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  • 26/05/2025

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Transcription
00:00L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro, bonjour Vincent Trémolet de Villers.
00:04Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:06Vincent, depuis l'élection de Bruno Retailleau, le temps politique s'est accéléré avec comme premier effet
00:10l'affichage des ambitions présidentielles, mais aussi la fin annoncée du macronisme.
00:16Sophie Prima, ici même sur Europe 1, et Gérard Larcher l'ont publiquement dit la semaine dernière.
00:20Gabriel Attal, Edouard Philippe se démarquent aussi, tant qu'ils peuvent, du président de la République.
00:25Bon, Emmanuel Macron s'est fini deux ans avant 2027.
00:28Vous vous souvenez, Dimitri, du roman de Balzac, La peau de chagrin ?
00:32Alors on peut rappeler aux lycéens qui nous écoutent et qui vont tenter de réviser leur bac de français devant Roland-Garros,
00:37ce qu'est la peau de chagrin.
00:39La peau de chagrin, c'est ce morceau de fourrure qui donne le pouvoir, la richesse, le prestige,
00:44avant de rétrécir de façon inexorable.
00:48La peau de chagrin, sur cette peau sont écrites ces paroles mystérieuses,
00:52« Si tu me possèdes, tu possèderas tout, mais à chacun de tes vouloirs je décroîtrai comme les jours ».
00:58Emmanuel Macron, en 2017, a politiquement tout possédé,
01:01mais son pouvoir désormais décroît comme ses jours et comme dans Balzac.
01:05Il a beau lutter contre cette fatalité, elle est plus forte que lui.
01:08On l'a vu lors de son émission complètement stérile il y a deux semaines.
01:12On l'a vu aussi dans sa colère contre Bayrou, Retailleau, Darmanin.
01:17Après la publication du rapport sur les frères musulmans, cette colère n'a eu aucun effet.
01:21Le ministre de l'Intérieur devrait annoncer bientôt sa riposte contre le frérisme.
01:24Et Gérald Darmanin lance une nouvelle idée chaque jour.
01:26Edouard Philippe fait tout pour faire oublier son passé macroniste.
01:30Et Gabriel Attal reconnaît publiquement que le président de la République a été défaillant sur les questions de sécurité et d'immigration.
01:36Pour les deux années qui viennent, Emmanuel Macron sera le premier spectateur de la bataille de l'après-Macron.
01:41Voir ceux qui vous ont courtisé publiquement se montrer à ciel ouvert, indifférent, hostile ou vengeur, c'est aussi du Balzac.
01:48Le chef de l'État conserve tout de même un pouvoir, Vincent, c'est celui de peser sur le choix du candidat du Bloc central.
01:54Oui, mais c'est un pouvoir négatif, Dimitri, puisqu'aujourd'hui, Edouard Philippe, Gabriel Attal ou Gérald Darmanin savent qu'un soutien public d'Emmanuel Macron aurait tout du soutien de la corde pour le pendu.
02:03Les Français veulent d'abord, à une immense majorité, près de 80%, rompre avec le macronisme, c'est-à-dire la personne du chef de l'État,
02:11les formes qu'on lui reproche, trop de brio, trop de mots, trop d'arrogance, mais aussi la politique qui a été menée depuis 2017.
02:18Un volontarisme d'affichage, mais qui laisse derrière lui une dette décourageante, une immigration galopante, une insécurité inquiétante.
02:25Alors cela ne veut pas dire qu'il ne reste pas une sociologie élitaire, européenne et progressiste, mais elle ne se reconnaît plus dans le macronisme.
02:32Cette sociologie se caractérise aussi par son goût du pouvoir et du succès.
02:36Quand Macron incarnait physiquement la victoire, il n'avait Dieu que pour lui, mais maintenant qu'il est synonyme de déception, elle en a presque honte.
02:44Il est possible que cet électorat qui a conflué dans le macronisme se sépare et rejoigne finalement les rives gauche et droite de la politique.
02:52Souvenez-vous qu'avant Macron, le centre c'était François Bayrou.
02:56Le fait que le maire de Pau soit le visage du macronisme épuisé, c'est la preuve symbolique que nous sommes à la fin d'un cycle.
03:02Donc vous croyez Vincent au retour du clivage droite-gauche ?
03:04Mais ce clivage était déjà revenu aux législatives de 2002 de Dimitri, mais avec des pôles de droite et de gauche très radicaux,
03:11prenant en tenaille un bloc central diminué.
03:13La question est de savoir si le RN et la France insoumise vont rester les deux expressions hégémoniques de la gauche et de la droite,
03:20ou si Bruno Retailleau et un candidat de centre-gauche comme Gabriel Attar ou Raphaël Glucksmann peuvent installer une dialectique qui rivalise avec le duel Le Pen-Mélenchon.
03:30Le centre serait alors la première victime de cette partie A4.
03:34Et le centre, aujourd'hui, c'est Édouard Philippe.
03:36Le premier ministre du macronisme triomphant deviendrait alors la première victime du macronisme finissant.
03:42L'édito politique sur Europe 1, merci Vincent Trémolet de Villers.
03:45Je signale la une du Figaro ce matin, les taxis, les agriculteurs, le budget.
03:49François Bayrou face au spectre du blocage.
03:52Merci Vincent, à demain.
03:54Il est 7h57, merci d'avoir choisi Europe 1.

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