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Frais d'entretien des détenus : «Les modalités d'application restent encore floues», souligne Joaquim Pueyo
Europe 1
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30/04/2025
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News
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00:00
Il est 7h10 sur Europe, un très bon début de journée.
00:02
Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin le maire d'Hivergauche d'Alençon
00:06
et ancien directeur de prison, Joachim Pueyo.
00:09
Oui, et pas n'importe lesquelles prisons, les centres pénitentiaires de Frennes et Fleury-Mérogis
00:14
soient de très très grosses prisons, je pense que c'est les deux plus gros centres pénitentiaires français.
00:18
Bonjour Joachim Pueyo.
00:19
Bonjour.
00:20
C'est ça, Frennes, 2000 places, Fleury-Mérogis, 3500 plus grandes prisons d'Europe.
00:25
Alors, on parle avec vous ce matin, Joachim Pueyo, de cette question.
00:28
Faut-il rétablir les frais d'incarcération pour les détenus ?
00:32
Gérald Darmanin, ministre de la Justice, estime qu'en effet, les prisonniers doivent contribuer
00:37
compte tenu des investissements nécessaires dans le système carcéral qui coûte 10 millions d'euros par jour.
00:43
Alors, vous avez connu, vous, les frais d'incarcération, Joachim Pueyo ?
00:47
Oui, alors j'ai connu évidemment jusqu'en 2003 les détenus qui travaillaient, participaient à leurs frais d'entretien.
00:54
Moi, je préfère le mot frais d'entretien plutôt que frais d'incarcération.
00:58
Donc, sur leurs produits, de leur travail, à raison de...
01:02
À l'époque, c'était 10 francs par jour, vous voyez, c'était 1,6€, 45€ par mois environ.
01:07
Mais uniquement les détenus qui travaillaient dans les ateliers.
01:11
Ceux qui travaillaient au service général ne payaient pas, ceux qui étaient indigents ne payaient pas.
01:15
Alors, pourquoi ça a été supprimé ? Il faut revenir un petit peu au niveau de l'histoire.
01:19
Il y a eu un rapport parlementaire, je ne sais pas si vous vous en souvenez, dans les années 2000, du Sénat.
01:23
Moi, je me souviens, j'avais accueilli les sénateurs quand je dirigeais FREN à l'époque.
01:27
Et dans ce rapport, les sénateurs avaient demandé la suppression de ce prélèvement,
01:33
estimant qu'ils pénalisaient les détenus qui travaillaient par rapport à ceux qui recevaient des subsides,
01:39
ou qui ne voulaient pas travailler, ou qui étaient plus riches en réalité.
01:44
C'est-à-dire que si vous aviez les moyens de ne pas travailler en prison, vous aviez des moyens à l'extérieur,
01:48
on ne vous prenait rien ? Il n'y avait pas de frais d'entretien ?
01:52
Il n'y avait pas de frais d'entretien.
01:53
Je rappelle quand même que le travail a été obligatoire dans les prisons français jusqu'en 1987,
01:59
et que depuis 1987, le travail n'est plus obligatoire,
02:02
et que, effectivement, ça pouvait se comprendre lorsque le travail est obligatoire,
02:05
lorsque un maximum de détenus travaillait, on pouvait comprendre, et les détenus comprenaient d'ailleurs.
02:11
Or, actuellement, la mesure qui est envisagée par le garde des Sceaux,
02:16
je rappelle que le code de précieuseur pénal indique que le produit du travail des détenus
02:19
ne peut faire l'objet d'aucun prélèvement.
02:21
Il faut changer la loi.
02:23
Et puis, les modalités d'application sont encore floues.
02:25
Parce qu'effectivement, est-ce qu'il s'agit de prélever sur les salaires des détenus pour ceux qui travaillent ?
02:32
Mais vous savez très bien qu'en France, très peu de détenus travaillent.
02:35
22 000 détenus travaillent sur les 80 000 qui sont écroués.
02:38
Donc, c'est une première question.
02:41
Et les modalités d'application, pour moi, sont encore floues.
02:44
Et puis, est-ce que c'est une mesure...
02:46
Pardonnez-moi, mais on a à présent aussi, Joaquim Pueyo, à l'esprit,
02:50
ces détenus de luxe, si je puis dire,
02:52
ceux qui ont gagné des grandes fortunes dans le narcotrafic,
02:56
et qui, pour certains d'ailleurs, en fait, sont aussi éligibles aux prestations sociales,
02:59
parce que leur argent, ils le gagnent au noir.
03:01
Ça n'est pas de l'argent déclaré.
03:02
Mais c'est vrai que ce que dit Gérald Darmanin semble marquer au coin du bon sens.
03:06
Se dire que la prison, ça coûte 4 milliards d'euros par an aux contribuables français,
03:10
il paraîtrait normal que ceux qui en ont les moyens, en tout cas,
03:13
participent à leurs frais, en l'occurrence, d'entretien ou d'incarcération.
03:16
Bien sûr, c'est un argument.
03:18
Comme vous voyez, effectivement, il y a des détenus qui se procurent des portables
03:20
avec plus de centaines d'euros de la drogue qui continuent leur trafic.
03:24
Où les vidéos, on les voit dans leurs cellules, parfaitement décorées, très bien équipées.
03:28
Je peux comprendre.
03:29
Moi, j'attends un petit peu les modalités d'application qui sont encore floues.
03:33
Parce qu'effectivement, envisager une telle mesure, par exemple,
03:37
dans les maisons centrales, dans les centres de détention,
03:40
où là, les détenus sont sur les cellules.
03:43
Là où les détenus sont seuls en cellule,
03:47
dans l'établissement, les conditions de détention sont meilleures.
03:51
Mais envisager une telle mesure dans les maisons d'arrêt,
03:54
où vous avez une surpopulation pénale,
03:57
deux, trois détenus par cellule,
03:59
ça va quand même poser beaucoup de difficultés.
04:01
Et je pense qu'envisager une telle mesure,
04:03
avant d'avoir réglé les questions de l'enseignement,
04:07
les questions du parc pénitentiaire,
04:09
ça ne me paraît pas tout à fait adapté actuellement.
04:13
C'est la question que je me pose.
04:14
Parce que vous verrez que dans, peut-être, le projet de loi,
04:17
vous avez des parlementaires qui font référence à la Suisse,
04:21
au Danemark, à la Suède, ou à la Norvège.
04:25
Mais dans ces pays-là...
04:25
Vous êtes des pays où on incarcère bien, correctement en tout cas,
04:28
c'est un peu l'idée.
04:29
Oui, voilà.
04:29
Les conditions de détention sont bonnes.
04:32
Au Danemark, les détenus sont seuls en cellule.
04:35
Au Danemark, les détenus doivent travailler,
04:37
ou doivent signer un programme d'insertion professionnelle,
04:41
soit le travail, soit la formation.
04:43
Et les détenus peuvent comprendre qu'ils participent à leur frais d'entretien
04:46
parce que les conditions de détention sont de bonne qualité.
04:49
Mais dans les maisons d'arrêt françaises,
04:51
avec une surpopulation telle qu'on le voit actuellement,
04:55
trois détenus dans une cellule de 9 mètres carrés,
04:57
5 000 détenus qui dorment par terre sur des matelas.
05:01
Cette mesure ne sera pas comprise.
05:02
Alors, en plus, très peu de détenus travaillent.
05:05
Très peu de détenus travaillent.
05:06
C'est ce que disait l'ancien garde des Sceaux,
05:07
Éric Dupond-Moretti,
05:08
qui trouvait choquante en substance l'idée de faire payer des détenus
05:11
qui dorment par terre et qui partagent leurs cellules avec des rats.
05:15
De ce point de vue-là, on peut le comprendre.
05:16
Mais on attend, effectivement, les détails autour de ce qui pourrait être
05:21
un rétablissement des frais d'entretien ou d'incarcération.
05:24
En tout cas, ça dépend comment c'est appliqué, finalement,
05:26
Joachim Pueyo.
05:28
Oui, ça dépend comment c'est appliqué.
05:30
Pour moi, quand même, je préfère le dire ici à vos auditeurs,
05:33
je peux comprendre qu'effectivement,
05:35
quand je vois la façon dont les nargotrafiquants se comportent dans les prisons,
05:39
c'est vrai que ça ne me choquerait pas qu'ils participent à leurs frais d'entretien.
05:42
Mais pour moi, la priorité, c'est d'avoir suffisamment de place
05:46
pour héberger les détenus dans des bonnes conditions.
05:47
Donc, il faut continuer la construction des nouvelles prisons.
05:51
15 000 places, le garde des Sceaux a annoncé 3 000 places
05:53
dans des modules bétonnés.
05:56
et ça pourrait être rapide.
05:57
Je crois que c'est pour moi une priorité.
05:59
Une priorité, également, c'est de sécuriser les établissements pénitentiaires.
06:03
Parce qu'actuellement, quand vous voyez que des détenus continuent
06:07
leur délit pour lequel ils sont écroués en prison,
06:10
ce n'est pas acceptable.
06:11
Le sens de la prison est remis en question.
06:14
Et puis, ça permet...
06:15
On pourrait parler aussi de la sécurité des agents pénitentiaires.
06:19
D'ailleurs, Jean-Darmanin...
06:19
Absolument, la sécurité des agents et leurs conditions de travail,
06:22
également, qui est en difficulté.
06:25
Et puis, il y a un autre sujet, parce que quand on parle de prélèvement,
06:29
moi, je pense également aux victimes et aux partis civils.
06:33
Vous savez, lorsqu'un détenu a un pécule, par exemple, de 200-300 euros,
06:38
il y a un pourcentage qui doit aller envers les victimes.
06:43
Et je pense que là, il y a du travail à faire,
06:46
parce que la mise en œuvre, elle est difficile, elle n'est pas efficace.
06:49
Et donc, par rapport aux victimes, là, je voudrais qu'on y travaille énormément.
06:53
Voilà, parce qu'effectivement, la mise en œuvre est difficile.
06:56
Voilà les questions que moi, je me pose.
06:58
Moi, j'ai vécu, effectivement, à l'époque, qu'on prélevait sur le produit du travail.
07:02
Ce n'était pas, pour ma part, choquant à l'époque.
07:04
Mais il y avait plus de travail dans les prisons dans les années 1990-95 qu'actuellement.
07:10
Donc, 80 000 détenus, 60 000 places, très peu de détenus travaillent.
07:16
C'est 20 000 détenus qui travaillent.
07:18
Donc, si cette mesure s'adresse uniquement aux détenus qui travaillent,
07:22
eh bien, elle ne sera pas juste.
07:24
Parce qu'effectivement, on ne va pas forcément inciter le détenu à travailler.
07:28
Donc, ça, c'est une question que les sénateurs...
07:30
Et je rappelle qu'à l'époque, le gouvernement a été dirigé par Jean-Pierre Raffarin.
07:34
Et le garde des Sceaux n'était pas un garde des Sceaux.
07:36
L'Axis était M. Berben.
07:37
Donc, c'était un garde des Sceaux qui appartenait, d'ailleurs, à la même famille que M. le garde des Sceaux actuellement.
07:43
Merci.
07:43
Donc, c'est un débat qui est intéressant.
07:46
Mais je voudrais qu'on examine la mise en œuvre et qu'on règle...
07:50
Il faut pousser, il faut travailler.
07:51
Je sais que ce n'est pas facile de revenir rapidement.
07:53
Mais la question du parc pénitentiaire, pour redonner à la prison son sens.
07:58
Son sens, c'est d'écarter, c'est de sécuriser la société.
08:02
Mais c'est également de mettre en place des programmes pour réhabiliter, pour insérer le détenu.
08:06
Merci.
08:06
Comme on le fait en Suède, comme on le fait au Danemark, comme on le fait en Norvège.
08:10
Merci Joachim Puyot.
08:11
Ça, c'est une priorité pour ma part.
08:12
Merci d'avoir été avec nous sur l'antenne d'Europe 1.
08:14
Je rappelle que vous avez été directeur des prisons de Freyne et Florie Mérogy,
08:19
c'est actuel maire d'Hiver-Gauche d'Alençon.
08:20
Merci d'avoir été avec nous ce matin sur Europe 1.
08:22
Bonne journée.
08:23
Merci.
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