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  • 19/05/2025
Dans son édito du 19/05/2025, Thomas Bonnet fait le parallèle entre la droite de Nicolas Sarkozy, il y a 20 ans et la droite de Bruno Retailleau, récemment élu à la tête des Républicains.

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Transcription
00:00Oui Romain, nous sommes en 2005. Le ministre de l'Intérieur est aussi le président du parti de droite gaulliste.
00:06Un adolescent de 11 ans est mort par balle au Pizzatour dans une cité de la Courneuve.
00:10Nicolas Sarkozy promet alors de nettoyer au Karcher.
00:1420 ans plus tard, dans une étroite similitude, Bruno Rotaillot affronte depuis Beauvau l'ensauvagement de la France
00:20et condamne une société qui engendre une fabrique de barbares.
00:24Impossible d'échapper à ce parallèle entre le dernier président de la République de droite
00:28et celui qui aspire désormais à la faire revenir au pouvoir.
00:31Alors la situation il y a 20 ans était différente forcément.
00:34Oui, au début des années 2000, Nicolas Sarkozy fait irruption sur les écrans.
00:37Les Français découvrent le jeune ministre ambitieux en même temps que les chaînes d'info en continu.
00:42Le rythme politique s'accélère à mesure que les Français voient défiler les images d'une société fracturée.
00:48En 2005, les banlieues connaissent des émeutes sans précédent.
00:5120 ans plus tard, c'est sur les réseaux sociaux que ce chapitre l'ensauvagement.
00:54Chaque clic nous rapproche de la réalité de territoire gagné par les règlements de compte,
00:59les tentatives de kidnapping, les attaques au couteau.
01:01Le 21 septembre 2024, Bruno Rotaillot a pris la tête d'un ministère chargé de la sécurité d'un pays traversé par des fractures béantes.
01:09Sa parole forte, ses idées claires et la constance de son discours ont convaincu les militants de droite
01:13et ont permis, a permis aux Vendéens de passer de l'anonymat feutré du Sénat au statut de ministre le plus populaire du gouvernement.
01:20Alors le contexte politique aussi est très différent par rapport au début des années 2000.
01:25Oui, parce que quand Nicolas Sarkozy prend la présidence de l'UMP, son destin est tracé.
01:28Il sera celui qui prendra la suite de Jacques Chirac.
01:31Pour Bruno Rotaillot, en revanche, il faut qu'on passe avec une réalité politique tout autre.
01:35Le Vendéen prend les rênes d'un parti traumatisé par les divisions
01:39et par son incapacité à remonter la pente après le séisme du en même temps macroniste.
01:44Par le verbe et par un bilan prometteur, Bruno Rotaillot a permis aux Républicains de retrouver des couleurs
01:49et même de tripler son nombre d'adhérents.
01:52Alors le plus dur commence maintenant pour Bruno Rotaillot.
01:54Oui, Laurent Wauquiez n'était que la première colline à surmonter.
01:56Pour reprendre la métaphore de Bruno Rotaillot, c'est désormais une chaîne de montagne qui attend le Vendéen.
02:01Pour convaincre les Français, il faudra démontrer que rester au gouvernement est la bonne stratégie,
02:05que Bruno Rotaillot est un garde-fou de l'intérieur et qu'il ne se compromet pas dans la tiédeur macroniste.
02:11Car en 20 ans, les Français ont connu quelques déconvenus.
02:14Le Karcher n'est jamais entré en fonction, les flux migratoires se sont intensifiés
02:19et plus aucun lieu n'est sûr en France, selon l'aveu du ministre de la Justice lui-même.
02:24Voilà ce qui explique notamment l'essor électoral du RN
02:27et qui change fondamentalement la donne entre Nicolas Sarkozy et Bruno Rotaillot.
02:32Le ministre de l'Intérieur a désormais deux ans pour tenter de convaincre
02:35qu'il est le mieux placé pour répondre aux inquiétudes françaises.
02:38Celui qui est désormais de facto le Premier ministre bis,
02:41a le destin du gouvernement entre ses mains.
02:43Aucun texte ne peut se faire sans lui.
02:45La contrepartie, c'est d'être tenu responsable d'un bilan qui ne sera objectivement pas le sien.
02:51Le compromis sans la compromission, voilà ce qui attend désormais le nouvel homme fort de la droite.
02:55Sous-titrage Société Radio-Canada

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