00:04Dans ce studio pour la deuxième heure, Alexandre Malafaille, bonsoir.
00:07Bonsoir Pierre De Villeneau, fondateur du think tank Sinopia.
00:09Bonsoir à mon confrère Gilles Boutin.
00:11Bonsoir Pierre.
00:12Journaliste en politique économique au Figaro.
00:15Et nous sommes avec Franck Elisio, bonsoir.
00:17Bonsoir.
00:18Député RN des Bouges du Rhône.
00:21Avant d'en venir aux affaires économiques, parlons de ce texte sur la fin de vie.
00:27305 voix pour la fin de vie, ou le suicide assisté, ou l'euthanasie, appelez ça comme vous voulez, 199 contre.
00:38Vous étiez où dans les 305 ou dans les 199, ou dans ceux qui ont...
00:43Parce qu'il y avait 504 votes seulement sur 577.
00:47Exactement, aucun des deux, je me suis astenu.
00:50Pourquoi ?
00:51Je me suis astenu tout d'abord parce que je pense que ces sujets de société doivent être tranchés par référendum.
00:57Je pense que chaque homme et chaque femme, au-delà du citoyen même, chaque homme et chaque femme doit pouvoir donner son opinion sur un sujet qui touche à l'intime.
01:07Et c'est vrai, il faut qu'il y ait à un moment donné une loi commune sur ces questions, un cadre commun.
01:14Mais chacun peut répondre.
01:16C'est typiquement le style de sujet qui pourrait être présenté par référendum.
01:20Parce qu'un parlementaire n'est pas plus apte qu'un citoyen, qu'un homme et une femme, à donner son avis.
01:26Donc, comme sur tous les sujets de société, j'aimerais que le référendum, qui sert si peu dans notre pays, serve à ça.
01:34Ce qui permettra à chacun d'être éclairé.
01:35Il n'y avait pas de question de référendum.
01:37Vous pensez qu'à la fin, il y aura un référendum ? Il n'y en aura pas de référendum sur ce sujet ?
01:43Je ne pense pas, mais je le souhaite et je l'aurai souhaité.
01:46Vous le souhaitez, mais vous souhaitez quelque chose qui n'est pas possible.
01:48Ah ben non, le président de la République peut proposer cette référendum.
01:52En l'occurrence, vous voyez bien, ça a été adopté, ça va au Sénat, ça va revenir à l'Assemblée Nationale.
01:57Dans l'histoire de la Ve République, c'est très très rare que ça se renverse.
02:02Mais mon abstention est motivée par cela.
02:04Je considère que c'était au peuple français d'être compétent.
02:07Et pourtant, vous avez 90% des Français qui sont pour, mais qui ne sont pas éclairés.
02:13Parce que justement, dans un débat référendum, vous vous intéressez au texte.
02:16On a quand même bien expliqué les choses sur les différentes antennes, notamment sur Europe 1 et sur C2.
02:20Malheureusement, tout le monde n'écoute pas Europe 1 et C News.
02:23Et voilà, il y a des personnes qui ne sont pas éclairées.
02:25Parce qu'on a l'impression qu'on a devant nous, Ponce Pilate, pardonnez, on a l'impression que vous vous lavez les mains.
02:30Pas du tout.
02:30Pas du tout.
02:31Pour le coup, mon groupe a voté, le groupe Rassemblement National a voté à 80% contre, par confort et intellectuel et partisan.
02:39J'aurais pu voter contre.
02:40Moi, j'attends le retour du Sénat.
02:42Je considère que la question se posait.
02:45Moi, je ne m'autorise pas à dire à quelqu'un qui est dans des circonstances bien particulières, difficiles, de souffrance.
02:56Il faut continuer.
02:57Je considère que ce projet de loi n'avait pas assez de garde-fous.
03:02Le Sénat va peut-être ajouter de nouveaux garde-fous, de nouvelles garanties.
03:08À partir de là, je mettrai peut-être, j'arriverai peut-être au bout de ma réflexion.
03:12C'est une réflexion très personnelle et je l'assume complètement.
03:15Imaginons que le Président décide sur la base de ce texte de le présenter aux Français.
03:19Là, je n'interroge pas le parlementaire, l'élu, le député, j'interroge le citoyen.
03:23Vous votez pour ou vous votez contre ?
03:24Arrêtez de taper sur la table, ça fait du bruit.
03:26En l'état actuel des choses, et c'est la raison pour laquelle, parce que nous sommes en avète encore entre l'Assemblée et le Sénat,
03:31mais en l'état actuel des choses, ce texte tel qu'il est, je pense qu'en tant que citoyen, je voterai, encore j'ai envie de dire malheureusement, mais je voterai contre.
03:43En l'état actuel des choses, avec les...
03:44Le délit d'entrave n'aurait pas dû être dans ce texte.
03:48Est-ce qu'il n'y a pas eu une ambiguïté entre le délit d'entrave ?
03:50Le délit d'entrave pour pousser à deux ans de prison, mais en même temps la clause de conscience.
03:55En fait, on dit tout et son contraire.
03:57Vous avez raison.
03:57Vous avez raison.
03:58C'est-à-dire qu'on espèce de coquille dans laquelle on peut tout imaginer.
04:00Vous avez tout et son contraire, pardonnez-moi, dans la déclaration par Twitter du Président de la République.
04:05Dans le respect des sensibilités, des doutes et espoirs, le chemin de fraternité que je souhaitais s'ouvre peu à peu avec dignité et humanité.
04:13Cette phrase, si le vote avait été contraire, ça marchait aussi.
04:17Ça marche dans les deux sens, ce truc-là.
04:19Gilles Boutin.
04:19Moi, je pense à ce sujet, à Alain Minc, qui, de manière assez étonnante, a marqué les esprits en insistant sur le fait que c'était une loi pour des riches.
04:27C'est-à-dire des gens aisés, qui n'ont pas trop de problèmes, qui vivent à Saint-Germain-des-Prés.
04:31Alors que quand on pense à des personnes qui vivent dans des milieux beaucoup moins aisés, ruraux,
04:36on peut penser à un vieil homme qui commence à se demander s'il n'est pas un poids excessif pour sa famille,
04:40et si même d'ailleurs l'héritage ne faciliterait pas les choses pour sa descendance.
04:45Le RN a pris un virage social depuis pas mal d'années déjà.
04:49Est-ce que c'est une dimension que vous seriez amenée à considérer ?
04:52Enfin, l'avez-vous déjà considérée ?
04:54Et dans votre vote final, est-ce que vous l'envisagerez ?
04:56Pour le coup, Marine Le Pen l'a considérée, puisque Marine, à titre personnel,
05:01parce qu'elle a voulu laisser la liberté à son groupe et c'est tout à son honneur,
05:05mais Marine Le Pen a clairement, s'est clairement exprimé plusieurs fois,
05:08en public et en privé, en réunion de groupe, clairement contre cette loi.
05:14Notamment, il y a votre argument qui a joué dans son esprit,
05:17il y a beaucoup d'autres choses, encore une fois,
05:20ce sont des sujets très personnels, donc je ne parlerai pas à sa place,
05:23mais en tout cas, elle a pris en considération ce que vous dites
05:26et elle a été très clairement contre ce projet de loi.
05:30Est-ce que vous ne croyez pas qu'on aurait dû changer, en fait,
05:33les modalités d'application ?
05:37C'est-à-dire que là, en fait, en clair, c'est le médecin qui a le pouvoir de vie
05:41ou de continuer à vivre dans des conditions X ou Y,
05:44qui peuvent être difficiles, pénibles,
05:45selon qu'à un moment donné, il faut des critères,
05:46et notamment le critère de circonstances ou de souffrance insupportable,
05:50et là encore, adapté en fonction des personnes,
05:52c'est tout ça, il reste assez nébuleux.
05:53Mais est-ce qu'on n'aurait pas dû créer plutôt le cadre
05:55dans lequel on devient, entre guillemets, éligible,
05:57à avoir le droit, le choix de mourir,
05:59et dans ces cas-là, on prend la décision en tant que patient ?
06:02Parce que là, finalement, c'est le médecin qui a un pouvoir assez exerbitant
06:04qu'il faut assumer.
06:05Je suis assez d'accord avec vous.
06:07Je suis assez d'accord avec vous.
06:08Ça fait partie des points qui posent problème.
06:10C'est pour ça que je considère ce texte inachevé.
06:13Et j'espère que, pour le coup, la chambre haute,
06:16puis notre nouvelle lecture à l'Assemblée nationale
06:20nous permettra d'évacuer, de répondre à toutes ces questions,
06:24y compris le délai de 48 heures qui me semble court.
06:28En tout cas, merci d'avoir répondu avec Franchise sur ce sujet.
06:31François Bayrou, qui va présenter au début du mois de juillet
06:39un plan de redressement économique sur les dépenses publiques
06:43qu'il était ce matin sur BFM TV.
06:45Le gouvernement va proposer aux Français
06:48un plan de retour à l'équilibre des finances publiques.
06:52Et ce plan de retour à l'équilibre des finances publiques,
06:56il va demander un effort à tous les Français,
06:59le plus juste possible,
07:01mais un effort suffisant
07:03pour que la France sorte de cette situation
07:06dans laquelle on est montré du doigt,
07:09et qu'on a laissé grandir au travers du temps.
07:11François Bayrou qui ouvre la porte à une TVA sociale
07:14qui, rappelons-le, consiste à compenser
07:16des baisses de cotisations pesant sur le travail
07:17par une augmentation de la TVA
07:19pour en affecter une fraction à la sécurité sociale.
07:21C'est un peu technique, mais c'est l'effort pour tout le monde.
07:27Pour ou contre, Franck Alizio ?
07:28Alors, le Premier ministre n'a pas dit grand-chose,
07:31comme à son habitude, mais il y a beaucoup à dire
07:33sur ce peu de choses qu'il a dit.
07:36Aujourd'hui, moi j'ai été étonné d'entendre la bouche du Premier ministre,
07:39on va en 3 ou 4 ans revenir à l'équilibre budgétaire.
07:42Vous lui dites quoi, chiche ?
07:45Enfin, non, je ne dis pas chiche, là, je dis vous foutez de...
07:48Enfin, pardonnez-moi, vous fichez de nous.
07:48Si, si, allez-y, allez-y, on parle franchement sur Europe 1.
07:51Il se fiche de nous, à minima.
07:53Parce que, alors, on est gentiment en déficit depuis 1980.
07:57Bon, d'accord, on n'est jamais revenu à l'équilibre.
08:01Le dernier budget à l'équilibre, c'est 1975.
08:03Exact.
08:031975.
08:04Alors, en 1980, on vérifiera, on a un débat,
08:09mais en 1980, il y avait quelque chose qui était à l'équilibre.
08:12De mon souvenir, c'était le budget.
08:15Mais, ça fait déjà quand même pas mal de temps.
08:17180, c'est ma date de naissance, donc ça fait une paire d'années.
08:21Donc, déjà ça.
08:22Notre déficit aujourd'hui, c'est 170 milliards.
08:27Donc, en 3 ou 4 ans, on va trouver 170 milliards.
08:32Donc, François Bayrou s'appelle François Milley.
08:35Je ne pense pas, sinon on l'aurait remarqué depuis un certain temps.
08:39On ne peut pas y arriver.
08:40Enfin, je veux dire, il faudrait que Margaret Thatcher s'y mette,
08:42qu'on ressuscite un petit peu tout le monde.
08:44Donc, il ne veut pas.
08:45Et en plus, ma conviction, c'est que lorsqu'on fait des économies,
08:50lorsqu'on baisse le déficit public,
08:52c'est vrai qu'on ramène le déficit public par étape jusqu'à l'équilibre budgétaire.
08:57Dans le même temps, il faut baisser les impôts.
09:00Parce que vous ne faites de bonnes...
09:01Et oui, c'est là que vous craignez.
09:02Vous ne faites une bonne réduction, vous faites de bonnes économies
09:07que lorsque vous avez la croissance.
09:08Vous revenez à l'équilibre, lorsque vous soyez à la croissance.
09:11Et vous avez de la croissance en baissant les impôts sur nos entreprises et sur les particuliers.
09:16Donc, moi, si c'est juste pour avoir de la casse sociale
09:20et juste pour avoir une espèce de méga...
09:24Le terme échappe, mais une cour de rigueur,
09:29une méga rigueur, ce n'est pas possible.
09:32Sinon, vous cassez définitivement la croissance,
09:34vous faites de la récession, ce n'est juste pas possible.
09:36On ne peut pas parler de croissance aujourd'hui.
09:370,1%...
09:38Vous avez raison.
09:39Déjà, on n'a pas de croissance, mais là, on bascula dans la récession.
09:42J'ai une de mes amies qui est chef d'entreprise qui dit
09:440,1% de croissance, c'est comme essayer de faire du surf sur un étang.
09:47Gilles Boutin.
09:49Si vous baissez les impôts,
09:51déjà, j'ignore dans quelle proportion vous entendez les baisser.
09:55Et d'autre part, quelles économies vous faites en parallèle ?
09:57Parce qu'il est compliqué de seulement baisser les impôts.
10:00Les conséquences très dramatiques.
10:01Je vous cite trois impôts que Marine Le Pen s'est déjà engagé à baisser
10:07dans son premier présidentiel,
10:10et c'est toujours à l'ordre du jour pour notre parti.
10:12La baisse de la TVA,
10:14produits de préhensibilité et énergie,
10:16pour des raisons évidentes.
10:19Baisse, je vous dis ça dans le désordre,
10:20mais je prends juste trois exemples.
10:22Baisse des droits de donation et de succession.
10:25On est les record man d'Europe sur tous les impôts.
10:27On est record man d'Europe sur tout.
10:28Mais en particulier,
10:29les droits de succession et les droits de donation.
10:32Et enfin,
10:33les impôts de production
10:35sur nos entreprises.
10:37Qui sont encore une exception française
10:40en Europe.
10:41je crois que c'est quatre fois.
10:42On a des impôts de production
10:45quatre fois plus élevés qu'en Allemagne.
10:46Comment on voulait faire la course
10:47avec l'Allemagne et avec nos partenaires européens ?