- 23/05/2025
Les informés du soir du 23 mai 2025 avec Victor Matet
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00:00Générique
00:08Bonsoir à toutes et à tous et bienvenue sur France Info, à la radio et à la télé,
00:14Canal 27, de la TNT à la une ce soir, le dossier des droits de douane à nouveau sur la table.
00:19Donald Trump menace l'Europe de nouvelles taxes à hauteur de 50% à partir du 1er juin, dans moins de 10 jours,
00:25donc conséquences immédiates en France, le CAC 40 en baisse et des questions
00:29pourquoi ces nouvelles menaces ? Quelle stratégie ? Le président américain finira-t-il par reculer comme il l'a fait précédemment ?
00:35La France rejette à nouveau les critiques d'Israël qui accuse les pays européens d'incitation à la haine
00:40après le meurtre hier d'un couple d'employés de l'ambassade israélienne à Washington.
00:44Le Quai d'Orsay demande également un accès complet de l'aide humanitaire à Gaza.
00:48François Bayrou, face à sa première grande crise sociale, le Premier ministre et d'autres membres du gouvernement
00:53reçoivent des chauffeurs de taxi. Demain matin, leur mouvement se poursuit.
00:57L'exécutif refuse pour l'instant de reculer. Comment sortir de l'impasse ? Nous en débattrons.
01:01Et puis, les cartes blanches, comme tous les soirs, des sujets choisis par nos invités.
01:06Bonsoir Patricia Lémonnière, grand reporter spécialiste des questions internationales.
01:11Rachel Garavalcarcel est également avec nous. Bonsoir Rachel.
01:14Bonsoir.
01:14Journaliste politique. Bonsoir Véronique Reyssoult.
01:17Bonsoir.
01:17Présidente de Backbone Consulting, maîtresse de conférences en communication de crise à Sciences Po.
01:22Et bonsoir Franck Delieu.
01:23Bonsoir.
01:24Rédacteur en chef à Marianne.
01:28Est-ce déjà la fin de la pause ? Début avril, Donald Trump annonçait en effet une suspension des droits de douane de trois mois.
01:36Le temps de négocier, voilà que cet après-midi, le président américain menace à nouveau l'Union européenne de taxer ses produits à hauteur de 50%.
01:43Comment faut-il interpréter ce nouveau revirement ? Explication de Laurie Kenton, spécialiste des Etats-Unis, invitée ce soir de France Info.
01:51C'est une façon d'essayer d'infléchir le cours des choses.
01:56Il déteste l'UE et notamment la puissance régulatrice de l'UE, que ce soit au niveau fiscal, mais également tout ce qui est régulation, santé, environnement et ce genre de choses.
02:08Il déteste ça.
02:11Laurie Kenton, spécialiste des Etats-Unis.
02:13Donald Trump qui dit à nouveau que les Européens cherchent à profiter de l'économie américaine.
02:17Patricia Elémonière, la rhétorique reste la même.
02:20Pourquoi cette décision du président américain maintenant ?
02:22D'abord parce qu'il y a eu des navettes entre le représentant du commerce européen aux Etats-Unis et quatre voyages.
02:32Le quatrième n'a rien donné.
02:33Les Européens, à chaque fois, font remarquer qu'ils ne comprennent pas ce que veulent les Américains.
02:37Ce n'est pas clair, ce n'est pas net.
02:39Et quant aux Américains, comme l'a très bien dit votre intervenant, ils nous reprochent toujours d'être enfermés dans des normes impossibles pour eux à comprendre.
02:46Et le président Trump a une façon de tout mélanger, effectivement, où il parle de nos droits de douane,
02:52il parle de la TVA qui serait aux droits de douane, il parle de manipulations, même financières, sur les monnaies.
02:58Enfin bref, il fait toute une espèce de melting point.
03:02Alors pour répondre à votre question, pourquoi là maintenant ?
03:04Tout simplement parce qu'il en a marre.
03:06Ça va passer vite, il l'a dit d'ailleurs.
03:08Et son secrétaire d'État au Trésor a été encore plus clair.
03:12Il a dit précisément, on va faire comme ça, monter la pression, on va peut-être arriver à quelque chose.
03:17Donc au moins pour eux, le jeu est clair, c'est faire monter la pression pour qu'on en finisse, parce que ça traîne depuis trop longtemps,
03:23et qu'on en finisse effectivement à leur désir d'érata, c'est-à-dire avec une augmentation de droits de douane quand même substantielle,
03:31peut-être pas à l'anglaise, parce qu'à l'anglaise, c'est 10, et surtout pas à l'européenne, puisque nous, on demande le libre-échange.
03:38Zéro, zéro, zéro.
03:39Donald Trump, qui aime bien en général faire des annonces sur les réseaux sociaux le vendredi avant de les confirmer ou non,
03:46on est habitué à ce genre de revirement finalement, franck de Dieu.
03:48Ça fait des mois que ça dure maintenant, depuis l'arrivée presque de Donald Trump à la Maison-Blanche.
03:52Oui, et ça fait partie de sa stratégie, ça a été dit par Patricia.
03:56Maintenant, effectivement, on peut se dire, tout cela est connu finalement, parce qu'on finit par savoir lire un peu dans son jeu,
04:06et à se dire, ça va se finir par peut-être des droits de douane et de la négociation.
04:11Il faut savoir que cette négociation, ça prend du temps, ça prend du temps, c'est quelque part assez constitutionnel,
04:17ça prend du temps côté européen, parce que ça relève de la commission européenne.
04:22C'est une compétence qui est strictement européenne, le commerce.
04:29Le problème, si on rentre dans une logique de négociation, c'est qu'on peut avoir,
04:33premièrement, des pays qui, malgré tout, jouent leur propre carte, je pense à l'Italie, et dans une certaine mesure, à l'Allemagne.
04:40Et puis, je pense aussi à une décision qui pourrait être, et ça a été plus ou moins dit par le commerce, le commissaire en charge du commerce,
04:48en gros, que nous achèterons, pour équilibrer le commerce avec les États-Unis, nous sommes prêts à acheter du gaz naturel liquéfié et du soja.
04:58Ce qui pourrait, je dirais, porter atteinte aux intérêts français dans le domaine de l'agriculture.
05:04Donc, vous avez cette logique de négociation qui peut pacifier les choses, mais qui peut se faire, peut-être, au détriment de la France.
05:12Et puis, vous avez une autre logique, qui est celle, tout simplement, d'accepter une forme de régionalisation du commerce.
05:19Parce qu'on parle beaucoup d'une rupture entre Biden et Trump, du point de vue de la forme, et même du point de vue, je dirais, tarifaire, exprimé en pourcentage.
05:27Mais en vérité, il y a, je dirais, un mouvement historique qui est celui de remettre en cause le libre-échange,
05:33et qui est celui, en gros, de réguler à nouveau le commerce par des logiques de régulation douanière,
05:43qui rentre dans un cadre, je dirais, un mouvement historique qui dépasse largement l'élection de Trump.
05:51— On a vu que les valeurs boursières étaient déjà un petit peu secouées par ces premières annonces de Donald Trump.
05:58Qu'en est-il des réseaux sociaux, Véronique ? — En fait, il y a un phénomène... Il est toujours au cœur des conversations.
06:05Mais je sais pas si vous vous souvenez. En moyenne, il y a à peu près 50 millions à 60 millions de messages, 23 millions cette semaine.
06:12Et donc on se dit... Il est toujours là. — 50 millions, c'est quoi ? Par semaine, sur Donald Trump ?
06:16— Par semaine, en moyenne, le nombre de mentions, c'est 50 millions. Et après, il y a le nombre de vues, etc.
06:20— Aujourd'hui, avec cette nouvelle menace de droit de douane... — Et sur ce mois-ci, c'était 23 millions.
06:25Et aujourd'hui, il y a eu un petit pic, mais pas plus que ça. Comme si le pionnier public commençait à dire
06:30« Bon, oui, OK, bon, il y a un nouveau truc ». Donc on sent qu'il y a une espèce... Pas de lassitude, mais dans le fond...
06:35— Écoute-moi. — ...son côté « Je tape et je fais du bruit et je fais peur », ça prend moins. Et quand je regardais les mentions,
06:42en fait, les uns et les autres parlent d'eux-mêmes et pas de lui. C'est-à-dire qu'ils le citent dans le contexte.
06:47En France, c'était assez flagrant. Les gens parlaient beaucoup de « C'est quoi, les conséquences pour nous ? », « Comment on s'organise ? »,
06:52beaucoup de critiques sur l'Europe en disant « On dit qu'on est alignés, mais on n'est pas tellement alignés », l'impression qu'on subit.
06:58Mais c'est plus les conséquences des propos pour nous-mêmes. Beaucoup de mots autour de « incertitude »,
07:05qui est un mot qui, en économie, n'est pas un mot très rassurant. Mais donc c'est intéressant de voir qu'en fait,
07:12le fait que le président de la République, qui est un homme qui est un homme qui est un homme, qui est un homme qui est un homme,
07:19qui est un homme qui est un homme, qui est un homme, qui est un homme, qui est un homme, qui est un homme, qui est un homme...
07:26Et puis, il y a aussi ce truc de la rassurance. Lui, qui rêve d'être toujours au cœur de tout et qui nous fait ces fameux tweets le vendredi...
07:33Enfin, qui ne sont pas des tweets, d'ailleurs, mais des « true social message », il n'est plus tant que ça au cœur de...
07:40C'est-à-dire qu'il n'y a plus qu'une chose, c'est qu'il n'y a plus qu'une chose, c'est qu'il n'y a plus qu'une chose,
07:45c'est qu'il n'y a plus qu'une chose, c'est qu'il n'y a plus qu'une chose, c'est qu'il n'y a plus qu'une chose, c'est qu'il n'y a plus qu'une chose.
07:51— On s'y perd complètement. — On va énormément parler de ces droits de douane. À un moment, toute la planète s'est affolée.
07:58Et puis finalement, c'est passé en quelques semaines. Et à nouveau, on se demande ce qui nous plaît, ce qui nous...
08:03— Oui, et même on a pu se dire qu'il y avait peut-être eu un énorme délit d'initié avec l'annonce de ces droits de douane, puis la pause, etc.
08:10Moi, tout ça me fait... Je pense qu'il faut, comment dire, tirer des leçons de l'expérience des Canadiens, qui sont les tout premiers
08:18à avoir eu les conséquences de ces droits de douane, parce que même avant son investiture, il avait annoncé des droits de douane très importants
08:28sur le Canada et sur le Mexique, avec qui il y a pourtant un accord de libre-échange qu'il a lui-même négocié.
08:33Surtout que ce sont des économies extrêmement imbriquées. C'est encore un autre sujet que...
08:37— Avant de faire marche arrière assez rapidement. — Avant de faire marche arrière, puis marche avant, puis marche arrière.
08:42Donc c'est extrêmement compliqué. Et d'ailleurs, les Canadiens aussi disent... Mais on ne comprend pas ce que veulent les États-Unis.
08:48Ou plus exactement, la seule chose qu'ils comprennent, c'est qu'en fait, ils veulent vraiment déstabiliser l'économie de ce qui était jusque-là
08:56leurs partenaires commerciaux pour en fait, in fine, faire des gains, que ça passe effectivement par des gros doigts de douane ou par autre chose,
09:04comme un deal – j'utilise le mot à dessein – sur éventuellement le soja ou le gaz niqué.
09:10— C'est ça, finalement, Patricia Lémonière. Il pousse jusqu'au bout pour obtenir des deals. Est-ce que c'est la même stratégie ?
09:15Parce que pour la première fois, il s'en prend aussi directement à une entreprise. En l'occurrence, Apple, il menace le géant de l'informatique
09:20de lui appliquer au moins 25% de surtaxe si l'entreprise ne fabrique pas ses iPhones aux États-Unis.
09:26On discute avec une entreprise comme on discute avec un État. — Oui, c'est la même chose. Enfin l'entreprise doit quand même faire comprendre
09:31que s'il fallait rapatrier la fabrication des Apples, ça prendrait un certain nombre d'années. Ça commencerait pas avant 2030.
09:37Donc il sera pas forcément là tout valentement. Non, l'obsession de Trump, c'est l'automobile.
09:44Il veut absolument faire rentrer que l'Ind... Il est dans cette logique. Il veut que l'on fabrique à nouveau en masse des voitures made in USA.
09:54Il trouve qu'on n'en fabrique pas assez. Et ça pousse bien en plus que son psyché, même s'il nous semble très moderne aujourd'hui
10:00avec effectivement Truche Social, etc., ses invectives permanentes et ce côté homme de médias, il a un côté complètement rétro.
10:08Parce que l'industrie automobile, franchement, s'est dépassée. On parle maintenant de se déplacer en espèce de drone volant, vous voyez.
10:16Enfin bon, il pourrait avoir... Donc il est encore très année 60, quoi, avec son obsession sur l'industrie automobile.
10:25Quant à la... Effectivement, à l'incertitude dans laquelle il nous fait planer, c'est ça le plus important.
10:30C'est que perdre aucun chef d'entreprise qui se... Et je pense Bernard Arnault, comme les autres, qui a pris des positions hier encore assez fermes.
10:38Lui, son problème, c'est l'incertitude.
10:41– Je voulais qu'on dise un mot aussi de la réponse des Européens et des Français.
10:43La France qui prône la désescalade, bien rappel que l'UE est prête à répondre à l'heure où l'on voit Donald Trump
10:50se rapprocher de l'Europe sur les grands dossiers internationaux, comme l'Ukraine.
10:54Franck De Dieu, ce n'est pas le moment de se fâcher avec lui, peut-être ?
10:58– En vérité, il y a un tiers acteur dont on ne parle pas, c'est la Chine.
11:02Et si vous voulez... – Il prend de la place.
11:04– Il prend de la place, et le vrai bras de fer, pour le coup, douanier, il est vraiment avec la Chine, entre les États-Unis et Pékin.
11:12Et l'Europe pourrait être le dindon de la farde de cette histoire. Pourquoi ?
11:18Parce que la Chine, qui a beaucoup produit, qui est en situation de surproduction, de surcapacité industrielle,
11:24pourrait déverser à prix très bas ses produits en Europe.
11:29Donc à ce moment-là, c'est vrai que vous avez à la fois une négociation avec les États-Unis et aussi avec la Chine.
11:34Mais quand Patricia dit, vous savez, l'industrie automobile, c'est rétro, c'est années 60.
11:41Non, l'industrie automobile, elle occupe énormément d'emplois, de façon directe et de façon indirecte.
11:46Elle participe largement à l'innovation. Et c'est là où on joue à front renversé dans cette histoire,
11:51où on risque d'être un peu manichéen avec le méchant qui impose des droits de douane et les autres qui les subissent.
11:58Je veux dire, le grand paradoxe, c'est que cette histoire de démondialisation, de régionalisation du commerce dont je parlais,
12:06qui était, je dirais, historiquement... Jean Jaurès parlait de socialisme douanier, par exemple.
12:13Vous avez aujourd'hui le monde des alter-mondialistes qui sont favorables à cela.
12:19Alors effectivement, Trump fait tout pour avoir des bonus fiscaux pour attirer à lui des investisseurs.
12:26Effectivement, on n'est pas dans une logique véritablement socialiste. Mais enfin, oui, il y a un rapport de classe quand même.
12:32Au moment où on choisit le libre-échange, c'est choisir quelque part l'idée que vous êtes, en tant que consommateur,
12:41vous pouvez acheter à moindre coût un produit qui est fait à low cost. Pourquoi Apple est allée produire en Inde pour contourner l'obligation
12:51et ne pas aller aux États-Unis, où le coût est beaucoup plus cher ? Donc, si vous voulez, cette idée, ce manichéisme un peu
12:59« libre-échange, c'est les gentils, protectionnisme, c'est les méchants », c'est beaucoup plus compliqué que ça, à vrai dire.
13:03Rachel Garaval-Cafel qui fait nom de la tête.
13:06Je trouve pas qu'il y ait tant de manichéisme que ça dans le sens où il y a toujours eu une critique de droite et une critique de gauche du libre-échange.
13:15C'est une division qui se retrouvait dans les débats sur les deux référendums européens qu'on a connus en 1992 et en 2005, notamment.
13:25C'est vrai que cette critique, elle avait peut-être un peu disparu ces derniers temps. Mais souvenons-nous d'un Arnaud Montebourg qui faisait partie,
13:33qui était ministre il y a quelques années maintenant, mais qui faisait partie des gens qui défendaient effectivement les barrières douanières à la frontière de l'Europe.
13:40C'est vrai qu'effectivement, ces dernières années, c'est un sujet qui est plutôt retombé. Et là, il revient sur le devant de la scène, clairement,
13:47avec une critique du libre-échange qui est très très loin d'être de gauche et progressiste.
13:51– Voilà, et on rappelle donc ces menaces de droit de douane, 50% sur les produits européens, menaces formulées par Donald Trump,
14:01qui pourraient s'appliquer à partir du 1er juin dans une dizaine de jours.
14:06La suite de l'informer dans un instant, 20h17. D'abord, le Filinfo leur a du lieu.
14:1012 personnes ont été blessées, dont 3 grièvement, dans une attaque au couteau en Allemagne, à Hambourg, dans la gare centrale de la ville.
14:19Une personne suspecte a été arrêtée, selon la police.
14:22L'interdiction de l'accueil d'étudiants étrangers à Harvard, suspendue temporairement par la justice américaine,
14:27après un recours déposé par la prestigieuse université contre cette annonce faite hier par Donald Trump.
14:33Cinquième journée de mobilisation des taxis qui bloquaient aujourd'hui les accès à deux gares parisiennes,
14:38la gare du Nord et la gare de Lyon.
14:40Ils manifestent contre la nouvelle tarification du transport sanitaire et contre la concurrence des VTC.
14:45L'intersyndical sera reçu demain au ministère des Transports en présence du Premier ministre.
14:51À Mayotte, 326 cas de chikungunya ont été confirmés entre le 3 mars et le 18 mai,
14:56soit une augmentation de 85% en une semaine.
14:59Le virus circule désormais sur la quasi-totalité du territoire, selon les autorités sanitaires.
15:05Le président brésilien Lula salue l'un des meilleurs photographes du monde.
15:09Sebastiao Salgado est mort à 81 ans.
15:12Photographe franco-brésilien, il était connu pour ses grandes photos de conflits en noir et blanc.
15:17Il photographiait principalement ses voyages à travers la forêt amazonienne, mais aussi au Rwanda ou encore en Indonésie.
15:2720h, 21h, les informés, Victor Matey.
15:33Nos informés ce soir dans le studio de France Info, Patricia Allemonière,
15:38grand reporter Rachel Garra, Val Carcel, journaliste politique Véronique Reys-Soult,
15:42présidente de Backbone Consulting et franque de Dieu de Marianne.
15:46Intéressons-nous maintenant à la situation au Proche-Orient.
15:48La France se défend à nouveau face aux déclarations du gouvernement israélien accusant Paris, Londres et Ottawa
15:54d'incitation à la haine et d'encourager les meurtriers du Hamas après l'assassinat à Washington hier
16:00de deux employés de l'ambassade d'Israël.
16:02Des propos parfaitement outranciers et parfaitement injustifiés, a dit Christophe Lemoyne,
16:07le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
16:10Invité de France Info, appel aussi à une ouverture totale pour l'aide humanitaire à Gaza.
16:15Il n'y a pas de critique dans les propos français.
16:17Il y a simplement une attitude constructive.
16:20La France est toujours montrée ouverte pour aider à trouver une solution.
16:25Et cette solution doit être de toute façon politique.
16:28La situation sur le terrain est caractérisée par deux choses.
16:31Il y a une escalade de la part de l'armée israélienne des opérations à Gaza.
16:37Et ça, ça a été vu très clairement.
16:39Et deuxièmement, il y a un sujet qui est absolument clair.
16:43C'est l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza.
16:45Le porte-parole du Quai d'Orsay, Christophe Lemoyne sur France Info,
16:48le secrétaire général de l'ONU, lui, estime aujourd'hui que les Palestiniens de Gaza
16:52subissent la période peut-être la plus cruelle de ce cruel conflit.
16:55Voilà les mots d'Antonio Guterres.
16:58De l'aide humanitaire entre à nouveau depuis avant-hier à Gaza, mais pas assez.
17:02D'après les ONG, une goutte d'eau par rapport aux besoins des Gazaouis.
17:05Patricia Lemoyniard, la France qui demande une ouverture totale.
17:08C'est un vœu pieux ?
17:10Oui, je crois que c'est un vœu.
17:12En tout cas, je ne sais pas s'il est pieux, mais en tout cas, c'est un vœu.
17:14Une chose est certaine, c'est que 90 camions,
17:17ce n'est pas les 600 qu'il y avait avant.
17:18Et les 600 n'étaient pas encore l'idéal, puisque tous ceux qui ont pu visiter Gaza,
17:24y allaient, se rendaient bien compte que c'était quand même
17:28ce que certains appelaient une prison à ciel ouvert.
17:31Donc, 90 camions, c'est quoi ? C'est un peu de farine.
17:35Alors, la seule chose qui est un peu intéressante, c'est que ces 90 camions
17:38sont gérés par les Nations Unies, alors que
17:42le gouvernement israélien dit qu'il ne voulait plus gérer par l'UNRWA.
17:45Là, les autres organisations des Nations Unies avaient dit « on ne fait plus rien ».
17:49Bon, là, elles sont quand même rentrées en action.
17:51Et cette farine a pu être distribuée dans des boulangeries,
17:55à peu près 70 %, mais évidemment, il y a quelques pillages sur la route,
18:01parce que quand on est désespéré de faim,
18:03et je ne sais pas si vous avez vu les vidéos qui sont sorties,
18:06les queues devant les boulangeries,
18:08alors qu'elles ne fonctionnent pas encore, des gens qui attendent.
18:11Donc, tout le monde connaît la situation à Gaza.
18:14C'est une situation pré-famine majeure.
18:18Et donc, la France, tout à fait logiquement, est dans son rôle de demander l'entrée.
18:23Elle ne fait que suivre le courant international.
18:26Et là, on a quand même un isolement aujourd'hui d'Israël,
18:30en tout cas du gouvernement israélien, parce que j'aime faire cette différence.
18:34En tout cas, le gouvernement israélien est isolé sur la scène internationale
18:38et met son pays dans une situation, et sa population d'ailleurs,
18:42dans une situation difficile par rapport au regard des autres
18:45qui ne comprennent pas cette façon de traiter une population civile.
18:50– Véronique Reissoud, on évoquait les millions de messages
18:53qui parlent toutes les semaines de Donald Trump,
18:55cette situation à Gaza, l'entrée de l'aide humanitaire,
18:58est-ce que cela fait réagir ?
18:59– Oui, réagir dans le monde entier, plus que M. Trump,
19:04puisque cette semaine, c'était près de 30 millions de messages.
19:07Ce qui était intéressant, c'était de voir les réactions,
19:09quand vous commentiez sur la position de la France,
19:13c'est dans les messages les plus repris, les messages du président Macron,
19:17ce qui n'est pas toujours le cas en France, mais dans le reste du monde,
19:20d'autant qu'ils s'expriment souvent en anglais,
19:22donc c'est des messages qui sont vus plusieurs millions de fois,
19:25et il y a une interaction en moyenne de 100 000 personnes,
19:30enfin 100 000 interactions sur ces messages, ce qui est beaucoup.
19:33Et quand on regarde les commentaires, c'est plutôt positif, plutôt en soutien.
19:37– On voit bien qu'il y a une population, des citoyens qui observent cette situation,
19:43en se disant, si nous pouvons au moins, je ne sais pas si c'est un vœu pieux,
19:47mais en tout cas exprimer fortement un vœu, peut-être que ça fera bouger.
19:51Par contre, c'est un sujet qui est très clivant,
19:54où il y a peu de propos mesurés, au-delà de la dénonciation
19:59des conditions humaines des uns et des autres.
20:01Et on voit qu'il y a de plus en plus d'amalgames qui sont faits
20:06entre les juifs et les sionistes,
20:09et il y a de plus en plus de juifs qui s'expriment à l'extérieur,
20:12en particulier aux États-Unis, pour dénoncer le comportement du gouvernement israélien,
20:17et pour expliquer que non, ça n'est pas possible, on ne peut pas laisser faire,
20:21et donc cette communauté s'exprime de plus en plus fortement sur ce sujet.
20:24– Elle ne veut pas d'amalgames.
20:26– Non, elle ne veut pas d'amalgames, et en plus,
20:28l'assassinat qu'il y a eu aux États-Unis a fait que ça a beaucoup monté cette semaine,
20:32en disant, non, il faut que vous compreniez, ce n'est pas la même histoire,
20:34et ce n'est pas parce qu'on est juif qu'on est d'accord avec ce qui est en train de se faire à Gaza,
20:38donc il y a beaucoup d'images, ce qui n'était pas tellement le cas avant,
20:41ils ne prenaient pas forcément position ainsi,
20:43donc on voit bien qu'il y a quelque chose qui est en train de se passer quand même,
20:46une sensibilisation qui dépasse les postures militantes.
20:49– L'assassinat de ces deux employés de l'ambassade israélienne à Washington,
20:54on l'entendait tout à l'heure, le porte-parole du Quai d'Orsay
20:56répondre au gouvernement israélien après ce double meurtre,
21:00les accusations d'incitation à la haine d'Israël,
21:02en se basant sur le fait que la France souhaitait prochainement
21:04reconnaître l'État de Palestine, le maintien de cette position,
21:07la pression exercée quant à Gaza font qu'Israël aujourd'hui,
21:10Franck de Dieu, ne considère plus la France comme un pays ami.
21:13– Là, c'est vrai qu'il faut remonter très loin pour voir un tel conflit entre les deux pays,
21:23peut-être pas simplement entre les deux pays,
21:25on a vu que le Royaume-Uni de Canada avait été, je dirais, ciblé et pointé du doigt,
21:33c'est peut-être toute l'Europe, et c'est à la fois pour l'Europe,
21:36l'occasion de se dire qu'elle a une marge de manœuvre
21:41avec ce fameux accord d'association qui pourrait être dénoncé.
21:45Cet accord d'association, il a deux dimensions,
21:47il a une dimension qui est commerciale et s'appuie sur des considérations aussi morales,
21:53c'est-à-dire que dans son article 2, me semble-t-il,
21:56vous devez respecter un certain nombre de droits,
21:59et notamment des droits de l'homme,
22:01et des pays de l'Union Européenne peuvent invoquer le non-respect de l'article 2
22:07pour remettre en cause cette association,
22:09ce qui suggérerait, je dirais, à la fois une critique sur le plan moral
22:15avec des effets sur le plan commercial.
22:16On voit que là, il y a quelque chose qui touche à vraiment ce qu'est l'esprit européen.
22:21Nous, dans Marianne, on a interviewé sur ce sujet-là,
22:24puisque vous parliez de reconnaissance de la Palestine,
22:26un diplomate qui connaissait très très bien le sujet,
22:29et qui nous a dit qu'il y a aussi, de la part de la France,
22:32des notions de posture, de posture diplomatique, politique,
22:37qu'on peut très bien comprendre,
22:38mais il ne faut pas non plus être dupe sur la reconnaissance de la Palestine.
22:42Lui, il disait, attention, il faut œuvrer aussi
22:45pour que les pays arabes reconnaissent de façon symétrique
22:50l'existence de l'État d'Israël, ce qui n'est pas le cas.
22:53Et pour avoir la possibilité que cette reconnaissance de la Palestine soit réelle
22:57et passe, je dirais, les arcanes de l'ONU,
23:01eh bien, il faut qu'il y ait, symétriquement et de façon concomitante,
23:04la reconnaissance de l'État d'Israël par les États arabes,
23:08et c'est peut-être aussi là que l'Union européenne peut agir.
23:11Sur cette reconnaissance de l'État de Palestine
23:13qui pourrait arriver à la fin du mois de juin,
23:15ce qu'avaient dit Emmanuel Macron et Rachel Guerra-Valcarcel,
23:18elles divisent au sein de la classe politique française.
23:21La France ira, selon vous, quoi qu'il arrive, jusqu'à cette reconnaissance ?
23:24– Ça, je n'en suis pas sûr du tout.
23:25Le président de la République, il a parfois annoncé des choses
23:29sans aller jusqu'au bout.
23:31Là, en l'occurrence, il y a une sorte de menace de reconnaissance de la Palestine
23:38qui est censée essayer de faire pression sur Israël.
23:43Je n'ai pas l'impression, néanmoins, pour autant,
23:45que le président de la République soit fermé sur cette question.
23:49Clairement, la question de la reconnaissance de la Palestine,
23:53ce n'est quand même pas la première fois qu'on en parle.
23:55Il y a un an déjà, souvenez-vous, il avait dit
23:59« on le fera à un moment où ce sera utile ».
24:02Faut-il encore trouver une définition à ce moment utile ?
24:07Peut-être. Est-ce maintenant ?
24:09On sent bien qu'il y a un retournement dans une partie des chancelliers occidentaux
24:14qui, jusque-là, avaient toujours été très en soutien d'Israël.
24:18Il y en avait déjà certaines qui étaient beaucoup plus dures sur Israël.
24:22Je pense à la Belgique, je pense à l'Espagne, je pense à l'Irlande.
24:27Aujourd'hui, la France semble mener une partie du reste de l'Union européenne,
24:32à l'exception notable quand même de l'Allemagne,
24:35qui est l'un des pays qui n'a pas voté
24:38pour réexaminer l'accord d'association avec Israël.
24:42C'est quand même pas rien.
24:44Sur la classe politique française, on disait les divisions.
24:47Quand Emmanuel Macron a annoncé cette possibilité,
24:50on se souvient, à gauche, que la France insoumise a dit « enfin, il était temps »,
24:53qu'à LR, on a dit « non, ce n'est pas vraiment le moment »,
24:56que le RN a dit « il en est hors de question ».
24:57Il y a quand même ces divisions qui existent toujours.
24:59Mais le conflit israélo-palestinien, on l'a dit, il est clivant.
25:03Il est clivant dans le paysage politique français.
25:07Et les positions sont, je dirais, encore plus campées depuis le 7 octobre.
25:13Il y a eu, lié à la gravité des faits de ce qui s'est passé le 7 octobre,
25:19et à la gravité de ce qui s'est passé depuis le 7 octobre.
25:23Mais j'ai l'impression que, moins que jamais,
25:26il y a consensus sur le sujet,
25:30même si, au fond, ça reprend des frontières assez connues.
25:33C'est quand même assez clairement une frontière droite-gauche.
25:36Oui, enfin, je partage ce qui vient d'être dit.
25:40La classe politique française, souvenez-vous, en 2014,
25:44Sénat et Assemblée ont voté déjà sur cette question-là.
25:47Donc maintenant, il suffit de passer de la parole aux actes, en quelque sorte.
25:52Et le président, je crois, la prudence du président s'explique essentiellement
25:57par une donnée de politique intérieure.
25:59Wilson est une société française qui est fracturée et il ne veut pas en rajouter.
26:03Mais il va falloir voir ce qui va se passer aux Etats-Unis en juin,
26:06puisque la France coprédise une grande réunion
26:10avec l'Arabie saoudite et les autres pays.
26:12Il y avait aujourd'hui une réunion au Quai d'Orsay pour préparer
26:16cette réunion aux Etats-Unis à New York.
26:19Et à cette occasion-là, certains pensent
26:22que Paris pourrait annoncer peut-être cette reconnaissance avec d'autres, d'ailleurs.
26:26Allez, 20h30 sur France Info, la seconde partie désinformée dans un instant.
26:33Info d'abord à 20h30, Magali, au mot.
26:39Plusieurs personnes dans un état grave à Hambourg, en Allemagne,
26:43après une attaque au couteau dans la gare centrale.
26:4512 blessés au total.
26:47Un suspect a été interpellé selon la police.
26:50On ne connaît pas pour le moment les circonstances de cette agression.
26:53Le pays a connu ces derniers mois déjà plusieurs attaques meurtrières à l'arme blanche.
26:58En France, la peine maximale prévue par la loi,
27:01requise aujourd'hui contre Joël Le Squarnek,
27:0420 ans de réclusion criminelle avec une peine de sûreté des deux tiers
27:08et une rétention de sûreté, une mesure complémentaire
27:11réservée aux criminels les plus dangereux.
27:13L'ex-chirurgien est jugé à vannes dans le Morbihan
27:16pour viol et agression sexuelle sur 299 personnes,
27:19des patients quasi tous mineurs au moment des faits.
27:23L'actualité judiciaire, c'est aussi le verdict attendu dans la soirée
27:27au procès du braquage de Kim Kardashian.
27:29L'influenceuse star américaine ligotée,
27:33séquestrée dans sa chambre d'hôtel à Paris en 2016.
27:36Jusqu'à 10 ans de réclusion ont été requis à l'encontre des dix accusés,
27:40surnommés les papy braqueurs.
27:42Lors d'une dernière prise de parole ce matin,
27:44certains ont dit leurs regrets, d'autres ont clamé leur innocence.
27:48Les bourses européennes ont clôturé en forte baisse ce soir.
27:52Donald Trump a menacé aujourd'hui une fois de plus les Européens de droit de douane.
27:56De 25%, l'Union Européenne se verrait imposer 50% dès le 1er juin.
28:02Les Etats-Unis ou les étudiants étrangers de Harvard peuvent souffler momentanément.
28:07L'université a déposé plainte après l'interdiction d'accueillir des étudiants étrangers
28:11annoncés par le président américain qui lui reproche ses programmes progressistes.
28:15La justice donne raison à l'établissement et bloque donc la décision du président américain.
28:26Il faut les informer.
28:28Victor Matei.
28:29Et bienvenue si vous nous rejoignez dans Les Informés avec ce soir Patricia Allemonière,
28:33grand reporter Rachel Guerra-Valcarcel, journaliste politique,
28:36Véronique Reyssoult, présidente de Backbone Consulting
28:39et Franck Dedieu, rédacteur en chef à Marianne.
28:42Avant d'évoquer ensemble la mobilisation des chauffeurs de taxi,
28:46partons tout de suite en Allemagne retrouver Sébastien Baer.
28:4912 personnes blessées ce soir dans une attaque au couteau à la gare de Rambourg.
28:55Sébastien, que sait-on de l'auteur des faits ?
28:58Et bien à l'instant Victor, la police donne des informations sur le profil de l'assaillant,
29:02de l'assaillante puisque c'est une femme de 39 ans qui a été interpellée peu après les faits.
29:07D'après les premiers éléments, elle serait seule en cause, seule responsable de cette attaque.
29:12Attaque commise peu après 18h à l'heure de pointe ce vendredi soir
29:16sur l'un des quais de la gare de Rambourg, la deuxième ville d'Allemagne
29:20qui est aussi l'un des axes ferroviaires les plus fréquentés du pays.
29:24Les voies 13 et 14, les voies à proximité desquelles l'attaque a été commise, ont été fermées.
29:29Plus aucun train ne circule désormais, a priori jusqu'à demain matin.
29:33Selon les pompiers, 12 personnes ont été blessées, 3 d'entre elles sont dans un état grave.
29:38Ces derniers mois, plusieurs agressions à l'arme blanche, parfois meurtrières, ont été commises en Allemagne.
29:43On peut parler de Munich, de Stuttgart, de Mannheim.
29:46La semaine dernière encore, un Syrien de 35 ans a blessé au couteau 4 personnes
29:50dans un bar du centre-ville de Bielefeld, c'est une ville du nord du pays.
29:54Les autorités suspectent là un attentat islamiste.
29:57Je vous rappelle le bilan de cette attaque ce soir donc à la gare de Rambourg, 12 blessés, dont 3 graves.
30:04Et une femme de 39 ans arrêtée donc par la police.
30:07Merci Sébastien Baer en direct, correspondant de France Info en Allemagne.
30:12Nous vous tiendrons au courant bien sûr sur France Info de l'évolution de la situation en Allemagne à Rambourg.
30:19La mobilisation des chauffeurs de taxi à présent.
30:22Ils ont notamment bloqué aujourd'hui les prises en charge à la gare de Lyon et à la gare du Nord à Paris.
30:26Manifestations en région également contre la nouvelle convention qui régit le transport de patients
30:31avec des remboursements de transports prescrits.
30:33Mais aussi contre la concurrence des véhicules avec chauffeurs, les fameux VTC.
30:37L'objectif des autorités c'est de contrôler la croissance des dépenses de transports sanitaires, plus de 6 milliards d'euros.
30:43Rien que l'an dernier, face à la gronde des taxis qui ne publie pas depuis lundi,
30:47le gouvernement convoque une réunion d'urgence, ce sera demain matin samedi au ministère des Transports,
30:52en présence du Premier ministre François Bayrou qui écoutera les demandes des syndicats
30:56comme celle de Frédéric Grandperrin, secrétaire général du syndicat des artisans-taxis des Hautes-Alpes.
31:01On n'a pas envie de lâcher parce qu'on se rend compte que notre combat déjà il est essentiel.
31:06Nous on se bat à la fois pour la profession des taxis mais nous dans les Hautes-Alpes on se bat aussi en fait
31:11pour garder l'accès aux soins de nos clients.
31:13Par exemple sur Gap, pendant des mois, je ne sais même pas si ce n'est pas des années, on est resté sans oncologue.
31:19Donc qu'est-ce qu'on fait pour soigner un cancer ? On descend à Marseille.
31:22Dans les Hautes-Alpes, on est loin de tout, on fait énormément de routes et aujourd'hui la nouvelle convention va nous mettre à mal
31:28parce qu'on va être beaucoup moins payés. Alors ouais, peut-être les gens vont finir par mourir et les économies là seront faites.
31:34Des économies à réaliser mais qui seront faites sur l'efficacité, pas sur le service malade,
31:39répond de son côté la porte-parole du gouvernement Sophie Prima.
31:43Le transport sanitaire c'est un coût pour la collectivité que nous sommes de 6,3 milliards par an.
31:51Ce qui a été demandé comme effort c'est 150 millions donc vous voyez qu'on est sur un effort qui est de 2%.
31:59Donc ce n'est pas un effort colossal.
32:03Sophie Prima, la porte-parole du gouvernement.
32:06Question simple ou compliquée, c'est vous qui allez me le dire.
32:09Comment le gouvernement peut-il calmer la colère des taxis et mettre fin à ce mouvement ?
32:14Bon d'abord ce conflit social, on le voyait un petit peu venir parce qu'effectivement ça faisait partie des économies prévues par le gouvernement,
32:23par les gouvernements si j'ose dire, dans le budget et on sentait bien et à la rigueur ça vient presque un peu tard ce mouvement social.
32:31Donc on sentait bien que ça pouvait être explosif du côté des taxis.
32:35Mais je ne vois pas bien ce que le gouvernement peut proposer aux taxis là spontanément sur le cœur de leur demande car...
32:41Sachant que le gouvernement dit déjà qu'il ne reculera pas.
32:45Oui après les gouvernements qui ont reculé en ayant dit qu'ils ne reculeraient pas, on peut en citer quelques-uns.
32:51Mais en l'occurrence il est quand même un petit peu de haut mur le gouvernement sur la question des finances publiques et c'est ça le sujet.
32:57En l'occurrence des dépenses de santé.
33:02Les taxis disent nous on est d'accord pour faire des économies mais enfin qu'il faut faire des économies mais pas nous.
33:06Ah bah oui pas comme tout le monde.
33:09Donc c'est très compliqué et au fond on en parle d'abord et avant tout parce que les taxis sont aussi une corporation.
33:15Elles ne sont plus si nombreuses mais il y en a encore quelques-unes qui sont capables de faire des mouvements très visibles sans être forcément très nombreux.
33:23Quand on bloque des routes, quand on fait des barrages filtrants, ça se voit tout de suite et forcément le gouvernement est obligé de réagir.
33:31Mais là à date, à moins qu'il y ait une surprise demain sur quelque chose qu'on nous sorte de derrière les fagots,
33:38j'ai du mal à voir ce que le gouvernement peut proposer sans mettre à mal sa trajectoire de baisse du déficit.
33:45Une question qu'on se pose aussi souvent lors des mouvements à la SNCF, Véronique Reys-Soult, est-ce que cette mobilisation est populaire, si j'ose dire, est-ce qu'elle est soutenue ?
33:54Alors déjà en termes de volume c'est faible, ça ne passionne pas.
33:58Le fait que ce soit visible et que ça bloque fait qu'on aurait dû en parler presque plus, pas tant que ça.
34:05Et surtout les taxis ce n'est pas une profession qui est très appréciée, alors ça s'est amélioré.
34:10En 2015 il y avait 58% des Français qui disaient avoir une très mauvaise opinion des taxis, ça s'est quand même nettement amélioré, en particulier depuis l'arrivée des VTC.
34:20Donc voilà, de là à dire que les gens sont mobilisés.
34:22On est passé de 58% à combien ?
34:24Alors je n'ai pas eu un sondage derrière, mais quand je compare par rapport aux agriculteurs par exemple et au volume de soutien, les agriculteurs ça n'a rien à voir.
34:32Et puis l'autre chose qu'on pouvait vraiment lire c'était, en plus ce n'est pas très compréhensible leur réclamation,
34:38parce que comme vous le disiez il y a le cœur d'oeuvre, en fait ils disent bon soit c'est un sujet sur les transports et la tarification est là, pourquoi pas.
34:48Et c'est même, il y a beaucoup de discussions plutôt autour des déserts médicaux en disant qu'il faudrait pouvoir s'arranger.
34:54Et il y a une différence entre les taxis en province et les taxis dans les grandes villes.
34:58Et donc là ils sont plutôt soutenus, mais en disant de toute façon il faut faire des économies.
35:02Donc les patients, j'ai vu même sur des pages Facebook où se regroupent des associations de patients,
35:08où ils disent en fait on pourrait s'organiser, il pourrait y avoir effectivement des plateformes.
35:11Ils ont un petit doute sur l'efficacité des organisations via les termes.
35:15Mais globalement ils disent voilà de toute façon on n'a pas le choix, c'est une économie à faire et c'est une question d'organisation.
35:22Du moment, je lisais partout que c'est le patient qui choisira d'être à plusieurs ou pas quoi.
35:28Mais par contre la partie sur les VTC, elle vient au milieu de cette réclamation et donc ça n'aide pas à rendre populaire le mouvement.
35:36Donc j'ai pas vu beaucoup de gens se mobiliser, hormis les taxis, même si on trouve qu'évidemment ils méritent de gagner leur vie,
35:43qu'ils travaillent beaucoup, qu'ils ont des horaires compliqués et que c'est un métier sans doute stressant, mais il n'y a pas une mobilisation.
35:48Notamment la direction de l'assurance maladie qui assure aux taxis que le nouveau système de tarification qui sera prévu à partir du mois d'octobre sera pertinent.
35:55C'est le mot qui est utilisé pour eux. Visiblement l'argument ne convient pas Patricia.
35:59Ce qui est étonnant c'est que du côté effectivement gouvernemental et administration, on dit qu'on a cessé ces derniers mois d'avoir des réunions et des réunions et des réunions,
36:08qu'on leur a expliqué et qu'on en est tombé d'accord.
36:11Ça c'est ce qu'est la parole gouvernementale qui souligne quand même que les frais de transport en ce qui concerne l'assurance maladie ont augmenté de 45% en 5 ans.
36:22Donc voilà, ils mettent sur la table ces données. Moi ce que je regrette c'est comme toujours, il faut qu'il y en ait un, quelque chose qui se passe, un mouvement social,
36:31pour que nous Français nous découvrions le problème, qu'on découvre les montants en jeu et qu'on découvre finalement quelles sont les données du dit problème.
36:41Ceci dit, mise à part, je suis entièrement d'accord, c'est quand même un mouvement qui est corporatiste,
36:46mais qui là parle peut-être de données réelles qu'ils ont un problème et qu'il faut peut-être encore peaufiner à la marge,
36:54bien que le gouvernement, comme vous l'avez dit très justement, a peu de marge de manœuvre, mais se greffe dessus autre chose, se greffe dessus les VTC.
37:02Et ça n'a strictement rien à voir, mais ce mécontentement et cette guerre entre les VTC est quand même, ne date pas d'aujourd'hui, est très ancienne.
37:12Avec des violences, on l'a vu, des agressions notamment.
37:14Avec des violences, etc. Et là, il y a peut-être des choses aussi à améliorer. Et puis il y a quand même la question de la fraude,
37:20puisque vous savez qu'au même moment où il y a cette grève des chauffeurs de taxi, on découvre quand même qu'une fraude très importante a eu lieu
37:27et a permis de détourner 600.000 euros, quand même, en un certain nombre d'années, et concerner une centaine de chauffeurs.
37:36Donc effectivement, un peu de régulation, un peu de géolocalisation, même si moi, j'aimerais pas qu'on me géocalise sur un plan professionnel,
37:42mais bon, il faut bien trouver une solution.
37:46Un point de vue plus politique, Rachel Garraval-Carcel, c'est la première crise sociale, en quelque sorte, auquel fait face François Bayrou.
37:54Oui, c'est vrai. C'est-à-dire que comme le gouvernement de François Bayrou n'a pas de grand projet dans sa besace, évidemment, du coup, ça contente,
38:04du moins, ça ne mécontente pas grand monde. On peut pas dire que ça contente beaucoup de gens quand on voit les sondages de popularité de François Bayrou,
38:10mais en tout cas, ça mécontente pas grand monde. Résultat, effectivement, on a ça. Je rappelle quand même qu'on a toujours un conclave sur les retraites qui est en cours.
38:18On a un peu perdu de vue. Je vous dis pas qu'à la fin du conclave, si on acte un échec, la mobilisation va reprendre comme en 2023.
38:27Ça, j'y crois pas trop, surtout qu'on sera au mois de juin avant l'été. Mais voilà, il y a potentiellement ces sujets-là.
38:34Et puis surtout, il y aura évidemment les discussions sur le prochain budget à l'automne. S'il n'y a pas eu de censure ou de dissolution d'ici là, c'est quand même...
38:45Est-ce que ça lui permet de se remettre un peu sur le devant de la scène ou pas ? Vous faites des gros yeux, là. Je comprends que c'est non.
38:53Non, mais comment dire ? On ne peut pas dire que François Bayrou soit un Premier ministre qui soit beaucoup en première ligne.
39:00Et quand il vient en première ligne, on a quand même un peu l'impression qu'il se fait tirer par ses ministres, notamment Bruno Retailleau, quand il s'agissait de l'Algérie.
39:08Donc vous l'y dites toute cette semaine et depuis son rédaction à la tête des...
39:11François Bayrou est au fond un... En fait, c'est assez frappant.
39:14D'ailleurs, demain, il sera présent. Mais cela se passe au ministère des Transports, pas à Matignon. Il ouvrira les débats. Il sera présent.
39:20Pourquoi pas ?
39:20Pour montrer finalement aussi que le gouvernement accorde de l'importance...
39:23Ce qui est déjà pas mal, ça fait un samedi où il n'est pas à Pau, ce qui est quand même assez rare.
39:26Ça s'est dit.
39:27Mais... Non, non, c'est un instant fait. Mais comment dire ? Ce que je veux dire, c'est que comment...
39:33Au fond, François Bayrou, il s'est préparé toute sa carrière à essayer de devenir président de la République, pas Premier ministre.
39:39On a l'impression qu'il est Premier ministre avec le retrait relatif d'un président de la République avant le quinquennat, quoi.
39:50Il y a quelque chose d'assez...
39:52Avec un côté paradoxal, une espèce de drôle de cohabitation théorique dans laquelle on...
39:57On n'est pas dans une cohabitation.
39:58Non, mais voilà, de co... Je ne sais plus quel est le terme choisi, mais de coexistence en tout cas de...
40:04Pas de majorité, voilà, si on veut résumer.
40:06Voilà. Emmanuel Macron est discret aussi sur le plan national, et son Premier ministre également.
40:10Franck de Dieu, sur les autres mobilisations, les agriculteurs notamment se mobilisent dans l'Oise en ce moment.
40:16Ça fait partie des autres feux que le gouvernement va devoir éteindre ?
40:18Oui, c'est vrai que... Finalement, vous faites le bilan, vous écoutez.
40:22Vous apercevez que ce sujet touche de façon périphérique la question des déserts médicaux et donc de la santé.
40:31Et ça, c'est pas exactement la corporation des taxis pour lesquels les Français sont pas très...
40:37Là, on touche quelque chose qui est un peu abrasif aujourd'hui.
40:41Vous avez, deuxièmement, le VTC, c'est aussi symboliquement, quelque part, le macronisme du début,
40:47qui est celui de la fluidité des transports, la lutte contre la rente, etc.
40:51Et puis vous avez, pourquoi ? Pour économiser 100 millions d'euros.
40:56Vous prenez le risque, en tant que gouvernement, d'avoir une crise qui peut faire tache d'huile pour économiser 100 millions d'euros.
41:05Parce qu'effectivement, vous avez à bas bruit, tout de même, une crise sociale, des mécontentements,
41:12une question du pouvoir d'achat, qui est au cœur des préoccupations des Français,
41:16et qui a été comme un peu éclipsée par la crise identitaire, par, je dirais, une polarisation politique extrêmement délétère.
41:25Il ne faut pas oublier, et cela va, je dirais, réapparaître sur le devant de la scène,
41:30que le pouvoir d'achat est encore un élément central.
41:35Juste un chiffre, on a beaucoup parlé la semaine dernière des chiffres de l'étude de EY, qui disait que la France était attractive.
41:42Dans cette étude, il y avait aussi quelques chiffres, 22% de projets industriels à moins en France en 2024 par rapport à 2023,
41:51et 22% de restructurations en plus.
41:54Donc vous avez, je dirais, une crise sociale qui monte.
41:58Alors le paradoxe, ou plutôt l'ironie suprême, ce serait que vous réveillez cette crise sociale pour économiser 100 millions d'euros.
42:06Encore un mot sur le sujet, RHF ?
42:08Oui, alors j'ai critiqué le gouvernement, je vais mettre ma casquette pour défendre le gouvernement.
42:12Dans le sens où 100 millions d'euros, oui, ça n'amène pas grand-chose.
42:16Mais si le gouvernement commence à céder sur 100 millions d'euros, en fait, il ne va pas le suivre.
42:21Non, mais vous ne mettez pas le feu aux poudres pour 100 millions d'euros.
42:24Non, alors je ne suis pas sûr que ces 100 millions d'euros mettent le feu aux poudres.
42:28On verra, on verra.
42:30C'est l'agrégation qui peut fermer, honnêtement, dans l'opinion aujourd'hui.
42:33C'est le sujet des déserts médicaux.
42:35Oui, il était beaucoup plus discuté cet après-midi, la complexité de se faire soigner, mais ça touche.
42:41C'est le problème de rejoindre les hôpitaux qui sont très lointains.
42:43C'est-à-dire qu'on a fermé tellement d'hôpitaux.
42:45Ce qu'on entendait effectivement dans le témoignage.
42:47Il y a plus de 45%, vous les avez là, vous les avez là.
42:51C'est-à-dire que 45%, c'est aussi parce qu'il y a des déserts médicaux qui sont de plus en plus étendus
42:55et qui amènent, pour faire des économies d'ailleurs à l'hôpital où on ne passe pas des nuits, à recourir au taxi.
43:02C'est une conséquence des déserts médicaux.
43:05Et là, en revanche, peut-être que faire tâche d'huile et crise sociale est un bien grand mot,
43:10mais vous touchez quelque chose de très profond qui s'associe à un problème de pouvoir d'achat.
43:18Les gens aujourd'hui, on est dans des difficultés économiques fondamentales et graves en France.
43:24Je pense que ceux qui l'acceptent, parce que c'est soumis à l'acceptation des individus,
43:29peuvent quand même accepter d'être deux dans un taxi quand ils ne perdent pas trop de temps.
43:33On est dans une situation qui est quand même un peu catastrophique sur un plan économique,
43:37alors acceptons de faire 100 millions d'euros.
43:38Et on aura l'occasion d'en reparler. Réunion demain au ministère des Transports,
43:42donc en présence de François Bayrou, le Premier ministre.
43:46Dans un instant, les cartes blanches de nos informés.
43:48Ce sera après le fil info, 20h et 47 minutes, Laura Dulieu.
43:52Une femme de 39 ans arrêtée en Allemagne après l'attaque au couteau à Hambourg.
43:5712 personnes ont été blessées dans la gare centrale de la deuxième ville du pays,
44:01dont trois grièvement. L'assaillante aurait agi seule, selon les autorités.
44:05La France appelle à la désescalade sur les droits de douane
44:08après la menace de Donald Trump d'imposer 50% de surtaxes sur les produits européens.
44:13Le président américain fustige les négociations commerciales entre Bruxelles et Washington
44:18qui, selon lui, ne vont nulle part.
44:19Conséquence de ces menaces, les bourses européennes clôturent en forte baisse.
44:23Le chef de l'ONU dénonce les obstacles ahurissants imposés par Israël
44:28pour l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza.
44:31400 camions ont été autorisés à entrer dans l'enclave ces derniers jours.
44:35Mais la cargaison de seulement 115 a pu être collectée.
44:39La peine maximale requise contre Joël Lesquarnec soit 20 ans de réclusion
44:43avec une série de mesures de sûreté.
44:45L'ex-chirurgien est jugé depuis deux mois par la cour criminelle de Vannes
44:49pour des viols et des agressions sexuelles aggravées sur 299 personnes,
44:53pour la plupart des patients mineurs au moment des faits.
44:56Le verdict est attendu mercredi prochain.
45:01France Info
45:0320h, 21h, les informés.
45:07Victor Matei
45:09Nos informés ce vendredi soir.
45:11Patricia Allemonière, grand reporter spécialiste des questions internationales.
45:15Rachel Garavalcarcel, journaliste politique.
45:17Véronique Reyssoul, présidente de Backbone Consulting
45:20et maîtresse de conférences en communication de crise à Sciences Po.
45:23Ainsi que Franck Dedure, rédacteur en chef à Marianne.
45:26On passe aux cartes blanches de nos informés comme tous les soirs.
45:29On commence avec vous Rachel.
45:30François Bayrou, encore lui, vient de publier des documents sur internet
45:34afin de prouver, dit-il, sa bonne foi dans l'affaire Métarame.
45:37Alors, j'ai pas vu s'il avait réussi à le faire.
45:40Il a effectivement mis sur son site internet bayrou.fr
45:43dans l'après-midi les documents qu'il avait promis de publier
45:47Après son audition du 14 mai.
45:49Après les questions au gouvernement au début de semaine
45:51en disant que c'est des preuves irréfutables de son innocence.
45:55Enfin, de son innocence au fait qu'il ne savait pas ce qui s'était passé.
45:59Mais il les a très vite retirés.
46:02Le site n'existe plus.
46:04C'est assez compliqué.
46:06Admettons le souci technique ou les détails...
46:09Donc c'est pour la forme, passons au fond.
46:11Voilà, sur le fond.
46:13Il nous promet donc une sorte d'exercice de transparence
46:17en livrant les documents, alors possiblement à nu si je puis dire,
46:23pour montrer son innocence.
46:27Je ne sais pas si on prouve son innocence,
46:31et que ce soit dans le cas de François Bayrou ou n'importe quoi d'autre,
46:33si on prouve son innocence, ou si on prouve quoi que ce soit,
46:36en livrant juste à la population des documents
46:39qu'en fait pas grand monde n'est forcément capable d'interpréter.
46:42Moi, l'affaire Bétharame, je la suis comme tout le monde,
46:45mais je ne suis pas une spécialiste de l'affaire Bétharame.
46:47Est-ce que je suis capable de dire en lisant les quelques documents
46:50ou les quelques extraits qu'il publie,
46:52qu'il est innocent ou pas ?
46:54Honnêtement, je n'en sais rien.
46:56Je voudrais dire que ce sont des documents qui s'adressent finalement
46:59plus peut-être à la presse ou aux journalistes qui suivent attentivement son affaire
47:03qu'aux français.
47:05En fait, c'est tout l'intérêt d'avoir des journalistes.
47:09Ou en tout cas des gens qui sont spécialistes de ces questions-là
47:15et qui pourront dire, effectivement, ce document veut dire ça,
47:17ou il veut dire ci, et il ne veut plutôt pas dire ça.
47:19Et ça va tout à l'encontre de ce qu'a dit notamment François Bayrou
47:25lors de son audition devant la commission d'enquête,
47:29où il a eu des mots extrêmement durs contre Mediapart,
47:33qui a fait un gros travail dans cette affaire.
47:35Mais Mediapart n'est pas le seul journal à avoir fait des révélations dans ce cas-là.
47:39Voilà, ça montre tout l'intérêt d'avoir des journalistes qui savent faire,
47:42qui savent traiter ces sujets.
47:44Je me souviens, souvenez-vous, il y a une quinzaine d'années,
47:46quand il y a eu les premiers Wikileaks,
47:48ils avaient décidé de livrer tout comme ça, sans filtre.
47:50En fait, ça ne fonctionnait pas.
47:52Il fallait le filtre journalistique,
47:54ce que font de grands médias internationaux,
47:56dont Le Monde.
47:58Voilà, c'est comme ça que ça fonctionne.
48:00Au fond, tout ça, ça participe à ce qui était sa stratégie,
48:03déjà la semaine dernière devant la commission d'enquête.
48:05C'est, au fond, un peu bordéliser le truc,
48:08et qu'au fond, plus personne n'y comprenne grand-chose.
48:11Voilà, et lui-même a dit qu'en publiant ce document,
48:13il espérait que cette polémique soit close,
48:15et que chacun se fasse, je cite,
48:17« une opinion loyale ».
48:19À votre tour, Franck Dedieu,
48:21l'argent liquide, le débat n'est pas nouveau,
48:23il a été relancé, au moins quelques heures,
48:25par le ministre de la Justice, Gérald Darmanin.
48:27Oui, alors ensuite,
48:29il a renoncé, finalement, à cet objectif.
48:31On a interrogé Frédéric Ploquin à Marianne,
48:35qui est un ancien de notre journal,
48:37et qui a considéré que c'était une très mauvaise idée.
48:39D'abord, parce que...
48:41On peut peut-être expliquer dans quelles conditions Gérald Darmanin a fait cette proposition.
48:44Alors, il s'agissait de lutter contre le narcotrafic,
48:46et en se disant, au fond, dans la mesure où
48:48ces trafiquants brassent des tonnes de billets,
48:51il s'agirait de supprimer les billets
48:53pour qu'on puisse contrarier leur affaire.
48:55Alors, premièrement,
48:57le pays qui utilise le moins d'argent liquide,
48:59c'est la Suède, et il se trouve que c'est une
49:01claque tournante du crime organisé.
49:03L'Allemagne, qui en utilise beaucoup,
49:05n'a pas vu plus que ça
49:07augmenter le problème du narcotrafic,
49:09mais plus généralement, ce que lui dit,
49:11c'est que déjà, les narcotrafiquants
49:13trouvent des moyens pour contourner,
49:15pour contourner, je dirais...
49:17Les capitaux ?
49:20Une des monnaies de substitution,
49:22avec des fintechs,
49:24qui pourraient, je dirais,
49:26mettre au défi la traçabilité
49:28de l'argent liquide.
49:30Donc, quelque part, c'est pas une idée
49:32qui paraissait
49:34assez évidente,
49:36de bon sens,
49:38mais en matière
49:40de cette matière-là,
49:42c'est toujours plus compliqué qu'il en a l'air.
49:44Et qu'il a abandonné, finalement, ce matin.
49:46Oui, voilà. Et il n'avait pas, d'ailleurs, sollicité
49:48à s'y dire au moment, par exemple,
49:50d'une présidentielle.
49:52Oui, mais il n'a pas dit tout à fait,
49:54il n'a pas dit tout à fait qu'il y renonçait.
49:56Il a dit que ce n'était pas le cadre
49:58et que ce débat-là pourrait être
50:00à nouveau sur la table.
50:02Proposition qui arrive à deux ans
50:04de 2027, et au moment où à droite,
50:06on voit un certain Bruno Retailleau
50:08prendre un peu d'avance.
50:10Je n'ose pas ça appeler une proposition.
50:12C'est une manière de faire l'actualité.
50:14Visiblement, ça n'avait pas été plus réfléchi que cela.
50:16D'ailleurs, c'est une proposition
50:18qui se discute, d'ailleurs.
50:20Moi, Gérald Darmanin, Gabriel Attal
50:22ont aussi lancé quelques idées, de temps en temps,
50:24pour justement exister.
50:26Ils essayent d'exister.
50:28Pour l'instant, on ne voit pas de projet pour le pays.
50:30On en est quand même assez loin.
50:32Je n'aurais peut-être pas dû faire cette carte blanche.
50:34Elle est très bien.
50:36Je tombe dans le piège qu'on m'a tendu, Darmanin.
50:38Non, parce que vous avez répondu sur le fond.
50:40C'était intéressant.
50:42Véronique Reissoult, votre carte blanche,
50:44vous parlez des femmes enceintes en politique.
50:46Oui, il y a un documentaire
50:48qui va sortir demain soir
50:50sur Teva.
50:52C'est la journaliste
50:54Saveria Rejec
50:56qui a été l'habitée de France Info ce matin.
50:58Et qui a interrogé
51:00cinq femmes politiques
51:02pour qu'elles racontent la difficulté
51:04qu'il y a encore d'être une femme au pouvoir
51:06et de devenir maire.
51:08Et tous les petits tabous qui existent
51:10encore. C'est des visions et des histoires
51:12différentes.
51:14Et des témoignages qui sont intéressants.
51:16Ce que j'ai surtout retenu, c'est que je me dis
51:18en fait, en réalité, ça n'existe pas que
51:20dans le milieu politique.
51:22La réalité d'être une femme
51:24et vouloir être maire
51:26tout en travaillant, ça reste quelque chose de très compliqué.
51:28Il y a une charge mentale qui est bien supérieure
51:30pour les femmes. Et il y a un chiffre qui est
51:32assez intéressant qui est sorti
51:34il y a un mois. 75%
51:36des Français jugent que la maternité
51:38est un frein à leur carrière professionnelle.
51:40Et donc, on voit bien
51:42que ça n'a pas tant changé que ça.
51:44Et là, ça met
51:46les salariés,
51:48les politiques et
51:50les indépendants. Et figurez-vous que les gens
51:52qui sont indépendants, qui ne sont pas salariés,
51:54si vous êtes une femme et que vous voulez
51:56devenir maire, ça devient
51:58très compliqué. Vous ne pouvez pas vous arrêter
52:00parce que vous n'êtes pas payé pendant ce temps-là.
52:02En plus, vous devez
52:04vous représenter vous-même quand vous
52:06arrivez et que vous avez un gros ventre.
52:08Vous êtes moins crédible. Enfin, bref.
52:10Je trouvais que ce reportage,
52:12au-delà du fait qu'il est très bien fait et qu'il est intéressant,
52:14c'est peut-être avec ce genre de documentaire
52:16que petit à petit, on arrivera à changer
52:18un peu les mentalités à défaut des situations
52:20économiques.
52:21Une réaction, Patricia Lémonière ?
52:23Oui. C'est pas facile
52:25d'être maman
52:27et de faire un métier
52:29prenant, mais on y arrive.
52:31Nous en sommes
52:33au moins toutes les deux, on peut le faire, mais c'est compliqué.
52:35Mais on y arrive, mais c'est compliqué.
52:37Vous prenez la main, Patricia.
52:39Vous nous parlez du dérèglement
52:41climatique avec cette question étonnante
52:43mais très sérieuse.
52:45Les déjections de manchots vont-elles
52:47sauver le climat de l'Antarctique ?
52:49Le problème, c'est que nous avons
52:51l'Europe la tête à l'envers en ce moment.
52:53C'est la catastrophe dans le nord de l'Europe.
52:55Plus d'eau et du soleil
52:57tout au printemps. Les agriculteurs
52:59sont au vent debout, s'inquiètent
53:01en Grande-Bretagne, au Royaume-Uni,
53:03en Norvège, au Danemark, et même
53:05au nord de la France, l'alerte sécheresse
53:07est déclenchée. Alors moi, j'ai trouvé
53:09en lisant des articles dans la presse
53:11qu'on avait peut-être trouvé la solution.
53:13Imaginez-vous que des chercheurs
53:15très avisés
53:17ont étudié
53:19nos manchots
53:21dans l'Antarctique. Alors on me dirait
53:23pourquoi les manchots... Les manchots sont
53:25différents des pingouins. D'abord, les pingouins
53:27vivent dans l'hémisphère nord, les manchots
53:29dans l'hémisphère sud. Et effectivement,
53:31lors d'éjections fabriquées... Les manchots ne volent pas, contrairement aux pingouins.
53:33Les manchots,
53:35dans leur déjection, fabriquent de l'ammoniaque.
53:37Et l'ammoniaque, qu'est-ce qu'elle permet ?
53:39Elle permet de fabriquer,
53:41en s'évaporant, des micro-particules,
53:43en fait, on appelle ça des aérosols,
53:45qui permettent de faire un nuage blanc.
53:47Et donc, nos chercheurs ont vu ce nuage blanc,
53:49l'ont analysé, ils ont dit, il est diable.
53:51Beaucoup de particules, effectivement,
53:53d'aérosols dedans, et donc
53:55venant de nos manchots. Donc j'ai trouvé la solution
53:57pour l'Europe. Il faut que nous amenions
53:59ces colonies de manchots
54:01au nord de l'Ecosse,
54:03en Norvège et en Suède.
54:05Alors vont-ils vouloir venir ? Et comment vont les
54:07accueillir les pingouins de l'Arctique ?
54:09Peut-être une nouvelle guerre ?
54:11Une guerre climatique ?
54:13Ce sera le mot de la fin, en tous les cas.
54:15Merci à tous les quatre d'être venus
54:17ce soir, Patricia Elémonir,
54:19spécialiste des questions internationales
54:21et des manchots.
54:23Et des manchots !
54:25Carcel, journaliste politique, Véronique Ressoult,
54:27président de Backbone Consulting,
54:29rédacteur en chef à Marianne.
54:31Merci aussi à tous ceux qui ont préparé
54:33et réalisé cette émission.
54:35Les informés reviennent demain matin,
54:37sur France Info. Très bonne soirée.
Recommandations
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À suivre
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