Le rapport annuel sur l’état de la corruption dans le pays et les graves détériorations qu’elle engendre, publié annuellement par l’institution dénommée CONAC – comme cela a été le cas le 26 septembre dernier par son Président, devant une assemblée de personnes âgées au Palais des congrès de Yaoundé – comporte entre autres points d’embarras, de ne pas être explicite sur la méthodologie utilisée pour parvenir à ses conclusions. Aussi, obtient-on une recension des faits, dans une galaxie d’institutions publiques éparses, sans que l’on ne soit en mesure d’établir s’il s’agit de faits répertoriés à l’issue de simples dénonciations ou plutôt d’enquêtes étayées. Résultat, des conclusions tout à fait contradictoires d’année en année, que l’on a vues passer de 4 milliards et demi de préjudice en 2022, à – suggère le CONAC – à 114 milliards en 2023, soit une hausse 28 fois plus importante, en juste une année ! Une statistique qui indique manifestement une incohérence logique. D’autant que, dans la bouche des mêmes autorités publiques, les chiffres répertoriés sont largement plus importants que ceux affichés par le Président de la CONAC.