Agnès Evren, sénatrice de Paris et porte-parole des Républicains, sur franceinfo le 29 mai 2025.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:01Bonsoir Agnès Évren, vous êtes sénatrice de Paris et porte-parole des Républicains avant de parler de votre parti et plus globalement de l'avenir de la droite et de votre nouveau chef Bruno Retailleau.
00:09Je voudrais vous faire réagir, on vous vient juste de l'apprendre, Catherine Vautrin, la ministre de la Santé souhaite interdire la cigarette, l'interdiction de fumer dans les parcs, sur les plages, dans les jardins publics, aux abords des écoles, dans les abribus à partir du 1er juillet 2025.
00:24C'est une annonce d'un entretien à paraître dans le quotidien Ouest France demain matin. Qu'est-ce que vous en pensez, quelle est votre réaction ?
00:29Écoutez, je suis un peu surprise de la brutalité de cette décision, je n'en avais pas entendu parler jusqu'à maintenant.
00:34Après, si c'est une action de prévention vis-à-vis des jeunes, puisqu'il s'agit là encore d'endroits où sont concentrés de jeunes enfants, pourquoi pas ?
00:43Mais sur l'espace public complètement, ce serait pour le coup surprenant.
00:46C'est après le lire bavrite de chacun de décider s'il a envie de fumer ou non, même s'il est important en effet de faire des campagnes de prévention vis-à-vis des jeunes.
00:53Et ça, j'avoue que c'est important.
00:54Agnès Evren, je voudrais qu'on parle aussi de ce coup de tonnerre hier à l'Assemblée nationale et qu'on aborde ce choix hier des députés de supprimer les ZFE,
01:01les zones à faible émission dont l'objectif est de réduire la pollution automobile dans les centres-villes.
01:07Les écologistes dénoncent depuis hier soir un retour en arrière de 10 ans.
01:12Et je cite une victoire de l'écologie populiste, de la démagogie.
01:15Et vous, vous en dites quoi ?
01:17Écoutez, vous savez, la droite, les Républicains, a toujours dénoncé en fait l'écologie punitive, l'écologie à deux vitesses.
01:25Et là, c'en était le symbole.
01:27Parce que je trouve que toutes les mesures qui ont été prises récemment, qu'il s'agisse des ZFE, qu'il s'agisse de la taxe carbone, des 80 km heure,
01:35elles ont aggravé les fractures territoriales qu'il existe aujourd'hui entre la France périphérique et les centres-villes.
01:41Au lieu d'essayer de réconcilier justement toutes les catégories sociales autour d'un même projet ambitieux sur le plan environnemental.
01:49Et donc là, ça en faisait partie.
01:50C'est pour ça qu'en fait, à un moment donné, ça a été vécu comme une gifle par les Français.
01:55Parce que là encore, oui, c'est de l'exclusion sociale vis-à-vis des classes populaires et des classes moyennes
02:01qui n'ont tout simplement pas les moyens de rouler en électrique.
02:04Alors, c'est comme si on disait en fait à certains, écoutez, puisque vous ne pouvez pas rouler en électrique,
02:08alors dans ces cas-là, acheter un appartement au centre-ville et rouler en trottinette.
02:12Aujourd'hui, on en est là.
02:13Et moi, je condamne justement, évidemment, la ZFE, je vous le disais,
02:16traditionnellement, la droite a toujours combattu cette écologie punitive.
02:21Mais surtout, je vous le dis franchement, on en a un peu ras-le-bol de toutes ces mesures
02:24qui visent à culpabiliser, à punir, à taxer, à interdire.
02:29Essayons enfin un peu de faire d'écologie, comment dire, incitative.
02:34Oui, sauf que là, il y a quand même un problème de santé publique.
02:36Selon les chiffres de santé publique France, la pollution de l'air ambiant est la cause de 40 000 décès par an en France.
02:4240 000 décès attribuables aux particules fines et donc en partie à la pollution automobile.
02:47Est-ce qu'on ne sacrifie pas la santé des Français avec la suppression des ZFE ?
02:49Mais ça ne règle strictement rien.
02:51La ZFE ne réduit absolument pas la pollution.
02:55En fait, elle les concentre en dehors des villes.
02:58Elle ne réduit pas non plus la circulation automobile.
03:00Et donc la ZFE, en fait, elle n'a aucun intérêt à l'échelle nationale.
03:06Pour moi, encore une fois, c'est de la posture.
03:06Donc les ZFE ont été mises en place pour rien, en fait, c'est ce que vous dites.
03:09Ça ne réduit pas la pollution.
03:10Ça ne réduit pas la pollution.
03:11Il y a des études qui montrent ça.
03:12Et vous savez, toutes les mesures, en fait, toutes ces mesures qui avaient été prises,
03:15notamment Taxe carbone, 80 km heure, elles sont impopulaires.
03:18Pourquoi ?
03:19Parce qu'elles sont injustes socialement et donc inacceptables.
03:23Et c'est parce qu'elles sont justement injustes socialement qu'elles sont rejetées par les Français.
03:26À quel moment est-ce qu'on va enfin avoir une écologie qui soit connectée aux enjeux de terrain,
03:31aux enjeux locaux et aux enjeux, tout simplement, qui répondent aux préoccupations des Français ?
03:37Là encore, je trouve ça assez aberrant de se dire qu'il y a des Français aujourd'hui
03:41qui ne pourront plus aller en centre-ville parce que ça leur coûte trop cher
03:44et qu'ils n'ont pas les moyens, tout simplement, de s'acheter une voiture.
03:47Donc faisons une écologie qui soit un peu connectée, encore une fois, aux inquiétudes et aux préoccupations des Français.
03:51Alors, sur ces ZFE, ces zones à faible émission,
03:53le gouvernement, par la voix de la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher,
03:57avait proposé de couper la poire en deux, en proposant de maintenir uniquement les ZFE
04:01dans deux grandes villes, celle de Paris et celle de Lyon.
04:04Deux grandes villes où il y a fréquemment des pics de pollution.
04:07C'était quand même un bon compromis, ça, non ?
04:09Écoutez, non. Moi, je vais vous dire très franchement,
04:10nous, au niveau de la métropole du Grand Paris,
04:13on avait proposé, en fait, à Madame Hidalgo,
04:15puisqu'en fait, la ZFE, elle était circonscrite à la capitale,
04:19d'englober toutes les communes limitrophes.
04:21Comme ça, c'est un plan stratégique global, cohérent,
04:24vis-à-vis, comment dire, des communes limitrophes à la capitale.
04:29Et ça n'a pas été accepté.
04:30Là aussi, je trouve que ça manque tout simplement de cohérence
04:32et de justice sociale, encore une fois.
04:35Même s'il y a des études qui sont sorties,
04:36et globalement, la réduction de la place de la voiture en ville
04:39fait baisser la pollution, on l'a vu.
04:42Depuis l'élection, notamment, de Madame Hidalgo.
04:44Écoutez, non. Moi, je trouve au contraire qu'il y a des chiffres qui les montrent.
04:46La pollution progresse ? Il y a plus de pollution ?
04:48En tout cas, la pollution, elle est déplacée en dehors des centres-villes.
04:52Vous voyez, ça ne règle pas le problème.
04:54Il y a différentes façons, évidemment, de régler le sujet.
04:57Moi, ce que je constate, encore une fois,
04:58c'est que Madame Hidalgo a refusé d'englober les communes limitrophes
05:01pour essayer, justement, d'agir de façon plus intelligente et plus collective.
05:06C'est toujours dans un exercice solitaire que les décisions sont autoritaires.
05:09Et c'est ce dont les Français ne veulent plus, justement.
05:11C'est décisions, à la fois, qui fracturent les Français
05:14et qui sont autoritaires.
05:16Alors, Agnès Évren, la suppression d'un point de vue politique
05:18des ZFE a été possible à l'Assemblée nationale hier soir
05:20grâce à l'association des voix de votre parti LR
05:23avec celle du RN et de la France Insoumise.
05:25Est-ce que ça ne vous dérange pas, finalement, de voter main dans la main
05:28avec deux formations politiques que vous qualifiez vous-même d'extrêmes ?
05:31Écoutez, la position de la droite, elle a toujours été cohérente.
05:35Ça a été d'être, encore une fois, contre l'écologie punitive.
05:39Je ne vois pas où est le sujet.
05:41À partir du moment où le RN défend une cause...
05:42Même en votant avec le RN et les filles que vous critiquez très, très souvent
05:46et avec lesquelles vous refusez de vous associer habituellement.
05:48Mais bien sûr, on ne s'associe pas avec le RN
05:50et pour autant, on ne condamne pas les électeurs du Rassemblement national.
05:54Mais c'est en toute cohérence et par conviction
05:57que nous avons, évidemment, voté la suppression des ZFE.
06:01Et c'est une très, très bonne nouvelle.
06:02Donc suppression des ZFE, loi du plomb qui permet le retour de pesticides
06:06dans la production agricole, reprise du chantier de la 69.
06:10Est-ce que ça ne vous inquiète pas un petit peu, quand même,
06:11ce rétro-pédalage anti-écologie généralisé face aux dérèglements climatiques qui progressent ?
06:16Moi, ce qui m'inquiète, très franchement, c'est toutes ces décisions, en fait, hors sol
06:20qui démontrent une forme de déconnexion, encore une fois, des préoccupations des Français.
06:24Et c'est ça dont les Français ne veulent plus, en fait.
06:26Là, c'est remettre un pesticide dans l'agriculture française, c'est pas hors sol.
06:29Mais si on ne le produit pas, on l'importe.
06:32Vous voyez que c'est totalement incohérent, en fait.
06:35Et c'est ça, le sujet.
06:36C'est qu'il y a une telle concurrence déloyale qu'en fait, on accepte d'importer des produits
06:41alors que nous, en tant que producteurs français,
06:45on est soumis à des règles environnementales extrêmement contraignantes.
06:48Donc, il fallait mettre fin à cette injustice, tout simplement.
06:53Un mot, donc, du coup, sur votre parti, Les Républicains, qui s'est doté récemment d'un nouveau chef,
06:58Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur, qui ne cache plus ses ambitions présidentielles,
07:01on peut le dire, pour 2027.
07:02Sauf qu'il y aura, au final, une seule place pour cinq ou six candidats,
07:06quasiment tous déclarés, de la droite et du bloc central,
07:09qui veulent tenter l'aventure éliséenne.
07:11Édouard Philippe, Gabriel Attal, Gérald Darmanin, je ne les cite pas tous.
07:14Est-ce qu'il faut une primaire pour les départager ?
07:16Écoutez, on verra, on en décidera avec les militants.
07:20Mais en tout cas, une chose est certaine, c'est qu'aujourd'hui, la droite a un boulevard.
07:25Parce que quand on additionne, en fait, la gauche rassemblée,
07:27c'est-à-dire de la sociale démocratie jusqu'à l'extrême gauche,
07:31c'est seulement un tiers de l'électorat.
07:33Et donc, je pars du principe qu'on a un boulevard
07:34et que la droite a une responsabilité historique d'incarner une alternance,
07:38à une seule condition, c'est qu'on ait un seul candidat.
07:40Là, sinon, je vous le dis franchement, on est mort.
07:42Donc, j'espère qu'on aura l'intelligence, en effet, de décider du bon candidat.
07:46Encore une fois, je le redis parce que je suis convaincue
07:48que LR sera le barycentre de la droite.
07:51C'est Bruno Retailleau le bon candidat ?
07:53Écoutez, en tout cas, il a une légitimité très forte pour se porter candidat.
07:55Ça, c'est absolument certain.
07:57Et je trouve que sa force, aujourd'hui, c'est d'avoir une excellente compréhension,
08:01en fait, des Français et de ce que vivent les Français.
08:03Il a été président de groupe, il a été président de département,
08:06il a été président de région, il a été député, il est sénateur.
08:08Et ce qui compte, aujourd'hui, c'est de créer, en effet, ce lien de sincérité avec les Français
08:12qui lui permet d'avoir une véritable adhésion.
08:14Quand on voit le score qu'il a fait à la présidence des LR, 74%,
08:17ça démontre qu'il y a une adhésion à sa stratégie
08:20qui était de participer au gouvernement
08:22et d'être dans l'action et non pas dans l'incantation.
08:25Parce qu'en fait, nos électeurs sont légitimistes.
08:27Ils veulent, même si sa mission n'est pas facile,
08:30il est dans la bataille et il se bat, justement,
08:32pour faire avancer les dossiers de sécurité et d'immigration, notamment.
08:35Après 120 000 votants, ou un peu plus, en tout cas, en termes d'adhérents,
08:38ce n'est pas 45 millions de Français non plus qui votent.
08:41Bien évidemment.
08:42Mais c'est déjà rassembler sa famille politique,
08:44vous savez, c'est un bon pas, ensuite,
08:46pour être l'artisan des prochaines victoires.
08:47D'ailleurs, vous avez des nouvelles de Laurent Wauquiez.
08:49Bruno Taillon disait qu'il ferait partie de la direction.
08:52Absolument.
08:52Nous, on n'en a pas.
08:53On l'a vu hier, vous savez, on a besoin également de Laurent Wauquiez.
08:56Aujourd'hui, vous savez, le poison de la droite,
08:58ce sont nos divisions.
09:00Il était là hier au bureau politique,
09:02il s'est réuni, où j'étais également.
09:04Bruno Retaillon lui a proposé, évidemment, la vice-présidence
09:07et il l'a refusé.
09:08Il l'a refusé pourquoi ? Pour quelles raisons ?
09:09Écoutez, il s'était projeté président des Républicains,
09:11donc tout ça est assez humain.
09:13Il n'a pas souhaité être numéro 2, il voulait être le numéro 1.
09:15Donc il n'aura pas forcément de rôle dans le prochain organigramme du parti,
09:18ce que vous nous dites ?
09:19Écoutez, a priori, non, mais on a besoin,
09:22encore une fois, je le redis,
09:22on a besoin de tous les talents de la droite.
09:24Un mot à nouveau sur Bruno Retaillon,
09:26est-ce qu'il doit rester au gouvernement ?
09:28Je vous pose cette question parce que le ministre candidat,
09:30ministre de l'Intérieur, est finalement idéologiquement
09:32plus proche du parti de Marine Le Pen
09:36que de François Bayrou ou d'autres membres du gouvernement.
09:39Même le président de la République a dû le recadrer
09:41en plein conseil de défense sur l'entrisme des frères musulmans.
09:44Combien de temps ça peut durer encore, Bruno Retaillon, au gouvernement ?
09:46Vous savez, Bruno Retaillon, il restera au gouvernement
09:49tant qu'il sera utile au pays.
09:52Et aujourd'hui, s'il a fait un très bon score
09:55à la présidence des LR, c'est justement parce que sa stratégie
09:58a été validée par nos adhérents.
10:01Parce qu'aujourd'hui, nos adhérents, je le disais,
10:04le centre de gravité du pays est à droite
10:05et ils veulent aujourd'hui un ministre qui soit dans la fermeté,
10:08dans la clarté sur toutes les questions d'immigration,
10:10de sécurité, de souveraineté et de laïcité.
10:13Et c'est ce qu'il fait brillamment, je trouve,
10:14au sein du gouvernement.
10:15Après, il y a évidemment des électeurs du RN
10:18qu'il a réussi en fait à faire revenir vers le parti.
10:23C'est pour ça que je trouve qu'il a une capacité
10:24de rassembler un socle électoral qui ne nous était plus acquis
10:27ou en tout cas qui était parti ou au RN, c'est vrai,
10:31ou chez Emmanuel Macron, c'est vrai.
10:33Et donc, à partir du moment où il arrive à élargir
10:36le socle électoral de la droite, je trouve que c'est une bonne nouvelle.
10:39Oui, parce que son espace politique est quand même mince
10:41entre le RN et Édouard Philippe, finalement.
10:43Mais vous avez raison.
10:43Et moi, je vais vous dire très franchement,
10:45la droite souffrait d'un double problème.
10:46Le premier problème, c'est qu'elle souffrait d'une incarnation.
10:49Et la politique, c'est injuste, mais c'est d'abord et avant tout de l'incarnation.
10:51On a notre incarnation.
10:52Et elle souffrait d'un projet identifié, d'un projet clair.
10:56Parce qu'un coup, on nous disait,
10:57ils vont à tout moment rallier Macron
10:58ou alors ils vont s'aligner sur les positions du RN.
11:01Eh bien, aujourd'hui, on a un chef.
11:02Et Bruno Retailleau fait partie de ceux
11:04qui ont toujours alimenté le logiciel intellectuel de la droite.
11:07Et donc, nous allons enfin nous mettre au travail.
11:09Parce que maintenant qu'on a réglé le problème du contenant,
11:11il faut le contenu.
11:12Alors, justement, je voudrais qu'on parle d'un autre dossier,
11:14et pas des moindres sur lequel Bruno Retailleau et François Bayrou
11:16ne sont pas d'accord.
11:17C'est la proportionnelle.
11:19Le ministre de l'Intérieur sera d'ailleurs reçu lundi,
11:21à Matignon, par le Premier ministre,
11:22pour faire part notamment de son opposition
11:24à l'introduction de la proportionnelle aux législatives.
11:27Il dénonce un mode de scrutin
11:29qui rendrait, je cite, le pays encore plus ingouvernable.
11:32Vous craignez quoi, en fait, que LR perde des voix ?
11:34La proportionnelle, c'est quelque chose qui peut favoriser,
11:36par exemple, un parti comme le RN ?
11:37Non, mais vous savez, on est héritier du gaullisme.
11:39Et dans notre famille gaulliste,
11:42pour nous, ce n'est pas le régime des partis.
11:44Ce n'est pas un parti politique de désigner des candidats.
11:46C'est un sujet de proximité avec nos électeurs.
11:50Et donc, nous allons batailler contre la proportionnelle.
11:53Et c'est un enjeu absolument décisif
11:54pour notre participation au gouvernement.
11:56Mais c'est un mode de scrutin qui est plutôt équitable.
11:58Enfin, je veux dire, c'est en fonction du nombre de voix.
12:00C'est proportionnel, justement.
12:01Non, parce que nous, on considère que le régime des partis aujourd'hui
12:05ne peut pas avoir la suprématie sur le choix des électeurs
12:09et sur des élus de proximité.
12:10Voilà, c'est important.
12:11C'est notre ADN.
12:12On ne laissera pas piétiner notre ADN.
12:14Agnès Évren, merci beaucoup.
12:15Merci d'avoir répondu aux questions de France Info.
12:16Antoine Comte est son invité politique,
12:18la porte-parole des Républicains et sénatrice de Paris.
12:20Agnès Évren.