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00:00Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04A 20h22, reprise des débats avec Vincent Roy et Georges Fenech.
00:07Bonsoir à vous deux.
00:08Bonsoir.
00:09On vient d'entendre Martine Brousse, encore très émue bien sûr,
00:13présidente de la Voix de l'Enfant et qui appelle les différents protagonistes de l'exécutif
00:18à prendre des mesures pour que plus jamais une histoire aussi sordide, terrible, effrayante
00:25se produise de 199 victimes.
00:28Georges Fenech, Martine Brousse parlait de cette rétention de sûreté qui n'a pas été mise,
00:34qui n'a pas été retenue dans ce cas-là.
00:37Alors d'abord, rappel de ce que c'est puisque vous êtes hautement concerné par la rétention de sûreté
00:42et à votre avis, pourquoi est-ce que ça n'a pas été retenu dans ce cas-là ?
00:46Oui, je suis hautement concerné parce que j'étais rapporteur de la loi quand j'étais député
00:51auprès de Mme Rachida Dati qui était garde des Sceaux.
00:54C'était une volonté de Nicolas Sarkozy.
00:55De quoi s'agit-il la rétention de sûreté ?
00:58Lorsqu'un criminel qui a été condamné plus de 15 ans pour des faits graves, notamment de viol,
01:04a purgé sa peine, on s'est dit est-ce qu'on peut pour autant, s'il y a un risque de récidive
01:10par sa personnalité, le relâcher comme ça dans la nature ?
01:14On s'est dit non. Après l'affaire Ebra, je me souviens, l'affaire du petit tennis qui avait été violé,
01:19qui avait ému toute la France, etc.
01:20Un récidive. Donc qu'est-ce qu'on a créé ?
01:22On a créé un SAS, si je puis dire, après la peine, lorsqu'il sort de prison,
01:28mais qu'une commission pluridisciplinaire estime qu'il est toujours dangereux,
01:31il présente toujours un état dangereux,
01:33et bien on le met dans un centre médico-socio-judiciaire fermé.
01:37Ça n'est pas une prison, mais c'est une privation de liberté,
01:40avec des soins, l'éducation, de la surveillance,
01:43jusqu'au jour où on estime qu'on peut le relâcher, voyez-vous,
01:46avec une commission qui l'examine régulièrement.
01:49C'est une bonne mesure qui existe aux Pays-Bas, qui existe au Canada,
01:53mais qu'est-ce qu'on n'avait pas entendu à l'époque, notamment de la gauche,
01:56que c'était une loi épouvantable, une loi où finalement on garde des gens
02:01par ce qu'ils sont et non pas par ce qu'ils font, pour ce qu'ils font, etc.
02:05Et ce que je regrette profondément, c'est que cette loi,
02:08les juges ne le savent pas vraiment approprier.
02:11La preuve, dans ce cas, c'est vraiment le cas type,
02:14du type extrêmement dangereux par sa personnalité.
02:17Il est présenté comme le plus grand pédocriminel de ces dernières années.
02:20Si on n'applique pas cette loi de rétention de sûreté
02:23que le Conseil constitutionnel avait validée à l'époque,
02:26à ce criminel-là, condamné, on ne l'appliquera jamais.
02:31Vincent Roi.
02:31Oui, d'autant qu'il est fier, ce sont ses déclarations, il est fier de ses actes.
02:35Il est fier de ses actes, il l'a écrit dans un carnet en 2004.
02:38Absolument.
02:39Où il disait que je suis fier d'être pédophile, déviant, masochiste, sadique.
02:46Scatophile.
02:47Enfin, il a à peu près tous les zoophiles.
02:49Et là-dessus, les juges, entre guillemets, pardonnez-moi, ont un doute,
02:54en se disant, oui, bon, à 80 ans, peut-être que la récidive,
03:00mais c'est que dit l'ancien magistrat là-dessus.
03:03Je ne sais pas quel âge il a.
03:04Il a 74 ans, donc ça veut dire que dans 6 ou 7 ans, il peut demander un aménagement de paix.
03:08Oui, à 80, il peut continuer à être dangereux.
03:11Moi, je pense, oui, on a des exemples dans l'histoire judiciaire d'individus très âgés
03:15qui ont commis des crimes.
03:17Parce que c'est un problème lié à la personnalité même, c'est intrinsèque.
03:21Et c'est ce que disait Martine Brousse à l'instant,
03:23c'est-à-dire qu'elle disait, dans sa cellule, il continuait à dessiner des enfants,
03:30à dessiner ses fantasmes.
03:31Il faut dire que là, Georges a raison,
03:36dans le cas qui nous occupe, qui est un cas tout à fait exceptionnel,
03:40par l'ampleur des confessions du monsieur,
03:43l'ampleur des écritures du monsieur, puisqu'il a tout consigné dans des carnets,
03:47l'ampleur de ses déviances.
03:48En décrivant des lettres aux victimes.
03:50Absolument.
03:51De surcroît, il n'est pas par les psychiatres reconnus comme non-responsables.
03:56C'est quelqu'un qui n'est pas psychiatriquement...
04:01Un psychopathe.
04:02C'est le psychopathe, voilà.
04:04Donc là, dans le cas qui nous occupe,
04:07évidemment, la rétention de sûreté, même à 80 ans,
04:11pourrait être parfaitement justifiée.
04:12Oui, et elle ne serait pas appliquée automatiquement.
04:14Il aurait fallu qu'une commission pluridisciplinaire, à la sortie de sa peine,
04:18dise que cet individu présente toujours, par son comportement,
04:21son attitude, un caractère dangereux.
04:24Voyez-vous, c'est facultatif, mais au moins c'était prévu par la cour criminelle.
04:28Je crois que ça aurait été une cour d'assises avec des jurés,
04:30ça aurait été prononcé.
04:31Et malgré tout, les juges n'ont pas voulu...
04:34Ils n'aiment pas.
04:35Les juges n'aiment pas cette procédure-là.
04:38Pourquoi ?
04:39Parce que déjà, ces juges n'aiment pas la prison,
04:41il faut le dire, c'est comme ça.
04:43Et puis, ils estiment qu'il a payé sa dette à la société.
04:47Oui, mais attendez, on ne va pas jouer à la roulette russe
04:50avec des individus, des grands psychopathes,
04:52comme des fournirés et autres,
04:55que vous ne pouvez pas arrêter.
04:56Donc, vous ne pouvez pas prendre le risque
04:58d'autres victimes innocentes sous prétexte qu'il a purgé sa peine.
05:01Je note, je lis une partie des motivations des juges,
05:05puisque j'ai le procès verbal devant moi.
05:07Joël Lesquarnet qui a également profité
05:09de la particulière vulnérabilité des victimes
05:11en utilisant la sédation et de l'anesthésie,
05:15profitant de l'endormissement de ces patients,
05:17de l'impossibilité de dénoncer,
05:19compte tenu de leur jeune âge
05:20ou de leur handicap.
05:22Il s'est montré indifférent
05:24à la douleur engendrée par les faits commis
05:26sur des victimes dont le corps était déjà endolori,
05:29soit du fait de leur pathologie,
05:31soit des suites de leur opération,
05:33certains des patients ayant parfois des drains
05:36ou des cicatrices très douloureuses.
05:38On est dans l'horreur la plus absolue.
05:41C'est une abomination.
05:42On a même retrouvé chez lui,
05:44dans son ordinateur,
05:46des vidéos...
05:48Ah mais une foutitude !
05:49Oui, mais pas simplement des vidéos à caractère sexuel,
05:51caractère violent,
05:52des vidéos, par exemple, de décapitation.
05:55Et il écrivait dans ses carnets,
05:56il prendrait beaucoup de plaisir.
05:57Mais on aura peut-être un autre procès,
05:58parce que là,
05:59il y a effectivement ces victimes
06:01qui vont aller voir le ministre Yannick Noder,
06:04ministre de la Santé,
06:06et peut-être qu'il sera rejugé, cet homme-là,
06:09on ne sait pas.
06:10Il peut y avoir...
06:11Il peut se passer,
06:12il peut y avoir un autre procès,
06:13non, Georges Fenech ?
06:14S'il y a d'autres plaintes...
06:15Avec de nouvelles victimes.
06:15S'il y a de nouvelles victimes qui se manifestent,
06:17oui, il peut y avoir...
06:18Il y en a déjà 300.
06:19Oui.
06:19La question qu'on peut poser à Georges,
06:22et profiter de l'avoir,
06:23c'est...
06:24Nous avons beaucoup profité de Georges.
06:26Sur cette...
06:27Profitons-en, Georges.
06:29Profitons-en.
06:30La question que doivent se poser beaucoup d'auditeurs,
06:32c'est dans des cas comme ceux-là,
06:34pourquoi est-ce qu'il n'y a pas possibilité,
06:36en France,
06:37de mettre dans le...
06:39Encore une fois, je le répète,
06:40uniquement dans ces cas très exceptionnels,
06:44une perpétuité réelle ?
06:45Oui, mais rien, encore une fois,
06:48dans nos textes,
06:50n'oblige le juge,
06:53l'application des peines,
06:54à remettre en liberté.
06:55La perpétuité, elle peut être réelle,
06:57si on ne le libère pas.
06:58Sauf que le juge peut le libérer,
07:00et que le juge a tendance,
07:01au bout d'un certain nombre d'années,
07:02au bout de 20 ans, 25 ans,
07:05de perpétuité, 25 ans,
07:06de relâcher.
07:07On ne peut pas dire qu'il y ait vraiment
07:09une perpétuité réelle,
07:10c'est aucune chance de sortie.
07:11Ça existe aux Etats-Unis.
07:12Par exemple, c'est à cela que je pensais, évidemment.
07:14Non, mais je pense qu'il faut y aller.
07:15Oui, aux Etats-Unis,
07:16on condamne à 512 ans de prison.
07:18Oui, parce qu'on ajoute,
07:19on ne confond pas, on cumule.
07:21Mais moi, je serais assez pour,
07:23pour certains crimes odieux,
07:24de prévoir, effectivement,
07:26une incarcération.
07:26C'est ce que dit Vincent,
07:27c'est-à-dire un caractère exceptionnel.
07:29Exceptionnel.
07:29Voilà.
07:31Celui-ci, par exemple,
07:32me paraît être un caractère exceptionnel.
07:33Je ne sais pas tout le monde.
07:34Et ils sont un caractère exceptionnel.
07:35Et si je suis factanging,
07:35c'est bon,
07:36c'est bon.
07:36C'est bon.
07:37C'est bon.
07:38Et bin racéantiement,
07:40on ne aut tod sé par caractère Darling.
07:41C'est bon.
07:42En arrive,
07:43c'est tous les cas là.
07:44C'est bon.
07:44C'est bon.
07:45C'est bon.
07:46Je suis parti ?
07:47C'est bon.
07:48C'est bon.
07:51Au revoir.
07:52C'est bon.
07:53C'est bon.
07:56Enter le Père,
07:56ou bien.
07:57cafe...