Avec Éric Plat, Président d’Atol
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, oser entreprendre, Thomas Binet.
00:04Lancez-vous dans l'aventure de l'entreprise, bonjour Thomas Binet.
00:07Bonjour Jean-Marie.
00:08On vous retrouve comme tous les dimanches, on parle de quoi aujourd'hui ?
00:10On va commencer avec la saga de la semaine, ce sera Michel Augustin.
00:13Et notre grand témoin Eric Pla, président d'Atoll.
00:15On va parler santé, technologie et entrepreneuriat.
00:17Et on terminera notre rendez-vous de ce dimanche matin avec notre avocate Caroline Averdé,
00:22qui va nous parler d'usurpation d'identité.
00:24Ça va intéresser notre dirigeant d'entreprise.
00:27D'autant plus que ça peut arriver à tout le monde, l'usurpation d'identité, malheureusement.
00:30Mais commençons d'abord en partenariat avec le magazine Entreprendre,
00:34par la saga de la semaine.
00:35On s'intéresse aujourd'hui à une marque qui a su réinventer, en quelque sorte,
00:39nos pauses gourmandes, nos pauses déjeuners goûtées.
00:41C'est Michel et Augustin.
00:43Racontez-nous, Thomas, comment cette aventure a démarré ?
00:46Eh bien Jean-Marie, tout commence sur les bancs de l'école en classe de 4ème en 1989.
00:51Michel de Rovira et Augustin Paluet-Marmont,
00:54deux amis un peu rêveurs, se rencontrent près du radiateur au fond de la classe.
00:57Ça, c'est pour la légende de l'histoire.
00:58Ça nous est arrivé aussi, ça.
01:00Une rencontre qui deviendra une grande amitié
01:02et qui, plus tard, en 2004, donnera naissance à leur marque.
01:05Ensemble, ils décident de lancer des biscuits ronds et bons
01:08dans la petite cuisine d'Augustin.
01:09Après de nombreux essais, ils créent leur premier sablé
01:12et partent en cadirose vendre leurs créations dans tout Paris.
01:15C'est une sacrée aventure, j'imagine, avec un cadirose.
01:18Alors d'où vient cette idée du sablé et surtout ce besoin de faire autrement ?
01:21Si on fait un tour des boulangeries de Paris
01:23et après un passage sur les petits biscuits qu'on trouve au supermarché,
01:26qu'ils remarquent quelque chose.
01:28Les étiquettes sont impossibles à déchiffrer
01:30et les ingrédients souvent de basse qualité.
01:32Alors ils se disent,
01:33si on faisait simple, naturel, avec des ingrédients de grande qualité,
01:36ils veulent du vrai goût, sans les artifices industriels,
01:39voilà le point de départ de leur mission,
01:41redonner aux gens le plaisir de manger bon et authentique.
01:44Ça paraît simple et en même temps, c'est un Paris un petit peu fou.
01:46Comment ce projet a réussi à percer dans le marché ?
01:48Audace, beaucoup d'audace de la part de Michel et d'Augustin.
01:52Ils décident de tout faire eux-mêmes,
01:53production artisanale, livraison en vélo et en estafette
01:56et même des marchages en porte à porte dans les rues de Paris.
01:58Ils frappent au port des épiceries, cafés et même des supermarchés.
02:02En 2009, l'aventure s'amplifie,
02:04ils passent d'une petite cuisine à un fournil,
02:06puis à une biscuiterie.
02:07Michel et Augustin ont su mélanger simplicité,
02:09créativité et passion
02:11pour s'imposer comme une référence gourmande,
02:12sans jamais renoncer à leur valeur.
02:14Et donc aujourd'hui, la marque, elle en est où ?
02:16En 2023, Michel-Augustin est cédé par Danone à Ferrero,
02:19qui l'avait elle-même racheté il y a quelques années en arrière.
02:22Aujourd'hui, la marque est devenue une véritable référence
02:24dans le monde de la gourmandise.
02:26On trouve leurs biscuits, boissons et autres douceurs
02:28un peu partout et même à l'international.
02:30Et bien, longue vie à Michel et Augustin.
02:32Tout de suite, mon cher Thomas, on accueille le témoin de la semaine,
02:35votre invité Eric Pla. Bienvenue à vous sur Sud Radio.
02:37Merci.
02:38Vous êtes le président de la coopérative Atoll,
02:41très connu quand même, créée en 70,
02:43composée de 800 points de vente,
02:45proposant des produits d'optique, d'optique connectée, d'audition.
02:48Vous êtes l'invité de Thomas Binet.
02:50Eric Pla, la santé et son coût sont de vrais sujets quand même,
02:53pour les Français.
02:54On voit bien que l'inflation aussi est passée par là,
02:57qui démontre que le pouvoir d'achat des Français est malmené.
03:00Alors, comment peut-on faire pour rendre l'optique
03:03plus abordable au niveau du prix sans abandonner la qualité ?
03:06Ça, c'est le challenge, je crois.
03:08Oui. En fait, il y a le prix des produits
03:11et il y a le prix de la vue.
03:13Et ça, ça n'a pas de prix ?
03:14Je pense que la vue n'a pas de prix.
03:16Regardez, si je vous propose,
03:17allez, vous hésitez entre perdre un doigt et perdre un oeil.
03:20Vous choisissez quoi ?
03:22C'est un sacré dilemme, ceci.
03:23Oui. Moi, je préfère,
03:25comme dans 99% des réponses,
03:27perdre un doigt plutôt que perdre un oeil,
03:29parce que, ne dit-on pas,
03:31je tiens à cette personne comme à la prunelle de mes yeux.
03:34Ce qui montre le poids de la vue dans la vie des gens.
03:3880% des informations passent par nos yeux.
03:42Le goût, l'audition, c'est les 20% restants.
03:45Donc, on a tous envie d'avoir une bonne vue.
03:47Avoir une bonne vue, c'est être bien.
03:50On va s'intéresser un petit peu à vous et à Atoll.
03:52Vous êtes à la tête d'Atoll depuis 2010.
03:54Vous avez redressé cette structure qui était mal en point
03:56avec un plan stratégique.
03:58Quelles sont les qualités dont on doit faire preuve
04:00en chef d'entreprise pour réussir un tel redressement ?
04:03Et je précise, comme l'a dit Jean-Marie dans son lancement,
04:05c'est une coopérative.
04:07Donc, ce n'est pas un mode traditionnel, malgré tout,
04:09de gestion des hommes.
04:11Non, dans une coopérative, les utilisateurs de l'enseigne
04:13sont aussi mes actionnaires.
04:15Ça change tout.
04:16Mes actionnaires, ce ne sont pas des gens qui sont étrangers
04:18à l'objet social de l'entreprise
04:20et qui veulent soutirer une rentabilité
04:22de leur capitaux investi.
04:24Eux, ce qu'ils veulent, c'est soutirer de l'efficacité
04:27de la tête de réseau pour faire fonctionner leurs magasins.
04:30Donc, en fait, le chef d'entreprise que je suis,
04:33il faut qu'il réunisse, il faut convaincre,
04:36il faut faire rentrer les gens dans un groupe
04:39de telle sorte qu'il y ait une dynamique
04:41et c'est grâce à cette dynamique
04:43qu'on réussit à faire marcher une coopérative.
04:45Alors, vous avez misé sur l'innovation
04:47pour vous démarquer de votre concurrence.
04:49En quoi consistent ces avancées technologiques ?
04:51Vous en citez une, par exemple ?
04:52Oui, bien sûr.
04:53Celle dont je suis le plus fier actuellement,
04:55c'est celle qui concerne une paire de lunettes
04:57qui s'appelle l'Excellence,
04:59qui a été totalement conçue en France
05:02sur la base d'un brevet qui a été déposé
05:04par deux chercheurs réunis
05:06qui travaillent dans le cadre de la Fac des sciences.
05:08Nous avons bénéficié d'un transfert de technologie
05:10et nous avons nous-mêmes,
05:12sur la base de leur découverte,
05:13qui a été d'ailleurs, soit dit en passant,
05:15primée par l'Académie de médecine,
05:17nous avons nous-mêmes conçu une paire de lunettes
05:19connectées à verre électronique
05:21qui aident les dyslexiques
05:23à retrouver un œil dominant
05:25et donc à mieux lire et mieux comprendre
05:27ce qu'ils lisent.
05:29Oui, la France est capable d'innover
05:31des produits technologiques
05:33connectés, dignes de ceux que font
05:36les grands venants des Etats-Unis.
05:38Alors on va parler du Made in France du coup.
05:40Ça tombe bien parce que c'est le salon
05:42qui est ouvert depuis vendredi.
05:44Vous défendez le Made in France
05:46et d'ailleurs, a priori,
05:48avec un petit conflit
05:50d'échange avec le gouvernement,
05:52les pouvoirs publics sur le sujet.
05:54Vous ne défendez pas les mêmes idées, notoirement.
05:56Oui, en effet, il y a quelques années,
05:58le gouvernement a souhaité mettre en place
06:00le 100% santé.
06:02Et ce 100% santé,
06:04ce sont des lunettes à 30 euros
06:06TTC, parce que dans l'optique,
06:08il y a la TVA. C'est le seul produit de santé
06:10d'ailleurs sur lequel il y a la TVA.
06:12Je milite pour une exonération de TVA
06:14sur les produits de santé pour faire baisser le prix
06:16d'au moins 15 à 20% immédiatement.
06:18Dans le dentaire, dans n'importe quel domaine
06:20de la santé, il n'y a pas cette TVA.
06:22Et donc, le 100% santé,
06:24c'est 20% du marché
06:26qui est passé entre les mains des produits chinois.
06:28Alors même que la lunette que je porte
06:30est une lunette 100% française
06:32qui bénéficie même
06:34du label Origine France Garantie,
06:36parce qu'elle est vraiment fabriquée sur le territoire français.
06:38Ce n'est pas seulement du Made in France.
06:40Et donc,
06:42cette part
06:44de l'Origine France Garantie,
06:46elle a considérablement diminué depuis
06:48cette mesure. Et il y a une espèce
06:50d'injonction contradictoire entre vouloir
06:52relocaliser et en même temps
06:54imposer un produit
06:56du 100% santé qui impose la venue
06:58de produits chinois.
07:00Vous avez aussi décidé d'investir dans la formation.
07:02C'est quelque chose d'intéressant à dire, parce que
07:04vous avez fait une création d'école,
07:06l'école Atoll, en partenariat aussi avec
07:08l'école Odentia à Nantes, pour accompagner
07:10les dirigeants de magasins et des formations à distance
07:12en vidéo. Donc vous avez beaucoup investi
07:14la filière formation. C'est une spécificité
07:16chez vous, chez Atoll,
07:18ou c'est une nécessité pour la profession
07:20également de le faire ? Est-ce qu'il y a d'autres
07:22initiatives de cette nature ?
07:24Alors, à ma connaissance, nous ne sommes
07:26pas les seuls à avoir fait des écoles en interne.
07:28Parce que là aussi,
07:30les carences du gouvernement sont énormes.
07:32La formation des opticiens n'a pas évolué
07:34depuis 20 ans, alors
07:36même que les délégations de tâches sont de plus en plus
07:38nombreuses. Par exemple, l'examen de la vue
07:40qui nous est confié. On peut modifier une ordonnance,
07:42on est un des rares professionnels de santé à avoir
07:44cette capacité-là. Et pour autant,
07:46notre formation, le BTS
07:48d'opticien luntier, lui,
07:50n'a pas changé. Donc, en interne, nous avons
07:52pris des initiatives fortes en
07:54la matière, en créant l'école Atoll.
07:56Une question pour vous, Eric Pla. Il y a quelques années,
07:58on se souvient tous des spots avec Antoine
08:00et d'autres vedettes.
08:02Il criait d'ailleurs, Atoll, les
08:04opticiens, ça marquait des générations depuis une île
08:06paradisiaque dans le Pacifique. Exactement, vous avez
08:08décidé de changer d'agence de communication,
08:10vous avez décidé de faire une rupture
08:12d'ailleurs avec ce type de communication.
08:14Est-ce que vous n'avez pas le sentiment que ça peut
08:16générer aussi une communication en retrait ?
08:18J'entends par là, forcément, le star system
08:20est d'une notoriété.
08:22Oui, alors on voulait quelque chose de plus authentique.
08:24Non pas qu'Antoine n'était pas authentique, on l'adorait
08:26tous, mais aujourd'hui,
08:28l'attente du consommateur,
08:30c'est quelque chose de plus authentique.
08:32Prenez, par exemple,
08:34l'illustration la plus parfaite,
08:36c'est dans le textile, et notamment
08:38dans la lingerie féminine. Regardez
08:40comment les mannequins ont évolué.
08:42On est passé du mannequin hyper-fité
08:44au mannequin normal. Eh bien, nous,
08:46on voulait une communication qui touche les gens
08:48normaux, et donc c'est la raison
08:50pour laquelle on a changé d'agence. Merci à vous.
08:52Merci, en tout cas, d'être intervenu
08:54ce matin sur Sud Radio.
08:56Tout de suite, on explique quelque chose.
08:58Bruno, le spécialiste des fournitures
09:00et de l'équipement pour les professionnels
09:02présente
09:04Sud Radio, oser entreprendre
09:06les essentiels de l'entrepreneuriat.
09:08Faites très attention
09:10aux personnes à qui vous parlez, et aux personnes
09:12qui vous parlent. On est avec Caroline
09:14Laverdé, notre avocate. Bienvenue à vous
09:16sur Sud Radio, Caroline. Vous allez
09:18avec Thomas et Caroline,
09:20nous parler de cette arnaque très préoccupante,
09:22celle de l'usurpation d'identité.
09:24Oui, Caroline, parce que vous voulez nous
09:26alerter sur un phénomène, quand même très
09:28répandu, et qui pourrit quand même la vie de nombreux
09:30de nos concitoyens, et de chefs d'entreprise
09:32en particulier, qui dans certains cas, d'ailleurs,
09:34peut prendre des proportions incroyables.
09:36C'est ce que vous appelez, vous, le
09:38spoofing, c'est ça ? Eh bien, c'est ça, Thomas.
09:40Le spoofing, en fait, ça veut dire usurpation
09:42d'identité. C'est une arnaque
09:44qui est développée par des escrocs
09:46qui vous contactent, qui se font passer
09:48pour votre conseiller bancaire,
09:50voire un agent du service anti-fraude de votre
09:52banque. L'escroc va vous mettre
09:54en confiance et récupérer vos éléments
09:56d'identification bancaire pour
09:58siphonner votre compte. Génial.
10:00Ça fonctionne comment ? Ça fonctionne
10:02de manière très efficace.
10:04Pour vous mettre en confiance,
10:06l'escroc va souvent vous donner
10:08des informations confidentielles sur vous-même,
10:10vos noms, vos adresses,
10:12qu'il aura obtenu préalablement sur Internet,
10:14et parfois même en faisant
10:16t'apparaître le véritable numéro
10:18fixe de votre banque.
10:20Il va ensuite vous demander de lui donner vos
10:22codes d'accès pour soi-disant stopper
10:24les agissements frauduleux. Il va vous faire
10:26valider des opérations sur votre application.
10:28Non seulement il ne va rien stopper
10:30du tout, puisque tout est faux,
10:32mais il va surtout pouvoir se connecter sur votre compte
10:34et réaliser des paiements ou des virements à son profit.
10:36Alors comment on fait quand on tombe dans le panneau, justement ?
10:38Eh bien, il faut savoir que la banque
10:40a une obligation de vous rembourser les sommes
10:42qui vous ont été volées, sauf si vous avez commis
10:44une fraude ou une négligence.
10:46Typiquement, si vous confirmez les opérations
10:48bancaires qu'un faux conseiller bancaire
10:50lance, la banque pourra vous
10:52accuser de négligence grave et refuser
10:54de vous rembourser. Alors madame l'avocate,
10:56que disent les juges, du coup ?
10:58Heureusement, les juges ont estimé
11:00dans certaines affaires que les clients avaient été
11:02mis en confiance par le procédé
11:04utilisé par l'escroc et qu'il n'y avait pas
11:06de négligence de la part du client.
11:08Donc pour récupérer votre argent, il faudra
11:10engager une action judiciaire contre
11:12votre banque si elle refuse de vous rembourser.
11:14Merci Caroline. Le problème, c'est que souvent, tout ça
11:16prend du temps, d'ailleurs. Absolument. Et de l'argent.
11:18Merci à vous. Merci à vous trois.
11:20Restez avec nous, Thomas Vigné, on vous retrouve dans un instant.
11:22On va essayer de placer notre argent en toute sécurité ?
11:24Oui, dans la Deep Tech.