Jeudi 15 mai 2025, retrouvez Olivier Richefou (Président, Conseil départemental de la Mayenne) dans SMART JOB, une émission présentée par Arnaud Ardoin.
00:00Bien dans son job pour parler du RSA, RSA d'ailleurs qui a fait couler un petit peu d'angle ces derniers jours avec les propos du candidat Wauquiez sur le RSA borné dans le temps.
00:23Mais ce n'est pas le sujet du moment, on va en parler avec vous Olivier Richefoux. Bonjour, merci d'être là.
00:27Je vous en prie, avec plaisir.
00:28Président du conseil départemental de la Mayenne, vous êtes déjà venu sur notre plateau. Vous avez décidé, vous président du département, de lancer une expérience RSA,
00:39c'est-à-dire de faire un peu autre chose que de simplement verser la location et de se dire tiens si on faisait un peu plus, si on les accompagnait et si on se donnait les moyens de les remettre en emploi.
00:48C'était bien ça l'esprit ?
00:50Oui, parce que nous sommes un département, tout le monde le sait, avec un taux d'emploi extraordinaire grâce à la dynamique de toutes les entreprises de la Mayenne.
00:59C'est vrai.
00:59On vient juste de passer pour la première fois à nouveau au-dessus de 5%, à 5,2%, mais nous étions à 4,8% il y a encore quelques mois.
01:09Et donc chez nous, la difficulté, ce sont les entreprises qui ont du mal à recruter.
01:14Et donc lorsqu'on a un vivier potentiel d'allocataires du RSA qui, pour un certain nombre, ne sont pas très éloignés de l'emploi,
01:23il faut mobiliser nos moyens puisque c'est dans nos missions pour leur permettre de répondre favorablement aux demandes des entreprises.
01:29Voilà l'état d'esprit.
01:30Alors ce qui est intéressant, c'est qu'il y a eu du grand débat sur France Travail, la manière dont on accompagnait France Travail qui accueille les allocataires du RSA
01:36puisqu'ils doivent depuis janvier s'inscrire obligatoirement, ce qui n'était pas le cas auparavant, au bout de 12 mois, quand même c'est intéressant,
01:43votre initiative en Mayenne, 12 mois d'entrée en parcours, 58% des bénéficiaires mayennais sont sortis du RSA
01:50et la moyenne nationale c'est seulement 40%.
01:54Ça veut dire que quand on met, on se fait rencontrer l'offre et la demande, ça marche ?
01:58Oui, c'est quand on met les moyens.
01:59Et je pense que c'était l'excellente idée de cette expérimentation lancée par France Travail, maintenant généralisée.
02:05C'est de mettre des moyens supplémentaires là où ça fait du bien.
02:09Et là où ça fait du bien, ce sont ceux qui ne sont pas très éloignés de l'emploi.
02:13Nous on a trois catégories depuis longtemps de bénéficiaires du RSA, ceux qui sont très éloignés de l'emploi,
02:20pour lesquels c'est plutôt l'assistante sociale traditionnelle qui s'en occupe.
02:23Difficulté sociale, addiction.
02:25Des freins énormes, souvent addiction bien évidemment, ou comportement psychologique inadapté, enfin bref.
02:32Donc là très compliqué.
02:32Des gens sur lesquels ce n'est pas la peine, et très franchement, si les inscrire à France Travail, il n'y a pas une grande valeur ajoutée entre nous.
02:39Voilà, je le dis comme je le pense en un circonstant.
02:41Ces gens-là, nous on ne leur a pas demandé de faire 15 heures.
02:45Les fameuses 15 heures fixées dans la loi.
02:47C'est impossible de leur demander de faire 15 heures, ils sont trop éloignés pour ça.
02:50Donc nous on a mis 1h30 par semaine, et progressivement, pas à pas, voilà, par étape.
02:56On a ensuite la situation intermédiaire des gens qui ont quelques freins à lever.
03:00Là on leur a demandé 6 heures, au moins minimum, pour tendre vers les 15 heures, ce sont les situations un peu intermédiaires.
03:07Et puis on en avait, et on en a toujours à peu près 30%, qui n'ont aucun frein.
03:11Qui n'ont aucune raison de ne pas être dans l'emploi, surtout quand on a 15 000 emplois à pourvoir, dans un département de 300 000 habitants comme le nôtre.
03:19Mais ça veut dire que c'est une décision politique que vous portez, ça veut dire qu'il y a un investissement.
03:25Il faut quand même y consacrer du temps, et mettre des hommes pour les accompagner.
03:30C'est un coût tout ça.
03:31Alors c'est un coût, on a été accompagné par le gouvernement, qui a mis les moyens, ça ne se représentait pas loin d'un million d'euros chez nous dans le département.
03:38Donc avec ça, ça a permis de passer des conventions avec des partenaires, de recruter quelques personnes supplémentaires.
03:44Mais la facilité aussi chez nous, c'est qu'on est un département où on a peu d'allocataires de RSA, 3 500 en tout.
03:52Le département du Nord, qui est 10 fois plus peuplé que la Mayenne, en a 90 000.
03:57C'est comme si on en avait 9 000 en Mayenne.
03:59Donc en ayant 3 500, je ne vais pas dire qu'on connaît par cœur tous les noms, mais on est en capacité de faire du sur-mesure.
04:06Et c'est ça qui fait la différence.
04:08Mais Olivier Richefou, c'est un bilan, et vous le faites sur ce plateau, je vous en remercie.
04:12Mais est-ce que vous dites, on continue, on n'arrête pas, et il faut continuer à avoir une politique extrêmement concrète, présente, humaine, parce que c'est la clé de la réussite ?
04:22Il y a 3 raisons qui nous amènent à continuer et à continuer à intensifier.
04:26D'abord le caractère humain.
04:28Ce qui structure l'individu, c'est le travail.
04:30Ce qui structure la vie d'une famille, c'est le travail.
04:32Donc c'est une priorité sociétale.
04:34Donc ça c'est important.
04:35Deuxième élément, nos entreprises ont besoin pour se développer de collaborateurs.
04:40C'est quand même dramatique de ne pas en avoir, alors qu'il y a des allocataires du RSA qui n'ont pas de frein et qui peuvent y être.
04:46Et qui souhaitent travailler.
04:47Et puis troisième élément, pardonnez-moi, ça m'arrive de raisonner financier, l'État a gelé sa compensation du RSA vis-à-vis des départements.
04:55Tout à fait.
04:56Et donc tout allocataire de moins qui ne perçoit pas le RSA, c'est aussi une économie pour le budget du département.
05:02Voilà.
05:02Donc pour ces 3 raisons, je crois qu'il faut continuer à s'engager dans cette voie aux côtés de France Travail.
05:07Bravo pour cette initiative Olivier Richefou, parce que c'est important de remettre évidemment ces allocataires vers l'emploi, dans l'emploi.
05:14Bien sûr.
05:14Parce que l'emploi, c'est ce qui va les remettre sur pied et leur redonner la dignité.
05:19Beaucoup de seniors, je ne vous l'ai pas demandé parmi ces...
05:21Non, non, non.
05:21Peu de seniors, c'est plutôt des...
05:23Peu de seniors, c'est très varié.
05:25Il y a des jeunes effectivement.
05:26Nous, on est assez liés sur les variations à la baisse de l'intérim.
05:30Dès qu'il y a un peu de tension, comme c'est le cas en ce moment, c'est l'intérim qui lâche.
05:34Et donc il y a une période d'indemnisation.
05:36Et puis après, ils viennent nous voir.
05:38Mais là aussi, ils étaient dans l'emploi il y a peu de temps.
05:40Donc en mobilisant les moyens, on arrive, et c'est les chiffres que vous avez rappelés, à les remettre très vite dans l'emploi.
05:45Et c'est heureux.
05:46Merci Olivier Richefou d'être venu nous rendre visite.
05:48Merci à vous.
05:48Président du Conseil départemental de la Mayenne, avec un taux de chômage, il faut-il le rappeler,
05:52qui vienne dépasser la barre des 5, mais qui est largement en dessous du chiffre national, évidemment, qui progresse d'ailleurs de mois en mois.
05:59De la même façon.
06:00Merci, merci de nous avoir rendu visite.
06:01Merci à vous.
06:02On tourne une page.
06:03Et ça va vous intéresser, Olivier Richefou, le cercle RH et le débat est consacré aux petites entreprises face à la crise.
06:09On parle de défaillances de plus en plus nombreuses.
06:12Que faire ? Est-ce que le gouvernement en fait assez ?
06:14On va faire le point avec nos experts.
06:15Je les accueille.
06:16C'est le cercle RH et c'est le débat de Smartjob.