00:00Pour la première fois, Bruno Retailleau est en tête du baromètre hebdomadaire Cluster 17 pour le point.
00:05Le ministre de l'Intérieur qui est crédité de près de 40% d'opinion favorable, il est en tête, il est numéro 1.
00:11Thomas Bonnet, c'est l'effet de son élection à la tête des Républicains ?
00:15Oui Romain, cette élection remportée largement a montré que les électeurs de droite validaient la stratégie et le discours de Bruno Retailleau.
00:23Ce baromètre montre que c'est aussi le cas dans le reste de la population.
00:26Le point nous apprend que c'est auprès des électeurs macronistes que le ministre de l'Intérieur réalise la plus forte progression, plus 14% en l'espace d'un mois.
00:36C'est un signal important pour Bruno Retailleau parce que ça veut dire qu'il s'installe durablement parmi les personnalités politiques les plus populaires.
00:44Et ce, alors qu'il y a un an, au moment de la dissolution de l'Assemblée nationale, il était quasiment inconnu du grand public.
00:50Alors Bruno Retailleau a réussi à capitaliser sur ses six premiers mois Place Beauvau sans que pour le moment il n'y ait d'essoufflement dans les enquêtes d'opinion.
00:58Et puis Bruno Retailleau peut aussi défendre un certain nombre de résultats positifs, notamment sur les questions migratoires où un certain nombre d'indicateurs sont dans le vert.
01:08Cette popularité et son nouveau rôle de patron des Républicains, ça lui donne aussi un nouveau statut forcément au sein du gouvernement.
01:14Oui, il a désormais le pouvoir de faire ou de défaire la politique du gouvernement sur la proportionnelle.
01:20Par exemple, François Bayrou en avait fait son arme anti-censure à dégainer avant le budget.
01:25Mais voilà que Bruno Retailleau y a mis son veto.
01:28Il ne portera pas cette réforme en tant que ministre de l'Intérieur et il menace même à demi-mot de quitter le gouvernement si elle était maintenue, cette réforme pour la proportionnelle.
01:37La situation politique était déjà inédite.
01:39Elle l'est encore plus avec ce rôle de ministre de l'Intérieur aux airs de chef de parti d'opposition.
01:45Bruno Retailleau n'hésite pas également à prendre ses distances avec Emmanuel Macron tout en déroulant son discours ferme sur les sujets régaliens.
01:54Et tant pis si ça choque certains centristes.
01:56Alors la porte-parole du gouvernement, proche de Bruno Retailleau, avait parlé de la fin du macronisme.
02:02C'est aussi la carte que joue Bruno Retailleau pour 2017 ?
02:05Oui Romain, si on devait résumer, Bruno Retailleau espère sûrement arriver sur la ligne de départ dans deux ans en pouvant à la fois présenter une expérience de l'exercice du pouvoir,
02:15mais également en incarnant une forme de rupture avec Emmanuel Macron.
02:18Alors la limite de ce raisonnement, c'est qu'une partie des Français pourront l'associer de facto au bilan du macronisme
02:25et certains pourront toujours préférer opter pour le rassemblement national dont les deux têtes d'affiches, Jordan Bardella et Marine Le Pen,
02:32restent très hauts dans les enquêtes d'opinion, très hauts dans les intentions de vote.
02:36L'autre problème, c'est que parmi tous les candidats possibles du centre et de la droite,
02:41tous sont en train de prendre leur distance avec le président de la République.
02:44Si bien qu'on a l'impression que personne ne voudra assumer un bilan qui, il est vrai, n'est pas des plus réjouissants.
02:50Le dernier en date, c'est Édouard Philippe qui a hier taclé le deuxième mandat d'Emmanuel Macron
02:55comme si son propre bilan à Matignon lui permettait de se placer en arbitre des élégances.
03:00Alors en attendant de savoir qui sera sur la ligne de départ en 2027,
03:04de Gabriel Attal à Édouard Philippe en passant par Gérald Darmanin,
03:08tout le monde a bien compris que pour oser y croire, il faudra laisser le macronisme sur le bord de la route.
