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Avec Philippe ARLIN

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##BRIGITTE_LAHAIE-2025-06-12##
Transcription
00:00:0114h-16h, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:00:04Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio.
00:00:08Alors il y a des émissions comme ça qui me semblent essentielles.
00:00:12Ce fut le cas hier avec Philippe Brenaud, puisque nous avons évoqué la construction de notre sexualité
00:00:18et nous avons eu de magnifiques témoignages et je vous en remercie.
00:00:23Aujourd'hui je suis avec un autre Philippe, je vais finir par croire que les meilleurs sont les hommes qui s'appellent Philippe.
00:00:28Enfin bref, je suis avec Philippe Harlin aujourd'hui et je vous propose qu'on comprenne mieux
00:00:34comment on peut se retrouver, ou peut-être plutôt réussir, à avoir une sexualité épanouie
00:00:39malgré des abus sexuels ou peut-être une sexualité toxique
00:00:45et comment on peut donc retrouver sa sexualité épanouie.
00:00:50Parce que quoi qu'on en pense, quoi qu'on en dise, c'est possible
00:00:53mais évidemment ça ne se fait pas aussi simplement qu'on pourrait le croire.
00:00:57Alors d'abord il faut accepter de comprendre qu'on a été blessé, qu'on a été abîmé,
00:01:02voire détruit dans les profondeurs de sa chair.
00:01:05Parce que oui, la sexualité c'est dans le corps que ça se passe
00:01:08et je vous rappelle que le corps lui n'oublie rien.
00:01:11Mais c'est pas comme la tête, le corps il s'adapte parfois beaucoup plus vite, il peut renaître.
00:01:17Donc si vous avez envie de retrouver le chemin de votre sexualité,
00:01:20je vous invite à nous rejoindre en nous appelant au 0826 300 300.
00:01:24Bonjour Philippe Harlin.
00:01:25Bonjour Brigitte.
00:01:26Merci d'être avec nous, vous êtes sexothérapeute
00:01:28et vous connaissez ce chemin que doivent faire ces femmes, ces hommes aussi, n'oublions pas.
00:01:33Bien sûr.
00:01:34Qui ont été abusés dans l'enfance
00:01:36ou parfois qui ont eu une relation très toxique
00:01:40qui a abîmé la sexualité.
00:01:43Qu'est-ce que vous avez envie de dire déjà pour introduire ce sujet ?
00:01:47Déjà je devrais dire que si aujourd'hui j'ai encore une vocation dans mon métier de sexologue,
00:01:50c'est celle-là, aider l'autre à se réparer.
00:01:53Parce que la sexualité ça se construit, j'imagine que vous en avez parlé hier.
00:01:59Et effectivement ce n'est pas quelque chose qui nous est livré, tout construit.
00:02:03Il faut se l'approprier.
00:02:05Et c'est bien ce mot qui est important et dont on va parler aujourd'hui.
00:02:08Parce que si quelqu'un vous la vole avant même que vous ayez le temps de vous l'approprier,
00:02:13elle n'est plus à vous.
00:02:14Et tout ce travail va être extrêmement compliqué de se redonner le droit d'avoir envie,
00:02:21de ne pas culpabiliser de cette envie.
00:02:23Parce que malheureusement pour beaucoup de victimes,
00:02:26il y a cette culpabilité peut-être d'avoir joué un rôle dans ce qui s'est passé.
00:02:31Donc il y a énormément de choses à comprendre
00:02:34pour pouvoir reprendre ce qui nous a été volé
00:02:36et pouvoir se construire avec.
00:02:38Mais il y a l'abus.
00:02:41Et puis il y a aussi une sexualité qui ne s'est pas développée
00:02:45parce qu'elle a été révélée par l'homme qu'on aime ou la femme qu'on aime.
00:02:49Et on a l'impression que la sexualité c'est ça, c'est l'autre.
00:02:52Et on n'a toujours pas sa sexualité en propre.
00:02:54Et on va voir que la démarche, même si elle ne travaille pas sur les mêmes origines,
00:03:01elle est commune, c'est s'approprier sa sexualité, son corps, ses désirs,
00:03:05assumer ses désirs et être capable du coup d'être dans une relation consentante
00:03:11et surtout une relation de respect et d'envie avec l'autre.
00:03:13Vous parlez du corps, vous aussi, et je le disais bien dans l'introduction,
00:03:18ce qu'il faut bien comprendre c'est que la sexualité c'est d'abord dans le corps que ça se passe.
00:03:22Même si bien sûr nos émotions, nos sentiments jouent leur rôle.
00:03:28On sait très bien que quand on est amoureux,
00:03:30on ne va pas faire l'amour de la même manière que quand on est indifférent.
00:03:33Mais c'est quand même dans le corps
00:03:35et c'est une effraction dans le corps, une sexualité abusive.
00:03:40Et quelle que soit l'évolution de la tête,
00:03:42parce que la tête est un très gros organe sexuel,
00:03:45quelle que soit l'évolution de notre tête,
00:03:47c'est-à-dire même si on fait un travail,
00:03:50et Dieu sait que c'est important de se reconstruire après un abus,
00:03:54le corps, lui, n'aura pas forcément donné son autorisation.
00:04:00Il y a pour moi deux thérapies.
00:04:05Il faut que je puisse pardonner, me pardonner, me réapproprier,
00:04:09mais il va falloir que je dialogue avec ce corps,
00:04:11il va falloir que je puisse entendre ses envies,
00:04:13il va falloir que je puisse me réconcilier avec ses désirs,
00:04:17sa manière de prendre du plaisir.
00:04:19Et si je ne le fais pas, ma tête peut aller très bien,
00:04:23mais mon corps me dira toujours la même chose.
00:04:25Il dira non à sa manière ou oui à n'importe quoi.
00:04:28On entend, mais je connais des femmes qui vont très bien,
00:04:33mais qui ont totalement stoppé leur sexualité à cause justement d'abus,
00:04:37qu'elles n'ont pas voulu travailler, et pourquoi pas c'est leur droit.
00:04:40Sauf que du coup, il n'y a plus de sexualité.
00:04:42Et vous avez raison, et je crois que c'est vraiment quelque chose d'essentiel à comprendre,
00:04:47peut-être qu'on n'en a pas tellement parlé de ça hier,
00:04:49c'est qu'il y a le corps et la tête,
00:04:51et quand les deux ne sont pas reliés,
00:04:53la sexualité ne peut pas être harmonieuse.
00:04:55Et souvent, malheureusement, à la suite d'abus,
00:04:59on a été obligé d'apprendre à se dissocier justement,
00:05:02à couper notre tête de notre corps.
00:05:04Et on va avoir, contrairement peut-être à l'idée présupposée générale,
00:05:09on va avoir des gens qui vont avoir une sur-sexualité,
00:05:12voire qui ne vont pas se respecter dans leur sexualité,
00:05:15parce qu'ils sont coupés de ce qui se passe dans leur corps,
00:05:18il n'y a plus de dialogue,
00:05:19donc ils sont capables de faire des choses contre eux-mêmes.
00:05:23Ou alors, ils croient que ce n'est finalement pas très important tout ça,
00:05:26ils se sont mis ça dans la tête,
00:05:28et donc, puisque ce n'est pas très important,
00:05:30on peut faire l'amour n'importe comment, n'importe où, n'importe qui.
00:05:32On n'entend pas l'impact de ces actions sur notre corps,
00:05:36parce qu'on a coupé le son,
00:05:37parce qu'il y a un moment, ce son a fait l'arsen,
00:05:40et quand ça fait l'arsen, on coupe le son,
00:05:42et le son reste coupé.
00:05:44Et se retrouver une sexualité épanouie,
00:05:47c'est accepter de remettre le son,
00:05:49c'est accepter de réécouter son corps,
00:05:51c'est un travail magnifique,
00:05:52mais très courageux.
00:05:54Alors, il y a aussi,
00:05:55et je crois que c'est important,
00:05:56puisqu'on va essayer de donner le maximum d'informations,
00:06:00il y a aussi toutes ces personnes,
00:06:02alors des femmes, peut-être plus que des hommes,
00:06:04mais des hommes aussi,
00:06:05qui ont été dans une relation
00:06:06où l'autre était très sexuel,
00:06:09et que pour faire plaisir,
00:06:11pour éviter qu'il aille voir ailleurs,
00:06:13etc., on a accepté une sexualité,
00:06:15beaucoup plus qu'on ne voudrait,
00:06:18et puis sans doute avec des pratiques
00:06:20qui n'étaient absolument pas les nôtres.
00:06:22Et là, il y a un moment,
00:06:24quand la relation se termine,
00:06:26on est quand même un peu blessé,
00:06:29et si on ne fait pas quelque chose
00:06:31pour d'abord réaliser qu'on a été blessé,
00:06:34on peut passer à côté d'une future sexualité
00:06:37qui pourrait aller mieux.
00:06:38C'est une des raisons des pertes de désir dans le couple.
00:06:41Souvent, oui.
00:06:42C'est-à-dire qu'on a commencé sur les chapeaux de roue,
00:06:44en laissant faire des choses
00:06:46qu'on n'avait pas forcément envie,
00:06:47mais on était amoureux ou amoureuse,
00:06:50mais ça touche plus facilement les femmes.
00:06:52On était amoureuse,
00:06:53et à un moment, tout d'un coup,
00:06:55il y a un truc qui dit non.
00:06:57Il y a des choses qu'on ne peut plus faire,
00:06:59il y a des pratiques qui s'arrêtent,
00:07:00il y a un respect de nous-mêmes qui s'impose,
00:07:03mais du coup, c'est complètement incompréhensible
00:07:05dans le cadre du couple.
00:07:06Donc, on voit bien que le sujet est extrêmement vaste.
00:07:09Il y a l'abus, il y a ces choses innommables
00:07:12que trop de femmes ont subies,
00:07:14mais il y a aussi le fait de ne pas s'approprier
00:07:17tout simplement sa sexualité
00:07:19et ne pas la respecter
00:07:21en respectant son corps et ses envies.
00:07:23Et alors, je n'ai pas...
00:07:25Il n'y a jamais eu une enquête qui a été faite là-dessus,
00:07:27mais je suis sûre que si on faisait cette enquête
00:07:29à est-ce que vous êtes en relation
00:07:31avec votre corps et vos vrais désirs,
00:07:34je ne suis pas sûre qu'on aurait 50% de lui.
00:07:36Non, parce que notre cerveau va tellement vite
00:07:40qu'il censure avant même que l'on ait ressenti des plaisirs.
00:07:44Beaucoup de gens disent,
00:07:45mais moi, telle zone, je ne sens rien
00:07:46ou tel truc, je ne sens rien.
00:07:49Peut-être, peut-être.
00:07:50La plupart du temps,
00:07:52c'est que c'est juste une information sensible
00:07:55que le cerveau ne veut pas gérer,
00:07:57donc il censure.
00:07:58Notre cerveau, il va très vite.
00:08:00Prendre l'exemple, je mets la main sur la cuisse de quelqu'un,
00:08:02la même pression, la même main,
00:08:05si vous voulez, si je suis l'ami, l'ennemi,
00:08:07le futur amant ou le truc,
00:08:09on va avoir cinq réactions différentes.
00:08:11Et là, c'est le cerveau qui décide.
00:08:13La sensation sur le corps est le même.
00:08:14Donc, c'est complexe.
00:08:17Et s'il n'y a pas un bon dialogue
00:08:18entre le haut et le bas,
00:08:19on n'y arrivera pas.
00:08:21Eh bien, on va essayer de le créer,
00:08:23ce dialogue entre le haut et le bas.
00:08:24On est là pour ça.
00:08:25Sur Sud Radio 0826 300 300.
00:08:28A tout de suite.
00:08:28Sud Radio.
00:08:30Sud Radio.
00:08:30Parlons vrai.
00:08:31Parlons vrai.
00:08:32Sud Radio.
00:08:32Parlons vrai.
00:08:3316h, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:08:36Philippe Arlin est avec nous, sexothérapeute.
00:08:39Nous évoquons justement notre sexualité
00:08:41qui parfois est bloquée par de mauvaises relations.
00:08:46Et merci Gaëlle d'être avec nous.
00:08:48Et on vous écoute.
00:08:49Allez-y, je vous en prie.
00:08:50Bonjour Brigitte.
00:08:51Bonjour Philippe.
00:08:52Bonjour Gaëlle.
00:08:53Alors, les premiers mots qui me sont venus
00:08:57quand j'ai lu le sujet,
00:08:59c'était honte et culpabilité.
00:09:04Donc, moi, la façon dont j'ai vécu ma sexualité au début
00:09:07était vraiment associée au plaisir coupable.
00:09:12C'est-à-dire que j'avais enfermé ma sexualité
00:09:16dans un monde qui ne concernait que moi.
00:09:21Et qui ne se jouait que de moi à moi.
00:09:23Donc, à travers mes fantasmes,
00:09:25à travers de la masturbation compulsive,
00:09:28à travers des addictions au porno, etc.
00:09:30Et du coup, pour moi, ce qui m'a aidé par la suite,
00:09:39c'était vraiment de prendre conscience de ma souffrance
00:09:44et de l'accueillir et de lui donner un espace
00:09:49pour avoir le courage suffisant d'aller à ma rencontre.
00:09:54et du coup, c'est passé pour moi par une réappropriation,
00:10:01pour bon dire ce que je vous disais d'ailleurs,
00:10:03de mon propre corps.
00:10:05Et c'est passé par un chemin conscient
00:10:07à travers des pratiques qui m'ont appelé,
00:10:11notamment le tantra, en vôtre.
00:10:12J'allais, on va dire, remettre un côté joyeux,
00:10:20un côté lumineux sur ce que j'avais enterré
00:10:24dans un endroit très sombre.
00:10:28Excusez-moi, je vous coupe,
00:10:29mais c'est important que je le dise pour ceux qui nous écoutent.
00:10:31Vous parlez de manière très claire
00:10:33de ce moment de souffrance
00:10:35et de ce que vous ressentiez,
00:10:37mais je pense que ça n'était pas très clair
00:10:39à cette époque-là.
00:10:40C'était certainement très confus
00:10:42et vous dites que vous avez eu le courage
00:10:45d'aller accueillir votre souffrance.
00:10:48Ça, je pense que ça a dû prendre pas mal de temps
00:10:50et entre le moment où on souffre
00:10:53et le moment où on arrive à réaliser
00:10:55qu'on souffre dans sa sexualité,
00:10:56c'est parfois des années.
00:10:58C'est exactement ça.
00:10:59Oui, je parle un peu.
00:11:00Oui, oui, non, mais c'est important.
00:11:02Excusez-moi Gaëlle,
00:11:03mais c'est important parce que je suis sûre
00:11:05qu'il y a des gens qui nous écoutent
00:11:06et qui sont dans la souffrance
00:11:07et qui ne peuvent pas profiter
00:11:11de votre témoignage,
00:11:12alors que je crois que maintenant,
00:11:13ils vont peut-être vous écouter
00:11:14avec leurs deux oreilles.
00:11:15Oui, tout à fait.
00:11:16Et pour être extrêmement concret,
00:11:19ça m'a pris, moi,
00:11:22plus de 45 ans, à peu près.
00:11:28Voilà.
00:11:29C'est-à-dire, enfin, c'est à l'âge de 45 ans.
00:11:30Ça, c'est parce que vous avez...
00:11:32D'accord, parce que si vous aviez rencontré Philippe Arlin,
00:11:34vous n'auriez pas mis 45 ans pour aller mieux.
00:11:37Non.
00:11:38Pour être plus sérieux,
00:11:41et en tout cas, j'espère que j'arrive
00:11:42à aider les gens que j'aide,
00:11:44mais pour être plus sérieux,
00:11:45je pense que,
00:11:45et je rejoins ce que dit Brigitte,
00:11:47c'est que non seulement on n'est pas conscient
00:11:49de la souffrance,
00:11:50mais on n'est même pas conscient
00:11:51que cette souffrance est liée aussi
00:11:52à notre sexualité.
00:11:54C'est-à-dire qu'on a même l'impression
00:11:55que notre sexualité est une réponse
00:11:56à notre souffrance.
00:11:57Alors qu'elle est, quelque part,
00:11:59une des causes de notre souffrance.
00:12:01Et c'est ça qui est compliqué,
00:12:03parce qu'il y a un mécanisme addictif,
00:12:05puisque là, vous étiez clairement là-dedans,
00:12:07une addiction qui consiste à se faire du mal,
00:12:10mais on ne sait plus pourquoi on se fait du mal,
00:12:12et on finit même par croire.
00:12:13Vous savez, c'est un peu quand on boit
00:12:14pour s'anesthésier.
00:12:16On croit que l'alcool va devenir notre ami
00:12:18en nous aidant à éviter les idées noires.
00:12:20Dans la réalité des faits,
00:12:21on le sait très bien,
00:12:22l'alcool est notre ennemi.
00:12:24Et votre sexualité,
00:12:25quelque part, en ne l'acceptant pas,
00:12:27parce qu'elle allait dans des zones de vous-même
00:12:29que vous ne gériez pas,
00:12:32c'est là que c'est extrêmement complexe.
00:12:36C'est qu'à la fois,
00:12:37vous étiez en souffrance,
00:12:38mais pas forcément conscient
00:12:40que cette souffrance était liée
00:12:41à la réponse que vous apportiez
00:12:43à votre propre ressenti de souffrance.
00:12:49Tout à fait.
00:12:50Tout à fait.
00:12:50C'est-à-dire que le remède que je...
00:12:54Je n'avais même pas conscience
00:12:55que j'apportais un remède.
00:12:57Je n'avais pas conscience
00:12:58que j'apportais un remède.
00:13:01C'est un anesthésiant.
00:13:02Oui, c'est un anesthésiant.
00:13:04Et j'ai vécu plusieurs expériences de dissociation,
00:13:06d'ailleurs,
00:13:06pour rebondir sous ses vos pieds.
00:13:08Et j'ai compris tout ça
00:13:09bien, bien, bien, bien, bien après.
00:13:12Et ça m'a mis des années, effectivement,
00:13:15à ce que je fasse tous les liens.
00:13:17Vous étiez très jeune, j'imagine.
00:13:22Quand ça a commencé,
00:13:23les mises aient vu.
00:13:25Oui, j'avais 7-8 ans, en fait.
00:13:27J'avais 7-8 ans,
00:13:28et je n'en avais pas conscience.
00:13:29Donc, c'était enterré très profond.
00:13:32Oui, bien sûr.
00:13:34Il y avait un refoulement
00:13:35qui fait que vous ne savez...
00:13:36Enfin, au fond,
00:13:36vous en avez pris conscience,
00:13:38je l'imagine,
00:13:38bien plus tard.
00:13:40Oui, à l'âge de 47 ans.
00:13:41Ce n'est pas un âge
00:13:42où on est censé découvrir la sexualité.
00:13:45Ah non, non, non.
00:13:46Vraiment pas.
00:13:47Rien n'est prêt.
00:13:48Rien n'est prêt dans notre corps.
00:13:49Rien n'est prêt dans notre tête.
00:13:50Ça fait exploser énormément de choses.
00:13:53Et oui, malheureusement,
00:13:55des fois, il faut 45 ans
00:13:56pour arriver à retrouver les morceaux
00:13:58et à se dire
00:13:59ça, c'est à moi,
00:14:00ça, c'est pas à moi.
00:14:00Qu'est-ce que ça fout là ?
00:14:02Et ne pas avoir honte
00:14:04de ce qui est à soi.
00:14:06Oui, c'est le mot le plus...
00:14:08C'est ce qui évoque le plus mon chemin.
00:14:10C'est vraiment, c'est passer...
00:14:12Je dis souvent passer de la honte à l'amour,
00:14:14mais c'est vraiment ça.
00:14:15C'est-à-dire éclairer
00:14:18avec un autre regard
00:14:19des parts de moi
00:14:20que je jugeais méprisable,
00:14:23un fan,
00:14:24enfin, tous les jours.
00:14:25Et je me permets aussi,
00:14:26vous avez parlé au départ
00:14:28de votre témoignage
00:14:28de plaisir coupable.
00:14:30Et je me permets aussi
00:14:31de dire,
00:14:32si vous allez voir quelqu'un,
00:14:35un thérapeute,
00:14:36qui pense que votre plaisir coupable
00:14:38est dû peut-être
00:14:39à votre éducation,
00:14:41méfiez-vous,
00:14:42parce que c'est pas...
00:14:44C'est souvent un plaisir coupable
00:14:45dû au contraire à des abus
00:14:47et pas à son éducation.
00:14:48J'aurais tendance à dire
00:14:49changer de thérapeute.
00:14:50Voilà.
00:14:51Non, mais, excusez-moi,
00:14:52mais c'est important.
00:14:52Mais vous avez raison, Brigitte.
00:14:53C'est important aussi,
00:14:54parce que c'est pas ça.
00:14:56Oui, un plaisir coupable,
00:14:58normalement,
00:14:59ça va être deux mots
00:15:00qui ne vont pas très bien ensemble.
00:15:01Non, puis celui qui détermine
00:15:02la culpabilité,
00:15:03c'est nous,
00:15:03en fonction de nos expériences
00:15:05et de nos connaissances.
00:15:07Si ce plaisir,
00:15:08il arrive sur quelqu'un
00:15:09de vierge d'expérience,
00:15:12en tout cas,
00:15:13il n'y aura pas de culpabilité,
00:15:14il y aura une curiosité
00:15:15à la découverte.
00:15:16S'il y a culpabilité,
00:15:18c'est que ça renvoie
00:15:19à quelque chose
00:15:19que l'on sait
00:15:20ou qu'on a déjà expérimenté
00:15:22de manière fausse
00:15:23ou peu importe.
00:15:24On peut avoir
00:15:24un plaisir honteux
00:15:26parce que...
00:15:27Oui, ou caché,
00:15:28ou tabou,
00:15:29mais pas coupable.
00:15:31C'est important,
00:15:31les mots sont tellement importants.
00:15:33Parce que la culpabilité,
00:15:34ça parle de l'autre.
00:15:37En tout cas,
00:15:38ça parle de quelque chose
00:15:38qu'on a...
00:15:39Par rapport aux autres.
00:15:41Oui, c'est ça.
00:15:42Vous êtes...
00:15:44En tout cas, Gaëlle,
00:15:45quelle a été finalement
00:15:46pour vous
00:15:47la première chose
00:15:49qui vous a aidé ?
00:15:52Encore une fois,
00:15:55c'est bizarre
00:15:57de dire comme ça,
00:15:57mais c'est mon niveau
00:15:58de souffrance.
00:15:59C'est-à-dire que
00:15:59ce qui m'a aidé
00:16:00à prendre des décisions
00:16:02et à aller
00:16:03soulever le couvercle,
00:16:05c'est mon niveau
00:16:05de souffrance
00:16:06qui devenait
00:16:06en fait insoutenable.
00:16:08et ma déconnexion,
00:16:11je sentais que j'avais...
00:16:13En plus,
00:16:14j'avais la sensation
00:16:16d'avoir une énergie sexuelle
00:16:17plutôt importante,
00:16:18d'avoir un intérêt
00:16:19à cet endroit-là.
00:16:21Et je voyais
00:16:22à quel point
00:16:22ce que je vivais concrètement
00:16:24était déconnecté
00:16:25de mon intérieur.
00:16:26Et ça me mettait
00:16:27dans un état de tension
00:16:28dans mon couple
00:16:29et à l'intérieur de moi
00:16:31qui devenait ingérable.
00:16:33Et donc,
00:16:33ce niveau de souffrance
00:16:34au quotidien
00:16:35est devenu
00:16:35à un moment donné
00:16:36tellement insoutenable.
00:16:38Et de ce point de vue-là,
00:16:39du coup,
00:16:39je remercie cette souffrance
00:16:40parce que c'est elle
00:16:42qui a fait que
00:16:43je n'avais pas
00:16:44d'autre choix
00:16:45d'une certaine façon
00:16:46que d'y aller.
00:16:48Alors oui,
00:16:49encore une fois,
00:16:49merci de ce message
00:16:51que vous transmettez
00:16:52à ceux qui nous écoutent.
00:16:53Ce n'est pas normal
00:16:54d'avoir un tel niveau
00:16:55de souffrance
00:16:55par rapport à sa sexualité.
00:16:57Oui.
00:16:58Et il y a autre chose
00:16:59que vous dites, Gaëlle,
00:17:00qui peut être très utile
00:17:01pour nos auditeurs.
00:17:03Cette impression
00:17:03d'avoir une sur-sexualité,
00:17:05vous n'aviez pas
00:17:06de sur-sexualité.
00:17:07Vous avez été en contact
00:17:08et vous avez été
00:17:09beaucoup trop tôt.
00:17:11Donc forcément,
00:17:12lui, le cerveau,
00:17:12quand il expérimente
00:17:13un truc qu'il ne comprend pas,
00:17:14il a envie d'y retourner.
00:17:16Il a envie d'aller voir.
00:17:17Il a envie de creuser.
00:17:18Sauf que normalement,
00:17:19ce n'est pas à 7 ans
00:17:20qu'on est censé
00:17:21être en contact avec ça
00:17:22parce que justement,
00:17:23ce n'est pas à cet âge-là
00:17:24qu'on est censé
00:17:24l'expérimenter et le vivre.
00:17:26Donc non,
00:17:27vous n'aviez pas
00:17:27une sur-sexualité.
00:17:29Vous aviez juste
00:17:30une conscience
00:17:31de la sexualité
00:17:32beaucoup trop jeune
00:17:33et malheureusement
00:17:34pas décidée
00:17:36par vous-même,
00:17:37subie.
00:17:38Et je tiens à dire
00:17:39aux auditeurs
00:17:39qui se retrouvent
00:17:40avec ce genre
00:17:42de sentiment
00:17:42d'avoir toujours
00:17:43été très sexué,
00:17:44de réfléchir
00:17:45s'il n'y a pas eu
00:17:46un moment
00:17:47où ils ont été
00:17:47mis en contact
00:17:48avec la sexualité
00:17:49bien trop tôt.
00:17:52Tout à fait.
00:17:52Et c'est d'ailleurs
00:17:53toute la question
00:17:54qu'on peut se poser
00:17:55sur les très jeunes enfants
00:17:56qui voient des images
00:17:57pornographiques.
00:17:58C'est cette question-là
00:18:00évidemment que ça soulève
00:18:01et n'ayons pas peur
00:18:02de le dire.
00:18:03Merci beaucoup Gaëlle.
00:18:05Merci de votre témoignage
00:18:06et bravo à vous
00:18:07et puis à continuer.
00:18:10Je crois que c'est dimanche
00:18:12la fête des papas
00:18:13Philippe Arlin.
00:18:16Alors nous sur Sud Radio
00:18:17on la fête
00:18:18cette fête des pères
00:18:19et donc j'ai le plaisir
00:18:20d'offrir à l'un d'entre vous
00:18:22un bracelet personnalisé
00:18:23de la collection Lettres
00:18:24de levantalafrançaise.com
00:18:27ce sera une manière
00:18:28élégante et émotionnelle
00:18:30de célébrer tous les papas.
00:18:33Si vous voulez le recevoir
00:18:33vous appelez dès maintenant
00:18:34le 0 826 300 300
00:18:36on se retrouve dans un instant
00:18:37pour le Love Conseil
00:18:38on va parler de l'écoute
00:18:40justement.
00:18:42Comment retrouver
00:18:42une sexualité épanouie
00:18:44quand on a été victime
00:18:45d'abus ?
00:18:46On en parle aujourd'hui
00:18:47avec Philippe Arlin
00:18:48venez apporter votre témoignage
00:18:490 826 300 300
00:18:52Sud Radio
00:18:52le Love Conseil
00:18:54Eh bien Philippe Arlin
00:18:56écoutez
00:18:57comment on fait
00:18:58pour écouter
00:18:59c'est pas une chose
00:19:00aussi aisée
00:19:01qu'on pourrait le croire
00:19:02on peut entendre
00:19:04le bavardage de l'autre
00:19:05mais l'écouter vraiment
00:19:06ça demande quand même
00:19:08un certain talent
00:19:10et on va justement
00:19:11dans ce Love Conseil
00:19:13développer un peu ça
00:19:14ça demande d'abord
00:19:15de prendre conscience
00:19:16de ses réactions
00:19:17et de savoir les moduler
00:19:18par exemple
00:19:19notre envie d'interrompre
00:19:20pour se justifier
00:19:21c'est une réaction
00:19:22très naturelle
00:19:23mais qui nuit
00:19:23à l'écoute
00:19:24quand on est avec son partenaire
00:19:26qui nous parle
00:19:26on aura tendance
00:19:28naturellement
00:19:29à l'interrompre
00:19:30soit pour se dire
00:19:32mais non c'est pas vrai
00:19:32ou pour se justifier
00:19:33vous êtes d'accord ?
00:19:34Ah mais oui malheureusement
00:19:35oui
00:19:36alors donc ça c'est vraiment
00:19:37la première chose
00:19:37à savoir
00:19:38il faut arriver
00:19:39à se calmer
00:19:40et à ne pas interrompre
00:19:42l'autre
00:19:43de même on écoute
00:19:44mais on ne juge pas
00:19:45et on n'interprète pas
00:19:47on écoute
00:19:48et si on n'est pas sûr
00:19:50de ce qu'on a compris
00:19:51et bien on reformule
00:19:53ce que nous a dit
00:19:53notre partenaire
00:19:54afin d'être sûr
00:19:55d'avoir bien compris
00:19:56ce qu'il nous a dit
00:19:57mais Brigitte
00:20:00derrière
00:20:00il ne faut pas avoir peur
00:20:01d'écouter
00:20:03ah oui
00:20:04souvent pourquoi
00:20:05on n'écoute pas
00:20:06c'est parce qu'on se croit
00:20:07qu'on est accusé
00:20:08on croit qu'on est remis en cause
00:20:09on croit
00:20:09enfin
00:20:10voilà
00:20:11on anticipe
00:20:12ce que dit l'autre
00:20:13donc forcément
00:20:14on n'est plus disponible
00:20:16pour le recevoir
00:20:16mais exactement
00:20:17ensuite il faut bien comprendre
00:20:19qu'il n'y en a pas un qui a raison
00:20:20et l'autre qui a tort
00:20:21il y a deux personnes
00:20:22qui ne ressentent pas
00:20:23les mêmes choses
00:20:24qui ne pensent pas
00:20:24de la même manière
00:20:25qui ont deux vérités
00:20:27différentes
00:20:28et voilà tout
00:20:30et ce n'est pas une vérité
00:20:31qui est mieux que l'autre
00:20:32c'est deux vérités
00:20:33et il faut arriver
00:20:34à les adapter
00:20:35et pour bien écouter
00:20:37donc il faut
00:20:38être très disponible
00:20:40moi je conseille toujours
00:20:42quand on écoute quelqu'un
00:20:43d'éviter
00:20:44je ne sais pas moi
00:20:45de regarder son téléphone
00:20:47ou de faire quoi que ce soit
00:20:49à côté
00:20:50même si c'est
00:20:51a priori anodin
00:20:52parce que ça veut bien dire
00:20:53qu'on n'est pas vraiment
00:20:54à l'écoute de l'autre
00:20:56et puis voilà
00:20:57après ça s'apprend
00:20:59mais tout le monde
00:21:00peut y arriver normalement
00:21:01je conseille même
00:21:02de se tenir la main
00:21:04oui c'est très juste
00:21:05ça donne un lien plus fort
00:21:07ça crée une vérité
00:21:08il y a des choses
00:21:09qu'on ne peut plus dire
00:21:10quand on tient la main
00:21:11de l'autre
00:21:11oui oui
00:21:12ça évite
00:21:13de la petite réflexion
00:21:14parce qu'il y a toujours
00:21:16puisqu'on est en train
00:21:18de parler justement
00:21:18de la tête et du corps
00:21:19et bien là c'est pareil
00:21:21si je vous dis
00:21:23je t'aime
00:21:24avec mon corps
00:21:25qui vous transmet
00:21:26le message de l'inverse
00:21:27avec mes yeux fermés
00:21:28avec quelque chose
00:21:30d'agressif dans le regard
00:21:31vous n'entendez pas
00:21:32le je t'aime
00:21:32et heureusement d'ailleurs
00:21:33vous entendez
00:21:35ce que j'ai émis
00:21:36avec mon corps
00:21:36et à l'inverse
00:21:38si je vous dis
00:21:38que je vous déteste
00:21:39mais que je suis en train
00:21:40de baver devant vous
00:21:41vous n'allez pas être
00:21:42extrêmement effrayé
00:21:44je ne suis pas très heureuse
00:21:44que vous baviez sur moi
00:21:45mais je fais attention
00:21:46je m'essuie maintenant
00:21:47et ça
00:21:49il ne faut pas oublier
00:21:50que ce qu'on va transmettre
00:21:51avec notre corps
00:21:53nos attitudes
00:21:54et donc ce geste de la main
00:21:56qui est un geste de bienveillance
00:21:57de douceur
00:21:58qui maintient le lien
00:21:59va dire beaucoup plus
00:22:01à votre cerveau
00:22:01que le ton que vous allez employer
00:22:03que les mots
00:22:03que vous allez employer
00:22:04donc n'oubliez jamais
00:22:05qu'il y a deux dialogues
00:22:07à avoir
00:22:07donc si effectivement
00:22:08vous écoutez quelqu'un
00:22:09en regardant votre téléphone
00:22:10votre corps dit
00:22:11tu sais
00:22:12là je suis en train
00:22:12de faire autre chose
00:22:13tu me déranges
00:22:13absolument
00:22:15et puis
00:22:15il faut bien me connaître
00:22:17aussi
00:22:17le fait que l'intonation
00:22:19est très très importante
00:22:21moi qui parle beaucoup
00:22:22à mes chiens
00:22:23et mes chiens
00:22:24m'écoutent beaucoup
00:22:24l'intonation
00:22:26que je mets dans la voix
00:22:27il fait qu'ils comprennent
00:22:28parfaitement bien
00:22:29ce que je leur dis
00:22:30on est d'accord
00:22:30c'est toujours pareil
00:22:32si vous n'avez pas envie
00:22:33de dire quelque chose
00:22:34mais que vous le dites
00:22:35parce que vous pensez
00:22:35qu'il faut le dire
00:22:36ça ne sera pas bon
00:22:37parce que votre intonation
00:22:38ne sera pas juste
00:22:39donc il faut vraiment
00:22:41se rappeler
00:22:42que le dialogue
00:22:44ce n'est pas juste
00:22:44des mots
00:22:45il n'y a pas que les oreilles
00:22:47qui sont mises en question
00:22:48c'est une réceptivité
00:22:49et encore une fois
00:22:50pour rester sur le sujet
00:22:51d'aujourd'hui
00:22:52c'est la réceptivité
00:22:53de tout le corps
00:22:54et c'est ça
00:22:56qui va faire
00:22:57qu'on arrive
00:22:57à être dans le dialogue
00:22:58Marlène
00:23:00on vous écoute
00:23:01bonjour
00:23:01oui
00:23:03bonjour Présidente
00:23:04bonjour Philippe Arnard
00:23:05bonjour Marlène
00:23:05merci de me recevoir
00:23:07donc moi
00:23:10j'ai été
00:23:10victime d'inceste
00:23:11ça a commencé
00:23:13avant 5 ans
00:23:14je pense
00:23:14c'est ce que je suis
00:23:15en train de découvrir
00:23:16encore actuellement
00:23:18d'ailleurs
00:23:19j'ai été choquée
00:23:20au mois de février
00:23:21d'apprendre
00:23:23que mon papa avait vu
00:23:24et que finalement
00:23:25c'est allé beaucoup plus loin
00:23:26enfin bon
00:23:27certaines choses
00:23:28et comme le corps
00:23:29réagit si bien
00:23:30aujourd'hui
00:23:30je suis en fauteuil roulant
00:23:31parce que j'ai
00:23:32j'ai des problèmes de santé
00:23:34j'ai fait une chute
00:23:35et bon voilà
00:23:37et comme quoi
00:23:38le corps
00:23:39et
00:23:40on partra toujours
00:23:42quand la tête
00:23:44elle bloque
00:23:44et donc moi
00:23:45pour me réaccompagner
00:23:46vous voulez dire
00:23:47que vous avez fait
00:23:48cette chute
00:23:49parce que vous
00:23:49tout d'un coup
00:23:50vous découvrez
00:23:51que votre père
00:23:51avait vu
00:23:53ou avait su
00:23:54et ça a provoqué
00:23:56une chute
00:23:56c'est ça
00:23:56que vous nous dites
00:23:57c'est trois mois après
00:23:58en fait
00:23:59exactement
00:23:59et le 9 février
00:24:01après j'ai eu mon père
00:24:01et le 9 mai
00:24:02j'ai eu la chute
00:24:03et c'est parce que
00:24:04ça m'a tellement ébranlée
00:24:05dans mon corps
00:24:06bien sûr
00:24:07que ça a été appris
00:24:09en fait
00:24:09et bon
00:24:10j'ai des soucis de santé
00:24:11aussi
00:24:11mais j'ai fait une grave
00:24:12anorexie
00:24:13j'en ai des conséquences
00:24:14encore aujourd'hui
00:24:15ces problèmes de santé
00:24:16vous savez aussi
00:24:17d'où ils viennent
00:24:17et je me suis cassée
00:24:20quoi
00:24:20le grand reconteur
00:24:21c'est le grand fessier
00:24:23la hanche
00:24:23c'est pas anodin non plus
00:24:24je suis tombée sur le cul
00:24:25la hanche gauche
00:24:27on imagine
00:24:28oui c'est ça
00:24:29par hasard
00:24:30oui
00:24:31enfin
00:24:32et donc
00:24:34moi
00:24:34se réapproprier
00:24:36la sexualité
00:24:37c'est vraiment ça
00:24:38et je pense
00:24:39qu'on n'a pas
00:24:39qu'une sexualité
00:24:40mais des sexualités
00:24:41que ça dépend
00:24:42beaucoup de son partenaire
00:24:43et en vous écoutant
00:24:45en fait
00:24:45j'ai eu plein de déclics
00:24:46je me suis dit
00:24:47mon premier rapport
00:24:48j'ai eu à 14 ans et demi
00:24:49ce qui est très jeune
00:24:50quand même
00:24:50mais je crois
00:24:51que c'était pour me venger
00:24:52sur mon père
00:24:52je viens de le
00:24:53je viens de comprendre
00:24:55en fait
00:24:55de le réaliser
00:24:55il y a quelques minutes
00:24:57à l'antenne
00:24:58quand je suis parlé
00:24:58vous vengez
00:24:59ou fuir
00:25:00vous voyez
00:25:01ça peut
00:25:02ça peut
00:25:03en tout cas
00:25:03c'était lié
00:25:04c'est fort probable
00:25:05je lui ai dit tout de suite
00:25:06et je lui ai dit
00:25:07tu vois maintenant
00:25:07je ne suis plus vierge
00:25:08oui
00:25:10et j'ai eu que là
00:25:11enfin bon
00:25:12et donc
00:25:13avec mon mari
00:25:14que ça fait 13 ans
00:25:15donc moi j'ai été divorcée
00:25:17dépaxée
00:25:17remariée
00:25:18donc là ça fait 13 ans
00:25:20c'est la première fois
00:25:21que ça a duré si longtemps
00:25:22au départ
00:25:23au tout départ
00:25:25j'ai accepté des choses
00:25:26que je n'accepte plus
00:25:27aujourd'hui
00:25:28alors pour lui
00:25:28ça a été difficile
00:25:29parce qu'il se dit
00:25:30je ne comprends pas
00:25:31au début de notre relation
00:25:32la sexualité
00:25:33tu étais beaucoup plus ouverte
00:25:36et tout ça
00:25:37et en fait
00:25:38c'est parce que
00:25:38comme j'avais peur
00:25:39de le perdre
00:25:40et bien
00:25:41j'acceptais des pratiques
00:25:42que je ne tolère pas
00:25:44aujourd'hui
00:25:44que je ne veux pas
00:25:45et ça
00:25:47c'est parce qu'au fur et à mesure
00:25:49en fait
00:25:49et puis
00:25:50vous avez appris
00:25:51vous avez appris
00:25:52à vous respecter
00:25:52aussi
00:25:54mais j'utilise aussi
00:25:56la sexualité
00:25:57comme punition
00:25:58alors
00:25:59d'ailleurs je devrais dire
00:26:00vous avez appris
00:26:01à respecter votre corps
00:26:02j'aurais dû dire
00:26:03j'apprends
00:26:05à dire non
00:26:06on dit toujours
00:26:08qu'il faut savoir dire oui
00:26:09moi j'apprends à dire non
00:26:10et à dire non
00:26:12je ne veux pas comme ça
00:26:13et en fait
00:26:14apprendre à dire
00:26:15ce que je veux
00:26:16et ce qui me fait du bien
00:26:17et ce que je n'accepte pas
00:26:19quitte
00:26:20ma perte
00:26:22ou ce que ça vexe
00:26:22mais alors
00:26:23si
00:26:23ma sexualité
00:26:25je lui dis en fait
00:26:26en comprenant mon histoire
00:26:28il faut que tu comprennes
00:26:29maintenant
00:26:29qu'il y a des choses
00:26:30que je n'arrive pas
00:26:31lui il voudrait
00:26:32il est très sexuel
00:26:33je ne sais pas
00:26:34on ne tourne pas par hasard
00:26:36je pense avec les partenaires
00:26:38il est très sexuel
00:26:40en fait
00:26:40la sexualité
00:26:41on va dire
00:26:41que c'est ce qui est
00:26:42le plus important pour lui
00:26:43avant manger
00:26:44même peut-être
00:26:45et pour lui
00:26:47il n'y a que ça
00:26:48qui fait du bien
00:26:49en fait
00:26:50et des fois
00:26:52j'ai l'impression
00:26:52que je suis aussi
00:26:52un petit peu un exécutoire
00:26:53au moyen pour lui
00:26:54de trouver la seule source
00:26:56de plaisir
00:26:56parfois qu'il a
00:26:57je suis quelqu'un
00:26:57qui travaille énormément
00:26:58et en fait
00:27:00moi je n'y arrive pas
00:27:01parce que la sexualité
00:27:02soit un jeu
00:27:03je n'y arrive pas
00:27:04pour moi
00:27:04ce n'est pas un jeu
00:27:05pour moi
00:27:06c'est sacré
00:27:06c'est à respecter
00:27:07en fait
00:27:08donc je lui demande
00:27:09d'aller avec
00:27:10beaucoup de douceur
00:27:11et au départ
00:27:12il a très mal pris
00:27:13on a eu là
00:27:14des passages
00:27:14ça a été très compliqué
00:27:15et là
00:27:17de toute façon
00:27:17en étant en fauteuil roulant
00:27:18il est obligé
00:27:19c'est difficile
00:27:21on est obligé
00:27:21de se réapproprier
00:27:22aussi autrement
00:27:23et il y a quelque chose
00:27:24qui m'aide beaucoup
00:27:26c'est le seul
00:27:27en fait
00:27:27qui peut me masser
00:27:28donc ça
00:27:29ça a été très compliqué
00:27:30mais en fait
00:27:31maintenant
00:27:31chaque fois
00:27:32ça doit commencer
00:27:33quand même
00:27:33par un petit massage
00:27:34pour que je puisse
00:27:35en fait
00:27:35rentrer dans moi
00:27:36et lâcher
00:27:37et il y a un truc
00:27:38qui m'a énormément aidée
00:27:39et merci du fond du cœur
00:27:40Brigitte
00:27:41c'est grâce à vous
00:27:42c'est qu'avant
00:27:43il y avait
00:27:43durant l'émission
00:27:44on testait
00:27:44des jouets
00:27:46en fait
00:27:46et j'avais été applaudi
00:27:48et je me dis
00:27:49mais moi ça ne me correspond
00:27:50pas du tout
00:27:51et tout
00:27:51ça va pas
00:27:52et tout
00:27:52et je me suis dit
00:27:54je ne sais pas pourquoi
00:27:54alors ce jour-là
00:27:55j'avais dû être
00:27:56il y a dû avoir quelque chose
00:27:58je me dis ok
00:27:58on va essayer
00:27:59et j'avais choisi
00:28:00le Humanizer
00:28:01et ça a été une révélation
00:28:03pour moi en fait
00:28:04et oui
00:28:05comme j'ai dû le tester
00:28:06j'ai dû jouer
00:28:07j'ai dû faire le jeu
00:28:08pour aller jusqu'au bout
00:28:09donc ça a été un challenge
00:28:11quand même
00:28:11et en fait
00:28:13j'ai réussi
00:28:14à ressentir
00:28:15un plaisir
00:28:15parce que je suis plus
00:28:16en fait
00:28:17clitoridienne que vaginale
00:28:18d'ailleurs
00:28:19ça me brûle beaucoup
00:28:21et comme j'ai beaucoup
00:28:22d'inflammation
00:28:22j'ai un système inflammatoire
00:28:24et d'humilité
00:28:24j'ai souvent en fait
00:28:26la bénétration
00:28:27qui peut être douloureuse
00:28:27et donc je suis plus
00:28:29clitoridienne
00:28:29et le Humanizer
00:28:30et maintenant en fait
00:28:31j'arrive
00:28:32alors que mon mari
00:28:34m'avait offert des sex toys
00:28:35c'est la première fois
00:28:35parce que je m'avais jamais
00:28:36vous savez Marlène
00:28:38je repense à un moment hier
00:28:40où j'ai donné
00:28:40l'autorisation
00:28:41à quelqu'un
00:28:42et je crois que
00:28:45c'est d'une certaine manière
00:28:46quand je vous demande
00:28:48de tester ce jouet
00:28:50vous le faites
00:28:51et il y a la tête
00:28:52qui lâche
00:28:53puisqu'il y a une autorisation
00:28:54et le corps
00:28:56peut à ce moment-là
00:28:57ressentir
00:28:57c'est vraiment ça
00:28:58c'est fou
00:28:59comment détourner la tête
00:29:01c'est-à-dire que là
00:29:02quand vous avez testé
00:29:03vous vous avez presque oublié
00:29:04que c'était un jouet
00:29:05pour donner du plaisir
00:29:06vous avez testé un jouet
00:29:08donc vous avez joué le jeu
00:29:09c'est le moment de dire
00:29:10c'est une bonne élève
00:29:11voilà
00:29:11et du coup
00:29:12il n'y a pas eu
00:29:14l'appréhension du cerveau
00:29:16l'appréhension de la conscience
00:29:18le cerveau s'est laissé faire
00:29:20il s'est fait avoir
00:29:21parce que là
00:29:22le corps avait un truc à dire
00:29:23et là il est obligé
00:29:24de le laisser dire
00:29:25et
00:29:25d'avoir à lâcher
00:29:27mais par contre
00:29:27je ne suis pas arrivée
00:29:28dès que je commence
00:29:29en fait
00:29:30je vais au manager
00:29:30je pars très très vite
00:29:31et je n'arrive pas
00:29:33à aller jusqu'au bout
00:29:33c'est comme si
00:29:34j'allais mourir en fait
00:29:35je n'arrive pas
00:29:37à me laisser aller
00:29:38jusqu'au bout
00:29:38il faut arrêter avant
00:29:39sinon j'ai l'impression
00:29:40que je vais mourir
00:29:41et que ce n'est pas possible
00:29:42pour le moment
00:29:42respecter ça
00:29:44pour le moment
00:29:45c'est des choses
00:29:46qui se construisent
00:29:48étape après étape
00:29:49je pense que ça peut être bien
00:29:50que vous vous fassiez
00:29:51accompagner
00:29:51par rapport à tout ça
00:29:52si vous le souhaitez
00:29:53pour pouvoir franchir
00:29:55mais
00:29:55bon ben voilà
00:29:56pour le moment
00:29:58accueillez ce qui est possible
00:29:59accueillez le plaisir
00:30:00que vous arrivez à prendre
00:30:01et
00:30:02et
00:30:02c'est déjà merveilleux
00:30:03et puis vous dites une chose
00:30:04j'arrive à l'introduire en fait
00:30:06avec
00:30:06dans la
00:30:07quand j'ai un rapport
00:30:09quand je fais de l'amour
00:30:10je vais le dire
00:30:11avec mon mari
00:30:12j'arrive en fait
00:30:14à avoir en fait
00:30:15à prendre le jouet
00:30:16et ça m'aide énormément
00:30:18alors qu'avant
00:30:18c'était impossible
00:30:19je me braquais
00:30:20même quand lui
00:30:20m'avait proposé
00:30:21mais je m'étais braquée quoi
00:30:22mais Marlène
00:30:24vous avez dit quelque chose
00:30:25d'essentiel
00:30:26que je suis obligée
00:30:27de souligner
00:30:27parce que ça peut peut-être
00:30:28vous aider
00:30:29vous dites
00:30:30il faut que j'arrête
00:30:31parce que sinon
00:30:31j'ai l'impression
00:30:32que je vais mourir
00:30:32c'est quelque chose
00:30:35qui parle de votre
00:30:36de vos abus
00:30:37et de votre inceste
00:30:38il faut que vous compreniez
00:30:40qu'il y a
00:30:41une peur terrible
00:30:43qui a été vécue
00:30:44quand vous étiez
00:30:45toute petite
00:30:46et qui ressurgit
00:30:47à ce moment
00:30:48où vous devriez lâcher
00:30:49pour avoir l'orgasme
00:30:50et que vous ne pouvez pas lâcher
00:30:51parce que c'est
00:30:52cette peur terrible
00:30:53qui revient
00:30:53ça pourrait recommencer
00:30:55et ça sincèrement
00:30:56avec un
00:30:58avec un
00:30:58bon
00:30:59thérapeute
00:31:00vous pourriez
00:31:01arriver à lâcher
00:31:02j'aimerais
00:31:03mais trouvez-moi
00:31:04un bon thérapeute
00:31:05je veux dire
00:31:05même par vidéo
00:31:06donnez-moi
00:31:07un bon thérapeute
00:31:08parce que
00:31:09j'en ai fait plein
00:31:10voyez avec
00:31:11Philippe Arlin
00:31:12éventuellement
00:31:13avec grande joie
00:31:14essayez
00:31:16vous verrez bien
00:31:17si ça vous plaît
00:31:18pas
00:31:18vous voulez Philippe ?
00:31:19mais moi j'ai aucun souci
00:31:21et je l'ai dit
00:31:22tout à l'heure
00:31:23c'est peut-être
00:31:25la plus belle raison
00:31:26et la plus belle chance
00:31:28que j'ai
00:31:28de faire ce métier
00:31:29pleurer
00:31:30mais pleurer
00:31:31ça libérera
00:31:33une émotion
00:31:33c'est un retour
00:31:34de Jupiter
00:31:34et c'est une belle chose
00:31:37je trouve
00:31:38et il y a
00:31:39l'humanizer
00:31:39le nouveau
00:31:40qui est sorti
00:31:41je vais peut-être
00:31:42économiser
00:31:43si dur financièrement
00:31:44pour me l'offrir
00:31:45parce qu'il paraît
00:31:45que c'est révolutionnaire
00:31:47ça fait une échéance
00:31:49et d'ici l'échéance
00:31:50je vais essayer
00:31:51de vous aider
00:31:51je laisse mes coordonnées
00:31:54merci du fond du cœur
00:31:55non mais je vous en prie
00:31:56non mais vous savez
00:31:58si on continue
00:31:59tous les jours
00:32:00à écouter
00:32:01et à aider les gens
00:32:02à aller mieux
00:32:03dans leur sexualité
00:32:03c'est parce que
00:32:05vous êtes une fée
00:32:06non je ne suis pas
00:32:07je ne suis pas une fée
00:32:09la fée braguette magique
00:32:10qu'on l'appelle
00:32:11ouais
00:32:12merci Marlène
00:32:14et on s'embrasse
00:32:15franchement
00:32:16de tout notre cœur
00:32:17n'hésitez pas
00:32:17on a notre gagnant
00:32:20Jérôme
00:32:21bonjour Jérôme
00:32:22bonjour
00:32:23bonjour Jérôme
00:32:24bon ben c'est vous
00:32:25vous êtes papa
00:32:26oui
00:32:27bon
00:32:28sinon je raccroche
00:32:30et puis tant pis pour vous
00:32:31je ne vais pas vous offrir
00:32:32un bracelet
00:32:32pour la fête des pères
00:32:33si vous n'êtes pas papa
00:32:34attention
00:32:35donc tout va bien
00:32:37vous avez gagné
00:32:38ce bracelet personnalisé
00:32:39de la collection lettres
00:32:40de levantalafrançaise.com
00:32:44vous pourrez choisir
00:32:45la lettre initiale
00:32:46de votre choix
00:32:47parce qu'on met
00:32:47une lettre
00:32:48sur ce bracelet
00:32:49et c'est tout
00:32:49son intérêt
00:32:51évidemment
00:32:51donc ce sera peut-être
00:32:52un J
00:32:54ou peut-être
00:32:54la lettre
00:32:55de votre papa
00:32:56je ne sais pas
00:32:56en tout cas
00:32:57vous allez le recevoir
00:32:58ce bracelet
00:32:59et puis
00:33:00vous en ferez bien
00:33:01ce que vous voulez
00:33:02vous l'offrirez
00:33:02ou vous le garderez
00:33:03merci et bravo Jérôme
00:33:05merci Brigitte
00:33:06de m'envoyer à l'antenne
00:33:08merci bien
00:33:08je vous en prie
00:33:09et si vous voulez voir
00:33:09à quoi ressemble ce bracelet
00:33:11si vous voulez plus d'infos
00:33:12vous allez sur
00:33:12levantalafrançaise.com
00:33:14on fait une petite pause
00:33:16on se remet de nos émotions
00:33:18et on vous retrouve bien sûr
00:33:19sur Sud Radio
00:33:200826 300 300
00:33:22à tout de suite
00:33:22avec Philippe Arlin
00:33:34on essaye de comprendre
00:33:36pourquoi par moment
00:33:37la sexualité ne fonctionne pas
00:33:39et évidemment
00:33:40il y a souvent derrière
00:33:41des abus sexuels
00:33:44et on va continuer
00:33:45avec Marie-Lou
00:33:46qui nous rejoint
00:33:46bonjour Marie-Lou
00:33:47oui bonjour
00:33:49bonjour Marie-Lou
00:33:50bonjour bonjour
00:33:51merci de prendre
00:33:53mon témoignage
00:33:54je vous en prie
00:33:55il va rejoindre un peu
00:33:56celui de Marlène
00:33:57la précédente auditrice
00:33:59j'étais victime
00:34:01d'inceste
00:34:02également de la part
00:34:02de mon père
00:34:03à l'aube
00:34:04de mes 15 ans
00:34:05et ça a effectivement
00:34:07beaucoup
00:34:07beaucoup
00:34:07fait en fait
00:34:10tout le corps
00:34:10était totalement
00:34:11comment dirais-je
00:34:13j'étais
00:34:14détachée de mon corps
00:34:16dissociée
00:34:18complètement dissociée
00:34:20je ne voulais pas
00:34:20avoir d'enfant
00:34:21la sexualité
00:34:23ne m'intéressait pas
00:34:24j'étais vierge
00:34:25au moment
00:34:26de décès
00:34:27et j'ai dû faire
00:34:29vraiment beaucoup
00:34:29de travail personnel
00:34:30pour même réussir
00:34:32à accepter
00:34:32d'avoir un enfant
00:34:33votre père
00:34:35vous a pénétré
00:34:37parce que quand on parle
00:34:37d'abus
00:34:38ce n'est pas toujours
00:34:38avec pénétration
00:34:39mais dans votre cas
00:34:41il a été jusqu'au bout
00:34:44oui oui
00:34:45il voulait être le premier
00:34:46c'était son ces mots
00:34:48il voulait être le premier
00:34:50et j'étais totalement
00:34:52tétanisée
00:34:53effectivement
00:34:53parce que je ne savais
00:34:54pas vraiment
00:34:55ce que c'était
00:34:55et tout en même temps
00:34:58j'avais peur
00:34:59et c'est vrai que
00:35:00tout comme l'a dit
00:35:01le premier auditeur
00:35:02d'ailleurs dit à elle
00:35:03il reste un sentiment
00:35:04horrible
00:35:05qui se parle
00:35:06les deux sentiments
00:35:06c'est bien la honte
00:35:07et la culpabilité
00:35:08et c'est vraiment
00:35:09très difficile
00:35:10de sortir de ces deux
00:35:12choses
00:35:13ce qui est terrible
00:35:15ce qui est terrible
00:35:16quand il y a de la culpabilité
00:35:17et ce qui est très fréquent
00:35:18alors que
00:35:19encore une fois
00:35:20vous n'êtes que victime
00:35:21mais c'est que
00:35:22du coup
00:35:22vous n'osez pas
00:35:24en parler à personne
00:35:24puisque vous vous sentez coupable
00:35:27exactement
00:35:28et du coup
00:35:29vous portez ça
00:35:30toute seule
00:35:31à l'âge de
00:35:32même pas 15 ans
00:35:33c'est horrible
00:35:34c'est vrai
00:35:36c'est horrible
00:35:36ça isole beaucoup
00:35:37mais oui
00:35:38c'est vraiment
00:35:40quelque chose de difficile
00:35:41mais mon témoignage
00:35:42il est plus sur le fait
00:35:43qu'on peut quand même
00:35:44je suis un peu
00:35:45excusez-moi
00:35:46mais je vous en prie
00:35:47Marie-Lou
00:35:47on peut quand même
00:35:49aller mieux
00:35:50c'est ce que vous voulez dire
00:35:51tout à fait
00:35:52on peut aller mieux
00:35:53qu'est-ce qui tout d'un coup
00:35:55justement
00:35:56vous fait rentrer
00:35:58dans cette émotion
00:36:00si forte
00:36:01qu'est-ce que vous nous diriez
00:36:03parce que ça c'est important
00:36:04que tout d'un coup
00:36:05il y ait une sorte
00:36:06de flashback émotionnel
00:36:07qui vous a submergé
00:36:10tout à fait
00:36:10merci Brigitte
00:36:11c'est l'isolement
00:36:12oui
00:36:13c'est l'isolement
00:36:13c'est l'isolement
00:36:14d'avoir ça au soi
00:36:16et puis on peut dire à personne
00:36:17parce que personne ne le croit
00:36:18ouais
00:36:19on se sent sale
00:36:20oui
00:36:21on se sent sale
00:36:22et puis personne ne le croit
00:36:24la femme ne croit pas
00:36:26et puis du coup
00:36:27on s'isole vraiment
00:36:28j'ai cru que j'aurais
00:36:29jamais d'enfant
00:36:30dans ma vie
00:36:30et puis en fait
00:36:31quand j'ai eu
00:36:32la seprenne
00:36:33une thérapie personnelle
00:36:35j'étais pensée
00:36:37à peu près
00:36:37quand j'avais
00:36:3820 ans
00:36:3922 ans
00:36:40avec mes petits salaires
00:36:41d'étudiante
00:36:42et j'ai commencé
00:36:43à consulter
00:36:44je ne sais pas
00:36:44pour quelle raison
00:36:45mais un psychanalyste
00:36:46pourquoi
00:36:47je ne sais pas
00:36:48ça m'avait été conseillé
00:36:49parce que j'étais
00:36:50heureusement aidée
00:36:51par l'aide sociale
00:36:52à l'enfance
00:36:52que face à ces abus
00:36:55il a fallu
00:36:56que je me sauve
00:36:57que je sauve ma peau
00:36:58et donc grâce
00:37:00à l'aide sociale
00:37:00à l'enfance
00:37:01effectivement
00:37:01j'ai eu
00:37:01la connaissance
00:37:02vous avez fui
00:37:03le domicile parental
00:37:06évidemment
00:37:07oui tout à fait
00:37:08mais c'est vrai
00:37:10que c'est l'isolement
00:37:11et que j'ai eu
00:37:11énormément
00:37:13même après
00:37:15oui oui
00:37:16on entend
00:37:17votre souffrance
00:37:18Marie-Lou
00:37:18et peut-être
00:37:19que ça sera
00:37:20intéressant
00:37:21de travailler
00:37:22sur cette partie
00:37:23de vous là
00:37:24qui est encore
00:37:24terriblement blessée
00:37:26parce que
00:37:27c'est vrai
00:37:28que de 15 ans
00:37:29à 20 ans
00:37:30être seule
00:37:31alors que c'est
00:37:32un moment
00:37:33où on a besoin
00:37:33de repères
00:37:34on a besoin
00:37:35de modèles
00:37:35pour se construire
00:37:36voyez ce que je veux dire
00:37:37c'est que
00:37:38il y a quelque part
00:37:39peut-être
00:37:40un fossé
00:37:41entre la jeune fille
00:37:43de 15 ans
00:37:44que vous étiez
00:37:44et la femme
00:37:45que vous êtes aujourd'hui
00:37:46il y a quelque chose
00:37:47qui est encore
00:37:48qui est encore
00:37:49un abîme
00:37:49voyez ce que je veux dire
00:37:51vous savez
00:37:57en volant votre sexualité
00:37:59il a volé
00:38:00bien plus
00:38:01qu'un accès
00:38:02à votre corps
00:38:03il a volé
00:38:04votre développement
00:38:05de femme
00:38:05il a volé
00:38:06votre socialisation
00:38:07il vous a isolé
00:38:09c'est
00:38:10voilà
00:38:11c'est une
00:38:12effraction
00:38:13sans limite
00:38:13c'est à dire
00:38:14que
00:38:14à l'âge
00:38:15où vous l'avez subi
00:38:16on ne peut plus
00:38:17aller vers les autres
00:38:18on ne peut plus regarder
00:38:19les choses
00:38:20de la même manière
00:38:21on se sent
00:38:22je ne parlerai pas
00:38:24à votre place
00:38:25mais c'est horrible
00:38:26ce qui est ressenti
00:38:27dans ces moments-là
00:38:28et donc bien sûr
00:38:29ça n'a pas joué
00:38:30que sur votre sexualité
00:38:32ça a joué
00:38:33sur votre rapport
00:38:34en tant que femme
00:38:35vis-à-vis de l'autre
00:38:37vis-à-vis des hommes
00:38:38vis-à-vis de votre corps
00:38:39de la maternité
00:38:40et il vous a
00:38:42enfermé
00:38:43isolé
00:38:43et
00:38:44je pense que
00:38:45le travail
00:38:45qui reste à faire
00:38:46c'est de casser cette cage
00:38:47oui je crois
00:38:48Marie-Luc
00:38:48il faut que vous compreniez
00:38:49une chose
00:38:50ça vous serait arrivé
00:38:51quand vous aviez
00:38:525-6 ans
00:38:53vous l'auriez mis
00:38:54de côté
00:38:55et vous seriez
00:38:56devenue une adolescente
00:38:57certainement
00:38:58peut-être boulimique
00:38:59anorexique
00:39:00ou je ne sais quoi
00:39:01mais vous auriez pu
00:39:02grandir en tant qu'adolescente
00:39:04et passer
00:39:05à l'étape d'adulte
00:39:07
00:39:07vous n'avez pas
00:39:08mis ça de côté
00:39:10parce que
00:39:10vous aviez l'âge
00:39:11où on ne met pas
00:39:12les choses de côté
00:39:13on réalise
00:39:14ce qui nous arrive
00:39:14et du coup
00:39:15ça vous a isolé
00:39:17voyez ce qui est important
00:39:18et c'est vrai
00:39:19que votre témoignage
00:39:21est très différent
00:39:22de quelqu'un
00:39:23qui aurait été abusé
00:39:24incestué
00:39:25par son père
00:39:26très jeune
00:39:27et c'est ça
00:39:28que peut-être
00:39:28vous n'avez pas encore
00:39:30vous ne vous êtes pas encore
00:39:32pardonné
00:39:33oui c'est ça
00:39:34je me permets
00:39:35de revenir sur la phrase
00:39:36qu'il a prononcée
00:39:37quand il dit
00:39:38je voulais être le premier
00:39:40dans la réalité des faits
00:39:41il dit
00:39:41je voulais être le seul
00:39:43oui c'est vrai
00:39:45c'est très juste
00:39:46et donc
00:39:47il vous a privé
00:39:49d'un rapport
00:39:50libre aux hommes
00:39:51oui
00:39:52oui c'est vrai
00:39:54c'est vrai
00:39:54vous avez raison
00:39:55docteur Harlin
00:39:56c'est vrai
00:39:56je n'avais pas vu
00:39:57les choses comme ça
00:39:58même si je combats
00:40:00c'est ça l'isolement
00:40:01c'est ça l'isolement
00:40:02il vous a empêché
00:40:04d'avoir accès
00:40:04aux autres hommes
00:40:05c'est pas
00:40:06je serai le premier
00:40:07c'est je serai le seul
00:40:08c'est monstrueux
00:40:10c'est vrai
00:40:11mais on peut s'en sortir
00:40:13quand même
00:40:14bien sûr
00:40:14on peut réussir
00:40:15mais c'est long
00:40:16c'est un vrai travail
00:40:17c'est vrai que cette émission
00:40:18elle est chouette
00:40:18parce qu'elle permet
00:40:20à différentes personnes
00:40:21de t'apporter leur témoignage
00:40:23avec émotion
00:40:24et même si c'est pas les mêmes
00:40:26moi j'ai réussi quand même
00:40:28à avoir des enfants
00:40:29à avoir un mari
00:40:31d'autres quand même hommes
00:40:34mais le seul homme
00:40:35avec lequel je m'étais confiée
00:40:36à mon mari
00:40:37il n'y a pas de soucis
00:40:37il a causé ça
00:40:39et puis j'ai rencontré
00:40:40un autre homme
00:40:40et quand je lui ai raconté
00:40:42et bien cet homme
00:40:43en fait
00:40:44je ne l'ai pas raconté
00:40:45tout de suite
00:40:45je l'ai raconté
00:40:46au bout d'un an
00:40:47une histoire
00:40:48rapidement
00:40:49sans donner de détails
00:40:50et à partir de là
00:40:51il a changé son attitude
00:40:53dans nos relations sexuelles
00:40:55et c'est comme s'il avait peur
00:40:57de me toucher
00:40:58voilà
00:41:00un peu comme
00:41:01moi j'ai rencontré
00:41:02oui
00:41:02mais parce qu'il avait peur
00:41:04de vous faire du mal
00:41:05parce que c'était certainement
00:41:07un homme
00:41:07ça l'a dérouté
00:41:08un peu trop sensible
00:41:10ou ça a touché
00:41:11une part de lui
00:41:12qu'il ne connaissait pas
00:41:13mais c'est toujours
00:41:16la même chose
00:41:17Marie-Lou
00:41:18c'est que
00:41:18quand on a
00:41:19des choses lourdes
00:41:21en soi
00:41:22parfois les gens
00:41:23ne sont pas capables
00:41:24de les accueillir
00:41:25parce qu'ils ne sont pas
00:41:26assez forts
00:41:26mais vous savez
00:41:29Marie-Lou
00:41:30votre blessure
00:41:32qui est une forte blessure
00:41:34elle peut devenir une force
00:41:36et vous êtes sur le chemin
00:41:37je crois
00:41:37je crois
00:41:40je crois
00:41:41oui
00:41:42parce que d'abord
00:41:43vous avez pris la parole
00:41:44vous avez pu en parler
00:41:46vous en avez parlé
00:41:47vous avez laissé l'émotion
00:41:48sortir
00:41:49et ça veut dire
00:41:51que vous êtes en relation
00:41:52avec vos émotions
00:41:53et c'est ça l'essentiel
00:41:54parce que c'est
00:41:55par nos émotions
00:41:56qu'on grandit
00:41:56et qu'on arrive
00:41:58à continuer le chemin
00:41:59merci beaucoup
00:42:01ça mène énormément
00:42:02merci beaucoup
00:42:03merci à vous
00:42:05merci à vous
00:42:05surtout
00:42:05parce que c'est
00:42:06c'est un témoignage
00:42:07comme ça
00:42:08qui parfois
00:42:09nous fait prendre conscience
00:42:10et moi ce que je trouve
00:42:11extraordinaire
00:42:12et je trouve que
00:42:13le témoignage de Marie-Lou
00:42:14est important
00:42:15je trouve extraordinaire
00:42:17parce que c'est vrai
00:42:17qu'a priori
00:42:18on penserait
00:42:19que c'est moins grave
00:42:19à cet âge là
00:42:20et en fait
00:42:21c'est différent
00:42:23mais c'est peut-être
00:42:24même presque
00:42:24enfin c'est aussi grave
00:42:27quoi
00:42:27quel que soit l'âge
00:42:28en fait
00:42:29ça va avoir
00:42:31des conséquences
00:42:32différentes
00:42:32mais c'est
00:42:33c'est un drame
00:42:34dans tous les cas
00:42:35franchement
00:42:37et surtout
00:42:38cette dimension
00:42:39d'inceste
00:42:40c'est
00:42:40ça vient rajouter
00:42:42quelque chose
00:42:43c'est pas un inconnu
00:42:44on a
00:42:45voilà
00:42:46c'est notre père
00:42:48c'est
00:42:48on sait de toute façon
00:42:50que la majorité
00:42:50des abus
00:42:51sur les enfants
00:42:52et sur les gens
00:42:53de moins de 15 ans
00:42:54pour rappeler la loi
00:42:56c'est dans la famille
00:42:57c'est dans la famille
00:42:58ou alors c'est l'ami
00:43:00le bon ami
00:43:01de la famille
00:43:01le bon ami
00:43:02c'est l'oncle
00:43:02le grand-père
00:43:03le père
00:43:03c'est toujours quelqu'un
00:43:04avec qui l'enfant
00:43:05a un sentiment
00:43:07d'affection
00:43:08donc c'est pour ça
00:43:09que c'est aussi
00:43:10dramatique
00:43:12allez on fait
00:43:13on laisse la place
00:43:14aux infos
00:43:14et on se retrouve
00:43:15dans la deuxième heure
00:43:16avec vous bien sûr
00:43:17sur Sud Radio
00:43:18comment retrouver
00:43:19une sexualité
00:43:20épanouie
00:43:21quand on a été victime
00:43:22d'abus
00:43:22on en parle
00:43:23avec Philippe Arlin
00:43:24vous voulez participer
00:43:26à l'émission
00:43:260 826 300 300
00:43:28Brigitte Lae
00:43:30Sud Radio
00:43:30nous continuons
00:43:32cette émission
00:43:33où nous abordons
00:43:34comment améliorer
00:43:36notre sexualité
00:43:37comment réussir
00:43:38à retrouver
00:43:39ou à trouver
00:43:40une sexualité
00:43:41harmonieuse
00:43:41suite à des abus
00:43:43ou des mauvaises expériences
00:43:45Philippe Arlin
00:43:46est avec nous
00:43:47vous êtes sexothérapeute
00:43:48et je rappelle en effet
00:43:50que vous pouvez consulter
00:43:51par Zoom
00:43:51pour ceux qui éventuellement
00:43:52auraient envie
00:43:53de faire ce chemin
00:43:55avec vous
00:43:55Nano bonjour
00:43:57bonjour Brigitte
00:43:59bonjour Philippe
00:44:00bonjour Nano
00:44:00alors c'est votre
00:44:04c'est votre fille
00:44:04je crois
00:44:05qui a subi
00:44:05c'est ça
00:44:06tout à fait
00:44:07ma fille a subi
00:44:09des attouchements
00:44:09de l'appartement
00:44:10au cousin
00:44:10il y a maintenant
00:44:11deux ans
00:44:11donc il avait
00:44:14un an et demi
00:44:15plus qu'elle
00:44:15elle est passée
00:44:18par toutes les phases
00:44:19échecs scolaires
00:44:20elle avait quel âge
00:44:22quand ça arrive
00:44:23elle avait
00:44:2412 ans
00:44:26il en avait
00:44:2715 ans et demi
00:44:28ah oui
00:44:28donc il était
00:44:29deux ans et demi
00:44:31plus
00:44:31c'est pas
00:44:3113 ans
00:44:33oui d'accord
00:44:33deux ans
00:44:34ok
00:44:34et donc voilà
00:44:37elle allait super mal
00:44:38elle est passée
00:44:39de 14 ans
00:44:40moyenne
00:44:40à tout juste 8
00:44:42voilà
00:44:45donc là
00:44:46ça a l'air
00:44:47d'aller un peu mieux
00:44:48mais c'est
00:44:48pour le coup
00:44:49la sexualité
00:44:50j'ai l'impression
00:44:50qu'elle l'a retrouvée
00:44:51mais un peu trop
00:44:52dans le sens où
00:44:55en fait
00:44:55elle a eu un petit copain
00:44:56elle a couché
00:44:58avec lui
00:44:59au bout de
00:45:01au bout de 6 mois
00:45:02je crois
00:45:02elle avait que
00:45:0314 ans
00:45:04et donc moi
00:45:06j'étais étonné
00:45:07parce que c'était
00:45:07quelqu'un qui
00:45:08avec
00:45:08enfin
00:45:08moi je trouvais ça
00:45:09un peu jeune
00:45:10on en a toujours
00:45:10parlé
00:45:10je suis très ouvert
00:45:11avec mes enfants
00:45:12on parle de tout
00:45:12et une fois
00:45:16qu'elle s'est
00:45:16elle vous en a parlé
00:45:20qu'elle est couchée
00:45:22avec son petit copain
00:45:24on en a parlé
00:45:24à sa maman
00:45:25à sa mère
00:45:26d'accord
00:45:26elle a pas
00:45:28osément parlé
00:45:28et du coup
00:45:30quand je l'ai su
00:45:31parce qu'en fait
00:45:31c'est moi qui l'ai découvert
00:45:32mais je l'ai découvert
00:45:35après qu'elle en ait parlé
00:45:35à sa mère
00:45:36et moi
00:45:37elle m'a dit
00:45:38mais papa
00:45:38tu sais très bien
00:45:39que je ne savais pas
00:45:40t'en parler
00:45:40c'est délicat
00:45:41ce qui est vrai
00:45:44ça peut s'entendre
00:45:46bien sûr
00:45:47je comprends totalement
00:45:49je lui dis
00:45:49que voilà
00:45:50moi je suis là
00:45:50pour l'écouter
00:45:50je suis là
00:45:51pour lui parler
00:45:51et que s'il y avait
00:45:52besoin de quoi que ce soit
00:45:53c'était à sa mère
00:45:56ou à vous
00:45:56qu'elle a raconté
00:45:58les abus de son cousin
00:45:59non
00:46:00c'est à
00:46:01la CPE
00:46:03en fait du collège
00:46:04d'accord
00:46:05on n'a parlé à personne
00:46:06on n'a parlé à une copine
00:46:07sa copine lui a dit
00:46:09mais il faut que tu en parles
00:46:10il ne faut pas que tu restes
00:46:10comme ça
00:46:11et ensuite
00:46:13on a été informé
00:46:14par le collège
00:46:15donc il y a eu
00:46:16toute une procédure
00:46:17on a porté plainte
00:46:18il y a eu une procédure
00:46:19mais comme c'était
00:46:20dans le cadre familial
00:46:21et qu'il n'y a pas eu
00:46:22pénétration
00:46:23ils ont estimé
00:46:25qu'il n'y avait pas
00:46:26de poursuite judiciaire
00:46:27voilà
00:46:27donc ça a détraqué
00:46:29ma gamine
00:46:30et le gamin
00:46:31il n'a même pas passé
00:46:31devant une psychologue
00:46:32il n'y a rien
00:46:34avec tout ça
00:46:34donc c'est vraiment
00:46:35oui
00:46:37alors nous on ne connait pas
00:46:38les détails
00:46:39donc on ne va pas
00:46:40on ne va rien dire
00:46:42par rapport à ça
00:46:42c'est toujours compliqué
00:46:44mais ce qui est important
00:46:47peut-être
00:46:47nano
00:46:48c'est de ne pas non plus
00:46:50croire
00:46:50que sa vie est foutue
00:46:52je veux dire
00:46:53qu'il y ait eu
00:46:55une réaction
00:46:57contre coup
00:46:59c'est normal
00:47:00et c'est peut-être
00:47:01même bon signe
00:47:02c'est-à-dire que
00:47:03parfois
00:47:03quand les jeunes filles
00:47:06suite à un abus
00:47:07s'enferment
00:47:08dans une sorte
00:47:08de solitude
00:47:11et d'isolement
00:47:11et on vient d'entendre
00:47:12le témoignage
00:47:13de Marie-Lou
00:47:14c'est parfois
00:47:15plus mauvais signe
00:47:16oui oui
00:47:17ça j'entends complètement
00:47:18d'ailleurs au début
00:47:19c'était le cas
00:47:20et c'est pour ça
00:47:21qu'elle n'avait plus trop
00:47:22de copier
00:47:22et là c'est bien
00:47:24différent
00:47:24pour ça que tout à l'heure
00:47:26vous expliquez
00:47:26que la sursexualité
00:47:28pouvait être
00:47:29une réponse traumatique
00:47:30mais quelque part
00:47:32c'est une réponse
00:47:32du côté de la vie
00:47:33pas du côté de la mort
00:47:34donc c'est une réponse
00:47:36au trauma
00:47:37mais c'est une réponse
00:47:38de pulsion de vie
00:47:39ça veut pas dire
00:47:42qu'elle peut pas
00:47:42se mettre en danger
00:47:43dans sa sexualité
00:47:44je suis pas en train
00:47:44de dire ça
00:47:45et puis je n'ai pas
00:47:46les éléments
00:47:46mais je rejoins Brigitte
00:47:49dans le sens où
00:47:50c'est une réaction
00:47:52suite au traumatisme
00:47:53ça il n'y a aucun doute
00:47:55mais elle est
00:47:56quelque part
00:47:57peut-être moins dangereuse
00:47:58moins pernicieuse
00:47:59que l'isolement
00:48:00et la solitude
00:48:01et ce garçon
00:48:04avec qui
00:48:06elle a eu une relation
00:48:07c'est un gentil garçon ?
00:48:09c'était un très gentil garçon
00:48:10donc tout ça
00:48:11est bon signe
00:48:11il a trompé le soir même
00:48:13ça je l'ai appris après
00:48:15voilà
00:48:15donc elle s'est scarifiée
00:48:17parce qu'en fait
00:48:17on a passé la journée
00:48:19à la plage dimanche dernier
00:48:20et en fait
00:48:21j'ai vu pour la première fois
00:48:22en fait
00:48:22tout ce qu'elle s'était fait
00:48:23infliger
00:48:24et là
00:48:24oui parce que ça
00:48:27c'est du côté
00:48:27du mortifère
00:48:29mais alors si
00:48:32en effet
00:48:33le soir même
00:48:34il la trompe
00:48:35c'est vrai
00:48:35que c'est
00:48:36c'est un contre-coup
00:48:38pas terrible
00:48:39on est bien d'accord
00:48:40je pense qu'elle était
00:48:42dans un élan de guérison
00:48:43en allant voir
00:48:43ce garçon
00:48:44qui était
00:48:45vous le dites vous-même
00:48:46gentil
00:48:46extrêmement gentil
00:48:47et elle s'en reprend un
00:48:48derrière la tête
00:48:49donc c'est là
00:48:50que l'accès à la sexualité
00:48:52ça devient compliqué
00:48:54il a trouvé un copain
00:48:56je sais qu'elle a eu
00:48:58une relation sexuelle avec
00:48:59je me dis
00:49:00mais la gosse
00:49:01si elle
00:49:01si tous les deux mois
00:49:03elle change de copain
00:49:05et qu'elle couche
00:49:05avec tout le monde
00:49:06je me dis
00:49:07est-ce que ça vient de là
00:49:09est-ce que
00:49:10non
00:49:10moi je suis
00:49:11bon mais
00:49:12je me dis
00:49:12bon je préfère
00:49:13elle a envie d'y croire
00:49:14je préfère
00:49:14les veines
00:49:15mais ouais voilà
00:49:16je pense aussi
00:49:16elle a envie d'y croire
00:49:17donc
00:49:18et puis vous savez
00:49:20il y a aussi
00:49:21parfois
00:49:22mais encore une fois
00:49:22là on fait des interprétations
00:49:23c'est pas elle
00:49:24qu'on a en ligne
00:49:25donc ça vaut ce que ça vaut
00:49:26il n'y a qu'elle
00:49:27qui pourrait répondre
00:49:28mais parfois
00:49:29c'est aussi une manière
00:49:30de se réapproprier
00:49:31sa sexualité
00:49:32moi maintenant
00:49:33c'est moi qui décide
00:49:34je choisis les hommes
00:49:35et je les prends
00:49:36et même si
00:49:38elle a une sexualité
00:49:39avec plusieurs hommes
00:49:41c'est pas forcément
00:49:42enfin c'est sa manière
00:49:44à elle
00:49:45de s'approprier
00:49:46sa propre sexualité
00:49:47vous voyez
00:49:47à condition qu'elle
00:49:50la subisse pas
00:49:50et ça effectivement
00:49:51on n'a pas les éléments
00:49:52mais voilà
00:49:53je pense qu'elle est d'accord
00:49:53là dessus
00:49:53elle se respecte
00:49:56enfin je lui répète assez
00:49:58que c'est son choix
00:49:59et que
00:49:59c'est pas parce qu'elle tombe amoureux
00:50:01qu'elle est obligée
00:50:01de coucher avec quelqu'un
00:50:02et que les hommes
00:50:04surtout à cet âge-là
00:50:05ils pensent qu'à ça
00:50:06donc voilà
00:50:08après c'est délicat
00:50:10et très compliqué
00:50:10ça sera un long parcours
00:50:12mais c'est
00:50:13vous pouvez être là
00:50:15mais vous pouvez pas
00:50:16malheureusement
00:50:17faire beaucoup plus
00:50:17qu'être là
00:50:18et d'observer
00:50:20et ce chemin
00:50:22elle est obligée
00:50:23elle ne peut le faire
00:50:24que toute seule
00:50:25mais ce qui est intéressant
00:50:27c'est d'être là
00:50:28comme des jalons
00:50:28sur son chemin
00:50:29comme ça si elle a besoin
00:50:30elle pourra demander de l'aide
00:50:32et je pense qu'elle saura la trouver
00:50:34bon bah c'est chouette
00:50:35une psychologue
00:50:36est très bien
00:50:36que j'ai trouvé
00:50:37parce que j'en ai passé plein
00:50:38et à chaque fois
00:50:39qu'elle est chez moi
00:50:39tous les 15 jours
00:50:40elle a une journée
00:50:41enfin une heure par semaine
00:50:42avec une psychologue
00:50:43qui est vraiment géniale
00:50:44et j'ai l'impression
00:50:45que ça lui fait du bien
00:50:46tant mieux
00:50:47donc voilà
00:50:48je continue
00:50:49et puis on verra
00:50:50ce que ça donnera
00:50:51oui
00:50:51de toute façon
00:50:52vous vous pouvez pas
00:50:53la questionner
00:50:54vous pouvez pas
00:50:54vous ne pouvez que
00:50:55lui avoir fait comprendre
00:50:57que vous étiez là
00:50:58et que vous êtes son père
00:50:59que vous la respectez
00:51:00que vous l'aimez
00:51:01et que vous souhaitez
00:51:02plus tard
00:51:03de rencontrer
00:51:04l'homme de sa vie
00:51:05avec qui elle pourra
00:51:06être heureuse
00:51:08voilà
00:51:08c'est tout ce que vous pouvez faire
00:51:09de toute façon
00:51:10et vous avez fait
00:51:10le plus important
00:51:11vous l'avez cru
00:51:13ah bah
00:51:15j'ai en aucun
00:51:15comme de toute façon
00:51:16je
00:51:16alors j'ai mis quand même
00:51:19j'ai demandé
00:51:20qu'est-ce qui s'était passé
00:51:21comment elle avait fait
00:51:22j'ai mis en doute aussi
00:51:23ces paroles
00:51:24au tout début
00:51:25parce que je me suis dit
00:51:26on n'est pas à l'abri
00:51:26que ma fille de Mente
00:51:27j'étais mon petit neveu
00:51:29j'ai dit
00:51:30je veux en avoir
00:51:31le coeur net
00:51:31et puis effectivement
00:51:33quand j'ai vu
00:51:33les échanges de messages
00:51:34qu'elle s'était livrée
00:51:36à ses copains
00:51:37qu'elle avait tout décrit
00:51:38en fait j'ai vu que
00:51:40bah c'était réel
00:51:41quoi donc
00:51:42mais j'ai quand même eu
00:51:43un petit doute au début
00:51:44je me suis dit
00:51:45attends
00:51:45avant de prêcher
00:51:46pour l'un ou pour l'autre
00:51:48il faut vraiment que tu
00:51:48voilà
00:51:49que
00:51:50voilà
00:51:51que tu
00:51:52non mais au bout du compte
00:51:53vous l'avez cru
00:51:55et vous êtes là pour elle
00:51:56je pense qu'elle le sait
00:51:59elle a pu se confier
00:52:00à sa maman
00:52:00je pense que le maximum
00:52:04que vous pouvez faire
00:52:05pour elle aujourd'hui
00:52:06est fait
00:52:07et sachez
00:52:08c'est ça qui est très compliqué
00:52:09c'est que se reconstruire
00:52:11quand on parle de sexualité
00:52:13bien sûr
00:52:14c'est un travail
00:52:15personnel
00:52:16personne ne peut
00:52:18le faire à votre place
00:52:20et on peut aider
00:52:21on peut surtout être présent
00:52:23et c'est la personne
00:52:25qui
00:52:25à travers des thérapies
00:52:27à travers des choix de vie
00:52:28à travers des rencontres
00:52:30qui va petit à petit
00:52:32changer son regard sur elle
00:52:33parce que c'est ça
00:52:34dont il est question
00:52:35comment je me regarde
00:52:36comment je vois mon corps
00:52:37comment je vois ma sexualité
00:52:39et mes désirs
00:52:40voilà
00:52:41et puis il faut quand même
00:52:42rappeler que bon
00:52:43ces deux jeunes ados
00:52:45qui sont
00:52:46bon je suis d'accord
00:52:47elle a moins de 15 ans
00:52:48et que donc il y a abus
00:52:48il n'y a pas de doute là-dessus
00:52:49mais ça reste
00:52:50enfin ça n'a rien à voir
00:52:52avec un adulte
00:52:53qui aurait
00:52:53oui bien sûr
00:52:55bien sûr
00:52:55bien sûr
00:52:56non non
00:52:56bien sûr
00:52:56pas elle a juste attendu
00:52:57qu'elle dorme
00:52:58pour
00:52:58oui oui
00:52:59mais attendez
00:52:59c'est un abus
00:53:01je ne suis pas en train
00:53:02je ne suis pas en train
00:53:02il n'y a rien à défendre
00:53:03je ne suis pas en train
00:53:05de dire
00:53:06mais c'est juste
00:53:07que je comprends
00:53:09évidemment
00:53:10votre rôle de père
00:53:12et votre souffrance
00:53:15de savoir que votre fille
00:53:16a subi ça
00:53:16tout ça on le comprend
00:53:17mais relativisons
00:53:19un tout petit peu aussi
00:53:20pour que vous soyez en paix
00:53:21avec tout ça
00:53:22c'est juste ça
00:53:24que je voulais dire
00:53:24j'ai beaucoup de mal
00:53:25oui oui mais on est
00:53:30on est toujours plus
00:53:31touché par la blessure
00:53:33d'un proche
00:53:33même si elle est
00:53:34beaucoup moins grave
00:53:35que la blessure
00:53:35de quelqu'un qu'on ne connait pas
00:53:36ça c'est normal
00:53:37bien sûr
00:53:38mais en même temps
00:53:38parfois il faut
00:53:40un tout petit peu relativiser
00:53:41parce que c'est aussi
00:53:42votre peur qu'elle aille mal
00:53:43qui peut faire
00:53:44qu'elle va mal
00:53:44bon après j'évite
00:53:46de lui en parler
00:53:47oui oui oui
00:53:48mais si vous avez beau
00:53:49vous avez beau éviter
00:53:50de lui en parler
00:53:51forcément forcément
00:53:53quand vous la revoyez
00:53:54vous devez la regarder
00:53:55pour voir si elle va bien
00:53:56ou si elle ne va pas bien
00:53:57donc ne la scrutez pas trop
00:53:59essayez d'oublier un petit peu
00:54:02et laissez-la grandir
00:54:03vous savez que même
00:54:04en tant que père
00:54:05vous avez le droit aussi
00:54:06de vous dire
00:54:06mais là j'ai besoin d'aide
00:54:07parce que je n'arrive pas
00:54:08à gérer ce qu'a subi ma fille
00:54:10et ça n'aurait rien de
00:54:11voilà
00:54:12c'est possible
00:54:13bien sûr
00:54:14il y a aussi
00:54:15on n'en a pas encore parlé
00:54:16mais il y a des victimes
00:54:17collatérales à tout ça
00:54:18exactement
00:54:19et c'est ça qu'on entend
00:54:20et c'est pour ça
00:54:20que je me permettais
00:54:21de vous dire
00:54:22n'hésitez pas à consulter
00:54:23si vous vous ne vous sentez pas bien
00:54:24exactement
00:54:25allez on fait une petite pause
00:54:27et on continue dans un instant
00:54:28avec vous sur
00:54:29Sud Radio 0826 300 300
00:54:31à tout de suite
00:54:31vous voulez parler
00:54:34à Brigitte Laé
00:54:350826 300 300
00:54:38Sud Radio célèbre
00:54:39la fête des pères
00:54:40avec le vent
00:54:41à la française.com
00:54:4214h-16h
00:54:44Brigitte Laé
00:54:44Sud Radio
00:54:45Philippe Arlin
00:54:47est avec nous
00:54:48et nous évoquons
00:54:48les abus
00:54:49sur enfants
00:54:50c'est un père
00:54:52également
00:54:52qui va prendre la parole
00:54:54bonjour Marc
00:54:54oui
00:54:55toujours
00:54:56bonjour Marc
00:54:57bonjour docteur
00:54:59on vous écoute
00:55:00je vous appelle
00:55:01je vous ai écouté
00:55:03cet après-midi
00:55:03et je vous appelle
00:55:04parce que j'ai mon fils
00:55:06qui est à l'âge de 8 ans
00:55:07qui était violé
00:55:08par son cousin
00:55:09qui devait avoir 14 ans
00:55:10et ça a été
00:55:12une destruction incroyable
00:55:14il a passé deux ans
00:55:16à la maison
00:55:17il a quitté l'école
00:55:18il dormait la journée
00:55:21et il sortait la nuit
00:55:22donc avec pas mal de sorties
00:55:25avec des copines
00:55:26et tout
00:55:26et il a été marqué
00:55:29pendant des années
00:55:29et aujourd'hui
00:55:31je le vois à 42 ans
00:55:32il prend 2, 3, 4 douches
00:55:35par jour
00:55:35et donc ça va beaucoup mieux
00:55:37maintenant il est marié
00:55:38il a des enfants
00:55:39mais j'ai du mal
00:55:41j'ai du mal encore
00:55:42c'était il y a longtemps
00:55:44donc c'était une époque
00:55:46où on parlait très peu de ça
00:55:47j'imagine
00:55:47vous étiez
00:55:48oui c'était
00:55:49c'était en 1991
00:55:50vous l'avez su tout de suite ?
00:55:53non non non
00:55:54il s'est recroquevillé
00:55:56il était fermé
00:55:57et puis un jour
00:55:58il a avoué à sa maman
00:56:00qui me l'a dit
00:56:01et donc là
00:56:02la colère m'est montée
00:56:04quel âge il avait
00:56:05quand il peut enfin le dire ?
00:56:09il avait 10 ans après
00:56:1018 ans
00:56:1118 ans
00:56:12oui
00:56:1318 ans
00:56:1310 ans après
00:56:15alors déjà Marc
00:56:16ne vous sentez pas coupable
00:56:18de ne pas l'avoir su
00:56:19ni vu
00:56:20parce qu'on n'en parlait pas
00:56:21à l'époque
00:56:22et votre fils
00:56:23vous avez vu qu'il allait mal
00:56:25et puis vous ne saviez pas pourquoi
00:56:26et vous n'aviez pas les éléments
00:56:28pour comprendre
00:56:29mais j'ai quand même
00:56:32une responsabilité
00:56:33dans la mesure où
00:56:33en fin de compte
00:56:35un petit peu avant que ça se passe
00:56:38ils m'ont demandé
00:56:38d'aller voir leur cousin
00:56:39puisque mon frère
00:56:41était divorcé
00:56:41et ils ont demandé
00:56:44d'aller voir leur cousin
00:56:45et donc
00:56:46en allant voir les cousins
00:56:48mon ex-belle-sœur
00:56:49m'a dit
00:56:50écoutez laissez-les là
00:56:51ils vont passer quelques jours ensemble
00:56:52voilà
00:56:53et donc ça s'est passé comme ça
00:56:55mais vous n'êtes en aucun cas responsable Marc
00:56:57il n'y a pas de mais
00:57:00c'est important
00:57:01vous les confiez
00:57:03c'est quelque chose de complètement normal
00:57:06ce que vous faites
00:57:06encore une fois
00:57:08c'est le cousin
00:57:09qui lui se comporte pas
00:57:10de manière normale
00:57:11laisser des cousins
00:57:12passer du temps ensemble
00:57:14c'est normal
00:57:15on n'est quand même pas
00:57:16censé présupposer à l'avance
00:57:18qu'il y en a un
00:57:19qui va se comporter
00:57:20n'importe comment
00:57:20mais
00:57:22mais si vous voulez
00:57:24il y a un autre élément
00:57:25qui est important
00:57:26et que je dénonce
00:57:27aujourd'hui fortement
00:57:28c'est que mon frère
00:57:29que je ne vois plus
00:57:30depuis
00:57:30depuis cette période là
00:57:32laissait traîner
00:57:33des cassettes
00:57:34vidéo pornographiques
00:57:36et ces enfants
00:57:37de tout jeunes
00:57:38regardaient
00:57:38ces cassettes pornographiques
00:57:40et donc je me demande
00:57:42si ça n'a pas joué
00:57:44dans cette histoire
00:57:45alors ça
00:57:46c'est possible
00:57:47tout est possible
00:57:48de toute façon
00:57:49mais il faudrait questionner
00:57:50cet homme
00:57:51qui aujourd'hui
00:57:52est adulte
00:57:54et savoir
00:57:55pourquoi
00:57:56il s'est senti le droit
00:57:58d'abuser de votre fils
00:58:00mais de toute façon
00:58:01en aucun cas
00:58:03votre responsabilité
00:58:04d'abord
00:58:05parce que
00:58:05je vous rappelle
00:58:06qu'en 1991
00:58:07on ne parlait pas
00:58:08de ça
00:58:09pourquoi aujourd'hui
00:58:10j'en parle régulièrement
00:58:11c'est pour que justement
00:58:12un père
00:58:13qui aurait un gamin
00:58:14de 8 ans
00:58:14pourrait plus facilement
00:58:17dire à son fils
00:58:18ton corps t'appartient
00:58:19et ton cousin
00:58:20n'a rien le droit
00:58:20de te faire
00:58:21et peut-être
00:58:21qu'à ce moment là
00:58:22le fils
00:58:23si ça se passe
00:58:24sera capable
00:58:25de le dire à son père
00:58:26en rentrant
00:58:26et si votre fils
00:58:28avait pu vous parler
00:58:29peut-être qu'il s'en serait
00:58:32mieux remis
00:58:33plus vite
00:58:34mais tout ça
00:58:35on n'en sait rien
00:58:35ça on n'est pas sûr
00:58:36parce que moi
00:58:37j'ai de nombreux exemples
00:58:39où on ne le dit pas
00:58:41non pas parce qu'on ne va pas
00:58:42être entendu
00:58:43mais on ne le dit pas
00:58:44parce que le dire
00:58:45c'est le re-rendre vrai
00:58:46ça m'est arrivé justement
00:58:49de le dire
00:58:51parce que Benoît
00:58:5110 ans après
00:58:53ne voulait surtout pas
00:58:55en parler en famille
00:58:56et donc
00:58:56à l'époque
00:58:57je lui ai dit
00:58:58fais-moi une cassette vidéo
00:58:59et donc je suis retourné
00:59:01chez mes parents
00:59:02avec
00:59:02avec mon frère
00:59:05et son ex-femme
00:59:06écouter cette cassette
00:59:08et quand j'ai vu
00:59:09le déni de mes parents
00:59:10c'était à vomir
00:59:12c'était à vomir
00:59:13je sais
00:59:14je sais
00:59:14je sais
00:59:16mais Marc
00:59:18c'est tout le problème
00:59:19de notre société
00:59:20tant qu'on n'arrivera pas
00:59:21à ce que ces choses-là
00:59:23soient dites
00:59:23et c'est pour ça
00:59:24qu'on en parle
00:59:25dans cette émission
00:59:26et merci de votre témoignage
00:59:27parce qu'on entend
00:59:28votre douleur
00:59:29depuis tant d'années
00:59:31parce que
00:59:32vous n'avez pas pu
00:59:34je dis bien
00:59:35vous n'avez pas pu
00:59:35je ne dis pas
00:59:36vous n'avez pas su
00:59:37vous n'avez pas pu
00:59:38protéger votre fils
00:59:39et donc
00:59:41c'est une douleur
00:59:41qui vous ronge
00:59:43et à un moment donné
00:59:44il faut
00:59:44il faut que vous acceptiez
00:59:46de ne pas vous sentir
00:59:47responsable
00:59:47de quoi que ce soit
00:59:49parce que
00:59:49vous n'y êtes
00:59:50strictement pour rien
00:59:51mais malheureusement
00:59:54j'en suis pas sûr
00:59:56parce qu'elle ne l'a pas avoué
00:59:57mais ma fille
00:59:57qui avait
00:59:58qui était un peu plus âgée
01:00:01et donc
01:00:02je pense qu'elle a dû avoir
01:00:03des problèmes
01:00:04avec son cousin aussi
01:00:05mais elle ne m'en a jamais parlé
01:00:06mais on le ressent
01:00:09en quoi
01:00:10qu'est-ce qui vous fait dire ça
01:00:11en quoi votre fille
01:00:12serait
01:00:13parce qu'elle était
01:00:14parce qu'elle était
01:00:15souvent avec ses cousins
01:00:16et
01:00:17et
01:00:18on a trouvé
01:00:19par moments
01:00:19les cousins
01:00:20dans la chambre
01:00:21qui étaient plutôt
01:00:22déshabillés quoi
01:00:23et ma fille était avec eux
01:00:25mais
01:00:25donc on n'a rien vu
01:00:26de
01:00:27de spécifique
01:00:28mais
01:00:29mais est-ce que votre fille
01:00:31est-ce que votre fille
01:00:32a une vie amoureuse
01:00:33correcte
01:00:34normale
01:00:34enfin si on ne sait pas
01:00:36ce que c'est normal
01:00:36on n'a pas avance en tout cas
01:00:38elle est mariée
01:00:39elle a deux enfants
01:00:40elle va bien
01:00:41oui elle va bien
01:00:43elle a l'air d'aller bien
01:00:44donc
01:00:44a priori
01:00:45il n'y a rien qui laisse à penser
01:00:46qu'elle aurait subi
01:00:47elle aussi des amis
01:00:48et puis
01:00:48elle sait ce qui s'est passé
01:00:50pour son frère
01:00:51et elle sait
01:00:52à quel point
01:00:53vous avez été capable
01:00:53de l'entendre
01:00:54donc je pense que
01:00:56si elle avait
01:00:56vécu quelque chose
01:00:58je pense qu'elle aurait pu
01:00:58s'en ouvrir à vous
01:01:00sans difficulté
01:01:02puisqu'elle avait un exemple là
01:01:03et que
01:01:04en général
01:01:04quand il se passe une chose
01:01:06comme ça
01:01:06les victimes collatérales
01:01:08ont beaucoup plus de facilité
01:01:10à prendre la parole
01:01:11parce que
01:01:12ben voilà
01:01:13elles viennent compléter
01:01:14un témoignage
01:01:15elles viennent renforcer
01:01:16un témoignage
01:01:16et elles savent
01:01:17qu'elles vont être entendues
01:01:18donc
01:01:18faites attention
01:01:20parce que c'est en train
01:01:21de devenir votre traumatisme
01:01:23oui vous êtes ravagé
01:01:25par les remords
01:01:27Marc
01:01:27ça vous fait
01:01:29vous faire aider
01:01:29ça vous bouffe de l'intérieur
01:01:31oui mais franchement
01:01:32oui
01:01:33allez-y pardon
01:01:34ravagé par les remords
01:01:35mais surtout en colère
01:01:37de voir que
01:01:38de voir que
01:01:39ce frère
01:01:40laissait des
01:01:41cassettes de cul
01:01:42à ses enfants
01:01:43et qui ont pu
01:01:43lui donner des idées
01:01:44alors ça
01:01:46ça vous avez trouvé
01:01:47le coupable
01:01:47c'est la pornographie
01:01:49ok
01:01:49mais ça n'enlève pas
01:01:50vos remords
01:01:51donc moi je crois
01:01:52vraiment
01:01:52parce que la colère
01:01:54en plus c'est très mauvais
01:01:55entre les remords
01:01:57et la colère
01:01:58qui vous ronge
01:01:58vous allez finir
01:01:59par vous fabriquer
01:02:00une maladie
01:02:01donc il faut
01:02:02je vous conseille
01:02:04vraiment
01:02:04d'aller vous libérer
01:02:07avec quelqu'un
01:02:08parce que sinon
01:02:09vous allez traîner
01:02:10ça toute votre vie
01:02:11et
01:02:12je l'ai traîné
01:02:13j'ai attraqué
01:02:14un cancer du côlon
01:02:15ah bah d'accord
01:02:16bon
01:02:16écoutez
01:02:17je ne voudrais pas
01:02:19qu'il y ait une récidive
01:02:19raison de plus
01:02:20pour aller travailler ça
01:02:22je vous assure
01:02:23ça va vous libérer
01:02:24et ça va faire du bien
01:02:25à votre fils aussi
01:02:26parce que votre fils aussi
01:02:27il doit souffrir
01:02:28de voir à quel point
01:02:29vous vous sentez coupable
01:02:30ou en tout cas responsable
01:02:32pour minimiser
01:02:33vos propos
01:02:34et votre fils
01:02:36ça va lui faire du bien aussi
01:02:37je vous assure
01:02:38ok
01:02:39vous avez le droit
01:02:41d'aller bien
01:02:42il n'en ira que mieux
01:02:43faites moi plaisir
01:02:46allez voir quelqu'un
01:02:47faites ce travail
01:02:48vous méritez
01:02:49vous méritez vraiment
01:02:50de vous libérer
01:02:51parce que vous n'y êtes
01:02:52strictement pour rien
01:02:52je vous assure
01:02:53je vous remercie beaucoup
01:02:55je vous en prie Marc
01:02:56merci à vous
01:02:57au revoir
01:02:57on fait une petite pause
01:02:58on se retrouve dans un instant
01:03:00avec Philippe Arlin
01:03:03demain nous parlerons
01:03:04de la masturbation féminine
01:03:06en quoi peut-elle
01:03:07permettre aux femmes
01:03:08d'être plus à l'aise
01:03:09dans leur corps
01:03:10vous souhaitez participer
01:03:11à l'émission
01:03:12appelez-nous
01:03:120826 300 300
01:03:1414h16
01:03:16Brigitte Laé
01:03:18Sud Radio
01:03:1814h16
01:03:20Brigitte Laé
01:03:22Sud Radio
01:03:23toujours en compagnie
01:03:25de Philippe Arlin
01:03:26sexothérapeute
01:03:27vous avez eu envie
01:03:29justement de faire
01:03:30cette émission
01:03:30Philippe Arlin
01:03:31parce que
01:03:32c'est un travail
01:03:33que vous faites régulièrement
01:03:35avec des personnes
01:03:35qui ont été abusées
01:03:37parfois très jeunes
01:03:39et vous les aidez
01:03:40à retrouver
01:03:42ou à découvrir
01:03:42plus exactement
01:03:43leur corps
01:03:44et leur sexualité
01:03:45c'est un travail
01:03:47qui prend du temps
01:03:48mais qui est possible
01:03:49et c'est ça que vous vouliez
01:03:50enfin c'est le message positif
01:03:52que vous vouliez donner
01:03:52en faisant cette émission
01:03:54et puis je vois
01:03:55à la lumière des appels
01:03:56qu'on vient d'avoir
01:03:57à quel point
01:03:58on est sur
01:03:58une vraie problématique
01:04:00sur laquelle
01:04:01il n'y a pas
01:04:02il n'y a pas tant de paroles
01:04:03que ça
01:04:04on voit toutes les émotions
01:04:05qui se libèrent
01:04:06ça prouve à quel point
01:04:07tout ça
01:04:07on ne peut pas le dire
01:04:08donc
01:04:09voilà
01:04:11c'est important
01:04:12et je pense que
01:04:13on pourra faire
01:04:14d'autres émissions
01:04:15sur le sujet
01:04:16parce que
01:04:17c'est très complexe
01:04:19et on le voit
01:04:20et merci encore une fois
01:04:21ceux qui nous ont appelés
01:04:22on voit aussi
01:04:24les dommages collatéraux
01:04:25c'est ça aussi
01:04:26qui est important
01:04:27et c'est pour ça
01:04:28qu'on n'avance pas
01:04:29sur cette question
01:04:30par exemple
01:04:31de l'éducation
01:04:32à la sexualité
01:04:33moi je
01:04:33il y a 20 ans
01:04:35j'étais très
01:04:36oui il faut donner
01:04:37et en fait
01:04:38je ne suis même pas sûre
01:04:39parce que
01:04:40des enfants
01:04:41qui ont été abusés
01:04:42qui reçoivent des messages
01:04:43sur la sexualité
01:04:44à l'école
01:04:44peuvent être encore
01:04:45à nouveau traumatisés
01:04:46donc tout ça
01:04:47est très complexe
01:04:48tout ça doit être réfléchi
01:04:50en tout cas
01:04:50entre gens qui connaissent
01:04:52et qui savent
01:04:53voilà
01:04:53il ne s'agit pas
01:04:55d'imposer quoi que ce soit
01:04:56mais il s'agit aussi
01:04:58de permettre
01:04:59au bon moment
01:04:59de transmettre
01:05:00des informations
01:05:01qui ne le seront pas
01:05:02toujours faites
01:05:03correctement
01:05:04dans le cadre familial
01:05:05et malheureusement
01:05:06on vient de le dire
01:05:07le cadre familial
01:05:08est souvent le théâtre
01:05:09de ce genre d'abus
01:05:10donc on ne peut pas
01:05:11demander au cadre familial
01:05:13de transmettre un message
01:05:14et d'être à la fois
01:05:15responsable des abus
01:05:16et ce que je voulais dire
01:05:17suite au témoignage
01:05:18de Nano et de Marc
01:05:20qui sont deux
01:05:21et d'ailleurs on a
01:05:22Audrey aussi
01:05:23qui va parler
01:05:23de sa fille
01:05:25c'est pas pour autant
01:05:27qu'il faut empêcher
01:05:28les enfants
01:05:28de jouer ensemble
01:05:30de se rencontrer
01:05:31parce que ça fait partie
01:05:32aussi de leur formation
01:05:35de leur construction
01:05:36la vraie construction
01:05:37elle est là
01:05:38mais oui
01:05:39donc c'est pour ça
01:05:40que c'est tellement complexe
01:05:41parce que normalement
01:05:42ça ne devrait pas se passer
01:05:44et donc
01:05:45à surprotéger
01:05:47un enfant
01:05:47c'est pas bon non plus
01:05:48donc
01:05:48c'est comme si on disait
01:05:50on ne laisse pas
01:05:50un enfant à son père
01:05:51oui absolument
01:05:53on voit bien
01:05:55qu'on est dans
01:05:56des dysfonctionnements
01:05:57donc il ne s'agit pas
01:05:58d'essayer d'adopter
01:05:59des attitudes
01:06:01soi-disant protectrices
01:06:02puisque c'est le comportement
01:06:04qui est à contresens
01:06:05de toute logique
01:06:06donc non
01:06:07il faut laisser vivre
01:06:09nos enfants
01:06:10et il faut par contre
01:06:11faire en sorte
01:06:13d'être à leur écoute
01:06:14mais on ne peut pas
01:06:15forcer ça non plus
01:06:16c'est extrêmement complexe
01:06:18d'être parent
01:06:19et face à la notion
01:06:20d'abus
01:06:20encore plus
01:06:21voilà
01:06:22il faut juste rappeler
01:06:23que le seul message
01:06:24qu'on peut donner
01:06:25à son enfant
01:06:25c'est que son corps
01:06:26lui appartient
01:06:26et que personne
01:06:27absolument personne
01:06:28n'a le droit
01:06:29de lui faire quelque chose
01:06:30qu'il n'a pas envie
01:06:31ça c'est un message
01:06:32simple à donner
01:06:34et à répéter
01:06:35voilà
01:06:36Audrey bonjour
01:06:37oui bonjour Brigitte
01:06:39et bonjour Philippe
01:06:41bonjour Audrey
01:06:41merci pour cette
01:06:43vraiment belle émission
01:06:46parce qu'elle est importante
01:06:47aujourd'hui
01:06:49et elle sera encore demain
01:06:50moi j'ai 62 ans
01:06:52j'ai
01:06:52à l'âge de 6 ans
01:06:55j'ai subi
01:06:56des attouchements sexuels
01:06:58et ensuite
01:07:00de 10 à 12 ans
01:07:01j'ai été violée
01:07:02par un ami
01:07:02très proche
01:07:03de mes parents
01:07:05là encore une fois
01:07:09je le souligne
01:07:11pour que les auditeurs
01:07:12comprennent bien
01:07:12et merci
01:07:13excusez-moi
01:07:14j'avais confondu
01:07:15je croyais que c'était
01:07:15votre fille
01:07:16mais c'est vous
01:07:16ce qui est important
01:07:18encore une fois
01:07:18à comprendre
01:07:19pour ceux qui nous écoutent
01:07:20c'est que
01:07:21vous vous faites violer
01:07:22à partir de 10 ans
01:07:24mais parce que déjà
01:07:25à 6 ans
01:07:25on a abusé de vous
01:07:27et donc il y a déjà
01:07:28chez vous
01:07:29chez la petite fille
01:07:30une sorte de
01:07:32de dysfonctionnement
01:07:33de dissociation
01:07:35et comme si votre corps
01:07:38était disponible
01:07:39pour quelqu'un d'autre
01:07:40c'est exactement ça
01:07:42et en fait
01:07:42c'est ce qui s'est passé
01:07:43tout au long de ma vie
01:07:44pendant plusieurs années
01:07:45c'est-à-dire
01:07:45cette dissociation
01:07:46je l'ai bien identifiée
01:07:48plus tard
01:07:49comme si mon corps
01:07:51en fait
01:07:52ne m'appartenait plus
01:07:53et donc moi
01:07:54j'ai donné mon corps
01:07:55pendant des années
01:07:56ou on vous l'a volé
01:07:57ou on me l'a volé
01:07:59c'est joli
01:07:59mais oui
01:08:00c'est mieux
01:08:01vous ne l'avez pas donné
01:08:02on ne vous a jamais demandé
01:08:04votre avis
01:08:04donc vous ne l'avez pas donné
01:08:05c'est tout à fait ça
01:08:06en fait je n'ai jamais dit non
01:08:08donc j'ai subi
01:08:09effectivement
01:08:10et en fait
01:08:11ça a été
01:08:12donc effectivement
01:08:13ça a été le
01:08:14point de départ
01:08:15de très jeune
01:08:16de souffrance
01:08:17d'une profonde souffrance
01:08:20d'un manque de confiance en moi
01:08:22de
01:08:22comment dire
01:08:23j'ai été
01:08:24de violence
01:08:25d'automutilation
01:08:27de profonde dépression
01:08:28enfin j'ai fait des épisodes
01:08:29divers et variés
01:08:30alors ce que je vais dire aussi
01:08:33qui va aider ceux qui nous écoutent
01:08:35quand on a 10-12 ans
01:08:37et que quelqu'un de proche
01:08:39qu'a priori on aime bien
01:08:40abuse de nous
01:08:42tout d'un coup
01:08:43on n'a plus confiance
01:08:45dans l'autre
01:08:46et comme c'est des âges
01:08:47où la confiance en soi
01:08:48ça prend
01:08:49par rapport à la confiance
01:08:50qu'on a envers les autres
01:08:52ça crée en effet
01:08:54un manque de confiance en soi
01:08:55et de fait
01:08:57une mauvaise estime de soi
01:08:58on ne peut plus se construire
01:09:00dans la confiance
01:09:00vous l'avez compris Audrey
01:09:03puisque vous avez travaillé
01:09:04mais je crois que c'est important
01:09:05que ceux qui nous écoutent
01:09:08comprennent bien
01:09:09comment ça se passe
01:09:11et en plus
01:09:12excusez-moi
01:09:13c'est là
01:09:14où se construit aussi
01:09:15la culpabilité
01:09:17c'est-à-dire qu'en plus
01:09:18il y a la culpabilité
01:09:19la culpabilité a été là
01:09:21pendant quelques années
01:09:22et l'auto-sabordage aussi
01:09:24j'ai abordé beaucoup de choses
01:09:26dans ma vie
01:09:26et j'ai démarré une thérapie
01:09:29qui a duré 5 ans
01:09:30qui m'a profondément aidée
01:09:32ça a été le premier
01:09:32on va dire
01:09:34le premier travail que j'ai fait
01:09:37et à l'âge de 40 ans
01:09:39en fait
01:09:40personne ne l'a su
01:09:42même pas mon mari
01:09:43enfin mon ex-mari aujourd'hui
01:09:45je ne pouvais pas en parler
01:09:48et j'ai trouvé très juste
01:09:49ce que vous disiez
01:09:51Philippe
01:09:52sur le fait que
01:09:52on ne peut pas en parler
01:09:55parce qu'on ne veut pas
01:09:56se retrouver
01:09:57dans cette situation
01:09:58remettre la situation
01:10:00dans le réel
01:10:01voilà
01:10:02exactement
01:10:03et en fait
01:10:04donc il y a eu
01:10:05ce long parcours
01:10:07pour moi
01:10:08qui a démarré
01:10:08par cette thérapie
01:10:10d'aller vraiment
01:10:11à la rencontre de moi
01:10:12de comprendre
01:10:13beaucoup de choses
01:10:14mais ce qui a été déterminant
01:10:15pour moi
01:10:16c'est la maladie
01:10:17parce que
01:10:18j'ai été malade
01:10:19enfin je suis
01:10:20j'ai une sclérose en plaques
01:10:21et il y a 2 ans
01:10:22j'ai fait un cancer du sein
01:10:23enfin j'ai fait
01:10:24j'ai eu un cancer du sein
01:10:25pardon
01:10:25ah mais
01:10:26votre phrase
01:10:27le j'ai fait
01:10:28n'est pas forcément faux
01:10:29oui oui
01:10:30merci d'en rire
01:10:33merci d'en rire
01:10:34oui oui j'en rire
01:10:35j'en rire vous savez
01:10:36parce que moi
01:10:37dans ma vie
01:10:38je pense que
01:10:39mon processus
01:10:41d'évolution
01:10:41et de transformation
01:10:42personnelle
01:10:43passe
01:10:43par toutes les souffrances là
01:10:45et la maladie
01:10:46entre autres
01:10:47et donc là
01:10:48c'est venu quand même
01:10:49me percuter
01:10:49de plein fouet
01:10:50donc la sclérose en plaques
01:10:51ça fait maintenant 16 ans
01:10:53qu'elle m'accompagne
01:10:53c'est ma colocataire
01:10:54mais je vais très bien
01:10:57avec ça
01:10:57je vis très bien
01:10:57parce que je suis
01:10:58sur le chemin
01:10:59de la guérison
01:10:59ça c'est moi
01:11:00qui me parle
01:11:01moi-même
01:11:02le cancer du sein
01:11:04c'est un petit peu
01:11:05plus violent quand même
01:11:05mais j'en suis sortie
01:11:08enfin je l'ai
01:11:09je l'ai
01:11:09je l'ai comment dire
01:11:12dépassé
01:11:13je peux me permettre
01:11:15une question Audrey
01:11:17c'est le sein droit
01:11:18ou le sein gauche
01:11:19le sein droit
01:11:20donc voyez
01:11:21comme c'est votre culpabilité
01:11:22qui vous a ravagé
01:11:23mais oui
01:11:24et alors bon
01:11:26tout ça après
01:11:26je
01:11:27effectivement
01:11:28je l'ai compris
01:11:29mais
01:11:30mais ce travail
01:11:31je suis très fière de moi
01:11:32et je veux le dire
01:11:34à toutes les personnes
01:11:36qui entament un travail
01:11:38parce que
01:11:38il n'y a que comme ça
01:11:40qu'on peut aller vers
01:11:41qu'on peut aller mieux
01:11:42et qu'on peut
01:11:43et qu'on peut aller
01:11:45vers le chemin de sa vie
01:11:46mais vous savez Audrey
01:11:48je crois que l'image
01:11:50l'image du tunnel
01:11:50est intéressante
01:11:52dans ce chemin là
01:11:53parce qu'on est dans le
01:11:54on est dans le tunnel
01:11:55il fait noir
01:11:56il fait noir
01:11:57mais tout au bout
01:11:58on voit une petite lumière
01:12:00et plus on avance
01:12:01vers la sortie du tunnel
01:12:02plus la lumière est là
01:12:03et à un moment
01:12:04en effet la lumière est là
01:12:06je crois que c'est cette image là
01:12:07que j'ai envie de transmettre
01:12:08à tous ceux qui nous écoutent
01:12:09et qui peut-être
01:12:10n'ont pas encore trop
01:12:11avancé sur ce chemin
01:12:13je suis tout à fait d'accord
01:12:14et Philippe Arlin
01:12:15est notre soleil
01:12:16totalement
01:12:17totalement
01:12:18mais de toute façon
01:12:19vous savez
01:12:19ce n'est pas de toute façon
01:12:20moi je me vois
01:12:21je me suis toujours
01:12:22j'ai toujours aimé profondément la vie
01:12:23elle ne m'a jamais quittée
01:12:26c'est à dire
01:12:26je me suis fait du mal
01:12:29mais je n'ai pas été
01:12:30au point de faire
01:12:31de faire une tentative
01:12:33de suicide
01:12:33ou des choses comme ça
01:12:34même si j'y ai pensé
01:12:35mais par contre
01:12:36moi ce qui m'a
01:12:37beaucoup aidée
01:12:39quand j'étais adolescente
01:12:40c'est que la lecture
01:12:42et l'écriture
01:12:43c'est ce qui m'a permis
01:12:44de traverser cette période
01:12:45en fait
01:12:46et ensuite
01:12:47bon et après
01:12:47tout ce que j'ai mis en place
01:12:48voilà pour ça
01:12:50et aujourd'hui
01:12:50je suis une femme heureuse
01:12:51d'épanouir
01:12:52avec un compagnon
01:12:53j'ai trouvé
01:12:54l'homme de ma vie
01:12:55avec qui
01:12:56je vis enfin
01:12:58parce que
01:12:59une sexualité
01:13:01mais complètement
01:13:02en fait je découvre mon corps
01:13:04je me réapproprie mon corps
01:13:05je l'avais déjà fait
01:13:06un peu auparavant
01:13:07mais là
01:13:08c'est juste
01:13:08le summum
01:13:09comment dire
01:13:12de mon enchantement
01:13:12je ne sais pas comment vous le dire
01:13:13de mon enchantement
01:13:14de vie de femme
01:13:16c'est juste merveilleux
01:13:17parce que le corps
01:13:18c'est la vie
01:13:19mais
01:13:19dans le vrai sens du terme
01:13:21notre corps
01:13:22il respire la vie
01:13:24il vibre la vie
01:13:26par contre
01:13:26quand il est traumatisé
01:13:28il s'empêche de vivre
01:13:30il se rend malade
01:13:31il se ferme
01:13:33et si on ne rétablit pas
01:13:34le dialogue avec lui
01:13:35donc avec la vie
01:13:36et bien
01:13:37c'est tout qui meurt
01:13:39c'est exactement
01:13:39vous savez
01:13:40j'en ai même des frissons
01:13:41de le dire
01:13:43et de vous entendre
01:13:44parce que
01:13:44parce que
01:13:45en fait
01:13:46c'est ça qui est merveilleux
01:13:47avec la vie
01:13:48c'est que
01:13:49tout est possible
01:13:50et tout peut arriver
01:13:52à partir du moment
01:13:52où on décide
01:13:53de vouloir aller mieux
01:13:55parce que moi
01:13:56si je l'ai décidé
01:13:56quand même
01:13:57j'en avais ras-le-bol
01:13:58de ma vie
01:14:00et puis de mes relations
01:14:02catastrophiques
01:14:02avec les hommes
01:14:03enfin bon
01:14:04oui mais vous avez
01:14:05vous voyez
01:14:05quelque soit
01:14:06d'abord vous avez
01:14:08un très bon élan vital
01:14:09ça c'est sûr
01:14:10qui donc n'a pas pu
01:14:11être cassé trop
01:14:12par ce que vous avez subi
01:14:14mais ce que j'entends
01:14:15on l'a entendu
01:14:16avec Gaël
01:14:17en début d'émission
01:14:17Gaël il souffrait
01:14:19psychiquement
01:14:20vous vous avez souffert
01:14:21dans votre corps
01:14:22la souffrance
01:14:23elle n'est pas normale
01:14:24et c'est la souffrance
01:14:25qui nous indique
01:14:26qu'il faut se faire aider
01:14:27parce qu'on est malade
01:14:29que ce soit
01:14:29et elle bloque la vie
01:14:30exactement
01:14:31oui c'est ça
01:14:32et comme
01:14:33au plus profond de moi
01:14:36en fait je sentais
01:14:37cette force
01:14:38je l'ai toujours sentie
01:14:40je ne savais pas
01:14:40comment la faire émerger
01:14:42mais je l'ai toujours sentie
01:14:43et là
01:14:44quand elle a émergé
01:14:45j'ai dit ça y est
01:14:46c'est juste formidable
01:14:48et en plus une des plus belles forces
01:14:50de vie
01:14:50c'est évidemment la sexualité
01:14:52puisque il ne faut pas oublier
01:14:53que c'est ce qui transmet la vie
01:14:54il n'y a pas plus proche de la vie
01:14:57que l'élan sexuel
01:14:58et se faire voler ça
01:15:00c'est
01:15:01c'est inacceptable
01:15:04on est bien d'accord
01:15:05merci beaucoup Audrey
01:15:06merci vraiment
01:15:07on fait une petite pause
01:15:08et on va conclure
01:15:09avec Isabelle
01:15:10qui nous rejoint
01:15:11Philippe Arlin
01:15:21est avec nous
01:15:22sexothérapeute
01:15:23et nous abordons
01:15:24les abus
01:15:25durant l'enfance
01:15:27on va conclure
01:15:28avec vous Isabelle
01:15:29merci de prendre la parole
01:15:31bonjour
01:15:31oui bonjour
01:15:33bonjour Isabelle
01:15:34bonjour
01:15:36oui alors je vous appelle
01:15:38parce que
01:15:39comme les précédents
01:15:41précédents témoins
01:15:44moi aussi j'ai été
01:15:47j'ai subi des attouchements
01:15:50de mon frère
01:15:50quand j'étais jeune
01:15:52j'étais pré-ado
01:15:54je pense je crois
01:15:55je ne suis pas sûre
01:15:56j'ai Bernal-Gizan
01:15:58mon frère
01:15:58ayant 3 ans et demi
01:16:00plus que moi
01:16:00et ça m'est revenu
01:16:03vers 40 et quelques
01:16:07après la disparition
01:16:08avec mon deuxième conjoint
01:16:10avec mon premier
01:16:14enfin mon premier mari
01:16:15j'ai
01:16:16enfin le premier homme
01:16:17avec qui j'ai vécu
01:16:18donc avec qui
01:16:19je me suis mariée
01:16:19j'avais aucune envie
01:16:21aucune
01:16:22j'aimais pas
01:16:23j'aimais pas ça
01:16:24ça me
01:16:24c'est vrai que j'ai essayé
01:16:30j'essayais
01:16:30parce que j'entendais
01:16:31autour de moi
01:16:32c'est super
01:16:33c'est génial
01:16:34et moi non
01:16:36après j'ai rencontré
01:16:38le père de mes enfants
01:16:40oui parce que
01:16:42j'ai eu deux enfants
01:16:43parce que je m'obligeais
01:16:45à faire
01:16:45à faire
01:16:47en plus
01:16:48en plus
01:16:50en plus
01:16:50d'être quelqu'un
01:16:51qui avait des
01:16:52pratiques un peu
01:16:54pas d'omazos
01:16:55ce qui ne m'a pas
01:16:57arrangé du tout
01:16:58parce que ça
01:16:58a empiré les choses
01:17:00et donc
01:17:02je vais voir
01:17:03après mon premier divorce
01:17:04je suis allée voir
01:17:05j'ai commencé à consulter
01:17:06parce que je me disais
01:17:07c'est bizarre
01:17:07que j'ai aucune envie
01:17:09on me dégoûte
01:17:10j'aime pas ça
01:17:11et ça fait en fait
01:17:13ça fait plus de 30 ans
01:17:13que je vais voir
01:17:14je consulte
01:17:15et je m'en sors pas
01:17:17voilà
01:17:19j'ai rencontré
01:17:21une troisième personne
01:17:22il y a une dizaine d'années
01:17:23ça n'a pas tenu
01:17:26non plus
01:17:26à cause de ça
01:17:27parce que je ne
01:17:28mais si je comprends bien
01:17:30Isabelle
01:17:31vous savez
01:17:32qu'il s'est passé
01:17:33des choses
01:17:33avec votre frère
01:17:34qui avait
01:17:353 ans
01:17:364 ans
01:17:36de plus que vous
01:17:37mais vous n'avez
01:17:38vous n'avez pas
01:17:39vous ne savez pas
01:17:40exactement quoi
01:17:41si j'entends bien
01:17:42donc il y a
01:17:43je me souviens
01:17:46je me souviens
01:17:49très bien
01:17:49et ça m'a déclenché
01:17:50quelque chose
01:17:50c'est à dire
01:17:52ça m'a déclenché
01:17:53quelque chose
01:17:54j'aime pas le dire
01:17:57mais un plaisir
01:17:58quoi
01:17:59une réaction physique
01:18:00d'accord
01:18:01vous avez eu
01:18:01de la jouissance
01:18:03avec votre frère
01:18:04quand vous étiez enfant
01:18:05c'est bien ça
01:18:06ou c'est de l'évoquer
01:18:07qui a provoqué
01:18:08cette jouissance
01:18:09c'est pardon
01:18:12à quel moment
01:18:13il y a eu ce plaisir
01:18:14à l'époque
01:18:15avec votre frère
01:18:16oui
01:18:17mais c'est
01:18:20toute la difficulté
01:18:21vous savez Isabelle
01:18:23on m'a suffisamment
01:18:24critiqué
01:18:24parce que j'ai osé dire
01:18:25qu'on pouvait jouir
01:18:26lors d'un viol
01:18:27et votre frère
01:18:28vous violait
01:18:29quand il vous a touché
01:18:30et ça vous provoquait
01:18:32du plaisir
01:18:32et donc ça a provoqué
01:18:34beaucoup de honte
01:18:34beaucoup de culpabilité
01:18:36beaucoup
01:18:37beaucoup d'incapacité
01:18:39à se sentir victime
01:18:40puisque vous avez eu
01:18:41du plaisir
01:18:42et une incapacité
01:18:43à en parler
01:18:44à qui que ce soit
01:18:44puisque vous avez eu
01:18:45du plaisir
01:18:46et c'est tout ça
01:18:47qui est lourd à porter
01:18:49vous voyez
01:18:50oui
01:18:51alors ça m'est revenu
01:18:53à la mémoire
01:18:54je vais certainement
01:18:56rejeter tout ça
01:18:57je vous dis
01:18:57j'avais
01:18:58après la petite part
01:18:59bien sûr
01:18:59sans doute
01:19:00qu'à un moment donné
01:19:02vous avez mis ça
01:19:02dans un placard
01:19:04une couverture
01:19:05par dessus
01:19:06pour pouvoir
01:19:07vous en sortir
01:19:08ça c'est ça
01:19:09il y a eu plein
01:19:09d'événements
01:19:11dans mon enfance
01:19:14ma jeunesse
01:19:14qui ont fait que
01:19:15mon père
01:19:17me disait
01:19:18m'évitois ma fille
01:19:19tous les hommes
01:19:20sont des cochons
01:19:20j'ai vu mon grand-père
01:19:22se masturber
01:19:23j'ai été touchée
01:19:24ça aussi c'est un abus
01:19:26Isabelle
01:19:27ça aussi c'est un abus
01:19:28de voir son grand-père
01:19:29se masturber
01:19:30oui il y a eu plein de choses
01:19:32comme ça
01:19:32qui ont fait que
01:19:33vous êtes dans une famille
01:19:35incestueuse
01:19:36et donc
01:19:38vous avez passé
01:19:39votre enfance
01:19:40dans une famille
01:19:41où le sexe
01:19:43n'est pas à sa place
01:19:45donc tout ça
01:19:46est compliqué
01:19:47et quand vous
01:19:48acceptez des pratiques
01:19:50sadomasochistes
01:19:51avec un homme
01:19:51c'est pour vous punir
01:19:52de tout ça
01:19:53je ne sais pas
01:19:55ce qui est important
01:19:57en fait j'ai accepté
01:20:00au début
01:20:01parce que
01:20:01j'avais besoin
01:20:03d'affection
01:20:04d'amour
01:20:05j'avais vraiment envie
01:20:06de rencontrer quelqu'un
01:20:07qui m'aime
01:20:07voilà
01:20:08j'avais besoin
01:20:09et j'ai accepté au début
01:20:11puis après
01:20:11je ne voulais plus accepter
01:20:13je refusais
01:20:14c'est pour ça qu'il est parti
01:20:15ce que je voulais vous dire
01:20:17parce que je pense
01:20:18que c'est vraiment important
01:20:19que vous l'entendiez
01:20:20le fait d'avoir pris du plaisir
01:20:22à cette époque-là
01:20:23fait que vous avez rejeté
01:20:25en bloc la sexualité
01:20:26et que vous avez bloqué
01:20:28en termes de désir
01:20:29pendant tous
01:20:30vos premiers couples
01:20:31parce que
01:20:32c'était inacceptable
01:20:33ça a créé un divorce
01:20:35violent entre vous
01:20:36et votre corps
01:20:37vous étiez consciente
01:20:39de subir un abus
01:20:40et votre corps
01:20:41y prenait du plaisir
01:20:42c'est juste
01:20:44inacceptable
01:20:45et cette sexualité
01:20:46est devenue inacceptable
01:20:47la sexualité
01:20:49c'est le plaisir
01:20:49qu'on va prendre aussi
01:20:50c'est très important
01:20:51donc là
01:20:52il n'était plus possible
01:20:53derrière d'accepter ça
01:20:55et même
01:20:56et je rejoins
01:20:58ce que dit Brigitte
01:20:58c'est comme ça
01:20:59qu'on en vient
01:20:59à aller chercher
01:21:00dans sa sexualité
01:21:01une punition
01:21:02c'est-à-dire
01:21:04qu'il n'est plus question
01:21:05d'y prendre du plaisir
01:21:06quelque part
01:21:06il faudrait que ça fasse mal
01:21:07alors on prendra peut-être
01:21:09intellectuellement
01:21:09du plaisir à avoir mal
01:21:11mais on se met
01:21:13en position
01:21:13de se détester
01:21:14en fait je le dis rarement
01:21:19parce que ça fait
01:21:2030 ans que je consulte
01:21:21et que je ne m'en sors pas
01:21:22mais je le dis rarement
01:21:23mais c'est vrai que
01:21:24dans les rapports
01:21:27avec le papa de mes enfants
01:21:30je ne voulais plus de lumière
01:21:32parce qu'en fait
01:21:33je pleurais
01:21:34et il ne s'en est jamais
01:21:36rendu compte
01:21:38vous imaginez la souffrance
01:21:39que vous avez traversée
01:21:40quand on est avec un homme
01:21:42et qu'on fait l'amour
01:21:43et qu'on pleure
01:21:44et qu'il ne s'en rend pas compte
01:21:46il vous prend
01:21:48à la fois
01:21:48votre corps
01:21:49et votre âme
01:21:51vous voyez ce que je veux dire
01:21:54et donc
01:21:54et moi ce que je crois
01:21:57si je peux me permettre
01:21:58Isabelle
01:21:59moi j'ai le droit de tout dire
01:22:00parce que je ne fais partie
01:22:01d'aucune chapelle
01:22:02je crois que
01:22:03pour l'instant
01:22:03vous n'avez pas rencontré
01:22:05de bons thérapeutes
01:22:06parce que
01:22:06c'est trop compliqué
01:22:08pour vous
01:22:08de faire confiance
01:22:09à quelqu'un
01:22:10et d'oser dire
01:22:11tout ce que vous êtes
01:22:11en train de nous dire
01:22:12et alors je vous remercie
01:22:13si vraiment d'âme à âme
01:22:15que vous osiez me dire
01:22:16tout ce que vous venez de dire
01:22:17j'ai fini par le dire
01:22:19et aujourd'hui
01:22:21j'arrive à tout dire
01:22:22mais je ne m'en sors pas
01:22:23je suis même allée
01:22:24jusqu'au centre
01:22:25de victimologie
01:22:27à Paris
01:22:28je suis allée plusieurs fois
01:22:30et on devait me recontacter
01:22:32et on ne m'a jamais recontacté
01:22:34ils sont débordés
01:22:35ils sont débordés
01:22:35il y a un problème
01:22:39sur tous ces centres
01:22:40c'est que
01:22:40la bonne volonté
01:22:43la bonne volonté
01:22:44est là
01:22:44mais ils sont débordés
01:22:46depuis le mois de septembre
01:22:48l'année dernière
01:22:48on ne m'a pas rappelé
01:22:50écoutez Isabelle
01:22:52comme on en sortia
01:22:54en fait
01:22:55je ne sais pas
01:22:56je crois quand même
01:22:58qu'il y a une chose importante
01:22:59que je peux vous dire
01:23:00c'est que
01:23:01vous avez certainement
01:23:03très très bien
01:23:04mis les mots
01:23:05qu'il faut
01:23:06sur tout ce que vous avez vécu
01:23:08mais il y a quand même
01:23:10sur le plan émotionnel
01:23:11c'est un peu trop douloureux
01:23:15pour que vous puissiez
01:23:16émotionnellement
01:23:17le revivre
01:23:19et c'est pour ça
01:23:20que je pense
01:23:21qu'il vous faut
01:23:21vraiment
01:23:22un travail
01:23:24avec quelqu'un
01:23:24qui soit
01:23:25dans une empathie
01:23:26extraordinaire
01:23:27pour que vous puissiez
01:23:28un tout petit peu
01:23:30lâcher
01:23:31et avoir
01:23:34la possibilité
01:23:35d'avoir accès
01:23:36à vos émotions
01:23:36les plus refoulées
01:23:38est-ce que ça
01:23:39vous voyez ce que je veux dire
01:23:40est-ce que vous comprenez
01:23:41ce que je vous dis
01:23:42l'avant-dernière
01:23:45petite
01:23:45quête que je voyais
01:23:46elle n'était pas
01:23:47sexologue
01:23:48elle m'avait dit
01:23:48essayer de trouver
01:23:49quelqu'un
01:23:50un psychothérapeute
01:23:53qui est spécialisé
01:23:54en sexologie
01:23:55j'ai eu du mal
01:23:56à trouver
01:23:57j'ai eu vraiment
01:23:58du mal à trouver
01:23:58je suis d'accord
01:23:59je suis d'accord
01:23:59parce qu'il y a
01:24:00beaucoup de sexothérapeutes
01:24:01qui ne sont pas
01:24:02capables non plus
01:24:03d'entendre
01:24:03ce que vous avez à dire
01:24:05parce que
01:24:06beaucoup de sexothérapeutes
01:24:07ne sont pas forcément
01:24:08dans cette approche-là
01:24:11c'est une approche
01:24:11très particulière
01:24:12que Philippe Arlin a
01:24:14parce que
01:24:14peut-être
01:24:15qu'il a un peu plus souffert
01:24:17que
01:24:17excusez-moi
01:24:18je parle de vous
01:24:19mais je n'en dirai pas plus
01:24:20Philippe
01:24:20peut-être parce qu'il a
01:24:21un peu plus souffert
01:24:22et qu'il sait
01:24:23à quel point
01:24:24il faut écouter
01:24:25mais écouter
01:24:26d'émotion à émotion
01:24:28j'oserais même dire
01:24:28d'âme à âme
01:24:29de cœur à cœur
01:24:30ou de cœur à cœur
01:24:31on ne peut pas
01:24:32on ne peut pas juste
01:24:32écouter les paroles
01:24:33de quelqu'un
01:24:34il faut le laisser aller
01:24:36jusqu'au moment
01:24:38où c'est son cœur
01:24:39qui saigne
01:24:39vous voyez
01:24:43et ce que vous avez
01:24:45à confier
01:24:47visiblement
01:24:49c'est depuis
01:24:51votre prime enfance
01:24:52que vous avez vécu
01:24:53des choses
01:24:53des abus sexuels
01:24:55me semble-t-il
01:24:55et donc forcément
01:24:58forcément
01:24:59vous avez
01:24:59vous avez mis
01:25:00une chape de plomb
01:25:01là-dessus
01:25:02parce que sinon
01:25:02vous ne seriez plus
01:25:04en vie
01:25:04oui
01:25:07mais aujourd'hui
01:25:08vous avez envie
01:25:09de vous l'opérer
01:25:11de tout ça
01:25:12je voudrais bien
01:25:13me sortir
01:25:14et arriver
01:25:15à reconstruire
01:25:16une vie de couple
01:25:17rencontrer quelqu'un
01:25:19et enfin
01:25:21pouvoir avoir
01:25:23une vie de couple
01:25:23normale
01:25:24à la fois avoir
01:25:26de l'affection
01:25:27de l'amour
01:25:27et arriver
01:25:28à une relation sexuelle
01:25:31normale
01:25:32c'est une demande
01:25:33légitime Catherine
01:25:34en tout cas
01:25:35si vous le souhaitez
01:25:35je serais ravi
01:25:36Isabelle
01:25:36Isabelle pardon
01:25:37si vous voulez
01:25:40essayer de contacter
01:25:41Philippe Arlin
01:25:42vous verrez bien
01:25:42si ça passe
01:25:43et comment
01:25:44comment je peux faire
01:25:46vous prenez
01:25:47mes coordonnées
01:25:48à l'accueil
01:25:50et voilà
01:25:51et je peux
01:25:52consulter à distance
01:25:53donc ça
01:25:54il n'y a pas de soucis
01:25:55mais je pense que là
01:25:56vraiment
01:25:56je ne suis pas sûr
01:25:58il y ait besoin
01:25:58de beaucoup
01:25:59mais je pense que là
01:26:00il faut qu'on vous accompagne
01:26:01sur cette réconciliation
01:26:03oui
01:26:04en tout cas
01:26:06merci
01:26:06merci Isabelle
01:26:07on a été touché
01:26:09par votre témoignage
01:26:11et on a été touché
01:26:12par tous les témoignages
01:26:13c'est toujours difficile
01:26:14de conclure une émission
01:26:15de ce genre
01:26:16merci Philippe Arlin
01:26:17et bravo pour le travail
01:26:19que vous faites
01:26:20et je conçois
01:26:20que évidemment
01:26:21ce ne soit pas
01:26:22tous les jours
01:26:23facile non plus
01:26:24pour vous
01:26:25merci à tous
01:26:26merci Brigitte
01:26:27vous retrouvez
01:26:27c'est votre avenir
01:26:28avec Alexandre Delevan
01:26:30et demain
01:26:31on retrouve Philippe Arlin
01:26:32on abordera un petit peu
01:26:33un sujet différent
01:26:34on parlera notamment
01:26:35de la masturbation féminine
01:26:38notamment après la ménopause
01:26:39parce que souvent
01:26:40justement
01:26:41certaines femmes
01:26:42coupent leur désir
01:26:43et on expliquera pourquoi
01:26:44Sud Radio
01:26:46votre attention
01:26:47est notre plus belle récompense

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