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Jean-Christophe Gallien : «On est dans un système avec un État faible»
Europe 1
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28/12/2024
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News
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00:00
Europe 1, matin, week-end. 6h-9h, Charles Lhuillier.
00:06
Europe 1, 8h13, c'est l'heure de l'interview actue d'Europe 1, matin, week-end, interview politique.
00:11
Ce matin, Charles Lhuillier, vous recevez le politologue et communiquant Jean-Christophe Gallien.
00:15
Oui, puisque l'actualité politique a été, malgré cette trêve des confiseurs, chargée cette semaine.
00:21
Et pour en discuter, effectivement, accueillons Jean-Christophe Gallien.
00:25
Bonjour Jean-Christophe Gallien.
00:27
Merci d'être en direct ce matin avec nous sur Europe 1.
00:31
Comment ne pas commencer cet entretien par Mayotte ?
00:34
Bilan humain toujours provisoire, malheureusement, après le passage de Chido, autour d'une quarantaine de morts.
00:39
C'est évidemment très vague pour l'instant.
00:41
François Bayrou se rend à Mayotte dès demain.
00:44
Il sera accompagné par cinq ministres, dont Elisabeth Borne, à l'Education nationale,
00:48
Manuel Valls, nouveau ministre des Outre-mer.
00:51
Jean-Christophe Gallien, faut-il y voir finalement une séquence rattrapage
00:56
après les bourdes de ces derniers jours, slash dernières semaines ?
01:01
Une séquence rattrapage, on peut le regarder comme ça.
01:05
C'est clair que vous avez des reproches qui ont été faites à François Bayrou en particulier
01:09
de ne pas avoir été à Mayotte quasi immédiatement.
01:12
C'est-à-dire qu'il n'avait pas encore de gouvernement, où il était en train de le composer.
01:16
Et finalement, il a préféré continuer à travailler sur ce gouvernement,
01:19
voire aller à Tours, rappelez-vous.
01:21
C'était le principal élément de critique qui lui a été fait.
01:26
C'est compliqué parce qu'effectivement, s'il avait ralenti la fabrication du gouvernement,
01:32
on aurait pu le critiquer là aussi.
01:33
Le président de la République étant allé lui, on peut estimer finalement
01:37
que l'État était présenté, représenté évidemment au plus haut niveau
01:41
et que ce n'était pas au premier ministre.
01:43
Je crois que ça a été un moment de flou.
01:46
Vous savez, on est dans un système avec un État faible.
01:49
Un État faible, effectivement, tout peut être scruté,
01:52
la moindre décision peut être mise en difficulté.
01:54
Je crois qu'il y a un flou.
01:56
Et ce flou, effectivement, se rajoute à la faiblesse de notre appareil d'État.
02:00
Et donc forcément, ça crée des opportunités de critique et aussi d'attachement.
02:04
Voilà, parce que Mayotte, Jean-Christophe Gallien,
02:06
manque de tout, eau, vivres, nourriture.
02:09
Bon, ça va sans langue de bois.
02:11
Ça va servir à quoi cette visite très concrètement sur le terrain pour les Mahorais ?
02:16
Ça, on peut se poser la question exactement.
02:18
Je crois que vous touchez du doigt l'essentiel.
02:20
L'essentiel pour les Mahorais, ce n'est pas qu'il y ait un cortège,
02:23
ce n'est pas que les trois avions qui arrivent,
02:25
avec des ministres à l'intérieur des avions,
02:27
mais plutôt qu'à l'intérieur des avions, des bateaux,
02:29
il y ait ce qu'il manque aujourd'hui.
02:32
Il est dans l'urgence, effectivement.
02:33
On ne parle même pas d'infrastructure, de structuration, de restructuration,
02:36
de reconquête de ce que pouvait être Mayotte,
02:38
puisque on connaissait déjà le chaos existant à Mayotte.
02:41
Donc le chaos a été, pour le coup, plus que renforcé.
02:44
Il a été démultiplié par la terrible catastrophe.
02:47
Aujourd'hui, c'est la première fois qu'il y aura cinq ministres.
02:49
Là, on est dans la démonstration de force, d'intérêt aussi.
02:51
Il faut aussi le reconnaître.
02:52
Avec des ministres qui sont en charge, on peut imaginer
02:54
avec Manuel Valls, effectivement, sa légitimité d'y être.
02:56
On pourrait se poser la question.
02:58
Il aurait pu peut-être y aller plus tôt,
03:00
mais certainement devait-il attendre la couverture pour France Inter.
03:03
Et alors, Élisabeth Borne,
03:05
on pourra également se poser la question, Jean-Christophe Gallien.
03:10
Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur,
03:13
n'a pas hésité à dire que la reconstruction de Mayotte
03:16
passait par, je cite,
03:18
la lutte contre l'immigration clandestine.
03:20
On rappelle qu'à Mayotte, un habitant sur deux
03:22
n'est pas né sur l'île,
03:24
que les problèmes de délinquance sont étroitement liés,
03:27
bien sûr, à cette immigration galopante
03:30
venant majoritairement des Comores.
03:32
Mais le ministre de l'Intérieur,
03:34
malgré ses critiques,
03:36
parce que c'est vrai que beaucoup d'organisations de gauche,
03:39
notamment Olivier Faure,
03:40
n'ont pas hésité à tacler Bruno Retailleau
03:42
lorsqu'il a dit que la reconstruction passerait
03:45
par la lutte contre l'immigration clandestine.
03:48
Malgré ces critiques,
03:50
Bruno Retailleau reste droit dans ses bottes.
03:53
Oui, parce qu'on connaît les raisons du chaos
03:56
qui règne à Mayotte.
03:57
On les connaît parce que c'est une part d'Afrique
04:01
qui est française.
04:02
Voilà, on peut le dire comme ça,
04:03
parce que dans la vie de la réalité,
04:05
une part d'Afrique est française.
04:06
Et dans cette part d'Afrique,
04:07
il y a effectivement des mobilités
04:09
qui sont proches,
04:10
mais comme on vous en parlait,
04:11
on va parler de l'Est africain qui vient aussi.
04:13
Pourquoi ?
04:14
Parce que lorsque vous venez à Mayotte,
04:16
vous pouvez toucher du doigt
04:18
quelque chose qui est inaccessible
04:19
quand vous êtes dans la zone,
04:20
c'est-à-dire la nationalité française.
04:21
Et effectivement,
04:22
aujourd'hui, une des principales causes
04:25
du contexte chaotique maorais,
04:27
c'est le surplus de population,
04:29
notamment parce que les gens veulent y être.
04:31
Parce que quand on y est,
04:33
on a une capacité pour le coup
04:34
de changer un parti de son dessin.
04:35
On peut l'imaginer.
04:36
La maternité de Mamoudzou,
04:39
le chef-lieu de Mayotte,
04:40
est la plus grande maternité,
04:41
non pas de France,
04:42
mais d'Europe.
04:43
On marche sur la tête.
04:46
Oui, et vous savez,
04:47
c'est une part de France.
04:49
C'est une partie de la France.
04:50
Donc effectivement,
04:51
pour autant,
04:52
le contexte politique fait
04:53
que c'est peut-être la raison
04:54
pour laquelle d'ailleurs
04:55
les ministres y vont.
04:56
C'est-à-dire que dans cette part de France
04:57
qui est malmenée,
04:58
on y a de grandes difficultés.
04:59
Le choléra, vous vous rendez compte ?
05:00
Imaginons qu'on soit
05:01
en France métropolitaine,
05:03
les choses ne seraient pas acceptables
05:05
de cette manière-là.
05:06
Donc on est dans un contexte
05:07
qui est très chaotique,
05:08
mais qui est français.
05:09
Et à partir de là,
05:10
le contexte politique français lui-même,
05:12
métropolitain,
05:13
se déplace finalement
05:15
avec, oui, actions,
05:16
représentations,
05:17
mais critiques aussi,
05:18
attaques politiques.
05:19
Et au-delà de la catastrophe,
05:21
il y a le politique français
05:23
qui s'y manifeste concrètement.
05:25
Un sondage Harris Interactive,
05:28
tout frais d'ailleurs,
05:29
montre que Bruno Retailleau
05:31
est en tête de la confiance
05:32
des ministres,
05:34
des Français envers les ministres,
05:35
pardonnez-moi.
05:36
Comment vous l'expliquez ça ?
05:38
Parce que c'est vrai que sur Mayotte,
05:39
Bruno Retailleau a été très présent
05:41
au niveau des déclarations.
05:42
Est-ce qu'il y a un lien de cause à effet
05:44
ou pas sur la bonne santé
05:46
dans l'opinion de Bruno Retailleau ?
05:49
Vous savez,
05:50
pour l'instant,
05:51
il ne s'agit pas vraiment d'action,
05:53
depuis le début,
05:54
puisqu'il a pas eu vraiment le temps.
05:55
On est dans des gouvernements
05:56
à durée de vie à trois mois,
05:57
vous vous rendez compte ?
05:58
C'est compliqué d'agir.
05:59
On est déjà dans quelque chose
06:00
qui n'existait plus.
06:01
Vous savez, une partie des mots français,
06:02
c'est de ne pas dire le réel.
06:04
Ne pas dire le réel,
06:05
ne pas dire le réel
06:06
avec des mots du réel
06:07
que l'on peut en comprendre,
06:08
ou en tout cas saisir,
06:09
avec lesquels il se sent à l'aise.
06:11
Et là, en l'occurrence,
06:12
Bruno Retailleau,
06:13
il a en particulier fait quelque chose
06:15
qui était intéressant.
06:16
C'était à défaut d'agir
06:17
véritablement pour l'instant.
06:18
Ça, c'est clair.
06:19
Au moins, dire le réel.
06:21
Et dire le réel,
06:22
arrêter avec le déni,
06:23
arrêter avec l'effacement,
06:24
arrêter avec l'idée
06:25
qu'il y a des sujets
06:26
qu'on ne peut pas traiter,
06:27
qui ne sont pas corrects.
06:28
Et là, on se retrouve
06:29
avec quelque chose
06:30
qui est aujourd'hui
06:31
une grande difficulté.
06:32
Parce qu'on parle de Mayotte,
06:33
évidemment, là, le chaos
06:34
est multiplié.
06:35
On le connaît, il existait.
06:36
Mais dire le chaos,
06:37
dire que ça existait auparavant,
06:39
dire les raisons pour lesquelles,
06:40
malgré la tempête,
06:41
déjà Mayotte était en difficulté
06:43
et elle était en difficulté
06:44
pour cette raison et cette raison,
06:46
forcément,
06:47
c'est quelque chose
06:48
qui est écouté
06:49
parce qu'on a un sentiment,
06:50
si vous voulez,
06:51
qu'au moins quelqu'un
06:52
met sur certains sujets,
06:53
et pas sur tous les sujets,
06:54
le doigt concret,
06:55
avec des mots concrets,
06:56
à défaut de commencer
06:57
d'ailleurs par les traiter.
06:58
Jean-Christophe Gallien,
06:59
j'aimerais qu'on évoque
07:00
rapidement avec vous
07:02
Gérald Darmanin
07:03
qui, cette semaine,
07:04
donc le nouveau garde des Sceaux,
07:06
Gérald Darmanin,
07:07
a voulu montrer les muscles
07:08
en promettant vouloir
07:09
monter une opération
07:10
place nette dans les prisons.
07:12
L'ancien ministre de l'Intérieur
07:15
occupe également
07:16
très bien le terrain médiatique
07:17
avec une application
07:18
des méthodes de l'Intérieur
07:20
mais dans les prisons,
07:21
cette fois-ci.
07:22
Est-ce que c'est votre lecture
07:23
également,
07:24
Jean-Christophe Gallien ?
07:26
Oui, parce qu'il apporte
07:28
lui aussi sa signature.
07:31
Alors sa signature,
07:32
ce n'est pas la même
07:33
exactement que celle
07:34
de Bruno Retailleau,
07:35
ça c'est clair,
07:36
mais c'est finalement
07:37
d'essayer d'exploiter
07:38
un des lieux
07:39
où il y a une grande critique.
07:40
Le garde des Sceaux,
07:41
c'est la justice.
07:42
La justice aujourd'hui,
07:43
pour parmi,
07:44
est critiquée par les Français,
07:46
c'est-à-dire sur sa vitesse,
07:48
sur sa capacité
07:49
à traiter les dossiers,
07:50
à condamner suffisamment.
07:51
Vous voyez,
07:52
cette critique,
07:53
ce cortège de critiques
07:54
est très fort.
07:55
Et là, on va le dire,
07:56
il y a un terrain de jeu
07:57
exceptionnel,
07:58
on va dire,
07:59
pour quelqu'un qui est
08:00
dans la dynamique
08:01
de durcissement
08:02
de Gérald Darmanin,
08:03
qu'il a voulu montrer
08:04
dans les opérations
08:05
à l'intérieur,
08:06
là, pour le coup,
08:07
il récupère,
08:08
là aussi,
08:09
des mots forts.
08:10
Est-ce que ce sont
08:11
des mots suffisamment
08:12
actifs pour faire
08:13
quelque chose
08:14
et utiles ?
08:15
On n'en sait rien.
08:16
Il y a effectivement
08:17
une transposition possible.
08:18
Merci,
08:19
Jean-Christophe Gallien.
08:20
On aurait pu
08:21
vous demander
08:22
comment vous voyez
08:23
l'année 2025,
08:24
alors que 2024
08:25
a été marqué
08:26
par censure,
08:27
dissolution
08:28
et n'a pas été
08:29
de tout repos.
08:30
Ce sera l'occasion
08:31
de vous reposer
08:32
cette question
08:33
lors d'une prochaine
08:34
entrevue avec vous.
08:35
Merci beaucoup,
08:36
Jean-Christophe Gallien.
08:37
Et je précise que
08:38
cet entretien
08:39
sera réécouté
08:40
en podcast
08:41
sur Europe 1.fr.
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