Les cordonniers en colère après les propos de François Bayrou

Sud Radio

16/04/2025

Avec Jean-Pierre Verneau, président de la Fédération Française de la Cordonnerie Multiservice

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##LA_VIE_EN_VRAI-2025-04-16##

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00:00Le petit matin Sud Radio, 5h-7h, Benjamin Glaze.

00:06Bientôt 6h40 sur Sud Radio. La vie en vrai retour ce matin sur la conférence de François Bayrou sur les finances publiques.

00:13Hier, le chef du gouvernement a notamment pointé du doigt certaines dépenses qu'il a qualifiées de plus ou moins fondées. On l'écoute.

00:20Je ne veux faire de peine à personne, mais annoncer qu'on va donner une prime pour aller porter ses chaussures chez le cordonnier,

00:28mais il y a de nombreux citoyens qui pensent ou ont pensé que ce n'était peut-être pas l'urgence absolue.

00:35Bonjour Jean-Pierre Verneau.

00:37Bonjour.

00:38Et bienvenue sur Sud Radio. Vous êtes le président de la Fédération française de la cordonnerie multiservices.

00:43Vous avez entendu à l'instant François Bayrou, le Premier ministre, qui parle de votre métier, de votre profession des cordonniers.

00:49Comment vous réagissez à ces propos du Premier ministre ?

00:52Tout d'abord, on peut préciser que le bonus réparation n'est pas une lubie.

00:57C'est une avancée concrète pour notre planète, pour le portefeuille du consommateur,

01:02puisqu'il paye moins cher ses réparations, et puis aussi pour la survie de nos savoir-faire.

01:08Ce dispositif, et là c'est une erreur du Premier ministre, je suis désolé de le dire,

01:13mais ce dispositif est financé par les metteurs en marché et non par l'État.

01:17Donc ce n'est pas de l'impôt direct des Français, ça permet aux Français de faire réparer leurs chaussures

01:23chez des cordonniers labellisés, et ce bonus réparation, tout en bénéficiant de la remise directe.

01:31Donc c'est quand même quelque chose qui est une avancée et quelque chose d'important pour la profession.

01:36Un dispositif qui permet de réparer à moindre coût ces appareils du quotidien,

01:40notamment on pense en l'occurrence à ces chaussures, le budget de l'État tout de même.

01:45Il y a un budget de l'État qui est réservé pour ce bonus réparation,

01:49113 millions d'euros, je voyais, ça coûte quand même à l'État ?

01:53Alors ce n'est pas de l'impôt, comme je le disais récemment,

01:58c'est les metteurs en marché qui financent cette taxe.

02:02C'est-à-dire que quand vous achetez une paire de chaussures ou quand vous achetez un vêtement,

02:06il y a ce qu'on appelle une éco-contribution qui est prise sur ces achats,

02:11et c'est un éco-organisme qui gère cet argent pour mettre en place cette réparation, ces bonus.

02:19Précision très importante, Jean-Pierre Verneau, ça veut dire que François Bayrou, là, il n'a pas révisé ?

02:25Je ne me permettrais pas de critiquer le Premier ministre, mais je pense que c'est peut-être...

02:29Si je vous écoute, j'ai l'impression qu'en gros, il est un peu déconnecté de la réalité, quoi, si je peux dire ça comme ça.

02:36Non, mais bon, c'est... Voilà, il y a des erreurs, je pense qu'il serait bon de rectifier cette erreur et de donner la bonne information,

02:44et peut-être que ces services ne sont pas au courant tout à fait du dispositif,

02:49nous sommes alors à la disposition, les éco-organistes sont à la disposition pour leur expliquer,

02:53même pour expliquer aux Français, parce que beaucoup de Français ne connaissent pas le dispositif,

02:57et qui est très intéressant pour tout le monde, tout le monde est gagnant dans cette opération-là.

03:03Donc c'est vrai que je trouve un petit peu surprenant qu'on mette le doigt sur une profession

03:08qui a quand même un peu souffert depuis les années 80,

03:11et qui se bat au quotidien pour faire progresser leur entreprise,

03:15et nous mettre dans la balance des milliards de déficits, c'est très très surprenant quand même.

03:19En tout cas, entendre François Bayrou, on a l'impression qu'il y pense,

03:22à supprimer ce bonus réparation, c'est ce qu'on lit entre les lignes,

03:28c'est une crainte que vous avez très clairement ?

03:31On n'est jamais à l'abri, avec des décisions politiques,

03:35avec les urgences qu'il peut y avoir, on n'est jamais à l'abri.

03:39Mais je le répète, c'est un budget qui n'est pas de l'État,

03:43c'est un budget qui est dans les éco-organismes,

03:46c'est les éco-organismes qui gèrent ce budget.

03:48À moins que l'État vienne, entre guillemets,

03:52piquer dans les caisses de l'éco-organisme pour aller financer autre chose,

03:56bon, ça ferait un très mauvais message pour l'économie circulaire,

04:03qui est quand même, malgré tout, une demande européenne aussi.

04:10Il ne faut pas oublier qu'on a quand même signé des accords au niveau européen

04:14sur l'éco-organisme, sur l'économie circulaire.

04:20Et là, on mettrait vraiment un gros coup de canif dans ce genre de...

04:24Et puis, il n'y a pas quand même des milliards dans ces caisses.

04:27Donc, je pense que ce n'est pas là qu'il faut aller.

04:30Avec, en tout cas, ce dispositif écolo et économique aussi,

04:35c'est important aussi de le préciser, effectivement,

04:38pour ceux qui décident de réparer plutôt que de jeter et de racheter

04:42avec une profession, celle de cordonnier,

04:45qui est dans une situation compliquée,

04:47c'est-à-dire que le bonus n'a pas aidé la profession à repartir de l'avant ?

04:52Ça commence un peu à revenir.

04:56C'est-à-dire que les cordonniers se sont stabilisés au niveau des entreprises,

05:00ils se sont stabilisés depuis quelques années.

05:01Bon, le bonus va faire du bien, c'est clair,

05:05pour certaines entreprises à laquelle ça va quand même rebooster l'activité.

05:11Mais au départ, on n'avait pas forcément besoin du bonus pour fonctionner

05:14parce que les gens venaient faire réparer.

05:16Mais le bonus a mis en avant surtout le fait qu'on peut faire réparer.

05:20C'est-à-dire que la communication qui se sont faite,

05:22et on pourrait même en faire encore un petit peu plus,

05:24expliquer aux Français qu'aller faire réparer vos chaussures,

05:27c'est quand même beaucoup plus écologique et beaucoup plus meilleure pour la planète

05:31que de les jeter, de les mettre dans les poubelles

05:33et qu'elles se retrouvent dans la déchetterie avec les conséquences que l'on connaît.

05:37Bien sûr, Jean-Pierre Vernot.

05:38Un grand merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio.

05:41Je vous en prie, merci pour la question.

05:41Précision importante apportée effectivement après ces déclarations du Premier ministre.

05:47Je rappelle que vous êtes le président de la Fédération française de la cordonnerie multiservices.

05:51Je vous souhaite une très belle journée, Jean-Pierre Vernot.

05:52Le Petit Matin Sud Radio, 5h07, Benjamin Glaze.

05:59Sud Radio, il est 6h45, on fait un point sur les principaux titres de l'actualité.

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