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Un boulanger convoqué par la justice parce qu'il travaille le 1er mai
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01/05/2025
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00:00
A la sauvette sont partout, tandis que certains fleurissent, sont obligés de fermer.
00:04
Mais on a également le cas de Jean-François Bandé, qui a été le directeur d'une chaîne de boulangerie.
00:09
Et c'est le boulanger qui a fait parler de lui ces dernières semaines,
00:12
tout simplement parce qu'il a reçu une amende dix fois supérieure au chiffre d'affaires du magasin.
00:17
Son grand crime, mesdames, messieurs, avoir ouvert sa boulangerie un 1er mai.
00:21
Sud Radio, dans tous ses états, Maxime Liedot.
00:27
Bonjour Jean-François Bandé.
00:28
Bonjour.
00:28
Bonjour, merci beaucoup d'être avec nous.
00:30
Vous êtes le patron des boulangeries artisanales de Boenemy, c'est ça ?
00:34
Tout à fait.
00:34
Et l'année dernière, il me semble, vous avez reçu tout simplement une inspection du travail,
00:39
parce qu'il fallait faire, on va dire, ce qu'il y a de plus classique.
00:42
Et à la fin, il y a une petite surprise, une amende colossale,
00:45
pour une raison qui pourrait sembler absolument banale,
00:48
avoir eu le tort, le malheur d'avoir ouvrir un 1er mai.
00:51
C'est ça pour tous ceux qui nous écoutent.
00:52
Est-ce que vous pouvez expliquer quand même ce qui, pour beaucoup d'entre nous,
00:56
paraît absolument surréaliste ?
00:58
Alors, c'est un peu plus ancien que ça, et d'autant plus absurde,
01:01
puisque, en fait, ça remonte à 2021.
01:04
Donc, on a été contrôlé le 1er mai 2021 par un inspecteur du travail.
01:09
Et par la suite, on a eu effectivement un courrier de sa part,
01:12
nous indiquant qu'on s'exposait à une amende de 80 000 euros,
01:15
mais qui serait réduite à 10 000 euros si on payait tout de suite sans contester.
01:19
Ce qui, nous, ne nous convenait pas, parce qu'on voulait...
01:21
C'est extraordinaire.
01:22
C'est-à-dire, si vous ne contestez pas, on vous la réduit, parce qu'on est sympathique.
01:24
Divisé par 8, on ne sait pas trop pourquoi par 8, par 10 ou par 20.
01:28
Et nous, de toute façon, on voulait faire valoir notre bonne foi.
01:31
Et donc, on trouvait que 10 000 euros, même 10 000 euros,
01:33
c'était complètement délirant par rapport à la faute potentielle.
01:37
Surtout que, pardonnez-moi de vous interrompre, vous étiez totalement en règle.
01:40
C'est-à-dire que les salariés étaient volontaires, vous les aviez payés double.
01:43
Je veux dire, il n'y avait rien d'absolument faramineux pour justifier une telle décision.
01:47
En fait, c'est là où ce n'est pas clair.
01:49
C'est-à-dire qu'en fait, bien sûr, en règle, les salariés étaient déclarés et payés double.
01:53
Ce qui est défini dans la convention de la boulangerie, d'ailleurs.
01:55
Mais en fait, la convention définit un salaire double pour ce jour-là.
01:58
Mais a priori, le Code du travail, lui, dit qu'on n'aurait pas le droit de travailler.
02:02
Et en fait, dans les faits, il y avait une tolérance depuis une vingtaine d'années
02:05
où tous les boulangers travaillent le 1er mai.
02:08
Donc ça, c'était en 2021.
02:09
Ensuite, en 2022, 23, 24, il ne s'est rien passé.
02:12
Et il y a 15 jours, on a reçu une convocation au commissariat, me concernant,
02:15
où on m'a demandé de venir m'expliquer au commissariat en 2025.
02:17
Le commissariat directement ?
02:19
Voilà, directement.
02:20
Une lettre ?
02:20
Une lettre, comme si vous étiez convoqué.
02:23
Donc vous y êtes allé ?
02:24
Donc j'y suis allé, je me suis expliqué.
02:26
Qu'est-ce que vous voulez ? Vous, le grand criminel boulanger ?
02:28
Alors, je précise que le policier était vraiment très sympa.
02:31
Lui-même nous a fait comprendre qu'en fait, il avait d'autres chats à fouetter,
02:35
que ce n'était pas son métier premier de courir derrière l'ouverture d'une boulangerie
02:37
il y a 4 ans.
02:38
Donc on précise quand même que pendant 4 ans, il ne s'est rien passé.
02:40
Et ça, c'est les joies de l'administration française, ça va vite.
02:42
Donc il a pris ma déposition, je me suis expliqué, il m'a posé 2-3 questions,
02:46
et puis on s'est quitté, c'était très sympa.
02:48
Mais quelle était la teneur de l'entretien ?
02:50
Parce qu'il voulait comprendre quoi ?
02:51
Si vous avez réellement fondé, si c'était intentionnel ?
02:53
Non, en fait, c'est le parquet qui a demandé à la police
02:55
d'enquêter, entre guillemets, sur ce sujet.
02:57
Extraordinaire.
02:58
Et donc, il a été obligé de me recevoir, de me poser ces fameuses questions,
03:01
pour ensuite renvoyer au parquet ses conclusions.
03:04
Non, mais c'est quand même extraordinaire.
03:05
Quand on sait le boulot absolument colossal qu'a la police,
03:08
ils sont quand même parfois appelés par le parquet pour dire,
03:10
regarde, il y a 4 ans, il y a quand même un boulanger
03:12
qui a eu le malheur d'ouvrir un premier mien,
03:14
reçois-le et mène un interrogatoire.
03:16
On a passé deux heures, c'est une perte de temps pour lui, pour nous.
03:21
Moi, j'ai dû me replonger dans le dossier, ça l'a été dit, il y a 4 ans.
03:24
Donc, c'est vraiment, effectivement, c'est une situation qui est absurde.
03:27
Et vous avez dit, tout au long de cette médiatisation,
03:31
comment ça a été d'abord accueilli, cette médiatisation ?
03:33
C'est-à-dire, est-ce que vous avez peut-être quelques confrères boulangers
03:36
qui vous ont dit, ah non, mais attends, tu ne peux pas médiatiser tout ça,
03:38
parce que pour nous, derrière, ça veut dire qu'on va sévir, etc.
03:42
Au contraire, ça a été très bien accueilli en disant, merci quand même, merci beaucoup,
03:45
parce que grâce à toi, on va peut-être espérer avoir des règles un peu plus souples,
03:48
un peu plus faciles à vivre pour nous qui nous contentons de travailler.
03:51
Nous, on a reçu énormément de messages de confrères qui nous soutiennent à 100%
03:55
et à 99% de nos clients de connaissances qui nous supportent aussi.
04:01
En plus, ce qui est amusant, c'est qu'il y a un consensus qui est assez général.
04:04
C'est quand même assez rare en France.
04:07
Donc là, tout le monde est à peu près d'accord.
04:09
Donc oui, on a eu beaucoup de soutien pendant ces dix derniers jours.
04:12
Et comment réagit en réalité aussi vos salariés ?
04:14
Parce qu'ils ont été entendus aussi, j'imagine, peut-être dans le cadre de cette enquête par la police ?
04:18
Pour l'instant, c'est que moi.
04:20
Et puis, l'inspecteur leur a demandé nom, prénom le jour J,
04:24
mais sinon, depuis, rien de spécial.
04:26
J'imagine qu'avec une telle médiatisation,
04:28
certains politiques ont eu la tentation de vous joindre, de vous appeler.
04:31
Quelle a été la teneur de vos nombreuses conversations avec eux ?
04:33
Parce qu'accessoirement, c'est eux qui font la loi.
04:35
Donc pour la plupart, ça fait un certain nombre de temps qu'ils siègent à l'Assemblée.
04:39
Quels ont été les témoignages à votre égard ?
04:41
Ils étaient plutôt compatissants ou au contraire, ils tombaient un peu de leur chaise ?
04:45
Non, il y a eu des témoignages vraiment très positifs.
04:47
D'ailleurs, on se prend à l'Assemblée nationale mercredi prochain,
04:50
donc c'est plutôt sympa,
04:52
pour s'expliquer, pour rencontrer des députés.
04:55
Je crois surtout qu'il y a beaucoup de gens qui ne connaissaient pas la loi.
04:59
Et en fait, c'est une loi qui est très mal faite,
05:00
puisqu'il n'y a pas de liste de commerces qui peuvent ou ne peuvent pas ouvrir.
05:04
Peuvent ouvrir les commerces qui sont dits essentiels.
05:06
Donc on revient un petit peu dans les années Covid.
05:08
C'est exactement ça, c'est le même travers.
05:10
En 2020, la boulangerie, on était essentielle,
05:12
donc on a dû rester ouvert.
05:13
On avait perdu tous nos chiffres d'affaires, mais on a dû rester ouvert.
05:16
On ne pouvait pas fermer, car on était essentiel,
05:17
ce qui n'était pas le cas des restaurants.
05:19
Et une année plus tard, en 2021, on nous dit,
05:21
non, la boulangerie, vous n'êtes pas essentielle,
05:22
et donc je vous mets une amende de 80 000 euros.
05:24
Nous, on ne comprend pas.
05:25
Donc la loi n'est pas claire.
05:26
Non, la loi n'est pas claire.
05:27
Et ce qui est sidérant, c'est que les politiques eux-mêmes vous appellent,
05:30
alors qu'ils sont censés la fabriquer, en disant,
05:31
mais écoutez, on est totalement navrés,
05:33
parce que bien sûr que c'est une absurdie.
05:35
Quand vous dites que vous serez reçu à l'Assemblée nationale,
05:37
c'est quoi ? Être auditionné pour justement raconter tout ça ?
05:39
Non, alors c'est de façon informelle,
05:40
c'est un député ex-ministre qui nous reçoit,
05:44
donc quelqu'un quand même d'important,
05:45
pour comprendre.
05:47
Et je trouve que c'est bien que des députés parlent à des gens,
05:51
enfin de la vraie vie, entre guillemets,
05:52
pour essayer de comprendre leur quotidien.
05:54
Donc on y va avec plaisir,
05:55
et on va leur expliquer ce qui se passe.
05:56
0-826-300-300,
05:58
vous aussi, vous avez été à un moment victime de ces règles absurdes.
06:01
Vous êtes un chef d'entreprise, un patron,
06:03
vous êtes tombé sur un cas aussi délirant que celui-ci.
06:06
Vous avez reçu une amende ou une lettre du commissariat,
06:09
parce que vous avez eu le malheur de travailler,
06:10
ce qui est quand même l'illustration à un moment d'une France
06:13
qui n'aime plus le travail.
06:14
Vous connaissez le numéro 0-826-300-300,
06:17
et l'application Sud Radio.
06:18
Il faut croire quand même que vous avez été entendus,
06:20
et que le bruit que vous avez fait n'est pas totalement inutile.
06:22
Jean-François Bandé,
06:23
parce qu'une proposition de loi a été soutenue
06:25
par la ministre du Travail,
06:26
et qu'elle a été déposée au Sénat,
06:27
par des parlementaires,
06:28
un centristes notamment.
06:29
L'initiative alors est très critiquée par la gauche,
06:32
on va avoir l'occasion d'y revenir.
06:33
Les syndicats aussi sont opposés.
06:35
Mais le volontariat, dit-il,
06:38
bon, deviendra vite une semi-contrainte, etc.
06:40
Mais vous, est-ce que cette loi
06:42
qui va, on va dire,
06:43
permettre d'assouplir un peu cette règle floue,
06:45
d'essayer de la rendre un peu plus nette,
06:47
est-ce que vous trouvez que ça va dans votre sens ?
06:49
Moi, je trouve que ça va dans le bon sens.
06:50
Parce qu'il faut savoir, par exemple,
06:51
qu'aujourd'hui, un 1er mai,
06:53
une chaîne de fast-food, elle peut ouvrir.
06:54
Un Starbucks, un McDonald's peuvent ouvrir.
06:56
Une boulangerie artisanale ne peut pas ouvrir.
06:58
Donc on voit bien et on comprend bien
06:59
qu'il y a un problème de logique.
07:01
Donc je pense qu'effectivement,
07:02
il faut protéger les acquis des salariés.
07:04
Personne ne demande de revenir
07:05
sur le salaire multiplié par 2, par exemple.
07:07
Je peux vous assurer que nous, nos employés,
07:09
ils sont demandeurs
07:10
de travailler sur des jours fériés.
07:12
Parce qu'être payé x2,
07:13
c'est quand même intéressant
07:14
sur des salaires qui, malheureusement, en France,
07:16
ne sont pas toujours très élevés.
07:17
Donc c'est quand même intéressant pour eux.
07:19
Oui, et puis c'est ce que vous racontez.
07:20
C'est-à-dire qu'on en discutait tout à l'heure ici
07:22
dans cette rédaction en préparant l'émission.
07:24
C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
07:25
vous prenez votre téléphone.
07:26
Si la boulangerie du coin est fermée,
07:27
vous avez tous les fast-foods à proximité.
07:29
Vous avez toutes les grandes marques américaines
07:30
qui peuvent venir vous livrer.
07:31
Donc le patron d'entreprise que vous êtes
07:33
doit en vrai se révolter en permanence.
07:35
Et ça, visiblement,
07:36
les députés ne le saisissent pas du tout.
07:38
Ou les hommes politiques, en général, ne le saisissent pas du tout.
07:39
Nous, c'est pas un enjeu.
07:40
Parce qu'en fait,
07:47
c'est un enjeu de fidélité.
07:48
Une boulangerie, elle doit être ouverte.
07:50
Le matin, vous ne vous posez pas de questions.
07:51
Vous allez chez Bohemi,
07:52
Rue Turbigo, c'est ouvert.
07:54
Si on commence à fermer un jour sur deux,
07:55
le dimanche, le samedi ou les vacances,
07:57
on perd forcément de la clientèle qui va ailleurs.
07:59
Vous êtes chef d'entreprise
08:01
et vous racontez justement doublé un salaire.
08:03
Parce que vous pouvez nous donner un exemple,
08:04
mine de rien, très concret.
08:05
Aujourd'hui, quelqu'un de votre équipe
08:06
qui travaille dans votre boulangerie Rue Turbigo,
08:08
combien il est payé normalement ?
08:10
Le jour férié, combien il est payé ?
08:11
Mais donc ça veut dire derrière,
08:12
combien ça vous coûte
08:13
pour que ceux qui nous écoutent
08:14
et ceux qui ont envie de nous appeler
08:15
pour témoigner, pour réagir aussi à ça
08:17
et répondre à cette question ?
08:18
Est-ce que la France aime réellement le travail ?
08:20
0,826, 300, 300 saisissent, mine de rien,
08:23
à quel point, quand on est chef d'entreprise,
08:25
la masse derrière de taxes
08:27
est absolument faramineuse ?
08:29
Un salarié sur une journée
08:31
va gagner peut-être en net
08:33
entre 100 et 120 euros.
08:35
Enfin, je n'ai pas les chiffres forcément très précis.
08:37
Donc, multiplié par deux, on passe à 240.
08:39
Sachant que nous, on multiplie aussi par deux les cotisations.
08:41
Ah, c'est pour ça.
08:42
Vous, de votre poste de patron, c'est ça ?
08:44
Donc, on passe à 500.
08:45
Sachant que nous, sur une boulangerie Bohemi,
08:47
un jour férié, il peut y avoir 10, 12 vendeurs,
08:48
par exemple, qui sont derrière le comptoir.
08:50
Donc, si on fait la multiplication,
08:51
on comprend vite que ce n'est pas forcément
08:53
un enjeu de bénéfice,
08:55
c'est plus un enjeu de visibilité,
08:56
de fidélité de nos clients.
08:57
Oui, et puis, en effet, de montrer
08:59
qu'au bout d'un moment, il faut être pratique.
09:01
Une boulangerie qui est ouverte,
09:02
c'est quand même toujours agréable.
09:04
Quand vous entendez les syndicats,
09:06
notamment la CGT,
09:07
on le commence à le voir ici,
09:08
les syndicats sont en ordre dispersé.
09:10
Dans les grandes villes,
09:11
on attend entre 150 000 et 200 personnes.
09:14
Quand on les entend, notamment,
09:16
dire lorsque cette proposition de loi
09:19
commence à avoir le jour,
09:21
on veut encore nous voler un jour férié.
09:23
Les patrons peuvent travailler,
09:24
pas les travailleurs.
09:25
Comment le patron d'entreprise que vous êtes,
09:27
et je le dis d'autant plus
09:28
que vous avez plusieurs boutiques
09:29
à travers le monde,
09:30
notamment en Arabie Saoudite,
09:31
en Corée du Sud et ailleurs dans le pays,
09:34
vous regardez ça comment vous,
09:35
quand vous dites, notamment,
09:36
quand vous êtes conscient des charges
09:37
que vous payez de l'effort,
09:39
mine de rien,
09:39
que ça demande d'investir en France,
09:41
quand vous entendez ces slogans
09:42
un peu surannés,
09:44
un peu poussiéreux,
09:45
comment vous réagissez ?
09:46
Ils sont un peu dans leur rôle,
09:47
effectivement,
09:48
donc je le comprends
09:49
jusqu'à un certain niveau.
09:51
Moi, après, ce qui m'étonne,
09:52
c'est de sortir ce 1er mai,
09:53
il y a 10 jours fériés,
09:54
10 ou 12 jours fériés par an en France.
09:56
Nous, on se pose la question
09:58
sur tous les jours fériés.
09:59
On a des systèmes,
10:00
aujourd'hui,
10:00
très bien faits sur Internet,
10:02
où chaque employé peut donner
10:03
ses contraintes de temps.
10:04
S'il veut déménager mardi,
10:05
mercredi ou aller jeudi
10:06
chez le dentiste,
10:07
il pose une demande,
10:08
il ne travaillera pas
10:09
et nous, on s'organisera en fonction.
10:10
Donc, c'est des choses
10:11
qu'on fait déjà tout le temps.
10:12
On fait ça tous les week-ends,
10:13
on fait ça toutes les vacances,
10:14
on fait ça tous les jours fériés.
10:15
Donc, nous, le 1er mai,
10:16
quelque part,
10:17
c'est un jour comme un autre.
10:19
Et si les gens veulent travailler,
10:20
ils peuvent travailler.
10:21
S'ils veulent rester chez eux,
10:21
ils peuvent rester chez eux.
10:22
Ce n'est pas un souci pour nous.
10:23
Oui, et puis, en réalité,
10:24
c'est quand même très politique
10:25
et vraiment des propos de syndicats,
10:27
en effet, de considérer
10:28
qu'avec toutes les nouveautés
10:30
dans le travail,
10:30
que ce soit le télétravail,
10:31
que ce soit les nouveaux profils
10:32
de travailleurs.
10:33
Aujourd'hui, quand on est un patron
10:34
ou chef d'un service
10:35
ou quoi que ce soit,
10:36
on est déjà confronté,
10:37
mine de rien,
10:37
à devoir s'adapter en permanence.
10:39
Je le disais à l'instant,
10:40
vous avez réellement des boutiques
10:42
à travers le monde.
10:43
Est-ce que ce rapport au travail
10:45
est un sujet uniquement franco-français ?
10:47
Est-ce que vous avez déjà eu,
10:48
vous, des réflexions,
10:49
on va dire,
10:50
ou des combats similaires ailleurs,
10:51
en Arabie saoudite,
10:52
en Corée du Sud ?
10:53
Non, alors, c'est vrai
10:54
que c'est assez différent.
10:56
C'est vrai que la France
10:56
a un rapport au travail
10:57
qui est quand même différent.
10:58
Enfin, nous, on est présents
10:59
en Espagne, par exemple,
11:00
donc l'Espagne,
11:00
c'est quand même pas très loin
11:01
et ça reste l'Europe.
11:02
Donc, on peut comparer ça
11:03
de façon assez facile.
11:04
Et c'est vrai qu'on a
11:05
beaucoup moins de sujets
11:07
de ce type
11:08
et les gens sont beaucoup plus
11:08
moteurs pour faire des heures,
11:12
pour travailler.
11:13
C'est vrai qu'en France,
11:14
pas forcément par rapport
11:15
aux salariés,
11:15
mais plutôt par rapport
11:16
à l'administration,
11:17
on sent qu'il y a toujours
11:18
une défiance vis-à-vis
11:20
des entrepreneurs.
11:21
Nous, quand on est contrôlés
11:22
par l'inspection du travail,
11:23
souvent, on a malheureusement
11:24
un peu le sentiment
11:25
qu'on est par défaut en faute,
11:27
alors que finalement,
11:27
on peut fauter.
11:28
Je ne dis pas que je connais
11:29
toutes les lois,
11:30
mais de manière générale,
11:31
on essaie de faire
11:31
les choses bien
11:32
et c'est un peu dommage
11:33
finalement de se sentir
11:35
toujours mis en difficulté,
11:36
un peu par défaut.
11:37
Oui, vous avez l'impression,
11:39
on va dire,
11:39
d'être toujours au risque
11:41
d'avoir déjà une mauvaise étiquette.
11:43
Le statut d'entrepreneur,
11:44
on va dire,
11:44
est déjà quelque chose à risque
11:45
en France quasiment
11:46
quand on est inspecté.
11:47
On part toujours un peu
11:47
effectivement du principe
11:49
qu'il y a une mauvaise volonté
11:50
derrière,
11:50
une volonté de gain
11:53
il faut savoir que recruter
11:54
des bons salariés,
11:55
c'est extrêmement compliqué.
11:56
Nous, on a une super équipe.
11:57
Moi, mon but,
11:58
c'est qu'ils soient heureux
11:59
et qu'ils restent.
11:59
Donc, c'est les mettre
12:00
dans les meilleures conditions
12:01
pour qu'ils viennent travailler
12:01
tous les jours,
12:02
qu'ils soient heureux,
12:02
qu'ils soient souriants
12:03
pour nos clients.
12:04
Je ne suis pas là
12:05
pour les forcer à travailler
12:05
s'ils n'ont pas envie de travailler.
12:07
Donc, ça se fait finalement
12:08
bien tout seul.
12:08
Je ne suis pas sûr
12:09
qu'il faille une loi
12:09
pour tout gérer.
12:11
Et quand vous,
12:12
est-ce que vous avez parlé
12:13
de cette affaire,
12:14
on va dire,
12:14
dans les pays frontaliers,
12:15
que ce soit l'Allemagne
12:16
ou même ailleurs,
12:17
comment ils ont réagi
12:18
quand vous leur avez raconté
12:19
ça, cette amende
12:20
absolument record,
12:21
la convocation au commissariat,
12:23
ce qui peut sembler
12:23
absolument lunaire,
12:25
la sensation d'être traité
12:26
un peu en criminel.
12:27
Quand vous le racontez
12:28
ailleurs aux autres pays,
12:29
comment ils réagissent ?
12:30
Ils vous croient d'abord ?
12:31
Ou ils prennent ça
12:31
vraiment comme une mauvaise blague
12:33
ou quelque chose
12:33
qui paraît surréaliste ?
12:34
Ils nous croient, oui,
12:36
parce que je l'explique bien,
12:38
mais ils tombent un peu de l'arbre
12:40
parce qu'effectivement,
12:41
ça n'a rien à voir.
12:41
Et je pense que la France
12:42
est un des rares pays
12:43
où on pourrait voir
12:44
ce genre de choses.
12:45
D'ailleurs, même en France,
12:46
quand j'ai raconté
12:47
cette histoire-là,
12:47
c'est pour ça qu'on a commencé
12:49
un petit peu à en parler,
12:50
la plupart des gens
12:50
ne nous croyaient pas.
12:52
Et quelle est la suite
12:53
de cette affaire,
12:54
on va dire,
12:54
dans les prochaines semaines
12:55
après la convocation
12:56
au commissariat ?
12:57
Comment vous,
12:57
vous envisagez les choses ?
12:58
Vous allez toujours contester ?
13:00
On conteste toujours maintenant.
13:01
C'est au parquet
13:02
de nous poursuivre.
13:03
J'imagine qu'on sera jugés.
13:05
Vous avez déjà la date,
13:05
pas encore ?
13:06
Non, non,
13:06
on n'a aucun retour.
13:07
Nous, pendant trois ans,
13:08
il ne s'est rien passé.
13:13
Est-ce qu'il va se passer
13:13
une convocation dans une semaine,
13:14
dans six mois,
13:15
dans un an ?
13:15
Je n'en sais rien.
13:16
Bon, merci beaucoup
13:17
Jean-François Bandé
13:18
d'avoir été avec nous.
13:19
Je rappelle que vous êtes
13:20
le patron des boulangeries
13:21
Artisanale Boennemi
13:22
et c'est vous qui avez fait
13:23
le tour des médias récemment
13:25
pour dénoncer votre horrible crime
13:27
d'avoir ouvert votre boulangerie
13:28
un premier mai.
13:29
Merci beaucoup
13:29
d'avoir été avec nous
13:30
et d'avoir parlé vrai
13:31
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