- 02/06/2025
Lundi 2 juin 2025, retrouvez Marie Adeline-Peix (Directrice exécutive des partenariats régionaux, de la création et de l’action territoriale, Bpifrance), Marie Adeline-Peix (Directrice exécutive des partenariats régionaux, de la création et de l’action territoriale, Bpifrance), Khadidja Benyahia (Fondatrice, FINITION NETTE BATIMENT), Ibtissam Ouakha (PDG et fondatrice, izyBiote) et Wassim Benouis (Cofondateur, StudiAva) dans SMART IMPACT, une émission présentée par Thomas Hugues.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Générique
00:00Bonjour, bonjour à toutes et à tous.
00:09C'est une émission spéciale de Smart Impact que je vous propose aujourd'hui consacrée à l'entrepreneuriat dans les quartiers prioritaires de la ville
00:16avec une invitée fil rouge qui sera présente pendant toute l'émission, Marie-Adeline Pex,
00:22la directrice exécutive des partenariats régionaux de la création et de l'action territoriale chez BPI France.
00:27On commettra notamment cette statistique qui donne le moral.
00:31La proportion d'habitants des quartiers prioritaires de la ville impliqués dans l'entrepreneuriat a quasiment doublé en seulement 4 années.
00:37Pour l'accompagner, on va recevoir les 3 lauréats du prix de l'audace des quartiers remis lors de la nuit des audacieux.
00:44Khadija Benyaya pour parler féminisation des métiers du bâtiment.
00:49Ibti Samwaka, la fondatrice d'Easybiot, appli mobile innovante pour les personnes atteintes du syndrome de l'intestin irritable.
00:55Et enfin, Wassim Benouis qui est le cofondateur de Studiava.
00:59C'est une plateforme qui fait matcher les profils des lycéens avec des formations post-bac qui correspondent à leurs attentes.
01:06Voilà pour le sommaire.
01:07C'est parti pour cette édition spéciale de Smart Impact consacrée à l'audace des créatrices et des créateurs d'entreprises dans les quartiers populaires.
01:15Bonjour Marie-Adeline Pex, bienvenue.
01:25Bonjour.
01:25Vous êtes la directrice exécutive des partenariats régionaux de la création et de l'action territoriale chez BPI France.
01:32Et vous étiez à nos côtés lors de cette nuit des audacieux.
01:35C'était début avril, l'événement organisé par Bsmart for Change au Carousel du Louvre.
01:39La BPI était partenaire de cette soirée.
01:42Je vais commencer par une question très générale sur ce mot « audace » qui nous réunit.
01:46Qu'est-ce qu'il signifie pour vous ?
01:48Alors l'audace pour moi, c'est écouter la petite voix qui est en vous et qui vous dit que rien n'est impossible.
01:53En fait, c'est accepter de se lancer, c'est se dire « pourquoi pas moi ? », c'est pas de la témérité, c'est pas se lancer tout seul, c'est aussi accepter de se faire accompagner, mais c'est vraiment, voilà, oser ses rêves.
02:12Et dans le milieu des affaires, est-ce que vous dites que c'est une qualité indispensable ? On ne peut pas se lancer dans un business si on n'est pas audacieux ou audacieuse ?
02:20Alors Nicolas Dufour, quand il parle des entrepreneurs, il dit « c'est un grain de folie et un tableur Excel dans la tête ».
02:27Donc je suppose que le grain de folie, c'est vraiment ce qui caractérise les entrepreneurs, parce que des gens qui ont des tableurs Excel dans la tête, il y en a beaucoup.
02:37Mais ce petit grain de folie et cette capacité à faire la connexion entre les deux, c'est ça qui caractérise les entrepreneurs et c'est sans doute ça qui constitue un peu l'audace.
02:47Oui, moi je reçois souvent des jeunes créateurs, créatrices d'entreprises, ou des moins jeunes d'ailleurs, un peu plus longtemps après la date de création.
02:56Ils disent « on a eu la bonne idée », puis après, bon, il y a quand même un petit parcours du combattant, et d'ailleurs la BPI est souvent là pour les accompagner.
03:02Alors vous avez remis lors de la nuit des audacieux les prix de l'audace des quartiers, on va recevoir les trois lauréats.
03:09Ils sont super !
03:09Oui, ils sont top ! Et déjà, sur ce soutien de la BPI, depuis quand ? Comment la BPI soutient l'entrepreneuriat dans les quartiers prioritaires de la ville ?
03:20Alors, d'abord, BPI, c'est BPI toute la France. Donc on soutient les entrepreneurs, qui qu'ils soient et où qu'ils soient, quel que soit leur parcours, quel que soit leur genre, quel que soit leur territoire d'origine.
03:32Pour autant, on a effectivement développé, depuis maintenant 2019, un programme renforcé pour soutenir les entrepreneurs des quartiers.
03:43Ce sont des entrepreneurs comme les autres, mais ils ont parfois plus de difficultés à avoir accès à l'information, au réseau, à tout ce qui contribue à la réussite entrepreneuriale,
03:55l'ensemble des choses qui vont vous permettre de réussir parce que vous allez être aidé, parce que vous allez trouver au bon moment les bonnes connexions.
04:04Et pour ça, on a développé, donc depuis 2019 et de façon très renforcée, depuis l'année dernière, avec un programme qui s'appelle Entrepreneuriat Quartier 2030,
04:12des actions de soutien qui ont trois dimensions très importantes.
04:17D'abord, la dimension d'aller vers. Il faut, pour générer l'audace, pour permettre aux porteurs de projets, aux jeunes et moins jeunes dans les quartiers de se lancer,
04:27il faut aller les chercher et il faut leur montrer qu'on peut réussir.
04:31Donc c'est détecter, les informer.
04:31Exactement. Et d'une certaine manière, ce que vous faites aujourd'hui en mettant en avant les entrepreneurs et des entrepreneuses
04:38issus de ces territoires qui se sont lancés et qui ont réussi, c'est une forme de rôle modèle, de mise en avant et de démonstration du « c'est possible ».
04:48Une fois qu'on a fait ça, et ça marche, parce qu'on constate que de plus en plus de gens dans les quartiers se disent
04:55« L'entrepreneuriat, pourquoi pas moi ? » et on le compte.
04:58Oui, il ne se serait peut-être pas lancé sans cette action d'éteinte d'information.
05:03Oui, et puis même, il ne se serait même peut-être pas dit que peut-être un jour, ça peut être pour moi, même sans se lancer.
05:12Et ça, c'est le deuxième axe important, c'est les aider à se lancer.
05:17Parce qu'il y a de plus en plus d'intentionnistes, mais de passage à l'acte, il y en a moins dans les quartiers qu'ailleurs en France.
05:23Et pour ça, il faut les accompagner, il faut les financer.
05:25Et c'est ce qu'on fait avec le programme « Entrepreneuriat quartier 2030 ».
05:29On a des actions qui sont portées par nos réseaux partenaires.
05:32Oui, je voyais 456 millions d'euros de budget 2024-2028.
05:38C'est comme un service public à la création d'entreprises ?
05:41Oui, c'est exactement ça.
05:43Et ça, c'est un message qui est très important.
05:45Je pense qu'il faut faire savoir que sans doute le pays au monde où c'est le plus facile de se lancer dans l'entrepreneuriat, c'est la France.
05:52Il existe d'abord des acteurs comme France Travail, qui soutiennent l'entrepreneuriat de façon indirecte, en facilitant pour les entrepreneurs en devenir le lancement du projet.
06:07Et puis surtout, il y a des réseaux d'accompagnement, notamment les réseaux partenaires de BPI France qui sont réunis au sein d'un collectif qu'on appelle le collectif Cap Créa,
06:17qui sont 27, qui sont partout dans les territoires, qui ont 3000 implantations et qui accompagnent gratuitement, gratuitement,
06:25les porteurs de projets pour leur permettre de favoriser la réussite entrepreneuriale.
06:29Et si c'est gratuit, c'est bien parce que c'est payé par les pouvoirs publics, par BPI France via les soutiens qu'on a de la part de l'État et de la Caisse des dépôts.
06:39Et ce service public de l'entrepreneuriat, c'est même pas que ce serait un manque d'audace que de ne pas aller vers eux.
06:47Surtout, ce serait une bêtise parce que c'est vraiment un gage de réussite.
06:53Ça facilite la réussite entrepreneuriale.
06:55— De quel financement on parle, là, en l'occurrence ? Ça prend quelle forme ? Parce que ça peut prendre différentes formes.
07:00— Ça peut prendre différentes formes. Donc il y a deux leviers majeurs de la réussite entrepreneuriale.
07:08Se faire accompagner et bien financer son projet. Donc l'accompagnement, c'est de l'accompagnement humain.
07:13Ça peut être du mentorat. Ça peut être de l'accompagnement individuel, de l'accompagnement collectif.
07:17Et quand on parle de financement, il y a plusieurs types de choses.
07:21Si on garantit votre banque, quand vous souhaitez vous lancer dans l'entrepreneuriat, que vous allez voir votre banque pour emprunter,
07:28elle peut être garantie jusqu'à 80% par BPI France. En général, ça aide un peu à l'attribution du financement.
07:35Et par ailleurs, on a d'autres dispositifs qui sont extrêmement utiles, et notamment ce qu'on appelle les prêts d'honneur.
07:42Un prêt d'honneur, c'est ce qui va constituer pour ceux qui n'en ont pas les fonds propres de leur entreprise.
07:46On prête à vous qui vous lancez. Donc vous allez mettre cet argent dans les fonds propres de votre entreprise.
07:54On vous prête sans garantie, à taux zéro, et avec un différé de remboursement qui vous permet de commencer à gagner du chiffre d'affaires avant de rembourser votre entreprise.
08:03Mais ça, c'est vrai pour toute la France ? Ce n'est pas spécifique à l'entrepreneuriat quartier 2030 ?
08:09C'est vrai pour toute la France, mais dans les quartiers, on a un prêt d'honneur quartier, qui est un prêt d'honneur un petit peu particulier,
08:17parce que là où on a une exigence de cofinancement bancaire pour les prêts d'honneur, l'exigence est moindre pour les prêts d'honneur quartier.
08:26On n'est pas sur du 1 pour 1, mais on va mettre 2 euros de prêts d'honneur pour 1 euro de financement bancaire, ce qui facilite en fait l'accès aux prêts d'honneur.
08:35Et par ailleurs, ce cofinancement bancaire, ça peut être un microcrédit de l'ADI.
08:39Et troisième élément qui est différenciant pour le prêt d'honneur quartier, alors on rentre un peu dans la technique, mais c'est ça qui permet de réussir.
08:48Les prêts d'honneurs, normalement, ils vont jusqu'à 3 ans, aux 3 ans de l'entreprise.
08:51Dans les quartiers, on continue à faire des prêts d'honneur après 3 ans.
08:55Pourquoi vous avez modulé finalement l'offre pour les quartiers prioritaires de la ville ? J'imagine que c'est un retour d'expérience.
09:02Alors, à la fois parce qu'effectivement, on constate qu'il peut être parfois plus compliqué d'accéder au financement bancaire classique quand on est un entrepreneur des quartiers.
09:13Et puis parce qu'on a vraiment la volonté très forte, c'est aussi du marketing, entre guillemets, de faire savoir que financer son entreprise et financer son entreprise au moment où on la lance, c'est indispensable pour permettre de réussir.
09:31Et ça, c'est de l'audace. Souvent, les entrepreneurs et souvent les entrepreneuses se lancent dans le projet en disant non mais j'emprunterai plus tard, je vais aller chercher l'argent de la famille, l'argent de mes voisins, je vais faire ce qu'on appelle du love money.
09:47On veut marquer haut et fort le fait que c'est plus facile de se lancer et de réussir son projet quand on le finance bien au départ.
09:56Il y a le troisième pilier, l'accélération, le développement. Alors là, c'est quoi ? C'est des entreprises un peu plus installées qu'on aide à passer à l'échelle ?
10:04C'est surtout des entreprises plus ambitieuses ou plus audacieuses. Il n'y a pas de jugement de valeur. En réalité, dans l'entrepreneuriat, dans les quartiers comme ailleurs, il y a plein de formes d'entrepreneuriat.
10:13Il y a des gens qui se lancent dans l'entrepreneuriat parce qu'ils ont envie d'être leur propre patron. En général, dans ce cas-là, ils n'ont pas trop envie non plus de s'embêter avec des salariés.
10:23Ce sont des entrepreneurs, ce ne sont pas des futurs chefs d'entreprise. Et une fois encore, il n'y a aucun jugement de valeur.
10:30Mais exactement comme vous n'accompagnez pas un sportif de haut niveau comme un sportif du dimanche, les sportifs de haut niveau de l'entrepreneuriat, on a mis en place pour eux,
10:43dans les quartiers, des accélérateurs qui vont leur permettre d'avoir, en plus d'un accompagnement individuel, de l'accompagnement collectif et de la mise en réseau.
10:52Ce sont des promotions qui durent plusieurs mois. Et du coup, les entrepreneurs s'aident aussi entre eux. Et ça fonctionne extrêmement bien.
11:01C'est des accélérateurs qui sont portés par différents réseaux, comme les déterminés, comme les premières, comme BGE.
11:10Et ces accélérateurs-là sont véritablement le moyen d'aller plus vite, plus haut et plus fort. Même si on n'est plus dans une année olympique, le concept reste parfaitement perdu.
11:20Oui, la devise de Coubertin est toujours valable. Merci. Restez avec moi puisqu'on va recevoir, ils vont venir juste entre nous deux, les lauréats de ces prix de l'audace des quartiers
11:30qui ont été remis. Et c'était au Carousel du Louvre. Très belle soirée le 3 avril dernier.
11:34On parle de féminisation des métiers du bâtiment avec Khadija Benyaya. Bonjour.
11:47Bonjour.
11:47Bienvenue. Vous êtes la fondatrice de Finition Net bâtiment lauréate, l'une des trois lauréats-lauréates de ce prix de l'audace des quartiers.
11:57Alors cette entreprise, vous l'avez créée en 2023. Je veux bien que vous nous la présentiez en quelques mots.
12:01Et puis ensuite, on va spécifiquement parler des femmes dans les métiers du bâtiment.
12:06Alors FNB, c'est Finition Net bâtiment. Je l'ai créée du coup en mars 2023 à Rouen.
12:12Et c'est une entreprise qui propose ses multiples services dans le second oeuvre, en commençant par la peinture, les revêtements des sols,
12:18ravalement de façade. On a été qualifié qu'Alibat. Donc on propose tout ce qui est prestation, isolation thermique par l'extérieur et par l'intérieur.
12:25On intervient sur toute la Normandie et sur la région parisienne.
12:28Mais la particularité de ma société, c'est que je favorise l'inclusion des femmes dans ce secteur-là.
12:34J'ai vu qu'on a besoin d'elles dans ces métiers-là.
12:37Oui. Alors le constat, c'est quoi ? C'est qu'il y a un, pas assez de femmes qui travaillent dans ces métiers-là.
12:43Mais peut-être aussi, ce sont des métiers en tension. Les deux objectifs se rejoignent d'une certaine façon ?
12:47Exactement. Il y a une pénurie de main-d'oeuvre dans ce secteur-là. Et c'est surtout, j'ai pu remarquer qu'il n'y avait pas assez de femmes,
12:56du même au pourcentage qu'on pourra en parler tout à l'heure. Et surtout, on a besoin dans les métiers de finition des femmes.
13:05Parce qu'elles sont minutieuses, contrairement aux hommes. J'ai rien contre les hommes, mais elles sont minutieuses.
13:13Et c'est des prestations qui demandent de la rigueur. Et pour moi, elles ont toute leur place, comme les hommes.
13:20Et il faudrait leur donner cette chance.
13:21Quelques chiffres, effectivement. C'est la Fédération française du bâtiment qui nous dit, ce sont des chiffres de 2022.
13:26La part des effectifs féminins dans le secteur du bâtiment, c'était près de 13% contre 8,6% en 2000.
13:32Donc il y a quand même une progression. Est-ce que c'est plus facile ou au contraire plus compliqué de recruter des femmes dans ce secteur ?
13:39C'est-à-dire, quand vous arrivez et que vous dites, voilà, moi je suis FNB, venez travailler avec moi.
13:44Comment ces jeunes femmes réagissent ?
13:47Alors avant de vous répondre à votre question, je reviens juste sur les statistiques.
13:50Elles sont à peu près 13%. Mais c'est en général, sur toutes les fonctions, ça va dans l'administratif, jusqu'au commercial, au comptable, etc.
13:58Donc c'est beaucoup plus faible si on est sur le chantier.
14:01Exactement. Sur les chantiers, elles ne sont que 1,8%.
14:04Donc il y a encore du boulot. On est encore loin.
14:07Donc de la marge de progression pour FNB, c'est bien.
14:09Exactement. Et par rapport au recrutement, c'est tout autant compliqué.
14:15Pas parce qu'elles n'ont pas de compétences ou elles n'ont pas d'expérience.
14:19C'est surtout par rapport aux idées reçues.
14:21Beaucoup ne vont pas sur ce secteur-là parce qu'elles se disent que c'est un métier d'homme.
14:28C'est un métier d'homme, exactement.
14:30Elles n'ont pas leur place.
14:31Ou d'autres vont se dire, elles ont fait une formation, elles ont des compétences,
14:36mais il n'y a pas l'employeur en face pour les recruter, malheureusement.
14:39Et nous, au sein de FNB, ce qu'on leur propose, c'est déjà des périodes d'immersion
14:42pour faire découvrir aux femmes, aux jeunes filles, etc., pour essayer le métier.
14:49Mais à côté de ça, on propose aussi un cadre de vie agréable, aussi sécurisant,
14:56parce qu'elles ont besoin de sécurité sur les chantiers,
14:58comme c'est un milieu qui est encore très masculin.
15:01Donc au-delà de ça, quand on a besoin des femmes, elles répondent toujours présentes.
15:05Pourquoi la BPI est présente à côté d'une entreprise comme celle-là,
15:10la féminisation des métiers du bâtiment ?
15:11Vous dites que c'est un levier à activer pour que notre économie aille mieux ?
15:16Alors la féminisation, en général, et la diversité sous toutes ses formes,
15:21c'est quelque chose auquel on croit énormément
15:24et générateur forcément de valeurs, à la fois de valeurs sociales,
15:31mais aussi de valeurs économiques.
15:32Et c'est pour ça aussi qu'on soutient des initiatives comme celles de Khadija.
15:39C'est pour ça que Khadija est lauréate du prix Talent des Cités,
15:43parce que des initiatives comme celle-là, une fois encore,
15:46c'est ce que je disais tout à l'heure,
15:48au-delà de la valeur même du parcours de Khadija,
15:52de l'entreprise qu'elle porte,
15:55Dieu sait que j'ai un avis sur le sujet
15:58et que je pense qu'on a peut-être le même,
16:00mais Khadija, c'est aussi un rôle modèle.
16:04La réussite de son entreprise, ce qu'elle porte comme message,
16:09c'est aussi la démonstration pour toutes les jeunes filles issues des quartiers
16:15que c'est possible de se lancer,
16:17que quand on a un rêve et qu'on a envie d'être entrepreneur,
16:20ce n'est pas parce qu'on a telle ou telle couleur de peau,
16:23tel ou tel parcours, telle ou telle culture, tel ou tel genre,
16:27que ce n'est pas pour soi.
16:28D'ailleurs, ce n'est pas votre première entreprise,
16:31vous vous sentez entrepreneur dans l'âme ?
16:33Exactement.
16:34Alors, il faut savoir que depuis très jeune,
16:36j'ai toujours été attirée par l'entrepreneuriat,
16:38j'ai toujours été attirée, fascinée pour les personnes qui entreprennent.
16:43Et j'ai saisi, on va dire, l'opportunité pendant le Covid.
16:47J'ai vu qu'il y avait un marché qui fonctionnait,
16:50qui était l'entretien courant des bâtiments.
16:52Et grâce aux nouvelles normes d'hygiène causées par le Covid,
16:56je me suis lancée, je me suis dit, pourquoi pas créer dans ce domaine-là ?
17:00En plus de ça, je pourrais apprendre ce qui est le monde de l'entrepreneuriat.
17:04Donc, j'avais créé ma première micro-entreprise qui était VSP Normandie,
17:08Viscennes et Propres.
17:09Et ça a complètement marché directement, ça a pris direct.
17:14Et comme on dit, c'est grâce à ça où j'en suis aujourd'hui.
17:17Bravo et merci, Khadija Benyaya.
17:19Bon vent à FNB.
17:21Encore bravo pour votre prix de l'audace.
17:24Une autre lauréate va vous succéder sur ce plateau.
17:27Les lauréates du prix de l'audace des quartiers à l'honneur dans Smart Impact avec Ibti Samouaka.
17:41Bonjour.
17:41Bonjour.
17:42Bienvenue, présidente fondatrice d'Easybiote.
17:45Vous l'avez créée en avril 2024.
17:49Déjà, pourquoi vous l'avez créée ?
17:50Tout simplement.
17:51Et puis ensuite, vous allez nous expliquer ce qu'est Easybiote.
17:53Alors, moi j'ai créé Easybiote parce qu'aujourd'hui, on ne peut plus dire à tous les malades du syndrome de l'intestin irritable, c'est dans votre tête.
18:01Aujourd'hui, c'est plus possible.
18:03Cette maladie digestive chronique qui est l'intestin irritable touche autant de personnes que le diabète.
18:08Ça, on ne le sait pas forcément.
18:09Et pourtant, de notre côté, on n'a aucune reconnaissance et aucun accompagnement pluridisciplinaire.
18:15Autant dire qu'on est invisible, pour le dire autrement.
18:19Cet accompagnement pluridisciplinaire, c'est pourtant les recommandations des associations nationales de gastro-entérologie.
18:26Donc, il y a un vrai consensus sur cet aspect d'accompagnement pluridisciplinaire.
18:31Mais dans la réalité, aujourd'hui, si vous êtes diagnostiqué, vous allez voir votre médecin.
18:35Il va vous donner uniquement un médicament symptomatique.
18:38Je caricature un petit peu, mais il va vous dire, tiens, un se passe-fond et bon courage, débrouille-toi avec ça.
18:45Exactement, débrouille-toi avec ça.
18:47Nous, avec Easybiote, aujourd'hui, on n'en veut plus.
18:50Ce qu'on propose, c'est de ne plus laisser ces personnes toutes seules.
18:53Et on structure un parcours avec un guide pas à pas.
18:57On a des experts à chaque étape qui vont accompagner la personne pour un mieux-être au quotidien.
19:02Et très concrètement, ce qu'on propose, c'est un accompagnement avec un programme en ligne sur 4 mois,
19:09avec tout un contenu qui est conçu par des experts en nutrition, en santé mentale,
19:17également dans le mouvement, la gestion du stress.
19:19Mais on va encore plus loin parce qu'on va donner également les clés pour savoir comment parler à ses proches,
19:26savoir comment en parler à son travail.
19:28Est-ce que même il faut en parler à son travail ?
19:30Quels sont mes droits ? Comment faire quand je voyage ? Comment faire au restaurant ?
19:33Bref, des choses très pratiques qui, moi, m'ont manqué en tant que malade
19:37parce que le SII, c'est une maladie qui touche toute la vie de la personne.
19:41Oui, et qui touche quand même pas mal de Français.
19:44Selon le Conseil national professionnel des plateaux gastro-entérologie,
19:47c'est 5 à 10 % de la population en France.
19:50Donc ça fait des millions de personnes.
19:53En fait, cette plateforme, vous auriez aimé l'avoir.
19:55C'est ça, c'est ce qu'on peut dire.
19:57Vraiment, vraiment, j'aurais vraiment aimé l'avoir.
20:00Ça m'aurait fait gagner beaucoup de temps et beaucoup d'argent, très honnêtement.
20:05Est-ce que ça a été long à diagnostiquer ?
20:07Oui, alors l'errance médicale, c'est en moyenne 10 ans pour cette pathologie.
20:11Donc c'est énorme.
20:12Ça s'explique très bien.
20:13C'est une pathologie où on n'a pas d'atteinte organique.
20:17En jargon médical, on n'a pas également de biomarqueur avec des analyses
20:20ou des imageries qui nous permettraient de déceler cette pathologie-là.
20:24Ce qui fait que le diagnostic est très complexe.
20:28Il y a beaucoup d'entreprises dans les quartiers ou pas qui sont créées
20:32aussi pour répondre à un besoin personnel ou familial ou du cercle proche.
20:39C'est difficile de répondre de façon très chiffrée.
20:43Mais oui, je parlais de la petite graine de folie.
20:46La petite graine de folie, elle vient toujours de quelque part.
20:48Et c'est souvent l'expérience personnelle, la recherche de la solution
20:52qu'on n'a pas trouvée sur le marché, entre guillemets,
20:55qui fait que l'entrepreneur se dit qu'en fait, là, il y a quelque chose
20:58qui répond à un besoin.
21:03Oui, il y a un marché.
21:05L'entrepreneuriat au féminin, qu'est-ce que ça représente ?
21:07C'est un combat que vous menez ?
21:09Oui, je dirais d'autant plus dans le monde de la santé.
21:12C'est un monde qui n'est pas évident.
21:14Moi, j'ai la chance d'être accompagnée avec deux formidables médecins
21:18dans mon comité scientifique.
21:19Donc, voilà, pour l'instant, on est plusieurs femmes sur ce projet, en tout cas.
21:25Oui, c'est un combat.
21:26J'espère, en tout cas, donner un petit peu d'espoir à d'autres femmes
21:31de se lancer, peu importe leur âge, peu importe leur origine,
21:35peu importe aussi qu'elles aient un handicap ou pas,
21:37de se dire que c'est possible d'avoir un impact aujourd'hui
21:39avec un projet, peu importe d'où on vient.
21:42Et alors, vous en êtes tous, c'est quoi le modèle économique
21:44d'une plateforme comme Easybiot ?
21:46Alors, j'ai donc l'accompagnement qui est le cœur de notre offre,
21:50qui est à 570 euros TTC pour 4 mois, avec tout ce qu'on propose.
21:55Et ensuite, alors c'est un petit peu une exclusivité,
21:58mais on a un chatbot qu'on est en train de développer avec des praticiens,
22:01où l'idée, c'est d'en bénéficier pour un prix assez modique,
22:065 euros par mois, avec quelque chose qui est fiable,
22:10qui a été où j'ai mis mon cerveau, celui des praticiens.
22:14On a un petit peu tout réunis et on entraîne ce modèle
22:16pour vraiment être fiable, pour répondre aux questions.
22:20Oui, pour continuer de répondre aux questions, aux interrogations,
22:23aux petites inquiétudes qui peuvent naître quand on souffre de ce syndrome.
22:28Un mot de conclusion sur cette expérience-là,
22:34sur l'entreprenariat au féminin ?
22:36Parce que c'est peut-être plus difficile encore d'être une femme
22:39quand on veut créer son entreprise, en général,
22:42et peut-être aussi dans les quartiers, oui ou non ?
22:45Moi, je pense qu'on est tous différents.
22:48On est tous uniques.
22:50On a tous des parcours qui sont multiples.
22:54On est une femme, on est bretonne, on est issue des quartiers,
22:57on est une mère, une sœur, une fille, on est plein de choses.
23:01On est professeur de piano ou on adore les comiques.
23:07Ou les deux à la fois ?
23:08C'est difficile pour tout le monde parce que l'entrepreneuriat, c'est difficile.
23:14Et c'est pour ça que je redisais tout à l'heure et que je redis,
23:18être audacieux, ça ne veut pas dire être tout seul, surtout pas.
23:22Mais ce que je trouve formidable dans les trois entrepreneurs
23:26que vous recevez aujourd'hui, c'est à la fois leur diversité
23:31et puis cette petite graine de folie qui les lie,
23:35ce sentiment qu'ils portent et qui continuent à porter
23:39que rien n'est impossible pour eux et qu'ils vont y arriver.
23:41On parlait de rôle modèle tout à l'heure,
23:45on parlera de la diversité et de tous les profils qui existent
23:50dans l'entrepreneuriat dans les quartiers.
23:53Ce qui est intéressant aussi de mettre en avant,
23:56c'est leur recherche d'impact à tous.
23:59Effectivement, ce sont des projets sociétaux
24:00et on va le voir d'ailleurs aussi avec le troisième lauréat
24:03du prix de l'audace des quartiers.
24:05Merci beaucoup, bon vent à Easybiot.
24:06À Easybiot, on continue notre édition spéciale.
24:15Notre édition spéciale consacrée à l'entrepreneuriat
24:18dans les quartiers prioritaires de la ville
24:19continue avec un troisième lauréat des prix
24:24de l'audace des quartiers remis au carousel du Louvre
24:28début avril.
24:29Wassim Benouïs, bonjour.
24:30Bonjour.
24:30Bienvenue.
24:31Vous êtes le cofondateur de Studiava.
24:33Vous l'avez créé en août 2023.
24:35C'est quoi Studiava ?
24:36Studiava, c'est une application de matching
24:38qui permet aux jeunes de mieux s'orienter
24:40en faisant correspondre le profil des lycéens
24:42avec des formations post-bac.
24:45C'était quoi ?
24:45Une réponse à l'angoisse des lycéens devant Parcoursup ?
24:48C'est ça le point de départ ?
24:50Enfin, je peux l'imaginer.
24:51C'est ce que nous transmet les parents sur le terrain.
24:53En effet, un vrai sujet de stress sur l'orientation,
24:56mais aussi une réponse aux gâchis humains.
24:59On a énormément de jeunes aujourd'hui
25:00qui font des choix au hasard, par défaut,
25:03suivent des recommandations qui ne sont souvent pas réfléchies.
25:08Et on se retrouve à des jeunes qui se réorientent,
25:09qui décrochent et qui passent à côté du grand avenir qui les attend.
25:13Comment ça marche, Studiava ?
25:15Avec Johan, on a décidé, nous, au départ...
25:17C'est votre cofondateur, c'est ça ?
25:19Exactement.
25:19On peut dire son nom en entier ?
25:20Johan Ravel.
25:21Ok.
25:22L'idée, c'était vraiment de pouvoir faire correspondre
25:24le profil des lycéens avec des formations post-bac.
25:26Oui.
25:26En allant chercher, travailler vraiment sur trois socles.
25:29Le premier, c'est un socle académique.
25:30Donc, le jeune est invité à remplir un bulletin interactif
25:32pour essayer de comprendre ses notes
25:34et qu'est-ce qu'il sait faire.
25:37Les domaines qui sont susceptibles de l'intéresser
25:39et surtout, et surtout, une grande partie soft skills
25:42qui, aujourd'hui, est très peu prise en compte
25:43dans les choix d'orientation.
25:45Quand je parle de soft skills, je parle de compétences du quotidien.
25:48Est-ce que c'est quelqu'un qui aime bien travailler en groupe ?
25:50Est-ce que c'est quelqu'un qui fait des activités sportives le week-end ?
25:53Si oui, comment ?
25:54Est-ce qu'il est capitaine de son équipe de football ?
25:56On va aller chercher toutes ces informations-là
25:57pour essayer de faire un meilleur matching avec le profil.
26:00Des informations qu'on ne pense pas forcément à mettre en avant
26:02et qui sont de plus en plus importantes
26:04dans l'esprit des recruteurs, en fait.
26:06Ou, je pense, entreprise après.
26:09Mais c'est vrai aussi pour les formations ?
26:11Surtout parce qu'on ne le sait pas.
26:12On se rend compte que c'est vrai,
26:15j'ai fini par travailler dans le graphisme.
26:17« Ah, c'est un lien avec ma jeunesse quand j'aimais beaucoup dessiner. »
26:20On va aller chercher un peu toutes ces choses un peu cachées
26:22qui, au final, vont nous faire gagner du temps
26:26sur notre orientation future.
26:27Qu'est-ce qui vous a plu, Marie, à la BPI ?
26:30Dans le projet ?
26:32Oui, mais aussi talent des cités au niveau national.
26:36Donc, qu'est-ce qui vous a plu dans le projet ?
26:38Alors, nous, on nous connaît beaucoup pour soutenir la tech et l'innovation.
26:43Oui.
26:44Il y a deux choses qui nous ont beaucoup...
26:47Alors, au-delà de la personnalité, de la professionnalisme,
26:51de la qualité du projet,
26:53il y a deux choses qui nous ont particulièrement plu.
26:56D'une part, le fait de mettre la tech au service du social,
26:59de la société.
26:59Et ça, c'est un élément très important.
27:05Et puis, d'autre part,
27:09une fois encore, je parlais de rôle modèle tout à l'heure,
27:13les projets tech, il en existe aussi dans les quartiers.
27:17Il n'y a pas que des food trucks dans les quartiers.
27:19Il y a aussi des compétences et de l'ambition
27:24pour mettre l'innovation, la technologie
27:28au service du développement social.
27:30Ce que je retiens des trois lauréates et lauréales
27:33qu'on a reçus, c'est que, finalement,
27:35leurs projets, ils sont au cœur d'enjeux sociétaux.
27:38Ça, c'est important pour vous ?
27:39Ça, c'est important pour nous.
27:41Ce n'est pas forcément propre à l'entrepreneuriat dans les quartiers.
27:44Les jeunes entrepreneurs, aujourd'hui,
27:45très souvent, sont à la recherche,
27:48au-delà du profit,
27:49de l'impact que leurs projets entrepreneuriaux
27:51vont pouvoir avoir.
27:53Mais ça se retrouve beaucoup, beaucoup
27:55dans l'entrepreneuriat dans les quartiers
27:58parce que, je ne veux pas parler à leur place,
28:02mais l'entrepreneuriat, c'est une source
28:04de réalisation personnelle
28:05qu'on veut mettre au profit de tous, je pense.
28:08Wassim Benoui, cette appli,
28:11elle est toute jeune.
28:12Elle va fêter ses deux ans.
28:14Vous en êtes toute son développement, aujourd'hui ?
28:17Écoutez, aujourd'hui,
28:18on porte une vraie vision.
28:19C'est de ne pas être l'entrepreneur de quartier.
28:22On le dit souvent.
28:22L'orientation, ça ne concerne pas que les jeunes
28:25de quartier prioritaire,
28:26ça concerne les jeunes de zone rurale
28:27et ça concerne même les jeunes
28:28dans les foyers les plus aisés.
28:30Donc, aujourd'hui, c'est l'ambition qu'on porte.
28:32On a eu quand même un fort ancrage
28:33dans les QPV parce qu'aujourd'hui,
28:36forcément, il y a des grosses inégalités
28:37sur les sujets d'éducation et de rentation
28:39pour ces jeunes-là.
28:40Mais aujourd'hui, l'application grandit
28:42et elle touche tout le monde
28:44sur le sujet de la rentation.
28:45Ça, c'est un point, je me permets,
28:47mais c'est un point très important pour nous.
28:49Tous ces entrepreneurs,
28:50ils ont été mis en avant aujourd'hui
28:53parce que ce sont des entrepreneurs des quartiers,
28:55mais ce sont des entrepreneurs point barre.
28:57Ils ont besoin d'entrepreneurs.
28:59Avec de bonnes idées
29:00et la capacité de faire grandir leur projet.
29:02Exactement.
29:02Et on souhaite, nous, les accompagner
29:04en tant qu'entrepreneurs,
29:05même si on les a identifiés au départ
29:07parce qu'ils étaient issus de ces territoires.
29:08Cet accompagnement,
29:09à quel point il est personnalisé ?
29:11On a plusieurs offres.
29:13Des offres destinées aux parents
29:14qui veulent juste accompagner leurs enfants,
29:17qui sont un peu stressés sur la partie Parcoursup.
29:18On va avoir l'outil IA qui va faire le matching,
29:21mais aussi derrière des coaches professionnels
29:23qui vont venir compléter
29:25et commenter les résultats obtenus par l'outil.
29:27On a aussi des offres à destination des entreprises.
29:29On s'intègre dans les CSE des entreprises
29:32pour accompagner les enfants des collaborateurs.
29:33Et on déploie aussi, depuis peu,
29:36donc au-delà de l'application,
29:38une exposition immersive de métiers
29:39où on va travailler sur des sujets de marques employeurs.
29:43Donc, quelques bons débuts
29:45avec des grandes entreprises,
29:47dont une du CAC 40,
29:48pour vraiment valoriser,
29:50mettre en avant les talents jeunes des entreprises
29:53et toujours attirer
29:54et lancer l'attractivité des entreprises du secteur.
29:56Merci beaucoup,
29:58Voacine Benouïs.
29:59Et bravo, on voit que Studiava a déjà bien grandi.
30:02Bravo pour votre prix de l'audace des quartiers.
30:05Merci à la BPI d'avoir accompagné
30:08la nuit des audacieux.
30:09J'espère qu'on se retrouve l'année prochaine.
30:11Avec plaisir.
30:12Et à très vite sur Be Smart for Change.
30:14Merci à toutes et à tous de votre fidélité.
Recommandations
7:59
|
À suivre
28:04
27:45
28:18
28:10
29:23
27:58
28:28
27:02
28:39
28:19
28:05
28:34
29:24
56:40
28:10
28:28
29:17
57:50
53:20
28:54
42:48
27:56
57:17