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SMART IMPACT - Les épiceries solidaires sous tension ?
B SMART
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11/02/2025
Les épiceries solidaires sont fragilisées, c’est le constat principal de l’Observatoire des épiceries solidaires du réseau Andès. L’organisme tire la sonnette d’alarme face aux baisses de dons et de subventions et à la hausse de la précarité.
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00:00
Générique
00:06
Les épiceries solidaires au programme de notre débat avec Yann Ogé, bonjour.
00:11
Bonjour.
00:12
Bienvenue, vous êtes le directeur général d'Andès, Thierry Barrou, bonjour.
00:16
Enchanté.
00:16
Trésorier de Solidaria épicerie solidaire qui est membre de ce réseau.
00:20
Vous nous le présentez en quelques mots, Andès, réseau d'épicerie solidaire.
00:25
Bien sûr, donc en quelques mots, Andès, c'est un réseau d'épicerie solidaire.
00:29
Vous l'avez dit, qu'il fédère 625 structures de ce type qu'on va vous présenter,
00:35
présentes dans toute la France, dans toutes les régions, en Outre-mer,
00:40
et qui développent donc un concept tout à fait spécifique d'aide alimentaire participative.
00:46
Donc ce sont des épiceries qui sont dédiées à des personnes en situation de précarité,
00:51
mais qui se présentent comme des commerces ordinaires avec des rayons garnis,
00:57
un grand choix de produits, et les personnes, orientées par des travailleurs sociaux qui accèdent à l'épicerie,
01:03
viennent y faire leurs courses, choisissent leurs produits,
01:06
et payent en général entre 10 et 30% de la valeur.
01:11
Mais il y a quand même l'acte de payer.
01:13
Exactement.
01:14
Ça fait partie du concept, l'idée de préserver la dignité des clients bénéficiaires de l'épicerie,
01:22
de respecter leur goût, leur choix.
01:24
Donc ils choisissent les produits dans une offre de qualité,
01:27
et effectivement ils payent un petit peu en sortie,
01:31
comme dans un commerce ordinaire,
01:33
tout ça dans le but de sortir,
01:35
ou en tout cas de ne pas se retrouver dans des situations un peu stigmatisantes
01:40
pour les bénéficiaires qui viennent dans ce type de dispositif.
01:44
Thierry Barron, double question.
01:46
Où se trouve votre épicerie, Solidaria,
01:48
et pourquoi cette dimension de finalement payer, même peu, elle vous semble importante ?
01:53
Où se trouve l'épicerie ? Dans le 13ème arrondissement de Paris,
01:56
aux alentours de la place de Rungis, pour ceux qui connaissent.
01:59
Pourquoi cette dimension ?
02:01
Je crois que je vais rebondir sur ce qu'a dit Yann.
02:04
Ce qui est fondamental, c'est cette notion de dignité humaine.
02:08
Il y a un point que Yann n'a pas évoqué,
02:10
c'est que dans le dispositif des épiceries sociales et solidaires,
02:14
les personnes sont là pour un laps de temps.
02:17
Elles ne sont pas là ad vitam aeternam.
02:20
Par exemple, si je prends l'exemple de notre structure,
02:23
les personnes viennent pour 6 mois, renouvelables une fois.
02:26
Qu'est-ce que ça veut dire ?
02:28
Ça veut dire que les personnes viennent avec un projet.
02:31
Un projet, ça peut être effacer une dette,
02:33
ça peut être passer à un cap où vous avez eu une maladie,
02:36
où vous avez perdu votre emploi,
02:38
où vous êtes dans une situation un peu compliquée.
02:40
À ce moment-là, les personnes ont besoin de reprendre des forces,
02:45
pas que simplement des forces en s'alimentant correctement,
02:50
parce que bien évidemment, on met un point d'honneur
02:53
à ce que l'alimentation qu'ils fournissent soit une alimentation de qualité.
02:57
Mais c'est aussi, et par le fait de les responsabiliser sur l'acte d'achat,
03:04
de leur donner le choix de ne pas être là en leur imposant ce qu'ils ont à prendre.
03:09
Finalement, on organise ce SAS et c'est fondamental.
03:14
Le modèle des épiceries solidaires, ce n'est pas un modèle de grande précarité.
03:18
Oui, on a bien compris.
03:19
L'Observatoire 2025 des épiceries solidaires,
03:22
il y a un objet que vous avez lancé.
03:24
Pourquoi et peut-être quelles leçons principales vous en retirez ?
03:27
Alors, pourquoi ?
03:29
Parce que les épiceries sont des structures extrêmement diverses
03:32
dans leur mode de fonctionnement,
03:34
qui se retrouvent sur un certain nombre de grands principes communs.
03:37
Mais donc, on avait besoin de mieux qualifier,
03:40
de mieux identifier toutes ces pratiques,
03:42
premièrement, qui peuvent être très différentes,
03:44
qui dépendent de plein de paramètres.
03:46
Et puis, d'autre part, on est sur une matière vivante.
03:49
On est sur le secteur associatif,
03:52
un petit peu éprouvé par certains facteurs qui le fragilisent.
03:55
Et donc, on voulait prendre un petit peu la température
03:58
de nos épiceries sur le terrain.
04:01
Et donc, quelles leçons principales vous en retirez de cet observatoire ?
04:05
Alors, on est conforté dans les grands éléments
04:08
de compréhension du fonctionnement de ces épiceries
04:11
et de leur situation.
04:13
Pour aller vite, on en a un quart qui annonce quand même
04:16
être très fragilisé par tous les facteurs que vous imaginez
04:19
et que je peux résumer très brièvement.
04:22
On a des baisses de dons de produits,
04:25
puisqu'une bonne partie de l'approvisionnement vient de dons.
04:28
Donc ça, on est sur une tendance à la baisse.
04:31
On a des subventions, soit qui stagnent,
04:34
soit qui baissent un petit peu,
04:36
dans le cas de certaines collectivités
04:39
et qui fragilisent fortement les épiceries.
04:42
Et puis, dans les grands enseignements, il y a bien sûr
04:45
une confirmation des grandes catégories de populations
04:49
qui sont amenées à fréquenter ce type d'établissements.
04:52
Donc ça veut dire que ce modèle est un peu sous tension, si je comprends bien.
04:55
C'est un modèle qui est, comme tout le secteur associatif,
04:58
sous tension, comme tout le secteur de l'aide alimentaire d'ailleurs.
05:01
Il n'y a pas que les épiceries, du fait de ces facteurs.
05:04
Certains ont parlé d'effets cocktails ou d'effets ciseaux
05:07
liés au fait qu'on a de plus en plus de bénéficiaires,
05:10
donc plus de 50% depuis 2019.
05:13
Donc des bénéficiaires plus nombreux,
05:16
des dons de produits qui baissent,
05:19
des achats plus coûteux pour compenser les produits que l'on n'a pas en dons
05:22
et qui coûtent bien plus cher que par le passé,
05:25
et puis des subventions qui stagnent ou qui sont fragiles.
05:28
Donc oui, c'est un modèle qui est fragilisé,
05:31
qui s'en sort pas trop mal,
05:34
mais qui est fragilisé.
05:37
On a compris la leçon principale de cet observatoire
05:40
avec ce chiffre 1 Français sur 6 qui ne mange pas à sa faim.
05:43
Je veux bien votre retour d'expérience, Thierry Baron,
05:46
sur cette demande plus forte.
05:49
Qui vient chez vous ? C'est plutôt des familles ?
05:52
C'est plutôt des étudiants ou des jeunes
05:55
en situation de précarité ?
05:59
On a une proportion de familles monoparentales
06:02
qui est certainement en surreprésentation
06:05
par rapport à la population.
06:08
Donc beaucoup de femmes seules ?
06:11
Beaucoup de femmes seules avec enfants.
06:14
On a une surreprésentation des travailleurs,
06:17
travailleurs en CDI.
06:20
On a vraiment une surreprésentation par rapport au reste de la population.
06:23
C'est logique.
06:26
Les étudiants, ça nous tracasse parce qu'on se dit
06:29
que les personnes qui subissent un accident de vie,
06:32
on ne les prend pas peut-être assez tôt
06:35
pour leur donner toutes les chances de remonter.
06:38
Les étudiants, je ne vous fais pas un dessin,
06:41
sur Paris, il y a eu quand même beaucoup de communications,
06:44
sur Paris et sur la France,
06:47
et on accueille aujourd'hui, je vais vous donner des chiffres,
06:50
on accueille à peu près 130 familles chaque semaine.
06:54
Sur ces 130 familles,
06:57
donc ça fait en gros un 4 à 500 personnes
07:00
qu'il faut nourrir toutes les semaines.
07:03
Et on a une proportion d'étudiants qui est aujourd'hui à peu près d'un quart
07:06
et qui est en croissance.
07:09
Ça veut dire, Yann Ogier, qu'il y a des épiceries étudiantes
07:12
même spécifiques qui se sont créées
07:15
ou qui sont plus nombreuses qu'avant ?
07:18
Absolument. Il y en a plus d'une cinquantaine dans le réseau.
07:21
Un nombre a été multiplié par près de trois en quelques années.
07:24
Donc il y a des modèles spécifiques qui se mettent en place
07:27
pour répondre à des besoins particuliers.
07:30
Et effectivement, ces épiceries étudiantes en font partie.
07:33
Elles peuvent être sur les campus ou en dehors,
07:36
tenues par des étudiants pour les étudiants ou pas.
07:39
Il y a d'autres approches possibles.
07:42
Mais oui, c'est un modèle qui est en plein boom
07:45
parce que les besoins sont hélas très importants.
07:48
C'est le mot inflation.
07:51
Je veux bien avoir votre ressenti.
07:54
Aujourd'hui, les chiffres macroéconomiques nous disent
07:57
qu'on est en train de gagner la bataille.
08:00
Comment vous le ressentez à la dimension d'une épicerie solidaire ?
08:03
A la fois pour vous fournir en produits
08:06
et dans ce que vous disent les femmes et les hommes qui viennent chez vous.
08:09
Sur les deux aspects, le constat est le même.
08:12
Effectivement, on est sortis du pic inflationniste
08:15
mais bien sûr, on reste à un niveau de prix extrêmement élevé
08:18
qui met une bonne partie de la population en grande difficulté.
08:21
Donc ça, on le ressent dans la fréquentation des épiceries.
08:24
Et par ailleurs, vous l'avez dit,
08:27
ça a un impact sur la capacité à nous approvisionner
08:30
puisqu'en gros, on paye 20% plus cher qu'il y a quelques années
08:33
sur tous les produits.
08:36
Et il y a de moins en moins de dons.
08:39
Vous êtes obligé de plus en plus d'acheter si j'ai bien compris.
08:42
Exactement, c'est l'équation.
08:45
C'est la grande équation qui nous occupe toute l'année.
08:48
Je pense que Thierry pourra donner un témoignage à l'échelle de son épicerie.
08:51
C'est le sujet clé pour les épiceries
08:54
et pour tout le secteur de l'aide alimentaire.
08:57
Il y a moins de dons, effectivement.
09:00
Vous achetez de plus en plus de produits alimentaires pour pouvoir faire tourner l'épicerie.
09:03
Je vais vous donner des chiffres, je crois que c'est plus simple.
09:06
Il y a trois ans,
09:09
il y a trois types d'approvisionnement.
09:12
Il y a ce qu'on appelle les dons, proprement dit.
09:15
Tout le monde a vu les collectes dans les supermarchés.
09:18
Tout le monde ne sait peut-être pas, mais il y avait aussi des produits
09:21
qui étaient un peu en fin de vie, qui étaient ramassés dans les supermarchés.
09:24
Donc des produits qui sont tout à fait consommables,
09:27
mais en fin de vie.
09:30
Ensuite, vous avez une partie de produits qu'on pouvait récupérer
09:33
avec des coûts logistiques.
09:36
En gros, des plateformes de dons
09:39
ou des structures telles que la branque alimentaire
09:42
où vous achetez des produits, mais vous ne payez que la partie logistique.
09:45
Et puis la partie achat.
09:48
Quand vous ne trouvez pas les produits, il faut acheter.
09:51
Alors, il faut acheter comme un supermarché va acheter.
09:54
Grâce à Andes, on a accès à des plateformes de supermarchés
09:57
où on peut acheter au même tarif que les commerces vendent.
10:00
Simplement, vous vous rappelez que nous, on vend à peu près
10:03
à 20%.
10:06
De toute façon, on est cuit là-dessus.
10:09
Et cette partie-là ?
10:12
Cette partie-là, elle représentait 20 à 30%
10:15
des apports il y a 3 ans.
10:18
Aujourd'hui, c'est 45% pour nous, dans notre épicerie.
10:21
Donc, ça veut dire que votre modèle économique,
10:24
ce n'est pas le bon terme, mais que le budget
10:27
est sous tension.
10:30
Le budget est sous tension.
10:33
Et en plus, on est sur un paradoxe.
10:36
C'est que le budget est sous tension.
10:39
La population est en elle-même sous tension.
10:42
On n'a pas forcément revu nos prix à la hausse.
10:45
Et les prix qu'on avait, nous, il y a 2 ans, on ne les a pas bougés.
10:48
Et je crois que dans le réseau des épiceries solidaires,
10:51
c'est le cas de beaucoup d'épiceries de ce type-là.
10:54
Et les gens ont moins de moyens aussi pour acheter.
10:57
C'est ce qui est compliqué.
11:00
Et il nous reste une minute, ça passe trop vite,
11:03
mais ça veut dire, Yannogé, qu'on peut lancer un appel
11:06
à des entreprises, à des commerçants localement
11:09
pour finalement aider les épiceries solidaires ?
11:12
Exactement. Pour aider les épiceries, il y a plusieurs leviers possibles.
11:15
Il y a effectivement la recherche, bien sûr, de dons de produits.
11:18
On en a parlé.
11:21
Mais bien évidemment, la recherche de dons en numéraire,
11:24
que ce soit par les entreprises, sous la forme de mécénats
11:27
ou de dons financiers par les particuliers.
11:30
Et puis j'en profite pour dire aussi qu'on est en permanence
11:33
en recherche de bénévoles.
11:36
C'est très important pour faire fonctionner nos structures.
11:39
Voilà, ça fait partie des quelques axes sur lesquels
11:42
on peut envoyer un message aux spectateurs, nous aider.
11:45
Merci beaucoup à tous les deux et à bientôt sur BeSmart for Change.
11:48
On passe à notre rubrique Start-up tout de suite.
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