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  • 05/05/2025
Avec Julien Leclercq, chef d’entreprise, dirigeant de TPE et PME entre le Sud-Ouest et Paris et auteur de "Recherche (désespérément) salariés" (Editions Fayard

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##C_EST_A_LA_UNE-2025-05-05##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h09, Jean-Jacques Bourdin.
00:04Je suis très heureux d'accueillir Julien Leclerc, bonjour.
00:07Bonjour Jean-Jacques, vous êtes chef d'entreprise, dirigeant de TPE et PME,
00:11donc vous savez de quoi vous parlez.
00:13Et ici, nous défendons, et moi toute ma vie j'ai défendu les TPE et les PME, toute ma vie.
00:19Et je continuerai parce que c'est le cœur même de l'activité économique de la France.
00:25Alors, vous publiez un livre qui a pour titre « Recherche désespérément salarié ».
00:32Alors que nous sommes en pleine période d'augmentation du chômage, à nouveau, le chômage augmente.
00:36Et malheureusement, beaucoup de patrons de PME n'arrivent pas à trouver des salariés.
00:43Quel paradoxe purement français.
00:45Alors vous avez des solutions.
00:47Oui, et j'aimerais réussir à transmettre combien il fait mal au bide ce paradoxe.
00:52Vous vous levez le matin, quand vous êtes chef d'entreprise, et vous vous rappelez depuis le début de votre carrière,
00:56Jean-Jacques, c'est tout à fait juste, que le tissu économique français est constitué de petites boîtes.
01:01Des TPE, des PME.
01:02Et je rajoute un chiffre dont on parle moins, c'est que ce sont ces petites boîtes qui embauchent en France.
01:0780% des embauches en France sont faites en TPE, en PME.
01:11Donc au moment où effectivement il y a une remontée des chiffres du chômage,
01:14c'est bien de rappeler que les solutions, elles sont dans ces petites boîtes.
01:16Je voudrais vraiment transmettre combien ça fait mal au bide quand le matin vous vous levez,
01:20vous réfléchissez à comment attirer des clients.
01:22Moi j'avais un resto, donc quelle carte, quelle fournisseur, quelle déco, quel accueil.
01:28Et là les clients ils sont là.
01:30Et vous ne pouvez pas les servir.
01:31Parce que vous n'avez personne.
01:32Et vous êtes obligé de dire que vous êtes fermé.
01:35Ou vous êtes obligé de dire que vous êtes complet quand vous ne l'êtes pas.
01:37Mais c'est dramatique.
01:39Et donc les deux vont de pair.
01:40Il y a effectivement des chiffres du chômage qui ne sont pas bons.
01:42Le chômage remonte.
01:43Et en même temps là, on est au mois de mai.
01:45On va avoir dès maintenant et dans les semaines qui viennent,
01:49vous allez voir fleurir sur toutes les portes de vos commerces,
01:52des affiches, recrute, recrute, recrute, recrute.
01:54Et on ne le trouve pas.
01:55Et vous avez le ministre de l'Industrie qui vient chez vous dans quelques instants.
01:58C'est un secteur qui est particulièrement touché.
02:01Mais bien sûr, c'est un secteur qui est particulièrement touché.
02:03Alors vous proposez dans votre livre, vous proposez des solutions.
02:08Vous rappelez aussi, vous reprenez des idées.
02:10Mais tiens, je vais prendre un idée.
02:12Le logement, parce qu'il est évident que se loger à Paris ou dans les grandes villes
02:16coûte plus cher que se loger chez vous dans le Lot-et-Garonne.
02:20– Beaucoup plus cher, oui.
02:20– Hein ? Beaucoup plus cher.
02:22– Moi, j'ai à peu près, j'ai 14 mètres carrés Gare de l'Est
02:24pour le prix de 250 mètres carrés dans le Lot-et-Garonne
02:27avec un demi-hectare de jardin.
02:29– Eh bien voilà, vous voyez la différence.
02:31Ou dans le Gers, ou dans le Tarn-et-Garonne,
02:34ou dans tout le Sud-Ouest, et pas que dans le Sud-Ouest,
02:36dans le Sud-Est, et même partout ailleurs, en Bourgogne.
02:39Bon, mais Julien Leclerc, quelle pourrait être l'idée ?
02:43C'est-à-dire qu'on paie le salarié en fonction de l'endroit où il doit habiter ?
02:49– En tout cas, dit comme ça, c'est peut-être un peu grossier,
02:53mais qu'il y ait une sorte d'indexation, c'est le patron de Michelin qui proposait ça.
02:57– Oui, c'est le patron de Michelin qui propose ça.
02:58– Qui est, je pense, plutôt un patron progressiste, on peut lui reconnaître ça,
03:02et qui proposait d'indexer la rémunération sur le lieu de vie.
03:06On peut quand même imaginer, que ce n'est pas complètement déconnant,
03:08pardon pour la grossièreté, qu'une partie de la rémunération,
03:12en tout cas que les règles encadrant la rémunération ne soient pas exactement les mêmes
03:15quand on vit à Paris ou quand on vit à Stafor, où je suis.
03:18– Vivre avec un SMIC à Paris, pardon, mais c'est juste pas faisable.
03:23– Oui, c'est impossible.
03:24– Est-ce que c'est normal que le salaire minimum imposé soit le même en région parisienne
03:27qu'au fin fond du Lot des Carottes ?
03:28– Moduler le SMIC en fonction de l'endroit où on vit, ça me paraît très logique.
03:32– Par exemple, et puis c'est vrai pour les salaires plus hauts aussi,
03:36est-ce que je dois être soumis exactement au même salaire, partout dans ma grille salariale,
03:40pour un salarié qui vit en région parisienne et qui doit y être,
03:43par rapport à un salarié qui n'a pas du tout le même coût de la vie,
03:45parce qu'on parle de l'immobilier, mais c'est vrai sur tous les coups.
03:48« Vous allez boire une bière, le prix n'a rien à voir à Paris. »
03:51– Mais ça c'est comme toujours, c'est les 35 heures, dans tous les secteurs,
03:56il y a des secteurs où c'est bien, d'autres où c'est moins bien, vous êtes d'accord avec moi ?
03:59– Mais le drame des 35 heures, c'est pas du tout les 35 heures en soi,
04:01c'est d'avoir voulu les imposer de la même manière.
04:03– Exactement.
04:04– Et à chaque fois qu'on veut imaginer des règles et qu'on les impose à la fois à l'hôpital,
04:08à une boulangerie, à une agence de com' ou à une radio, ça n'a aucun sens.
04:11– Ça n'a aucun sens.
04:11– Ce sont des activités qui n'ont rien à voir les unes avec les autres.
04:13– C'est le problème de la centralisation et de la nationalisation de ce pays.
04:19Mais vous avez par exemple, les semaines, les horreurs de travail,
04:24vous avez beaucoup réfléchi à ça, lorsque vous aviez votre restaurant,
04:28vous aviez mis en place des horreurs, des semaines de travail à 4 jours.
04:33– Oui, c'est le même principe en fait.
04:34Moi je rachète un resto et je prends dans la tronche cette histoire de tension du marché de l'emploi.
04:38Il y a plus d'un million d'emplois à pourvoir en France, pendant qu'il y a 6 millions de chômeurs.
04:42Moi je le savais, mais je bosse plutôt dans les médias.
04:45Il se trouve que journaliste, c'est le métier le moins en tension de France.
04:47Donc je le savais, mais je ne vivais pas.
04:48Et je reprends un resto en 2020, c'était le sens du timing.
04:52Et au moment de rouvrir, je ne trouve personne.
04:54Et donc, on vit 3-4 années comme ça, très compliquées.
04:58Et à un moment donné, on se dit, bon, quoi que j'en pense, c'est comme ça,
05:00je ne trouve pas, qu'est-ce que je peux faire ?
05:02Et donc on a réuni l'équipe, on leur a dit, mais qu'est-ce qu'on peut faire ?
05:04C'est quoi le sujet ? Le sujet de la rémunération est sorti,
05:06le sujet des horaires est très présent en restauration.
05:08Et donc en fait, on a individualisé la réponse, c'est pareil.
05:12Qu'est-ce que toi tu veux faire ?
05:13Et on a mis des horaires à la carte,
05:14on a proposé la semaine de 4 jours pour certains qui le voulaient,
05:173 jours de repos consécutif garantis par semaine,
05:20d'autres voulaient bosser qu'en 3 jours,
05:21d'autres voulaient rester en 5 jours,
05:23d'autres voulaient faire des coupures, certains bossaient le week-end, etc.
05:25On a adapté la réponse,
05:27et on s'est retrouvé avec des listes d'attente.
05:29C'est ça que je veux raconter aussi, c'est qu'on a le pouvoir d'agir.
05:31– Vous avez, et on a en France le pouvoir d'agir,
05:35à condition d'avoir des idées, à condition d'être innovants,
05:38et à condition de prendre en compte les souhaits de ceux qui veulent travailler.
05:42– D'accepter que la situation est comme ça en fait.
05:43– Oui, mais pardon, certains veulent travailler,
05:46mais d'autres n'ont pas envie de travailler.
05:47– Oui, c'est vrai, ce que vous dites est vrai,
05:49d'ailleurs moi c'est ce qu'on m'a répondu,
05:50on me dit mais c'est normal, de toute façon plus personne ne veut bosser en France,
05:52la valeur de travail se perd, les jeunes ne veulent plus rien faire.
05:56Bon, et de l'autre côté on m'a dit,
05:57mais les patrons se comportent très mal, vous n'avez qu'à mieux traiter les gens.
05:58– Mais ces deux caricatures elles existent,
06:01il y a des gens qui ne veulent plus travailler en France,
06:04qui n'ont pas envie, qui comptent chaque heure travailler,
06:06voilà combien j'ai gagné au chômage, etc.
06:08Et à l'inverse, il y a des patrons qui sont affreux,
06:10et qu'il faut fuir absolument.
06:11Au milieu de tout ça, il y a plein de gens qui cherchent vraiment du boulot,
06:14il y a plein de patrons qui sont des gens bien,
06:16et il y a une réalité qui est de dire,
06:18de toute façon on ne peut plus être dans l'idéologie,
06:20pardon, moi je suis patron de petite boîte,
06:22j'ai plus le loisir de dire, il y en a marre,
06:24les jeunes ils ne veulent rien faire,
06:25ou de dire, les patrons se comportent mal,
06:28non, moi, ma réalité c'est que je dois trouver du monde,
06:30je dois trouver des solutions.
06:32Et des solutions, il y en a plein.
06:33– Et des solutions, il y en a plein.
06:34– Et j'invite quand même l'État,
06:35parce qu'on ne peut pas les trouver tout seuls,
06:37vous avez le ministre tout à l'heure.
06:39– Qu'est-ce que vous demandez à l'État ?
06:40Parce qu'il faut bien que l'État serve à quelque chose.
06:42– L'État d'abord, je voudrais qu'il y ait une grande concertation
06:44à un moment donné sur comment faire en sorte
06:46que le travail rémunère mieux.
06:47Il y a quand même un gros sujet.
06:48C'est aussi pour ça qu'il y a à la fois
06:50beaucoup de chômage et des tensions sur le marché de l'emploi.
06:53Comment faire en sorte que le travail rémunère mieux ?
06:55Et une autre question assez précise,
06:57je pense que le plus gros succès des années Macron,
06:59c'est l'apprentissage.
07:00Ils avaient mis des aides très fortes pour l'apprentissage,
07:03ça a cartonné, et là on a en même temps
07:05un Premier ministre qui est en train de nous dire
07:06qu'il y a un énorme drame de chômage des jeunes en France,
07:09les jeunes ne travaillent pas assez,
07:11et ils sont en train de shooter les aides sur l'apprentissage,
07:13puisqu'ils sont revenus, ils les réduisent de moitié.
07:15Dans l'industrie, c'est quand même un énorme sujet.
07:18Je trouve ça totalement incohérent.
07:20– Vous me donnez des pistes pour tout à l'heure.
07:22– Vous n'avez pas besoin, je le sais.
07:22– Non, non, mais je peux vous dire que ça me fait plaisir,
07:26et je vous remercie Julien Leclerc d'être venu nous voir,
07:28parce que c'est un message formidable qui vient d'être passé,
07:31encore une fois, encore une fois,
07:33je souhaite qu'ici, ici, on n'oublie pas
07:36toutes ces PME, toutes ces TPE,
07:40tous ces artisans qui nous font vivre.
07:43– Vous l'avez toujours fait dans votre carrière.
07:44– Oui, c'est vrai, c'est vrai.
07:45Julien Leclerc, merci, je rappelle le titre de votre livre,
07:50« Recherche désespérément salarié » aux éditions Fayard.
07:54Merci, il vient de sortir, et lisez-le attentivement.
07:57Il est 7h20, le rappel des titres de l'actualité.
07:59Laurie Leclerc, Laurie Leclerc.
08:01– Sous-titrage ST' 501,

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