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  • 03/06/2025
Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #LaMatinale

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Transcription
00:00Bonjour Brigitte, ce matin vous nous parlez d'une nouveauté présentée lors du congrès mondial de cancérologie qui se déroule à Chicago.
00:06Une simple prise de sang pourrait permettre de détecter à l'avance un risque de rechute du cancer du sein.
00:13Avant de nous en parler, vous vouliez nous rappeler ce qu'est une biopsie ?
00:17Voilà, les biopsies c'est quelque chose de très utilisé.
00:22Il s'agit de quoi ? Il s'agit d'aller prélever un fragment de tissu ou un fragment d'organe
00:28afin d'en déterminer la nature profonde si vous voulez.
00:31Et c'est vrai que quand on pense biopsie, on pense tout de suite cancer.
00:35Mais en fait les biopsies, effectivement, ça va faire la différence.
00:38Par exemple, vous avez un nodule thyroïdien, on va prendre une petite aiguille
00:42et on va aller prélever au niveau du nodule de la thyroïde pour savoir s'il est cancéreux ou pas.
00:47Vous avez une tumeur dans le sein, on va faire une ponction biopsie du sein,
00:52pareil avec une aiguille, on appelle ça un trocarpe, peu importe,
00:54et on va prélever de manière à analyser.
00:57Donc effectivement, dans la plupart des cas, il s'agit de savoir si c'est cancéreux ou pas.
01:02Mais pas que.
01:03Les biopsies peuvent servir aussi dans d'autres domaines.
01:06Par exemple, vous avez des problèmes intestinaux, ce qu'on appelle des MICI,
01:10des maladies inflammatoires chroniques des intestins, comme la maladie de Crohn.
01:14On va faire une coloscopie, on va prélever un petit morceau
01:18pour savoir s'il s'agit ou pas d'une maladie de Crohn.
01:21Vous avez des problèmes d'estomac, etc.
01:25On va faire aussi une fibroscopie gastrique de l'estomac
01:27et on va faire des biopsies pour savoir si vous avez une gastrite,
01:31une inflammation de l'estomac,
01:33ou pour savoir si vous avez un virus, par exemple,
01:35et des cobactères pyloriques qui donnent aussi des douleurs comme ça.
01:38Vous voyez, il y a tout un tas d'autres indications.
01:41Vous avez, par exemple, on suspecte une maladie de Charcot,
01:45une sclérose latérale amyotrophique.
01:47On peut faire une biopsie musculaire.
01:49Il y a tout un tas d'autres examens pour savoir si c'est inflammatoire ou si c'est viral.
01:56Par exemple, on peut faire une biopsie du col de l'utérus
01:59pour savoir s'il y a du papillomavirus,
02:01un virus qui peut aussi, après, entraîner des cancers.
02:05Vous voyez, il y a tout un tas de biopsies.
02:07Là, l'idée, c'est quoi ?
02:08C'est de faire une biopsie liquide.
02:11C'est de ne pas prélever un morceau de tissu
02:14ou un morceau d'organes qui sont tout de même des gestes invasifs.
02:18C'est d'aller, grâce à une simple prise de sang,
02:21pouvoir détecter s'il y a une anomalie,
02:24et notamment des mutations de cellules d'ADN, de matériel génétique.
02:29Alors là, cette étude dont on a parlé au Grand Congrès de l'ASCO,
02:34il s'agissait de quoi ?
02:35Ce sont 3 000 femmes qui ont été analysées.
02:38Elles présentaient toutes ce qu'on appelle,
02:40c'est le plus fréquent des cancers du sein.
02:42C'est un cancer du sein hormonodépendant,
02:45qui dépend des hormones, métastasé.
02:47Et comme il est hormonodépendant,
02:50on va le traiter avec des traitements hormonaux,
02:53qui vont bloquer les hormones, peu importe.
02:56Et ces cancers, en fait, sont les plus fréquents des cancers du sein,
02:59mais surtout, ils ont une fâcheuse tendance à récidiver.
03:04C'est-à-dire qu'en fait, vous avez ce cancer,
03:07on vous donne un traitement hormonal pour traiter ces cancers.
03:14Et au bout d'un certain moment, hop,
03:16vous savez que ce sont des cellules malignes par définition,
03:18hop, mutation, et donc le traitement n'est plus efficace.
03:22Donc là, l'idée, c'est d'arriver à repérer
03:27avant que, cliniquement, ça se voit,
03:31qu'à une IRM, on puisse le visualiser,
03:34dans le sang, les cellules qui ont déjà muté,
03:38leur ADN s'est déjà transformé.
03:40Donc on sait que le traitement ne va plus être efficace,
03:42mais on le sait bien avant de pouvoir le visualiser
03:46à l'imagerie traditionnelle,
03:48et en plus, avec une simple prise de sang.
03:50C'est-à-dire que vous n'êtes même plus obligés
03:51de faire des examens, une IRM tous les trois mois,
03:54on va vous faire des prises de sang régulièrement.
03:56Franchement, ce n'est rien du tout.
03:58Et on va arriver à anticiper et à pouvoir, après,
04:01adapter un traitement qui sera adapté à la mutation,
04:05au changement du cancer.
04:07Vous voyez comme c'est...
04:08Intellectuellement, c'est quand même formidable.
04:10Et on est arrivé à avoir une espérance de vie
04:12de ces femmes à 24 mois,
04:14six fois supérieure à ce que ça aurait été
04:17si elles n'avaient pas eu ces examens,
04:20cette biopsie liquide.
04:21Il faut bien comprendre que là,
04:23on parle de ce cancer du sein là,
04:25mais ça pourrait aussi être adapté
04:27à de nombreux autres cancers.
04:29C'est-à-dire qu'on pourrait arriver,
04:31avec des prises de sang,
04:32à anticiper la rechute d'un cancer.
04:35Parce qu'on sait que, malheureusement,
04:37ces cancers-là ont tendance à rechuter
04:38et surtout, on va pouvoir adapter le traitement.
04:42C'est-à-dire qu'on va arriver à faire
04:44de moins en moins invasif
04:45et de plus en plus personnalisé.
04:47C'est-à-dire des traitements
04:49qui vont être quasiment du sur-mesure
04:50en fonction de vos mutations.
04:53Donc, c'est réellement une avancée.
04:55On peut féliciter toute l'équipe aussi
04:57de l'Institut Curie,
04:59notamment le professeur Bidard,
05:00qui ont présenté ça au congrès de l'ASCO.
05:02Sous-titrage Société Radio-Canada
05:07Sous-titrage Société Radio-Canada

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