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L'édito de Mathieu Bock-Côté : «J.D. Vance, professeur de démocratie ?»
CNEWS
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15/02/2025
Dans son édito du 15/02/2025, Mathieu Bock-Côté revient sur J.D. Vance, vice-président américain.
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Ce qui est tout à fait fascinant, c'est qu'en l'espace de quelques semaines, on a deux grands discours venus du Nouveau Monde.
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Celui de Meleï qui l'a fait à Davos et maintenant celui de Julie Vance à Munich,
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qui reviennent en fait, ce sont des Européens d'Amérique en quelque sorte,
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qui reviennent en Europe pour rappeler à l'Europe l'exigence de fidélité à sa propre tradition, à son propre héritage, son propre patrimoine.
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Alors le contexte, c'est un discours dans le cadre d'une conférence de sécurité.
00:30
Normalement, on devrait parler les Russes, les Chinois, et ainsi de suite.
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Et là, Julie Vance se dit « D'accord, on va aller au-delà de ces adversaires qui sont bien réels,
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mais on va parler d'une question fondamentale.
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Se pourrait-il que le pire ennemi de la liberté en Europe, ce soit cette idéologie européiste,
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cette idéologie multiculturaliste, cette idéologie antidémocratique,
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cette idéologie qui est poussée vers la censure, qui s'érote et qui est incarnée dans une caste,
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qui se méfie des peuples européens, qui cherchent à les faire taire, qui cherchent à les neutraliser,
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qui cherchent à les démanteler politiquement.
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Se pourrait-il que le plus grand péril, sans qu'on ose l'avouer, soit intérieur? »
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Alors rappelez-vous, il y a quelques semaines ici, je disais que nous sommes passés probablement à l'échelle de l'histoire
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du conflit des deux Allemagnes au conflit des deux Occidents.
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Et je disais à certains égards que l'Europe occidentale a la tentation de devenir une grosse RDA.
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Eh bien, de ce point de vue, on peut dire que Gilli Vance est venu aujourd'hui dire,
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comme en d'autres temps Reagan avait dit à propos du mur de Berlin,
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« Tear down that wall », jeter ce mur par terre, il faut retrouver l'esprit de liberté en Europe.
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Et c'est ce qu'a dit Gilli Vance.
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Je précise qu'on peut être très critique envers la présidence Trump, envers la politique américaine,
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tout en reconnaissant la valeur de ce discours.
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Alors, que nous.
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Puis je dirais, ce qui est intéressant dans cette séquence-là, c'est que Vance en a profité pour établir
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dès maintenant son envergure potentiellement présidentielle et internationale.
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Donc on voit que le Trumpisme survivra à Trump et ses extravagances.
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Ça aussi, c'est une chose qu'on doit noter.
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Alors, il nous dit que c'est un péril intérieur pour la liberté en Europe.
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La caste européiste, qu'il n'est pas loin de comparer, et en fait il le fait avec l'URSS d'hier,
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ça nous laisse croire que l'Union européenne est une forme d'URSS.
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Il donne quelques exemples.
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Il parle de l'annulation récente des élections en Roumanie.
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On en a parlé ici.
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Il dit « Si, dans un pays, vous vous permettez d'annuler le résultat des élections parce que ça ne vous plaît pas,
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prétextant, je ne sais quelle tentative d'influence russe,
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vous croyez qu'une petite campagne russe sur TikTok est capable de dérégler tout un système politique,
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de conduire tout un peuple à se donner, je ne sais quelle dictateur,
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vous pensez ça, vous ne faites pas confiance à la démocratie, vous ne faites pas confiance à vos peuples.
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Il s'inquiète aussi parce qu'il fait référence à la déclaration de Thierry Breton.
02:49
Thierry Breton qui a dit « Ce qu'on a fait en Roumanie, on va le faire en Allemagne. »
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Puis ensuite, Thierry Breton nous a dit qu'il ne parlait pas de l'annulation des élections.
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Je veux bien le croire, mais je n'ai jamais compris alors ce qu'il voulait dire.
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Donc là, la prochaine étape, c'est les élections dans quelques jours en Allemagne.
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Si l'AFD avait un score plus important qu'on ne le croit,
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l'AFD qui a légitimé, par ailleurs, Gilli Vance après Mosque,
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c'est-à-dire qu'il dit manifestement qu'il ne considère pas que c'est un parti qui doit être à l'extérieur du périmètre démocratique.
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Mais si l'AFD l'emporte, est-ce qu'il va falloir annuler cette élection-là?
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C'est intéressant. D'ailleurs, il s'oppose au « firewall », autrement dit, traduisons, au cordon sanitaire en démocratie.
03:25
Il dit qu'il n'y a pas des partis qui sont à l'extérieur du jeu démocratique.
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Et si vous n'êtes pas capable d'entendre vos peuples, votre fonction, ce n'est pas de les rééduquer,
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votre fonction, c'est de les comprendre, de chercher à comprendre ce qu'ils vous disent
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en votant pour des partis sur lesquels vous jetez l'anathème.
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Il s'est aussi opposé au « rigueur », à la logique de censure qui se diffuse en Europe aujourd'hui,
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en Europe occidentale, qui est assez triste, en fait.
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On en parle souvent ici, encore une fois, sur la liberté d'expression,
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donc les discours haineux, les fameux discours haineux.
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Au nom de la lutte contre les discours haineux, on ne cesse de restreindre le périmètre de la liberté d'expression.
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Au nom de la lutte contre la désinformation ou la mésinformation, en Europe aussi on voit ça aujourd'hui,
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eh bien, on constate qu'il y a une volonté de faire taire les discours qui remettent en question le narratif dominant.
04:13
Et Vance dit que ça, c'est scandaleux, ce n'est pas fidèle à la véritable tradition européenne.
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Il s'oppose à la régulation fanatique des réseaux sociaux et au bannissement, je l'ai dit, des partis dits populistes.
04:23
Et là, il nous cite Jean-Paul II qui dit « n'ayez pas peur ».
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Et ça, il dit ça aux élites européennes, n'ayez pas peur de vos peuples, cessez d'avoir peur de vos peuples.
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Et vos peuples, d'ailleurs, crient, il y a un cri de détresse qu'on entend aujourd'hui.
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Ce qui est très drôle, c'est la réaction des élites européistes.
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Alors, j'avais l'impression d'être devant plusieurs, mais j'avais l'impression d'être devant une caste d'apparatchiks soviétiques en 88
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ou encore en Allemagne de l'Est qui disent « mais le socialisme a un très grand avenir,
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mais comment osiez-vous douter des vérités révélées du marxiste-léninisme ? »
04:56
Mais là, c'était la version « c'est au nom de la démocratie que nous nous opposons à ce qu'on puisse nous tenir au tel discours.
05:02
La démocratie exige de lutter contre le discours de M. Vence ».
05:05
Est-ce qu'on se rend compte à quel point on est dans une forme d'inversion généralisée du sens des mots ?
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Vence plaide pour le pluralisme politique.
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Le pluralisme démocratique dit que ce n'est pas parce que vous n'aimez pas un discours que vous devez le censurer.
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Et on dit que c'est inacceptable.
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C'est merveilleux quand même.
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Il y avait dans le public, on l'a vu au début des applaudissements polis, ensuite très peu d'applaudissements.
05:26
Ils avaient tous enfin une face d'enterrement.
05:28
Au Québec, on appelle ça une face de carême.
05:30
Ils avaient tous une face de carême.
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Ils étaient effondrés de douleur en entendant un discours qu'ils ne pouvaient pas tolérer.
05:36
Et qu'est-ce qu'on voit ?
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Et c'est la tendance qu'on va voir dans les années à venir, je crois, à moins de voir si ça va basculer.
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L'élite européiste se replie sur certains dogmes.
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L'écologisme radical, le socialisme, le fiscalisme, le mondialisme, le droit de l'homisme.
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Une caste s'enferme en elle-même.
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Elle a tellement peur de perdre ses privilèges.
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Elle n'est tellement pas capable de remettre en question le système idéologique dans lequel elle a été élevée,
06:02
dans lequel elle a été socialisée, qu'elle se dit que tout ce qui est extérieur à cela est inacceptable.
06:07
Tout ce qui est extérieur à cela, c'est de la désinformation.
06:10
Et voilà pourquoi elle a maudit JD Vance.
06:13
JD Vance s'est aussi prononcé, Mathieu, sur la question de l'immigration.
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Ses propos à ce sujet ont aussi fait grand bruit.
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Oui, parce que JD Vance a dit que globalement, un continent qui change de population
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en l'espace d'une, deux ou trois générations, est-ce que c'est encore le même continent, globalement?
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Et là, c'est important.
06:30
Est-ce que les peuples n'ont jamais été consultés devant cette immigration massive?
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Les peuples européens n'ont jamais été consultés.
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C'est fondamental, ça.
06:39
Le dire directement à ces élites qui sont sur le mode de la fierté démocratique,
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qui veulent revendiquer nos démocraties, nos valeurs démocratiques.
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Il dit, vous ne les avez jamais consultées.
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Vous changez fondamentalement la composition de la civilisation européenne
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et vous ne pensez même pas que les peuples méritent d'être consultés.
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Il va plus loin en plus. Il dit, ce n'est pas simplement une histoire naturelle d'immigration.
07:00
Il dit, il y a eu des décisions politiques qui ont rendu possible ça.
07:03
Je ne sais quel plan ou complot.
07:05
Mais il dit, il y a des décisions politiques qui ont rendu possible ça.
07:07
Puis là, je pousse plus loin de mon côté.
07:09
Je dis, effectivement, il y a la technocratie mondialiste, européiste
07:12
à l'affiction du vivre ensemble qui ne tenait pas compte de la diversité réelle des cultures
07:17
et que certaines cultures, lorsqu'elles sont mises ensemble, s'entrechoquent.
07:20
On pensait qu'il y avait une humanité strictement technocratique et juridique.
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L'oligarchie néolibérale qui, elle, s'est dit, on va faire venir des populations
07:28
comme ça, ça va permettre de faire baisser le coût du travail, une pression sur le travail.
07:33
Résultat des courses, on se retrouve avec des sociétés qui sont de plus en plus désarticulées.
07:37
La gauche radicale qui est dans une logique d'expiation aussi.
07:40
Parce qu'on a colonisé le monde, on doit accepter que le monde nous colonise.
07:43
La contre-colonisation rédemptrice et expiatrice.
07:46
Alors, qu'est-ce que nous dit Vance, en fait?
07:48
Que le processus politique en Europe s'est dissocié du concept de souveraineté populaire.
07:53
Le processus politique s'est autonomisé du peuple et le peuple s'est retrouvé dans l'opposition.
07:58
Et depuis 40 ans, on pourrait dire que le système politique s'est construit
08:02
sur la volonté de mater l'insurrection des peuples.
08:05
Donc, je l'ai dit, diabolisation des populistes et des identitaires,
08:08
loi pour criminaliser, le simple constat de l'échec de leur modèle.
08:13
Plus leur modèle échoue, plus ils veulent nous interdire de le dire.
08:16
Sauf qu'on nomme l'état de droit qui sert dans les faits à étouffer la démocratie, à perdre toute substance.
08:20
Et aujourd'hui, la volonté de mater les réseaux sociaux et de les écraser.
08:23
Pourquoi? Parce que c'est sur les réseaux sociaux que s'est exprimée la révolte du peuple.
08:27
Parce qu'il a trouvé là un espace pour s'exprimer à l'extérieur du système médiatique régulé
08:32
où on se permet de temps en temps de fermer les chaînes télé parce qu'on craint qu'ils ne se disent pas des bonnes choses.
08:37
Alors, il a parlé de beaucoup de pays en Europe, mais il n'a pas parlé de la France.
08:40
En quoi cela devrait-il interpeller particulièrement la France?
08:43
Vous avez noté, on parle un peu en ce moment de la question du référendum.
08:46
Et qu'est-ce qu'on nous dit en France?
08:48
Que bien des référendums sont possibles sur la couleur des bicyclettes probablement,
08:52
sur la fin de vie, sur les saveurs de crème glacée, mais pas sur l'immigration.
08:58
La question fondamentale, la plus fondamentale qui soit,
09:01
on nous explique que ce n'est pas possible de consulter le peuple sur cette question-là.
09:04
Donc, on consultera le peuple de manière artificielle, à la manière d'un grand sondage,
09:08
mais on ne consultera pas le peuple sur la question fondamentale
09:11
qui l'habite la question existentielle s'il en est une.
09:14
C'est assez intéressant quand même.
09:16
On pourrait se dire que l'esprit démocratique, c'est consulter le peuple sur des questions qui semblent importantes.
09:20
On a parlé du Conseil constitutionnel cette semaine.
09:22
La volonté de verrouiller l'usage du référendum pour le détacher complètement de ces questions,
09:27
c'est quand même l'héritage des dernières années, l'héritage des années fabuleuses.
09:31
En France, ou plus largement en Europe, la multiplication des délits d'opinion.
09:34
On dit que ce n'est pas une opinion, c'est un délit.
09:36
Mais ça, tout rentre dans le délit aujourd'hui.
09:38
C'est fascinant.
09:39
Officiellement, c'est pour lutter contre les propos haineux, les vrais.
09:42
Dans les faits, parce qu'on fait un constat statistique sur l'échec du vivre ensemble,
09:46
on peut se retrouver devant les tribunaux.
09:48
La logique du Front républicain en politique,
09:50
on va faire la fédération de tous les ratés du système
09:52
qui vont se rassembler ensemble pour bloquer le peuple
09:55
qui s'oppose justement à la société qui s'effondre sous nos yeux.
09:59
Alors, je dirais qu'il y a eu un moment identitaire en Europe depuis longtemps.
10:02
Il est encore là.
10:03
Il y a eu un moment « libertarien », j'entends par là,
10:06
une volonté de secouer les structures bureaucratiques, de secouer la censure.
10:09
Et j'y reviens, ce sera ma dernière phrase.
10:12
L'Amérique vient rappeler de ce point de vue...
10:15
Moi, j'étais de ceux qui étaient assez désespérés des États-Unis ces dernières années.
10:18
Mais là, qu'est-ce que je vois ?
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Une Amérique vient rappeler à l'Europe sa tradition de liberté.
10:23
Et je dirais aussi son ancrage dans la civilisation chrétienne,
10:26
sa tradition de liberté.
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Tout comme l'Europe de l'Est a rappelé ces dernières années à l'Europe occidentale
10:31
qu'elle n'était pas que structure et processus,
10:33
qu'elle était aussi une identité,
10:34
comme quoi l'Europe occidentale pourrait peut-être regarder
10:37
le monde qu'elle a créé il y a quelques siècles,
10:39
peut-être pourrait-il l'inspirer.
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