Bernard Arnault plaide pour une "zone de libre-échange" entre l'Europe et les États-Unis

Sud Radio

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Transcript

00:00et évitez de grignoter.

00:01Le Grand Matin Sud Radio, 7h09, Jean-Jacques Bourdin.

00:06Bien, vous intervenez, vous dites ce que vous avez sur le cœur.

00:10Xavier est à Bordeaux, bonjour Xavier.

00:12Bonjour Jean-Jacques.

00:13Bonjour, vous êtes en colère contre Bernard Arnault ?

00:16Eh bien moi aussi, pour tout vous dire.

00:18Je suis comme vous, je trouve quand même indécents ces milliardaires.

00:23Qu'est-ce que je dis milliardaires ?

00:24Multi-milliardaires !

00:26Qui viennent nous donner des leçons, qui ne font pas tout fabriquer en France,

00:30parce que LVMH ne fait pas tout fabriquer en France, contrairement à Hermès,

00:35et qui viennent dire, ah bah non, c'est la faute de l'Europe, c'est...

00:40Bon...

00:42Ouais, c'est la faute de l'Europe quand ça l'arrange.

00:44Bah évidemment.

00:45Quand l'Europe lui ouvre les portes d'autres pays avec les accords de libre-échange,

00:51là il est pour l'Europe.

00:52Et puis là, quand l'Europe traîne un peu à négocier favorablement

00:56pour sa production de l'industrie de luxe,

00:59alors là, monsieur tape du poing sur la table

01:01et étrie les bureaucrates de Bruxelles.

01:04Mais les bureaucrates de Bruxelles,

01:05ils ne les étrient pas quand ils prennent des réglementations favorables.

01:08Parce que ce monsieur, ce cher monsieur Bernard Arnault,

01:11vous savez quand même qu'en 20 ans, il a fait x6.

01:14Il était à 30 milliards,

01:16il est à 180 milliards d'euros de fortune personnelle.

01:18Alors, il est bien gentil, mais bon...

01:21180 milliards.

01:23180 milliards.

01:24Mais ça devient...

01:25Mais il n'est pas seul.

01:26Mais tout, ça devient décent.

01:29Ça devient décent.

01:30Et vous savez qu'il est d'accord avec Elon Musk.

01:32Mais je sais.

01:33C'est-à-dire qu'Elon Musk a proposé la création d'une zone de libre-échange

01:39entre les Etats-Unis et l'Europe.

01:41Oui.

01:41Et Bernard Arnault a dit tout de go,

01:44mais c'est génial, c'est formidable.

01:46Je suis d'accord avec Elon Musk.

01:47Il était...

01:48Rappelons-nous qu'il était,

01:51lors de l'intronisation de Donald Trump,

01:55il était présent.

01:56Il était présent pour défendre toujours ses intérêts.

02:00Donc, si on voit que c'est des hommes,

02:02ces hommes-là,

02:03qu'est-ce qu'ils défendent ?

02:04Ils défendent leur industrie,

02:05ils défendent leur portefeuille,

02:07ils défendent leurs intérêts.

02:08Je me mets à la place de tous les patrons de PME

02:11qui se battent au quotidien,

02:12avec des difficultés incommensurables.

02:18Quelle différence de discours !

02:20Mais attendez, vous vous rendez compte,

02:22le dirigeant de PME en France,

02:23il est matraqué,

02:25il subit toutes les normes,

02:26les réglementations, les impôts.

02:27Moi, j'ai été patron en France

02:29de plusieurs petites entreprises.

02:32Ils m'ont pas loupé, les mecs.

02:34Ils m'ont pas loupé, les mecs.

02:35Alors que lui, Bernard Arnault,

02:36c'est tapis rouge partout où il va.

02:38Il paye zéro euro d'impôt en France quasiment.

02:41Enfin, j'exagère un peu,

02:42mais avec toute l'optimisation fiscale impossible

02:44à imaginer, vous imaginez même pas.

02:46Et en plus, il est soutenu

02:47par les plus hautes instances de notre pays.

02:50C'est-à-dire qu'on a Pierre Moscovici,

02:52il y a deux jours,

02:53qui est patron de la Cour des comptes,

02:54et qui dit,

02:55ah non, non, la fraude fiscale,

02:56non, non, il n'y a rien à faire.

02:58Non, il n'y a pas grand-chose à gratter.

02:59C'est la fraude sociale.

03:00C'est la fraude sociale.

03:01Il faut taper sur les petits.

03:02Les petits, on va leur gratter tout ce qu'ils prennent.

03:04Mais les gros, c'est 100 milliards d'euros,

03:07la fraude fiscale en France,

03:08destinée à 100 milliards d'euros.

03:10Notre pays, il est en faillite.

03:11On est en train de faire crever les yeux

03:13dans les EHPAD, dans les hôpitaux.

03:15Nos écoles, elles partent en couilles.

03:17Et les mecs, ils sont en train de se beurrer la pilule

03:19avec leur histoire de centaines de milliards.

03:22Et nous, on doit dire quoi ?

03:23On doit continuer de trimmer comme des chiens ?

03:26Les petits entrepreneurs, les petits salariés ?

03:28Merci Xavier, merci.

03:30Coup de colère de Xavier ce matin.

03:32Frédéric est aussi en colère.

03:34Pour autre chose, Frédéric est arcachon.

03:36Bonjour Frédéric.

03:37Bonjour, bonjour Jacques.

03:38Merci de me prendre à l'antenne.

03:39Oui, j'en ai sur ces problèmes de grève.

03:43Ah, la SNCF.

03:45Bon, je pense que c'est franchement malvenu.

03:49Bon, premièrement, qui touche-t-on ?

03:51Des gens bien souvent modestes

03:52qui font l'économie un petit peu d'un biser et tout ça.

03:56Donc, voilà.

03:57Et puis, deuxièmement,

03:59bon, la SNCF, on sait très bien maintenant

04:00que c'est une société, je dirais,

04:03qui a le statut privé.

04:05Donc, depuis 2020, vous avez des embauches

04:08qui sont hors statut

04:09parce que le statut n'existe plus.

04:11Donc, on se retrouve confrontés

04:12à deux populations d'agents,

04:14des agents au statut,

04:15des agents qui n'y sont pas.

04:16Donc, cette pauvre CGT et Sud,

04:19ces syndicats, n'ont plus grand-chose,

04:21si vous voulez, à tirer

04:23pour animer un petit peu le bazar dans le pays.

04:27Donc, bon, c'est un combat d'arrière-garde.

04:30Je trouve ça navrant.

04:32Très navrant, parce qu'il y a toujours pareil.

04:35Et on va toucher toujours pareil.

04:36Des familles, des gens relativement modestes et tout ça.

04:39Voilà.

04:40Oui, oui, oui, oui.

04:41Ça fait mal au cœur, quoi.

04:43Non, mais je suis d'accord avec vous.

04:46Je suis d'accord avec vous.

04:47D'autant plus que la SNCF fonctionne bien.

04:49En ce moment, ce n'est pas le moment de...

04:51Et que la concurrence arrive.

04:53Trenitalia, Renfe, ils sont là.

04:56Ils sont là.

04:57Et ils vont multiplier les trains.

05:00Ah, ben, ça, c'est clair et net.

05:03Et la position, bon, de ce qui reste des syndicats,

05:07parce que, bon, ils sont...

05:08On les met, ils sont mis, ils sont perfusés, si on peut dire.

05:11Parce que, maintenant, bon, je trouve ça navrant.

05:15Voilà.

05:15Vous n'êtes pas le seul.

05:17Merci, Frédéric.

05:18C'est moi qui vous remercie, Jean-Jacques.

05:19Je vous en prie.

05:20Il est 7h59.

05:22Vous êtes sur l'antenne de Sud Radio.

05:23Bien sûr, vous réagissez à ce que vous venez d'entendre.

05:26Bernard Arnault, la SNCF.

05:28Allez-y.

05:307h59.

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