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  • 27/01/2025

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00:00Bonjour à tous et bienvenue pour une nouvelle semaine sur Europe 1 jusqu'à 9h30 avec l'heure des pros sur CNEWS jusqu'à 10h30 aujourd'hui.
00:09Je voulais vous parler ce matin de Florent Ménégaud, président de Michelin, que vous ne connaissez peut-être pas,
00:16qui a pris la parole mercredi au Sénat dans le cadre d'une audition publique par la Commission des affaires économiques
00:24à l'ordre du jour, la crise de la filière automobile.
00:27Cette audition a duré deux heures, je l'ai écoutée hier dimanche avec retard, personne n'en avait trop parlé la semaine passée et c'est dommage.
00:38Tout le monde devrait écouter le constat que dresse ce grand patron de la situation en France.
00:44Pourquoi notre industrie est en danger ? Florent Ménégaud parle avec précision, pédagogie, sans idéologie.
00:51Il dit entre autres choses que les décisions politiques sont prises sans jamais une seule étude d'un pacte.
00:59Il dit aussi qu'inventer une loi pour encore davantage réglementer un secteur parce qu'un acteur a fait n'importe quoi est contre-productif.
01:08Il faut sanctionner les mauvais joueurs mais laisser les autres tranquilles.
01:14Écouter Florent Ménégaud pendant deux heures, c'est écouter un grand professionnel, un patron d'excellence qui sait de quoi il en retourne,
01:21pas un énième ministre qui enfantera une loi pour faire plaisir à je ne sais qui.
01:27Et monsieur Ménégaud garde confiance, il dit qu'il existe des solutions.
01:32Son message est résolument optimiste malgré tout.
01:36Il faut d'ailleurs rappeler combien Michelin est exemplaire dans son accompagnement social des salariés, c'est dans l'ADN de cette entreprise.
01:44Je n'ai aucune action avec Michelin, croyez-moi, mais j'étais à la fois subjugué par la qualité de ce discours et en même temps un peu en colère.
01:54Ce sont des chefs d'entreprise comme Florent Ménégaud qu'il faudrait écouter davantage,
01:59plus que le pia-pia de militants fanatisés qui ne connaissent rien à rien et qui existent tant dans les médias.
02:08Mon héros du dimanche s'appelle donc Florent Ménégaud et son audition publique est à écouter sur le site du Sénat.
02:15Vous pouvez l'écouter pendant deux heures.
02:18Si vous le souhaitez, mais c'est passionnant, je rêverais qu'on l'écoute pendant deux heures comme ça, c'est très intéressant.
02:24C'est un allure.
02:25Neuf heures, neuf heures et demie, l'heure des pros sur CNews et Europe 1.
02:36Bonjour Pascal, bonjour à tous.
02:37Nous commémorons aujourd'hui le 80e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz.
02:43Dans ce camp de la mort, un million cent mille juifs ont été tués dans les conditions abominables que vous connaissez.
02:49Des commémorations seront organisées cet après-midi en Pologne, en présence notamment d'Emmanuel Macron,
02:55le président de la République sera d'abord au mémorial de la Shoah à Paris pour une cérémonie d'ici quelques minutes.
03:01Les négociations entre Israël et le Hamas sont débloquées.
03:05Benjamin Netanyahou l'a fait savoir via un communiqué cette nuit.
03:09Ces négociations ont permis d'obtenir la libération de six otages israéliens cette semaine, trois jeudis puis trois samedis.
03:16Israël a également reçu une liste avec la situation de tous les otages libérables.
03:21En échange, les déplacés de Gaza ont eu l'autorisation de retourner dans le nord de l'enclave palestinienne.
03:26Et puis Bruno Retailleau poursuit sa lutte contre le narcotrafic.
03:30Le ministre de l'Intérieur annonce ce matin avoir mené 16 opérations en Loire-Atlantique la semaine dernière.
03:37Elles ont permis l'interpellation de 53 personnes.
03:4012 ont été placées en CRA, centre de rétention administratif.
03:43Ces opérations interviennent alors qu'une proposition de loi transpartisane contre le narcotrafic arrive demain au Sénat.
03:50Voilà pour l'essentiel de l'information, c'est à vous Pascal.
03:52Merci Chana, on est avec Elisabeth Lévy, Marie-Victoire Diodonie qui est avec nous,
03:58Georges Fenech, Nathan Devers, Vincent Hervouet, Thomas Bonnet.
04:02Je vous promets on écoutera tout à l'heure M. Ménégault, c'est vraiment très intéressant, cinq, six passages.
04:07Mais je voulais qu'on commence cette émission avec le témoignage très fort, hier soir émouvant, poignant, déchirant,
04:13de Charles Biettry, qui a 80 ans, atteint, vous le savez, de la maladie de Charcot,
04:18qui était hier soir sur l'antenne de TF1, qui a témoigné, notamment sur l'aide à mourir.
04:25Je vous propose de l'écouter, et puis après nous pourrons écouter également,
04:30parce que la semaine dernière c'est un sujet qui est au cœur de l'actualité.
04:32Claire Fourcade était présente sur ses plateaux, sur notre plateau notamment,
04:37et nous pourrons écouter l'un et l'autre. Charles Biettry, hier soir.
04:42C'est déjà dur de mourir, mais alors, mal mourir, c'est double peine.
04:46Souffrir au fond d'un lit d'hôpital, étouffé, ne plus avoir le moindre échange avec ceux qu'on aime,
04:53et qui ont mal de vous voir espérer la mort, tout en sachant qu'il n'y a pas d'issue, c'est dur.
04:58J'attends un sursaut de nos gouvernants, qu'ils votent cette loi à l'unanimité,
05:03et que je puisse attendre la mort tranquillement, sans être un boulet pour les miens.
05:07Vous aimeriez éviter ce voyage de la Bretagne vers la Suisse pour une mort assistée,
05:11entourée de votre femme et de vos deux enfants qui reviendront seuls.
05:14Vous aimeriez vous épargner ça ?
05:17Évidemment, aller se suicider en Suisse n'est pas le rêve de ma fin de vie.
05:21Le voyage en voiture avec ma femme et mes deux enfants,
05:25les visites de médecins inconnus, avaler moi-même l'ultime cachet,
05:29et savoir qu'ils vont rentrer en France tous les trois avec l'urne funéraire dans le coffre,
05:35plus j'y pense, moins j'ai envie.
05:37Les soins palliatifs, s'il y a une loi, feront peut-être l'affaire.
05:42Ces soins palliatifs qui sont au cœur, évidemment, de la discussion de la fin de vie en ce moment,
05:46et on avait cité l'Institut Jeanne Garnier, dans le 15e arrondissement, qui est tout à fait exceptionnel,
05:51et on a été confronté à cela dans cette maison, Canal+,
05:55avec la jeune femme dont je vous ai souvent parlé, qui réalisait cette émission, Audrey Misiraca.
06:01Écoutez ce que dit Claire Fourcade, qui, elle, est au contact, depuis de si nombreuses années,
06:06de ces personnes en fin de vie.
06:10Ces enjeux me paraissent très importants, et pour que chacun puisse bien comprendre,
06:13parce qu'on a tous cette crainte de la façon dont notre fin de vie pourrait se passer, ou celle de nos proches.
06:17J'ai rencontré, au travers des débats, au travers des commissions, des conventions citoyennes, des auditions,
06:22beaucoup de Français qui ont cette crainte des conditions dans lesquelles la fin de vie peut se produire.
06:28Et il me semblait important de dire d'abord qu'on a les moyens que la fin de vie se passe dignement,
06:33et qu'on peut vivre dignement jusqu'à la mort en France,
06:35et puis aussi de nommer ce dont il est question dans les débats.
06:38L'euthanasie, c'est la mort donnée par un tiers, qui, dans tous les pays qui l'ont légalisé, est un soignant,
06:42et puis le suicide assisté, où la société donne à une personne les moyens de mettre fin à ses jours.
06:47Et je crois que c'est important d'utiliser les mots.
06:49D'ailleurs, tous les pays qui ont légalisé utilisent ces mots-là.
06:52La confrontation à la question de la souffrance et de la mort au quotidien, c'est difficile pour les soignants.
06:57C'est un choix particulier de...
06:59Parce que ce qui est difficile, ce n'est pas la mort une fois, c'est la répétition de la mort.
07:01On a des très jeunes soignants dans le service.
07:03Je suis toujours très impressionnée de leur capacité à être là, à être présent.
07:07Et on peut faire ce chemin, et puis on accompagne les patients aux portes de la mort.
07:11On revient et on refait ce chemin avec d'autres.
07:13Et pour qu'on puisse revenir et repartir avec d'autres,
07:16il y a un moment où on doit laisser le patient.
07:18On ne peut pas mourir avec chaque patient qui meurt.
07:20Et je crois que c'est vraiment important de se dire que notre métier, c'est le soin.
07:25Prendre soin, soulager, accompagner, et c'est possible.
07:27Je veux vraiment le répéter, c'est possible.
07:30C'est ce message évidemment qui est extrêmement important.
07:32Charles Biettrier, interrogé par Audrey Crespo-Marat sur TF1,
07:36dans l'émission CETA 8, et je vous propose de l'écouter une deuxième fois.
07:41Ce voyage vers la Suisse, vous l'avez programmé ?
07:44Si en France les conditions ne sont pas réunies pour une mort douce et à peu près calme,
07:51j'irai en Suisse.
07:52Je suis inscrit, tous les papiers sont signés, le cercle de famille est d'accord.
07:57Ce qui ne m'empêche pas d'avoir en tête une statistique pas anodine,
08:0190% des inscrits ne font pas le voyage en Suisse.
08:07Et ce sera votre cas.
08:10Quel est votre plus grand souhait pour vous et vos proches ?
08:14Que la phrase de ma femme, on rira jusqu'au bout, se vérifie.
08:17À la fin de votre livre, vous imaginez les derniers instants de votre vie,
08:21avec votre femme, votre fils et votre fille.
08:24Vous espérez, dites-vous, avoir la force de leur murmurer une dernière fois,
08:28je vous aime.
08:29C'est un moment qui peut être difficile, mais qui peut être très beau.
08:33S'il me reste un peu de lucidité, j'espère qu'on se tiendra les mains,
08:37que je les regarderai avec l'esquisse d'un sourire,
08:40et que j'aurai la force de leur dire, je vous aime, et ce sera fini.
08:45Nous savons tous que la fin est inéluctable,
08:47et que le chagrin envahira ceux qui restent.
08:51C'était, évidemment, hier soir, un témoignage bouleversant,
08:54mais ce qui est extraordinaire, c'est qu'il y a aussi une volonté,
08:56Charles Bietri, de témoigner.
08:58Le journaliste qu'il est, de témoigner,
09:00quand il parle de ce moment qui pourrait être très beau,
09:03c'est presque un témoignage de témoin de ce qu'il vit.
09:08Je trouve que ça incite un peu, par rapport à ce sujet,
09:13à essayer d'être un peu humble et de ne pas être péremptoire,
09:16parce que je crois quand même que ce n'est pas un sujet
09:17sur lequel on peut asséner ses certitudes aux autres.
09:20Et moi, ce qui me frappe un peu, depuis quelques années,
09:23c'est que cette idée, ces mots de suicide assisté,
09:26d'euthanasie, d'aide à mourir,
09:29sont devenus un peu une cause militante,
09:31sont devenus un peu un élément de la panoplie progressiste.
09:34Ce serait moderne, ce serait digne de mourir comme ça,
09:37et pas digne de mourir sans intervention.
09:41Et Olivier Dartigold disait une chose qui m'a frappé,
09:44il y a deux jours, sur ce sujet,
09:45quand on a écouté Claire Fourcade,
09:47il disait que lui avait changé d'avis sur le sujet
09:50quand il avait compris qu'en réalité,
09:52dès qu'il y avait des soins palliatifs,
09:55pour beaucoup, la demande d'être accompagné dans la mort s'arrête.
10:01Et on l'a constaté, effectivement, je suis d'accord avec vous.
10:04Ce n'est pas une cause militante,
10:05c'est un problème auquel nous faisons tous face.
10:07Moi, j'ai perdu quelqu'un à Jeanne-Garnier la semaine dernière,
10:10je voudrais vraiment leur rendre hommage ici.
10:13Et on voit bien que quand les gens sont accompagnés,
10:18qui sommes-nous pour dire ce qu'est une vie digne ?
10:21Qui nous dit que les dernières minutes de la vie de quelqu'un
10:23ne sont pas dignes ?
10:25Et l'idée qu'on va maîtriser la mort,
10:27que l'État va maîtriser notre mort,
10:30que c'est encore une affaire institutionnelle,
10:32moi, ça me... Voilà.
10:34En tout cas, chacun peut être d'accord
10:35de développer les soins palliatifs.
10:38Et c'est vrai qu'à Paris, il y a cet institut Jeanne-Garnier.
10:42Manifestement, dans toute la France,
10:43il n'y a pas cette qualité de soins toujours.
10:47Et on peut le regretter, bien évidemment.
10:49Alors, Charles Biettri, c'est une personnalité très forte de Canal+.
10:54Et il y a 40 ans,
10:56ce... Peut-être que certains se souviennent,
10:59moi, en tout cas, je m'en souviens, il était 3h du matin.
11:02Et j'avais le décodeur Canal+.
11:05Quand je disais, c'était mes parents qui l'avaient, en fait,
11:07puisque je vivais encore chez mes parents.
11:09Et à 3h du matin, à 4h du matin,
11:11on avait convoqué les amis pour voir Ernst Hagler,
11:15qui est le plus grand match de boxe de l'histoire.
11:17Parce que vous avez deux boxeurs qui sont arrivés sur le ring
11:20et qui se sont, pardonnez-moi, foutus sur la gueule.
11:23Ce qui n'arrive jamais.
11:25Ils se sont battus comme personne ne se bat à ce niveau-là.
11:28Hagler-Ernst.
11:29Et qui commentait ?
11:30C'était Jean-Claude Boutier et Charles Biettri.
11:33Et j'ai voulu, ce matin, qu'on réécoute quelques secondes
11:35de ce combat mythique et qui est dans l'ADN de Canal+.
11:39Parce que c'était en 1985, c'était les débuts de Canal+.
11:43Et personne ne faisait ça à l'époque.
11:46Regardez, et la voix de Charles Biettri.
11:54Voilà, vous avez vu encore ce dernier regard.
11:57Maintenant, il n'est plus question pour personne de reculer,
11:59plus question de parler et de faire toutes les analyses possibles et imaginables.
12:04Il est l'heure, maintenant,
12:07d'y aller.
12:09Je pense que vous n'allez pas regretter de vous être levés.
12:14Je crois que nous allons vivre un événement tout à fait exceptionnel.
12:17Première reprise.
12:30J'espère qu'on pouvait s'y attendre,
12:32d'entrer Arwin Hagler, qui cherche à travailler en force,
12:36et qui a été contré.
12:39Arwin Hagler qui a été touché sérieusement dans ce premier round, déjà.
12:45Déjà une formidable bagarre.
12:49C'est absolument extraordinaire.
12:50Je trouve qu'on a presque les larmes aux yeux en voyant ce combat qui est extraordinaire.
12:54Et puis après avoir entendu, évidemment, Charles Biettri,
12:56je précise d'ailleurs, et c'est sans doute anecdotique,
12:59mais la voix de Charles Biettri,
13:01elle est en intelligence artificielle,
13:03puisque ce n'est pas sa voix.
13:05Il ne peut plus parler.
13:06Donc vous avez un process
13:08qui permet non seulement de prendre sa voix quasiment telle qu'elle,
13:14et d'avoir son rythme de voix également.
13:17Puisque quand on l'entend, on a l'impression que Charles Biettri, c'est lui.
13:21Et ça, c'est quand même...
13:23Mais il s'exprime comment ? C'est-à-dire, il écrit ?
13:25C'est un ordinateur.
13:27C'est-à-dire qu'il a donné ses réponses à Audrey Crespo-Mara,
13:31c'est-à-dire qu'il a donné ses réponses à Audrey Crespo-Mara par écrit.
13:36D'ailleurs, quand on a reçu...
13:39Vous étiez présents, on a fait la même opération.
13:42C'est-à-dire qu'à l'avance, vous donnez vos questions.
13:46Les questions, effectivement, sont écrites sur un ordinateur, sans doute.
13:50Et quand il appuyait, le son part.
13:54Et c'est tout à fait extraordinaire, parce que là, c'est quasiment sa voix.
13:59Donc voilà ce qu'on pouvait dire, évidemment,
14:01et puis je sais qu'il nous écoute quelques matins du côté de Carnac.
14:04Ce qu'il m'a dit, c'est qu'il a un beau visage,
14:07et il a des facultés intellectuelles intactes.
14:10C'est ça qu'il s'est dit, et on entend sa voix.
14:12Mais par rapport à ce que dit Elisabeth,
14:15laissons, effectivement, décider.
14:18Pourquoi ne pas permettre de décider ?
14:20Et moi, j'appelle de mes voeux que ce débat ait enfin lieu à l'Assemblée nationale,
14:24et je suis un peu inquiet de voir que le Premier ministre a scindé ce débat en deux.
14:28Au contraire.
14:30C'est une très bonne chose qu'il l'ait scindé.
14:32Parce qu'il y a consensus sur les choix palliatifs.
14:34Oui, d'accord, mais après, la fin de vie, l'aide à mourir.
14:38La maladie de Charcot est une maladie tout à fait particulière,
14:41parce qu'effectivement, à la pleine connaissance, à la pleine conscience,
14:45votre cerveau marche parfaitement et vos muscles ne répondent plus,
14:49donc vous êtes vraiment emmuré vivant.
14:51C'est un cas, on ne va pas faire de casuistique,
14:54mais c'est vraiment le cas où, effectivement, la question du suicide assisté se pose,
14:58même sur le plan moral.
15:00Mais ce qui m'a frappé dans ce que disait Charles Biétris,
15:04c'est quand il explique que je ne veux pas être un boulet pour les miens.
15:08Et c'est le problème de ce qu'on appelle, avec une pudeur que je trouve obscène,
15:14la fin de vie et l'aide à mourir.
15:17Le problème que pose effectivement l'euthanasie, c'est celui-là.
15:20C'est-à-dire que tout le monde se dira, tout le monde se posera cette question,
15:23est-ce que je ne suis pas, d'une manière indue,
15:26en train de peser sur le quotidien des miens ?
15:29C'est ça qui est absolument insupportable.
15:31Et Jeanne Garnier, il y en a un dans le 15e arrondissement,
15:35à 500 mètres d'ici, mais il n'y en a pas dans les autres départements.
15:40C'est vraiment le problème.
15:42Effectivement.
15:43En tout cas, c'était le premier thème que nous voulions aborder ce matin
15:48et, évidemment, envoyer nos ondes positives pour Charles Biettry,
15:55qui, au-delà de Canal, est très inspirant dans nos métiers,
16:01par la carrière qu'il a eue, que ce soit à l'AFP avant,
16:04et puis par la révolution qu'il a proposée dans la manière de traiter le sport.
16:10Elias, 14 ans, qui sortait vendredi soir de son entraînement de football
16:13dans un stade du 14e arrondissement de Paris.
16:15On est avec Marie-Victoire Diodonné.
16:17On va parler de ces deux suspects, de ces deux jeunes,
16:21et évidemment, on se pose la question de quoi faire de ces...
16:24C'est un débat qui existe là aussi depuis quelques heures,
16:29pas depuis quelques heures d'ailleurs, depuis de nombreux mois.
16:31Qu'est-ce qu'on fait de ces jeunes délinquants, 15 ans, 16 ans, 17 ans ?
16:34Voyons le sujet de Kinson.
16:38Depuis octobre, les deux suspects avaient interdiction de se rencontrer,
16:42une mesure difficile à contrôler car leurs familles vivent dans la même résidence.
16:47Cette voisine les voyait régulièrement dans le quartier.
16:50Je les voyais, les deux suspects, souvent ensemble.
16:55On sait que le soir, quand il est très tard,
16:58on sait qu'il y a toujours une bande de jeunes qui traînent dans le quartier,
17:05surtout derrière, du côté du stade.
17:07Mais voilà, ça s'arrête là.
17:10Les deux mineurs, âgés de 16 et 17 ans, étaient connus de la justice,
17:14l'un pour vol extorsion en décembre 2023,
17:17l'autre ensemble pour des vols, avec violence en octobre dernier.
17:21Pour Karine Petit, la mère du 14e arrondissement,
17:24ces mesures n'ont pas suffi à éviter ce drame.
17:27On n'a pas réussi à les empêcher de récidiver,
17:33et de manière plus grave, jusqu'à la mort d'un autre adolescent.
17:36Elias, 14 ans, sortait de son entraînement de football
17:39lorsqu'il a été agressé par les deux mineurs.
17:42Poignardé, parce qu'il a simplement refusé de céder son téléphone.
17:46Une agression mortelle qui choque les habitants.
17:49Ce qui est triste, c'est d'en arriver là,
17:51d'en arriver à ce point de...
17:53Oui, ça a vraiment choqué toutes les mamans, tout le quartier.
17:56Selon certains riverains, le quartier a déjà connu des problèmes de vol.
18:00Certains élus dénoncent une forme de laxisme face à l'insécurité.
18:05Une enquête pour infraction d'extorsion suivie de mort.
18:08Crimes faisant encourir la perpétuité est ouverte.
18:11Marie-Victoire Diodonné est avec nous.
18:13Est-ce que vous avez des infos à nous donner ce matin ?
18:16Oui, exactement.
18:17En tout cas, on va pouvoir revenir sur les faits
18:19pour recontextualiser tout ce drame.
18:22Alors, c'est d'abord devant cet adolescent de 14 ans
18:25que ces deux jeunes s'interposent.
18:28Deux jeunes de 16 et 17 ans.
18:29L'un va sortir un couteau.
18:31Il va s'emparer du téléphone portable de cet adolescent, Elias.
18:34Cet adolescent, justement, va résister.
18:36Il va alors être frappé à la clavicule.
18:39Les agresseurs prennent la fuite.
18:41Et Elias, pendant ce temps, tombe au sol.
18:44Il va perdre connaissance, être transféré à l'hôpital.
18:47Il fait plusieurs arrêts cardiaques
18:49et est finalement décédé samedi midi.
18:52Alors, sur place, les policiers de la BAC
18:54vont suivre la direction des agresseurs.
18:57Et puis, pendant ce temps, les enquêteurs
18:59vont effectuer des rapprochements avec les individus du quartier
19:03qui était bien connu dans ce quartier du 14e arrondissement.
19:06Je le rappelle, c'est après des premiers aveux
19:09que le jeune de 17 ans va confirmer, Pascal,
19:11avoir porté le coup de couteau mortel.
19:13Alors, comme vous le disiez,
19:15ces individus ne sont pas étrangers à la justice.
19:18Celui de 16 ans l'est pour fait de viol, vol avec violence.
19:21De viol ?
19:22De vol.
19:23Vol avec violence et vol en réunion.
19:25Combien d'agressions, par exemple ?
19:27Est-ce qu'on sait le nombre de fois où il a été...
19:29Non, le nombre précis ne nous a pas été communiqué.
19:31Mais en tout cas, les deux individus étaient connus de la justice.
19:34Ils avaient notamment été présentés à la...
19:37Ils devaient être présentés à la justice en octobre, en juin 2025
19:41pour comparaître devant le tribunal pour mineurs.
19:43Et ils avaient entre-temps l'interdiction de rentrer en contact.
19:47Bon.
19:48Clairement, ces jeunes gens, il faut les mettre à l'abri
19:51et les mettre en prison.
19:53D'ailleurs, ça serait intéressant que le magistrat qui a décidé ça...
19:56Parce qu'on ne sait jamais quel magistrat a pris cette décision.
20:01C'est ce que vous disiez hier, d'ailleurs, cher Georges Fenech.
20:04Aucun magistrat ne viendrait s'expliquer,
20:06sauf l'action d'enquête parlementaire.
20:08Oui, mais moi, je trouve que ça serait intéressant quand même.
20:11Le magistrat qui a pris cette décision, je trouve...
20:14Moi, je ne veux pas le mettre en accusation.
20:16Je voudrais entendre ses raisons avant de me faire mon jugement.
20:19Je voudrais qu'on les entende, ces gens-là,
20:21qu'on les entende personnellement,
20:23qu'ils viennent dire pourquoi j'ai pris la décision.
20:25Et puis après, chacun a dit...
20:27Il ne s'agit pas de les accuser.
20:29Il s'agit de prendre le moment où ils ont été amenés à prendre cette décision.
20:32La question qu'il va se poser aussi, c'est...
20:34Est-ce qu'un suivi judiciaire avait été mis en place par le courant ?
20:37Un suivi judiciaire pour des gens de 16 ans ?
20:39Ils ne devaient pas se voir et ils se voyaient,
20:41ils habitent dans la même tour.
20:43Est-ce qu'on sait le profil de ces jeunes gens ?
20:46Est-ce qu'ils allaient à l'école, au lycée, au collège ?
20:48Est-ce qu'on sait ce que font leurs parents, par exemple,
20:50s'ils sont présents ou pas ?
20:51On sait en tout cas que, comme vous le disiez,
20:53il y avait des individus qui étaient problématiques dans le quartier.
20:56Il fait partie des cinq jeunes qui avaient été reçus,
20:58notamment par la mère.
21:00La mère qui avait dit qu'on avait mis des mots.
21:02Je n'en peux plus des mots de Mme Karine Petit
21:05et de tous ces mots de ces gens-là.
21:07Je n'en peux plus.
21:08On a mis des mots sur la situation.
21:10Elle ne comprend rien.
21:12Elle peut mettre des mots jusqu'à la fin de sa vie.
21:14Ça ne sert à rien.
21:15Ces jeunes gens ne comprennent qu'une chose.
21:17Pour le moment, en tout cas, c'est de protéger la société.
21:20Donc Mme Petit, après, c'est les électeurs qui décideront.
21:22Nathan Devers.
21:23D'abord, le drame est absolument terrible
21:25et on a une pensée pour les parents, pour les proches,
21:27pour les amis, etc.
21:28Mais j'ai été choqué aussi par la manière dont la mère a parlé.
21:32J'ai trouvé que ça manquait, en fait, de gravité.
21:34Elle avait une voix technique.
21:36On avait l'impression qu'elle parlait de n'importe quel sujet,
21:38d'un incident qui lui avait eu lieu.
21:40Là, quand même, il ne s'agit pas de mettre en cause
21:43sa responsabilité personnelle,
21:44mais de le dire sur un autre ton.
21:46Et pourquoi ?
21:47Et pourquoi personne n'est jamais responsable ?
21:49Pourquoi elle ne serait pas responsable ?
21:50Moi, si j'étais maire du XIVe,
21:52et qu'il se passe ça dans mon arrondissement...
21:53C'est dans le XIIe, d'ailleurs.
21:56Non, Karine Petit, c'est la mère du XIIe, non ?
21:59Non, du XIVe.
22:00Je crois du XIVe.
22:01En tout cas, j'aurais parlé différemment.
22:03J'aurais été pétri d'une forme de honte
22:07ou de chagrin absolu.
22:09Et j'ai trouvé qu'il n'y avait pas ça, quand même.
22:11Le carillon, vous avez entendu le carillon ?
22:13Oui.
22:14Quand on entend le carillon, on se tait.
22:15Eh oui.
22:16Donc vous l'avez entendu, les carillons.
22:17Merci, Élisabeth Lévy.
22:18C'est le début de la semaine.
22:19Bonjour.
22:20Je suis à la police toute la semaine.
22:23Vous êtes bon, policier.
22:25Oui, mais bon...
22:26En plus, le sujet est grave et dramatique.
22:28Vous avez passé un bon week-end ?
22:30Très bon, très très bon.
22:31On est allé voir Jean-Luc Lemoyne en spectacle.
22:33Il était formidable.
22:34Vous n'avez pas écouté Florent Ménégaud ?
22:36Moi, le dimanche, j'écoute Florent Ménégaud.
22:39Ah, toujours ?
22:40Et on en parlera dans la deuxième partie.
22:41Florent Ménégaud, c'est le patron de Michelin.
22:43Deux heures d'audition publique devant la commission des affaires économiques.
22:48Voilà ce que vous devriez faire ce week-end.
22:50J'ai du boulot, là.
22:51Moi aussi, j'ai du boulot.
22:52J'ai David Hallyday qui arrive.
22:53Oui, vous avez du boulot.
22:54Mais Florent Ménégaud, patron de Michelin.
22:56Pendant deux heures, commission...
22:58D'ailleurs, elles sont formidables, ces auditions publiques.
23:00Ah oui, ça devait être un bon moment.
23:01Oui.
23:02Elles sont formidables parce qu'il se dit des choses.
23:04J'avais eu ça avec le nucléaire.
23:06À chaque fois, il se dit des choses qui ne se disent pas sur les plateaux de télévision.
23:09Exactement.
23:10Je vais le regarder en replay, Pascal.
23:12Merci.
23:13Je vous embrasse.
23:14A tout à l'heure.
23:15On fera un rapport demain.

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