:09:59et elle s'est vengée sur moi,
01:10:00et moi j'ai 54 ans,
01:10:04c'est mon analyse,
01:10:05mais il n'y a pas longtemps,
01:10:07j'ai compris que ma soeur,
01:10:09ma soeur c'est pas mystère,
01:10:10mais j'ai compris qu'elle avait été aussi très nuisible à mon égard,
01:10:15alors pendant longtemps,
01:10:15j'avais pensé que c'était mon allié,
01:10:17bref,
01:10:18c'est une famille très toxique,
01:10:20je ne vois plus du tout,
01:10:23après j'ai essayé d'en parler,
01:10:24donc à la mort de mes parents,
01:10:26donc quand j'ai eu 48, 49 ans,
01:10:28il y a eu une espèce de trucs qui sont remontés en moi,
01:10:31je me suis senti libéré par la mort de ma mère,
01:10:35mais en même temps,
01:10:37ça peut paraître dur,
01:10:37mais je me suis vraiment senti libéré,
01:10:39mais en même temps,
01:10:39après j'ai vécu une période de crise,
01:10:42où tout ça est remonté,
01:10:43où j'ai eu besoin d'en parler,
01:10:44c'était l'époque aussi de MeToo et tout ça,
01:10:47donc avant pour un homme,
01:10:48c'était juste impossible d'en parler,
01:10:50j'avais essayé de,
01:10:51à l'âge d'une vingtaine d'années,
01:10:54je m'étais engueulé avec mes parents,
01:10:55ils m'avaient foutu dehors d'ailleurs,
01:10:56à cette époque-là,
01:10:58tôt je suis parti chez mes parents,
01:10:59mais ils m'avaient incité à y retourner,
01:11:01vivre chez eux,
01:11:02pour des économies financières,
01:11:04tout ça,
01:11:04je suis revenu,
01:11:04ça n'a pas duré longtemps,
01:11:05au bout de trois mois,
01:11:05je suis parti avec Partez Finca,
01:11:06parmi les m'ont foutu dehors,
01:11:08et je suis allé voir la police,
01:11:11j'ai eu un petit entretien avec une inspectrice,
01:11:14qui m'a très bien écouté,
01:11:15c'est vieux,
01:11:16ça date,
01:11:16il y a plus de 30 ans,
01:11:18et elle m'a dit,
01:11:19mais monsieur,
01:11:19on ne peut absolument rien faire pour vous,
01:11:21en fait,
01:11:21vous pouvez juste porter plainte aux civils,
01:11:23mais vous allez perdre,
01:11:24et il faudra que vous payiez des frais,
01:11:26et elle a été navrée pour moi,
01:11:29ça se voyait,
01:11:30mais moi je suis sorti de son bureau,
01:11:31en retenant mes larmes,
01:11:32et bon,
01:11:33donc après je me suis tué,
01:11:34pendant 100 ans,
01:11:35après j'ai commencé à,
01:11:37donc quand j'ai eu 48, 49 ans,
01:11:38j'ai voulu en parler,
01:11:39j'ai eu besoin d'en parler,
01:11:40j'ai parlé d'abord à ma famille,
01:11:43pas à ma famille,
01:11:44j'ai jamais pu en parler à mon père et ma mère,
01:11:46sans qu'ils étaient morts,
01:11:47ma soeur,
01:11:47elle,
01:11:48j'ai pu en parler avec elle dès mon adolescence,
01:11:50mon frère aîné,
01:11:52qui a 11 ans de plus que moi,
01:11:53je pensais qu'il avait jamais,
01:11:55donc vous n'avez pas le même père,
01:11:58j'imagine donc,
01:11:59alors mon frère est né,
01:12:01et on a le même père,
01:12:02mais pas la même mère,
01:12:02avec ma mère on a les mêmes parents,
01:12:04d'accord,
01:12:04d'accord,
01:12:05parce que je,
01:12:05comme vous,
01:12:06votre mère s'est mariée à 35 ans,
01:12:08ça collait pas,
01:12:09qu'il y ait 11 ans d'écart,
01:12:11avec la même mère,
01:12:11mon père a vécu longtemps en Afrique,
01:12:13il a eu une première femme,
01:12:14qu'il a eu mon frère,
01:12:17la mère est morte,
01:12:18juste après l'accouchement,
01:12:19des suites de l'accouchement,
01:12:20et ça aussi c'est une histoire un peu sordide,
01:12:23parce que la femme en question était très très jeune,
01:12:25c'est adolescente,
01:12:25bref,
01:12:26ma famille c'est un peu spécial,
01:12:27c'est un peu du lourd quand même,
01:12:28et mon père n'est pas tout blanc du tout dans l'histoire non plus,
01:12:32par contre mon père,
01:12:32je ne pense pas qu'il,
01:12:33enfin je suis même sûr qu'il n'a pas du tout abusé de ma soeur,
01:12:36ce n'était pas du tout le profil.
01:12:37Non, mais c'était un séducteur,
01:12:39il avait toutes les femmes qu'il voulait,
01:12:41il n'avait pas,
01:12:41enfin vous me direz,
01:12:44ça n'empêche pas,
01:12:44il y a des séducteurs qui sont aussi...
01:12:46Oui, mais là,
01:12:46je suis convaincu que non,
01:12:48il adorait ma soeur,
01:12:49mais pas...
01:12:50Moi, il me méprisait profondément,
01:12:52c'est une grande différence,
01:12:53il aimait beaucoup son fils aîné,
01:12:55ma soeur,
01:12:56moi non.
01:12:56Mais vous parliez de votre frère aîné de 11 ans de plus,
01:13:00vous voulez dire quelque chose sur lui,
01:13:01c'est ça ?
01:13:01Alors, un jour,
01:13:02peu après la mort de ma mère,
01:13:04on a eu une réunion,
01:13:05enfin,
01:13:05pas de famille,
01:13:06ma soeur,
01:13:07mon frère et moi,
01:13:08et j'ai voulu aborder un peu le sujet de l'inceste,
01:13:11et tout de suite,
01:13:12j'ai senti qu'il était très très gêné,
01:13:13il a tout de suite changé de conversation,
01:13:15et après j'ai compris,
01:13:16ma soeur m'avait dit que quand elle avait 10 ou 7 ans,
01:13:18lui, il en avait 14,
01:13:2013, 14,
01:13:21et 15,
01:13:22c'est plus,
01:13:22ils ont une quinzaine d'années d'écart,
01:13:24non, moins,
01:13:24ils ont 8 ans d'écart,
01:13:28et ma soeur a 3 ans plus que moi,
01:13:31et puis,
01:13:32en fait,
01:13:33il lui avait demandé de se déshabiller,
01:13:34et de lui montrer un peu ses organes génitaux,
01:13:38et elle l'avait fait avec,
01:13:39elle avait 6 ans,
01:13:41comme ça,
01:13:42aux 5 ans,
01:13:42donc,
01:13:42elle l'a fait sans se poser de questions,
01:13:45et il a bien insisté,
01:13:46il voulait vraiment bien voir,
01:13:47et après,
01:13:48ils n'ont jamais reparlé,
01:13:50évidemment,
01:13:50mais je pense que,
01:13:51lui, du coup,
01:13:51il se sentait plus du côté des abuseurs,
01:13:53et à mon avis,
01:13:53il était au courant de tout,
01:13:55et il se sentait très mal à l'aise,
01:13:56il n'avait pas du tout envie,
01:13:57donc,
01:13:58mon frère,
01:13:59ma soeur aussi,
01:13:59je pense,
01:14:00donc,
01:14:00a été un petit peu,
01:14:01a été légèrement victime d'inceste,
01:14:03peut-être plus que je le crois par mon grand-père,
01:14:06chose nouvelle pour moi,
01:14:07dans mon esprit,
01:14:08mais elle était aussi du côté des abuseurs,
01:14:10vis-à-vis de moi.
01:14:11De toute façon,
01:14:12votre mère,
01:14:12on l'entend bien,
01:14:13elle a été abusée par son père,
01:14:15le grand-père,
01:14:16on voit bien.
01:14:17Très probablement,
01:14:18c'était tout à fait le profil,
01:14:19le père,
01:14:20c'était un type très,
01:14:22petite bourgeoisie,
01:14:23commerçant,
01:14:24breton,
01:14:25très dur,
01:14:25Oui, enfin,
01:14:26ça, vous savez,
01:14:27toutes les classes sociales
01:14:29peuvent être touchées.
01:14:31Oui, tout à fait,
01:14:31mais,
01:14:32enfin,
01:14:32moi,
01:14:32je n'ai pas connu,
01:14:33mais d'après ce qu'on m'a dit,
01:14:34c'était un type très dur,
01:14:36très autoritaire,
01:14:36vraiment,
01:14:38le maître de maison,
01:14:40le chef,
01:14:41et tout le monde devait se taire,
01:14:42sa femme,
01:14:43elle avait juste le droit de se taire,
01:14:44ses enfants aussi,
01:14:45mais ma mère,
01:14:45c'était un peu l'enfant rebelle,
01:14:47c'était la deuxième,
01:14:48et un peu considérée
01:14:49comme un peu la cinglée,
01:14:52enfin,
01:14:52un peu anormale,
01:14:54mais rebelle,
01:14:55et je pense que,
01:14:57enfin,
01:14:57je sais,
01:14:57ouais,
01:14:58c'est quasiment certain,
01:14:59de toute façon,
01:15:00pour qu'elle devienne comme ça,
01:15:01il a bien fallu qu'il lui arrive quelque chose,
01:15:02en tout cas,
01:15:03son oncle,
01:15:03son oncle aura abusé d'elle,
01:15:06ça,
01:15:06j'ai appris après sa mort,
01:15:08par une de ses soeurs,
01:15:10et...
01:15:11Mais là,
01:15:12là encore,
01:15:13Eric,
01:15:13on voit que dans votre famille,
01:15:15ça débloque de partout,
01:15:17c'est un peu ce que je disais
01:15:19d'entrée de l'émission,
01:15:20en disant,
01:15:21quand il y a un inceste,
01:15:22il y en a un peu partout,
01:15:23malheureusement,
01:15:23il n'y en a pas un tout seul isolé,
01:15:24c'est ça que je voulais dire.
01:15:26Alors après,
01:15:26moi,
01:15:27j'ai voulu en parler
01:15:28avec ma famille élargie,
01:15:29en fait,
01:15:29mes tantes,
01:15:30mais,
01:15:31parce qu'à la mort de ma mère,
01:15:32en fait,
01:15:32de mon père,
01:15:33au moment de l'enterrement,
01:15:34j'ai parlé avec une cousine,
01:15:35plus âgée que moi,
01:15:36et elle m'a dit,
01:15:37oui,
01:15:37mais nous,
01:15:38on s'en doutait,
01:15:39en fait,
01:15:39tout le monde s'en doutait,
01:15:40personne n'en parlait,
01:15:41moi,
01:15:41je ne l'en veux pas là-dessus,
01:15:42parce que c'était compliqué d'en parler,
01:15:44mais,
01:15:44moi,
01:15:45après,
01:15:46quand j'ai eu 48,
01:15:4749 ans,
01:15:47que j'ai voulu en parler,
01:15:48on m'a un peu fait comprendre
01:15:49que je les emmerdais,
01:15:50en fait.
01:15:51Ce n'est pas qu'ils m'ont dit,
01:15:52pourtant,
01:15:52c'est des gens,
01:15:53ça,
01:15:53c'est la famille de ma mère,
01:15:54je n'ai jamais eu de sympathie pour eux,
01:15:56ça,
01:15:56c'est bien longtemps
01:15:57que je ne les voyais plus du tout,
01:15:58ça,
01:15:58c'est la famille de mon père.
01:15:59Mais quel était votre but
01:16:01d'en parler ?
01:16:02D'en parler ?
01:16:03Oui.
01:16:03J'avais besoin d'exprimer un peu
01:16:04ma colère,
01:16:06de dire,
01:16:06voilà,
01:16:07parce que moi,
01:16:07j'étais toujours considéré,
01:16:09donc,
01:16:09j'ai été très distant
01:16:10avec toute ma famille élargie
01:16:11pendant des années et des années,
01:16:13plus de 20 ans,
01:16:14là,
01:16:14j'étais revenu un peu vers eux
01:16:15et j'avais envie de leur dire,
01:16:16vous me prenez un peu
01:16:17pour le marginal,
01:16:18le type un peu bizarre,
01:16:19pas très fiable,
01:16:21qui était prépable,
01:16:22qui était absent,
01:16:23qui a eu une vie un peu
01:16:24de patachon aventureuse,
01:16:27enfin,
01:16:28voilà,
01:16:28j'ai vécu dans plusieurs pays,
01:16:30je n'ai jamais eu
01:16:31beaucoup de compagnes,
01:16:32je n'ai pas d'enfants,
01:16:33et donc,
01:16:34voilà,
01:16:35j'avais une mauvaise image
01:16:35et j'ai voulu leur faire comprendre
01:16:37que si j'avais une mauvaise image,
01:16:38si j'avais une vie un peu décalée,
01:16:41chaotique,
01:16:42j'avais des raisons aussi,
01:16:43il y avait des raisons lourdes
01:16:44et il m'a fait comprendre
01:16:46qu'ils le savaient très bien
01:16:47mais qu'ils s'en foutaient en fait
01:16:48et que à l'époque j'en parle,
01:16:49que je les emmerdais,
01:16:50donc là,
01:16:51je n'ai pas apprécié du tout,
01:16:52je n'ai pas apprécié du tout
01:16:53et j'ai envoyé tout le monde
01:16:54sur les roses
01:16:54et j'aurais dit,
01:16:55moi,
01:16:55je ne vous parle plus
01:16:56et j'ai,
01:16:57en plus,
01:16:57j'ai eu une discussion
01:16:58avec ma nièce,
01:16:59donc la fille unique
01:17:00de mon frère aîné,
01:17:02quand elle avait à peu près
01:17:0318 ans,
01:17:04au téléphone,
01:17:05elle me disait,
01:17:07elle me reprochait en fait,
01:17:09elle me disait,
01:17:09mais tu dis du mal
01:17:10de tes parents
01:17:11mais moi,
01:17:11mes grands-parents,
01:17:12je les aimais beaucoup,
01:17:13je dis,
01:17:13écoute,
01:17:13je comprends que tu les as aimés
01:17:15mais moi,
01:17:15j'aimais raison,
01:17:16je lui ai expliqué,
01:17:17je lui ai dit,
01:17:17maintenant,
01:17:18tu es grande,
01:17:18tu peux comprendre,
01:17:19j'ai subi des violences
01:17:21physiques,
01:17:22sexuelles,
01:17:22quand j'étais enfant
01:17:23et donc voilà,
01:17:24c'est pour ça que je les critique.
01:17:27Elle m'a dit,
01:17:27oui,
01:17:27mais tu nous embêtes
01:17:28avec tes histoires,
01:17:29on le sait très bien,
01:17:30tu n'arrêtes pas d'en parler
01:17:31alors que je n'en avais jamais parlé.
01:17:32Et je me suis dit,
01:17:32tiens,
01:17:33c'est curieux qu'elle me dise ça
01:17:34parce que ça peut être que son père
01:17:35qui lui en a parlé,
01:17:36donc mon frère aîné,
01:17:37moi,
01:17:37je n'en avais jamais parlé,
01:17:38je n'en avais jamais parlé à personne
01:17:39et donc voilà,
01:17:41c'était un faux secret,
01:17:42un secret du polycinel
01:17:43mais personne n'en parlait.
01:17:44Donc moi,
01:17:45j'envoyais tout le monde
01:17:45sur les roses,
01:17:46j'ai dit,
01:17:46quand vous aurez juste
01:17:48un mot d'empathie pour moi,
01:17:50je reviendrai vers vous,
01:17:52je ne demande pas grand-chose,
01:17:53je demande juste de dire,
01:17:54on te comprend
01:17:54et on est avec toi
01:17:55et tout,
01:17:57mais ils n'en sont pas capables.
01:17:57Je reviendrai peut-être
01:17:59un jour pour eux,
01:17:59vers eux ou pas.
01:18:00En attendant,
01:18:00c'est dur
01:18:01parce que je me sens seul,
01:18:02je me sens très seul.
01:18:04C'est exactement
01:18:05ce qu'on disait,
01:18:06je ne sais pas
01:18:06si vous écoutiez
01:18:07la première heure,
01:18:07Eric,
01:18:08mais on avait
01:18:09le témoignage
01:18:10de Marie-Lou aussi
01:18:13et c'est vrai
01:18:14que c'est ça
01:18:15qui est compliqué,
01:18:16mais dès qu'on est
01:18:19un peu,
01:18:20entre guillemets,
01:18:21marginal,
01:18:22sans forcément
01:18:23avoir été incestué,
01:18:25on est rejeté
01:18:27par la famille
01:18:28parce que dans la famille,
01:18:29il faut qu'il y ait
01:18:31une seule couleur,
01:18:32il faut qu'il y ait
01:18:32une seule forme,
01:18:33il faut que tout le monde
01:18:35se plie.
01:18:36C'est la loyauté,
01:18:38la fameuse loyauté.
01:18:38La loyauté.
01:18:39Je n'ai pas pu tout entendre
01:18:41parce que je travaille.
01:18:41Non, non,
01:18:42mais je vous en prie,
01:18:42Eric,
01:18:43c'est juste de vous dire
01:18:44que ce que disait Bruno Clavier
01:18:46qui peut vous le redire,
01:18:47il faut que vous créez
01:18:48votre famille de cœur
01:18:49et que vous fassiez le deuil,
01:18:52c'est certes un deuil
01:18:53compliqué,
01:18:55mais c'est compliqué
01:18:56parce que pendant
01:18:5730 ans,
01:18:58j'ai eu dans une autre émission
01:18:59il y a à peu près un an,
01:19:01ou à peu près un an,
01:19:01une émission où vous parliez
01:19:02déjà des abus,
01:19:03tout ça d'inceste,
01:19:04et il y a une femme
01:19:05qui avait utilisé le terme
01:19:07« je me sens comme en prison »
01:19:08et je trouve que ça m'a
01:19:09beaucoup marqué,
01:19:10c'est exactement mon sentiment.
01:19:11Pendant 30 ans,
01:19:12j'ai été en prison,
01:19:13dans une prison mentale,
01:19:14une prison affective,
01:19:16et j'ai eu des amis
01:19:17qui finalement n'en étaient pas,
01:19:19qui plutôt m'utilisaient
01:19:21pour se mettre en valeur.
01:19:22Et donc du coup,
01:19:24là maintenant,
01:19:24j'ai rejeté
01:19:24toute cette bande
01:19:26de gens
01:19:26qui étaient plutôt toxiques
01:19:28pour moi,
01:19:29et c'est pour ça
01:19:30que je me sens seul,
01:19:30mais là,
01:19:30je suis dans une phase
01:19:31où je sens que je vais me reconstruire,
01:19:33il est temps,
01:19:33j'ai 54 ans,
01:19:34donc des fois je me dis
01:19:35« c'est fichu,
01:19:36ma vie est brisée,
01:19:37c'est tout ça,
01:19:38ils m'ont tout cassé,
01:19:39j'ai plus d'espoir,
01:19:40je me sens dans une impasse. »
01:19:42Mais bon,
01:19:43je lutte quand même.
01:19:45Excusez-moi,
01:19:46je vous dirais
01:19:47ce que j'utilisais
01:19:47à Marie-Lou tout à l'heure
01:19:49sur la question
01:19:49de la famille de cœur,
01:19:50c'est que pour la reconstruire,
01:19:52il faut aussi
01:19:52qu'on démonte
01:19:53les mécanismes
01:19:54qu'on a attrapés enfant
01:19:55quand on a été abusé
01:19:56comme ça,
01:19:57et quand on est enfant,
01:19:59après on ne sait plus
01:19:59qu'est-ce qui est bon pour nous
01:20:00ou qu'est-ce qui n'est pas bon.
01:20:02Et après,
01:20:03vous voyez,
01:20:04vous parlez des amis toxiques,
01:20:05des choses comme ça,
01:20:06et reconstruire une famille de cœur,
01:20:07c'est surtout
01:20:08la reconstruire
01:20:09avec d'autres règles,
01:20:10des règles de loi
01:20:11qui ne sont pas
01:20:12les règles de la loi
01:20:13de la famille d'origine.
01:20:15Et la loi,
01:20:16c'est quoi ?
01:20:16C'est qu'est-ce qui est bien
01:20:17pour moi,
01:20:18qu'est-ce qui n'est pas bien
01:20:19pour moi,
01:20:19et qu'est-ce qui est bien
01:20:20pour les autres,
01:20:21qu'est-ce qui n'est pas bien
01:20:21pour les autres ?
01:20:22Et là,
01:20:23on peut construire
01:20:23sa famille de cœur,
01:20:24une nouvelle famille
01:20:25qui n'a plus
01:20:25ses règles tordues
01:20:27dont vous avez parlé,
01:20:28où ça va dans tous les sens,
01:20:29c'est n'importe quoi.
01:20:31C'est la perversion totale,
01:20:33s'il n'y a pas de loi,
01:20:34s'il n'y a pas de principe
01:20:35de l'autre.
01:20:36Oui,
01:20:36mais je crois,
01:20:37Éric,
01:20:38que lorsqu'on se dit
01:20:39moi,
01:20:40je n'accepterai plus ça,
01:20:42ça s'appelle
01:20:43le respect de soi,
01:20:45c'est comme ça
01:20:45qu'on peut créer
01:20:46sa famille de cœur
01:20:47et c'est vraiment
01:20:47tout ce que je vous souhaite
01:20:48et puis moi,
01:20:49je voudrais dire
01:20:49que nous,
01:20:50tous ensemble,
01:20:50on forme une famille
01:20:52de cœur
01:20:53et je vous remercie
01:20:55de votre témoignage.
01:20:56On fait une petite pause
01:20:57et on va conclure
01:20:58dans un instant.
01:21:01Demain,
01:21:01avec Claude Parizeau,
01:21:02nous nous demanderons
01:21:03comment donner du sens
01:21:04à sa vie
01:21:05mais surtout aussi
01:21:06comment ne pas s'oublier.
01:21:08Appelez-nous
01:21:090826 300 300.
01:21:1214h16,
01:21:13Brigitte Laé,
01:21:14Sud Radio.
01:21:1614h16,
01:21:17Brigitte Laé,
01:21:18Sud Radio.
01:21:20Eh bien,
01:21:21Bruno Clavier,
01:21:22on aura des hommes
01:21:22aujourd'hui
01:21:23qui témoignent
01:21:24et c'est très bien
01:21:25parce que c'est important,
01:21:26on ne le dit
01:21:27peut-être pas assez,
01:21:28les hommes aussi,
01:21:29et vous en savez quelque chose,
01:21:30les hommes aussi
01:21:31subissent des abus
01:21:32et quand c'est
01:21:34de la part
01:21:35d'une femme,
01:21:36c'est peut-être
01:21:37parfois aussi
01:21:38terriblement difficile.
01:21:40C'est très dévastateur
01:21:41et c'est très difficile
01:21:42à mesurer aussi.
01:21:43D'ailleurs,
01:21:44on s'est aperçu,
01:21:45je pense que c'était
01:21:46un colloque
01:21:46l'année dernière
01:21:47et il y avait des chiffres
01:21:48qui disaient
01:21:48que justement
01:21:49les chiffres sont compliqués
01:21:51dans les abus féminins
01:21:53sur les hommes
01:21:53puisque les hommes
01:21:54ne témoignent pas
01:21:55que c'est de l'abus.
01:21:56C'est-à-dire que
01:21:56il faut un peu
01:21:57les tirer vers du nez
01:21:58pour leur dire
01:21:59vous avez été abusés
01:22:00parce que pour eux
01:22:00ils estiment
01:22:01soit ils ont honte
01:22:01soit ils estiment
01:22:02que ce n'en est pas.
01:22:04Oui, parce qu'ils peuvent
01:22:04avoir eu une érection
01:22:05et donc considérer
01:22:06que finalement
01:22:07ils n'étaient peut-être
01:22:09pas victimes
01:22:11alors qu'une érection
01:22:13ça peut arriver
01:22:14même si on n'a pas envie.
01:22:17Henri, merci d'être
01:22:18avec nous.
01:22:18Bonjour.
01:22:20Oui, bonjour Brigitte.
01:22:22Bonjour Renaud.
01:22:23Bonjour.
01:22:24Je crois que vous voulez
01:22:25évoquer un livre
01:22:26qui parle de la pédophilie
01:22:29des femmes,
01:22:30c'est ça ?
01:22:31Oui, c'est Anne Poiret
01:22:33qui est journaliste
01:22:34qui a reçu plein de prix
01:22:366 ou 7 prix divers et variés
01:22:38parce que c'est une journaliste
01:22:39d'investigation
01:22:40qui a sorti en 2006
01:22:42l'ultime tabou
01:22:44femme pédophile
01:22:46femme incestueuse
01:22:48et il y a eu
01:22:49il y a un reportage
01:22:51dans une vidéo sur Youtube
01:22:52qui fait un peu plus
01:22:53de 9 minutes
01:22:54qui décrive
01:22:57elle est interviewée
01:22:58et en plus
01:22:59sur la même page
01:23:01vous avez un autre reportage
01:23:03avec Martin Nix
01:23:05le docteur Martin Nix
01:23:08de la clinique
01:23:08des Puts de Chaumont
01:23:09qui s'appelle
01:23:09femme pédophile
01:23:10ça existe
01:23:10ça dure 50
01:23:12c'est en plus de 50 minutes
01:23:13Alors je ne sais pas
01:23:15vous connaissez ce livre ?
01:23:17Non, malheureusement non
01:23:19Moi non plus
01:23:19Il est passé un peu
01:23:21sous les radars
01:23:22mais 2006
01:23:22c'est avant
01:23:23avant plein de choses
01:23:25on est en 2025
01:23:27on a évolué de plus
01:23:29depuis
01:23:29mais à l'époque
01:23:30ça devait être justement
01:23:31tellement tabou
01:23:32que le livre
01:23:32n'a pas été très remarqué
01:23:35quoi
01:23:35enfin
01:23:36Oui tout à fait
01:23:37mais moi j'ai
01:23:39De toute façon
01:23:39Henri
01:23:40surtout
01:23:41peut-être plus encore
01:23:43aujourd'hui
01:23:44c'est
01:23:45enfin je veux dire
01:23:46c'est les hommes
01:23:47qui sont violents
01:23:48c'est les hommes
01:23:48qui tuent
01:23:49c'est les hommes
01:23:50c'est très compliqué
01:23:51de donner
01:23:53une responsabilité
01:23:54toxique aux femmes
01:23:56C'est ce que disait
01:23:59à l'instant
01:23:59Bruno Clavier
01:24:00Bien sûr
01:24:01Parce que les hommes
01:24:02ont honte
01:24:03et les hommes
01:24:03ne témoignent pas
01:24:04Moi je suis passé
01:24:07précédemment
01:24:08dans une de vos émissions
01:24:09j'ai attendu
01:24:10d'être à l'âge adulte
01:24:12et d'avoir même
01:24:12un certain âge
01:24:13pour témoigner
01:24:15que j'avais été abusé
01:24:17dans les locaux
01:24:19de la CPM
01:24:19à l'époque
01:24:20où elle était
01:24:21à 68
01:24:21rue
01:24:22au Dunkerque
01:24:23dans le 9ème arrondissement
01:24:24de Paris
01:24:24parce que
01:24:27et bien souvent
01:24:28alors moi j'étais
01:24:30au rapport
01:24:30de la civile
01:24:31le 17 novembre
01:24:322023
01:24:33j'ai été voir
01:24:35le juge
01:24:36Edouard Bertrand
01:24:37à la sortie
01:24:38Edouard Durand
01:24:38excusez-moi
01:24:39c'est Edouard Durand
01:24:41Oui
01:24:41pardon
01:24:42et je lui ai dit
01:24:45monsieur le juge
01:24:46est-ce que vous comprenez
01:24:47dans le studio
01:24:48sans cadre
01:24:49de la maison de radio
01:24:50il y a 1000 places
01:24:51j'ai compté
01:24:52il y avait 40 hommes
01:24:53donc il y avait
01:24:54960 femmes
01:24:55ça fait 96%
01:24:56de femmes
01:24:57je lui ai dit
01:24:58c'est pas normal
01:24:59je lui ai dit
01:24:59dans le comité directeur
01:25:02de la civile
01:25:03il y avait
01:25:0423 personnes
01:25:06sur les 23 personnes
01:25:08il y avait 16 femmes
01:25:09je lui ai dit
01:25:09c'est normal
01:25:10qu'il y ait 70% de femmes
01:25:11et seulement 30% d'hommes
01:25:13il dit
01:25:13non c'est pas normal
01:25:13il dit
01:25:14écrivez-moi un mail
01:25:15et je vous recevrai
01:25:16je lui ai écrit
01:25:18deux mails
01:25:18il ne m'a jamais reçu
01:25:19bon
01:25:21mais
01:25:21alors Henri
01:25:23sincèrement
01:25:24je crois quand même
01:25:25qu'il y a plus de femmes
01:25:27qui vont subir
01:25:29l'inceste
01:25:29et qui vont subir
01:25:31ça ne veut pas dire
01:25:33pour ça
01:25:33que ce que subissent
01:25:34les hommes
01:25:35n'est pas important
01:25:36mais
01:25:37il y a surtout
01:25:38plus d'hommes agresseurs
01:25:39ça c'est certain
01:25:40voilà
01:25:40alors après
01:25:41ce qu'on peut reprocher
01:25:42au maire
01:25:42c'est de fermer les yeux
01:25:44alors moi
01:25:46j'entends
01:25:47j'entends malheureusement
01:25:48des horreurs
01:25:49j'entends notamment
01:25:50ce que m'a raconté
01:25:52une psy
01:25:55une de mes amies psy
01:25:57qui en ce moment
01:25:58est en train de traiter
01:26:00une femme
01:26:00qui est mère
01:26:01et qui pour que son gamin
01:26:02s'endorme bien
01:26:03lui fait des fellations
01:26:04et le gamin a 3 ans
01:26:05donc on entend
01:26:06des horreurs
01:26:07comme ça
01:26:07de la part des mères
01:26:09de la part des femmes
01:26:10mais ça reste
01:26:13bon
01:26:13ça reste quand même
01:26:15heureusement
01:26:16moins
01:26:17ça arrive souvent
01:26:19aussi avec des nounous
01:26:20des filles au père
01:26:21c'est vrai
01:26:22c'est vrai
01:26:23elles font leurs études
01:26:24et pour passer l'examen
01:26:25elles veulent être au calme
01:26:26et elles font des attouchements
01:26:28ou des fellations
01:26:29comme vous voudrez
01:26:30pour que les enfants
01:26:32s'endorment
01:26:32mais parfois
01:26:33ça les excite encore plus
01:26:34mais quand vous dites
01:26:37que c'est prouvé
01:26:39qu'il y a plus d'hommes
01:26:39moi je suis en faux
01:26:41Brigitte là
01:26:42vous êtes pour l'égalité
01:26:43des hommes et des femmes
01:26:44je ne vois pas pourquoi
01:26:45les hommes seraient plus violents
01:26:46que les femmes
01:26:47parce que c'est quand même
01:26:49je veux dire
01:26:50de traditionnel
01:26:51notoire
01:26:51et ce sont les chiffres
01:26:52des condamnations
01:26:53des condamnations
01:26:55de procès
01:26:56Henri
01:26:56je suis désolée
01:26:58moi je suis pour
01:26:59l'égalité
01:27:00entre les hommes
01:27:00et les femmes
01:27:01évidemment
01:27:01et entre les femmes
01:27:02et les hommes
01:27:02mais sur le plan
01:27:04de la sexualité
01:27:05la pulsion masculine
01:27:06est bien plus forte
01:27:08que chez les femmes
01:27:09chez les femmes
01:27:10on va parler plutôt
01:27:11de désir
01:27:11chez l'homme
01:27:12on va parler de pulsion
01:27:13après
01:27:14qu'il y ait des femmes
01:27:15perverses
01:27:15des femmes
01:27:16enfin tarées
01:27:18j'ai même envie de dire
01:27:19bien sûr
01:27:21et je suis la première
01:27:22à souligner
01:27:24toutes ces femmes toxiques
01:27:27qui ne protègent pas
01:27:28leurs enfants
01:27:28mais on ne peut pas
01:27:30on ne peut pas
01:27:31on ne peut pas
01:27:31enfin j'entends
01:27:33votre souffrance
01:27:34et je comprends
01:27:35je comprends
01:27:36mais c'est
01:27:37la croyance
01:27:38qu'il y a autant de femmes
01:27:39elle vient de votre souffrance
01:27:41elle ne vient pas
01:27:42d'une réalité
01:27:42et c'est ça
01:27:43qu'il faut comprendre
01:27:44elle vient d'Elisabeth Ballinter
01:27:48qui a écrit ce livre magnifique
01:27:50qui a été réédité
01:27:51d'ailleurs tellement il est le succès
01:27:52qui s'appelle Fausse Route
01:27:53Fausse Route
01:27:54je l'ai lu
01:27:55je l'ai lu
01:27:56c'est un livre formidable
01:27:57et je suis d'accord
01:27:59je suis totalement d'accord
01:28:00avec elle
01:28:01mais là
01:28:02elle ne parle pas
01:28:02de l'inceste
01:28:05de la même manière
01:28:05qu'il y a largement plus
01:28:06de féminicides
01:28:09c'est-à-dire de femmes
01:28:09tuées par les hommes
01:28:10que de femmes tuant leurs hommes
01:28:12leurs maris
01:28:13enfin je veux dire c'est des chiffres
01:28:14c'est pour ça que je vous dis ça
01:28:14vous pouvez dire des choses
01:28:16mais ce sont quand même des chiffres
01:28:17voilà
01:28:17donc il faut faire attention
01:28:19mais en même temps
01:28:20on entend votre souffrance
01:28:23et votre colère
01:28:24de ne pas avoir été suffisamment reconnue
01:28:26et donc je suis ravie
01:28:28de vous avoir donné un espace
01:28:30et c'est bien que vous témoignez
01:28:31que ça existe
01:28:31exactement
01:28:32parce que ça aussi
01:28:34c'est insupportable
01:28:35et il faut aussi lutter contre ça
01:28:36on va conclure
01:28:38Bruno Clavier
01:28:39juste un petit mot pour conclure
01:28:41est-ce que vous avez envie de dire ?
01:28:42j'ai envie de reprendre
01:28:43la phrase d'Eric
01:28:44Eric qui a intervenu
01:28:46qui a dit
01:28:46on s'en doutait
01:28:47on n'en parlait pas
01:28:48je trouve qu'elle s'adapte à tout
01:28:49on s'en doutait
01:28:51on n'en parlait pas
01:28:52c'est ça dans les familles
01:28:54on s'en doute
01:28:55je la garde sa phrase
01:28:57elle est bien
01:28:58on s'en doutait
01:28:58on n'en parlait pas
01:28:59c'est-à-dire
01:29:00vous regardez toutes les affaires
01:29:02à chaque fois on dira
01:29:02on s'en doutait
01:29:03on s'en doutait
01:29:05on n'en parlait pas
01:29:06ainsi de suite
01:29:07vous prenez toutes les affaires
01:29:08l'abbé Pierre
01:29:09l'abbé Pierre
01:29:10on s'en doutait
01:29:11mais on n'en parlait pas
01:29:12le Square Neck
01:29:13on s'en doutait
01:29:13mais on n'en parlait pas
01:29:14et on pourrait
01:29:15l'aligner un peu partout
01:29:17cette phrase
01:29:17et bien nous
01:29:18on en parle
01:29:19voilà
01:29:19merci beaucoup
01:29:21Bruno Clavier
01:29:22merci beaucoup
01:29:22tout de suite vous retrouvez
01:29:23Alexandre Deleuvene
01:29:24pour C'est votre avenir
01:29:25demain on sera avec
01:29:26Claude Parizeau
01:29:27comment donner du sens
01:29:29à sa vie
01:29:30ce sera notre sujet demain
01:29:32Sud Radio
01:29:34c'est vous qui donnez le temps

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